Super G

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Ski alpin

Ski alpin
Fédération internationale Fédération internationale de ski
Sport olympique depuis 1936
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en titre
Champions en titre inconnu
JO B Miller.jpg

Bode Miller en slalom géant à Sestrières en Italie

Le ski alpin est un sport de glisse qui consiste, au moyen de skis, à descendre une pente enneigée.

Sommaire

Histoire du ski alpin

Une invention anglaise

Le principe de gravir un sommet pour le descendre à ski le plus rapidement possible a été inventé plusieurs fois de manière indépendante :

  • La première descente est organisée en Californie, à La Porte en 1866 par des chercheurs d'or émigrés, pour la plupart de Norvège.
  • En 1906, les Autrichiens organisent la descente du Horn.
  • En 1911 les Anglais partent en ligne du sommet du Wildstrubel à Montana en Suisse.

Cependant le ski alpin est organisé comme un véritable sport par un anglais[1], Arnold Lunn, qui fait de premiers essais en 1897 à Chamonix alors qu'il n'a que dix ans.[2] E.C. Richardson, « le père du ski britannique », fonde en 1903 le Ski Club of Great-Britain qui initie les élèves des public schools britanniques aux sports d'hiver dans les Alpes.[3] Le ski alpin est déjà au programme. La Roberts of Kanadahar Challenge Cup est une compétition de ski alpin mise en place en 1903.[4] Dans la grande tradition britannique, ces épreuves sont réservées aux seuls Britanniques. Ainsi, dès l'après Grande Guerre, Lunn met en place dans les Alpes les premiers championnats britanniques de ski alpin, « sous le regard incrédule des autochtones ».[5]

Il faudra attendre 1929 pour assister aux premiers championnats d'Autriche ; 1930 en Suisse[6] et 1931 en France.[7] Toutes ces dates concernent jusque là exclusivement la descente. Le premier slalom est disputé le 21 janvier 1922 à Mürren. C'est alors plus une épreuve de style que de vitesse.[8]

Parmi les autres initiateurs du ski alpin, citons l'Autrichien Mathias Zdarsky qui publia en novembre 1896 un ouvrage de techniques de ski dans lequel il reprend essentiellement les anciennes techniques norvègiennes (ski de fond et Télémark principalement) sur le modèle de l'ouvrage À ski à travers le Groenland du Norvégien Fridtjof Nansen, publié en 1888. Zdarsky prône notamment l'utilisation d'un seul grand bâton, comme le faisait jadis les Norvégiens, alors que l'usage des deux bâtons se généralise en ski de fond dès la fin des années 1880.

La difficile reconnaissance du ski alpin

En 1924 sont créées la Fédération internationale de ski (FIS) et la Fédération française de ski (FFS), année où sont organisés les premiers Jeux olympiques d'hiver à Chamonix. Toutefois, ces organismes ne reconnaissent pas le ski alpin et le terme « ski » est réservé exclusivement pour désigner le ski nordique. Seul le ski nordique est d'ailleurs présent au programme de ces premiers rendez-vous internationaux qui furent reconnus plus tard comme les premiers Jeux olympiques d'hiver. De même, le fameux Premier concours international de sports d'hiver organisé à Montgenèvre du 10 au 12 février 1907 par l'USFSA ne concernait que le ski nordique.[9] En 1928, la première "Classique" du ski alpin eut lieu à St Anton - l'Arlberg Kandahar - sous l'autorité de Lunn et de son ami Hannes Schneider.

L'Anglais Arnold Lunn présente au congrès de la FIS à Saint-Moritz en 1928 un projet d'intégration du ski alpin, encore très largement inconnu même dans les milieux sportifs. Cette motion est repoussée en raison d'une opposition catégorique des pays nordiques.[10] Lunn ne se décourage pas, et présente une nouvelle demande en 1930 à Oslo. Les pays nordiques se montrent moins catégoriques et autorisent la création de compétitions tests, mais sont toujours hostiles à l'admission du ski alpin au programme olympique. Lunn peut ainsi organiser la première édition des championnats du monde à Mürren en 1931 sous l'accord de la FIS. Le CIO suit et intègre finalement le ski alpin aux Jeux olympiques de Garmisch-Partenkirchen en 1936. Seules les épreuves du combiné alpin (descente/slalom) donnent cependant droit à des médailles olympiques. Les titres et les médailles d'or reviennent à Franz Pfnür et la légendaire Christl Cranz(Grossdeutschland). Le Norvégien Birger Ruud, un sauteur, établissait le meilleur temps dans la manche de descente devant Pfnür qui dominait le parcours de slalom. Le Mégevan Emile Allais terminait 3ème du combiné ce qui lui rapportait la médaille de bronze.

