Histoire du Danemark

Histoire du Danemark

Cet article présente les faits saillants de l'histoire du Danemark.

Sommaire

La Préhistoire et l'époque romaine

Le célèbre char solaire de Trundholm (appelé Solvognen en danois), une sculpture représentant le soleil tiré par une jument. Les spécialistes l'ont daté d'environ 1400 avant J.C. et pensent que cette sculpture illustre un important concept d'idées énoncé dans la mythologie de l'Âge du bronze danois.

Les premières traces de civilisation humaine au Danemark remontent à une période interglaciaire de l'Âge de pierre. Après l'Âge de glace, la surface du Danemark était largement supérieure à aujourd'hui, parce que le niveau de la Mer du Nord se situait 100m plus bas qu'actuellement. Les eaux de la Baltique, alors un bassin d'eau douce, s'élevaient 50m au-dessus de celles de la Mer du Nord. C'est à cette époque qu'apparaît la culture de Bromme, encore paléolitique (10.000–7400 av. JC). Les tribus de cette culture, qui ne demeuraient vraisembablement que de manière saisonnière dans la région, chassaient encore dans la tundra l'élan, le cheval, le sanglier et le renne. Suivent les Maglemosiens (7400–6000 av. JC), puis les Kongemosiens (6000–5200 av. JC). Ceux-ci ont une alimentation plus variée, ils consomment également des baies, des noix, du poisson, des crustacés, des oiseaux et des racines. La dernière culture mésolithique, la culture d'Ertebølle (5200–4000 av. JC), a laissé des traces dans le Jutland. Elle a laissé sa place à la culture dite des vases à entonnoir, néolithique, la première à pratiquer l'agriculture (aux alentours de -3900).

L'Âge du bronze danois se situe entre -1400 et -450.

C'est en 113 av. JC que sont mentionnés pour la première fois les Cimbres et les Teutons, établis dans le Jutland et au sud de celui-ci.

Pendant l'âge du fer (500 avant J.-C. - 1 ap. J.-C.), le climat du Danemark et de la Scandinavie méridionale devient plus frais et plus humide, limitant l'agriculture et forçant les groupes indigènes à émigrer vers le sud, en Germanie. À cette époque, les habitants commencent à extraire le fer des marais de tourbe. Les preuves de l'immigration celtique datent de cette période au Danemark et en beaucoup d'endroits de l'Europe du Nord-ouest, leur passage se reflétant dans certains noms de lieux les plus anciens. C'est à cette periode que se forment les premières communautés rurales.

Les provinces romaines dont les frontières sont proches du Danemark ont entretenu des relations commerciales avec les peuples danois, attestées par des pièces de monnaie romaine retrouvées dans le pays. La première inscription runique mise au jour date de l'an 200 environ. Du IIe au VIe siècles, on trouve des traces d'un début de cité majeure à caractère central, qui entretenait des relations commerciales loin à la ronde, au sud-est de la Fionie.


L'épuisement de la terre cultivée au Danemark semble avoir contribué aux migrations croissantes vers l'Europe nordique et aux conflits des tribus teutonnes avec les colons romains en Gaule.

L'âge du fer germanique et l'arrivée des Danois

L’âge du fer germanique est une période comprise entre 400 et 800 après J-C, au moment des invasions barbares. Son début est marqué par la chute de l’Empire romain et la montée en puissance des « royaumes barbares » en Europe occidentale. Parmi les restes les plus connus de cette période, il convient de citer les « hommes des tourbières », qui semblent être les corps préservés de deux hommes étranglés, peut-être au cours d'un sacrifice communautaire.

L'Europe centrale au Ve siècle. Angli: Angles Dani: Danois Iuti: Jutes Franci: Francs Frisi: Frisons Heruli: Hérules Saxoni: Saxons Varni: Wendes

Entre 400 et 500, les Jutes, ainsi que les Saxons, les Angles et les Frisons, colonnisent l'île nommée Britannia par les Romains (l'actuelle Grande-Bretagne), en passant par la Mer du Nord.

Les incursions au Danemark depuis le nord augmentent au Ve siècle. Les ancêtres des Danois d'aujourd'hui étaient une tribu appelée les Daner. Vraisemblablement originaires du sud de la Suède, en particulier de Scanie et du Halland, ils s'installent au Jutland et dans quelques îles de la Baltique occidentale aux alentours de l'an 500. Ils chassent alors du territoire les tribus germaniques qui s'y étaient installées auparavant. Dès lors, leur nom est appliqué à tout le Jutland par les Germains vivant au Sud.

Pendant la première moitié du VIe siècle, l'existence et les faits guerriers des Danois sont mentionnés dans des sources gothiques, franques et byzantines. Parmi celles-ci figure notamment le récit fait par Procope des migrations des Hérules depuis la région du Danube vers le nord. L'un des peuples qu'ils approchent y est appelé les Danoi. Jordanès décrit dans son Histoire des Goths des conflits entre Danois et Hérules. Cet historien est d'avis que les Danois sont des descendants des Suédois. Gregoire de Tours qualifie le roi Chlochilaicus (nom latin, en anglais ancien Hygelac) de "roi des Danois". Le poète Venance Fortunat célèbre, dans ses louanges aux rois francs Clotaire Ier et Chilpéric Ier, leurs victoires sur les Danois.

