Sizun

Sizun

48° 24′ N 4° 05′ W / 48.4, -4.08

Sizun
L'enclos paroissial - L'arc de triomphe
L'enclos paroissial - L'arc de triomphe
Administration
Pays France
Région Bretagne
Département Finistère
Arrondissement Morlaix
Canton Sizun
(chef-lieu)
Code commune 29277
Code postal 29450
Maire
Mandat en cours
Jean-Pierre Breton
2001-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Landivisiau
Site web Mairie de Sizun
Démographie
Population 2 216 hab. (2008[1])
Densité 38 hab./km²
Gentilé Sizunien, Sizunienne
Géographie
Coordonnées 48° 24′ Nord
       4° 05′ Ouest
/ 48.4, -4.08
Altitudes mini. 61 m — maxi. 384 m
Superficie 58,14 km2

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Sizun est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France. C'est aussi un chef-lieu de canton qui regroupe Commana, Locmélar, Saint-Sauveur, Sizun. La commune est située au nord des Monts d'Arrée, est classée station verte et fait partie du Parc naturel régional d'Armorique.

localisation de la commune de Sizun dans le Finistère

Sommaire

Étymologie et origines

L'étymologie du nom Sizun est incertaine : comme pour le cap Sizun, c'est peut-être le sens de rocher déchiqueté dans la langue celte, faisant allusion aux crêtes rocheuses des Monts d'Arrée situés au sud de la localité, qu'il faut retenir. Une autre explication: le nom proviendrait de Sidonius, disciple irlandais de saint Philibert à l'abbaye de Jumièges. L'île de Sein, appelée par le passé Sizun aurait également la même étymologie. Bernard Tanguy réfute l'hypothèse du nom de saint Sidonius, ainsi que tout lien avec le mot courant Sizun, “semaine”, Seithun en vieux-breton[2].

L'appartenance de Sizun à l'ancienne vicomté de Léon reste discutée. Si la plupart des historiens considèrent traditionnellement le Haut Élorn comme sa limite méridionale, la configuration du finage de la paroisse de Sizun infirme partiellement cette hypothèse. L'Élorn coule à un kilomètre au sud et à l'ouest du bourg, mais le territoire de la paroisse (et de la commune désormais) s'étend bien au-delà vers le sud jusqu'à la ligne de crête des Monts d'Arrée, incluant le territoire de la trève de Saint-Cadou, décalant alors la limite de la vicomté du Léon pour la faire coïncider avec la ligne de crête. Le raisonnement est analogue pour les paroisses (communes désormais) de Commana et Plounéour-Ménez[2].

Géographie

Présentation générale de la commune

Sizun est entourée par les communes de Lopérec, Saint-Eloy, Le Tréhou et Tréflévénez à l'ouest, La Martyre au nord, Locmélar, Saint-Sauveur et Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec à l'est, Commana, Botmeur et Saint-Rivoal au sud. Les habitants se nomment Sizuniens. Le bourg se trouve à 14 km au sud-est de Landerneau, à 108 mètres d'altitude, implanté dans la presqu'île de confluence formée par l'Élorn et son affluent de rive droite le Stain, nettement excentré vers le nord-ouest au sein du territoire communal.

Faisant partie du plateau granitique du Léon, la commune est située au nord des Monts d'Arrée, la section de Saint-Cadou en possédant même une partie du versant nord, s'échelonnant de 382 mètres d'altitude au sommet du Ménez Kador (ou Tuchen Kador ou Signal de Toussaines), dont le versant occidental appartient donc au territoire communal et qui fut longtemps considéré comme le plus haut sommet de la Bretagne avant d'être devancé par le Roc'h Ruz situé sur le territoire de la commune de Plounéour-Ménez et 80 mètres au nord-ouest du territoire communal dans la partie aval de la vallée de l'Élorn[3]. La commune forme donc un vaste plan incliné du sud-est (les parties sud et est de la section de Saint-Cadou dépassent les 250 mètres d'altitude, le prolongement occidental des Monts d'Arrée ayant des sommets avoisinant 300 mètres à la limite méridionale de la commune dans le bois de la Caisse d'Épargne et plus à l'ouest le rocher de Caranoët à 299 m d'altitude) au nord-ouest, le dénivelé atteignant environ 300 mètres entre le point le plus haut et le plus bas.

