- Belle Epoque
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Belle Époque
Pour les articles homonymes, voir Belle Époque (homonymie).La « Belle Époque » s'étend de 1896, qui marque la fin de la dépression économique, ou de 1906 qui, selon certains historiens, est l'année où l'expansion économique s'affirme pleinement, jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale en 1914, où elle est à son apogée. L'expression est née après la Première Guerre mondiale pour évoquer la période antérieure à la Grande Guerre et postérieure à la dépression économique de 1870 à 1895. Dans cette désignation, il y a une part de réalité (expansion, insouciance, foi dans le progrès…) et une nostalgie. La réalité a en fait été enjolivée à cause du traumatisme de la Première Guerre mondiale.
Sommaire
En Europe
Après la guerre franco-prussienne, l'Europe vit une longue période de paix de quatre décennies, chose rare et favorable aux progrès économiques et techniques[réf. nécessaire]. Tous ces progrès touchent plus particulièrement la France, le Royaume-Uni, la Belgique, l'Allemagne, l'Italie et l'Autriche-Hongrie.
Dans toute l'Europe, la main-d’œuvre s'organise en syndicats ou en partis politiques : c'est pendant cette période qu'apparaissent les premiers partis politiques socialistes européens, de plus en plus influents.
Les gens de cette époque sont très optimistes[réf. souhaitée] et insouciants quant à l'avenir, grâce aux extraordinaires progrès techniques. Le positivisme (foi en la science) et le scientisme (la science explique tout) font leur apparition. La Belle Époque se fait ressentir essentiellement sur les boulevards des capitales européennes, dans les cafés et les cabarets, dans les ateliers et les galeries d'art, dans les salles de concert et salons - fréquentés par une bourgeoisie moyenne qui profite des progrès économiques.
En France
Après la grande dépression des années 1873 à 1896, la France entre dans une période de croissance soutenue dans le cadre de la deuxième révolution industrielle.
La France s'est beaucoup agrandie en 1860 : elle a acquis Nice et la Savoie, mais elle perd l'Alsace-Lorraine au traité de Francfort de 1871 et tombe dans un nationalisme revanchard, cependant bien moins généralisé qu'on le laisse sous-entendre aujourd'hui.
La population française, bien que restant hiérarchisée, prend conscience d'appartenir à une seule et même nation ; par exemple le tacot, dont le réseau ferroviaire se densifie, contribue alors à désenclaver les campagnes (loi Freycinet). En effet, la population reste en majeure partie rurale (56 % en 1911).
La France de la Belle Époque est aussi l'un des plus grands empires coloniaux de l'époque. Cet empire est exposé lors des Expositions universelles. La colonisation était à l'époque souvent perçue comme positive, et les critiques ont mis du temps à se mettre en place, mais elles ont existé ; Georges Clemenceau (parti radical) s'y est opposé avec véhémence lors de joutes oratoires contre Jules Ferry.
Ce constat positif sur la Belle Époque doit cependant être nuancé puisque l'on observe en France un retard économique indéniable dû à des problèmes d'ordres démographique (peu de naissances, malthusianisme), structurel (une majorité de très petites entreprises, très peu de salariés et un artisanat très attaché à la tradition qui ralentissent la production), malgré de nombreux investissements à l'étranger (les emprunts russes), et dans le domaine de l'agriculture (main d'œuvre agricole trop nombreuse et crises). Ce retard dans le domaine agricole est dû à de petites propriétés héritées pendant la Révolution de la vente des domaines cléricaux, sur lesquelles on pratique la polyculture et l'élevage extensif ; de plus, la mécanisation agricole bien qu'existante, reste minoritaire. La France reste tout de même la quatrième puissance mondiale. De 1871 à 1913, le taux de croissance du PIB par tête (1,4 % par an) est inférieur à celui de l'Allemagne (1,7%) mais supérieur à celui du Royaume-Uni (1,2%).
Sur le plan culturel, plusieurs courants picturaux majeurs : le fauvisme, le cubisme, l'expressionnisme et l'art nouveau.
Technologie
Article détaillé : Innovation en Europe à la Belle Époque.Une succession d'inventions qui vont modifier profondément le mode de vie. La photographie va engendrer le cinéma, le vélocipède se mue en bicyclette, la réalisation de moteurs plus petits et légers permet la mise au point des motocyclettes, des automobiles, des avions. Des progrès immenses sont aussi accomplis dans la chimie, l'électronique et la sidérurgie. Le développement de la médecine et de l'hygiène permettent de faire baisser la mortalité des nourrissons et d'augmenter l'espérance de vie. La France s'équipe de plus en plus de l'électricité. En 1895, la projection du premier film de l'histoire à Paris marque le succès qu'attend la cinématographie.
Les hommes de l'époque voient un espoir sur le développement dans la technologie ; pour eux, elle est capable de tout, même de l'impossible un siècle auparavant.
Les expositions universelles
Article détaillé : Exposition universelle.« Le XIXe siècle a été le grand siècle du progrès. Pour fêter les prodiges des arts, des sciences, de l'industrie et de l'agriculture, la France invita toutes les nations à participer à l'Exposition universelle qu'elle organisait à Paris. Toutes répondirent à cette invitation ; elles tenaient à comparer les progrès de leur industrie avec ceux des autres nations. L'Exposition de 1900 fut une merveille. Le Champ-de-Mars avait son château d'eau et ses fontaines lumineuses qui, le soir, transformaient cette partie de l'Exposition en une véritable féerie, les quais de la rive gauche de la Seine étaient occupés par les palais des nations, chacun dans son architecture nationale. »— Jeanne Bouvier (1865-1964), Mes mémoires, éditions Marcineau, Poitiers, 1936
Les expositions universelles de 1889 (présentation de la tour Eiffel) et de 1900 (électricité : Paris, ville lumière !) sont les symboles de la Belle Époque.
Bibliographie
- Michel Winock, La belle époque. La France de 1900 à 1914, Coll. "Pour l'histoire", Paris, Perrin, 2002
- Pierre du Bois de Dunilac, Les mythologies de la Belle Epoque : La Chaux-de-Fonds, André Evard et l'Art Nouveau, Lausanne, 1975, W.Suter, 1975, 34 p.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- Mode de la Belle Époque
- Art nouveau
- Affaire Dreyfus
- Le quartier Belle Époque de Bagnoles-de-l'Orne
- Innovation en Europe à la Belle Époque
Liens externes
- (fr) Il y a un siècle : La Belle Epoque au jour le jour (comme si vous y étiez)
- (fr) La Belle Epoque en Europe, de 1870 à 1914 (images de l'architecture de l'Art Nouveau)
- Le mouvement de l’Art Nouveau en Europe de 1890 à 1914
- La Belle Époque à Paris vu à travers des cartes postales et documents
- Dijon à la Belle Époque vu à travers des cartes postales
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