C'est au VIIIe siècle que se constituent les premières villes. La plus ancienne ville du Danemark est Ribe (sud du Jutland). Les premières traces d'urbanisation retrouvées à Aarhus et à Copenhague datent également de cette époque.

Le Moyen Âge

Christianisation

L'histoire du christianmisme au Danemark se recoupe avec celle de l'époque viking (voir ci-dessous).

Aux alentours de l'an 725, l’archevêque d’Utrecht d’origine anglo-saxonne Willibrord se rend au Danemark. Il y est reçu par le roi Ongendus (sans doute Angantyr). Malgré ses efforts, le roi refuse de se convertir. Aucune autre tentative d'évangélisation n'a lieu sous Charlemagne, celui-ci refusant que les missionnaires se rendent dans des territoires non soumis à son autorité. Cette interdiction était liée à son idée qu'Empire et Église étaient indissociables.

Louis le Pieux

Sous le règne de Louis le Pieux, le missionariat au-delà de la frontière nord de l'Empire reprend. L'assassinat du roi viking Godfried en 810 fait avancer cette entreprise. Dans la querelle successorale qui s'ensuit, Harald Klak se fait baptiser à en 826, à l'abbaye Saint-Alban devant Mayence, avec 400 de ses partisans, dans l'espoir que cette conversion incite l'empereur Louis le Pieux à le soutenir. C'est l'occasion pour l'Église de poursuivre la mission en Scandinavie entamée en 823 par Ebon de Reims.Le missionnaire Anschaire accompagne Harald dans sa marche pour la conquête du pouvoir. Cependant, Harald échoue et avec lui l'évangélisation du territoire.

Anschaire est devenu le saint patron du Danemark. Ici une statue de lui devant la Marmorkirke (église de marbre) de Copenhague.

En 831, l'archevêché d'Hambourg est créé à l'occasion d'un synode convoqué par l'empereur Louis. Anschaire est nommé archevêque et se voit octroyer le droit d'investir des évêques en Scandinavie et d'y envoyer des prêtres. L'intention politique sous-jacente est d'intégrer le Nord à l'Église impériale, ce qui n'est possible qu'avec un siège épiscopal dans l'empire. La campagne d'évangélisation s'interrompt brutalement en 845, après le pillage d'Hambourg par les Danois, parce que toutes les ressources ont été détruites. Les archevêchés d'Hambourg et de Brême sont alors réunis. L'archevêque Anschaire rencontre le roi du Danemark Horik Ier en 847 (peut-être [aussi] en 843), conjointement avec les émissaires de Louis le Germanique. Il ne parvient pas à le convaincre de se faire baptiser mais reçoit de sa part l'autorisation d'ériger une église à Schleswig. Horik entre en conflit avec ses neveux vers 850 pour des questions de succession sur le trône. Il tombe au combat en 854 dans une guerre civile et avec lui, tous ses conseillers favorables à Anschaire. Le seul survivant de son clan est Horik II. Celui-ci est dans un premier temps sous l'influence du puissant Jarl Hovi de Schleswig, opposé aux chrétiens. Horik II se débarrasse toutefois rapidement de son conseiller et se tourne vers Anschaire, lui demande des prêtres, offre à l'église un terrain pour construire une église à Ribe et y autorise la présence d'un prêtre. Bien qu'il refuse lui aussi le baptême, Horik II envoie en 864 des cadeaux au Pape Nicolas I. Pendant les conflits avec l'archevêque de Cologne suscités par la création de l'archevêché d'Hambourg-Brême, le travail des missionnaires au Danemark ralentit à nouveau. Il ne remprend que sous l'archevêque Unni de Hambourg, lequel recommence à envoyer des prêtres au Danemark, avec le soutien de Harald à la dent bleue. Le père de ce dernier, Gorm le Vieux avait unifié[1] le Danemark mais ces croyances étaient inconditionnellement païennes et il y probablement détruit l'église de Schleswig.

Harald Ier fonde, dès son entrée au pouvoir aux evirons de 940, trois évêchés au Danemark: Schleswig, Ribe et Aarhus. Dans les années 980er vient s'ajouter l'évêché d'Odense en Fionie. En 965, année du bapême du roi (voir ci-après) tous les évêchés danois sont libérés, par privilège impérial, de l'obligation de verser un impôt et du droit d'ingérence des baillis impériaux. Le but est d'exclure toute atteinte à la souveraineté du roi du Danemark. L'archevêque de Brême est alors le seul lien entre le Danemark et l'Empire. Le roi danois conserve la compétence d'investir les évêques sur son territoire mais les évêgues danois sonnt des suffragants de l'archevêque de Brême et donc membres de l'Église impériale. Sous l'influence des églises anglaises, les églises scandinaves commencent à revendiquer une dissociation de l'Église impériale. Parallèlement au renforcement de l'autorité papale, les églises nationales se mettent à entrer en contact directement avec le Pape, en contournant les instances de l'Empire. Cependant, la Curie subordonne l'indépendance des églises scandinaves, qu'elle souhaitait également, à la condition de l'achèvement de l'évangélisation dans le pays. Les critères fixés étaient: 1) la conversion au christianisme de la maison royale et des classes dominantes, ainsi que de la majorité de la population, 2) une institutionnalisation, à tout le moins une amorce d'institutionnalisation, de la vie écclésiaistique à travers des couvents et une organisation en paroisses et en diocèses, et enfin 3) l'indépendance nationale et la stabilité territoriale.

