Situation linguistique de la Suisse

Situation linguistique de la Suisse

Langues en Suisse

Inscription en suisse allemand sur un lampion lors du carnaval de Bâle : Friehner isch alles besser gsi! (allemand : Früher war alles besser! ; français : « Tout était mieux auparavant ! »)

La question des langues en Suisse est une problématique culturelle et politique centrale de la Suisse. L’allemand, le français, l'italien et le romanche sont les quatre langues nationales parlées en Suisse ; les trois premières étant en usage officiel pour les rapports à la Confédération ou aux cantons. Historiquement, les langues pratiquées en Suisse ont connu des statuts divers. Le plurilinguisme affirmé du pays est à la fois le résultat historique de leurs rapports respectifs et celui de la volonté politique qui fonde la Confédération.

Bien que fort exigu, le territoire helvétique est découpé en quatre zones linguistiques dont la langue majoritaire détermine la langue en usage. La Constitution fédérale fixe quatre principes : l'égalité des langues, la liberté des citoyens en matière de langue, la territorialité des langues et la protection des langues minoritaires.

En vertu du principe de territorialité, les frontières linguistiques sont fixées par les cantons, parmi lesquels plusieurs sont plurilingues. Le découpage linguistique actuel est apparu à la fin du XIIIe siècle[1], et est demeuré presque inchangé depuis[2]. Le Röstigraben est le nom donné à la frontière culturelle et linguistique entre l'allemand et le français qui trouve ses racines dans l'histoire.

Fondée par les Waldstätten en 1291, la Confédération est totalement germanophone à l'origine, avec de nombreux dialectes suisses allemands, mais dès le XVe siècle, elle connaît une extension de son aire d'influence au sud des Alpes, dans une région italophone, puis à l'ouest, dans une région francophone. L'allemand reste dominant, mais le français est valorisé sous l'Ancien Régime par le prestige de la culture française et les liens entre la France et la Suisse. Au XIXe siècle, alors que la République helvétique apporte la reconnaissance formelle de l'égalité des langues, l'État fédéral de 1848 adopte l'allemand, le français et l'italien comme langues nationales.

Aujourd'hui, environ 64 % de la population est germanophone et parle l'un des nombreux dialectes suisses allemands ou Schwyzerdütsch. Le français, environ 20 % de la population, est parlé uniquement à l'ouest du pays ; l'italien, représente environ 6 % de la population, essentiellement au sud des Alpes, et le romanche est en régression lente (-15 % depuis dix ans) et compte moins de 40 000 locuteurs.

L'italien et le romanche, fortement minoritaires, sont soutenus par l'État fédéral. Enfin, en raison d'une forte immigration, environ 9 % de la population résidente parle une langue étrangère non nationale comme langue principale.

Sommaire

Historique des langues en Suisse

Origines du clivage linguistique

Burgondes et Alamans avant l'an mil     Burgondes      Alamans

Du Ier siècle av. J.-C. au IVe siècle, le territoire de l'Helvétie est sous domination de l'Empire romain. L'usage du latin se généralise. Tous les écrits[3] retrouvés sont en effet en latin, une indication que la langue s'est répandue non seulement dans l'administration, mais aussi dans la vie de tous les jours[4]. Mais dès la fin du IIIe siècle, les premières incursions barbares repoussent la population romaine vers le sud, et le territoire est finalement occupé par deux peuples en guerre permanente l'un contre l'autre[5] : les Burgondes à l'ouest et, dès le VIe siècle, les Alamans (ou Alémans) à l'est[6].

Lors de leur installation en Helvétie à l'ouest du territoire suisse actuel, vers 443, les Burgondes ont déjà connaissance du latin : nombre d'entre eux sont bilingues et peuvent s'exprimer en bas latin[7]. Abandonnant leur langue d'origine issue de la branche germanique orientale aujourd'hui éteinte, ils adoptent le latin local, qui évolue peu à peu pour donner l'arpitan, qui depuis a été supplanté par le français, bien qu'on parle encore cette langue dans quelques communes de Romandie.

À l'est du territoire suisse actuel, les langues germaniques du royaume alaman donnent naissance aux dialectes alémaniques[8].

L'archéologie et la toponymie permettent de suivre la progression des colonies alamanes sur le plateau suisse à partir du VIe siècle. Alors que les langues romanes disparaissent lentement à l'est de l'Aar, les Alamans atteignent au cours du VIIe siècle les terres au sud-est de l'Aar jusqu'aux lacs de Thoune et de Brienz. Ils remontent ensuite les vallées de l'Oberland bernois (vallées de la Simme et de la Kander). La limite linguistique dans la région centrale du plateau suisse se fixe ainsi peu à peu : elle longe le pied du jura, suit la ligne MoratFribourg ; l'espace compris entre l'Aar et la Sarine devenant dès le VIIe siècle une zone de contact linguistique qui persiste jusqu'à ce jour[9],[10].

La frontière des langues ainsi fixée ne se modifie que peu. L'insertion du royaume de Bourgogne dans le Saint Empire en 1032 et la fondation de la ville de Fribourg par les Zähringen en 1157 favorisent l'allemand. Seuls quelques changements locaux interviennent les siècles suivants comme pendant les guerres de Bourgogne ou la Réforme[11].

En Valais, la partie amont de la vallée du Rhône est occupée vers l'an mil par un groupe d'Alamans venus de l'Oberland bernois, les Walsers. Ainsi la limite des langues sépare le Haut-Valais germanophone du Bas-Valais francophone.

Immigrations en Rhétie. Influence romane et germanique

La Rhétie aux IXe et Xe siècles.

Les Rhètes établis dans les Grisons actuels, au Tyrol et dans une partie de la Lombardie, sont soumis aux Romains entre 15 av. J.-C. et l'an 400. Au contact du latin, les langue rhétiques indigènes donnèrent naissance à une variante rhétique du latin vulgaire dite « rhéto-romane », les dialectes romanches[12]. L'aire de diffusion du romanche, à l'origine, s'étend au nord jusqu'au lac de Walenstadt et au lac de Constance. L'arrivée de peuples germaniques à partir du Moyen Âge vont repousser le romanche dans quelques vallées des Grisons[13].

Au Moyen Âge, la Rhétie est au centre de plusieurs mouvements d'immigration; elle va voir sa population doubler entre les VIe siècle et XIVe siècle. À partir du IXe siècle, sous Charlemagne, la Rhétie fait partie du Saint-Empire. Un comte germanique s'installe à Coire puis l'Évêché de Coire est rattaché à celui de Mayence ce qui renforce la présence des langues germaniques. Après l'incendie de Coire en 1464 et sa reconstruction par les artisans germanophones, la germanisation de la ville et région est complète[12]. Entre le XIIe siècle et le XVe siècle, les Walser, en provenance du Haut-Valais, colonisent les hautes vallées peu peuplées du nord et du centre des Grisons amenant leur propre langue alémanique, le « walser ». Les habitants des vallées ouvertes au sud des Alpes comme le Val Poschiavo et le Val Mesolcina parlent des dialectes lombards[14].