La commune est traversée par le fleuve côtier Élorn[4], appelé autrefois Dourdoun, dont la source est située dans la commune au nord du Tuchen Kador, et deux de ses affluents : le Stain sur sa rive droite, le ruisseau de Kan an Ôd sur sa rive gauche. Ce fleuve fut longtemps riche en saumons[5], qui se jette dans la rade de Brest, le barrage du Drennec créé pour les besoins en eau de la ville de Brest et des autres communes du nord du Finistère ayant entraîné la création du lac du Drennec, à cheval sur les communes de Sizun et de Commana. Le "syndicat de bassin de l'Élorn"[6] est propriétaire et gestionnaire du barrage du Drennec, gère les eaux du lac et la microcentrale hydroélectrique qui y est installée. Le projet SAGE Élorn[7] est approuvé en février 2010 et va permettre une meilleure gestion des eaux du bassin[8] et en particulier d'améliorer la lutte contre les nitrates[9].

Dans cette commune d'assez vaste superficie (plus de 58 km2), la population est répartie, outre un gros bourg, dans une trentaine de hameaux dont les principaux sont Coathuel, Roc'h Cléguer, Kerféos, le Drennec, Kermelon, le Guennec, Saint-Maudetz, Pennavoaz, Launay, Kergleuziou dans la partie orientale de la commune ; Bodivy, Castel Don, Vergraon, Kerhamon, Kermarguin, Kerembélec dans la partie occidentale; Kéréveur, le Coadic, Lignou Drein dans la partie méridionale ; Roudouderc'h, Hengoat, Moguerou, Kermarquer, Labou, Quélennec, Coz Castel, Elléouet, Falzou, Falzou Baron, Kergréac'h, Lestrémélar dans la section de Saint-Cadou.

Saint-Cadou

Saint-Cadou : la rue principale du village
Saint-Cadou : l'église (milieu du XVIIe siècle) et le calvaire (datant de 1744) vus du cimetière
Le clocher de l'église de Saint-Cadou

Une ancienne voie romaine, dont le tracé coïncidait approximativement avec la route actuelle Brasparts-Saint-Rivoal-Sizun passait par Saint-Cadou.

Le nom de Saint-Cadou[10] provient probablement de saint Cadoc ou Cadmael, fondateur de l'abbaye galloise de Llancarfan, au VIe siècle. Selon une version de sa vie, il se serait retiré comme ermite à Belz (Morbihan) où la chapelle Saint-Cado conserve le lit de pierre de l'ermite, mais sans doute s'agit-il d'un homonyme du moine gallois[11]. Une vingtaine de chapelles sont consacrées à ce saint en Bretagne occidentale. Un autre saint vénéré localement a été saint Mélar qui eut une chapelle, désormais disparue mais dont le souvenir persiste dans le nom du hameau de Lestrémélar[12].

Le cartulaire de Landévennec, rédigé vers 1050, nomme des lieux possédés par l'abbaye de Landévennec : parmi eux, le lieu nommé Rudheder a été identifié comme étant le lieu-dit Run-Eder situé près de Roudouderc'h en Saint-Cadou.

La fondation du bourg de Saint-Cadou[13] pourrait être la conséquence l’essor démographique du XIe au XIIIe siècle. La chapelle est construite entre 1650 et 1663. La chapelle de la trève de Saint-Cadou est érigée en succursale de l'église de Sizun en 1748 avec l'accord du recteur ( = curé) de Sizun qui exige toutefois en qualité de "recteur primitif" que les paroissiens de Saint-Cadou viennent faire leurs Pâques à Sizun ; elle est alors ainsi décrite : « Il y a trois autels : sur le maître-autel, on voit les statues de saint Cadou, saint Joachim, saint Joseph et de la sainte Vierge, sainte Anne et sainte Marguerite »[14].

Les habitants de cette ancienne trève, devenue paroisse, avaient formé le vœu de devenir une commune courant XIXe siècle, mais le ministère de l'Intérieur l'ayant refusé, Saint-Cadou est devenue une section de la commune de Sizun, qui possède sa propre liste électorale, son bureau de vote et ses registres d'état civil[15]. Connue pour ses importantes carrières d'ardoise, Saint-Cadou est aussi un point de départ pour des randonnées dans les Monts d'Arrée.