Souvent considéré comme le "certificat de naissance" du Danemark, les pierres de Jelling annoncent l'unification du pays par Harald Ier vers 980.

Entre 960 environ et le début des années 980, Harald à la dent bleue semble régner sur un territoire s'étendant du Jutland à la Scanie. À la même époque, il reçoit la visite d'un missionnaire allemand qui, selon la légende[2], aurait survécu à une ordalie par le feu, ce qui aurait convaincu Harald de se convertir au christianisme. Il se fait baptiser vers 965. La nouvelle religion, qui se substitue aux anciennes pratiques religieuses nordiques, présente de nombreux avantages pour le roi. Le christianisme apporte avec lui un certain soutien de la part du Saint-Empire. Il permet aussi au roi de se débarrasser d'opposants adorant les anciennes divinités. À ce stade précoce, aucune preuve ne démontre que l'Église danoise ait été en mesure de créer une administration stable sur laquelle Harald ait pu s'appuyer pour exercer un contrôle plus efficace sur son royaume mais elle peut avoir contribué au développement d'un royaume de plus en plus puissant.

Sven Ier, le successeur de Harald, fait venir des missionnaires anglais. Il convoque l'évêque Gotebald d'Angleterre et l'envoie en Scanie. Le clergé danois est de plus en plus composé de gens de la région. L'église danoise commence de surcroît à se livrer elle-même au missionariat. Propst Oddar, un parent de Sven Gabelbarts, meurt en martyr à l'occasion d'une mission auprès des Wendes en 1018. Knut le Grand, qui succède à Sven Ier, mène une politique d'alliance ouverte avec l'Église anglaise. Cette politique est due à l'archevêque Lyfing de Canterbury, qui a vraisemblablement apporté le premier denier de Saint-Pierre versé par Knut à Rome et qui a obtenu sa reconnaissance papale en tant que roi. Le Pape Benoît VIII est le premier, depuis Nicolas I, à écrire directement une lettre à un Danois. Le souhait d'indépendance par rapport à l'archevêché d'Hambourg se concrétise lorsque l'archevêque Aethelnoth de Canterbury consacre trois évêques pour le Danemark: Gerbrand pour Roskilde, Bernhard pour la Scanie et Reginbert pour la Fionie. Cette investiture par l'archevêque anglais a pour effet de séparer Lund de Roskilde et d'engendrer un conflit entre le roit Knut et l'archevêque Unwan (1013–1029). En 1022, ce dernier arrête Gerbrand pendant son voyage d'Angleterre au Danemark et le convainc des prérogatives de l'archevêché d'Hambourg sur le Danemark. Il parvient ensuite à faire valoir les droits d'investiture de l'archevêché hambourgeois, suite à quoi c'est l'archevêque Libentius d'Hambourg qui institue en 1029 Avoco comme successeur de Gerbrand à Roskilde.

L'Église ne cesse d'étendre son influence durant des siècles. La société agricole de 700 000 personnes devient une société aux normes féodales : un clergé puissant, une noblesse séculière de grands propriétaires terriens qui constitue le noyau de la défense du royaume, une bourgeoisie qui grandit en même temps que les villes et une paysannerie très nombreuse.

L'époque Viking

Pour des informations plus détaillées sur les Vikings en général, se reporter à l'article Vikings

Presque tous les villages danois datent de l'époque viking et ont donc plus de 800 ans. Les villages avec les suffixes -heim, ing(e), lev, løse et sted font partie des plus anciens. Ils apparaissent déjà à l'époque des migrations. Les suffixes contenant torp et toft(e) sont probablement arrivés d'Angleterre aux VIIIe et IXe siècles, ceux en -by provenant de Suède. Les suffixes -rød, rud, tved, holt, skov, have et løkke indiquent que les terres ont été gagnées par défrichage au XIIIe siècle.

Reconstitution du village viking de Haithabu

Haut Moyen Âge

Aux environs de 730, les Danois construisent près de Schleswig un important système de fortification pour se protéger des Saxons: le Danevirke, ligne défensive d'une trentaine de kilomètres de long. Vers 800, un roi danois local enlève les marchands internationaux établis à Rerik, alors en territoire slave, et les réinstalle à Haithabu.

Navire viking au musée de Ribe

De nombreuses expéditions vikings sont organisées dès la fin du VIIIème siècle. Leurs fréquentes incursions désolent l'empire carolingien, l'actuelle Allemagne, l'Espagne et surtout la Grande-Bretagne pendant un siècle. La « Grande armée païenne » débarque en Est-Anglie, conquiert progressivement une partie du territoire (les terres sous leur domination sont alors appelées Danelaw). La présence viking en Angleterre dure jusqu'en 1066[3].

Dans les décennies suivant l'an 900, le Danemark n'est pas gouverné par un souverain unique mais se trouve au contraire sous l'influence de deux, si ce n'est trois centres de pouvoir. Le sud du Jutland et la cité commerçante de Haithabu est entre les mains de rois suédois envahisseurs, dont la présence est attestée par Adam de Brême et par deux des pierres runiques de Haithabu[4]. Les Suédois occupaient le Lolland. À Jelling, une autre maison royale, venue de Norvège après Adam de Brême aux environs de l'an 900, avait son siège. Il existe en revanche des doutes quand à la domination du Seeland et de la côte de Scanie par Håkon le Bon[5].