Confédération suisse

La croissance de la Confédération (1291 - 1481)

Née à la fin du XIIIe siècle, la Suisse s'est formée lentement à partir des Waldstätten et de la Confédération des III cantons. Depuis 1291 jusqu'en 1481, la Confédération s'est développée uniquement dans des régions germanophones pour former la Confédération des VIII cantons (avec Lucerne, Zurich, Glaris, Zoug et Berne). Bien qu'également germanophone, la ville de Berne est située plus à l'ouest en territoire burgonde, entre la zone d'influence des Habsbourgs et celle de la Maison de Savoie. Ville dominant l'ouest du plateau suisse, Berne dispose d'un système d'alliances avec Bienne, Soleure, Fribourg et Neuchâtel, et convoite les zones francophones du pays de Vaud afin d'assurer des limites naturelles à son territoire entre Jura et lac Léman[b 1].

Le premier territoire non germanophone est pourtant italophone. Le canton d'Uri, qui contrôle l'accès nord de la route du Gothard, souhaite également en contrôler l'accès sud. En 1403, Uri et le canton d'Obwald profitent d'une rébellion en Léventine contre le duché de Milan, propriétaire de la région, pour conquérir une première fois la Léventine, qui devient le premier pays sujet des Confédérés. Suivent le Vallemaggia, le Val Verzasca et Bellinzone. Le traité de 1403 avec Uri et Obwald[15] était rédigé en allemand[b 2].

À l'ouest, lors des guerres de Bourgogne en 1475, Bernois et Fribourgeois gagnent pour la première fois des territoires francophones en Pays vaudois ; les Haut-Valaisans (alliés des Confédérés) s'emparent du Bas-Valais[b 3].

En 1481, la Confédération s'est considérablement agrandie et est devenue plurilingue, avec des possessions italophones au sud du Gothard, des liens avec les trois Ligues romanches grisonnes et des possessions francophones avec le Pays de Vaud, le Bas-Valais, mais aussi des territoires dans le Jura détenus par Bienne et l'évêché de Bâle[b 4]. Fribourg devient alors le premier canton francophone à entrer dans la Confédération ; dans ce canton, l'allemand est toutefois la langue officielle des autorités dès 1543 et le reste jusqu'à la chute de l'Ancien Régime lorsque le bilinguisme est rétabli[16]. La conscience de constituer dorénavant une nation les incite à considérer le suisse allemand comme seule « langue nationale ». Ainsi toute la correspondance officielle est rédigée en suisse allemand[b 5].

L'influence française (1481 - 1798)

Pierre Victor de Besenval de Brünstatt, baron de Besenval, écrivain, courtisan et militaire suisse au service de la France, peinture de Henri-Pierre Danloux, 1791, huile sur toile, 46,5 x 37 cm, Londres, National Gallery.

De Louis XI à Louis XVI, les mercenaires suisses servent les rois de France. Si Louis XI n'employait que les mercenaires germanophones, par la suite, les Romands deviennent majoritaires. À partir du XVIIe siècle, le français s'impose en Europe et même les mercenaires alémaniques se mettent à parler français, ce qui contribue au développement de l'usage du français en Suisse[b 6].

Aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle, les liens entre la France et la Suisse étaient forts et le prestige de la culture française valorisa la Suisse romande[n 1]. Les villes situées sur la frontière linguistique cultivaient les relations avec le monde francophone : les bonnes familles bernoises étaient francophiles, on y parlait un mélange de français et de dialecte bernois, à Bâle le français est fréquent et à Fribourg, les bonnes familles parlent seulement le français. « Dans les villes de Berne, Fribourg et Soleure, parmi les gens d'un certain rang, la langue française est la plus usitée » raconte un voyageur en 1780. En Suisse centrale, l'influence est restreinte à l'usage de certains mots français tels que « adieu » ou « bonjour », qui remplacent les mots suisses allemands[b 7].

Au XVIIIe siècle, les écoles privées, fréquentées par des Suisses germanophones qui cultivent l'art de vivre à la française, se développent à Genève, Lausanne et Neuchâtel. Au XVIIe siècle déjà s'étaient développés des échanges de jeunes entre familles alémaniques et romandes. Des centaines de « Schönfilles »[n 2] firent des « Welschlandjahr »[17] c'est-à-dire un séjour linguistique d'une année en Suisse romande. De nombreux Suisses alémaniques s'installent en Suisse romande[b 8].

Entre égalité des langues et prédominance de l'allemand (1798 - 1848)

Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, l'allemand est considéré comme l'unique langue de la Confédération. La République helvétique entre 1798 et 1803, apporte la reconnaissance formelle de l'égalité des langues ainsi que l'égalité des citoyens. Les sujets vaudois et tessinois voulant rester liés à la Suisse, ils intègrent la République helvétique. Le 29 avril 1798, les conseils législatifs publient les lois et décrets en français et en allemand. En juillet 1798, les cantons italophones de Lugano et de Bellinzone rejoignent la république ; l'italien est également reconnu comme langue nationale[b 9].

Avec l'Acte de médiation, entre 1803 et 1813, la Suisse est soumise à la France et organisée selon un modèle fédéral attribuant plus d'autorité aux cantons. Dix-neuf cantons composent le pays ; seuls Vaud et Tessin ne sont pas germanophones. Lors des Diètes, l'allemand domine clairement, les Grisons et les Fribourgeois utilisant cette langue majoritaire[b 10].

Entre 1815 et 1830, la « Restauration » voit les 22 cantons souverains liés par un pacte. Bien que cette nouvelle Confédération comprenne quelques cantons latins ou multilingues (Genève, Vaud, Neuchâtel, Fribourg, Berne, Valais, Tessin et Grisons), l'allemand reste la langue privilégiée du pays, en réaction à la prépondérance du français sous l'ancienne République helvétique. À la Diète, chacun fait usage de la langue de son choix mais les décisions sont publiées uniquement en allemand « le texte allemand faisant foi »[b 11].

La création d'institutions militaires fédérales, comme l'École militaire de Thoune, ainsi que la création de nombreuses sociétés d'étudiants contribuent à l'émergence d'un sentiment national et permettent à des personnes provenant des diverses régions linguistiques de se côtoyer. En outre, les élites de confession protestante des cantons de Genève, Vaud, Neuchâtel et Jura bernois s'intéressent à la culture allemande. Le français est introduit dans les programmes scolaires de Suisse allemande, à Bâle à partir de 1817. La Suisse romande occupe désormais une place dans la vie économique et culturelle créant un certain équilibre entre Alémaniques et Romands[b 12].

L'État fédéral de 1848 plurilingue

En 1847, la guerre civile du Sonderbund oppose cantons catholiques et protestants. Les cantons romands se répartissent dans les deux camps selon leur confession et non leur appartenance linguistique ; ainsi les soldats de tout le pays se côtoient pour la même cause, ce qui préserve la paix des langues. La rapide victoire des forces fédérales permet la création d'un État démocratique et progressiste[b 13].

Le problème des langues n'est pas un thème central du nouvel État. Selon l'article 109 (adopté de justesse) de la constitution de 1848, « Les trois principales langues parlées en Suisse, l'allemand, le français et l'italien sont les langues nationales de la Confédération ». Ces trois langues deviennent également langues officielles.

Le premier conseil fédéral tient compte des langues car il est composé de cinq Alémaniques, d'un Romand et d'un Tessinois. Toutefois, de par sa structure même, l'État fédéral de 1848 a rendu les trois langues latines minoritaires : la tendance est à la centralisation des affaires publiques sur le plan national[b 14].

