- Pancrace
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Le pancrace (en grec : παγκράτιον pankrátion) est un sport de combat grec, permettant au temps des jeux olympiques antiques quasiment tous les coups, même les plus mortels. Seules étaient interdites les techniques d'arrachage des yeux et de morsure. De grands champions olympiques de cette époque ont marqué l'histoire comme Polydamas de Skotoussa qui fut champion olympique en -408 ou encore Milon de Crotone. Aujourd'hui, ce sport est une discipline dont le règlement a été revu et corrigé par le gouvernement grec afin de le voir revenir prochainement dans les jeux olympiques actuels.
Sommaire
Le pancrace aux jeux olympiques antiques
Le pancrace fait partie des épreuves qualifiées de « gymniques » (γυμνικοὶ ἀγῶνες [gumnikoì agỗnes]) c'est-à-dire, au sens propre, « nues », parce que les athlètes y concourent complètement nus, telles que le pentathlon et les courses. Il fait partie plus précisément des épreuves dites « lourdes » (βαρέα ἆθλα [baréa ãthla], pour lesquelles est nécessaire une aire spéciale (σκάμμα [skámma]), dont la terre a été ameublie, telles que la lutte (πάλη [pálê]) et le pugilat (πύξ [púx] ou πυγμαχία [pugmakhía]). La dernière épreuve est le pancrace (παγκράτιον [pankrátion]), un sport très brutal qui recherche également la mise hors de combat de l'adversaire, sans autre interdiction que de mettre les doigts dans les yeux de l'adversaire ou de le mordre[1].
Le salut au pancrace
Différemment des arts martiaux asiatiques, cet art martial conserve certaines traditions dans la pratique. En effet, dans la mentalité grecque, les « Grecs ne se prosternent pas mais saluent seulement » (Οι έλληνες δεν προσκήνουν μόνον χαίρετουν en grec). Au pancrace, cette caractéristique persiste. Lors du salut, le pancratiaste reste debout et tend le bras droit vers le côté droit de la tempe à l'adresse du professeur, le Proponitis en déclarant : Erroso ô Proponita "salut à toi, entraîneur" . Le salut se fait envers une personne et vers les autres en parlant en grec ancien. L'enseignant salue ses élèves : Érosthe (Έρρωσθε en grec ancien). Cette réciprocité dans les rapports sociaux entre entraîneur et élève marque une différence fondamentale avec les autres sports de combat et arts martiaux où le lien de subordination est la règle de la relation dans le club.
Pancrace contemporain
Ce style de combat est très complet puisqu'il permet des échanges aussi bien debout (boxe) qu'au sol (lutte). Un combat peut donc se dérouler entièrement debout ou se transformer en lutte au sol dès les premières secondes selon la technique des combattants. L'arbitrage de la discipline permet sur le plan tactique de ne privilégier aucun style en particulier, seul l'athlète dominant l'ensemble des techniques (frappes pieds-poings, prises douloureuses, projections, combat au sol, techniques de soumission, maîtrise de l'espace et de la zone de combat) pouvant l'emporter à compétences physiques égales entre deux pancratiastes.
Équipement requis
Gants libres bleus ou blancs à doigts ouverts de type free fight, protège-dents (facultatif), coquille (facultatif), protège-tibias+pieds ainsi que l'endyma (tenue officielle du WGPC (World Grappling and Pankration Committee) composé du Chitonion (veste) et du Periskelis (pantalon) ou une tenue de type "Gi" (kimono comme au Judo) ou encore un short et un rashguard, toujours dans les dominantes de couleurs bleues ou blanches. Le corps d’arbitrage doit être vêtu d’un pantalon et d’un polo noirs et de chaussures de sport noires. Les arbitres doivent porter une manchette blanche à leur poignet gauche et une manchette bleue à leur poignet droit. L’arbitre central portera également des gants chirurgicaux. Les entraîneurs sont vêtus d'une tenue sportive aux couleurs de leur club, nation...
Aire de combat
Pour toutes les compétitions de la FILA, des tapis de compétition homologués de 12mx12m ou 10mx10m contenant un cercle de huit à dix mètres seront utilisés. Le centre des tapis doit contenir un cercle d’un mètre de diamètre qui servira de point de départ pour les deux adversaires. Une zone de protection de deux mètres minimum sera également garantie. En pratique, une salle équipée de tapis et d'une bâche de Lutte suffit à pratiquer le Pancrace dans de bonnes conditions.
Techniques
Concernant le combat en lui-même, toutes les techniques de pieds, poings, genoux et coudes contrôlées sont autorisées. La frappe au visage est autorisée selon certaines conditions et maîtrisée selon les catégories. Toutes les techniques de projections sont autorisées mais sans écraser volontairement l'adversaire dans le but de lui faire mal. Le combat arbitré par l'hellanodikis central et trois hellanodikes périphériques permet en outre de s'assurer, dans le respect des règles, de l'intégrité des combattants. Les frappes au sol sont autorisées. Toutes les techniques de soumission sont autorisées (clés de bras (épaule, coude, poignet), jambes (genou, cheville), hanches. Les clés par compression musculaires sont également autorisées. Les étranglements en revanche sont également autorisés.
La durée d'un combat de pancrace sportif (pankration athlima) est de 5 minutes pour les séniors, 4 minutes pour les juniors et vétérans, 3 minutes pour les cadets et 2 minutes pour les benjamins.
Les épreuves de pancrace
Le terme pancrace englobe aussi bien les disciplines sportives que martiales. Dans le sport pancrace sportif (Pankration Athlima), il existe l'épreuve de Pankration, qui est le combat un contre un sans arme. C'est ce style qui est le plus largement pratiqué en compétition. Il existe également les Palaismata qui sont des combats chorégraphiés opposant deux partenaires à mains nues dans un style self défense, laissant parfois place à des démonstrations martiales de haut niveau technique et visuel. Enfin, l'épreuve du Polydamas (en hommage au combat et à la victoire de Polydamas de Skotoussa contre les trois immortels perses) oppose un combattant à mains nues contre trois attaquants armés respectivement d'une lance, d'une épée, et d'une dague. Ce combat est également chorégraphié et permet de démontrer la supériorité technique d'un pancratiaste face à trois attaquants armés.
Enfin, il existe aussi une version plus martiale du Pancrace qui à l'origine était extrêmement violent, qui adaptée au contexte actuel est une base complète pour la self défense.
Structure officielle
La FILA (Fédération Internationale des Luttes Associées) a officiellement reconnu le WPAC (World Pangration Athlima Committee) et ses fédérations nationales associées (FPF Fédération Pankration Française pour la France) pour la pratique du Pancrace dans le monde. Elle a ensuite créé le WGPC. Les seuls titres mondiaux, nationaux, régionaux, départementaux, interclubs officiels et grades officiels sont donc ceux obtenus auprès des fédérations et clubs affiliés. A ce jour, le PCO (Pancrace Club Othenin), le PCN (Pancrace Club Nantais), le COS Sambo (Club Olympique de Sartrouville) représentent quelques-uns des clubs affiliés habilités à enseigner et promouvoir le Pancrace en France.
Les autres Unions et commissions techniques de Pancrace pratiquent un style différent sous l'égide de Fédérations sportives en qualité de discipline associée. Il s'agit d'une forme de Pancrace plus proche des MMA, du Free Fight, ou les règles sportives sont différentes (frappes au sol interdites...)
Notes et références
- Le caractère autorisé ou non de la morsure est controversé : Marrou penche pour l'affirmative (p. 186), Miller (2001) pour la négative (p. 98).
Liens
Bibliographie
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