Histoire Du Costume

Histoire Du Costume

Histoire du costume

On considère généralement qu'il existe deux phases dans l’histoire du costume. La première correspond à la période dite du costume impersonnel, des origines au XIVe siècle. S'ouvre ensuite celle du costume dit personnalisé.

À travers 10 000 ans d'histoire humaine, les modalités vestimentaires se réduisent à cinq archétypes :

  • Le costume drapé : consistant dans l'enroulement d'une peau ou d'une pièce d'étoffe autour du corps (shenti égyptien, pagne, himation grec ou paréo tahitien)
  • Le costume enfilé : fait d'une pièce (de peau ou de tissu) trouée pour permettre le passage de la tête et des épaules (paenula romaine, huque du Moyen-âge, poncho mexicain)
  • Le costume cousu et fermé : composé de plusieurs pièces d'étoffe assemblées et comportant des manches (chiton grec, tunique ionienne, gandourah, blouse et chemise)
  • Le costume cousu et ouvert : composé de plusieurs pièces d'étoffe assemblées dans le sens de la longueur, croisé sur le devant et superposé à d'autres vêtements (caftan asiatique, redingote européenne)
  • Le costume fourreau : ajusté près du corps, surtout aux jambes, ancêtre du pantalon et pièce de costume typique des cavaliers et des nomades, jamais porté seul et composant un binôme avec le caftan qui lui est complémentaire.

Ces archétypes vestimentaires ont pu être mélangés par la suite au cours de l'histoire, mais ils ne se sont pas succédé dans le temps ; ils ont été inventés chacun dans leur région d'origine selon les habitudes et les manières de vivre des peuples qui les ont créés.

Dräkt, Gamla tiden och medeltiden, Nordisk familjebok.jpg

Sommaire

Origine

Il est encore difficile de déterminer si le costume précède ou non l'habillement (entendu comme port de vêtements circonstanciés selon leur utilité). Les Anciens, tels les grecs ou les chinois, ont pensé que l'Homme s'était vêtu pour se protéger du climat, tandis que la Bible comme les ethnologues nos contemporains ont évoqué des raisons psychologiques : la pudeur pour la première, les tabous et la magie pour les seconds. Les tribus habitant la Terre de Feu à l'extrême sud du continent américain au climat sub-arctique découverts quasiment nus, et enduits de graisse de phoque pour se garantir de la rigueur du climat, au début du XXe siècle, sembleraient donner raison tant à la Bible qu'aux chercheurs modernes. Sans doute les deux raisons évoquées ici ont eu autant d'importance et le costume a eu d'autres raisons qu'exclusivement utilitaires. Le désir de plaire n'a cependant dû intervenir qu'assez tardivement, se vêtir, outre aux motivations strictement utilitaires, eut probablement avant tout des raisons magico-religieuses.

Le costume durant la Préhistoire

Peinture pariétale montrant des femmes vêtues de jupons

Les vêtements de cuir ou de fourrure ont probablement été les premiers à avoir été portés. Dès le Paléolithique moyen, au Moustérien, le travail du cuir est attesté par les analyses tracéologiques des outils de pierre taillée.

Au Paléolithique supérieur, des courants d'échange ont pu être mise en évidence pour le silex mais aussi pour l'ambre et les coquillages, témoignant du goût pour la parure. Au Solutréen (- 22 à - 17 000 ans BP), les premières aiguilles à chas en os témoignent de techniques de couture élaborées. L'habillement durant les périodes froides du Paléolithique supérieur était peut-être analogue à celui des Eskimos.

Dans les pays chauds et tempérés, les hommes furent plus ornés que vêtus. Les peaux et pelleteries furent cependant également utilisées, sans doute davantage pour servir de cache-sexe que de protection. Ce pagne originel perdurera pendant des millénaires, en tissu par la suite.

L'ornementation, tant dans les zones froides que tempérées ou chaudes, avait certainement pour origine des raisons spirituelles : préciser le statut d'un individu (marié ou célibataire), sa classification tribale, séduire en attirant la sympathie. Les raisons magico-religieuses devaient également avoir une grande importance : porter certains attributs équivaut à s'identifier à un animal, totem du clan, ou à un dieu. Très tôt, le costume a donc eu pour but d'exprimer et de manifester des sentiments : correspondant à une certaine puissance il sert à exprimer une certaine richesse. La puissance et la richesse se confondant, le costume indique la caste et la fortune, le rang social et l'autorité.

Le tissage dut apparaître dans les zones tempérées sur le modèle de la vannerie à partir de matières végétales dès le Néolithique. Les tissus primitifs étaient de très petite dimension. Des bandes étroites étaient cousues ensemble pour constituer un vêtement. Au fur et à mesure que les métiers à tisser se perfectionneront, les pièces de tissus deviendront plus grandes.

La peinture corporelle (comme chez les aborigènes australiens) devait tenir une part importante du costume en tant qu'ornementation. On sait que l'ocre rouge fut très utilisée durant pratiquement tout le Paléolithique où elle est aussi universelle qu'omniprésente (la terre rouge est présente dans la plupart des sépultures), un peu moins au Néolithique. Les couleurs utilisées qu'on a pu identifier à partir de l'Aurignacien sont le jaune, le rouge et le mauve qui apparaissent aussi bien en Afrique du nord qu'en Europe septentrionale. Les colorants utilisés pour les teintures à partir du Néolithique étaient principalement extraites des plantes : les bleus étaient obtenus à partir de l'aulne ou du sureau, les mauves des myrtilles, le jaune du réséda. Les terres servaient pour les ocres.

