- Pourpre
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Pourpre Composantes RVB (r, v, b) (158, 14, 64) Triplet hexa. 9E0E40 CMJN (c, m, j, n) (0%, 91%, 59%, 38%) TSL (t, s, l) (339°, 84%, 34%) modifier La pourpre[1] est une teinture rouge violacé profond d'origine animale, découverte par les Phéniciens (les Grecs auraient désigné ces derniers ainsi, car le terme phoinix signifie en grec : « rouge »), mais c'est également un des éléments culturels majeurs de l'Antiquité méditerranéenne.
Le mot vient du grec ancien πορφύρα / porphúra. Le mot latin est purpura, d'où l'adjectif « purpurin », de couleur pourpre.
(Attention, dans de nombreux films ou livres, le mot « pourpre » est en fait une mauvaise traduction de l'anglais « purple », qui signifie « violet »)
La couleur pourpre est nommée d'après la teinture. En français, les adjectifs de couleur qui proviennent de noms d'objets sont invariables (des robes marron, et non pas *marronnes) ; l'adjectif de couleur « pourpre » est une des six exceptions à cette règle (mauve, fauve, rose, pourpre, écarlate, vermeil), et prend donc un s au pluriel : des toges pourpres.
Sommaire
Histoire
La couleur pourpre était probablement tirée du pourpre, un mollusque gastéropode à coquille ovale ou oblongue, généralement du genre Murex. Le Murex trunculus (syn. Hexaplex trunculus) ou « rocher fascié » fournissait la pourpre améthyste ou violette. Sa composition est faite d'une substance azurée au bleu indigo, l'oxyde cyanique. Le Murex brandaris (syn. Bolinus brandaris) ne contient, lui, qu'un seul radical, l'oxyde tyrien appelé « la pourpre des anciens ».
Les coquillages se trouvaient en quantité sur les bords de la Méditerranée, ils étaient prélevées aux temps anciens des Cananéens sur les côtes de Phénicie, celle du Péloponèse et du nord de l'Afrique. Selon qu'ils étaient recueillis au nord de la Méditerranée, ils étaient plus sombres, passant au violet dans les régions moyennes, et offrant un rouge bien pourpre dans les régions méridionales. Le coût de revient très élevé de la pourpre réservait son usage à des étoffes destinées aux dieux et aux classes dirigeantes des sociétés entourant la Méditerranée.
À Rome, c'est le symbole du pouvoir : la largeur de la bande pourpre portée sur la toge (clavus), et la couleur plus ou moins vive des vêtements rouges indiquent le statut social du porteur du vêtement (Voir laticlave, angusticlave). Seuls les imperatores portaient des vêtements entièrement teints de pourpre. Vitruve évoque la fabrication de la pourpre à partir des « limaçons ».
À Constantinople, la chambre de l'empereur était pourpre (les murs étaient revêtus de porphyre, une pierre pourpre), et le fils d'un empereur né alors que son père régnait, c'est-à-dire dans cette chambre, bénéficiait du prestige de porter le surnom de Porphyrogénète.
La raréfaction du Murex a provoqué la disparition des techniques de fabrication de la teinture pourpre.
Les cardinaux de l'Église catholique romaine portent un vêtement de couleur pourpre.
Le pourpre est une couleur typique de l'Architecture mosane. Dans ce contexte on parlera de couleur « sang de bœuf ».
Héraldique
En héraldique, la couleur peut être différente. C'est un émail d'une couleur variant du gris-brun au rouge violacé. Plutôt rare, cet émail se rencontre surtout dans les blasons d'ecclésiastiques. En représentation monochrome, il est symbolisé par des hachures « en barre » (soit de droite à gauche et de haut en bas).
Biochimie
En biochimie, le pourpre de Ruhemann (λ = 570 nm) est la couleur caractéristique du produit de réaction des acides aminés à la ninhydrine (utilisée pour colorer les empreintes digitales).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Article Pourpre sur l'Encyclopédie raisonnée des sciences, arts et métiers.
- Annie Mollard-Desfour, Dictionnaire des mots et expressions de couleur. Le Rouge, Paris, CNRS Éditions, 2000, ou Le Rouge. Mots et expressions d'aujourd'hui. XXe-XXIe siècles, CNRS Éditions, 2009 [Préface de S. Rykiel]
Notes
- lexicographiques et étymologiques de « pourpre » du CNRTL. Définitions
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