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Île de Sein
Pour les articles homonymes, voir Île de Sein (homonymie).Île de Sein Administration Pays France Région Bretagne Département Finistère Arrondissement Quimper Canton Pont-Croix Code Insee abr. 29083 Code postal 29990 Maire
Mandat en coursJean- Pierre Kerloc'h
2008-2014Site internet Site de la commune Démographie Population 238 hab. (2006[1]) Densité 410 hab./km² Gentilé Sénan, Sénane Géographie Coordonnées Altitudes mini. 0 m m — maxi. 9 m Superficie 0,58 km² L’île de Sein est une île française, située dans l’océan Atlantique, au large de la péninsule bretonne, à 8 km de la pointe du Raz, dont elle est séparée par le raz de Sein. Son nom breton est Enez Sun.
Elle constitue, avec quelques îlots avoisinants, une commune dont le nom s’écrit alors Île-de-Sein [2], dans le Finistère. Ses habitants sont les Sénans.
Au XVIIe siècle, Louis XIV reconnaissait lui-même que Sein subissait les colères de la mer d'Iroise et offrait ainsi peu de ressources à ses habitants. Aujourd'hui, l'île affronte toujours les embruns fougueux et les tempêtes du large.
Sommaire
Géographie
L'île de Sein est située à environ 3 milles marins (5 km) de la pointe du Raz. Elle fait partie d'une arête granitique dont la partie immergée se prolonge sur 25 kilomètres vers le large et forme la barrière de récifs appelée la chaussée de Sein. Cette chaussée s'interrompt un peu au-delà du phare d'Ar-Men.
L'île de Sein s’étend sur environ 2 kilomètres. Elle forme une sorte de S à l’envers avec une partie centrale étranglée faisant à peine 50 mètres de large. L'est de l'île est occupé par le port et le bourg où sont rassemblées toutes les habitations. Le grand phare de l'île est situé à l'extrémité ouest.
L’île est bordée en majorité par des plages de galets et de sable qui constituent un rempart fragile contre les tempêtes. Des digues ont été construites pour éviter la destruction de l'île.
L'île (0,5 km²) est basse (altitude moyenne de 1,5 m) et dépourvue d'arbres. Elle fut plusieurs fois presque submergée par des tempêtes (celles de 1830, 1868 et 1897 ont marqué de leur extraordinaire puissance, la mémoire de générations de Sénans qui étaient allés jusqu'à se réfugier sur les toits pour ne pas être emportés). Elle se situe au milieu d'une zone de récifs très étendue et particulièrement dangereuse, la chaussée de Sein parcourue par des courants souvent violents qui dépassent 6 nœuds en vives eaux. Située non loin d'un axe important de navigation commerciale entre la Manche et l'Atlantique, elle a été le témoin de nombreux naufrages de navires venus s'échouer sur sa barrière de récifs. Au XIXe siècle, plusieurs phares ont été construits sur son pourtour, dont le plus célèbre est le phare d'Ar-Men.
Un vieux dicton des marins témoigne du danger de certaines îles de la côte bretonne et particulièrement de l'île de Sein :
Elle est reliée au continent par une liaison quotidienne de et vers Audierne (compagnie maritime Penn-ar-Bed). D'autres liaisons maritimes existent pendant la saison touristique.
Histoire
L'île de Sein est sans doute l’Insula Sena des Romains : au Ier siècle, un auteur romain rapporte qu'un oracle d'une divinité gauloise était installé sur l'île servi par 9 prêtresses, les Gallisenae, ayant fait vœu de virginité perpétuelle ; ces dernières étaient appelées par les Gaulois les Sènes.
Au XIXe siècle, le développement du commerce maritime et les progrès des sciences ont entraîné la construction d'une série de phares autour de l'île de Sein. Le phare d'Ar-Men a été érigé sur la roche qui porte son nom en 1867 et allumé pour la première fois en 1881. Il signale l'extrémité de la chaussée aux navires qui contournent la pointe de la Bretagne pour entrer dans la Manche.