Il faut attendre avril 1999 et l'adoption d'une nouvelle constitution pour voir repris le thème de la préservation de la diversité linguistique et culturelle et l'adoption de nouveaux articles dédiés aux langues. Ainsi le romanche est érigé en langue nationale (article 4), les cantons déterminent leurs langues officielles en prenant en considération les minorités autochtones (article 70.2), la Confédération et les cantons encouragent la compréhension et les échanges entre communautés linguistiques (article 70.3), la Confédération soutient les cantons plurilingues dans leurs tâches particulières (article 70.4) et soutient les mesures pour promouvoir et sauvegarder l'italien et le romanche (article 70.5)[b 15].

Langues nationales et langues officielles

Au niveau fédéral, on distingue les langues nationales[18] qui sont les langues utilisées en Suisse des langues officielles[19], qui sont celles utilisées pour les rapports à la Confédération ou aux cantons.

Les quatre langues nationales sont l'allemand (et non le suisse allemand[20]), majoritaire, et trois langues romanes minoritaires : le français, l’italien et le romanche[21].

Les langues officielles sont l'allemand, le français et l’italien. Selon l'article 70 de la Constitution fédérale de 1999, le romanche est partiellement langue officielle en ce sens qu'il est utilisé pour les rapports que la Confédération entretient avec les personnes de langue romanche[22] ; c'est donc, depuis cette date, une langue officielle régionale[23] car localisée au seul canton des Grisons.

Les principes

Les quatre grands principes inscrits dans la Constitution fédérale sont[8] :

  • l'égalité des langues ;
  • la liberté des citoyens en matière de langue ;
  • la territorialité des langues ;
  • la protection des langues minoritaires.

Les trois langues officielles sont donc égales en droit au niveau fédéral depuis 1848[24]. Selon le deuxième principe, les citoyens ont la liberté de choisir leur langue, c'est cependant le principe de territorialité qui est primordial, car il permet de stabiliser les zones linguistiques. Quant au romanche, fortement minoritaire, il voit son territoire se réduire au fil du temps. Par ailleurs, grâce à leur statut de langues régionales et au titre du quatrième principe, l'italien et le romanche reçoivent le soutien de la Confédération, qui encourage les mesures prises par les cantons des Grisons et du Tessin.

Les langues dans l'administration fédérale

Le logo de la Confédération suisse

À l'Assemblée fédérale, les députés peuvent en principe s'exprimer dans la langue nationale de leur choix. Les germanophones étant majoritaires, c'est l'allemand qui est le plus souvent utilisé. Les italophones choisissent l'allemand ou le français et les francophones utilisent en principe le français. Le romanche n'est quasiment pas utilisé. Un système de traduction simultanée existe pour l'allemand, le français et l'italien[8].

Les textes législatifs fédéraux sont normalement promulgués et publiés simultanément en allemand, en français et en italien ; chaque version linguistique est considérée comme texte original, ce qui peut parfois provoquer des confusions juridiques[25]. En fait, les textes sont rédigés dans près de 80 % des cas en allemand[26] puis traduits en français et en italien. Certaines lois sont également traduites en romanche[8].

Le français fédéral désigne le style des textes administratifs, qui, mal traduits, trahissent un substrat germanique[27]. En effet, traduits de l'allemand, les document officiels cherchent à coller à l'original. Il en résulte une rédaction affligée d'un juridisme étroit et mal adaptée à la langue française.

Alors que l'administration de la « Berne fédérale » est trilingue, voire quadrilingue, et répond au citoyen dans la langue nationale utilisée par celui-ci, l'administration fédérale décentralisée utilise exclusivement la ou les langues officielles du canton selon le principe de territorialité[8]. En 2003, le Conseil fédéral a édicté une valeur de référence de représentation pour chacune des langues nationales, basée sur « la proportion des langues maternelles parlées par la population résidante de nationalité suisse » ; en se basant sur ces valeurs et en les comparant aux pourcentages d'employés de l'administration fédérale, les chercheurs du programme national de recherche « PNR 56 » sur la diversité des langues et compétences linguistiques en Suisse[28] ont démontré dans leur rapport final une sous-représentation de la Suisse romande (19,9 % des employés alors que la communauté représente plus de 23 %) et une sur-représentation de la Suisse italienne (6,5 % contre 4,4 % de la communauté)[29]. Cependant, la même étude révèle que les Suisses allemands sont largement sur-représentés dans les départements fédéraux de la Défense et des affaires étrangères où ils représentent respectivement 82 et 80 % du total des employés et des pourcentages encore plus importants dans les postes dirigeants[30] ou dans des fonctions spécialisées comme les finances ou la gestion du personnel[26]. Le rapport conclut sur la proposition faite au Conseil fédéral d'imposer des mesures contraignantes, en particulier dans la nouvelle loi sur les langues qui entrera en vigueur en 2010, afin de corriger ces inégalités linguistiques[31]. Une association, Helvetia latina, principalement constituée de parlementaires et d'employés fédéraux, fait pression à divers niveaux pour que les minorités linguistiques latines soient équitablement représentées.

Les tribunaux fédéraux sont trilingues et les citoyens peuvent utiliser la langue habituelle de leur lieu d'habitation. Mais le tribunal rend ses sentences uniquement dans la langue de la partie défenderesse[32].

Équilibre linguistique du conseil fédéral

L'organe exécutif de la Confédération est le Conseil fédéral composé de sept membres.

La loi ne fixe que peu de critères sur la représentativité des membres du Conseil mais l'origine géographique cantonale et linguistique des candidats joue un rôle déterminant dans le choix de ceux-ci. La proportion entre Latins et Alémaniques a de tout temps fait l'objet d'une attention particulière ainsi, le premier Conseil fédéral de 1848 comportait deux Latins (un Vaudois et un Tessinois) et cinq Alémaniques[33], une proportion proche de la répartition linguistique de la population suisse. La plupart du temps les deux Latins viennent de Suisse romande mais cette proportion ne fut pas constante et, parfois, le Conseil n'eut qu'un Latin (les périodes 1913 - 1917, 1934 – 1947 et 1967 - 1970)[34]. La Suisse italienne n'a pas toujours été représentée au Conseil fédéral, tout comme les romanchophones. Les quelques conseillers fédéraux du canton des Grisons parlaient romanche mais un seul, Felix-Louis Calonder, conseiller fédéral entre 1913 et 1920, a pleinement représenté la région romanche[35].

La question de la représentativité linguistique au sein du Conseil fédéral est régulièrement sujet de débats et spéculations lors des périodes de renouvellement des conseillers fédéraux[36].

La Suisse et la convention européenne sur les langues minoritaires

Le 25 septembre 1997, la Suisse a ratifié la charte européenne des langues régionales ou minoritaires du 5 novembre 1992 ; celle-ci est entrée en vigueur dans le pays le 1er avril 1998 sous la forme de la loi RS 0.441.2[37] présentée par l'office fédéral de la Culture qui est responsable de sa mise en œuvre[38]. De par sa situation linguistique spécifique, la Suisse déclare alors ne pas avoir de « langue régionale ou minoritaire » tout en reconnaissant au romanche et à l'italien le statut de « langues officielles moins répandues » au sens de l'article 3 de la charte[39] et déclare le yéniche comme « langue sans localisation territoriale »[40]. Conformément aux dispositions de la charte, la Suisse adresse au secrétaire général du Conseil de l'Europe un premier rapport périodique le 2 décembre 1999 dans lequel sont précisées les dispositions juridiques alors mises en place, l'absence, au sens juridique du terme, de langue régionale ou minoritaire ainsi que deux rapports, rédigés respectivement par les cantons des Grisons et du Tessin sur l'application des paragraphes concernant les mesures recommandées par la charte[41].

