Étais-la-Sauvin

Étais-la-Sauvin

Pour le village homonyme dans le département de la Côte-d'Or voir Étais


47° 30′ 14″ N 3° 20′ 47″ E / 47.5038888889, 3.34638888889

Étais-la-Sauvin
Partie est du village avec au  second plan le cimetière et en arrière-plan central le clocher de l'église Saint-Pierre-aux-Liens
Partie est du village avec au second plan le cimetière et en arrière-plan central le clocher de l'église Saint-Pierre-aux-Liens
Administration
Pays France
Région Bourgogne
Département Yonne
Arrondissement Arrondissement d'Auxerre
Canton Canton de Coulanges-sur-Yonne
Code commune 89158
Code postal 89480
Maire
Mandat en cours
Claude Macchia
2008-2014
Démographie
Population 692 hab. (1999)
Densité 15 hab./km²
Gentilé Étaisiens
Géographie
Coordonnées 47° 30′ 14″ Nord
       3° 20′ 47″ Est
/ 47.5038888889, 3.34638888889
Altitudes mini. 178 m — maxi. 365 m
Superficie 44,79 km2

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Voir la carte administrative

Étais-la-Sauvin est une commune française, située dans le département de l'Yonne et la région Bourgogne.

Sommaire

Origine et géographie du village

Histoire

L’origine du nom Étais de la commune varie au cours des siècles, des recherches ont encore lieu à ce sujet. L'origine latine est tectum signifiant maison, demeure ou habitation, et stativa désignant une implantation fixe. En l'an 1247, le nom de Testæ apparaît. Il devient Les Tais en 1296, Testis dans la période 1369 à 1370 et enfin Teste à la fin du XVe siècle. Cependant au XIVe siècle le nom Estet est utilisé et la baronnie de Donzy (dans la Nièvre) fait usage des expressions Les Tais et Ethez. En 1609, l'état civil emploie les mots Ethez et Estais, ce dernier deviendra Estaix à la Révolution française en 1789. Bien que l'orthographe Étais-la-Sauvin soit acquise définitivement au XIXe siècle, on la retrouve durant le XVIIe siècle sous la forme Étais - La Sauvin.

Durant la guerre de Cent Ans, le village fut entièrement détruit. Il a été ensuite reconstruit sur un autre terrain avec la réalisation de fortifications. Des recherches archéologiques ont permis de mettre au jour des traces du fossé du château fort ainsi que certains de ses souterrains.

L'ancienne église du village se situait sur le terrain de l'actuel cimetière, elle avait été érigée au XIIe siècle. La chapelle du cimetière en est la seule trace restante. Si on observe attentivement son entrée, on devine l'ancien portail en arc plein cintre.

Au cours du temps, il y a eu beaucoup d'hésitations entre les orthographes Étais et Étais-la-Sauvin. Cela étant essentiellement dû au statut des circonscriptions fiscales et paroissiales. À l'origine, la paroisse d'Étais dépendait de la vaste circonscription paroissiale de Giens-sur-Loire qui a été réformée pour s'implanter à Clamecy (dans la Nièvre). Bien qu'Étais-la-Sauvin soit liée fiscalement à la circonscription de Clamecy, les paroisses voisines restaient sous la dépendance de Giens-sur-Loire. Or le fief de La Sauvin, bien que situé sur le territoire de la châtellenie d'Étais, dépendait légalement de Sougères donc de la châtellenie de Druyes-les-Belles-Fontaines. Afin de clarifier cette complexe situation administrative, les officiers de Clamecy avaient pris l'habitude de rattacher le nom de La Sauvin à celui de Étais, ce qui donna son nom actuel à la commune : Étais-la-Sauvin. Le clergé et les habitants du village refusèrent cette appellation, la considérant trop administrative. Même de nos jours cette tradition est encore fortement ancrée dans les esprits !

Suite à une délibération du 15 octobre 1893, le conseil municipal demanda que le nom définitif de la commune soit Étais-la-Sauvin. La direction des postes et télégraphes appuya cette demande. Le Conseil général de l'Yonne valida par décret le nom de la commune le 19 octobre 1894.