En 934, Henri Ier de Saxe défait Knut Ier à la batailler de Haithabu. Le vaincu devient alors son vassal, il doit payer un tribut et est contraint de se convertir à la foi chrétienne. Suite à cela, les incursions viking en territoire frison depuis l'embouchure de l'Eider s'interrompent jusqu'en 980. Les Vikings danois semblent s'être alors tournés vers l'est. Une pierre runique de cette époque honore en effet un guerrier tombé en Suède. D'après les annales de Corvey pour l'année 934, "les Danois" s'étaient soumis à Henri Ier. Le territoire exact que cela représentait (en particulier la mesure dans laquelle le Jutland était aussi concerné) n'y est pas indiqué.

Le royaume de Harald à la dent bleue (rouge) et ses vassaux (rose)

On ne sait d'ailleurs pas précisément ce que les gens de l'époque désignaient par Danemark. Les écrits d'Alfred le Grand sur les voyages d'Ottar[6] et de Wulfstan, le témoignage le plus ancien à ce sujet, appelaient "Danemark" le sud de l'actuelle Suède, y compris la Scanie, les îles de Falster, du Lolland, du Langeland et probablement aussi le Seeland ainsi que les autres îles danoises orientales. Ce n'est que sur une pierre trouvée au nord du Jutland, daant de l'époque des pierres de Jelling, que le Nord-Jutland est pour la première fois cité comme faisant partie du Danemark, peut-être une conséquence de l'unification sous Harald à la dent bleue.

Le Danemark est unifié une première fois en 960 sous Gorm le Vieux ou son fils Harald Ier. Le pouvoir du roi n'est toutefois pas encore très développé, on ne peut pas parler de "gouvernement" au sens moderne du terme. Cela se reflète notamment dans les campagnes vikings désorganisées menées jusqu'au règne de Sven Ier, parfois même contre des territoires appartenant au roi lui-même. Jusqu'au XIe siècle, les Danois sont appelés Vikings, ils fondent des colonies dans toute l'Europe, font du commerce mais pillent aussi des régions entières et mènent la guerre.

Sous le règne de Knut le Grand, le territoire danois s'étend dans une mesure considérable. Il inclut alors, outre l'actuel Danemark, aussi des parties de la Suède, de la Norvège et, à nouveau, de l'Angleterre. À la mort de son fils Knut III en 1042, Magnus Ier de Norvège s'installe sur le trône. Le neveu de Knut le Grand, Sven Estridsson, refuse de le reconnaître comme souverain légitime. Magnus meurt cinq ans plus tard dans des circonstances indéterminées et Sven prend le pouvoir, qui revient ainsi en mains danoises.

Bas Moyen Âge

Malgré les richesses rapportées, les Vikings ne parviennent pas à créer un empire durable. L'assassinat de Saint Knut IV de Danemark en 1086 marque pour un temps la fin de la puissante monarchie.

(sera complété prochainement)

Les rois danois du VIIIème au Xème siècle

L'union centralisée a lieu vers 705. On a dès lors une succession de rois danois[7] de caractère plus ou moins légendaire :

  • Harald Hildetand (Dent de Combat), de 705 à 735, crée le premier rassemblement régional de clans danois organisés en royaume ;
  • Sigurd Ier Ring autour de 740 ;
  • Ragnar Ladbrogde autour de 770.

Les rois suivants sont attestés par les sources franques, en particulier les Annales regni Francorum, du fait que les Danois ont alors plusieurs occasions d'entrer en relation avec l'Etat dirigé par Charlemagne :

  • Siegfried Ier de Danemark, attesté comme roi de 777 à 798[8] : en 777, il offre l'asile à Widukind, chef saxon en rébellion contre Charlemagne.
  • on fils Godfried lui succède probablement ; en 808, il entame la construction d'une ligne de fortification sur sa frontière méridionale, afin de protéger le pays contre les incursions des Francs ;
  • en 810, Hemming lui succède : il signe dès 811 avec Charlemagne un traité qui garantit ses frontières, mais est tué dès 812, peut-être au cours d'une guerre civile.

En juin 826, Harald 1er se fait baptiser à Ingelheim, puis part reconquérir son royaume contre les fils de Godfried. Entre 826 et 829, une partie du pays est évangélisé à son instigation par un moine, Anschaire. Harald 1er meurt en 863.

En 878, le roi Guthrum se fait baptiser avec pour parrain le roi Alfred le Grand.

L'affaiblissement des Francs au cours du Xème siècle favorise la monarchie danoise qui réussit à se défendre des invasions venues du Sud. L'union est achevée sous le règne de Harald Ier de Danemark « à la dent bleue », mort vers 987.

Les pierres runiques comme la Grosse pierre de Jelling, sur lesquelles apparaît pour la première fois le nom "Danemark", sont souvent considérées comme l'acte de naissance du Danemark.

