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Evolène
Pour les articles homonymes, voir Évolène (homonymie).Evolène
Vue aérienne de EvolèneAdministration Pays Suisse Canton Valais District Hérens Langue Français Président(e) Damien Métrailler N° OFS 6083 Code postal 1983 Site web www.commune-evolene.ch Géographie Superficie 209,94 km² Altitude 1350 Coordonnées Localité(s) Arolla, Ferpècle, La Forclaz, La Gouille, La Sage, La Tour, Lannaz, Les Haudères, Villaz Démographie Population 1 637 (1er janvier 2007[1]) Densité 7,8 hab./km² Localisation
Localisation de Evolène en Suisse.modifier Evolène est une commune suisse du canton du Valais, située dans le district d'Hérens.
Sommaire
Géographie
La commune d’Evolène se situe au-dessus de Sion en Valais, nichée au fond du Val d'Hérens. Bien que sa superficie atteigne 21'000 hectares, ce qui lui vaut d’occuper le quatrième rang des plus grandes communes de Suisse, Evolène ne compte guère plus de 1600 habitants. Cela est dû au relief très accidenté de son territoire, dont le point culminant est la Dent Blanche avec ses 4357 mètres d’altitude. La commune d’Evolène est soumise à un certain nombre de dangers naturels tels que les avalanches, bien sûr, mais également les crues de la Borgne, la rivière qui passe près du village, et les éboulements. Les habitations sont donc pour la plupart concentrées dans les endroits les plus sûrs.
La commune est séparée en plusieurs villages différents. Le principal est bien sûr Evolène, situé à 1350 mètres d’altitude au bord de la Borgne. Le village bénéficie d’une bonne situation : il se trouve légèrement en hauteur par rapport à la rivière, ce qui lui permet d’être hors de portée d’une éventuelle inondation et il est également protégé des avalanches par la forêt et l’éperon rocheux qui le surplombent. C’est en raison de ces défenses naturelles que la majeure partie des anciennes constructions de la commune sont situées à cet endroit. Les différents hameaux que compte la commune d’Evolène, tels qu’Arolla, les Haudères, La Sage ou Villaz, ne bénéficient pas de telles protections et sont par conséquent plus exposés aux risques, particulièrement en ce qui concerne les avalanches. Le hameau des Haudères se situe non loin d’Evolène à l’extrémité du Val d’Hérens. Les petits hameaux de Villaz et La Sage, quant à eux, se trouvent environ 300 mètres plus haut qu’Evolène, orientés vers le Sud et bénéficiant donc d’un fort ensoleillement. Ils se situent sur une zone de grands prés et d’alpages qui s’étendent jusqu’à une altitude de 2700 mètres.
Les avalanches du 21 février 1999
Le 21 février 1999, Evolène fut le théâtre de plusieurs avalanches qui causèrent la mort de 12 personnes. Elles étaient dues aux quantités de neige très importantes qui étaient tombées sur les Alpes durant l'hiver 1999.
Évolutions des conditions climatiques
Les quantités de neige qui sont tombées dès la fin de janvier et durant le mois de février 1999 étaient énormes. Malgré ça, une bonne cohésion au sein du manteau neigeux était maintenue grâce à une température relativement constante. Cela garantissait jusque-là une certaine solidité de toute cette masse de neige, ne faisant que reporter le danger dans le temps. La situation a empiré à partir du jeudi 18, soit trois jours avant le drame. Les bulletins météorologiques notaient à partir de ce jour un fort réchauffement de la température. Ainsi, la température s’éleva de 5 degrés dans la nuit de jeudi à vendredi, ce qui engendra une liaison entre les anciennes et les nouvelles couches de neige. A ce stade-là, le risque d’avalanche était considéré comme marqué, c’est-à-dire de degré 3 sur une échelle de 5. La situation n’était pas encore jugée critique et ne nécessitait donc pas de mesures d’urgence. L’ENA (Institut Fédéral pour l'Etude de la Neige et des Avalanches basé à Davos) prévint cependant du possible déclenchement d’avalanches sur les pentes suffisamment raides situées au-dessus de 1800 mètres d’altitude. Le samedi 20 février, le danger d’avalanche augmenta encore pour passer au degré 4 (danger fort). Entre 20 et 30 centimètres de neige sont venus s’ajouter à l’ancienne couche depuis la veille, comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessus, alors que la température augmentait encore pour atteindre le 0 degré à 1800 mètres d’altitude (où se trouve la station météorologique de MétéoSuisse). Cette nouvelle couche de neige a encore alourdi le manteau neigeux et, avec le réchauffement de la température, la neige a partiellement fondu et les liaisons entre les cristaux sont devenues très précaires (processus de métamorphose de fonte) pour la zone située vers 1800 mètres d’altitude, soit 1000 mètre plus bas que où se sont déclenchées les avalanches. La situation à Evolène, de même que dans le reste des Alpes, devint vraiment critique à partir du dimanche 21 février. La température n’avait presque pas changé entre samedi soir et dimanche jusque vers midi. Une accalmie eut lieu durant l’après-midi, ce qui n’arrangea pas les choses. En effet, la neige se retrouva encore plus exposée aux rayons du soleil.