Origine des archétypes

Le premier type de vêtement primitif tissé est le drapé, quasi universellement considéré celui des autochtones, par rapport au vêtement confectionné, considéré un apport des envahisseurs. Ce sont là deux principes opposés du vêtement de tous les temps.

Régions des plaines

Il s'agit des régions intérieures d'altitude basse ou faible de la Mésopotamie, la péninsule Arabique, la Palestine et la Syrie. Le costume des civilisations pré-aryennes les plus anciennes de l'Asie mineure est sans conteste celui de Sumer et d'Akkad et fut porté avant le IIIe millénaire du golfe Persique à la Méditerranée. Il s'agissait d'un pagne destiné à couvrir les hanches et tombant à mi-jambe, d'abord en peau retournée puis en tissus.

Le pagne-jupon en kaunakès des sumériens, en fourrure ou en tissus à mèches (pour rappeler la fourrure originelle) est un costume masculin, sans doute celui des prêtres ; il est figuré sur de nombreuses statuettes. Les hommes portent un châle en jupon, dont un pan est ramené sur l'épaule.

Les femmes portent une tunique à manches courtes et par-dessus également un châle drapé en forme de robe dont les franges (unies puis à glands) retombent en suivant l'enroulement autour du corps. Ce châle se retrouve dans le sari indien ultérieurement et jusqu'à nos jours. Elles portent également un manteau en kaunakès. Elles sont coiffées en chignon ; quelques statuettes donnent l'impression que certaines portent des coiffures postiches.

Les peaux continuent à être portées par les deux sexes.

Les Akkadiens, peuple sémite différent des Sumériens et ne parlant pas la même langue, adoptent cependant entièrement le costume primitif sumérien qu'ils enrichissent et tendent à emphatiser. Dans son ensemble, le costume assyro-babylonien connait une évolution (les étoffes sont richement décorées et colorées) mais ne sera pas essentiellement différent. Les coiffures masculines sont cependant plus élaborées, les cheveux sont portés longs et frisés au fer ainsi que la barbe en ondes régulières. Le goût de la parure est manifeste, les bijoux, nombreux, s'alourdissent, pendants d'oreilles, colliers à plusieurs rangs composés d'amulettes, sont portés par les deux sexes. Hommes comme femmes sont communément chaussés de sandales laissant le dessus du pied découvert, lacé à la cheville, le gros orteil passant dans un anneau. La chaussure fermée fait son apparition, introduite par les populations des montagnes.

Vers -1 200, une loi assyrienne ordonne aux femmes mariées de sortir voilées.

Au IIIe millénaire, la suprématie de la civilisation sumérienne formée depuis plusieurs siècles déjà voit rayonner sa culture et son mode vestimentaire jusqu'en Asie mineure et en Syrie, face à Chypre, et de là dans les Cyclades. Plus au sud jusqu'à Byblos, l'influence vestimentaire sumérienne est attestée.

Régions côtières

D'altitude variable, il s'agit essentiellement des régions de la Méditerranée orientale et des bords de la mer Noire, mais d'autres aussi. Ce n'est qu'à partir de l'invasion dorienne et des migrations qu'elle provoque que les colonies ioniennes forment un groupe puissant et homogène. Le costume des populations côtières de la mer Noire jusqu'à l'Oronte semble au départ ne pas avoir été très différent du costume sumérien dans sa variante montagnarde apportée par les Hittites telles que les manches longues des pasteurs.

De - 1 300 à - 1 700, le bloc culturel que forment Troie, la Phrygie et la Carie, bien que portant un habillement propre aux grecs, adopte largement les usages vestimentaires orientaux originaires de Mésopotamie. Cette adoption et ce mélange était facilité par la plus grande liberté des femmes d'Asie. Les ioniennes partagent la vie des hommes et prennent leur repas avec eux. Celles-ci ne sont pas voilées, et celles des classes aisées portent des tuniques d'étoffe de chanvre rose et transparente, brodée d'or. La coûteuse pourpre est très recherchée au point que les phéniciens iront chercher plus à l'ouest et au de-là des colonnes d'Hercule la précieuse teinture dont ils ne parviennent plus à satisfaire la demande. C'est en Ionie que les grecs prennent l'habitude de plisser les vêtements. Indubitablement, la mode ionienne fut somptueuse, indice d'une société connaissant une certaine opulence.

Les hommes portent la tunique courte de lin. Celle-ci est un sous-vêtement, fermé sur un côté par une couture. Les Phéniciens propagèrent dans leur sillage toutes les modes et de toutes les influences rencontrées ; ce fut eux qui transmirent cette tunique, dont ils furent vraisemblablement les inventeurs, aux Cariens. Elle a été portée à l'époque dans toute l'Asie Mineure. Elle peut être longue pour le fêtes : c'est le khiton des grecs, repris de kitoneh, mot sémite désignant le lin en araméen. Homère put donc parler des Ioniens « traînant leur tunique ». Les femmes portaient également cette tunique dans sa version longue, s'agrafant d'un côté par une fibule, guère différente de celle que portaient encore communément les femmes berbères dans la première moitié du XXe siècle.