Durant une longue période, le grand terrain occupé de nos jours par l'école communale, abritait l'une des plus belles roseraie de Bourgogne. C'est en 1955 que l'école actuelle fut construite.

L'ancienne voie romaine reliant Auxerre à Entrains-sur-Nohain passe non loin du village d'Étais-la-Sauvin via la montagne des Alouettes culminant à 367 m. Cette voie surnommée chaussée d'Agrippa établissait un axe de communication entre Lyon et Boulogne Billancourt. Liée à la voie romaine, il existe un cimetière romain situé entre le lieu-dit Chevigny et Entrains-sur-Nohain. Des fouilles ont été réalisées et de nombreux cercueils ont été trouvés. On peut voir les résultats de ces fouilles au musée d'Entrains-sur-Nohain.

Géographie et topographie

Le village d'Étais-la-Sauvin se situe dans le pays de Forterre entre la Puisaye toute proche vers l'ouest et le Morvan au sud-est. Les deux pays de la Forterre et de la Puisaye sont intimement liées et forment le pays de Puisaye-Forterre. L'altitude moyenne d'Étais-la-Sauvin est de 255 m avec le point le plus haut culminant à 363 m (montagne des Alouettes). L'alimentation en eau s'effectue depuis la source du Nohain (fontaine d'Emme au sud du lieu-dit Chevigny en direction d'Entrains-sur-Nohain).

Huit failles principales fossilisées parcourent les plateaux calcaires de la Puisaye et de la Forterre dont une qui traverse Thury selon une direction sud-nord et se prolonge en passant par le hameau de Grangette. Le sol de la Forterre est constitué de calcaires du jurassique supérieur. Les couches sédimentaires se succèdent du sud-est au nord-ouest : l'oxfordien, le kimméridgien et le portlandien, lequel s'enfonce ensuite sous le crétacé inférieur de la Puisaye.

La Forterre continue les plateaux calcaires de basse Bourgogne (Tonnerrois et Auxerrois) et en forme la partie sud-ouest. Elle est en contact direct avec la Puisaye à l'ouest et le Nivernais au sud. Les limites entre la Puisaye et la Forterre sont très nettes : elles se trouvent à l'endroit où les couches du jurassique supérieur (ère secondaire en pays de Forterre) s'enfoncent sous celle du crétacé inférieur du pays de la Puisaye.

La Forterre se caractérise par des coteaux secs, pierreux assez dénudés traversés par les anciennes routes blanches, sur lesquels sont établis des villages agglomérés construits en pierre calcaire. Au nord, la Forterre s'arrête à la vallée de l'Ouanne. Au sud elle se continue jusqu'à la limite du département et à l'est elle termine là où commencent les forêts de la rive gauche de l'Yonne incluant la partie ouest de la forêt de Frétoy au sud de Courson-les-Carrières.

Administration

Les maires successifs suivants ont administré la commune au cours des siècles :

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1892 1904 Eliacin Tournier    
1904 1907 Laurent Devilliers    
1908 1909 Jules Fabre    
1909 1912 Jules Martin    
1912 1919 Louis Coignet    
1919 1938 Paul Poirier    
1938 1941 Paulin Thomas    
1941 1944 mise en place d'une délégation spéciale    
1944 1947 Paulin Thomas    
1947 1954 Paul Boutron    
1954 1959 Jean Mayer    
1959 1983 Fernand Simoneau    
1983 2001 Louis Lièvre    
2001 2008 Bernard Cheveau    
2008   Claude Macchia    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : Site Cassini - EHESS[1])

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1191 1311 1304 1472 1508 1592 1618 1765 1828
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1923 1832 1813 1751 1736 1660 1628 1802 1532
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1415 1453 1323 1258 1258 1215 1195 1118 953
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006    
954 882 787 754 696 692 705    

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


Lieux, monuments et curiosités

Informations générales

À l'entrée du village d'Étais-la-Sauvin en arrivant par la route départementale 104 se trouve au 17 route de Clamecy le théâtre la Closerie aménagé dans l'ancien presbytère.

Flore

La nature calcaire du terrain est propice au développement de colonies d'orchidées sauvages au printemps.