Conformément à l'article 15 de la charte, un rapport d'évaluation rédigé par des experts indépendants est remis tous les trois ans au conseil de l'Europe[40].

En 2001, le comité des ministres du Conseil de l'Europe adopte, sur proposition d'un comité d'experts dont le rapport contient huit conclusions générales, une recommandation en trois points demandant à la Suisse de renforcer la protection de la langue romanche, en particulier devant la justice dans les Grisons et de renforcer l'utilisation du romanche et de l'italien au sein de l'administration fédérale[42]. L'année suivante, la Suisse produit un second rapport périodique[43] dans lequel elle revient largement sur la recommandation de renforcer l'usage des langues minoritaires au sein de l'administration[44] et précise en particulier la différence entre l'italien, langue officielle, et le romanche, langue nationale, dont l'adoption comme langue de travail ne serait « pas réaliste, vu le petit nombre de personnes de langue romanche dans l'administration et le coût disproportionné de l'opération ». Le rapport mentionne enfin les développements des services de traduction italienne, décidés en 1991 et mis en application en 1996 et 1999 lorsque plus de 20 postes de travail ont été créés dans ce domaine.

Dans sa seconde publication en 2004, le comité met en avant deux nouvelles recommandations : l'encouragement de l'utilisation du romanche sur les radios et télévisions privées ainsi que la reconnaissance du yéniche comme langue régionale ou minoritaire traditionnellement parlée et faisant partie du patrimoine culturel et linguistique du pays[45]. Dans le rapport d'experts qui accompagne la recommandation, le cas particulier de la minorité parlant le walser dans la commune de Bosco-Gurin est évoqué sous la forme d'une indication selon laquelle cette langue serait en train de disparaître et d'un avis demandant aux autorités compétentes de prendre « des mesures urgentes pour soutenir l'allemand (walser) dans cette commune »[46]. Ces différents points sont largement pris en compte et détaillés dans le troisième rapport publié par la Suisse en 2006[47] où, si le yéniche est officiellement reconnu comme faisant partie intégrante du patrimoine culturel suisse, le canton du Tessin déclare « qu'à l'image des espèces biologiques il existe également pour les langues en voie d'extinction une grandeur limite en deçà de laquelle la survie est impossible » et que les quelque 30 habitants de la commune parlant encore walser ne justifient pas d'entreprendre des actions de sauvegarde de cette langue.

Le troisième rapport du comité d'experts, publié en 2008, demande de s’assurer que le rumantsch grischun est introduit dans les écoles ; que, dans les communes à majorité germanophone, le romanche soit utilisé dans les relations avec les locuteurs minoritaires romanches ; et finalement de maintenir le dialogue avec les locuteurs yéniches en vue de l'application de la charte[48].

Répartition géographique

Sections détaillées dans les articles Canton de Fribourg et Canton du Valais
Population résidante selon la langue principale en % de la population totale[49]
année allemand français italien romanche autres
langues[n 3],[50]
1910 69.1 21.1 8.1 1.1 0.6
1920 70.9 21.3 6.1 1.1 0.6
1930 71.9 20.4 6.0 1.1 0.6
1941 72.6 20.7 5.2 1.1 0.4
1950 72.1 20.3 5.9 1.0 0.7
1960 69.3 18.9 9.5 0.9 1.4
1970 64.9 18.1 11.9 0.8 4.3
1980 65.0 18.4 9.8 0.8 6.0
1990 63.6 19.2 7.6 0.6 8.9
2000 63.7 20.4 6.5 0.5 9.0
La répartition des langues en 2000[51]
Source : Office fédéral de la statistique (2002)
     Allemand      Français      Italien      Romanche

La Suisse est découpée en quatre zones linguistiques reconnues, en principe unilingues : une zone de langue allemande, une zone de langue française, à l'ouest du pays, une zone de langue italienne, la Suisse italienne représentée par le canton du Tessin et quelques vallées méridionales des Grisons et une zone de langue romanche située aux Grisons.

Si la majorité des cantons sont unilingues, certains ont leur territoire partagé en deux voire trois zones linguistiques.

Sur les 26 cantons que compte le pays, 22 n'ont qu'une langue officielle :

Les cantons partagés en deux voire trois zones linguistiques sont :

  • trois avec l'allemand et le français comme langues officielles : les cantons de Fribourg, du Valais et Berne ;
  • un avec l'allemand, l'italien et le romanche comme langues officielles : le canton des Grisons. Cependant, le romanche est présent seulement dans une petite partie du canton.

L'immigration d'italophones de l'étranger dans les années 1960 - 1970 fait que le nombre de personnes de langue maternelle italienne a augmenté dans une grande proportion partout en Suisse, et pas seulement en Suisse italienne[2]. Le taux maximal d'italophones en Suisse a atteint 11,9 % en 1970 ; il baisse depuis lors car les descendants de la première génération d'immigrés adoptent la langue de leur lieu de résidence. Parmi ceux-ci, 40 % pratiquent encore l'italien dans le cercle familial[52].

À l'intérieur même des quatre régions linguistiques, on observe des différences dans la répartition des langues. Dans la région germanophone, l'italien est la deuxième langue nationale la plus pratiquée avec 3 % de la population, le français seulement 1,4 %. Dans les autres régions linguistiques, l'allemand se place toujours au deuxième rang, mais à des degrés divers : 5,1 % en Suisse romande, 8,3 % en Suisse italienne et 25 % en région romanche.

La région romanchophone est la moins homogène avec 68,9 % des résidents utilisant la langue officielle. En outre, seule un peu plus de la moitié de l'ensemble des romanchophones y réside. En effet, 18 000 locuteurs vivent dans leur propre région linguistique, 9 000 dans le reste du canton des Grisons et 8 000 dans le reste de la Suisse dont 990 à Zurich, qui est la ville suisse (hors Grisons) comptant le plus grand nombre de personnes parlant romanche[53].

Le principe de territorialité

La Confédération n'est pas compétente en matière de répartition des langues. Les frontières linguistiques sont fixées par les cantons, qui déterminent leurs langues officielles et veillent à la répartition territoriale traditionnelle des langues. Dans certains cas, ils peuvent déléguer ce pouvoir aux communes (par exemple pour délimiter la zone de langue romanche dans le canton des Grisons).

Le but du principe de territorialité est le maintien, autant que possible, des zones linguistiques dans leurs limites historiques, qui restent relativement stables. Néanmoins, entre 1860 et 2000, 83 communes ont changé de région linguistique[54] et au cours de l'histoire la frontière entre l'allemand et le français a varié à Fribourg, au Jura et en Valais.

Par exemple en Valais, les villes de Sion et Sierre ont été d'abord de langue française puis, sous l'Ancien Régime, de langue allemande avant de revenir au français. La région romanche diminue régulièrement au profit de la région linguistique allemande[2].