Durant le IIIe millénaire, le costume de ces populations se rattache à celui de Sumer et à son grand châle drapé. Il perdure jusqu'au Ier millénaire et le manteau des Israélites en est une variante. En Syrie et surtout en Phénicie, il est bigarré de couleurs bleues et rouges, décoré de fleurs et de rosaces. À partir du IIe millénaire, le jupon-pagne s'inspire du costume égéen, mais également du shenti égyptien, sorte de cache-sexe croisé et relevé sur le devant. Le premier, brodé de fils multicolores, descend jusqu'aux genoux et est drapé aux hanches formant ceinture, le second est de léger tissu blanc. La coiffure masculine est le turban mésopotamien ou la calotte sumérienne.

Le vêtement féminin par excellence reste durant deux millénaires le grand châle drapé, ample et plissé à l'égyptienne. Les femmes portent une coiffe, sorte de tiare cylindrique d'où part un long voile enveloppant réservé aux femmes mariées. Cependant, aux alentours de -1 400 à - 1 200, elles semblent porter un vêtement inspiré du costume crétois. On sait que les Crétois s'installaient en Syrie pour commercer, conservaient et propageaient les modes égéennes. Cette époque coïncide avec l'apogée de la civilisation crétoise et ses modes sont portées tant dans les Cyclades qu'à Chypre. Elles furent adoptées sans réserve par les phéniciennes, s'habillant comme les élégantes de Cnossos.

Leur costume est assez conservateur, sans doute à cause de leurs pérégrinations qui fait se maintenir plus longtemps leur costume dérivé du châle sumérien. La Bible donne peu de détails à ce sujet et on n'a pas de renseignements sur leur costume à la période de l'entrée en Canaan. Leur religion interdisant toute représentation humaine, c'est davantage l'iconographie des peuples qu'ils ont côtoyés et qui les ont représentés qui renseigne. À la fin de l'âge du bronze, (correspondant aux XVIIIe et XIXe dynastie du Nouvel Empire égyptien), ils portent toutefois le grand châle enroulé plusieurs fois autour du corps et retenu par une ceinture, nouveauté introduite en Mésopotamie par les hittites, formant pélerine sur les épaules.

Les femmes, vers -700 à -680, portent la tunique unie et longue et un long voile les enveloppant jusqu'aux pieds. Il semble cependant qu'elles aient eu la tête nue et le visage découvert, avec un ruban dans les cheveux. Ainsi apparaissent-elles sur les bas-reliefs de la prise de Lakish par Sennachérib. Ceci contraste avec ce qu'en dit plus tard Tertullien au IIIe siècle à Carthage où il exhorte les chrétiennes à sortir voilées comme les juives.

Le Deutéronome interdit sévèrement aux femmes les vêtements masculins et réciproquement. La Torah prohibe le plissé transparent égyptien et fulmine les modes efféminées égyptiennes.

Certaines prescriptions bibliques en matière vestimentaire recommandent les franges et un cordon bleu aux pans des vêtements. Les juifs adoptent cependant le costume grec, portant le khiton et l'himation, mais avec des pompons aux angles, mode qui se répand ailleurs.

Régions montagneuses

Il s'agit des régions de montagne ou des hauts plateaux que sont l'Anatolie, la Cappadoce, l'Arménie, le Caucase, la Perse, (l'Iran) le Turkestan,l'Afghanistan et le Balouchistan.

Là, vers le début de IIe millénaire, les peuples des steppes poussent devant eux d'autres peuples autochtones et semi-nomades qui s'installent dans les vallées, principalement en Mésopotamie et en Chaldée, par vagues successives. Un empire Hyksos se forme, dominé par une aristocratie Mitanienne, de Babylone à Tyr, englobant l'Égypte, et qui va durer plus d'un siècle et demi.

C'est vers cette période, vers la moitié du second millénaire, que l'on voit pour la première fois apparaître dans cette population constituée par le métissage des envahisseurs et des envahis, le costume confectionné, dont les prototypes ont été introduits par les populations venues des montagnes. En étoffe coupée et cousue, il est composé d'une tunique à manches.

Il semble qu'en réalité la tunique ait été apportée dans ces montagnes par les caravanes de Sumer, adoptée et perfectionnée par les populations autochtones. Celles-ci, contraintes de s'habiller chaudement, la portèrent par-dessus le jupon sumérien. Enveloppant tout le corps et adaptée au climat des plateaux d'Asie centrale balayés par les vents, elle sera le vêtement porté par les Mèdes. Cette tunique est fermée sur le devant, courte pour les hommes et longue pour les femmes. Elle est figurée adhérente sur la statuaire ; en réalité elle était portée large. Le grand châle sumérien était porté par dessus durant la saison froide, servant de manteau, comme aux temps plus anciens de Ur et de Mari, garni d'un bourrelet.

Les femmes semblent avoir porté cette robe-tunique soit tombant droit sur les pieds, avec des manches très courtes, ou traînante avec des manches évasées arrivant au poignet. Il semble qu'une jupe de tissu très fin et à plis ait été portée à la saison chaude. Le serapis de l'époque gréco-persane semble en être ultérieurement dérivé. Les Grecs d'Asie mineure avaient emprunté cette longue tunique fine, ample et plissée aux Lydiens.

Chez les Perses, la tunique sera adaptée à une vie sédentaire, aux fastes de la Cour ainsi qu'au climat très chaud, lui donnant plus d'ampleur, les manches ouvertes et pendantes. C'est le caftan, la candys.