XIe siècle et XIIe siècle

La Scandinavie en 1219. Les royaumes du Danemark, de Norvège, de Suède et les "Sword Brethren". En jaune: l'île estonienne de Saaremaa (Ösel) revendiquée par le Danemark (finalement conquise par les "Sword Brethren" en 1227) et les territoires conquis par le Danemark en actuelle Allemagne du nord.

La dynastie skioldungienne s'éteignit en Danemark en 1047 et fut remplacée par les Esthrithides; sous ceux-ci, le Danemark devint un instant fief de l'Allemagne (1153-1162). Redevenu indépendant, il acquit l'île de Rügen (1168), les pays slaves au nord de l'Elbe (Abodrites, Vélètes etc..), le Mecklembourg (1184-1188), la Pomérélie (1210), que toutefois il perdit bientôt, l'Estonie (1239) que Valdemar vendit en 1347 à l'Ordre teutonique.

L'Union de Kalmar

Article détaillé : Union de Kalmar.

Vers 1350, la Peste Noire inflige au Danemark une grande perte de population, entraînant du même coup des bouleversements économiques et sociaux. Les Esthrithides s'étant éteints en 1375, la succession devint litigieuse jusqu'à ce que la tutrice du Danemark, Marguerite Ire de Danemark, fille de Valdemar IV de Danemark, eût donné la couronne à Éric de Poméranie (1396). Elle l'avait déjà fait roi de Norvège en 1389; elle le fit couronner roi de Suède en 1397, par l'Union de Kalmar, qui fondait les trois États en un seul, unissant le Danemark à la Suède et à la Norvège.

En 1448, après la mort de Christophe de Bavière, Christian Ier de Danemark, de la maison d'Oldenbourg, fut élu roi par les Danois : il réunit le Holstein à ses États qui comprenaient l'archipel danois, le Jutland et le Sleswig (1460).

Mais cette union n'exista guère que nominalement : après avoir été plusieurs fois rompue de fait, notamment en 1448, elle le fut enfin pour toujours en 1523, à la suite de la révolte de Gustave Ier Vasa contre Christian II de Danemark. La Norvège resta néanmoins unie au Danemark, qui conserva de plus en Suède 5 provinces maritimes de la Gothie jusqu'en 1814. Les possessions en Mer du Nord, initialement norvégiennes (Groenland, îles Féroé) sont encore danoises, exception faite de l'Islande qui acquit son indépendance en 1944.

La période moderne

La Réforme

La Réforme, qui est originaire d'Allemagne et des idées de Martin Luther, a un fort impact sur le Danemark. L'Église nationale est aujourd'hui encore luthérienne. Au Danemark, le protestantisme ne s'étend toutefois pas grâce à l'enthousiasme populaire pour la réforme de l'Église, sauf dans les villes, mais à l'enthousiasme d'un prince pour l'accroissement de ses richesses par la sécularisation des domaines de l'église.

La Réforme est imposée au Danemark en 1536 à la suite d'une guerre civile de trois ans. En 1533, à la mort de Frédéric Ier, un conseil de régence composé d'évêques prend le contrôle du pays et refuse de reconnaître l'élection de Christian III, déjà converti au luthéranisme. Christian III sort vainqueur, avec l'aide armée de la noblesse et des mercenaires allemands, de la guerre des comtes, obligeant le clergé, la paysannerie et la bourgeoisie à le reconnaître pour roi. Les biens de l'Église sont alors saisis, ce qui augmente considérablement les revenus du nouveau souverain. L'Église danoise devient une église princière luthérienne et les prêtres sont contraints de prêter allégeance à cette nouvelle église.

Si Christian III ne participe pas à la Ligue de Smalkade en guerre contre Charles Quint, le Danemark est, en général, du côté des Protestants lors des guerres de religion des XVI et XVIIe siècles. Il fait rapidement partie du cœur du luthéranisme en Europe et le pays connaît, au XVIIe siècle, une période de stricte orthodoxie luthérienne. L'Église devient un instrument de la monarchie renforcée pour discipliner idéologiquement et moralement les populations. L'enseignement des doctrines de Calvin ou de Zwingli sont alors strictement interdites.

Le XVIe siècle et la première partie du XVIIe siècle

Le Danemark s'enrichit durant le XVIe siècle, en grande partie grâce à l'accroissement du trafic maritime dans l'Øresund. Le pays contrôlant les deux côtes du détroit, une taxe de passage peut y être prélevée. Le commerce de céréales entre la Pologne et les Pays-Bas augmente énormément à cette période et les souverains danois n'hésitent pas à le taxer.

Le règne de Frédéric II (1559-1588) marque l'Âge d’or de la noblesse danoise : le pays est exportateur de grains et de bétail. Les nobles, qui disposent de surplus négociables, rachètent les terres des paysans libres pour en faire des tenanciers soumis à des paiements en nature ou à des corvées. Le système économico-social évolue vers la grande seigneurie peuplée de tenancier.

L'économie danoise bénéficie également de la Guerre de Quatre-Vingts Ans aux Pays-Bas, au cours de laquelle un grand nombre de réfugiés du pays qui est alors le plus avancé d'Europe s'établissent au Danemark, contribuant à son développement. Cette immigration aide à moderniser de nombreux aspects de la société et à établir des liens commerciaux avec les Pays-Bas.