Le pub "irlandais" Saint-Hubert à Saint-Cadou

Saint-Cadou[16] a moins de 200 habitants, comptabilisés par l'INSEE avec ceux de Sizun. Son territoire correspond à la partie amont du cours de l'Élorn, source incluse. Son paysage boisé et vallonné est parsemé d'anciennes ardoisières dans l'alignement des crêtes de l'Arrée dont certaines n'ont fermé que récemment. Son "pub Saint-Hubert" est haut en couleurs[17].

La bruyère des landes de l'Arrée, qui servait de litière, était très utilisée à Saint-Cadou comme le décrit Laurence Benveniste[18] et même exportée : « Le transport s'effectuait à la charrette à cheval. Des convois de quatre, cinq charges prenaient souvent la direction du Nord-Finistère. Le chargement devait être effectué avec talent. (...) Les attelages devaient avoir fière allure. (...) Une ration d'avoine pour le cheval, et pour le conducteur (...) au bourg même de Saint-Cadou six estaminets offraient leurs services. Des anneaux extérieurs, encore visibles, servaient à fixer les rênes du cheval ». On exploitait aussi la tourbe.

Les premières ardoisières de Saint-Cadou[18] exploitant les affleurements de schistes[19] du Silurien et du Dévonien (la "pierre bleue") ont été ouvertes en 1889 par Paul Charreteur, employant rapidement 28 ouvriers. Marbrée, rustique, résistante, l'ardoise locale est un excellent matériau de couverture.

Émilienne Kerhoas, née en 1925 à Landerneau, ancienne institutrice à Saint-Cadou, a écrit toute une œuvre poétique (L'épreuve du temps, Le sens du paysage, La pierre du jardin,..) où elle évoque parfois Saint-Cadou[20].

Histoire

Les origines

Carte de Cassini de la région de Sizun

Deux dolmens ruinés situés à Kermariaquer, les traces d'un ancien camp à Castel-Doum (à l'ouest du bourg), les restes d'une motte féodale à Lestrémélar, témoignent d'un passé ancien mal connu. Sept tumuli existaient encore dans les garennes de Caranoët, au sud-ouest du territoire communal, dont deux furent fouillés en 1899 par Armand René du Châtellier, mais la plupart ont été arasés par les agriculteurs lors de travaux de défrichement et de mise en culture[21].

Sizun était autrefois une des paroisses primitives de l'Armorique, englobant Locmélar (ancienne trève depuis 1612), Commana, Saint-Sauveur (ancienne trève de Commana). Le nom est cité pour la première fois en 1173 dans la charte de fondation de l'abbaye de Daoulas sous le nom de Sizan et de Plouecisun, la graphie étant ensuite variable au fil du temps (Sizin en 1481 par exemple). En 1233, l'abbaye de Daoulas abandonna ses dîmes sur Sizun et ses décimes sur Irvillac à l'abbaye du Relec en échange d'une maison que celle-ci possédait à Daoulas[22]. En 1475 une halle et plusieurs moulins sont attestés à Sizun[23]. En 1549 des perrières d'ardoises sont mentionnées à Sizun dont celle de Hent Coët Sizun[23].

Du XVIe siècle à la Révolution française

En 1748, Saint-Cadou est érigée en paroisse succursale[24].

En 1773, Christophe Castel, 23 ans, originaire de Lesneven, qui a dérobé 273 livres dans la paroisse de Sizun, et volé un cheval au pâturage sur la paroisse de Guimiliau, est condamné « d'être pendu et étranglé, jusqu'à ce que mort s'ensuive, par l'exécuteur de haute justice, à une potence qui sera pour cet effet plantée à la place publique et patibulaire de la ville [Lesneven]» et, en outre, à la confiscation de ses meubles et aux dépens[25].

Les deux députés représentant la paroisse de Sizun lors de la rédaction du cahier de doléances de la sénéchaussée de Lesneven le 1er avril 1789 étaient Olivier Inizan et Paul Sauquer[26].

