- Situation linguistique de la belgique
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Situation linguistique de la Belgique
La Belgique compte trois langues officielles : le néerlandais, le français et l'allemand. Les conflits entre les locuteurs de ces langues sont la source des problèmes communautaires de la Belgique.
Sommaire
Évolution historique
Lors de la proclamation de l'indépendance de la Belgique en 1830, ni le français, ni le néerlandais n’était la langue de la majorité de la population. Partout, le peuple parlait alors surtout des langues régionales. Au Nord, il s’agissait de dialectes flamands et brabançons du néerlandais et du limbourgeois; au Sud c'était le wallon (très majoritaire), le luxembourgeois, le picard (en Hainaut occidental), le gaumais (ou lorrain) et le champenois. D'autre part, au nord comme au sud du pays, la bourgeoisie était francisée. Progressivement, toutes ces langues et leurs dialectes ont reculé, au profit du français en Wallonie et à Bruxelles et du néerlandais en Flandre. Graduellement on a commencé à utiliser le nom Flandre pour toutes les provinces néerlandophones et le nom Wallonie pour toutes les provinces francophones (quoique le mot Wallonie avait depuis longtemps un sens parent: ainsi le Brabant wallon fut nommé comme tel au XVIe siècle) . Les dialectes sont cependant restés plus vivants en Flandre qu’en Wallonie. On pourra s'étonner de voir ici figurer l'allemand. Lors de la signature du Traité de Versailles en 1919, la Belgique annexa en effet des territoires appartenant jusqu'alors à la Prusse, dont la Wallonie malmédienne (qui vait lutté contre son assimilation à l'Allemagne), du nom de la petite ville de Malmedy. Or l'annexion engloba également deux villes Eupen et Saint-Vith qui n'étaient pas de langue wallonne ou française comme Malmedy, mais de langue allemande (ou d'un dialecte de l'allemand). Les habitants de ces deux villes forment à l'intérieur de la Wallonie une petite entité fédérée, relevant de cette autre entité fédérée qu'est la Wallonie, mais autonome sur le plan culturel et de l'enseignement, la Communauté germanophone de Belgique (70 000 habitants), qui, du reste, s'est accordée officiellement avec la Région wallonne sur les matières (autres que culturelles), que l'une et l'autre exercent (c'est ainsi que la Région wallonne a transféré certaines compétences à la Communauté germanophone comme le tourisme).
La francisation de Bruxelles
Article détaillé : Francisation de Bruxelles.Au cours des XIXe et XXe siècles, Bruxelles s'est transformée d'une ville quasiment entièrement néerlandophone en une ville bilingue, voire multilingue, avec le français pour langue majoritaire et lingua franca[1]. Bien qu'historiquement Bruxelles fut une cité dont les habitants parlèrent des dialectes brabançons[2] — communément appelé dialecte flamand[3],[4] —, la situation linguistique bruxelloise changea radicalement au cours des deux derniers siècles. À côté d'une immigration française et wallonne, cette progression du français s'explique avant tout par la conversion linguistique de la population néerlandophone au cours des générations[5]. La raison en fut le manque de considération dont jouissait le néerlandais en tant que langue de culture au sein de la société belge[6], renforcé par l'attrait que représentait à l'époque le français comme langue de haute culture et des échanges internationaux[7],[8].
Cette transformation démarra graduellement au XVIIIe siècle[9] mais prit toute son ampleur lorsque la Belgique devint indépendante et que Bruxelles déborda au-delà de ses murs[10],[11]. La francisation réelle et massive de la population urbaine ne commença cependant que dans la seconde moitié du XIXe siècle[12]. À partir de 1880[13], on constate une véritable explosion de bilingues au détriment des néerlandophones unilingues[7],[14]. Le néerlandais ne se transmettait plus à la génération suivante[15], ce qui a eu pour effet une augmentation considérable du nombre des francophones unilingues après 1910[16]. À partir des années 1960[17], à la suite de la fixation de la frontière linguistique[18] et de l'essor socio-économique de la Région flamande[14], la francisation des néerlandophones a stagné[19],[20].
Durant la seconde partie du XXe siècle, Bruxelles devint progressivement une ville d'échanges internationaux, ce qui contribua à un afflux d'immigrants qui favorisèrent l'émergence du français ainsi que d'autres langues étrangères[15], aux dépens du néerlandais[21]. Simultanément, suite à l'urbanisation[22], un nombre supplémentaire de communes précédemment néerlandophones de la Flandre environnante devinrent majoritairement francophones[18],[23],[24]. Ce phénomène, connu en Flandre comme la « tache d'huile francophone »[25], constitue, en même temps que la question du statut de Bruxelles[26], un des principaux sujets de contentieux de la politique belge[14],[27],[28].
Les langues officielles
Article détaillé : Allemand.Article détaillé : Français.Article détaillé : Néerlandais.Statut officiel
Article détaillé : Communautés de Belgique.Situation linguistique de la Flandre
Brabançon
Article détaillé : Brabançon (dialecte).Flamand
Article détaillé : Flamand (dialecte).Limbourgeois
Article détaillé : Limbourgeois.Situation linguistique de la Wallonie
Article détaillé : Situation linguistique de la Wallonie.Outre le français, sept langues régionales sont traditionnellement parlées en Wallonie.
