- Bataille des Cardinaux
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La bataille des Cardinaux, connue sous le nom de Battle of Quiberon Bay chez les Britanniques, est une bataille navale ayant opposé les flottes française et britannique, pendant la guerre de Sept Ans. Elle a lieu le 20 novembre 1759, dans la baie de Quiberon. La flotte française fut défaite, offrant à la Royal Navy l'une de ses plus grandes victoires.
Sommaire
Contexte
La guerre de Sept Ans
Article détaillé : Guerre de Sept Ans.Pendant la guerre de Sept Ans la France doit combattre sur deux fronts, l'un terrestre, alliée à l'Autriche contre la Prusse, et l'autre maritime, contre la Grande-Bretagne. La France est donc obligée de diviser ses forces et ses ressources pour mener cette guerre.
Au début de l'année 1759, aucune décision n'a pu être acquise sur terre et sur mer. La marine royale commence à avoir des difficultés à maintenir sa force sur les différents fronts, du Canada aux Indes Orientales en passant par les Indes Occidentales. Elle paie aussi l'absence d'une doctrine cohérente d'emploi de la marine et le secrétaire qui la dirige, Berryer, ancien policier sans compétence dans le domaine maritime, se montre incapable de la restaurer[1].
La situation de la marine française
Plus de vingt vaisseaux sont présents à Brest. Mais, par manque d'argent et de fournitures, comme par manque de marins, ils ne sont pas en état de prendre la mer.
Le manque de subsides fait que les fournitures manquent, les fournisseurs habituels sont peu enclins à livrer en l'absence de paiement prévisible. Par ailleurs, les soldes ne pouvant être payées, les marins ont été mis à terre. Certains choisissent alors de s'embarquer sur des navires du commerce, où ils sont payés trois fois mieux que sur les vaisseaux du roi[2], en dépit des risques de capture par les croisières anglaises. La course entre également en concurrence pour le recrutement de marins.
Des épidémies ont aussi diminué les équipages[3] et le vivier de marins pouvant être recrutés sur place. Il en est ainsi de l'épidémie qui suit le retour de l'escadre de Dubois de La Motte, qui ravage Brest et sa région en 1758. Non seulement, elle réduit le nombre de matelots sur lesquels la Marine peut compter, mais elle a aussi pour conséquence les réticences des marins normands ou de Guyenne à venir armer des navires dans une région sujette à de mortelles épidémies[4].
La politique de l'amirauté britannique joue aussi son rôle, en s'opposant à l'échange des marins confirmés et de maistrance[note 1]. La pratique normale pour la marine royale est d'avoir un équipage composé, par tiers, de loups de mer, de marins sans qualifications et de parfaits novices[5]. Les marins sont répartis en sept catégories et T.J.A. Le Goff met en évidence l'augmentation du pourcentage des trois catégories les plus basses, dans les équipages, au fil du conflit.
Pour compléter les équipages, le maréchal de Conflans obtient que soient embarqués les soldats de compagnies de garde-côtes et même les soldats de régiments d'infanterie. Ces recrues sont bien évidemment totalement novices en tant que matelots.
En dehors de Brest, il faut descendre jusqu'à Rochefort pour trouver une force navale d'un certain niveau.
Pour ces raisons, il est décidé que l'escadre du Levant viendrait, de Toulon, renforcer celle du Ponant de façon à assurer la supériorité nécessaire aux plans d'invasion[6].
Le plan d'invasion de la Grande-Bretagne
Pour contrer la stratégie anglaise, le maréchal de Belle-Isle propose une invasion de la Grande-Bretagne. Ce projet est préparé par le maréchal, Berryer, secrétaire à la Marine et le duc de Choiseul.
Cette invasion serait menée par deux armées. L'une rassemblée dans le Morbihan[note 2] et l'autre vers Ostende. Dans une première version, la flotte ferait diversion dans la Manche pendant qu'une escadre d'une demi-douzaine de vaisseaux servirait d'escorte au convoi qui contournerait l'Irlande par l'ouest avant de débarquer ses troupes dans la Clyde. Dans une seconde version, c'est la totalité de la flotte qui serait affectée à l'escorte des troupes d'invasion.
La deuxième partie du plan verrait la flotte contourner l'Écosse par le nord avant de gagner Ostende et d'escorter à son tour la seconde des armées d'invasion qui serait débarquée sur les côtes de l'Essex, pour menacer Londres.
Enfin, une diversion serait menée par des corsaires dunkerquois qui effectueraient un débarquement en Irlande.
Ce plan devait être mis en œuvre à l'été 1759. Ambitieux, il souffre cependant de défauts importants. Par exemple, il ne tient pas compte des réactions possibles des forces navales britanniques. Ni des conditions de navigation dans les périples prévus. Cela tient au fait que le seul participant à l'élaboration, pour la Marine royale, est Berryer et qu'il n'a aucune compétence navale.
La préparation des forces requises pour ce projet est lente et le lancement de l'opération à l'été s'avère vite irréalisable. Mais le projet n'est pas abandonné.
À l'automne, près de 16 000 hommes sont rassemblés dans le Morbihan[note 3],[7]. Il y a quatorze régiments d'infanterie[note 4],[8] et le régiment des dragons de Marbeuf[note 5].