Un autre apport majeur est également l'héritage des populations montagnardes, les chaussures caractéristiques à bout recourbé, en cuir, avec un talon.

Les coiffures consistent en bonnets de feutre. Au premier millénaire, les Hittites des deux sexes portaient ce haut bonnet cylindrique sur calotte arrondie ou conique parent du bonnet phrygien, auquel les femmes ajoutaient un voile au sommet qu'elles pouvaient ramener sur le visage. Ce bonnet conique semble avoir été en usage chez les populations non sumero-akkadiennes.

Les cheveux, et la barbe pour les hommes, sont frisés, recouvert chez les Perses par un bonnet rond, avec des bandelettes pendant de chaque côté servant également de mentonnière. Les rois portent la tiare, semblable à l'actuel bonnet des popes, ou une couronne crénelée. La tresse, sortant de la tiare semble avoir été d'usage rituel avant de devenir une mode, est à rapprocher de la mèche postiche en usage chez les enfants en Égypte, et à celle réelle, des enfants grecs, ainsi qu'aux accroche-cœurs rituels des crétoises.

La steppe

Les peuples venus des steppes, Huns, Scythes, Alains et Sarmates ont porté l'habillement de cuir et de peaux typique des cavaliers : la tunique, le pantalon long, généralement des bottes servant de jambières, et la toque de fourrure ou de feutre. Ces peuples ont exercé une influence considérable sur ceux avec lesquels ils sont entrés en contact et qui portaient généralement une robe. Il s'agit là d'un costume de chasse et de guerre. Dans l'iconographie, les Scythes par exemple sont toujours vus avec les cheveux longs et de longues moustaches. Polybe, en -179, a signalé leurs cottes de mailles et leurs casques coniques et Ammien Marcellin au IVe siècle de notre ère rapporte que ce type de costume était toujours de mise chez ces peuples. Il les décrit portant une casaque de peaux de rats cousues ensemble sur une tunique de lin, la tête couverte d'un casque ou d'un bonnet rejeté en arrière et des peaux de bouc autour de leurs jambes. Leurs chaussures, sans forme, faites pour monter à cheval, ne leur permettaient pas de marcher.

Le pantalon est alors une nouveauté absolue dans le monde antique, de l'Europe à la Chine.

Leurs parures consistaient en plaques de métal, gravées ou ornées en repoussé, cousues sur les vêtements par des fils passant dans de petits trous prévus à cet effet. On pense que ce type d'ornement est à l'origine des décorations cousues sur les étoffes, les appliques.

Le costume du monde antique

Article détaillé : Le costume du monde antique.

L'Égypte

Article détaillé : Costume dans l'Égypte antique.

Le costume égyptien est essentiellement drapé et en lin naturellement blanc.

La Crète

Article détaillé : Costume de la Crète antique.

Le costume des femmes est le seul de la Méditerranée à être coupé et cousu, il comporte un corsage serré à la taille, faisant parfois ressortir les seins nus au-dessus et d'une jupe bouffante. Les hommes portent des pagnes superposés.

Le costume classique dans le monde méditerranéen

Le costume des Romains sera essentiellement le même que celui des Grecs auxquels il sera emprunté, sans grandes différences ; seuls changeront les noms des pièces du costumes, les latins adopteront en outre certaines habitudes vestimentaires là où ils s'installeront dans l'empire, comme le capuchon et les braies des Gaulois (bandes de peau ou d'étoffe enroulées autour des jambes).

  • Le costume grec

Le costume féminin par excellence est le péplos, vêtement de dessus porté sur le chiton (ou khiton) qui est un vêtement de dessous, court la plupart du temps mais pouvant également être porté long, rectangle de toile, généralement de laine, cousu sur un côté et maintenu sur les épaules par des fibules. Le péplos est au contraire un vaste rectangle non-cousu mais drapé, maintenu également sur les épaules par des fibules ou des boutons et par une ceinture à la taille. Il peut comporter un repli simple ou double, tant devant que derrière, selon la façon de le draper. Sans ceinture ni boutons ou fibules, il sert alors de manteau. Il existe cependant un manteau utilisé par les deux sexes appelé himation, autre rectangle d'étoffe drapée.

Le chiton masculin est le même que celui des femmes. Il sert également de vêtement de dessous mais est porté plus court que celui des femmes, s'arrêtant aux genoux. Quand il n'est rattaché que sur une épaule à l'aide d'une fibule, il constitue le vêtement de travail ; on l'appelle alors l’exomide. Ce fut le vêtement de base des doriens. Les hommes jeunes, les guerriers, le portent très court. Les anciens, les rois, les aèdes, les philosophes le portèrent long ; ce fut alors la tunique talaire ou chiton talaire ou encore poderis.

La chlamyde est un manteau porté exclusivement par les hommes, rectangle d'environ 2 m. sur 1m, attaché par une fibule sous le menton et formant une sorte de capuche par derrière pouvant être rabattue sur la tête. Originaire de Thessalie, elle est portée principalement par les cavaliers. La jeunesse, les philosophes portèrent souvent le seul himation sans chiton.

Pour obtenir le fameux plissé et le gaufrage, on plissait à l'ongle le lin ou on le trempait dans un empois ou amidon pour le tordre ensuite en le laissant sécher et blanchir au soleil.

La sandale (crepida), fut commune aux deux sexes. Les cothurnes furent les chaussures des acteurs, et les endromides des bottines lacées sur le devant.