Ainsi, la montagne des Alouettes (culminant à 363 m) abrite en son sommet plusieurs colonies d'Orchis pourpre et d'Épipactis de Müller, tandis que les quelques prairies présentes en lisière de forêt au nord-est de la commune, à proximité du lieu-dit Bois-Avril, abritent des colonies d'Orchis pyramidal et d'Orchis bouc

Au lieu-dit Vellery un chêne âgé de 300 ans défie le temps :

Église Saint-Pierre-aux-Liens

Présentation

Le cadran solaire datant de 1686 de l'église Saint-Pierre-aux-Liens est classé au patrimoine, il a été restauré en 1973 par l'abbé Jean Provot. La messe est célébrée par le prêtre du diocèse de Sens-Auxerre chaque premier dimanche du mois. L'église datant de la fin du XVe siècle est d'une architecture en arc brisé dite aussi ogivale, c'est un exemple du style roman ogival.

Le style roman, qui se situe de l'an 950 (IXe siècle) au XIIe siècle, se caractérise par des voûtes plein cintre et des arcs également en plein cintre (fenêtres et arcs transversaux de nef). L'influence ogivale est apparue au cours de la période transitoire entre les styles gothique (du XIIe siècle au XVIe siècle) et renaissance.

L'architecture romane ogivale présente un avantage majeur pour les édifices catholiques : la contrainte mécanique imposée par les voûtes des travées est supportée majoritairement par les quatre piliers de la travée concernée. Par conséquent, les murs latéraux de la nef peuvent être allégés et percés pour accueillir de grands vitraux.

L'église d'Étais-la-Sauvin possède trois nefs structurées autour de colonnes palmées, de voûtes à nervures et de chevets plats. Le grand portail en bois et son tympan ont été restaurés au XVIIIe siècle. Le clocher est une tour carrée située à la droite du chœur surmontée d'une élégante balustrade. L'accès à cette balustrade se fait par une belle tourelle ronde accolée au clocher. Deux cloches rythment la vie du village (heures sonnées et angélus à 7 h, 12 h et 19 h) : la plus grande baptisée Marie Philippe en 1841 et la plus petite baptisée Jeanne Huberte en 1861. Les collatéraux de la nef principale et le chœur sont ornés de beaux vitraux, restaurés en 1938, représentant des scènes liturgiques et des personnages de la chrétienté. Le vitrail central au-dessus du maître-autel représente saint Pierre délivré de ses chaînes par un ange envoyé du Seigneur. Cette œuvre présente deux particularités :

  • une anomalie architecturale (sans doute voulue par le maître verrier à cause de l'orientation solaire vis-à-vis du jaune éclatant de l'ange) par rapport aux récits traditionnels de l'Évangile selon saint Matthieu, de l'Évangile selon saint Luc et des Actes des Apôtres (Ac 12, 6-19) : l'ange envoyé par le Seigneur apparaît en arrière-plan de saint Pierre alors que les récits du Nouveau Testament révèlent le contraire ;
  • la scène religieuse de délivrance est surmontée des armoiries de la famille Mullot de Villenaut résidant au château Le Colombier (près des lieux-dits Mouillens et Les Griffes).

Selon l'inventaire réalisé en 1982 par les services dijonais du patrimoine (hôtel Chartraire de Montigny), le vitrail de saint Pierre d'une hauteur de 5 m et d'une largeur de 1,6 m a été réalisé vers 1877 par le peintre et maître verrier toulousain Louis-Victor Gesta. Le vitrail est constitué d'une lancette à double amortissement, d'un tympan à un soufflet et de deux écoinçons. Selon l'inventaire réalisé en 1981 par ce même service du patrimoine placé sous l'autorité du ministère de la Culture, le vitrail du collatéral sud représentant en médaillon le roi Saint-Louis et Jeanne d'Arc est une œuvre du maître-verrier J. Gautier exécutée à Arcy-sur-Cure (Yonne).