Chez les femmes, une autre Norvégienne, Laila Schou-Nilsen, était la plus rapide en descente mais Cranz se révélait hors d'atteinte en slalom.

Domination germanique

Les premières écoles de ski alpin sont mises en place en Suisse et en Autriche au début des années 1930.[11] et le monde germanique - Allemagne, Suisse et surtout l'Autriche, avec sa Mecque de l'Arlberg - domine sans rival le ski alpin jusqu'au milieu des années 1930. La méthode de ski de l'Arlberg, codifiée par Hannes Schneider est la référence. Elle est basée sur le virage chasse-neige et le stembogen. Ces virages étaient faciles à réaliser mais cassaient la vitesse.

Les grandes vedettes du ski de l'époque sont les Autrichiens et les Suisses Otto Furrer, David Zogg, les frères Ruud, Toni Seelos, Rudolf Rominger, Christl Cranz, Heinrich Harrer etc.

Parmi les innovations techniques importantes :

  • les premières fixations modernes datent des années 1933-1934. Elles sont essentiellement mises au point en Autriche et en Norvège.[12]
  • Le premier téléski à enrouleur est inventé en Suisse (Davos) en 1934. Cette même année, le français Jean Pomagalski installe son premier téléski à perches.[13]

L'émergence de l'école française de ski (1937-1950)

Bien que le ski soit arrivé très tôt dans les Alpes françaises, l'émergence du ski alpin comme une discipline sportive à part entière et autonome sera lente en France alors qu'elle était déjà très populaire dans les Vosges alsaciennes qui faisaient alors partie de l'Empire Germanique après la guerre de 1870.

En 1933, un premier centre de formation des moniteurs se crée au Mont Revard (Savoie), animée par Roger Frison-Roche sous la haute compétence du Dr. Hallberg. On y enseigne au départ la méthode de l'Arlberg.

La Fédération française de ski prépare depuis quelques années sa revanche, avec une stratégie concertée de popularisation du ski français. L'offensive repose sur une technique française de ski révolutionnaire et concurrente de la méthode autrichienne. Elle est mise au point par Émile Allais, Paul Gignoux et, paradoxalement, l’Autrichien Toni Seelos, entraîneur de l'équipe de France (signe de la tutelle germanique, jusqu'à cette époque, sur ce sport). Cette technique, très innovante, jugée « plus souple, plus élégante et plus efficace », est basée sur le parallélisme des skis, la plongée en avant, l'étude systématique des dérapages (biais, latéral), indispensables aux virages rapides, voire la célèbre «  »ruade du christiana pur.

La technique française est popularisée par :

La France innove également en matière de matériel : Abel Rossignol invente le ski contrecollé (1936) et le ski lamellé contrecollé (association de lames de bois par collage de bois dur, léger et souple: frêne-sapin ou frêne-bouleau ou frêne-hickory) (1945).

L'essor du ski est rapide en France à la fin des années 1930 :

Cet essor est bien sûr cassé par la Seconde Guerre mondiale.

Dans les compétitions internationales, la technique française de ski domine cependant jusqu'au début des années 1950, avec également Henri Oreiller, Georgette Thiollière.

La domination française sur le ski alpin (années 1960)

  • Une domination sportive

Après un passage à vide au milieu des années 1950, le ski français va connaître un deuxième âge d'or sous la tutelle de l'entraîneur Honoré Bonnet, avec des champions tels que Jean Vuarnet, Jean-Claude Killy, Guy Périllat, Marielle Goitschel. La France domine la discipline tout au long des années 1960. Aux championnats du monde de ski alpin de Portillo (Chili) en 1966, l'Équipe de France de ski alpin remporte 16 médailles sur 24. Un apogée consacré par les Jeux olympiques d'hiver de 1968 à Grenoble, marqués par les victoires de Jean-Claude Killy en descente, slalom et géant et de Marielle Goitschel en slalom, la skieuse de Val d'Isère ayant auparavant déjà enlevé plusieurs titres mondiaux et olympiques en 1962, 1964 et 1966!

  • Des innovations techniques

La France conserve alors une avance technique dans le domaine du ski alpin.

  • En 1955, Georges Salomon, qui fabrique des carres vissées, invente la fixation de sécurité pour Émile Allais : « la Skad » ([2]).
  • Jean Vuarnet remporte la médaille d'or de descente des Jeux olympiques d'hiver de 1960 à Squaw Valley grâce, notamment, à deux innovations majeures :
    • Le ski métallique « Rossignol Allais 60 » (conçu par la société Rossignol avec Émile Allais. Ce ski préfigure le ski moderne avec des carres cachées et une semelle polyéthylène. C'est premier ski type sandwich avec un noyau bois et deux lames de Zicral autour.
    • l'invention de la « position de l'oeuf » qui, le skieur étant replié sur lui-même, améliore l'aérodynamisme. Une position par la suite unanimement adoptée.
  • Le développement de l'économie du ski

Le succès du ski français en compétition, le développement des loisirs et les préoccupation d'aménagement du territoire vont amener au développement du ski populaire. L'Etat français met en œuvre le « Plan neige » (1961 à 1971) pour développer le tourisme de montagne (Lire l'article sur l'or blanc).