L'artillerie compte 32 canons, dont quatre grosses pièces de 24 livres devant servir comme artillerie de siège. Pour ces sièges, on a aussi prévu un détachement de neuf ingénieurs et quinze mineurs. Chaque régiment reçoit aussi deux pièces d'artillerie[9].
Pour transporter ces troupes, on calcule qu'il faut 82 transports ; 90 navires marchands devaient être affrétés et deux frégates seraient armées en flûtes, ces navires devant venir d'un peu partout, de Saint-Malo à Bayonne[9]. Le 8 novembre, on en compte 61 à Locmariaquer ou dans la rivière d'Auray, onze à Port Louis ; et seize attendus de Rochefort[7].
Ces troupes sont stationnées de Vannes à Josselin, comme le régiment de Penthièvre à Locmariaquer ou celui du Limousin dans la presqu'île de Rhuys. Les dragons, eux, sont cantonnés « aux portes de Vannes »[10].
Situation
Les lieux du combat
Les préparatifs et le rassemblement des troupes prévues pour l'invasion de la Grande-Bretagne se sont fait dans la baie de Quiberon et le golfe du Morbihan. Cet endroit abrité des intempéries, où la mer et la terre se mélangent, est propice à de telles activités. La proximité des port d'Auray au fond de la rivière d'Auray et celui de Vannes au fond de celle de Vannes en sont des atouts supplémentaires.
Au sud de la Bretagne, au nord-est d'une ligne entre les presqu'îles de Quiberon, de Rhuys, du Croisic, les îles d'Houat et d'Hoëdic et la chaussée des Cardinaux et le plateau du Four, se trouve une immense et admirable rade dont Belle-Île est la sentinelle avancée. Elle est protégée par une suite de rochers et d'îlots infranchissables, où il existe seulement trois passages pour les vaisseaux[11]. Située entre l'embouchure du Blavet et celle de la Loire comme nous pouvons le voir sur cette carte britannique[12], elle est au cœur du golfe de Gascogne. Cette région de vastes baies est bien protégée avec des fonds de moins de 30 mètres et souvent voisins de 15, prolongée vers l'intérieur par des estuaires[13].
À l'ouest, la presqu'île de Quiberon est la saillie la plus avancée que forment les côtes françaises vers la mer[14].
Au nord, le golfe du Morbihan, de 20 kilomètres de longueur, parsemé d'îles, peu profond, fermé au sud par la presqu'île de Rhuys, et qui s'ouvre sur la baie de Quiberon par une entrée étroite[15]. Les côtes de la presqu'île de Rhuys sont découpées et généralement basses et sablonneuses, à l'exception des pointes.
À l'est nous trouvons le port de Pénerf sur la rade et à l'embouchure de la rivière du même nom. Il y a ensuite l'embouchure de la Vilaine, sur laquelle sont les deux ports de la Roche-Bernard et de Redon.
Le rivage de la rade du Croisic est bordé de dunes, son port est grand et très bon. Après avoir doublé la pointe du Croisic, haute et rocheuse, on entre en Loire, en passant devant la pointe de Chemoulin. À 10 kilomètres au large de cette ville est l'écueil redouté appelé le Four faisant partie d'un plateau rocheux de 4 kilomètres de longueur.
Si les lieux étaient propices aux préparatifs d'une l'invasion, ils ne l’étaient pas pour une bataille en ligne. Voici ce que nous en dit Hawke le 20 au soir :
- « Il faisait nuit, nous nous trouvions sans pilote parmi des îles et des bas-fonds dont nous n'avions pas la moindre connaissance, et près d'une côte où le vent poussait avec force ; tout cela considéré je fis signal de jeter l'ancre, et nous mouillâmes à quinze brasses d'eau, ayant l'île de Dumet au nord-est, à deux ou trois lieues de nous, les Cardinaux à l'ouest-sud-ouest et les clochers de Croisic au sud-est »[16]
Les conditions météo
En ce mois de novembre, les tempêtes se succèdent sur la façade atlantique. La mer est très forte, le vent souffle en rafales. Les jours sont courts, le 20 novembre, la nuit arrive à 16 h 27[17].
Ces conditions météo sont importantes. En premier lieu parce qu'un vent fort, 40 nœuds, c'est-à-dire près de 75 kilomètres à l'heure, limite la surface de voilure que peuvent porter les navires et augmente les risques d'avaries (bris d'éléments de mâture, voiles déchirées ; ce qui arrive effectivement à plusieurs des navires engagés). La meilleure allure pour le type de voiliers de l'époque est en effet le vent arrière. Plus le voilier cherche à serrer le vent, plus grands sont les risques d'avarie.
En deuxième lieu, la prise au vent offerte par la mâture et par la voilure fait gîter le navire. Ce qui peut interdire d'ouvrir les sabords de la batterie basse du côté sous le vent, sauf à risquer d'embarquer des paquets de mer et chavirer. Et, s'il gîte, la puissance de feu, sur ce bord, du vaisseau est fortement réduite puisque les canons les plus puissants, donc les plus lourds[note 6], sont placés à la batterie la plus basse, pour des raisons de stabilité.