Les coiffures des femmes furent les deux bandeaux ramenés en chignon sur la nuque maintenu par un ruban, le tœnia ; ce type de coiffure est quelques fois surmontée d'un diadème. La chevelure est parfois enserrée dans un foulard. La kalyptra est le voile qui se porte à la campagne et qui est souvent surmonté d'un chapeau de paille, le tholicu, coiffure qu'on trouve par exemple sur les statuettes de Tanagra. Les hommes portent un chapeau de feutre ou de paille, le pétasos, à la campagne. Ordinairement leurs cheveux sont maintenus par une lanière de cuir laissant les mèches s'échapper.

  • Le costume romain
Article détaillé : Costume de la Rome antique.

La toge est la pièce centrale du costume romain.

Les apports extérieurs

Les provinces de l'Empire romain fournissent des empereurs et la mode romaine change sous leur influence : elle intègre des pièces de vêtements étrangères au monde latin. Ainsi, l'empereur Caracalla (168217) popularise le port du manteau gaulois d'où il tire son surnom.

À partir du milieu du IIIe siècle, le costume romain se « barbarise » progressivement en raison du rôle croissant que jouent notamment les Germains dans l'armée.

Le costume byzantin

En 552, deux moines byzantins de l'ordre de Saint Basile rapportent des cocons de bombyx et font découvrir la soie ce qui va révolutionner le vêtement. L'étoffe est si onéreuse que l'ampleur des vêtements s'en trouve réduite ce qui favorise l'apparition d'ornements (incrustation de pierres précieuses, motif).[1]

Le costume byzantin se compose typiquement d'un manteau à coupe arrondie tissé d'or, porté sur une tunique courte serrée par une ceinture souvent très ornée et des braies moulantes (anaxyrides).
Un morceau d'etoffe (tablion) peut se drapper sur les épaules par dessus la tunique.

Pour les femmes, les manches de la tunique sont collantes et elle se porte sous une autre tunique richement ornée et tombante jusqu'au pied (byzantine). Un voile pend dans le dos et ombrage la tête des femmes dont les cheveux sont souvent décorés de bijoux.

Les chaussures sont en cuir souple ; celles des dignitaires sont noires, celles de l'empereur pourpre et ornées de pierres précieuses.

Le costume en Europe de la chute de l'empire romain jusqu'au XIIe siècle

L'étude du mobilier funéraire de la tombe de Childéric, inventorié à Tournai en Belgique, le 27 mai 1653, apporte les premières indications sur le costume d'un roi franc au Ve siècle : l'anneau sigillaire du roi représente ce dernier vêtu d'un manteau (qui devait être de pourpre et brodé d'abeilles d'or, certaines ayant été retrouvées) et d'une cuirasse, attributs d'un officier romain. Sa tête est nue et ses cheveux sont longs : ce sont là les attributs de la noblesse franque. Enfin, la plupart des bijoux cloisonnés révèlent l'influence de l'orfèvrerie des steppes, importée en Europe par les Germains orientaux. Le costume de Childéric indique donc bien la double influence qui modèle le haut Moyen Âge : il est à la fois d'inspiration romaine et barbare.

L'iconographie permet de préciser pour les rois mérovingiens qu'ils portaient la tunique (plus longue qu'à Rome), la toge et la chlamyde, ainsi qu'un manteau long ouvert sur le devant, d'origine gauloise ou germanique.

La Vie de Charlemagne écrite par Éginhard contient une description du costume du roi :

« Il portait le costume national des Francs : sur le corps, une chemise et un caleçon de toile de lin ; par-dessus, une tunique bordée de soie et une culotte ; des bandelettes autour des jambes et des pieds ; un gilet en peau de loutre ou de rat lui protégeait en hiver les épaules et la poitrine ; il s'enveloppait d'une saie bleue […] il dédaignait les costumes des autres nations, même les plus beaux, et, quelles que fussent les circonstances, se refusait à les mettre. Il ne fit d'exception qu'à Rome où, une première fois à la demande du pape Hadrien et une seconde fois sur les instances de son successeur Léon, il revêtit la longue tunique et la chlamyde et chaussa des souliers à la mode romaine. »

Les invasions barbares apportent les casques à cornes, les braies, les tuniques ajustées (donc des étoffes taillées) et même la cotte de mailles[1].

Les Mérovingiens et les Carolingiens portent une tunique courte et pratique pour le cheval, la gonelle (ou gonne) ; même si les costumes longs existent toujours. La ceinture est un élément important car les vêtements n'ont pas de poches et elles servent donc à suspendre une aumônière qui contient argent, ciseaux, etc.[1] Il existe peu de différences entre le costume féminin et le costume masculin.
La chainse est une longue tunique de lin dont les manches sont étroites, serrées et souvent plus ornées à la manche gauche qu'à la manche droite. Sur la chainse se porte le bliaud, une robe courte à manches longues et traînantes.[1]

Les croisés découvrent et ramènent de nouvelles teintures, étoffes et pelisses de fourrure.[1]

Pendant le bas Moyen Âge, le costume masculin consiste en une tunique de lin blanc à manches longues et adhérantes aux poignets (cotte) porté sous le surcot (tunique ornée longue jusqu'à la mi-jambe). Le surcot est maintenu à la taille ou sur les hanches par une ceinture brodée. Sous le surcot, de longues chausses ou des braies allant jusqu'au genou complètent la tenue. Les chaussures sont de petites chausses à semelle de liège ou des petites bottes. Pour sortir s'ajoute un manteau rectangulaire ou arrondi.
Les cheveux longs sont la prérogative des hommes de haut rang. les couvre-chefs sont des calottes ou des capuchons.
Pour les femmes, le surcot descend jusqu'aux pieds et un pan du manteau couvrent la tête. Si le surcot est échancré sur la taille, les deux échancrures sont appelées « portes de l'enfer ».