Le pilier central et la statue de la Vierge Marie ont été bénis le 1er septembre 1972 par monseigneur René Stourn. En 1955 un nouveau baptistère, réalisé par Edgar Delvaux de Leugny, est érigé. Il est constitué de pierre rose de Pouillenay (Côte-d'Or), c'est un bloc orthogonal de 1,5 t magnifiquement décoré d'un bas-relief représentant le passage de la mer Rouge (le Dieu Tout-puissant faisant alliance avec son peuple, livre de l'Exode dans l'Ancien Testament). L'ancien baptistère est aujourd'hui le bénitier situé à l'entrée sud de l'église.

L'autel latéral sud de l'église est dédié à saint Joseph. Saint Éloi est représenté à droite associé à son enclume d'orfèvre et sa crosse pastorale d'évêque de Noyon (Oise). Saint Joseph est représenté à gauche associé au lys symbole de chasteté et tenant l'Enfant Jésus dans ses bras.

L'autel latéral nord est dédié à la Vierge Marie, il abrite le Saint Sacrement de l'église. La statue de droite représente sainte Marguerite de Hongrie portant l'habit dominicain, la couronne royale fleurie et l'ancre de l'espérance placée à sa droite. La statue de gauche représente sainte Marie-Madeleine associée au crâne symbolisant le lieu-dit du Golgotha, elle est également accompagnée de l'ancre de l'espérance. Sainte Marie-Madeleine se reconnaît à son beau visage témoignant l'espérance du pardon et à sa chevelure nue dépourvue de voile.

Architecture extérieure de l'église

Architecture intérieure de l’église

Vitraux de l’église

Les vitraux du collatéral nord représentant les apparitions de Notre-Dame de Fátima ont été réalisé dans les années 1930 par le maître-verrier auxerrois Guillaume Defert.

Les tableaux de l'église

Plusieurs membres de la famille de Villenaut qui ont résidé au château du Colombier (voir la sous-section correspondante ci-dessous) ont offert au clergé quelques grands tableaux représentant des Saints de l'Église catholique. Ces tableaux sont situés dans le chœur de l'église.

Le chemin de Croix de l'église

Le chemin de Croix qui orne les murs est l'œuvre d'Edgar Delvaux réalisée en 1956 (gravure sur pierre). Frère Edgar Delvaux était un sculpteur et musicien belge qui habitait à Leugny notamment au presbytère de ce village en compagnie du père Bousset. Au cours de sa carrière artistique, il a réalisé de nombreuses sculptures religieuses pour les édifices catholiques : reliquaire de sainte Ménehould à l'église Saint-Charles de la ville de Sainte-Ménehould dans la Marne (œuvre de 1949) ; statue en marbre de Notre-Dame de l'Iseran de 4,4 m de haut à la chapelle Notre-Dame-de-Toute-Prudence située au col de l'Iseran en Savoie à 2 764 m d'altitude (œuvre de 1939) ; sculpture en bois de la Vierge Marie à l'église de la Sainte-Trinité de La Selle-sur-le-Bied dans le Loiret pour ne citer que ces exemples.

Le chemin de Croix de l'église d'Étais-la-Sauvin comporte dix-huit stations : première station, Jésus est au jardin des oliviers ; deuxième station, Jésus est arrêté par un centurion ; troisième station, la flagellation de Jésus après la condamnation par le Sanhédrin ; quatrième station, Jésus face à Ponce Pilate qui se lave les mains ; cinquième station, Jésus est chargé de sa Croix ; sixième station, Jésus tombe une première fois ; septième station, Jésus rencontre sa mère la Vierge Marie ; huitième station, Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa Croix ; neuvième station, sainte Véronique essuie le visage du Christ ; dixième station, Jésus tombe une deuxième fois ; onzième station, Jésus réconforte les jeunes filles de Jérusalem ; douzième station, Jésus tombe une troisième fois ; treizième station, Jésus est dépouillé de ses vêtements ; quatorzième station, crucifixion de Jésus ; quinzième station, la mort de Jésus sur la Croix (jour du vendredi Saint du triduum pascal) ; seizième station, Jésus est descendu de la Croix ; dix-septième station, Jésus est mis au tombeau ; dix-huitième station, la Résurrection du Christ.

Chaque année lors du vendredi Saint, une démarche pénitentielle et méditative est organisée à l'église.