Avec le principe de territorialité, chaque commune a une langue officielle et, par exemple, lorsqu'un germanophone s'établit en Suisse romande, il doit accepter la langue officielle de son lieu de résidence et, notamment, accepter que l'école publique se fasse en français[8]. Une exception partielle à ce principe est admise en ville de Berne, de par sa fonction de ville fédérale, où travaillent de nombreux employés fédéraux provenant des autres régions linguistiques. La ville comporte notamment des écoles en d'autres langues que l'allemand, dont une officielle, en français.

Cantons bilingues

Dans les cantons qui comptent deux voire trois zones linguistiques, c'est toujours le principe de la territorialité qui est appliqué. Ainsi, bien que le canton de Berne soit bilingue, ce n'est pas l'allemand, mais le français qui est langue officielle dans le Jura bernois. À l'inverse, en ville de Berne, c'est l'allemand qui est officiel.

  • Les trois districts francophones du canton de Berne représentent 5,4 % de la population totale du canton.
  • À Fribourg, le district de la Singine, germanophone, représente 14,5 % de la population totale du canton.
  • En Valais, les districts germanophones du Haut-Valais représentent 37,1 % de la population totale du canton.
  • Aux Grisons, la répartition des langues se fait au niveau des communes. Peu de districts sont clairement majoritaires dans une langue, excepté les districts de Bernina et celui de Moesa, ainsi que le cercle de Bregaglia (district de Maloja) qui sont nettement italophones.

Communes bilingues

Plaque indicatrice de rue bilingue à Bienne

Dans certaines agglomérations situées sur la frontière linguistique, le bilinguisme est également appliqué au niveau communal. Le bilinguisme communal est cependant très rare : seules 35 communes sont bilingues français - allemand. Une commune est bilingue si la minorité linguistique représente au moins 30 % de la population résidente[2]. Par exemple, Bienne est bilingue allemand - français et la ville de Fribourg bilingue français - allemand.

  • Dans le canton de Berne, le district de Bienne est bilingue avec 61 % de germanophones et 39 % de francophones.
  • Dans le canton de Fribourg, le district de la Sarine est bilingue avec 75,3 % de francophones et 14,5 % de germanophones et celui du Lac est bilingue avec 67,1 % de germanophones et 24,9 % de francophones.
  • En Valais, il n'y a pas de district bilingue[55].

La Confédération soutient les cantons plurilingues dans l’exécution de leurs tâches particulières.

Les Suisses alémaniques appellent parfois les Romands, les Welsches et la Suisse romande, le Welschland. Le mot Welsch signifiant celte en vieil allemand. Il a ensuite été repris pour qualifier les peuples de langue romane dans les zones majoritairement francophones comme la Romandie (Welschland) ou encore la Wallonie (sud de la Belgique).

Limites linguistiques

Röstigraben

Article détaillé : Röstigraben.

Le Röstigraben (en allemand le fossé de röstis, du nom du plat typique de Suisse alémanique) est le nom que l'on donne au clivage linguistique, culturel et politique entre allemand et français. Cette frontière remonte au Haut Moyen Âge.

L'étude des toponymes de localités permet de retracer l'étendue des zones d'influence des différentes langues. Ainsi, les noms de villages se terminant en -ens ou -ence, très fréquents dans les cantons de Fribourg et de Vaud jusqu'au bord du lac Léman, sont d'origine alamane et montrent ainsi des percées larges dans le territoire burgonde, les préfixes Wal- et Walen- (qui signifient Welsch) se trouvent en nombre dans la zone comprise entre l'Aar et la Sarine, qui fixe la frontière linguistique à partir du VIIIe siècle.

Limite du romanche

Dans le sud et l'est du pays, le processus ne sera pas aussi rapide et la frontière linguistique changera lentement. Si le romanche est resté pendant longtemps dominant dans les vallées rhétiques, il s'étend, selon certaines sources, encore jusqu'à Einsiedeln au Xe siècle. Glaris est encore bilingue au XIe siècle, à la période où le dialecte germanique commence à se répandre dans la vallée de Conches, puis dans tout le Haut-Valais provocant la migration des Walser qui vont ensuite rejoindre, au XIIIe siècle, les vallées grisonnes. Dès le XIVe siècle, la majorité des vallées et la totalité du Vorarlberg sont devenus germanophones, la population indigène ayant adopté la langue de la classe dominante. Les seules enclaves romanches qui résistent sont géographiquement reliés par des cols à l'Italie[56].

Limite de l'italien

La limite linguistique entre l'italien et l'allemand est naturelle et sépare, en Suisse, le nord du sud des Alpes. Elle suit les sommets du massif du Gothard l'italien et ses différents dialectes étant parlés au sud de celui-ci, au Tessin, et dans les vallées du canton des Grisons situés au sud des Alpes[2].

Usages

Écouter les accents suisses et différents dialectes alémaniques et tessinois

Langues nationales (les quatre zones linguistiques)

Panneau en quatre langues

La plupart des Suisses parlent plus d’une langue. À l'école, l'enseignement d'une autre langue nationale comme langue étrangère est obligatoire et est du ressort de chaque canton. Lors de réunions d'affaires ou de conférences nationales, il est fréquent que chacun prenne la parole dans sa langue maternelle, supposant qu'elle sera comprise par ses homologues.

Les minorités italophones et romanches sont particulièrement défavorisées : les principales hautes écoles se trouvent soit en Suisse romande ou en Suisse alémanique. Aussi ces minorités sont contraintes de parler l'allemand pour défendre leur économie face à la Suisse allemande.

La plupart des produits commerciaux sont étiquetés en français, en allemand et en italien.

Allemand

Article détaillé : Suisse allemand.
     Bas alémanique     Haut alémanique     Alémanique supérieur

Dans l'usage courant des langues et dans la sphère privée, la population germanophone parle généralement l'un des nombreux dialectes suisses allemands ou Schwyzerdütsch[57], lesquels jouissent d'une grande valorisation sociale, y compris dans les centres urbains, alors que l’usage de l’allemand standardHochdeutsch ou « bon allemand » – est limité aux situations les plus formelles.

Le suisse allemand emprunte de nombreux termes étrangers au français, à l'italien ou à l'anglais. Ces emprunts ne sont pas forcément les mêmes que ceux de l'allemand[58]. En linguistique, un helvétisme désigne une tournure ou expression typiques à la Suisse. Par exemple : Perron, Kondukteur et Billet au lieu de Gleis, Schaffner et Fahrkarte[59].

Formés entre les XIe siècle et XVe siècle, les dialectes suisses allemands se répartissent, du nord au sud, en trois groupes : bas alémanique, haut alémanique et alémanique supérieur.

Seul le dialecte bâlois appartient au bas alémanique. La grande majorité des dialectes sont haut alémaniques et les dialectes pratiqués dans les Alpes sont de l'alémanique supérieur. La prononciation varie fortement du nord au sud et d'une région à l'autre.

L'allemand standard est appris à l'école primaire, il est ensuite principalement utilisé pour la forme écrite formelle, les journaux et les magazines. Son usage oral est en recul. À la radio, à la télévision, mais aussi en politique, on parle de plus en plus le suisse allemand au lieu du « bon allemand ». Dans le milieu scolaire, afin d’élever le niveau d’allemand des élèves qui généralement préfèrent le dialecte, plusieurs cantons alémaniques (dont Zurich, Schwytz, Uri et Zoug) ont imposé l’usage systématique du Hochdeutsch, et les professeurs sont tenus de s’exprimer exclusivement dans cette langue.