Un bourg animé aux XIXe -début XXe siècle

L'ossuaire en 1899 (gravure)

Selon des statistiques agricoles publiées en 1849 et concernant selon les productions des années comprises entre 1836 et 1846, la totalité de la population communale en 1836, soit 3650 personnes, est considérée comme agricole. La répartition de l'occupation des terres est alors la suivante : 2102 ha de terres arables, 2635 ha de landes et bruyères, 237 ha de bois, taillis et plantations, 520 ha de prairies naturelles ; la commune possédait alors 12 moulins en activité. Les paysans de Sizun cultivaient à l'époque 420 ha d'avoine, 210 ha de froment, 210 ha d'orge, 176 ha de seigle, 252 ha de sarrasin, 21 ha de lin, 18 ha de chanvre, 42 ha de navets, betteraves, carottes et choux (dont 34 ha de navets et 8 ha de choux), 105 ha de trèfle, 105 ha de pommes de terre, 2459 ha d'ajoncs d'Europe, 631 ha restant en jachère, et élevaient 433 chevaux (386 mâles, 2 juments, 45 poulains), 1250 bovins (dont 600 vaches), 217 porcs, 420 ovins (20 béliers, 150 moutons, 250 brebis), 9 caprins (1 bouc et 8 chèvres), 694 poules et 131 coqs, 5 canards, et possédaient 403 ruches à miel[27].

Vers 1840, 14 foires, spécialisées dans le commerce des chevaux, des bêtes à cornes et des porcs, toutes « très suivies et très importantes » selon le sous-préfet de Morlaix de l'époque se tenaient chaque année à Sizun, le troisième jeudi de chaque mois et, en plus, le jeudi gras et le jeudi après le 15 septembre. Seules six d'entre elles étaient légales, les huit autres étant consacrées par l'usage[28].

Des foires importantes se déroulaient à Sizun le troisième jeudi de chaque mois encore au début du XXe siècle[29] : celle du troisième jeudi de février par exemple était "permise aux domestiques"[30]. L'une d'entre elles, dénommée Foar Encaut se tenait le premier lundi de décembre et donnait lieu "à des achats considérables en vue de la Noël anglaise", sa date ayant été fixée lors de sa création "de manière à coïncider avec le départ des steamers qui transportent les animaux en Angleterre à l'époque où la consommation les recherche"[31]. Mais la concurrence de Landerneau et Landivisiau, mieux desservis par le rail, nuit aux foires de Sizun. Le désenclavement routier tarde aussi: ce n'est qu'à partir de 1872 que sont aménagés progressivement les axes routiers reliant Sizun à Landerneau (N 164) et Landivisiau (D 30)[32]. Pour ce dernier axe, le rapport du Conseil général du Finistère en 1872 précise : "Il y a 21 kilomètres à ouvrir à travers de grandes difficultés".

En 1894, un fait divers sanglant fit grand bruit: un double assassinat perpétré au lieu-dit Kerbrat Huella: une femme âgée de 40 ans, Marie Kerbrat et son fils Guillaume âgé de 8 ans en furent les victimes, l'assassin étant un amoureux éconduit, Yves Jaffrès de Ploudiry qui fut condamné par les assises de Quimper au bagne à perpétuité, mais l'assassin mourut un an après[33].

Entre 1912 et 1934, Sizun fut desservi par la voie ferrée à voie étroite du réseau des Chemins de fer armoricains allant de Plouescat à Rosporden via Landerneau, Commana, La Feuillée, Brasparts et Châteauneuf-du-Faou[34].

L'affaire Guillaume Seznec - Pierre Quéméneur

En mai 1923, à la suite de la disparition de l'homme d'affaires et conseiller général du canton de Sizun Pierre Quéméneur, son associé Guillaume Seznec est accusé de l'avoir tué et d'avoir fait disparaître son corps et condamné par la cour d'assises de Quimper aux travaux forcés à perpétuité et déporté en Guyane française, à l'île du Diable ; c'est le début de l'affaire Seznec, une des plus célèbres énigmes judicaires du XXe siècle. Gracié le 2 avril 1946 par le général de Gaulle et revenu en France, il est écrasé par une camionnette en 1953 et décède en 1954 des suites de cet accident. Son petit-fils Denis Seznec a consacré sa vie à se battre pour la réhabilitation de son grand-père, mais n'y est pas parvenu pour l'instant, la chambre criminelle de la Cour de cassation ayant refusé la révision du procès le 14 décembre 2006.