Chapelle Sainte-Camille de Chevigny

Au lieu-dit Chevigny (à l'ouest du village d'Étais-la-Sauvin en direction d'Entrains-sur-Nohain) se trouve une très belle chapelle dédiée à sainte Camille. Chevigny, avec ses soixante habitants, est l'un des plus importants lieux-dits de la commune d'Étais-la-Sauvin. Appelé Cavaniacum au Ve siècle, il a appartenu au domaine de l'abbaye de Bourras (commune de St-Malo dans la Nièvre) entre 1124 et la Révolution française. À un kilomètre de Chevigny ont été découverts en 1936 les vestiges d'un cimetière mérovingien des VIIe et VIIIe siècles renfermant des sarcophages en pierre.

Sarcophage d'adolescent retrouvé dans le cimetière mérovingien de Chevigny et conservé à l'église d'Étais-la-Sauvin

Contrairement à beaucoup de lieux religieux, la chapelle Sainte-Camille de Chevigny est humble et discrète, mais cependant très belle comme beaucoup de petites chapelles rurales. Selon une légende locale, un trésor serait enterré non loin de l'édifice.

La chapelle est surmontée d'un joli clocheton en ardoises. En 1840 les habitants du hameau se sont cotisés pour acquérir la cloche. Elle a été bénie en 1841 et surnommée Laurence. Gravée d'un crucifix, elle porte une inscription indiquant le nom de son parrain Pierre Montassier, capitaine de la garde nationale et le nom de sa marraine, Laurentine Montassier. Pour peu qu'une personne tire sur la corde, on peut entendre encore aujourd'hui le beau tintement.

Clocheton de la chapelle Sainte-Camille de Chevigny

La chapelle a été édifiée au cours du XIIe siècle. Elle a été restaurée à la fin du XVIIe siècle puis réparée de nouveau en 1864 (le pignon ouest, la charpente, la porte et le clocheton). Avant 1673, la messe était célébrée chaque vendredi. Après la période de restauration, les offices religieux se sont poursuivis. On y célèbre également l'office des Rogations (cinquième dimanche après les festivités de Pâques), prières et processions destinées à attirer la bénédiction de Dieu sur les champs. De nos jours, une messe est célébrée une fois par an et attire beaucoup de fidèles.

Après quarante ans d'oubli, la chapelle de Chevigny a retrouvé son éclat. Quelques personnes du village, dans un élan d'enthousiasme, ont travaillé à la restauration de leur chapelle. Ils ont refait le plafond avec l'aide de la municipalité, repeint les murs, décapé les tomettes du sol, remis le mobilier en état.

Le beau chemin de croix décorant les murs a été installé en 1897 lors d'une cérémonie de l'archevêque de Sens monseigneur Pierre-Marie-Stéphane Ardin. Chaque tableau est surmonté d'une belle croix ciselée dans un rameau d'olivier rapporté du mont des Oliviers près de Jérusalem par un pèlerin.

L'autel et le tabernacle entièrement réalisés en bois sont surmontés d'une niche dans laquelle trône une statue en pierre de sainte Camille. Née à Civitavecchia en Italie, sainte Camilla a vécu au cours de la première moitié du Ve siècle. Elle s'établit à Ravenne et devint disciple de l'évêque monseigneur saint Germain l'Auxerrois lorsqu'il était en mission. Elle accompagna le corps de celui-ci à Auxerre où elle resta comme recluse.

À la mort de saint Germain l'Auxerrois en l'an 448 à Ravenne (Italie), cinq jeunes filles avaient été désignées pour accompagner son corps jusqu'à Auxerre : Pallaye, Magnance, Procaire, Camille et Maxime. Éprouvées par le voyage, les jeunes filles meurent avant d'avoir atteint leur objectif. Trois communes de l'Yonne honorent ces saintes par leur noms : Sainte-Pallaye, Sainte-Magnance et Escolives-Sainte-Camille.

Deux belles statues de saint Joseph et de la Vierge Marie ornent latéralement l'autel.