Grâce à ses succès sportif, la France est un modèle pour le monde entier : « Son retentissement est tel que l'Amérique du Nord (et aussi celle du Sud) ont principalement recours aux français pour créer et équiper leurs stations ainsi que pour mettre au point leurs écoles de ski. » ([3]).

La mondialisation du ski (depuis les années 1970)

Comme son nom l'indique, le ski alpin est très populaire dans les pays alpins mais également en Scandinavie. Depuis plusieurs décennies, le nombre d'adeptes est en augmentation au Japon et en Amérique du Nord.

Dans les années 1960-1970, les États-Unis vont prendre le relais de la France en termes d'innovation :

  • Les premiers skis en fibre de verre dès 1960.
  • Bob Lange invente la coque en plastique pour les chaussures de ski en résine Epoxy (1964).
  • Shervin Popper (Californie) invente le Snowboard.

La domination suisse du ski alpin des années 1980

Dans les années 1980, les skieurs et skieuses suisses ont remporté de nombreuses courses. Les doublés à l'arrivée n'étaient pas rares. En 1985, 1986, 1987 et 1989, les trois premières places du classement général de la Coupe du Monde, lancée en 1966 par le journaliste français Serge Lang avec l'appui des grands coureurs de l'époque et des entraineurs Honoré Bonnet (FRA) et Bob Beattie (USA), étaient occupées par des Suissesses. En 1984, 1987, 1988 et 1990, Pirmin Zurbriggen gagnait le classement général de la Coupe du monde masculine. Durant la saison 1988-1989, Vreni Schneider gagnait 14 courses, record inégalé. De 1981 à 1995, le classement général de slalom fut remporté 12 fois sur 15 par une Suissesse, dont 5 fois par Erika Hess et 6 fois par Vreni Schneider. Le point culminant de cette domination furent les Championnats du monde de ski alpin 1987 à Crans-Montana, où les Suisses remportèrent 8 courses sur 10, 14 médailles sur 30, et les quatre premières places de la descente masculine avec Peter Müller, Pirmin Zurbriggen, Karl Alpiger et Franz Heinzer.

Les compétitions de ski alpin

En compétition, les skieurs s'élancent un par un pour un contre la montre dans différentes disciplines. Les compétitions sont organisées par la Fédération internationale de ski (FIS, fondée en 1924) et le ski alpin a fait ses débuts olympiques lors des Jeux olympiques d'hiver de 1936.

Outre l'incontournable rendez-vous olympique, il existe deux grandes catégories de compétitions :

Les championnats du monde

Disputés depuis 1931, officialisés par la FIS depuis 1950, les championnats du monde se proposent de couronner ses vainqueurs sur une seule course, à la manière des Jeux olympiques. Ces épreuves se déroulent désormais sur une dizaine de jours, tous les deux ans (années impaires).

La Coupe du monde

Les courses d'un jour comme celles proposées aux Jeux olympiques ou aux Championnats du Monde sont parfois injustes. Afin de pallier cette carence, la FIS a soutenu lors de son Congrès de Beyrouth la projet de la Coupe du Monde lancé en août 1966 par Serge Lang et ses amis, dont l'ancien Président Marc Hodler, lors des Championnats du Monde de Portillo. Des points étaient attribués aux premiers des courses retenues dans le calendrier international et un classement général récompensait ensuite le coureur le plus complet de l'hiver en fin de saison. Elle intégra au cours de son histoire l'Arlberg-Kandahar et les autres « Classiques » comme le Lauberhorn de Wengen, dans l'Oberland bernois suisse ou le Hahnenkamm de Kitzbühel, dans le Tyrol autrichien. Les étapes françaises les plus connues sont celles de Val d'Isère (Critérium de la 1ère Neige), de Chamonix (Kandahar) ou de Megève (Grand Prix Émile Allais).

Le matériel de ski alpin

Le ski alpin se pratique normalement avec deux bâtons (un pour chaque main) et deux skis (un pour chaque pied). Le contrôle des skis est assuré par l'utilisation de chaussures de ski maintenues aux skis par des fixations. Un casque est parfois porté pour protéger la tête des impacts entraînés par une collision avec la neige, d'autres skieurs ou des obstacles ou encore pour améliorer l'aérodynamisme lors de compétitions. Lors des compétitions le port de ce casque est obligatoire, en cas de course importante, les skieurs sont équipés de combinaisons collantes à la peau. Elles améliorent la pénétration dans l'air et leurs élasticités aident le mouvement.