Article détaillé : Affaire Seznec.

La Seconde Guerre mondiale

Albert David Rothschild, d'origine juive, fils de commerçants brestois, se réfugia à Sizun pendant l'Occupation. Âgé d'une trentaine d'années, aimant la pêche et parfaitement assimilé aux jeunes du pays, il ne se cachait pas, malgré son port de l'étoile jaune. Il entra dans le réseau de résistance "Justice" de Morlaix, animé dans le canton de Sizun par François Manac'h et Lucien Messager. Le 10 juin 1944, le réseau sabote une ligne téléphonique près des moulins de Kerouat Les Allemands réquisitionnent tus les hommes âgés de 16 à 50 ans pour surveiller la ligne. Jacques Bellec, de Kerouat, est abattu par méprise par les Allemands qui croyaient avoir affaire à un terroriste. Albert Rothschild est arrêté et conduit à la Feldkommandantur de Sizun et violemment battu. Son corps supplicié fut retrouvé, les mains liées dans le dos, sous un tas de charbon dans la cour de l'école, au lendemain de la libération de Sizun[35].

Le 6 août 1944, le maréchal des logis Giroult, de la brigade de gendarmerie de Sizun, apprend que des militaires allemands se cachent dans un champ en bordure de la route de Sizun à Quélennec. Revêtu de son uniforme et faisant preuve de culot, il va les trouver et les persuade de se rendre en leur disant que les Américains sont déjà à Sizun, ce qui est faux. Les soldats allemands démontent leurs armes et se rendent. Ils sont convoyés par le bataillon FTP René Caro à Brasparts où ils sont détenus dans l'école publique. L'état-major allemand décide alors un coup de main audacieux pour libérer les prisonniers : venu de Brest, un convoi allemand déguisé en convoi américain parvient le 16 août 1944 à libérer les Allemands prisonniers après des combats qui font plusieurs morts dans le bourg de Brasparts et plusieurs résistants sont aussi faits prisonniers. Pendant le retour du convoi allemand vers Brest, des combats sanglants ont lieu au Tréhou où cinq résistants de la compagnie de Plounéour-Ménez sont tués et à Irvillac où 17 résistants de la compagnie de La Feuillée sont tués[36].

Démographie

Évolution démographique[37]:
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
2 888 2 899 2 887 3 156 3 638 3 650 3 758 3 843 3 900 3 945 3 960 3 875 3 716 3 861 3 879 3 808 3 702 3 577
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008
3 685 3 661 3 528 3 343 3 121 2 969 2 830 2 608 2 396 2 201 2 025 1 787 1 765 1 728 1 850 2 129 2216
Nombre retenu à partir de 1968 : Population sans doubles comptes


Tableau démographique par date de recensement.

Commentaire : Sizun, après une stagnation démographique pendant la Révolution française et l'Empire, connaît un essor démographique pendant les deux premiers tiers du XIXe siècle (+1058 habitants entre 1806 et 1861, soit +36,7 % en 55 ans), atteignant son apogée en 1861 avec 3 960 habitants. Une période de stagnation démographique commence alors pendant une vingtaine d'années entre 1861 et 1881, suivie d'un long et important déclin démographique qui s'amorce pendant les deux dernières décennies du XIXe siècle et s'amplifie à partir de la Première Guerre mondiale, la population baissant de 1 800 habitants entre 1911 et 1990, perdant donc un peu plus de la moitié de sa population (-51 % en 79 ans). La dernière décennie du XXe siècle voit s'amorcer un renouveau démographique (+122 habitants entre 1990 et 1999), qui s'amplifie pendant les premières années du XXIe siècle (+279 habitants entre 1999 et 2006), Sizun étant touché par la périurbanisation qui essaime à partir des villes de Brest, Landerneau et Landivisiau, ce dont témoigne la construction de plusieurs lotissements depuis une vingtaine d'années.

En 10 ans, entre 1998 et 2007, la commune a enregistré 284 naissances et 319 décès[38], enregistrant donc un léger déficit naturel de 35 habitants. Le solde migratoire, négatif avant 1975 en raison de l'exode rural, est devenu positif surtout ces dernières années (+2,4 % l'an en moyenne entre 1999 et 2006). En 2006, les 65 ans et plus représentaient 19 % de la population communale, contre 22 % pour les 0 à 14 ans.