Le costume du XIIe au XIVe siècle en Europe

Jusqu'au XIVe siècle, le vêtement occidental subit peu d'évolution : il est ample, long, drapé et ne présente pas de caractères géographiques ou sociaux définis.[2]

Le bien-être s'accroit, de nouvelles marchandises sont disponibles et même si les gens du peuple ne portent encore les mêmes vêtements, le costume évolue au moins dans son ornement et dans la qualité des étoffes.

Les hommes et les femmes portent indifféremment la robe. Elle est plutôt courte pour les hommes sauf pour les moines.

Les chaussures sont dites à la poulaine, souliers à pointe effilée.

C'est à partir de la moitié du XIVe siècle que le costume de l'homme et de la femme commencent à se différencier.
Chez l'homme, une tunique serrée se porte une chemise sous un pourpoint et des chausses collantes ainsi qu'un manteau ouvert sur le devant qui s'enfile par la tête.
La femme portent aussi des chausses et une robe constituée d'une jupe et d'un corsage. Les manches de ce dernier sont si ajustées au poignet qu'elles doivent être recousues après chaque enfilage.
Les deux sexes portent une tunique serrée en sous-vêtement à même la peau.
La pointe des chaussures s'allonge de plus en plus au point d'entraver parfois la marche.

Chez les gens du peuple, l'homme porte une blouse, des chausses et des braies enfilés dans les bottes. La femme porte une chemise, une tunique longue, des chausses et un manteau à capuchon.

Le costume du XIVe au XVIe siècle en Europe

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Dräkt, Tysk dam, Nordisk familjebok.png

Du milieu du XIVe siècle jusqu'au milieu du XVIIe siècle, le costume n'a pas seulement un rôle d'habillement mais il est là aussi pour transformer l'aspect extérieur au moyen d'artifices. D'ailleurs, le costume de cour se compliquera avec le temps (voir les costumes de la Renaissance).
De plus, il se diversifie en fonction des régions.

Les costumes pour les deux sexes sont ajustés, boutonnés ou lacés. Les chapeaux deviennent extravagants amorçant le futur hennin chez la femme.

Les guerres italiennes font aussi découvrir le costume Renaissance et cette mode italienne va surtout influencer les matières et les ornements. Cette tendance gagne toute l'Europe amenant de nouvelles modes : lignes souples, décolletés épanouis, manches larges, et pour les hommes le chapeau plat à plumes.
Puis suite à la bataille de Pavie, c'est l'Espagne qui impose ses influences sobres et strictes.

Au XVe siècle, l'industrie du textile est en plein essor, notamment en Italie.
Au XVIe siècle, apparaissent les premiers journaux de mode et les « poupée de France », des figurines habilés que s'échangent les dames pour connaître la mode.

Le costume masculin

L'homme porte un pourpoint court, moulant avec un col haut. À sa taille, il est maintenu par une ceinture. Il porte en dessous une chemise à manches longues et des braies courtes. Les manches du pourpoint sont fendues au niveau de l'avant-bras ce qui permet de montrer les vêtements de dessous (mode des crevées) aux manches larges et bouffantes. Les épaules, la poitrine et le dos sont rembourrés. Sur le devant il arbore des broderies.
Le pourpoint est parfois garni d'une panse proéminente factice, le panseron.
Généralement, les jambes ne sont couvertes que de collants rudimentaire consistant en la réunion des hauts-de-chausses par une braguette souvent proéminente car servant de poche. Le tout complété par des bas en tricot de soie.
Par dessus, l'homme porte, soit une longue robe fourrée à manches longues ou traînantes nommée houppelande, soit un chasuble cousu avec des fentes appelées pertuis.
Ils ont les cheveux courts à cause des hauts cols. Ils portent sur leur tête des toques d'où pend souvent une écharpe ou des chaperons (ce sont des capuchons avec une pèlerine avec une longue cornette).

Le costume féminin

La femme porte des robes longues, moulantes, plutôt décolletées, tombant jusqu'au sol et dont la ceinture remonte haut sous les seins.
Le corsage est échancré. Les femmes doivent porter ce que l'on appelle le tassel, qui cache la chemise intime. Sur ces robes, au niveau des poignets, elles portaient des bombardes, qui sont des volants retombant sur les mains. Ces bombardes sont parfois remplacées par des tippets, qui sont de longues bandes décoratives.
Sur la robe, sont également voyantes des fentes pour y glisser les mains et parfois un des col dressé derrière la tête à la Médicis (fraise).
Par dessus, la femme revêt un surcot fait de brocart bordé de fourrure. Ce surcot deviendra un vêtement majeur dans les tenues officielles.
La coiffure se porte en arrière pour dégager le front. Le front est rehaussé par une épilation des sourcils afin de mette en valeur le visage. Les cheveux sont redescendus sur les tempes par deux chignons sur lesquels est posée une résille. Sur cette dernière, est posé un voile nommé la huve ou le hennin. Pour sortir, la femme se couvre d'un voile ou d'une coiffe. Seules les servantes vont tête nue. La coiffe se porte en arrière.