La considération du Hochdeutsch par rapport aux dialectes alémaniques a évolué au cours de l'histoire. Au XVIIIe siècle, les dialectes étaient mal considérés et lorsque l'école devint obligatoire au début du XIXe siècle, l'usage du bon allemand augmenta significativement. L'arrivée grandissante de ressortissants allemands en Suisse fit craindre la disparition des dialectes. Des dictionnaires de régionalismes sont alors édités pour sauvegarder ce patrimoine, comme en 1862 le Schweizerische Idiotikon[60]. Au début du XXe siècle, après la Première Guerre mondiale, le bon allemand perdit de son influence et, après 1933, l'usage des dialectes fut encouragé. Dans la seconde moitié du XXe siècle, le suisse allemand devient la langue courante. Cependant, le brassage des populations urbaines et les médias modernes ont tendance à modifier les dialectes locaux, qui se transforment en un « suisse allemand interrégional » commun à toute la Suisse allemande[61].

En Suisse romande et italienne, c'est le Hochdeutsch qui est enseigné à l'école. C'est un handicap pour la communication et la compréhension interrégionale[62].

Français

Article détaillé : Français de Suisse.
Les dialectes francoprovençaux et d'oïl

Parlé dans l’ouest du pays, le français de Suisse se différencie peu du français de France. Il se caractérise par quelques termes issus du francoprovençal, par des mots tels que septante, huitante ou nonante, ainsi que, localement, par des mots et expressions empruntées aux langues germaniques tels que mouttre, witz, ou poutser.

Interdits à l'école au XIXe siècle, les dialectes romands ou patois se sont éteints au cours du XXe siècle. La commune d'Evolène dans le Val d'Hérens est la seule commune de Suisse romande où le patois local est transmis de génération en génération sans interruption[63]. La pratique locale des patois subsiste, notamment en Valais (6,3 % de locuteurs à la fin du XXe siècle), dans le canton de Fribourg (3,9 %), et celui du Jura (3,1 %), mais ils ont presque totalement disparu dans l’usage quotidien. Ils proviennent tous du francoprovençal excepté celui du canton du Jura qui est un dialecte d'oïl, le franc-comtois. Malgré l'appui institutionnel et le fait que le patois est inscrit dans la constitution jurassienne, le dialecte local ne se développe pas[64].

La publication d'un glossaire des patois de la Suisse romande débute en 1899 à l'initiative de Louis Gauchat[65].

Les Suisses romands apprennent le « bon allemand », c'est-à-dire l'allemand standard. S'ils habitent non loin de la frontière linguistique, ils apprennent plus facilement le suisse allemand[62].

Italien

Article détaillé : Tessinois.

En Suisse italienne (le canton du Tessin et quelques vallées méridionales des Grisons : Val Poschiavo, Val Bregaglia, Val Calanca et Val Mesolcina, ainsi que la commune de Bivio, seule commune du versant nord des Alpes dont l'italien est langue officielle), l'on parle un dialecte tessinois, apparenté aux parlers lombards et la langue écrite est l'italien.

Il y a trois sortes d'italiens en usage :

  • un dialecte local qui change d'une vallée à l'autre et qui est la langue des anciennes générations,
  • le dialecte tessinois régional, qui tend à remplacer les dialectes locaux, est le langage familier le plus couramment utilisé par toutes les couches de population, aussi bien pour un usage dans la sphère privée qu'en public ;
  • l'italien qui est la langue apprise à l'école, utilisée à l'écrit et pour les situations moins familières.

Le dialecte est la langue maternelle de la majorité de la population[66]. L'italien est utilisé avec le tessinois dans l'administration, le monde des affaires et les services publics. Les programmes de radio et télévision de la RTSI sont en italien mais certains sont en dialecte.

L'italien de Suisse emprunte des termes du français ou de l'allemand[67] :

Italien standard Italien en Suisse Mot correspondant en français ou allemand
offerta speciale azione action ; Aktion
prenotare/prenotazione riservare / riservazione réserver / réservation ; reservieren / reservation (emprunté du français)
ordinare comandare commander
istruttore monitore moniteur

La moitié de la population de l'aire italophone est bilingue[62]. Les principales hautes écoles sont situées dans d'autres régions linguistiques du pays et la plupart des italophones sont donc contraints de parler l'allemand ou le français. À l'inverse, le Tessin est une région touristique fréquentée par les Suisses alémaniques ou les Allemands. L'usage du Hochdeutsch au Tessin augmente et à tendance à devenir courant[2].

La commune de Bosco/Gurin est l'unique commune traditionnellement germanophone du Tessin. Ce village a été fondé en 1253 par des colons walser venus du Haut-Valais, lesquels ont apporté leur dialecte alémanique[68]. Aujourd'hui bilingue[69], la majorité de la population du village parle désormais italien[70].

Romanche

Article détaillé : Romanche.
Répartition des langues aux Grisons
en 1860 et 2000
Répartition officielle en 1860.      Allemand      Romanche      ItalienSource : Office fédéral de la statistique, recensement 2000
Répartition officielle en 2000.      Allemand      Romanche      ItalienSource : Office fédéral de la statistique, recensement 2000
Répartition effective en 2000.      Allemand      Romanche      Italien Hachures : zone avec langue minoritaire parlée par au moins 30 % de la population
Source : Office fédéral de la statistique, recensement 2000

Le romanche (Rumantsch en romanche) est depuis le 20 février 1938 l'une des quatre langues nationales de la Suisse ; il est considéré, avec certaines restrictions, comme langue officielle à l'échelle fédérale depuis la votation populaire du 10 mars 1996. Parlé uniquement dans le canton des Grisons, où il a un statut officiel depuis le XIXe siècle, le romanche connaît une lente régression (-15 % depuis dix ans, moins de 40 000 locuteurs) et son avenir est incertain.

On distingue cinq langues écrites infra-régionales :

Le puter et le vallader forment ensemble le sous-groupe engadinois ou rumantsch ladin. On ne confondra pas ce sous-groupe avec la langue romane parlée au Tyrol du Sud, également appelée Ladin et qui fait partie du même ensemble rhéto-roman.

Une langue unifiée a été créée en 1982 par la Ligue romanche comme langue standard ou langue de compromis. Fondée essentiellement sur trois des cinq variétés les plus courantes (le sursilvan, le vallader et le surmiran), cette nouvelle langue écrite, « le Rumantsch grischun », est utilisée comme langue officielle. Les nouveaux manuels scolaires édités par le canton ainsi que les documents administratifs sont désormais publiés seulement dans cette forme unifiée de la langue, pourtant la grande majorité des écoles et des administrations communales utilisent encore les cinq langues écrites infra-régionales[71],[62].

La population de cette région est dans sa grande majorité (70 %) bilingue. L'allemand est en effet utilisé aussi bien dans le cercle privé que dans la vie professionnelle et à l'école. Les jeunes générations utilisent de moins en moins le romanche.

Langues non nationales

Il y a deux sortes de langues non nationales : premièrement, des langues autochtones qui sont soit très localisées, soit très minoritaires et menacées de disparition ou sans attache territoriale. Deuxièmement, les langues issues de l'immigration. Seul ce deuxième groupe est en forte croissance.