La densité de la population communale est de 36,6 habitants par km2.

La commune possède un EHPAD (Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) qui compte 75 lits.

Administration

En 1840 et en 1853 le maire est Boucher (nommé par le gouvernement impérial). En 1865 c'est Le Bras (nommé aussi par le gouvernement impérial).

Enseignement

  • Outre deux écoles (groupe scolaire public et école privée à la fois maternelle et primaire, Sizun possède un collège public (186 élèves pendant l'année scolaire 2009-2010), avec internat de 25 places, le collège du Val d'Elorn[39].

Le groupe scolaire public possède une filière bilingue breton-français, et le collège a vu à la rentrée de septembre 2011, l'ouverture d'une section bilingue français-breton.

  • À la rentrée 2007, 16,3 % des enfants de la commune étaient inscrits dans le primaire bilingue[40].

Économie

La capitale de la crêpe

En 1950 des crêpières de Sizun découvrent une méthode pour conserver des crêpes fraîches et souples pendant plusieurs semaines. Un Sizunien se lance dès 1951 dans la fabrication industrielle et la commercialisation en grande série de crêpes. Lors de l'apogée dans les années 1960, 27 crêpières œuvraient à Sizun[41].

Industrie

  • "MAGSI", une usine de matériel agricole, spécialiste de l’accessoire de manutention agricole, industriel, construction ou espaces verts, emploie une cinquantaine de salariés. L'usine est implantée ZAC de Bel-Air.

Tourisme

Sizun, station verte au pied des Monts d'Arrée, fait partie du Circuit des Enclos[42] et dispose d'une infrastructure touristique assez développée : un office de tourisme, deux hôtels-restaurants, l'Hôtel Restaurant des voyageurs[43] et lHôtel Restaurant Le Clos des Quatre Saisons[44] d'un autre restaurant (lOrée des Monts), d'une crêperie (Crêperie de l'Argoat), de gîtes[45]et à Saint-Cadou.Il se trouve également un parc de loisir, bar, créperie et restaurant à Milin Kerroc'h juste à la sortie du bourg.

Monuments et sites

L'ossuaire
Le clocher de l'église
L'Arc de triomphe

L'enclos paroissial Saint-Suliau[46]. Saint Suliau ou Suliac (une localité d'Ille-et-Vilaine se nomme Saint-Suliac) était un moine évêque venu du Pays de Galles au VIe siècle. Classé monument historique, il regroupe plusieurs édifices remarquables :

  • l'arc de triomphe (1585 - 1588), dont une reproduction grandeur nature a été exposée en 1989 dans les jardins des Tuileries à Paris à l'occasion des cérémonies de commémoration du bicentenaire de la Révolution française est classé monument historique depuis 1884; c'est un monument très représentatif de la Renaissance bretonne, le plus beau du genre en Bretagne.
  • la chapelle-ossuaire (1585) dont la façade est ornée des statues cariatides des douze apôtres. Elle abrite aujourd'hui un "musée d'art et traditions populaires" montrant lit clos, horloge, costumes, broderies.
  • l'église Saint-Suliau qui est actuellement[Quand ?] en rénovation (du XVIe au XVIIIe siècles) et son clocher de 56 mètres. Elle possède un maître-autel du XVIIe siècle, richement décoré et sculpté et un orgue polychrome construit de 1683 à 1686 par Thomas Dallam. Son porche sud, du XVIe siècle, est de style flamboyant. Une statue de saint Suliau, en chasuble, surmonte la porte intérieure et est datée de 1514. un très beau baptistère surmonté d'un baldaquin en bois sculpté date de 1619. Un reliquaire en argent de saint Suliau date de 1625. L'église a conservé une bannière de procession du XVIIe siècle où est représenté saint Suliau sur l'une des faces et le Christ en croix sur l'autre face[47].
  • La chapelle Saint-Ildut[48] date du XVe siècle, construite vers 1485. Elle a été construite par le comte du Léon. Consacrée à saint Ildut, ce moine gallois évangélisateur de l'Armorique, qui fait partie des saints bretons non reconnus officiellement par l'église catholique. Elle possède des bannières, des croix, des statues dont certaines sont de remarquables pièces d'orfèvrerie (saint Mélar, la Vierge et l'Enfant.
  • L'église de Saint-Cadou[49] du XVIIe et XIXe siècles et son calvaire, qui date de 1744.
  • Une dizaine de croix[50] parsèment le territoire communal.
  • Une maison à avancée (apotheiz) datant de 1640 se trouve à Kergudon en Saint-Cadou[51]
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La vallée de l'Élorn est à l'origine de plusieurs centres d'intérêt :