Les chaussures

Les hommes de la Cour portent des souliers à pied d'ours ou bec de canard qui sont des souliers trés ouverts à large bout carré dont le bout pouvait atteindre 15 cm de large. Ils se fixent sur le cou-de-pied avec une lanière.
Les élégantes italiennes portaient d'étranges souliers rehaussés par de très hauts patins, les chopines. Le haut socle placé sous la plante du pied pouvait atteindre cinquante deux centimètres et il ne permettait pas à celles qui les portaient de marcher seules, elles devaient obligatoirement s'appuyer sur les épaules de deux servantes se tenant de chaque côté d'elles. Ces chopines ne seront pas adoptées en France et furent interdites très rapidement en Italie, car jugées inesthétiques et peu commodes.
D'Italie toujours, avait été imposée une autre mode adoptée en France dès le début du XVIe siècle : la pantoufle. Du terme d'origine italienne pantofla désignant un objet en liège ; presque sans quartier (côté arrière), elle constituait un nouvel élément de confort. Sa légèreté, sa facilité d'usage en faisait une excellente chaussure d'appartement, surtout utilisée par les femmes.
La mode des crevés, alors en plein essor pour le costume, descendit jusqu'au soulier, souvent en satin ou en velours. Ces chaussures portaient le nom d'escafignons, dits aussi eschapfins qui vient d'Italie sous le nom de scapa, mot qui désigne toujours de nos jours en Italie les chaussures. Les escafignons, donc, étaient tailladés sur l'empeigne (le devant) pour laisser voir à travers les crevés, le tissu précieux des bas blancs ou de couleurs.
Les bottes en cuir ou en daim se portaient toujours tandis que les élégantes bottines d'étoffes tailladées (crevées) étaient utilisées à la Cour par les seigneurs. Elles ne dépassaient pas, en hauteur, le milieu de la jambe.
Le peuple, lui, se chaussait toujours de sabots de bois très rustiques ou de galoches (du latin gallica) maintenues par des brides, souliers à semelle de bois dont la partie supérieure est en cuir. Il se chaussait également d'estivaux qui sont des bottines en cuir souple et léger. Le terme estivaux vient du bas latin aestivaleus, relatif à l'été : il s'agit donc bien d'un soulier léger porté en été.
Les paysans portaient des houses qui sont des guêtres de cuir fendues d'un bout à l'autre fermées avec des boucles et courroies, ce qui était si long et difficile que Rabelais les appelait bottes de patience. Ils portaient aussi des sandales qui sont faites en cuir, en bois ou en corde, des bottes qui sont en fait des chaussures légères et commodes qui ressemblent à s'y méprendre à nos pantoufles d'aujourd'hui.

Dans les grand pays d'Europe en bref

  • En Espagne : l'Espagne, au XVIe siècle est une grande puissance européenne, forte de ses découvertes prodigieuse en Amérique. L'or, l'argent et les perles affluent sur les vêtements devenant de plus en plus extravagant. Une série de lois voit alors le jour vers 1500, limitant les excès. La mode espagnole, très influente, est porté par Charles Quint grand roi d'Espagne.
    Cette mode est sobre et dans la plupart des cas, de couleur noire. Les femmes portent des robes en pyramide à col montant et aux épaules rembourrées. Les hommes portent l'épée au côté.
  • En Castille, la reine Jeanne de Portugal, alors enceinte, tente de cacher sa grossesse et lance la mode des jupes armées de cercles de jonc vert, le verdugo qui deviendra le vertugadin en France. Il peut avoir une forme de cloche ou de tonneau.
  • Le costume français est rapidement touché par la mode espagnole qui se veut sobre, simple, et de couleur généralement noire. La ropa vêtement traditionnel d'Espagne fait fureur chez les nobles français. La mode des crevés originaire d'Allemagne, et qui consiste à rapiécer de petites étoffes de tissu sur le vêtement touche aussi la France. On peut aussi noter que, suite aux exigences de François Ier, la cour masculine se voit dans l'obligation de se couper les cheveux court.
  • En Italie, la mode peu touchée par la période gothique est influencée par l'Espagne et la mode des crevés. Malgré le noir, elle garde des éléments vestimentaires traditionnels comme les robes rouges ou les hautes chaussures vénitiennes. On peut aussi remarquer que la mode italienne influe notamment sur les coiffures tirées en arrière et sobres qui s'opposent aux coiffures nordiques plus compliquées avec un voile les recouvrant. Les manches aussi sont amples et bordées de fourrure tandis que le nord reste plus sobre avec des manches serrées.
  • L'Angleterre est une mode un peu à part bien qu'influencée par l'Espagne (mais plus tardivement). Les dentelles et les fraises affluent. Le chapeau style Robin des Bois est en vogue.
  • Dans les pays germaniques se répand la mode des hauts-de-chausses bouffants.

Quelques définitions

  • Pourpoint : Vêtement ajusté d'homme, qui couvrait le corps du cou à la ceinture.
  • Chasuble : Vêtement ayant la forme d'un manteau sans manche.
  • Toque : Coiffure sans bords, aux formes cylindriques.
  • Chaperon : Capuchon à longue pointe, porté par les hommes.
  • Pèlerine : Vêtement féminin, couvrant les épaules et la poitrine.
  • Cornette : Coiffure que portent certaines religieuses catholiques.
  • Échancrure : Partie échancrée, creusée ou entaillée au bord.
  • Surcot : Robe de dessus, portée au Moyen Âge par les hommes comme les femmes.
  • Brocart : Étoffe brochée de soie, d'or ou d’argent.