L'île de Sein a eu son heure de gloire, lorsque les 124 pêcheurs de l'île l'ont quittée pour répondre à l'appel du Général de Gaulle. En effet, tous les hommes sans exception gagnèrent la Grande-Bretagne à bord de leurs bateaux à l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle. Ces hommes furent parmi les premiers Français à gagner la Grande-Bretagne: quelques jours après l'appel du général de Gaulle, environ 25 % des Français arrivés à Londres venaient de Sein. Ce qui valut un éloge de la part du général de Gaulle : « l'Île de Sein est un quart de la France ». L'île de Sein est l'une des cinq communes françaises qui ont été faites compagnons de la Libération. En 1962, un timbre postal a été émis pour commémorer cet épisode glorieux de l'Histoire de l'île. Il représente le monument sculpté par René Quilivic[3].
Dans la deuxième moitié du XXe siècle, l'île a connu un déclin démographique[4] très préoccupant pour la pérennité de la communauté, la population passant de 1 300 habitants en 1936 à 230 selon le dernier recensement (2004). Parmi les origines de ce déclin, on peut citer principalement la diminution des stocks de crustacés et de poissons dans les parages de l'île, ce qui a entraîné progressivement le départ des pêcheurs. La dureté de la vie dans l'île et l'attrait croissant du continent ont également joué un rôle important.
Administration
Sur un plan administratif, la commune de l’Île-de-Sein fait partie du pays du Cap Sizun en Cornouaille et du canton de Pont-Croix. L'île de Sein est une des îles du Ponant qui regroupent Ouessant, Molène, Sein, Groix, Batz, Arz, Houat, Hoëdic et Belle-Île. L'île de Sein fait partie du Parc naturel régional d'Armorique, du Parc naturel marin d'Iroise et de l'association des îles du Ponant.
Démographie
La démographie de l'île est donnée dans le graphique ci-contre, qui correspond à la population de la commune de l'Île-de-Sein. Cette population s'accroît de façon importante l'été, avec le tourisme.
Insularité
Le vent est tout-puissant à Sein : ni arbre ni buisson, une haie maigre. Les petits champs entourés de murets coupe-vent, où les paysannes cultivaient autrefois l'orge et les pommes de terre, sont laissés à l'abandon. Les rares terres de Sein sont envahies de ronces et de broussailles. Là où les murets de pierre tiennent encore, des soucis fleurissent à l'abri, au printemps les pâquerettes ont des tiges. Là où ils s'écroulent, les fleurs font du rase-mottes ! Cette absence de relief fait courir le risque des vagues déferlantes qui se sont souvent abattues sur l'île, envahissant les maisons, dévastant les dunes et le port.
Afin de protéger les maisons sénanes des rafales chargées de sable, l'espace entre les façades a été calculé au plus étroit.
Accès
L'île est desservie quotidiennement, sauf conditions météo défavorables, par une vedette qui assure la liaison avec le port d'Audierne-Sainte-Evette, une vingtaine de kilomètres plus au sud sur le continent.
Activités
L'île est occupée par environ 100 habitants en hiver et 1 500 en été. L’usage de bicyclettes ou d’automobiles étant interdit, les Sénans se déplacent exclusivement à pied. Hormis les bateaux de pêche et de plaisance, quelques véhicules sont néanmoins utilisés comme une camionnette-citerne pour le transport du fioul ou de petits engins de manutention...
L'île de Sein est isolée du réseau électrique continental. Elle produit son électricité localement dans une centrale thermique, localisée dans le phare de l'île. Les groupes électrogènes de la centrale alimentent en électricité environ 300 logements et quelques commerces (épicerie, cafés, restaurants). L'eau sanitaire est produite par un système de pompage et de dessalement de l'eau de mer par osmose inverse. Ce système, très gourmand en énergie, est aussi alimenté par la centrale électrique.
L’activité principale de l’île est le tourisme : plusieurs dizaines de milliers de visiteurs débarquent sur l’île chaque année, principalement en saison estivale. Le tourisme permet de faire vivre des cafés, hôtels, restaurants et des résidences secondaires mais nécessite beaucoup d'énergie, surtout pour la dessalinisation de l’eau.