  • L'Élorn, fleuve côtier réputé pour ses poissons, attire de nombreux pêcheurs (truite, saumon, alose). L'AAPPMA (Association Agréée de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique de l'Élorn), forte de plus de 1000 adhérents, gère la pêche dans la partie fluviale du cours de l'Élorn, lac du Drennec inclus, ainsi que dans la partie amont de la Penzé et quelques autres petits cours d'eau.
  • La Maison de la Rivière, de l'Eau et de la Pêche[52], située à la périphérie du bourg dans l'ancien moulin du Vergraon, présente tous les aspects de la vie d'une rivière (aquariums, maquettes) et possède une annexe la Maison du lac. Une station aquacole INRA-IFREMER de salmoniculture est implantée le long de l'Élorn, juste en aval du barrage du Drennec.
  • Le lac du Drennec est à cheval sur les communes de Commana et Sizun. C'est un lac-réservoir de 110 hectares renfermant 8,7 millions de m3 d'eau, avec barrage poids formé de 500 000 tonnes de matériaux et de remblais, datant de 1982, destiné à stocker de l'eau potable pour l'approvisionnement de la région brestoise et d'une bonne partie du nord du Finistère. En 2009, profitant de la hauteur de chute de 25 mètres créée par le barrage, une petite centrale hydroélectrique a été aménagée, dotée d'une turbine principale de 139 kW, et de deux petites turbopompes qui produit environ 3 300 kilowattheures par jour, soit environ la consommation électrique de 120 maisons[53]. Un sentier pédestre de 7 km en fait le tour, permettant de découvrir paysages, faune et flore[54]. Le centre nautique de l'Arrée s'y est installé. Deux plages ont été aménagées.
Vue panoramique du lac du Drennec
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  • Le centre de loisirs de Milin-Kerroc'h est un étang privé situé à proximité du bourg (pêche, pédalo).
  • 12 moulins dont ceux de Vergraon, Cozlen, Drennec.

Associations

Personnalités

Contes et légendes

  • Les deux amis (histoire de Jean Bleiz ou Bleiz du Menez, originaire de Sizun, transcrite par Anatole Le Braz[57]).

Filmologie

  • Dans le journal télévisé du 15 mars 1996, le reportage Une ardoisière à Saint-Cadou[58] montre l'exploitation d'une ardoisière située à Saint-Cadou et momentanément sauvée par les commandes d'ardoises rustiques liées à la restauration de la cathédrale de Quimper.