Causes de la catastrophe
D’énormes quantités de neige s’étaient accumulées sur les larges pentes dégagées qui surplombent les hameaux de Villaz et La Sage. Ce phénomène était amplifié par le vent fort qui soufflait en transportant la neige pour la redéposer plus loin à l’abri des crêtes. Deuxièmement, l’observation des températures montrait un réchauffement massif à partir du jeudi. Cette brusque hausse a eu pour effet de faire fondre la neige en surface en dessous de 2000 mètres. Ce processus physique de métamorphose de fonte a provoqué un affaiblissement des liaisons entre les cristaux de glace au sein du manteau neigeux. L’eau résultant de la fonte pouvait également servir de surface de glissement à une avalanche comprenant les couches supérieures. La neige a de surcroît été fortement alourdie par la pluie qui, grâce à des températures assez douces, était tombée jusqu’à 1800 m d’altitude. Le manteau neigeux s’était tassé et, sous l’effet des tensions, les nouvelles couches de neige récemment tombées s’étaient petit à petit soudées aux anciennes couches. Le dimanche 21 février, le jour de la catastrophe, le processus de fonte fut encore amplifié par le rayonnement du soleil apparu en début d’après-midi. Des avalanches se sont donc déclenchées dans la zone située entre 2600 et 3000 mètres d’altitude en dessus d’Evolène. Ces coulées étaient une combinaison entre des avalanches de neige poudreuse et des avalanches de fonte. Tout d’abord, des coulées de type poudreuse sont descendues en raison des trop grandes quantités de neige accumulées puis, arrivées vers 2000 mètres où la neige avait été rendue lourde et mouillée par la pluie et le réchauffement, les avalanches de neige poudreuse ont entraîné avec elles des avalanches de fonte qui ont, elles, causé beaucoup de dégâts sur les zones habitées. L’ampleur exceptionnelle qu’ont revêtue les deux avalanches meurtrières qui sont descendues sur Villaz était due au fait que toutes les couches du manteau neigeux étaient soudées entre elles. De ce fait, quand les avalanches ont eu lieu, elles ont entraîné toute la hauteur du manteau neigeux, ne se limitant pas à une avalanche de surface qui aurait été moins grave.
Déroulement
C’est à 20h27 très précisément, le dimanche 21 février 1999, que les deux premières avalanches se sont déclenchées sur les hauts de Villaz, à une altitude d’environ 2600 mètres. Ces combinaisons entre avalanche de neige poudreuse et de neige de printemps ont tout emporté sur leur passage : les arbres, les chalets mais aussi les personnes qui se trouvaient là. L’itinéraire des avalanches n’est pas passé directement sur le hameau de Villaz, mais celui-ci s’est retrouvé encadré par les deux coulées qui ont emporté des chalets à l’extrémité de la localité. Les avalanches ont ensuite poursuivi leur route jusqu’au bas de vallée. Elles se sont arrêtées, après avoir dévalé plus de 1000 mètres de pente, à la hauteur de la route cantonale, cette dernière étant dès lors bloquée entre Evolène et les Haudères. Les deux cônes d’avalanche formaient un amas confus de neige et de débris dont la hauteur atteignait jusqu’à 15 mètres. Ceci explique qu’il ait fallu du temps pour déblayer la route. Les deux coulées dévastatrices ont enseveli 12 personnes au total. Trois autres avalanches importantes, ainsi que plusieurs autres plus restreintes, se sont également déclenchées après celles des Maures et du Bréquet dans la nuit du 21 au 22 février 1999, sans toutefois faire de victimes. L’une d’elle a eu lieu sur le versant opposé aux deux premières et a été arrêtée dans sa course par le torrent qui coule au fond de la vallée en longeant la route. Une autre s’est déclenchée en parallèle et a terminé sa course près des Haudères tandis que la dernière s’est produite à l’entrée de la vallée et a bloqué la seule route qui relie Evolène à la vallée du Rhône.
Notes et références
- ↑ [xls] Population résidante moyenne selon les communes, 2007, Office fédéral de la statistique. Consulté le 1er mars 2008
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