Le bâton

Bâton de ski alpin

Le bâton est un élément déterminant dans la pratique du ski, même si pour le débutant il s'avère gênant et inutile. En effet, celui-ci contribue à l'équilibre du skieur et permet le déclenchement du virage en servant d'axe de rotation. Pendant le schuss, le bâton est également utilisé pour parfaire la position de l'œuf.

Le bâton ne doit pas être trop court ni trop long. Lorsqu'il est planté dans la neige, le skieur qui le tient doit avoir l'avant bras qui forme un angle droit avec le bras. Trop court, le bâton ne permet pas de toucher la neige et devient alors inutile. Trop long, il devient gênant.

A environ 5 cm du bout de chaque bâton se trouve une rondelle. Cette rondelle permet au skieur de pouvoir planter le bâton dans la neige sans que celui-ci ne s'enfonce trop. Cela est particulièrement utile dans le cas de neige poudreuse ou molle.

En compétition, particulièrement pendant les épreuves de vitesse, le bâton est profilé pour épouser la forme du corps du skieur lors du schuss. La rondelle est également courbée en forme de cône pour améliorer sa pénétration dans l'air.

La chaussure de ski

La chaussure de ski permet au skieur de contrôler ses skis. Pour ce faire, le soulier doit épouser et serrer le pied et, ainsi, transmettre les mouvements des jambes et des pieds.

Chaussure de ski alpin

Pour cela, la chaussure de ski est composée de :

  • une coque : extrêmement rigide, elle est faite de plastique et englobe le pied et monte jusqu'à mi-mollet, bien que plusieurs itérations précédentes de la chaussure de ski aient eu des designs très différents (arrêt à la cheville ou au genou). La coque assure le maintien du pied et la transmission du mouvement. Elle doit néanmoins permettre la flexion. Les chaussures de ski peuvent être munies de coques plus ou moins rigides que le skieur choisit selon son style de ski ainsi que son niveau. Le paramètre qui permet de distinguer la flexibilité des coques s'appelle souvent le Flexindex et il s'étale d'environ 20 ou 30 à 130 et 150( skieurs de course).
  • un chausson : incrusté dans la coque. Il assure le confort du skieur. De nos jours, le chausson peut être moulé à la forme du pied par des techniques de thermoformage et peut être chauffé en cas de grand froid.
  • une semelle: toutes les chaussures de ski alpin ont une semelle d'origine. Cependant, plusieurs skieurs opteront de la remplacer pour une orthèse, notamment s'ils ont des problèmes de posture ou de flexibilité majeurs, afin d'utiliser la chaussure au maximum de son potentiel.
  • des crochets : liés à la coque. Ils permettent de serrer la chaussure de ski. Normalement, plus le nombre de crochets est élevé, plus la chaussure est liée au pied et donc plus le contrôle du ski est fin. Ainsi, il peut y avoir entre 1, pour le skieur débutant, et 4 crochets pour le skieur professionnel. Toutefois, une chaussure qui aurait trop été serrée peut réduire les sensations du pied et ainsi nuire aux habiletés motrices fines de ce dernier.

Pour que la chaussure soit maintenue dans la fixation, une protubérance de plastique est moulée dans la coque à l'avant et au talon de la chaussure. Ce système est utilisé par tous les manufacturiers depuis le milieu des années soixante-dix, lorsque le monde du ski a vu un effort concerté pour mettre de l'avant une interface chaussure-fixation (le DIN) qui serait sécuritaire et facile à ajuster par des techniciens formés.

Depuis quelques années, un très grand nombre de skieurs font appel aux services de bootfitters: spécialistes de l'anatomie du pied et des techniques permettant un ajustement bio-moteur affiné de la coque, du chausson et de la semelle; ceux-ci sont quelquefois la seule porte d'entrée pour un amateur dont le pied serait problématique. Auparavant réservé aux coureurs ou aux professionnels du ski (moniteurs, guides), l'avènement d'un engouement pour la pratique de haut niveau du ski (découlant, entre autres, des avancées technologiques dans d'autres domaines du sport), le bootfitting est maintenant une partie importante de l'achat de chaussures de ski pour nombre de skieurs.

Les fixations

La fixation permet de relier la chaussure du skieur au ski. La fixation est aujourd'hui un composant capable de supporter les brusques secousses du ski tout en pouvant se relâcher en cas de chute.