Le costume au XVIIe siècle en Europe

Article détaillé : costume au XVIIe siècle.

C'est la France qui influence la mode du Grand Siècle.

Le costume au XVIIIe siècle en Europe

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Article détaillé : costume au XVIIIe siècle.

Le costume féminin se compose de divers style de robes :

  • La robe battante ;
  • La robe à la polonaise dont la jupe possède trois volants sur des paniers circulaires ;
  • La robe à la française (terme universel, mais qui a aussi des équivalents : contouche en allemand, andrienne en italien, sack-dress en anglais. On disait autrefois sacque en France, mais le terme s'est perdu) avec ou sans plis Watteau (ou à la Watteau) et avec une pièce d'estomac ou des compères selon l'époque ;
  • La robe à l'anglaise, une robe à corsage ajusté, manches bouffantes, collerette et vertugadin plus large que les épaules.

Les jupes des robes peuvent se porter avec un pet-en l'air ou des paniers (il existe un grand nombre de paniers au cours du XVIIIe siècle, parmi lesquels les paniers de cour, les considérations ou encore les paniers à la janséniste).
Le corsage est quant à lui ajusté avec un corps à baleines ou baleiné (ancêtre du corset), dit aussi plus simplement le corps voire un corset blanc.

Les hauts de vêtements féminins comporte le caraco, le casaquin, le pierrot, le juste, appelé mantelet au Québec.

Les hommes portent le tricorne à la suisse ou parfois un chapeau plat à large bord dit à la Pennsylvanie.

C'est la mode des perruques poudrées, du teint blanc, des mouches et du fard rouge sur les pommettes et les lèvres.

Le costume en Europe de la Révolution à 1914

La Révolution libére les costumes qui s'orientent vers plus de simplicité.
Les sans-culotte refusent de porter des bas et sont donc en pantalon et en veste courte (carmagnole).

Les élégants s'appellent les Incroyables, ils portent des habits à pans carrés et les élégantes, les Merveilleuses portent de longues robes décolletées dont un ruban marque la taille sous les bras.

Sous l'impulsion de Napoléon Ier la mode passe à l'imitation de l'Antiquité. Tandis que le pantalon de lingerie d'origine britannique fait son apparition[3].

La Grande-Bretagne influence la mode avec des éléments comme le spencer, la redingote, l'anglomanie, Brummell.

Au début du XIXe siècle apparaissent les premiers magasins de vêtements à prix réduit.

Le pantalon a définitivement remplacé la culotte et les bas pour les hommes. Et les femmes remettent la ceinture à la taille. Le bijou est à la mode du médaillon où se cachent portrait ou devise et prend alors une valeur sentimentale.

Charles Frédéric Worth se fait remarquer et lance la haute couture. Alors qu'à peu près à la même époque Oscar Levi Strauss invente le blue-jeans.

Si la vie au grand air se développe notamment avec les bains de mer, la tenue des femmes est encore sous le règne du corset et de la crinoline qui deviendra tournure [4] qui deviendra elle-même robe à traîne (symbole de la Belle Époque).

À la Belle Époque, c'est la mode des moustaches et des barbes pour les hommes qui se doivent d'avoir un pli parfait, pour se faire ils dorment avec un fixe-moustache. Les femmes se doivent d'avoir une silouhette en S grâce à un corset ou une guêpière visant à faire ressortir la poitrine et d'accentuer la cambrure. Les éventails sont en vogue.
C'est l'apparition des premiers manteaux de fourrure, l'apogée du haut-de-forme, et des manches gigot et des chapeaux volumineux pour les femmes.

Dès les années 1910, la silouhette féminine s'allonge de nouveau mais le bas des jupes s'entravent obligeant les femmes à faire de petits pas. Paul Poiret supprime le corset et simplifie le vêtement féminin. L'avènement du complet révolutionne la mode masculine.

La Première Guerre mondiale paralyse le monde de la mode mais apporte des sous-vêtements plus confortables. Le travail des femmes et le sport transforment les vêtements. L'industrialisation et les changements de mode font évoluer les vêtements au point de sortir du cadre de l'histoire du costume pour entrer dans l'histoire de la mode.

Note

  1. a , b , c , d  et e Jean-Louis Besson, Le livre des costumes, La mode à travers les siècles, Éditions Gallimard, coll. « découverte cadet », Paris, 1986 (réimpr. 1994), 75 p. (ISBN 2-07-039531-6) 
  2. Nathalie Bailleux et Bruno Remaury, Modes et vêtements, Éditions Gallimard (ISBN 2-07-053270-4) 
  3. originellement destiné à la pratique du sport, il devient un vêtement de dessous
  4. il en existe plusieurs types, dont le faux-cul (nom de la tournure en Allemagne) et la queue d'écrevisse qui y ressemble à s'y méprendre

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Le Costume image de l'homme, Yvonne Deslandres, Albin Michel, Paris, 1976
  • Le Costume, Jacques Ruppert, Flammarion,
  • Encyclopédie du costume, éditions Albert Morancé
  • Histoire de la mode au XXe siècle, Yvonne Deslandres et Florence Müller,
  • Histoire du costume, François Boucher, Flammarion, Paris, 1965
  • Portail de la mode Portail de la mode
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