Langues régionales suisses

Le bavarois

Le bavarois est une langue du groupe haut-allemand ; en Suisse, il est présent sous la forme d'un dialecte du Tyrol (bavarois du Sud) et est parlé uniquement dans la commune de Samnaun (Grisons), qui se considère comme la plus petite minorité linguistique de Suisse[72]. Cette particularité vient du fait que la commune est géographiquement orientée vers et accessible à partir du Tyrol autrichien. Ce n'est que depuis 1913 qu'une route rejoint le village à partir de la Suisse[73].

Le francoprovençal

Le francoprovençal est une langue romane historiquement présente dans les cantons francophones, excepté le canton du Jura, qui a disparu comme langue vivante des cantons de Genève, Neuchâtel et Vaud. En Valais et à Fribourg (district de la Gruyère), il est encore pratiqué très localement par quelques locuteurs. Mis à part à Évolène, il n'est plus transmis[74]. La langue est considérée comme éteinte par les autorités suisses[62].

La langue yéniche
Yéniches au lac de Lauerz à Schwytz, 1928, collection particulière.

Le yéniche est le sociolecte ou cryptolecte des Yéniches, c'est-à-dire de certains groupes marginalisés qui ont mené depuis plusieurs générations une vie nomade ou semi-nomade. En Suisse, on compte environ 30 000 Yéniches ; ils forment une minorité autochtone dont 3 500 pratiquent encore le nomadisme. Considérée comme « langue sans localisation territoriale », le yéniche se caractérise par une grammaire allemande et par un lexique composé qui dérive ses éléments de l'allemand, du yiddish et de la romani, avec un nombre mineur d'emprunts d'autres langues européennes (surtout français et italien)[62].

Le yiddisch

Le yiddish est une langue juive d'origine germanique proche de l'allemand, avec un apport de vocabulaire hébreu et slave, qui a servi de langue vernaculaire aux communautés ashkénazes d'Europe centrale et orientale. Après son apogée dans les années 1920, cette langue disparaît progressivement. Actuellement parlée par une petite communauté de 1 500 personnes[62].

Le walser

Le « walser » est une langue alémanique du groupe alémanique supérieur originaire de la vallée de Conches (Goms en allemand), en Haut-Valais. Le peuple walser, formé par des groupes d'Alamans venus de l'Oberland bernois, s'est installé aux environs de l'an mil dans la vallée de Conches. Le climat doux de l'époque leur a permis de défricher en haute altitude des territoires vierges pour s'y établir en permanence. L'accroissement rapide de leur population les ont poussés à migrer à partir du XIIe siècle et jusqu'au XVe siècle. Ils ont fondés plus de 150 colonies sur une grande partie de l'arc alpin, de la Savoie jusqu'au Tyrol. Sur le territoire de la Suisse actuelle, ils se sont établi à Bosco Gurin et en de nombreux endroits des alpes rhétiques (canton des Grisons)[75],[76] mais aussi en Italie (Val d'Aoste et au Piémont), Autriche (Voralberg et Tyrol) et Liechtenstein[77]. Menacée de disparition, cette langue est encore parlée par environ 10 000 personnes en Suisse et 13 000 en Italie, en Autriche et au Liechtenstein[78].

Langues immigrantes étrangères

Au quadrilinguisme historique des langues nationales se superpose un plurilinguisme d'immigration[79].

L'immigration est en forte augmentation durant le XXe siècle. Néanmoins, la part des langues étrangères non-nationales comme langue principale reste très faible durant la première moitié du XXe siècle avec moins de 1 %. C'est dans la deuxième moitié du siècle que cette part augmente fortement jusqu'à représenter 9 % en 2000 en raison de changement de provenance des étrangers[80]. Les principales langues sont, dans l'ordre décroissant du nombre de locuteurs, le serbe, le croate, l'albanais, le portugais, l'espagnol, l'anglais et le turc[62].

L'anglais est surtout présent dans les principales zones urbaines de Zurich, Zoug, Bâle, la région lémanique Genève-Lausanne mais aussi dans le Bas-Valais. Le portugais est fortement représenté dans la région francophone alors que dans la région germanophone prédominent le serbe et le croate, l'albanais et le turc. Le serbe et le croate sont également très présents en Suisse italienne.

Les étrangers représentent 18 % de la population totale. Parmi ceux-ci, deux tiers des immigrants déclarent utiliser une des langues nationales comme langue principale, mais leur répartition est différente de celle de la population suisse. La part des italophones est plus grande : 14,8 % parlent italien soit presque autant que le français (18 %). L'allemand est parlé par près d'un tiers des étrangers (29,4 %)[81].