Fixation de ski alpin

Pour cela, des ressorts sont montés dans la fixation. Il est indispensable de faire régler sa fixation selon les normes en vigueur. La norme internationale est l'ISO 11088. La France a pris une initiative intéressante en introduisant une distinction homme/femme dans les préconisations de réglage (fascicule de documentation AFNOR FD S 52-748). Les normes permettent un réglage personnalisé en tenant compte:

  • du poids du skieur
  • de la taille du skieur
  • de la longueur de la semelle de la chaussure

Ces trois éléments permettent d'obtenir selon le sexe un indice de réglage qui doit être modifié pour tenir compte:

  • de l'age du skieur
  • du niveau du skieur
  • de sa condition physique
  • de son style de ski

Le réglage d'une fixation est donc un compromis subtil de 8 paramètres pour que la chaussure tienne au ski sans que cela devienne dangereux en cas de chute. Il est indispensable que le réglage soit fait en tenant compte des normes selon les critères ci dessus.

Un réglage trop serré est dangereux puisqu'en l'absence de déclenchement, le skieur pourra se blesser au niveau du membre inférieur. Cependant, les skieurs professionnels soumettent fréquemment leurs skis à de fortes pressions latérales, ce qui les oblige à serrer davantage leurs fixations. Pour un skieur de 75kg, un serrage de compétition avoisine rapidement les 110 ou 120kg. Un réglage trop souple peut aussi être dangereux puisque la fixation va s'ouvrir de manière intempestive et peut provoquer la chute du skieur et un traumatisme de n'importe quelle partie du corps.

Le réglage en longueur de la fixation est l'élément principal de la sécurité. Sans un réglage en longueur adéquat, la fixation même réglée dans la norme ne pourra fonctionner.

La fixation est composée de deux parties :

  • la fixation avant. L'avant de la chaussure vient s'y enclencher. Elle possède un système de ressorts permettant au skieur de déchausser (la chaussure n'est plus liée à la fixation) en cas d'effort arrière ou avant latéral. Cela permet de se prémunir de nombreux problèmes de ligaments au niveau du genou.
  • la fixation arrière. L'arrière de la chaussure vient s'y appuyer puis par une pression verticale vient enclencher la fixation qui maintient alors la chaussure. Elle possède également un système de ressort permettant de s'ouvrir en cas d'effort avant (talon qui se décolle).

Des aides électroniques au réglage existent (ex. ISOSKI).

Le ski

Le ski est évidemment l'élément essentiel puisqu'il est l'intermédiaire entre le skieur et la neige et par conséquent permet au skieur de glisser. Le ski s'est extraordinairement complexifié au fil des années pour aboutir aujourd'hui à une forme et à une structure de haute technologie.

Le ski est partagé en trois parties : l'avant du ski ou spatule, l'arrière du ski ou talon, le milieu du ski (sous les chaussures) ou patin.

Ski alpin vu de dessus

La forme

Vu de dessus, le ski alpin moderne et actuel possède ce que le jargon appelle une "taille de guêpe" : la spatule et le talon sont plus larges que le patin. Cela se traduit par la définition d'une ligne de cotes, c’est-à-dire par la définition de la largeur du ski en ces trois points.

Quand un ski possède une taille de guêpe, on dit qu'il s'agit d'un ski profilé (parabolique étant le nom d'un modèle de ski profilé lancé par Élan et qui connut un vif succès), en référence à la forme de la courbe qu'il permet de réaliser. En effet, de par cette forme courbe et si le skieur exerce une pression et donc une flexion suffisante, le ski peut épouser la forme d'un virage pour tailler la neige. Le skieur gagne donc en vitesse, puisque le ski ne dérape plus pendant le virage.

Le ski profilé est maintenant l'outil de choix pour une vaste gamme de terrains et d'adeptes: le débutant aimera la facilité avec lequel celui-ci se manœuvre dès les premières descentes, alors que l'expert appréciera sa polyvalence et sa rapidité de mouvement, même à grande vitesse. Cependant, depuis quelques années, plusieurs skis ayant un profil beaucoup moins prononcé ont fait leur apparition sur les pentes et gagné la faveur du consommateur moyen, notamment pour des usages particuliers, comme le ski hors piste ou les acrobaties. Certains skis ont même une spatule et un talon de dimensions inférieures au patin. Cette construction répartit le poids du skieur sur une plus large surface de contact et, en retour, permet une plus grande flottabilité dans la poudreuse.