La rivalité avec la Suède marque toute l'histoire moderne du Danemark. Chacun revendique l'hégémonie sur la Mer Baltique (six guerres en ont résulté: 1563/1570; 1611/1613; 1643/1645; 1657/1660; 1675/1679; 1709/1720).

La guerre de Kalmar (1611-1613)

La guerre de Kalmar oppose la Suède au Danemark. Les détroits reliant la mer Baltique à la mer du Nord étant contrôlés par le Danemark, la Suède cherche depuis plusieurs années à mettre sur pied une nouvelle voie commerciale qui passerait par la Laponie peu peuplée et le Nord de la Norvège, territoires appartenant eux-aussi au Danemark.

En 1607, Charles IX s'était proclamé roi des Lapons et du Norrland et avait commencé à collecter des taxes dans ces régions. Les péages dans les détroits étant la principale source de revenu du royaume de Danemark-Norvège, le roi Christian IV s'est rapidement opposé à la volonté suédoise de créer une nouvelle route commerciale et a protesté vivement.

En 1611, en réponse aux prétentions suédoises sur le nord de la Norvège, le Danemark attaque la Suède et une armée de 6'000 hommes met le siège devant la ville de Kalmar et prend la ville. Les troupes norvégiennes stationnées à la frontière ont elles reçu l'ordre de ne pas attaquer.

Le 20 octobre, Charles IX meurt et son fils Gustave Adolphe lui succède. Il demande immédiatement au Danemark de conclure un traité de paix, mais Christian IV voit alors une opportunité de remporter une plus grande victoire et fortifie ses armées dans le sud de la Suède.

Les Pays-Bas et l'Angleterre, également impliquées dans le commerce en mer Baltique, font cependant pression sur le Danemark pour qu'il signe la paix. Les Danois, bien que bien équipés et forts, manquent d'argent et sont amenés à signer le traité de Knäred le 20 janvier 1613.

Le Danemark obtient alors le contrôle sur la Laponie suédoise et la Suède est contrainte de payer une forte rançon pour les deux forteresses que les Danois occupent. La Suède obtient en revanche le droit d'être exempté du péage sur le Sound. L'Angleterre et les Pays-Bas obtiennent les mêmes droits.

La guerre de trente ans et ses conséquences immédiates

En 1658, le royaume du Danemark et de Norvège céda les provinces danoises de "Terra Scania" et les provinces norvégiennes de Trondheim et de Bahusia à la Suède. En violet: les provinces révoltées qui repassèrent sous autorité danoise en 1660.

Le Danemark est alors un royaume relativement puissant. La politique européenne du XVIe siècle tourne largement autour de la querelle entre les forces catholiques et protestantes. Il est donc inévitable que le Danemark - un royaume luthérien fort et unifié - soit entraîné dans la guerre lorsque celle-ci intervient. Le Danemark a ainsi été tiré dans la Guerre de Trente Ans entre 1625 et 1629 pour sauver la cause protestante, mais cette intervention militaire de Christian IV est un fiasco pour le Danemark. Pire encore, la Suède intervient ensuite avec un grand succès dans la guerre.

Christian IV est toutefois considéré comme l'un des grands rois du Danemark. En plus d'avoir régné extrêmement longtemps - de 1588 à 1648 - il est connu comme l'architecte du royaume en raison des nombreux projets de construction qu'il a entrepris. Nombreux sont les grands édifices danois construits durant son règne.

La guerre de Torstenson, qui oppose le Danemark à la Suède entre 1643 et 1645 se conclut par une défaite danoise. Plusieurs provinces norvégiennes doivent alors être cédées à la Suède (le Jemtland, l'Herjedalen et Idre & Särna), ainsi que deux îles de la Baltique (Gotland, Ösel).

Après la mort de Christian IV, le Danemark s'engage dans une guerre encore plus désastreuse, toujours contre la Suède. Un hiver anormalement froid permet aux troupes suédoises de traverser le détroit sur la glace et d'attaquer Copenhague directement. Le Danemark doit céder ses provinces les plus riches lors du traité de Roskilde, en 1658: la Scanie, le Halland et le Blekinge. Sa superficie est réduite d'un tiers et sa population passe de 800 000 à 600 000 habitants.

La monarchie absolue

La crise politique interne due aux dommages des guerres transforma le régime en 1660/1661. En 1665, une insurrection du peuple contre les nobles donna à la royauté le pouvoir absolu : elle en usa pour le bien du pays, améliora la législation, abolit le servage et proclama l'égalité de tous devant la loi. La monarchie élective dominée par la noblesse devint une monarchie héréditaire au pouvoir absolu, selon la Loi Royale de 1665, jusqu'en 1848 et la rédaction d'une constitution démocratique en 1849. Cette loi fut complétée en 1683 par un code commun à tout le royaume, le Code Danois de Christian V de Danemark. L'État devint un état de grands commis bien organisé sous la domination de son seul roi tout puissant, père de tous ses sujets.

Colonialisme

Article détaillé : Empire colonial danois.
Carte montrant les possessions coloniales du royaume du Danemark et de Norvège en 1800.