Château du Colombier

Près des lieux-dits Mouillens et Les Griffes du territoire communal se trouve un château du XVIIIe siècle : le Colombier. Le bâtiment principal a été construit sur la période 1710 à 1791. Une importante phase de reconstruction a eu lieu entre 1825 et 1830. La grande propriété d'aujourd'hui 15 ha appartenant à l'importante famille Mullot de Villenaut abrite également une magnifique chapelle et une orangerie du XIXe siècle. La chapelle a été construite avec la très belle pierre de taille calcaire des carrières d'Aubigny.

Une source d'eau située à proximité du bâtiment principal du domaine alimente la vaste nappe phréatique qui s'étend jusqu'au plan d'eau de Druyes-les-Belles-Fontaines (sources secondaires de la Druyes). On peut noter par ailleurs, qu'une autre source située au lieu-dit Vellery de la commune d'Étais-la-Sauvin vient également alimenter cette nappe phréatique.

Croix du village

Le territoire communal d'Étais-la-Sauvin est orné de diverses croix au gré du paysage et des croisements de routes ou de chemins. Ces monuments chrétiens catholiques rappellent l'histoire religieuse du village et de certaines familles au fil des siècles.

Historiquement, c'est l'empereur Constantin Ier (dit aussi Constantin le Grand) qui influence l'Église catholique d'adopter la croix comme signe religieux en l'an 312. Cela fait suite à une vision de l'empereur lors de laquelle il aperçut dans le ciel une croix de lumière. Le symbolisme de la croix était déjà bien ancré au sein de l'époque dite païenne durant laquelle eurent lieu les grandes persécutions chrétiennes.

La représentation physique sur les croix du Christ crucifié se développe à partir du VIe siècle. C'est également à partir de cette époque que les églises et autres édifices catholiques sont bâtis sur un plan géométrique de croix latine dont le centre est indiqué par la croisée du transept.

À l'époque médiévale et bien au-delà, l'implantation de croix au croisement de routes ou de chemins avait plusieurs objectifs :

  • se protéger des forces maléfiques de la nature ;
  • se protéger des mauvaises rencontres aux carrefours (démons, elfes, brigands, animaux sauvages ;
  • constituer un repère et une protection divine pour les voyageurs et les pèlerins.
Croix de mission au croisement des RD104 et RD66 à l'ouest d'Étais-la-Sauvin

La plus grande croix se situe à l'ouest du village en direction d'Entrains-sur-Nohain au croisement des routes départementales D104 et D66. Elle est en bois et porte le Christ. Ce monument marque le lieu de rassemblement et de départ d'une ancienne mission pastorale. La poutre transversale (le pendulum) a la particularité de s'emboîter dans le poteau vertical (le stipex) par l'avant comme cela fut le cas au Golgotha près de Jérusalem en Terre Sainte lors de la crucifixion de Jésus.

Croix de 1913 dédié à saint Pierre, saint patron du village d'Étais-la-Sauvin

En face de l'ancien presbytère d'Étais-la-Sauvin (route D6, direction Billy-sur-Oisy) qui est l'actuel théâtre La Closerie se trouve une croix tout en métal datant de 1913 dédié au saint patron du village saint Pierre. Le piédestal porte la mention latine suivante : ST PIERRE 1913 CRUX AVE. Crux ave se traduisant par Salut ô Croix !.

Croix situé au lieu-dit Bois-Avril au croisement de la RD104 avec la route communale venant du lieu-dit Les Joux

Situé juste en face de la route communale traversant Bois-Avril et venant des Joux, cette croix est en rapport également avec saint Pierre. Le centre de la croix contient les clés du Royaume de Dieu (Évangile selon saint Matthieu, Mt. 16, 18-19). Cette paire de clé symbolise le pouvoir religieux que Jésus Christ délègue à l'Église en les confiant à saint Pierre qui deviendra le premier pape de l'Église catholique romaine. Conformément aux préceptes de l'Église, saint Pierre détient la clé en or donnant accès au Royaume de Dieu et la clé en argent du salut des âmes.