En troisième lieu, les conditions météo interviennent dans la conduite de la bataille. La transmission des ordres s'effectue par le biais de pavillons de couleurs envoyés en tête de mât. Une faible visibilité, la pluie, une mer démontée contribuent à gêner l'observation des signaux faits et peuvent être la cause de mauvaise exécution, voire d'ignorance des ordres donnés par l'amiral.
Ces différentes contraintes handicapent les combattants, les Français plus que les Anglais.
Les forces en présence
Les amiraux
Hubert de Brienne de Conflans
Article détaillé : Hubert de Brienne de Conflans.Âgé de 70 ans, maréchal de France (1758), vice-amiral du Ponant (1756), c'est un marin accompli et un personnage important de la Cour qui commande la flotte française.
Edward Hawke
Article détaillé : Edward Hawke.Âgé de 54 ans, l'amiral Edward Hawke n'a pas eu un avancement particulièrement rapide. Nommé capitaine de vaisseau en 1734, il n'atteint le grade d'officier général qu'en 1747, et encore par la faveur du roi[18] refusant que Hawke soit nommé dans l'escadre jaune[note 7]. En mai 1759[19], il est au commandement de la flotte dite des Home waters, c'est-à-dire en charge de la frontière maritime avec le royaume de France.
Pour son agressivité et le soin mis à l'exécution du blocus[note 8], Hawke est souvent présenté comme un précurseur de Nelson[20].
La flotte française
Organisation
La flotte française est, classiquement, organisée en trois escadres, correspondant à l'avant-garde, le corps de bataille et l'arrière-garde. Chaque escadre arbore un pavillon distinctif sur chacun de ses navires. Il s'agit d'un pavillon bleu et blanc pour l'avant-garde, blanc pour le corps de bataille et bleu pour l'arrière-garde.
Les escadres doivent être, sensiblement, de la même force. Le commandant en chef de « l'Armée navale »[note 9] se place généralement au milieu du corps de bataille, autant pour tenter d'avoir une vue d'ensemble que pour faciliter la transmission de ses ordres. Ceux-ci sont transmis par des pavillons dont la couleur, la forme et l'emplacement donnent les clés de correspondance avec un code secret fourni au préalable et dont dispose chaque capitaine.
Dans les escadres sont comptés les navires de ligne, c'est-à-dire ceux qui forment la ligne de bataille. Ici, il s'agit des vaisseaux d'au moins 64 canons. Les autres navires, plus petits, comme les frégates sont en dehors de la ligne et sont destinés à répéter les signaux ou assister les navires de ligne désemparés.
Dans les ordres de l'amiral de Conflans, il est prévu que les navires en ligne naviguent à une distance d'une demi-encablure (93 m soit 1/20 de mille).
Les navires ayant participé à la bataille des Cardinaux est donnée ci-après. Ils sont, suivant l'usage du temps, répartis en trois escadres, lointaine réminiscence de l'organisation des armées de terre avec un corps de bataille, le plus honorable, suivi d'une aile droite et enfin d'une aile gauche.
- Escadre banche et bleue, avant-garde, sous les ordres de M. de Bauffremont, arborant sa marque sur Le Tonnant.
- Escadre blanche, corps de bataille, sous le commandement de l'amiral de Conflans, sur le Soleil Royal.
- Escadre bleue, arrière-garde, sous le commandement de M. de Saint-André du Vergé, arborant sa marque sur Le Formidable[21].
Nom Escadre Rang Année construction Commandement Canons[note 10] Hommes Commentaires Le Soleil Royal blanche Vaisseau de ligne 1749[note 11] Cap. Paul-Osée Bidé de Chézac 80 950 Sous la marque de Conflans – incendié par son équipage sur ordre de l'amiral L'Orient blanche Vaisseau de ligne 1756 Cap. N. de la Filière 80 750 Marque du chevalier de Guébriant Budes – réfugié à Rochefort Le Formidable bleue Vaisseau de ligne 1751 Cap. St André 80 800 Marque de Saint-André du Vergé – pris Le Tonnant blanche & bleue Vaisseau de ligne 1740 Cap. Saint-Victoret 80 800 Marque du chevalier de Bauffremont – réfugié à Rochefort Le Magnifique bleue Vaisseau de ligne 1748 Bigot de Morogues 74 650 Réfugié à Rochefort L'Intrépide blanche & bleue Vaisseau de ligne 1747 Chastologer 74 650 Réfugié à Rochefort Le Héros bleue Vaisseau de ligne 1735 Vicomte de Sanzay 74 650 incendié par l'ennemi Le Thésée blanche & bleue Vaisseau de ligne 1757 Coëtnempren de Kersaint 74 650 Coulé, l'épave a été localisée en 2009 sur le plateau de l'Artimon[22]. Le Robuste blanche Vaisseau de ligne 1758 Fragnier de Vienne 74 650 Réfugié en Vilaine Le Glorieux blanche Vaisseau de ligne 1756 Villars de la Brosse 74 650 Réfugié en Vilaine Le Dauphin Royal blanche Vaisseau de ligne 1735 Chevalier d'Uturbie Fragosse 70 630 Réfugié à Rochefort Le Northumberland blanche & bleue Vaisseau de ligne 1743 Belingant de Kerbabut 70 630 Réfugié à Rochefort, pris en 1744 par Hubert de Brienne de Conflans Le Juste bleue Vaisseau de ligne 1724 François de Saint-Allouarn 70 630 Coulé à la point de Chemoulin à l'entrée de la Loire[23]. Le Superbe blanche & bleue Vaisseau de ligne 1738 Montalais 70 630 Pris Le Dragon blanche Vaisseau de ligne 1745 Vassor de la Touche 64 450 Réfugié en Vilaine L'Éveillé blanche & bleue Vaisseau de ligne 1752 Prévalais de la Roche 64 450 Réfugié en Vilaine Le Brillant blanche & bleue Vaisseau de ligne 1757 Keremar Boischateau 64 450 Réfugié en Vilaine Le Bizarre bleue Vaisseau de ligne 1751 Prince de Montbazon 64 450 Réfugié à Rochefort Le Solitaire blanche Vaisseau de ligne 1758 Vicomte de Langle 64 450 Réfugié à Rochefort Le Sphinx bleue Vaisseau de ligne 1755 Goyon 64 L'Inflexible bleue Vaisseau de ligne 1755 Tancrède 64 Réfugié en Vilaine, perdu par la suite La Vestale Frégate 1757 36 Réfugié en Vilaine L'Aigrette Frégate 1756 de Longueville 34 Réfugié en Vilaine La Calypso Corvette 1756 16 Réfugié en Vilaine Le Prince Noir Corvette 1759 Réfugié en Vilaine La liste ci-dessus ne donne pas la position des navires dans la ligne de bataille
- Quelques précisions sur le rang.