Le Danemark conserva un certain nombre de colonies en dehors de la Scandinavie, débutant son mouvement d'expansion dès le XVIIe siècle et le poursuivant jusqu'au XXe siècle. Le Danemark fonda ainsi des colonies au Groenland et en Islande dans l'Atlantique nord quand il était rattaché à la Norvège. Christian IV, roi de 1588 à 1648 fut l'initiateur de ce mouvement de colonisation en développant le commerce maritime de son royaume avec l'extérieur. Il adopta la tendance mercantiliste qui était alors populaire dans les autres gouvernements européens. Le Danemark établit ses toutes premières colonies à Tranquebar, sur la côte sud de l'Inde, en 1620. Dans les Caraïbes, le Danemark fonda une colonie à Saint-Thomas en 1671, Saint-John en 1718, et acheta Saint Croix à la France en 1733. Le Danemark conserva ses colonies indiennes, à savoir Tranquebar et également d'autres petites colonies de moindre importance, durant environ deux-cents ans. La compagnie danoise des Indes orientales commerça en dehors de Tranquebar. À son apogée, cette dernière et la compagnie suédoise des Indes orientales importèrent plus de thé que la compagnie anglaise des Indes orientales et vendirent 90% de leurs marchandises à l'Angleterre, ce qui leur rapportèrent des profits considérables. L'ensemble de ces colonies et comptoirs commerciaux implantés en Inde devinrent moins actives au cours des guerres napoléoniennes. Les danois conservèrent néanmoins d'autres colonies, forts et divers comptoirs commerciaux en Afrique de l'Ouest notamment, essentiellement dans le but de faire du commerce d'esclaves.

La période contemporaine

XIXe siècle

Première page de la Constitution du 5 juin 1849

Allié de Napoléon Ier, le Danemark fut cruellement traité par l'Angleterre et Copenhague fut bombardé (1807) ; en 1814, il perdit la Norvège qui fut réunie à la Suède. En 1816, la Prusse lui céda le duché de Lauenbourg. En 1831, Frédéric VI de Danemark accorda à ses peuples des assemblées d'États provinciaux ; en 1849, Frédéric VII de Danemark leur donna une constitution parlementaire : la diète se compose de deux assemblées, le Folketing (Chambre du peuple) et Landsthing (Chambre des grands propriétaires).

Le règlement de la future succession au trône donna lieu en 1848 à une grande agitation, le Sleswig, le Holstein et le Lauenbourg ayant tenté à cette occasion de se séparer du Danemark, avec l'appui de la Prusse : après une guerre de trois ans, dans laquelle la Prusse eut le dessous, le traité de Londres du 8 mai 1852 termina le différend en assurant la succession, après l'extinction de la maison d'Oldenbourg, au prince Christian de Sonderbourg-Gtucksbourg. Toutefois, à la mort de Frédéric VII de Danemark (1863), l'Allemagne réclama l'indépendance du Holstein et du Sleswig, ce qui donna lieu à une nouvelle Guerre des Duchés, désastreuse pour le Danemark : le 30 octobre 1864, une paix fut signée, par laquelle le Danemark céda à l'Empire d'Autriche et à la Prusse, qui s'étaient chargées de l'exécution fédérale, les duchés de Sleswig, de Holstein et de Lauenbourg.

Début du XXe siècle

Durant les premières décennies du XXe siècle, le nouveau Parti radical et le plus ancien Parti libéral se partagent le pouvoir. Les femmes obtiennent le droit de vote en 1915 et quelques unes des colonies danoises sont vendues aux États-Unis. Durant cette période, le Danemark inaugure d'importantes réformes sociales et du marché du travail, jetant les bases de l'état-providence actuel.

Le Danemark reste neutre durant la Première Guerre mondiale, bien que le conflit affecte considérablement le pays. Le commerce a notamment été dérangé par le conflit et l'instabilité financière qui a suivi en Europe. Après la défaite allemande, le Traité de Versailles prévoit un plébiscite au Schleswig. À la suite de celui-ci, le Nord du Schleswig décide de rejoindre le Danemark.

Le roi et certaines parties de l'opposition sont mécontents du fait que le premier-ministre Carl Theodor Zahle n'a pas profité de la défaite allemande pour récupérer une plus grande partie de la province, perdue lors de la Guerre des Duchés. Le roi et l'opposition veulent notamment récupérer la ville de Flensburg, alors que le gouvernement n'exige que les territoires où les Danois sont majoritaires. Pensant avoir le soutien de la population, le roi démet le gouvernement de Zahle suscitant la Crise de Pâques 1920. À la suite de cette crise, le roi promet de ne plus jamais intervenir dans les affaires politiques. Bien que la Constitution danoise n'ait pas été amendée, les rois danois ont tenu cette promesse depuis lors.

Aux élections de 1924, les Sociaux-démocrates conduits par le charismatique Thorvald Stauning deviennent le premier parti du Danemark, et le restent jusqu'en 2001. Après avoir dû quitter le pouvoir en 1926, les Sociaux-démocrates y reviennent en 1929. Stauning accepte alors de travailler avec certains partis "bourgeois", formant une coalition avec le Parti radical, pour dégager un consensus qui permet de mettre fin à la Grande dépression des années 1930.

Le 30 janvier 1933 en effet, la coalition gouvernementale et le Parti libéral, alors dans l'opposition, signent l'Accord de Kanslergade. Cet accord prévoit une extension des droits des travailleurs et des subsides étatiques aux agriculteurs. Il jette les bases d'un État-providence. Lors des élections législatives qui suivent, en 1935, les Sociaux-démocrates obtiennent le score le plus élevé jamais obtenu par un parti politique au Danemark: 46% des voix.