De plus, les dimensions et la construction du ski sont parfois dictées par des normes très précises. Pensons ici aux skis de slalom qui, selon les normes FIS, doivent mesurer 165 centimètres pour les hommes et 155 centimètres pour les femmes au minimum, mais ils ont également des restrictions concernant la longueur dans toutes les disciplines et le rayon des skis pour les compétitions internationales (FIS) Elles sont par exemple d'un radius (rayon de courbe) de 23 en 2007 et sera de 27 en 2008 (il ne faut pas oublier qu'il existe une tolérance d'un an avant la mise en conformité des skis des coureurs qui sont sur les circuit FIS A,B,C,D. Ces normes changent souvent mais les skis des disciplines de vitesse doivent dépasser 200 centimètres pour les deux sexes[réf. nécessaire].

La structure

La structure d'un ski dépend beaucoup d'un constructeur à l'autre, il est donc difficile d'en faire une description précise tant les constructeurs rivalisent d'imagination et de recherche pour améliorer son poids, sa rigidité, son niveau de résonance, …

Pour simplifier, résumons sa structure à :

  • la semelle. Elle est au contact de la neige et permet donc au ski de glisser. Généralement en polyéthylène, elle est légèrement rainurée dans le sens le plus long pour permettre à la neige fondue de s'évacuer plus rapidement et ainsi d'accroître la vitesse du skieur. En effet, le ski ne glisse pas directement sur de la neige, mais sur l'eau qui résulte de la fonte de la neige au contact du ski. Elle nécessite un entretien régulier pour améliorer la glisse ( reboucher les trous et farter ). Par ailleurs, le fartage utilisé dépend de la consistance de la neige.
  • la carre. Il y en a une de chaque côté du ski et permettent de le contrôler sur la neige. En acier très résistant à l’abrasion et très aiguisé, elles permettent la conduite des virages et l’accrochage sur neige dure. De la même façon, elles nécessitent un entretien régulier pour améliorer l'aspect tranchant : c'est l'affûtage.
  • le noyau. Comme son nom l'indique, il se situe au cœur du ski et joue un rôle majeur sur sa rigidité. C'est sur ce point que les constructeurs diffèrent le plus. Constitué d'alliages (tel que le titanal), de bois ou de métaux, il donne au ski sa solidité et sa rigidité. Ce cœur est souvent très sensible à l'eau et doit donc être protégé par des couches sandwiches.
  • Le dessus du ski. Souvent fabriqué à partir de composite époxy renforcé de fibres de verre, il permet de protéger le cœur du ski et joue un rôle décoratif. La dernière couche est une feuille polymérique transparente décorée sur le dessous et malheureusement parfois sensible au choc.

Le casque

Bien qu'il ne soit pas une partie intégrante du matériel nécessaire à la pratique du ski alpin, le casque est depuis une dizaine d'années une pièce d'équipement prisée par un grand nombre de débutants et d'experts.

À la suite d'études, plusieurs écoles de ski exigent maintenant le port du casque pour les enfants ou les débutants, alors que la branche compétitive du sport s'est fait à la nécessité de son utilisation. Les très grandes vitesses atteintes par les coureurs (et par les skieurs amateurs) rendent dangereuses les chutes et collisions: le port du casque atténue les risques de traumatisme et de lésions qui peuvent s'avérer fatales.

Enfin, avec l'invention de nouveaux plastiques et matériaux légers, attrayants et permettant une plus grande respiration que ceux utilisés dans les anciens casques, celui-ci est maintenant une option à la fois abordable et esthétique.

Les disciplines de ski alpin

Bode Miller en slalom géant à Sestrières en Italie

Il existe cinq disciplines en ski alpin qui sont courues chaque année de novembre à mars en coupe du monde de ski alpin et sont toutes présentes aux Jeux olympiques d'hiver et aux championnats du monde de ski alpin. Ce sont des courses contre la montre, le skieur déclenche lui-même le chronomètre par l'ouverture d'un portillon et l'arrête au franchissement d'une cellule photo-électrique. Le coureur descend un parcours dessiné par des portes délimitées par deux piquets, il doit franchir toutes les portes.

Descente

Cette discipline est créée par Arnold Lunn en 1911 à Montana en Suisse. La descente est la plus vieille discipline sportive du ski alpin et est surnommée aujourd'hui la « discipline reine ». C'est la discipline la plus rapide et ses parcours sont les plus longs des épreuves de ski alpin. La descente combine la vitesse à l'état pur, une maîtrise technique et un courage à toute épreuve. Aujourd'hui, les descendeurs atteignent dans leur course des vitesses pointes de 140 km/h. La dénivellation est de 800 m à 1100 m pour les hommes et de 500 m à 800 m pour les femmes, des portes sont très larges, matérialisées par deux banderoles soutenues par des piquets. Des virages larges, des sauts, des compressions et de grandes lignes droites dessinent le parcours en fonction du modelé du terrain. De par le danger d'une telle course, les skieurs doivent s'entraîner plusieurs fois sur le parcours avant la course (cela n'est vrai qu'en descente). Le vainqueur est celui qui réalise le temps le plus rapide. La largeur minimale d'une piste doit être de 30 mètres.