Les vaisseaux de ligne sont classés par rang, selon leur puissance de feu[24]. Les vaisseaux français de premier rang sont des trois-ponts ; il n'y en a pas aux Cardinaux. Les vaisseaux de deuxième rang sont des navires de 80 canons en deux batteries ; la batterie basse a 15 canons de 36 livres sur chaque bord, et la batterie haute, 16 canons de 18 livres. Le troisième rang regroupe les navires de 74 canons, toujours à deux ponts et qui sont équipés de quatorze 36 livres et quinze 18 livres, et les vaisseaux de 64 canons, armés avec treize 24 livres et quatorze 12 livres. Les navires en-dessous de 64 canons ne sont plus considérés comme étant suffisamment armés, ni suffisamment robustes pour tenir place dans la ligne de bataille. C'est le cas des 50 canons[note 12].
La flotte britannique
Organisation
La flotte de l'amiral Hawke est aussi classiquement répartie en trois escadres. L'escadre bleue, avant-garde, l'escadre rouge, corps de bataille, et escadre blanche, arrière-garde.
Elle est aussi prévue pour combattre en ligne de bataille. Cette ligne doit être formée, sur ordre, dès que Hawke veut engager le combat.
La petite escadre du commodore Duff ne prend pas part au combat proprement dit. Elle ne fait pas partie de la flotte de Hawke, même si celui-ci est en droit de lui donner des ordres. Quand les Français arrivent, les navires de Duff sont à l'ancre, à l'abri de Quiberon, avec mission de surveiller les transports français du golfe du Morbihan.
Les navires sont listés en trois parties. La première concerne les vaisseaux de ligne de Hawke.
- Escadre bleue, avant-garde, sous le commandement de Charles Hardy, vice-amiral de la Bleue[note 13],[25] arborant sa marque sur HMS Union.
- Escadre rouge, centre, sous le commandement de Edward Hawke, amiral de la Bleue, sur le trois-ponts HMS Royal George.
- Escadre blanche, arrière-garde, commandée par A. Greary, contre-amiral de la Bleue, arborant sa marque sur HMS Resolution[26].
La deuxième liste, les autres navires qui accompagnaient les vaisseaux de Hawke. La troisième, les navires qui faisaient le blocus du Morbihan à la Loire.
Nom Escadre Rang Année construction Commandement Canons Hommes Commentaires Royal George rouge 1 1756 Captain Campbell 100 880 portant la marque de Edward Hawke Union bleue 2 Captain J. Evans 90 770 Sous la marque de Sir Charles Hardy Duke bleue 2 1678[note 14] T. Graves 90 750 Namur blanche 2 1755 M. Buckle 90 780 Resolution blanche 3 1758 H. Speke 74 600 Échoué au Four Hero blanche 3 1759 G. Edgecombe 74 600 Warspite bleue 3 1758 Sir John Bentley 74 600 Hercules bleue 3 1759 W. Forterscue 74 600 Torbay rouge 3 1683[note 15] Augustus Keppel 70 520 Magnanime rouge 3 1748[note 16] Lord Viscount Howe 70 520 Mars blanche 3 1759 Commodore J. Young 70 520 Swiftsure bleue 3 1750 Sir Thomas Stanhope 70 520 Dorsetshire rouge 3 1757 P. Denis 70 520 Burford rouge 3 1757 G. Gambier 70 520 Chichester rouge 3 1753 W. S. Willet 70 520 Temple blanche 3 1758 Hon. W. Shirley 70 520 Essex blanche 3 1679 Lucius O'Brien 64 480 Échoué au Four Revenge rouge 3 1673[note 17] J. Storr 64 480 Montague bleue 3 1757 Joseph Rowley 60 400 Kingston bleue 3 1697 Thomas Shirley 60 400 Intrepid bleue 3 1747[note 18] J. Maspleden 60 400 Dunkirk blanche 3 1754 R. Digby 60 420 Defiance blanche 3 1744 P. Raird 60 420 - Autres navires attachés
Nom type Année construction Commandement Canons Hommes Commentaires Minerva frégate capitaine A. Hood 32 220 Venus frégate capitaine T. Harrison 36 240 Vengeance frégate capitaine G. Nightingale 28 200 Coventry frégate 1757 capitaine F. Burstem 28 200 Sapphire frégate capitaine J. Strachan 32 220 - Escadre du commodore Duff.