Wallon
Article détaillé : wallon.Le wallon est la plus importante langue régionale. On peut estimer qu'elle a été parlée encore au début du XXe siècle par les trois-quarts des Wallons. Contrairement à ce que l'on pense, le mot Wallonie n'est pas dérivé de wallon. C'est plutôt l'inverse comme le montre Albert Henry. En fait, ce sont des philologues allemands qui ont souligné la personnalité du wallon l'estimant très différent du français, ce qui est controversé. Le wallon comme le picard (également dans certaines régions françaises), étaient des langues disposant de plus de mots techniques que le français, ce qui explique qu'ils aient été dans les installations industrielles, en particulier au charbonnage, la langue qui s'imposait pour des raisons de sécurité (il était compris des ouvriers au directeur), et cela jusqu'à la fermeture des derniers charbonnages intervenue en 1970. Voyez Histoire de Belgique de 1830 à 1914. Ce fait, avec d'autres, a pu créer une incompréhension en Wallonie des revendications flamandes tendant à placer à égalité le français et le néerlandais. Il existe aussi une littérature wallonne et une littérature picarde, l'existence d'une telle littérature n'allant pas nécessairement de soi pour des langues au statut socialement inférieur au français.
Picard
Article détaillé : picard.Cette langue parlé dans le triangle Ath-Mons-Tournai en Wallonie et également en France. La région qui va de Charleroi à La Louvière représente une zone mixte dite d'ailleurs du wallo-picard. Un mot traduit cette mixité, c'est le mot toudi (qui veut dire toujours), qui devient todi dans les zones centre-wallon et est-wallon. IL est utilisé aussi dans les vieux textes comme par exemple les chroniques de Froissart.
Lorrain
Article détaillé : lorrain.Le lorrain est par excellence la langue de la Gaume.
Champenois
Article détaillé : champenois.Le champenois est la moins répandue, se situant dans l'extrême-sud de la province de Namur, au sud de la Semois.
Luxembourgeois
Article détaillé : luxembourgeois.La communauté de langue luxembourgeoise (appelé aussi francique mosellan), qui compte de 15 000 à 22 000 locuteurs dans l'Arelerland (arrondissement d'Arlon). Elle ne dispose pas d'une reconnaissance officielle en Belgique ni en Wallonie malgré des demandes récurrentes en ce sens et un décret du 24 décembre 1990 "relatif aux langues régionales endogènes" adopté par la Communauté française. Cependant, les différentes langues régionales sont défendues au sein du même organisme l'Union culturelle wallonne qui prend également en compte le champenois dont l'aire est plus réduite en Wallonie (à deux villages).
Francique ripuaire
Article détaillé : francique ripuaire.Le francique ripuaire est parlé dans la région d'Eupen.
Voir aussi
- Problèmes communautaires en Belgique
- Minorités francophones en Flandre
- Communautés de Belgique
- Démographie de la Belgique
- Culture de la Belgique
- Signalisation routière bilingue en Belgique
Liens externes
Références
- ↑ (nl) Rudi Janssens, « Taalgebruik in Brussel en de plaats van het Nederlands — Enkele recente bevindingen », 2008-01-7, Brussels Studies, n°13. Consulté le 2009-01-16
Traduction en français: L’usage des langues à Bruxelles et la place du néerlandais. Quelques constatations récentes.
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L'auteur est professeur émérite en philologie germanique de la Vrije Universiteit Brussel (VUB). - ↑ (fr) Claude Javeau, Le cadre socio-politique de l'usage des langues dans la Région de Bruxelles-Capitale [275-281], De Boeck & Larcier, coll. « Het statuut van Brussel / Bruxelles et son statut », Bruxelles, 1999, 817 p. (ISBN 2-8044-0525-7).
L'auteur est professeur ordinaire à l'Université Libre de Bruxelles.
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L'auteur est docteur en science linguistique à l'Université de Trèves. Page d'accueil : [3]. - ↑ (nl) Nico Wouters, Groot-Brussel tijdens WOII (1940-1944) [57-81], De Boeck & Larcier, coll. « Les dix-neuf communes bruxelloises et le modèle bruxellois », Bruxelles, Gand, 2003, 754 p. (ISBN 2-8044-1216-4).
L'auteur est docteur en histoire contemporaine à l'Université de Gand.
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L'auteur est chercheur au Centre de droit public de l'Université Libre de Bruxelles.
Rédaction : Els Witte (Vrije Universiteit Brussel), André Alen (Katholieke Universiteit Leuven), Hugues Dumont (Facultés universitaires Saint-Louis) & Rusen Ergec (Université Libre de Bruxelles)
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L'auteur est chercheur à l’Université Laval (Cellule de géographie culturelle) et directeur de l'Institut supérieur d'économie maritime. - ↑ (fr) Els Witte, Analyse du statut de Bruxelles (1989-1999) [19-33], De Boeck & Larcier, coll. « Het statuut van Brussel / Bruxelles et son statut », Bruxelles, 1999, 817 p. (ISBN 2-8044-0525-7).
L'auteur est professeur à la Vrije Universiteit Brussel et directeur du Centrum voor de Interdisciplinaire Studie van Brussel de cette même université.
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L'auteur est professeur à l'Université Libre de Bruxelles.
Rédaction : Els Witte (Vrije Universiteit Brussel), André Alen (Katholieke Universiteit Leuven), Hugues Dumont (Facultés universitaires Saint-Louis) & Rusen Ergec (Université Libre de Bruxelles) - ↑ (en) Louis Verniers, Theo Jozef Hermans, « Brussels », 2009, Encyclopædia Britannica. Consulté le 2009-01-18
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