Liens externes

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Références

  1. Populations légales 2008 de la commune : Sizun sur le site de l'Insee
  2. a et b Dictionnaire des noms de communes, trèves et paroisses du Finistère, Douarnenez, 1990
  3. Carte IGN au 1/25 000 0517 Est Pont-de-Buis-lès-Quimerc'h
  4. Eaux et Rivières de Bretagne
  5. Maison de la Rivière
  6. Syndicat de Bassin de l'Élorn
  7. SAGE de l'Élorn
  8. Bretagne environnement Le bassin versant de l'Élorn
  9. Le Télégramme de Brest, 5 février 2010
  10. Jean-Yves Le Moing, Noms de lieux en Bretagne : plus de 1500 noms expliqués, Bonneton, 2007 [ISBN : 978-2-86253-404-6]
  11. Jacques Baudouin, Grand livre des saints: culte et iconographie en Occident, Nonette, 2006[ISBN : 2-84819-041-8]
  12. Pondaven et Abgrall, Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et de Léon, Bulletin diocésain d'Histoire et d'Archéologie, 1924, page 66
  13. A. Chédeville, N.-Y. Tonnerre, La Bretagne féodale. XIe ‑ XIIIe siècle, Rennes, 1987
  14. Chanoine Paul Peyron, "Antiquité de Morlaix (suite)",Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1917, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207722x/f279.r=Taul%C3%A9.langFR
  15. Mairie de Sizun – Saint-Cadou
  16. Finistère Nord Saint-Cadou
  17. Pub irlandais Le Saint-Hubert
  18. a et b Terre d'embruns, Les aînés ruraux racontent [récit de Laurence Benveniste, Les chapeaux jaunes du pape], Le Coudray-Macouard, Cheminements, Collection Un livre pour l'histoire, 2005
  19. Académie de Rennes – SVT - Les ressources naturelles
  20. Alain-Gabriel Monot, Proses de Bretagne, La part commune, Rennes, 2006 [ISBN 2-84418-097-3]
  21. Louis Le Guennec, "Fouille d'un tumulus au Ménez-Glujeau", Bulletin de la Société archéologique du Finistère, année 1909, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2076921/f000309.tableDesMatieres
  22. Bulletin de la Société académique de Brest, 1877
  23. a et b Patrick Kernévez et Robert Le Roy, La seigneurie de Léon aux XVe et XVIe siècles, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, t. CXXXV, 2006, p. 299-319
  24. InfoBretagne - Sizun
  25. Armand Corre et Paul Aubry, "Documents de criminologie rétrospective (Bretagne, XVIIe et XVIIIe siècles)", A. Storck, Lyon, 1895, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5824885k/f155.image.r=Guimiliau.langFR
  26. J. Madival et E. Laurent, "Archives parlementaires de 1787 à 1860 : recueil complet des débats législatifs et politiques des Chambres françaises" , imprimé par ordre du Corps législatif. 1e série, 1787-1799, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k480097g/f496.image.r=Locquenole.langFR
  27. Jean-Marie Éléouet, " Statistique agricole générale de l'arrondissement de Morlaix", imprimerie de J.-B. Lefournier aîné (Brest), 1849, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1257176/f2.image.r=bovins.langFR
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  29. Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies. 7, Se-Z / publié sous la direction de Paul Joanne- Hachette (Paris) - 1890-1905
  30. Usages et règlements locaux en vigueur dans le département du Finistère recueillis et mis en ordre par J.-M.-P.-A. Limon,...- imp. de Lion (Quimper) - 1852 consultable sur Gallica
  31. Rapports et délibérations du Conseil général du Finistère, 1874, page 365
  32. Rapports et délibérations du Conseil général du Finistère, 1872, pages 79-80
  33. La Dépêche de Brest et de l'Ouest, 31 octobre 1894
  34. Annick Fleitour, Le petit train Rosporden-Plouescat, éditions Ressac, 2001
  35. Mairie de Sizun
  36. Forum de Brasparts
  37. Des villages Cassini aux communes d'aujourd'hui, sur cassini. Consulté le 24 avril 2010.
  38. INSEE – Recensement de la population – 2007 - Sizun
  39. Académie de Rennes – Collège du Val d'Élorn
  40. (fr) Ofis ar Brezhoneg : Office de la langue bretonne
  41. Mairie de Sizun
  42. Maison du tourisme – Baie de Morlaix – Les circuits de enclos paroissiaux
  43. An Arvorig – Hébergement – Hôtel restaurant des Voyageurs
  44. An Arvorig – Hébergement – Hôtel restaurant Le Clos des Quatre Saisons
  45. Le village du Moulin
  46. Mairie de Sizun
  47. Enclos de Sizun
  48. Mairie de Sizun
  49. Mairie de Sizun
  50. Croix et calvaires du Finistère - Sizun
  51. In Situ – Revue du patrimoine – N° 8 – Les maisons à avancées
  52. Maison de la rivière
  53. Syndicat de bassin de l'Élorn
  54. L'Hebdomadaire du Finistère – Lac du Drennec
  55. Les Filets Bleus – Le Cercle celtique de Sizun Lapoused ar Menez
  56. http://via.library.depaul.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1088&context=per_cat&sei-redir=1#search="Abgrall+missionnaire"
  57. Anatole Le Braz, Vieilles histoires du pays breton, partie III, conte Les deux amis, pages 258 et suivantes
  58. A2, « Une ardoisière à Saint-Cadou », L'Ouest en mémoire (INA), 15 mars 1996. Consulté le 29 juillet 2010

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