Culture
L'île de Sein a inspiré de nombreux artistes dont les peintres Jean Rigaud (1912-1999), peintre officiel de la Marine nationale, et son ami Maurice Boitel (1919).
Elle est aujourd'hui gratifiée du label des plus beaux villages de France, décerné par une association indépendante visant à promouvoir les atouts touristiques de petites communes françaises riches d'un patrimoine de qualité.
Elle a été chantée par Louis Capart (de mère sénane) dans la chanson Marie-Jeanne-Gabrielle et par le groupe Tri Yann dans son album Marines (Sein 1940, Marie-Jeanne-Gabrielle, etc.).
Henri Queffélec a écrit deux romans sur l'île de Sein (voir bibliographie plus bas).
Galerie photographique
Vue depuis la pointe du Raz vers le raz de Sein ; le phare de la Vieille et la tourelle de la Plate sont visibles au premier plan, et l'île de Sein à l'arrière-plan.
Touristes sur le port, devant le phare de Men Brial, été 2005
Notes et références
- ↑ populations légales 2006 sur le site de l’INSEE
- ↑ La 13e édition (sur papier) du Code officiel géographique (1999), Insee, ISBN 2-11-066875-X indique les appellations officielles Île-de-Batz, Île-de-Sein, Île-Molène et Île-Tudy pour ces communes du Finistère.
- ↑ Le timbre de 1962
- ↑ Atlas des îles de l'Atlantique (France) ; Collection "Références" du Commissariat général au Développement durable, Juin 2009, 51 pages.
Voir aussi
Articles connexes
- Îles du Ponant
- Autres îles : Groix, Molène, Ouessant
- Parc naturel marin d'Iroise
- Région : raz de Sein, chaussée de Sein
- Phares : grand phare de l'île, Tévennec, la Vieille, Ar-Men, la Plate, Men Brial
- La commune associée : Île-de-Sein
- Gallisenae
- Michel Le Nobletz
- Esplanade des Villes-Compagnons-de-la-Libération (à Paris)
Bibliographie
- film Elisa avec Vanessa Paradis et Gérard Depardieu réalisé par Jean Becker. Sorti le 01 février 1995. Une adolescente part à la recherche de son père, responsable de la tragédie qui a couté la vie à sa mère.
- Henri Queffélec, Un recteur de l'Île de Sein (1944) (roman porté à l'écran par Jean Delannoy en 1950 sous le titre Dieu a besoin des hommes)
- (id.), Un feu s'allume sur la mer (1956), sur la construction du phare d'Ar-Men.
- Jean-Pierre Abraham : Armen, récit autobiographique sur la vie d'un gardien du phare d'Ar-Men
- Jean-Paul Rivière : Carnet d'Iroise, une promenade en dessins et aquarelles à la découverte des îles d'Ouessant, Molène, et Sein. Le quai des Français libres, ou celui des Paimpolais, le phare de Men Brial, l'église Saint-Guénolé, les « deux causeurs », la chapelle Saint-Corentin, le grand phare, à Sein...
- Jacques Lescoat : Sein est son nom, Éditions FinisterrE, ISBN 2-9512072-3-9
- Loïc Quintin : Sein et sauf ([1]), roman, Editions Thot (2004). Un nouveau médecin s'installe sur l'île...
- Sylvain Coindet, « Les naufrages sur l'île de Sein au XVIIIe siècle : une lente évolution vers le sauvetage? », Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, tome 113, n°1, 2006.
Liens externes
- L'île de Sein ou de Cap Sizun 1882, Gallica, Bulletin de la Société archéologique du Finistère
- L'île de Sein au XVIIIème siècle, Messire Joachim-René Le Gallo, recteur de l'Isle Saint (1723-1734)1901 & suite 1902, Gallica, Bulletin de la Société archéologique du Finistère
- Site de la commune
- Page sur l'île sur le site de l'Ordre de la Libération
- Page consacrée à Sein sur Tchinggiz - Bretagne
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