Notes et références

  • Notes :
  1. « entre 1481 et 1789 l'influence de la France sur la Confédération augmente, politiquement, militairement et culturellement. Cette évolution renforce considérablement la minorité francophone à l'intérieur du pays. » Page 59 de l'ouvrage de Christophe Büchi, Mariage de raison, Romands et Alémaniques : une histoire suisse (Röstigraben)
  2. jeunes filles ou jolie fille, « schön » en allemand signifiant joli
  3. Langues étrangères ou immigrantes non nationales.
  • Références Christophe Büchi, Mariage de raison, Romands et Alémaniques : une histoire suisse [« Röstigraben »], éditions Zoé, 2001 (ISBN 2881824412 et ISBN 978-2881824418)  :
  1. p. 49
  2. p. 42 - 45
  3. p. 49 - 55
  4. p. 55 - 57
  5. p. 60 – 61
  6. p. 63 - 65
  7. p. 96 – 103
  8. p. 105 – 109
  9. p. 114 – 125
  10. p. 127 – 130
  11. p. 134 – 135
  12. p. 138 – 141
  13. p. 149 – 150
  14. p. 151 – 157
  15. p. 278 – 279
  • Autres références :
  1. Guy P. Marchal (trad. Eugène Badoux), « Les racines de l'indépendance », Nouvelle Histoire de la Suisse et des Suisses, Payot, Lausanne  [détail des éditions], p.107-109
  2. a , b , c , d , e  et f Droit des langues en Suisse, consulté en mai 2008.
  3. pour la plupart sur des tablettes enduites de cire
  4. J.-P. Felber, De l'Helvétie romaine à la Suisse romande op. cit  page 33
  5. Justin Favrod, Les Burgondes. Un royaume oublié au coeur de l'Europe, p. 19, Collection Le Savoir suisse, PPUR, 2002
  6. J.-P. Felber, De l'Helvétie romaine à la Suisse romande op. cit  page 44
  7. Justin Favrod, Les Burgondes. Un royaume oublié au coeur de l'Europe, p. 35
  8. a , b , c , d , e  et f L'aménagement linguistique dans le monde : 3 Bref historique de la Suisse auteur : Jacques Leclerc, consulté le 28 avril 2008.
  9. Berne (canton) - 1.2 - Haut Moyen Age en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  10. Aar en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  11. Burgondes et Alamans – la frontière des langues site memo.fr consulté le 21 juin 2009.
  12. a  et b Irréductibles Romanches article Swissinfo du 25 juillet 2006, consulté le 20 juin 2009.
  13. Plurilinguisme en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  14. Les Grisons du VIe au XIIIe siècle - Population et langues en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  15. Léventine en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  16. Histoire de la ville : 1481 Entrée de Fribourg dans la Confédération suisse sur le site de la ville de Fribourg. Consulté le 3 juin 2009
  17. (de) schönfilles ou Trudis Deuxième paragraphe du chapitre "D" de l'article Zur Geschichte fremdplatzierter Kinder in der Schweiz sur thata.ch consulté le 9 juillet 2008.
  18. Constitution fédérale du 18 avril 1999, RS 101, art. 4.
  19. Constitution fédérale du 18 avril 1999, RS 101, art. 70.
  20. Sergio J. Lievano, Nicole Egger, Hoi! Et après... Manuel de survie en Suisse allemand, p.12, édition Bergli, Bâle, 2008, (ISBN 978-3-905252-16-3)
  21. Article 4 de la constitution
  22. Constitution fédérale du 18 avril 1999, RS 101, art. 70.
  23. L'aménagement linguistique dans le monde auteur : Jacques Leclerc, consulté le 28 avril 2008.
  24. [pdf] Texte de Michael Langner / Ruedi Imbach, université de Fribourg consulté le 28 mai 2008.
  25. Une loi, trois possibilités,'L'Hebdo, 12 mars 2009, p. 8.
  26. a  et b Daniel Kübler, Ioannis Papadopoulos et Oscar Mazzoleni, Le plurilinguisme de la Confédération Représentation et pratiques linguistiques dans l’administration fédérale, Haute école spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse.
    Publié dans le cadre du programme national de recherche « Diversité des langues et compétences linguistiques en Suisse » (PNR 56)
     , p. 10.
  27. Français fédéral termes régionaux de Suisse romande et de Savoie, site henrysuter.ch, consulté le 4 juine 2009.
  28. Diversité des langues et compétences linguistiques en Suisse sur nfp56.ch. Consulté le 16 juin 2009
  29. Le plurilinguisme de la Confédération, op. cit., p.5
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  31. Plurilinguisme lacunaire dans l'administration sur tsr.ch, 15 mai 2009. Consulté le 16 juin 2009
  32. [pdf] André Jomini, conseiller scientifique au Tribunal fédéral suisse, Présentation du Tribunal fédéral suisse comme autorité de juridiction constitutionnelle, page 8. Les arrêts du Tribunal fédéral sont motivés en fait et en droit, dans la langue de la décision attaquée. Consulté le 21 mai 2008.
  33. Urs Altermatt, Le Conseil fédéral - Dictionnaire biographique des cent premiers conseillers fédéraux, Cabedita, Yens-sur-Morges, 1993, p. 59  [détail des éditions]
  34. Urs Altermatt, Le Conseil fédéral - Dictionnaire biographique des cent premiers conseillers fédéraux, Cabedita, Yens-sur-Morges, 1993, p. 60  [détail des éditions]
  35. Urs Altermatt, Le Conseil fédéral - Dictionnaire biographique des cent premiers conseillers fédéraux, Cabedita, Yens-sur-Morges, 1993, p. 62  [détail des éditions]
  36. À quel point faut-il être Romand pour succéder à Couchepin ? article du 15 juin 2009 de la Tribune de Genève, consulté le 18 juin 2009.
  37. Charte européenne du 5 novembre 1992 des langues régionales ou minoritaires du 5 novembre 1992, RS 0.441.2
  38. Charte européenne des langues régionales ou minoritaires sur le site de l'office fédéral de la Culture. Consulté le 16 juin 2009
  39. Charte européenne du 5 novembre 1992 des langues régionales ou minoritaires du 5 novembre 1992, RS 0.441.2, art. 3 al. 1.
  40. a  et b Archives des communiqués 20 décembre 2002, Service de presse et d'information du département fédéral de l'intérieur, consulté le 16 juin 2009.
  41. Le rapport de 1999 est disponible sur le site de l'office
  42. Le rapport est également disponible sur le site du Conseil de l'Europe
  43. Le rapport de 2002 est disponible sur le site de l'office
  44. Voir en particulier pages 31 et suivantes du rapport mentionné ci-dessus.
  45. Recommandations du Comité des Ministres de 2004
  46. 2e rapport du comité d'experts p.10
  47. Le rapport de 2006 est disponible sur le site de l'office
  48. La Charte européenne des langues régionales ou minoritaires : examen de son application par la Suisse Communiqué de presse du 24 septembre 2004, site du conseil de l'Europe, consulté le 16 juin 2009.
  49. [xls] Population résidante selon la langue principale (1910 - 2000), Office fédéral de la statistique OFS consulté le 12 mai 2008.
  50. Le serbe et croate, albanais, portugais, espagnol et anglais sont les principales langues étrangères Le paysage linguistique en Suisse, recensement fédéral 2000, page 11 consultée le 3 mai 2008.
  51. (fr) [pdf] Le paysage linguistique en Suisse, recensement fédéral 2000, page 7 consultée le 3 mai 2008.
  52. Ces étrangers qui n’en sont plus tout à fait article Swissinfo du 9 juin 2003, consulté le 3 juin 2009.
  53. Le paysage linguistique en Suisse, recensement fédéral 2000, pages 13 à 18 consultées le 3 mai 2008.
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  55. Le paysage linguistique en Suisse, recensement fédéral 2000, pages 89 à 97 consultées le 3 mai 2008.
  56. ibid. pages 107-109
  57. Dialectes suisses alémaniques en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  58. Nicole Egger, Hoi! Et après... p. 9
  59. (fr) Allocution prononcée par le conseiller fédéral Christoph Blocher à l’Institut national genevois, le 12 novembre 2007, à Genève : "Frontières linguistiques" sur Département fédéral de justice et police. Consulté le 12 mars 2008.
  60. (de)(en)Schweizerische Idiotikon Site consulté le 5 mai 2008.
  61. Dialectes suisses alémaniques en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  62. a , b , c , d , e , f , g  et h Jacques Leclerc, L'aménagement linguistique dans le monde : Situation politique et démolinguistique, consulté le 28 avril 2008.
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  66. en 1990 42 % de la population parlait le dialecte en famille et plus de la moitié de la population l'utilise aussi quotidiennement au travail ou à l'école Dialectes suisses italiens en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
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  77. L'aménagement linguistique dans le monde : le Walser auteur : Jacques Leclerc,consulté le 14 mai 2008.
  78. Ethnologue.com consulté le 14 mai 2008.
  79. De la Suisse quadrilingue à la Suisse plurilingue auteur : Lüdi, Georges, 1998, Bases démographiques, modèles de développement et problèmes de gestion. DiversCité Langues. En ligne. Vol. III. Disponible à http://www.uquebec.ca/diverscite. Consulté le 18 mai 2008.
  80. [pdf] Le paysage linguistique en Suisse, recensement fédéral 2000, page 11 consultée le 4 juin 2009.
  81. [pdf]Le paysage linguistique en Suisse, recensement fédéral 2000, page 10 consultée le 4 juin 2009.

Voir aussi

Bibliographie

  • (fr) [pdf] Le paysage linguistique en Suisse, recensement fédéral 2000 auteurs : Georges Lüdi, Université de Bâle et Iwar Werlen, Université de Berne. Éditeur : Office fédéral de la statistique, 2005.
  • Christophe Büchi, Mariage de raison, Romands et Alémaniques : une histoire suisse [« Röstigraben »], éditions Zoé, 2001 (ISBN 2881824412 et ISBN 978-2881824418) 

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