Ce monument situé au croisement des routes départementales D104 et D39 appelé le trivium à l'est d'Étais-la-Sauvin a été inauguré le 10 septembre 1950. Cette œuvre a été réalisée par le sculpteur belge Edgar Delvaux résidant dans l'Yonne de 1914 jusqu'à sa mort en 1970. Les trois bas-reliefs sont réalisés en pierre d'Anstrude extraite des carrières de Bierry-les-Belles-Fontaines dans le tonnerrois. C'est une pierre calcaire oolithique du jurassique moyen. Les bas-reliefs sont encadrés d'une pierre ferrugineuse sombre extraite de la carrière de la Marcinerie près de Treigny.

Le monument est dédié à la Vierge Marie pour les cinquante prisonniers d'Étais-la-Sauvin capturés par les allemands en 1940 et confiés à la sainte Mère de Dieu par le père Boisot. Tous sont revenus vivants au village. Le 10 septembre 1950, monseigneur Frédéric Lamy, archevêque de Sens donne une grande messe en l'église Saint-Pierre-aux-Liens du village puis dans l'après-midi, une procession conduit l'évêque au monument en présence de l'abbé Jean Provot pour la bénédiction de ce lieu. De très belles prières et litanies sont chantées ce jour-là par douze jeunes filles vierges dans une mise en scène d'Henri Brochet, le père du peintre et sculpteur auxerrois François Brochet.

Croix familial à quelques centaines de mètres du cimetière

En face du monument à la Vierge Marie se trouve une petite croix érigée en mémoire de la famille étaisienne Arnoult-Seaume dont le nom est gravé sur le piédestal.

C'est une petite croix située au nord-ouest d'Étais-la-Sauvin sur la route communale 13 en direction du lieu-dit Vellery. Au centre de la croix on remarque une sculpture du Christ crucifié.

Cette croix, située près du lieu-dit La Poterie au croisement de la RD125 avec la route communale allant de Vellery à La Sauvin, est certainement la plus belle de la commune. Entièrement en fer forgé, elle représente la Vierge Marie en prière au pied de son Fils bien-aimé protégé par deux anges ayant les mains jointes. Les ornementations et le style de la croix mettent en évidence le caractère religieux.

Croix de Chevigny non loin de la chapelle Sainte-Camille

Une jolie croix en pierre abritée sous deux tilleuls orne la place principale du lieu-dit Chevigny. Son histoire est certainement lié à la belle chapelle Sainte-Camille et au fait que Chevigny est le plus important hameau de la commune.

Personnalités liées à la commune

Michel Bouquet, comédien, possède une résidence secondaire située sur les anciennes fortifications du village. Les vestiges d'une ancienne tour d'angle subsistent dans la propriété.

Développement technologique

Le réseau téléphonique qui dessert la commune est équipé de l'ADSL depuis le 29 décembre 2006, grâce à un faisceau hertzien (situé au lieu-dit Monfoin) pointant vers le pylône France Télécom de Taingy (bande duplex 6 425 à 6 700 MHz couplé à 6 700 à 7 075 MHz selon les données Cartoradio de l'ANFR). Il y a également une infrastructure de transmission pour le réseau mobile de l'opérateur SFR. Le NRA pouvant accueillir environ cinq cent abonnés a pour code ET189 (ou 89158ET1). Pour la téléphonie RTC et Numéris, il est raccordé au CAA d'Auxerre-Monge. La baie DSLAM qui gère les accès ADSL est un équipement du constructeur ECI Télécom.

Pour la desserte en radiodiffusion et en télédiffusion, c'est l'émetteur de Molesmes situé près de la commune de Courson-les-Carrières qui dessert la zone d'Étais-la-Sauvin. Le pylône faisant 200 m de haut est érigé depuis 1966.

Les radiocommunications professionnelles des sapeurs-pompiers sont assurées par les relais de Toucy et de Montillot. Concernant la gendarmerie nationale, c'est le relais Rubis du pylône France Télécom de Taingy qui assure la couverture radio en VHF. Enfin concernant la couverture radio VHF pour les services d'ERDF et la télécommande des IAT (Interrupteur Aérien Télécommandé) des lignes HTA 20 kV, le relais est situé sur le pylône TDF de Molesmes.

Voir aussi

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Notes et références

Liens externes


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