- Walser (peuple)
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Walsers Populations Population totale Plus de 25 000 Populations significatives par régions Autriche Plus de 10 000 Suisse 10 000 à 20 000 selon certaines estimations Italie 3 400 à 5 000 selon certaines estimations Liechtenstein 1 300 Autre Langue(s) Walsertitsch (dialecte alémanique), allemand, italien Religion(s) Catholicisme Groupe(s) relié(s) Germanophones modifier Les Walser sont un peuple germanophone qui, au cours du Moyen Âge, a colonisé différentes vallées alpines de Suisse, d'Italie, du Liechtenstein et d'Autriche.
Leur nom dérive du gentilé Walliser, « Valaisan ».
Autour de l'an mille, des groupes d'Alamans venant de l'Oberland bernois se sont installés dans la vallée de Conches (Goms en allemand), dans le Haut-Valais. Après avoir colonisé peu à peu la vallée supérieure du Rhône, une partie d'entre eux a commencé à migrer dans toutes les directions à partir du XIIIe siècle, favorisés par le climat relativement doux dans les Alpes à cette époque.
Sommaire
Les migrations des Walser
Différentes théories tentent d'expliquer le départ des Walser du Valais.
Certains attribuent leur migration à des problèmes de surpopulation, voire à des catastrophes naturelles. D'autres avancent que les migrations ont été encouragées par les seigneurs féodaux locaux qui souhaitaient peupler des vallées encore inhabitées afin de contrôler les cols alpins. En contrepartie, les Walser ont obtenu des droits et libertés importants.
Caractéristiques du peuplement walser
Les Walser se sont installés en haute altitude, souvent à plus de 1 500 mètres, dans des vallées reculées, inhospitalières et jusqu'alors inhabitées.
Le peuplement se caractérise souvent par un habitat dispersé, la topographie permettant rarement l'établissement de villages (manque de terrains plats). Bien qu'il n'existe pas un type unique de maison chez les Walser, les constructions en bois sont très fréquentes.
Dans bon nombre de communautés, l'usage d'une forme archaïque de dialecte alémanique, le Walsertitsch, s'est perpétué jusqu'à nos jours.
Distribution géographique
Quittant la vallée supérieure du Rhône, les Walser ont migré par vagues successives pour fonder de nombreuses petites colonies :
- vers le nord, dans l'Oberland bernois (Lauterbrunnen, Mürren, Planalp, et quelques autres avant-postes dans le Plateau bernois) ;
- vers l'ouest, dans les Alpes vaudoises et savoyardes (le dialecte walser y a disparu au profit des parlers francoprovençaux locaux) ;
- vers le sud, dans les hautes vallées alpines italiennes au sud du massif du mont Rose :
- en Vallée d'Aoste : Gressoney-Saint-Jean, Gressoney-La-Trinité et Issime, dans la haute vallée du Lys, et autrefois aussi dans le haut val d'Ayas ;
- au Piémont : Alagna, Rima, Rimella, Macugnaga, Ornavasso, etc. ;
- vers le sud-est : Simplon et Gondo, localités valaisannes situées sur le versant sud des Alpes ; Formazza (Pomatt) en Italie ; Bosco/Gurin au Tessin ;
- vers l'est, dans de vastes régions des Grisons : Rheinwald (Splügen), Obersaxen, Vals, Safiental, Hainzenberg, Avers, le Schanfigg, le Landwassertal supérieur avec Davos, le Prättigau avec Klosters ;
- enfin, vraisemblablement à partir de Davos, vers le Liechtenstein (Triesenberg), le Vorarlberg et le Tyrol autrichiens.
Musées
- Il existe un musée sur les Walser à Alagna Valsesia (en Italie du Nord, dans le Piémont), et un autre à Bosco-Gurin au Tessin (Suisse) ;
- Un écomusée walser vient d'être ouvert à Gressoney-La-Trinité, en Vallée d'Aoste, sous le mon de Thedy Hus (Maison Thedy).
Instituts d'étude
Deux instituts d'étude de la langue et de la culture walser sont présents au sein de la communauté walser de la haute vallée du Lys, en Vallée d'Aoste (Italie). Le plus ancien est l'association Augusta à Issime (fondé en 1968), le second est le Centre de culture walser - Walser Kulturzentrum des Aostatals à Gressoney-Saint-Jean (fondé en 1982). La collaboration entre les experts linguistiques de ces deux centres a permis la rédaction de deux dictionnaires du titsch gressonard et du töitschu issimois, publiés en 1988.
La langue walser
- Un exemple du patois Walser "töitschu" d'Issime (Vallée d'Aoste) :
«Méin oalten atte ischt gsinh van in z'Überlann, un d'oaltun mamma ischt van Éischeme, ischt gsing héi van im Proa. Stévenin ischt gsinh dar pappa, la nonna ischt gsinh des Chamonal. [...] D'alpu ischt gsinh aschua van méin oalten pappa. Ich wiss nöit ol z'is heji... Ischt gsinh aschuan d'oaltu, un d'ketschu, gmachut a schian ketschu in z'Überlann. Méin pappa ischt gsinh la déscendance, dschéin pappa, aschuan méin oalten atte, ischt gsinh aschuan doa .. Vitor van z’Uberlann. Un té hedder kheen a su, hets amun gleit das méin pappa hetti kheisse amun Vitor. Eer het dschi gwéibut das s’het kheen sekschuvöfzg joar un het kheen zwia wetti das .. zwienu sén gsinh gmannutu un zwianu sén nöit gsinh gmannutu. Dsch’hen génh gweerhut middim un dschi pheebe middim. Un darnoa ischt mu gcheen a wénghjen eina discher wettu.[1]»
- Traduit en français :
« Mon grand-père venait de Gaby, ma grand-mère d'Issime, du hameau Praz. Stévenin était le père, mémé provenait de la famille de Chémonal. [...] L'alpage [au vallon de Bourines] appartenait sans doute à mon grand-père. Je ne sais pas si c'était du côté de mon père. Elle appartenait aux vieux, ils avaient une très belle maison à Gaby. Victor, mon père, était de la descendance, son père, mon grand-père, venait de là-haut... Victor le gabençois. Ensuite il a eu un fils, auquel il a donné son prénom, donc mon père s'appelait lui aussi Victor. Il s'est marié à l'âge de 56 ans, et il avait quatre sœurs, dont deux étaient mariées et deux ne l'étaient pas. Elles ont toujours travaillé et vécu avec lui. Ensuite l'une d'elles est morte. »
Bibliographie
- Ouvrage collectif (Walser Kulturzentrum de Gressoney-Saint-Jean), Greschôneytitsch und d'Eischemtöitschu, 1988-1998
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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