Nom Rang Année construction Commandement Canons Hommes Commentaires Rochester 4 1749 commodore R. Duff 50 350 Portland 4 1744 capitaine M. Arbuthnot 50 350 Flakland 4 1744 capitaine Fr. S. Drake 50 350 Chatham 4 1758 capitaine J. Lockart 50 350 Préludes
La sortie de Toulon et la bataille de Lagos
Article détaillé : Bataille de Lagos (1759).Afin de s'assurer la supériorité numérique nécessaire à l'accomplissement du plan prévu, la flotte de Toulon doit rejoindre celle de Brest[27],[28],[29],[6]. Elle est servie par des équipages de fortune et qui manquent d'entrainement.
Le 5 août 1759, le chef d'escadre La Clue appareille de Toulon avec douze vaisseaux et trois frégates. Le 17, il franchit le détroit de Gibraltar sans réussir à passer inaperçu des Anglais. Suite à des signaux défectueux pendant la nuit, son escadre ne reste pas groupée : 5 vaisseaux se réfugient dans le port de Cadix et il n'a plus que 7 navires quand il rencontre les 14 vaisseaux de l'amiral Boscawen. Il résiste une journée à l'assaut anglais et ne perd qu'un vaisseau qui doit se rendre. Dans la nuit, deux vaisseaux prennent encore la fuite. Avec 4 unités restantes, il ne lui reste plus aucune chance de résister au combat. Il tente de se réfugier dans la baie d'Almadora, près de Lagos, Portugal. Boscawen n'hésite pas à violer la souveraineté de ce pays pour incendier deux des navires français et en capturer deux autres[27]. L'escadre de Toulon, vaincue, dispersée, n'était plus en mesure d'accomplir la mission qui lui avait été confiée.
Le blocus britannique
Les forces navales britanniques s'efforcent de maintenir un blocus de tous les ports importants des côtes françaises.
Ce blocus est, en général, constitué de deux rideaux. Au plus près des côtes à surveiller, des bâtiments légers surveillent les ports, interceptent les petits bateaux et, à la moindre alerte, préviennent une escadre de force plus importante se tenant plus au large, en réserve, et propre à affronter les forces françaises qui apparaîtraient.
Ainsi, devant Brest, croise l'escadre de l'amiral Hawke, forte d'une vingtaine de vaisseaux de ligne[note 19], c'est-à-dire proportionnée au nombre de vaisseaux français susceptibles de sortir du port.
Devant les ports du sud de la Bretagne, il y a des croisières anglaises de quelques frégates et, dans la baie de Quiberon, une petite escadre (quatre petits vaisseaux de 50 canons et quelques navires de moindre importance) capable de s'opposer à une sortie ou de retarder les navires de transport français jusqu'à l'arrivée de forces plus importantes venant de la Manche ou du golfe de Gascogne.
Pour des raisons sanitaires, il est difficile pour une escadre de l'époque de rester en mer plus de six semaines d'affilée, sauf à voir apparaître épidémies et maladies comme le scorbut. Mais ce conflit voit la mise en place d'un système de ravitaillement à la mer, en produits frais, des escadres de blocus. Cela permet aux Anglais d'obtenir une présence plus constante, réduisant les chances, pour l'escadre ennemie, de sortir à la faveur d'une levée du blocus pour cause de ravitaillement au port.
La sortie de Brest et le trajet vers Quiberon
Le 7 novembre, l'escadre de l'amiral Bompar, arrive à Brest, de retour des Antilles, et annonce ne pas avoir aperçu de croisière anglaise, le blocus anglais est, momentanément, levé. Effectivement, devant le mauvais temps de ce mois de novembre, Hawke est allé relâcher à Torbay.
Aussitôt, Conflans se prépare à l'appareillage[30]. Il récupère en particulier des marins sur les bateaux de Maximin de Bompar pour compléter ses équipages[note 20].
Le 12 novembre, la tempête oblige encore l'amiral Hawke à abriter ses navires à Torbay. Quelques navires légers sont cependant toujours présents devant Brest et doivent l'avertir en cas de sortie des Français. Le 14, la tempête se calme un peu et, le vent soufflant du nord, la flotte française quitte la rade de Brest et met cap au sud. Elle est néanmoins aperçue par la frégate HMS Acteon. De son côté, Hawke, ignorant l'appareillage, quitte Torbay pour regagner sa station au large d'Ouessant.
Le 15 novembre, la flotte française fait cap au sud, dans une zone de vent faible. Elle est aperçue par une autre frégate anglaise. Le 16, un navire ravitailleur anglais, revenant de Quiberon rencontre la flotte de Hawke et lui dit avoir croisé la veille la flotte française, à l'ouest de Belle-Île. Celle-ci progresse lentement vers l'est. Dans l'après-midi, le temps se dégrade et le vent passe au sud-est, rendant difficile de conserver le cap prévu[note 21].