La moindre petite erreur à ces vitesses et sur de tels parcours engendre souvent des chutes spectaculaires, des blessures et exceptionnellement de nos jours des décès comme Régine Cavagnoud. La piste la plus célèbre est sans contredit le Hahnenkamm à Kitzbühel où les coureurs atteignent les vitesses les plus rapides en ski alpin sur le circuit de la coupe du monde et où les chutes sont le plus souvent accompagnées de blessures parfois très sérieuses. Nous ajoutons que la piste de Kitzbühel est interdite aux femmes, pour la descente. C'est pour cette raison que les mesures de sécurité ne cessent de s'accroitre depuis la fin des années 50. Les arbres sont protégés par de grandes bâches, on utilise aussi des filets qui sont placés tout le long de la piste. La neige est préparée de nombreux jours avant, il faut qu'elle soit suffisamment lisse et glacée.

Slalom

Christel Pascal en slalom

« Slalom » dans le dialecte de Morgedal norvégien slalåm: « sla », qui signifie « colline légèrement incliné », et « låm », c'est-à-dire « après avoir suivi les skis ».

Le premier slalom (ou slalom spécial) apparut en janvier 1922 à Mürren. Il s'agit de l'épreuve la plus technique. Les slalomeurs ont besoin d'être agressifs, rapides et agiles. Les parcours de slalom sont les plus courts, mais ils comportent le plus grand nombre de portes et les portes les plus étroites. Elles sont espacées de 4 à 15 mètres et on en compte entre 40 et 75. Les portes sont matérialisées par deux piquets simples, mais les piquets, montés sur rotule, peuvent être basculés par le skieur. Le dénivelé pour les épreuves masculines varie entre 180 m et 220 m, tandis qu'il est de 140 m à 200 m pour les dames.

L'épreuve comporte deux manches disputées sur des parcours différents. Le skieur qui obtient le meilleur temps combiné des deux manches remporte l'épreuve.

L'avènement des skis paraboliques ces derniers années a rendu le slalom beaucoup plus technique. En effet, les nouvelles formes des skis permettant de réduire le rayon des virages, les portes de slalom ont tendance à être rapprochées tout en conservant l'écartement transversal. Il en résulte des virages plus courts que seuls les skis paraboliques permettent de suivre tout en conservant une vitesse et une relance en sortie de virage importante.

Slalom géant

Le slalom géant (ou géant), qui apparaît en 1950 aux championnats du monde de ski alpin à Aspen, est une discipline technique comme le slalom mais qui est plus rapide. Les portes sont composées de deux piquets reliés par une banderole de couleur bleue ou rouge.

Quoique d'apparence moins technique que le slalom, le slalom géant requiert une grande précision, un bon sens du rythme et une bonne puissance pour aborder au mieux chaque virage. Comme son nom l'indique, le parcours d'un slalom géant est plus long que celui d'un slalom. Les portes sont également plus espacées, ce qui donne des virages plus larges. Le dénivelé peut atteindre 450 m pour les hommes et 400 m pour les femmes. Les skieurs doivent franchir un minimum de 30 portes distantes les unes des autres d'au moins dix mètres.

L'épreuve officielle comporte maintenant deux manches, disputées sur deux parcours différents. Le skieur qui obtient le meilleur temps combiné des deux manches l'emporte. Le slalom géant se disputait sur une seule manche jusqu'à la fin des années 60.

Super G

Le Super-G (« slalom super géant »), créé en 1982 par un groupe d'experts dont Toni Sailer, le triple champion olympique autrichien de 1956, Serge Lang et Peter Baumgartner (SUI) est, avec la descente, une des deux disciplines de vitesse. Les portes sont quasiment les mêmes que celles du géant et de la descente. C'est un compromis entre la descente et le slalom géant ce qui la rend plus technique que la descente mais plus rapide que le géant. Les participants doivent donc être très précis à haute vitesse pour enchaîner de grandes courbes. La dénivellation en Super-G est légèrement moindre qu'en descente, mais le parcours est préparé sensiblement de la même façon. Contrairement à la descente, les compétiteurs ne peuvent pas s'entraîner à pleine vitesse sur le parcours avant la course officielle, comme ils disposent d'un temps de reconnaissance restreint, ils doivent savoir mémoriser rapidement tous les paramètres techniques de la course.

Le premier Super-G, gagné par le Suisse Pirmin Zurbriggen, fut testé sur les pentes de l'Alta Badia, dans les Dolomites italiennes, en décembre 1981 avant d'être introduit en décembre 1982 par le comité Coupe du Monde de la FIS à l'occasion du Critérium de la 1ère Neige de Val d'Isère. Le tout premier vainqueur en coupe du monde était le Suisse Peter « Pitsch » Müller, champion du monde de descente ensuite en 1987 à Crans-Montana.