Pendant la Seconde Guerre mondiale

En dépit d'une déclaration de neutralité au début de la Seconde Guerre mondiale et de la conclusion d'un traité de non agression avec l'Allemagne nazie le 31 mai 1939 à Berlin, le Danemark est envahi par les Nazis le 9 avril 1940, au cours de l'opération Weserübung. Contrairement à la plupart des gouvernements des pays envahis par les Nazis, le roi Christian X de Danemark et son gouvernement donnent l'ordre à l'armée de ne pas opposer de résistance et choisissent de rester dans le pays sous l'occupation qui se prolonge jusqu'en mai 1945.

La spécificité de l'occupation du Danemark réside dans les conditions de l'occupation, très douces, si l'on excepte l'interdiction immédiate du Parti communiste. La nouvelle coalition gouvernementale, toujours sous la direction du premier-ministre Thorvald Stauning, essaye de pratiquer le compromis pour protéger la population. Le Parlement (Folketing) est autorisé à maintenir ses sessions, la police reste sous contrôle danois et les autorités allemandes se maintiennent à l'écart de la population. Cependant, au cours du temps, les exigences allemands deviennent inacceptables pour le gouvernement qui démissionne en 1943. Dès lors, les Nazis prennent complètement en charge le pouvoir.

On voit apparaître une résistance armée contre les forces d'occupation. Vers la fin de la guerre, les Nazis ont de plus en plus de mal à contrôler le pays, mais celui-ci doit attendre pour être libéré l'arrivée des Alliés.

L'exfiltration de la plupart des juifs danois vers la Suède est un évènement tout à fait remarquable de cette période. Elle se produit en 1943, lorsque les premières menaces de déportation se firent jour.

Après-guerre

Après la guerre, en raison de la menace de l'URSS et des leçons de la Seconde guerre mondiale, le pays abandonne sa politique de neutralité. Le Danemark devient membre fondateur de l'Organisation des Nations unies et de l'OTAN, même s'il a tout d'abord essayé de former une alliance indépendante avec la Norvège et la Suède.

En 1948, les Îles Féroé obtiennent un statut d'autonomie. En 1953, d'autres réformes politiques sont effectuées avec l'adoption d'une nouvelle constitution: le Landsting, la chambre haute du parlement, est supprimé, le statut de colonie du Groenland est aboli et les femmes obtiennent le droit de monter sur le trône.

Une ébauche de "bloc régional nordique" a eu lieu dans les années 1960 avec le Marché commun du nord ou "Nordek" abandonné après le retrait de la Finlande. Un conseil nordique ("Norden"), créé en 1952-53, constitue le cadre d'une coopération active.

En 1972, les Danois acceptent par référendum de rejoindre la Communauté européenne et le Danemark en devient membre le 1er janvier 1973. Depuis lors, le Danemark est un membre hésitant de l'Europe, rejetant de nombreuses propositions et refusant notamment par référendum le traité de Maastricht le 2 juin 1992 (50,7% de votes négatifs) et l'Euro le 28 septembre 2000 (53,2% de votes négatifs).

L'Oresundsbroen, le pont de l'Øresund, relie depuis 2000, Copenhague à la ville de Malmö en Suède.

Notes et références

  1. Auparavant, de nombreux royaumes mineurs coexistaient sur le territoire de l'actuel Danemark.
  2. Adam of Bremen, History of the Archbishops of Hamburg-Bremen, trans. Francis J. Tschan (New York, 2002), pp. 77–78.
  3. Pour plus d'informations sur les campagnes guerrières des Vikings et en particulier sur leur présence en Angleterre, se reporter aux articles Viking, Danelaw et Grande Armée (Vikings), ainsi qu'à l'article en anglais Viking invasions in England
  4. Cf. Hedeby stones (en)
  5. Évoquée par le scalde Guthormr sindri dans son Hákonardrápa
  6. http://en.wikipedia.org/wiki/Ohthere_of_H%C3%A5logaland (en)
  7. La succession des rois n'est pas établie de façon claire, dans la mesure où les seules sources sont franques et ne s'occupent du Danemark que de façon incidente. Les dates indiquées n'ont pas de valeur absolue.
  8. Son avènement est donc antérieur à 777 et son décès postérieur à 798.

Voir aussi

Source partielle

Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Histoire du Danemark » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878  (Wikisource)

Bibliographie

Sur les autres projets Wikimedia :

  • (da) Hermanson, Lars : Släkt, vänner och makt : en studie av elitens politiska kultur i 1100-talets Danmark, Göteborg : Historiska institutionen, Göteborgs universitet, 2000, 280 S. (= Avhandlingar från Historiska institutionen i Göteborg ; 24) (ISBN 91-88614-30-1)
  • (en) Alastair H. Thomas, Historical dictionary of Denmark, The Scarecrow press, Lanham (Md), Toronto, Plymouth, 2009, XXXVI-519 p. (ISBN 978-0-8108-5561-8)
  • (fr) Eric Eydoux, Les grandes heures du Danemark, Paris, Librairie académique Perrin, 1975, 429 pages.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Histoire du Danemark de Wikipédia en français (auteurs)

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