Le lendemain, fuyant la tempête, à la cape, la flotte de l'amiral de Conflans se trouve à quelque 180 milles nautiques à l'ouest de Belle-ïle. Hawke est soumis à la même tempête mais la compétence de ses marins lui permet de ne pas être aussi déporté vers l'ouest que son adversaire. Le 18, la tempête a un peu faibli mais les vents sont toujours défavorables à une progression vers l'est.
Le 19 novembre, le vent est plus faible mais souffle toujours du sud-est. Hawke a refait une partie de son retard mais est bien plus au nord que Conflans. Vers 11 heures du soir, le vent vire à l'ouest devenant favorable. La flotte française peut alors remonter au nord-est en direction de Belle-Île et Quiberon.
La bataille
Le 20 novembre
La flotte française double Belle-Île. Elle voit la petite escadre du commodore Duff qui cherche à s'échapper du piège que pourrait devenir pour lui la baie de Quiberon[31], se divisant en deux groupes. L'avant-garde française se dirige vers le groupe du nord, le centre vers celui du sud, l'arrière-garde restant au vent. De la sorte, la flotte de l'amiral de Conflans a perdu sa cohésion quand des voiles suspectes sont repérées à l'ouest[32].
Pour les Anglais, c'est la frégate HMS Maidstone, placée, avec HMS Coventry, en éclairage sur l'avant de la flotte qui signale[note 22], à 8 heures 30, l'aperçu de l'ennemi[33]. Le signal est répété par HMS Magnanime et Hawke est alerté. Il donne l'ordre à ses vaisseaux de se ranger en ligne de front.
À 9 heures 45, il signale aux sept premiers navires de se ranger en ligne de file et d'engager dès que possible l'arrière-garde ennemie[note 23]. Le vent souffle alors à près de 40 nœuds[34].
C'est vers 10 heures que le maréchal de Conflans réalise que les voiles aperçues à l'ouest sont celles de la flotte anglaise. Il signale alors à ses navires de se ranger en ligne de file derrière lui et de le suivre dans la baie de Quiberon[note 24].
Vers 14 heures, Le navire amiral français a dépassé les récifs des Cardinaux. Trente minutes plus tard, les premiers navires anglais échangent des bordées avec les derniers de la ligne française. À ce moment, l'escadre bleue française n'a toujours pas réussi à se mettre en ligne de bataille.
Hawke fait envoyer un pavillon rouge en tête du grand mât. Ce signal a pour signification : « Chaque navire doit faire de son mieux pour engager au plus vite l'ennemi à courte portée ». Avec un tel ordre, il n'est plus question de manœuvres savantes pour les différentes escadres.
Les navires britanniques commencent à remonter la formation française pour engager le combat avec les navires de tête. Ils échangent des bordées avec chaque navire qu'ils dépassent, ceux-ci se trouvant par moment engagés des deux bords[note 25]
Vers 15 heures 15, le vent tourne et passe au ouest-nord-ouest. Cela contrarie la marche des navires remontant, sous la tempête, dans la baie ; ils sont obligés de changer de route et cela ajoute à la confusion des deux flottes.
Vers 16 heures, Le Formidable, amiral de l'escadre bleue, qui a volontairement ralenti sa marche pour soutenir ses navires et qui a dû combattre successivement la plupart des navires anglais, désemparé, baisse pavillon.
Deux vaisseaux, Le Thésée et Le Superbe, ont coulé. Probablement pour la même raison : la mer est rentrée par les sabords ouverts de la batterie basse. Selon les auteurs, l'origine de ce fait est à chercher dans un virement de bord précipité, la précision du tir anglais, la fermeture tardive des sabords après un tir par un équipage peu entraîné, voire l'orgueil du capitaine refusant de voir le danger présenté par les sabords restant ouverts...
Le Héros est démâté et baisse pavillon. Mais comme aucun Anglais ne vient en prendre possession, il re-hisse ses couleurs et cherche à s'éloigner.
En tête, Conflans a viré de bord, apparemment pour enfin porter secours à son arrière-garde. Il est suivi par quelques vaisseaux, mais la manœuvre est confuse. Il combat plusieurs navires anglais dont HMS Royal George.
Vers 17 heures, la nuit est tombée et le combat se calme. Hawke fait envoyer le signal de mouiller[note 26]. Mais tous les vaisseaux, quelle que soit leur nationalité, font un peu ce qu'ils peuvent pour éviter un naufrage. HMS Resolution va ainsi se fracasser sur le plateau du Four.
Onze navires français sont au fond de la baie, vers l'embouchure de la Vilaine. Sept autres ont choisi, de leur propre initiative, de gagner la haute mer et de faire voile vers Rochefort.
Les jours suivants
Le lendemain matin, le temps aussi mauvais que la veille, sinon pire[35], la situation est la suivante.
Sept vaisseaux (le Glorieux, le Robuste, l’Inflexible, le Dragon, l’Eveillé, le Brillant et le Sphinx), deux frégates (la Vestale et l’Aigrette) et deux corvettes (la Calypso et le Prince Noir) français sont près de l'embouchure de la Vilaine, au pied du corps de la Pointe de Pen Lan (Billiers, Morbihan) qui est armé de canons supplémentaires pour résister à la flotte anglaise et protéger les réfugiés.