Combiné

Cette épreuve a été créée pour la première fois aux championnats du monde de ski alpin de 1932. Autrefois, seul le combiné descente-slalom comptait. Puis, les disciplines ont été séparées, avec des titres décernés pour la descente, le slalom, et le combiné de ces deux disciplines. Désormais le combiné - renommé Super-combiné - est une discipline à part entière puisque les participants doivent réaliser une manche de descente puis une manche de slalom dans la même journée. Le total cumulatif des chronos des deux manches détermine le classement final. Cette épreuve permet de mettre en valeur les skieurs polyvalents qui savent jouer de leur vitesse dans la descente et rivaliser d'adresse et de technique dans le slalom.

Absent du programme des Jeux olympiques d'hiver de 1952 à 1984 inclus, le combiné alpin a été réintroduit aux Jeux à Calgary en 1988. Il y a très peu de combinés lors d'une saison, car il est rare que les épreuves techniques et de vitesse aient lieu le même week-end. Le combiné était à nouveau redevenu une épreuve indépendante lors des Mondiaux de Schladming, en Autriche, en 1982. Le Français Michel Vion et la Suissesse Erika Hess s'y imposèrent alors. Le calendrier Coupe du Monde comprend dorénavant plusieurs Super-combinés et un globe de cristal vient aussi récompenser les athlètes les plus brillants dans cette discipline sur l'ensemble de la saison.

Freestyle

Le ski freestyle est une discipline du ski alpin considérée comme un sport extrême. Souvent confondu avec le ski acrobatique (appelé « freestyle skiing » en anglais), le ski freestyle est une nouvelle discipline apparue à la fin des années 90, issue de plusieurs autres disciplines comme le ski de bosses, le half-pipe ou le saut acrobatique.

Le ski freestyle est pratiqué dans des zones spéciales appelées snowparks ou en hors piste (on parle alors de backcountry). Il consiste a effectuer des figures à partir de structures en neige ou en métal.

Le skieur qui pratique le ski freestyle est appelé freestyleur, ou plus généralement rideur.

Grands noms du ski alpin

Hommes

Femmes

Physiologie du ski alpin

La rupture des ligaments du genou

Du fait notamment du blocage de l'articulation de la cheville par des chaussures rigides, toutes les sollicitations mécaniques reçues par les skis, et plus particulièrement les efforts de torsion, sont transmises intégralement aux genoux. De ce fait de nombreuses chutes, voire parfois même des chocs ou efforts violents sans chute, résultent dans une lésion au genou, touchant les ligaments )entorse, 30% des accidents de ski[14]) et plus particulièrement le ligament croisé antérieur, pouvant aller jusqu'à la rupture (12%[15]). La rupture du LCA touche environ 15 000 skieurs par an en France (surtout des femmes) et nécessite une opération suivie d'une longue rééducation. La meilleure prévention consiste à une préparation physique de 2 semaines minimum (vélo ou natation)

Filmographie

  • Un film de référence : 50 ans, ou la vie d'un skieur (1972), une histoire filmée du ski, réalisée par Marcel Ichac.

Voir aussi

Notes et références

  1. Thierry Terret et Pierre Arnaud, « Le ski, roi des sports d'hiver », in Histoire des sports, Paris, L'harmattan, 1996, p.179
  2. Thierry Terret et Pierre Arnaud, op. cit. p.178
  3. Thierry Terret et Pierre Arnaud, op. cit. p.178
  4. Thierry Terret et Pierre Arnaud, op. cit. p.178
  5. Thierry Terret et Pierre Arnaud, op. cit. p.179
  6. Bruno Dumons, Gilles Pollet et Muriel Berjat, Naissance du sport moderne, Lyon, La Manufacture, 1987, p.46
  7. Thierry Terret et Pierre Arnaud, op. cit. p.179
  8. Thierry Terret et Pierre Arnaud, op. cit. p.179
  9. Thierry Terret et Pierre Arnaud, op. cit. p.163-165
  10. Thierry Terret et Pierre Arnaud, op. cit. p.180-181
  11. Thierry Terret et Pierre Arnaud, op. cit. p.183
  12. Thierry Terret et Pierre Arnaud, op. cit. p.182
  13. Thierry Terret et Pierre Arnaud, op. cit. p.182
  14. Dr Marc-Hervé BINET, « La rupture du LCA, une fatalité en ski alpin ? », rapport de l’association « Médecins de Montagne », 1998
  15. Dr Marc-Hervé BINET, op. cit.


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