Ils réussissent à y entrer, après s'être allégés au maximum, passant par dessus bord canons, ravitaillement et même d'une partie de leur gréement, et grâce à l'aide de pilotes locaux[note 27],[36].
Le Juste, qui a réparé provisoirement son gouvernail, colmaté ses voies d'eau et établi une voilure de fortune, tente de gagner la Loire, et fait naufrage sur un haut-fond entraînant dans la mort la majeure partie de son équipage.
Le Soleil Royal, qui a passé la nuit devant la Turballe, reçoit l'ordre de s'échouer devant Le Croisic. Le Héros, qui a réussi à gréer une voile vient s'échouer à son tour à proximité. Les conditions météo interdisent aux Anglais d'approcher. Hawke a donné l'ordre à HMS Essex de prendre possession du Héros. Mais le navire britannique se perd sur le même Plateau du Four qui a déjà causé la perte du HMS Resolution.
Jeudi 22, le temps s'améliore un peu. Craignant une attaque anglaise, Conflans donne l'ordre d'incendier Le Soleil Royal. Les Anglais, en revanche, réussissent à incendier Le Héros.
Hawke fait préparer des chaloupes comme brûlots pour attaquer les navires réfugiés en Vilaine, mais le temps et la mer ne permettent pas de les lancer. L'idée est ensuite abandonnée, en particulier parce que les navires sont remontés plus haut dans la rivière.
Les semaines suivantes, les flottes procèdent à des échanges de prisonniers[note 28], accompagnés des discussions, parfois acerbes, sur les prises et les dépouilles revendiquées par le vainqueur. Le Croisic est bombardé le 6 décembre[note 29], sur fond de dispute sur le sort des canons du Héros. L'affaire est même soumise à Versailles qui tranche en affirmant qu'un navire ayant baissé pavillon mais non capturé par l'ennemi ne peut être compté au nombre des prises.
Les suites
- Le Blocus de la Vilaine
- Le 20 novembre au soir, onze bateaux se sont réfugiés dans la baie de Vilaine, presque indemnes, sous les fenêtres du corps de garde de la Pointe de Pen Lan (Billiers, Morbihan). Le vent les pousse à la côte et la nuit tombe. Lorsque le soleil se lève le lendemain, le Robuste, le Dragon, l’Inflexible, le Brillant, le Sphinx, la Vestale, l’Aigrette, la Calypso et le Prince Noir sont ancrés devant l’entrée de la rivière où, lors des basses eaux, la profondeur n’est que de trois brasses. Le passage est donc impraticable pour ces vaisseaux de fort tonnage. D’ailleurs, le Glorieux et l’Eveillé, réfugiés au même endroit, mais arrivés de nuit, se sont enlisés dans les vases de l’embouchure. Autant dire que leur sort est jeté : il ne leur reste plus qu’à attendre que les navires anglais viennent les bombarder et s’en sera fait de ce contingent de l’escadre du maréchal de Conflans. Pourtant, les voiles ennemies ne se profilent pas à l’horizon, et pour cause. L’amiral Hawke, réfugié près de l’Île Dumet en raison du mauvais temps, est en train de préparer des brûlots qu’il destine aux bateaux français. Pendant quelques heures, c’est le statut quo.
- Mais, cette fois, la chance est du côté de la France : marée haute, vives eaux, courants, vent porteur et pleine lune sont au rendez-vous . L’entrée dans la Vilaine est enfin possible. Avec l’aide de pilotes locaux, tous les bateaux se réfugient au port de Tréhiguier, hormis le Glorieux et l’Eveillé qui, après s’être allégés de leur artillerie, doivent attendre de se désenvaser. Deux jours plus tard, alors que les Anglais ne se sont toujours pas manifestés, ils rejoignent les neuf bateaux français qui se sont réfugiés dans la rivière.
- Cependant, ancrés à Tréhiguier, ils sont toujours en danger, notamment en cas d’utilisation de brûlots incendiaires . Il faut donc, dans un premier temps, empêcher les navires britanniques d’approcher de l’entrée de Vilaine. Le duc d’Aiguillon qui, avec ses troupes, attendait dans le golfe du Morbihan l’escadre du maréchal de Conflans, prend les choses en mains. Il envoie des hommes et des batteries de gros canons dans les corps de garde de la côte, à Penlan et Pénestin, pour verrouiller l’embouchure de la rivière. Dans un second temps, le commandant du Glorieux, Villars de la Brosse, qui a été nommé à la tête de la flotte par Conflans parce qu’il est « le plus ancien capitaine (…) dont les talents et mérites sont connus », prend la décision de remonter la Vilaine jusqu’au hameau de Vieille Roche, où il est possible de mouiller face à une caserne de douanes. Sur la rive opposée, au sud, une batterie est installée, afin de protéger la position et de surveiller toute arrivée suspecte. Un hôpital, construit sur la rive nord, permet de soigner les quelques blessés et les malades. L’état major est logé dans les bâtiments de l’abbaye de Prières, toute proche, d’où il voit probablement la flotte anglaise mettant en place un blocus destiné à l’arraisonnement, puis la prise, de tout bateau qui tenterait de s’échapper. Le chat et les souris en quelque sorte…
- Alors que le maréchal de Conflans se rend à Versailles pour entendre le mécontentement du roi et de ses ministres, la situation des bateaux de la Vilaine est jugée honteuse pour la marine française qui, en plein conflit avec l’Angleterre, ne peut guère se passer de sept puissants vaisseaux de guerre. Il convient donc de les faire sortir de leur abri dans les meilleurs délais. Dans ce but, deux jeunes marins prometteurs – le chevalier de Ternay et le comte d’Hector – sont dépêchés sur les lieux. Leur mission est de délivrer les bateaux français du blocus britannique, coûte que coûte. Malgré la perte de l’Inflexible, échoué sur la côte lors d’un fort coup de vent qui rompt ses amarres, ils vont s’y employer. Toutefois, puisque la flotte est entrée dans la rivière par marée haute, flots montants, vives eaux et vents porteurs, il faut absolument que tous ces éléments soient à nouveau réunis : marée haute avec flots descendants, fort coefficient, vent poussant vers la sortie sont nécessaires pour que la manœuvre réussisse. Autant dire que la Vilaine, d’abord considérée comme un refuge, est devenue un piège quasi infranchissable. Pourtant, ces conditions se trouvent réunies à plusieurs reprises sans que les bateaux ne réussissent leur sortie, les Britanniques demeurant vigilants. Enfin, le 6 janvier 1761, soit plus d’un an après la défaite des Cardinaux, le Dragon et le Brillant gagnent la pleine mer et le port de Brest sans avoir à livrer bataille. Ils sont suivis le lendemain de deux frégates et une corvette dont seule la Calypso s’échappe ; la Vestale est prise et l’Aigrette combat victorieusement un navire anglais, le Sea Horse. Toutes les conditions nécessaires à la sortie étaient réunies et s’y ajoutait un temps particulièrement brumeux… Les autres bateaux prennent le même chemin lors de plusieurs sorties et ce n’est que le 25 avril 1762 que le mouillage de Vieille Roche est définitivement abandonné. Seule l’épave de l’Inflexible demeure pour rappeler l’échec de l’« Expédition Particulière » qui avait ruiné la marine française.
- Cet épisode malheureux de l’histoire de France à profondément marqué les habitants de la région[réf. nécessaire]. Ainsi, on retrouve de nombreux graffiti montrant des vaisseaux à plusieurs rangées de sabords dans la chapelle de Bavalan à Ambon.
- Sanctions ?
-
- Le cas de Conflans.
- L'amiral, dans son premier rapport, estime avoir fait son devoir. Mais il change vite d'avis et commence à accuser : Versailles d'abord, pour lui avoir confié une mission impossible, puis les commandants de ses navires, incompétents voire coupables de trahison.
- Cependant, il ne subit aucune condamnation : pas de conseil de guerre, pas même une enquête. Le maréchal de Conflans, vice-amiral du Ponant, mis en cause, Versailles ne pourrait éviter d'être mis en cause. C'est probablement la raison de cette abstention.
- L'amiral est déclaré personna non grata à la Cour et doit se retirer sur ses terres.
- Cependant, sarcasmes et libelles populaires s'acharnent sur lui et ses marins[37].
- Le cas Bauffremont.
- Le vice amiral, commandant l'escadre blanche et bleue a choisi de sortir de la baie, de gagner la pleine mer puis Rochefort.
- Sans ordre, comme s'il avait considéré que la bataille était déjà perdue. Il était pourtant possible de passer la nuit dans les parages pour reprendre le combat le lendemain.
- M. de Conflans l'accuse d'avoir désobéi aux ordres. À cela, Bauffremont a beau jeu de répondre que, la nuit étant tombée, il n'aurait pas pu voir ces ordres ; que son pilote conseillait de regagner la mer libre ; que le premier devoir d'un capitaine était de conserver son navire pour de futurs combats.
- Son argumentation est admissible, d'autant que les autres navires qui ont quitté les lieux du combat donnent les mêmes arguments.
- En revanche, son manque de combativité, comme sa déficience dans la direction de son escadre lui valent réprobation. Pendant quelques années, il n'obtient pas la promotion qu'il réclame.
- Célébrations
- Du côté anglais, Hawke et ses marins sont fêtés comme des sauveurs. Si l'année 1759 avait commencé sous de sombres auspices, elle se termine sur une série de victoires, amenant même à la surnommer « Annus Mirabilis ».
- Une chanson, composée pour The Harlequin's Invasion, pièce de théâtre non sans rapport avec l'actualité[note 30], et nommée Heart of Oaks, devient un hymne à la victoire [note 31]
- Récompenses
- Pour sa victoire, Hawke est reçu par le roi et obtient une pension de £2 000, pension transférable à ses deux héritiers suivants. Mais, après sa victoire de 1747, engagement moindre en importance et en conséquences, l'amiral Anson avait, lui, été anobli. Pour cette victoire décisive, Hawke ne l'est pourtant pas[38].
Conséquences
Sur le conflit
Après la bataille des Cardinaux, la marine royale n'est plus en état de disputer la maîtrise des mers à la Royal Navy. Il ne lui reste plus que 47 vaisseaux à opposer aux 135 britanniques, mais surtout elle ne dispose plus des ressources financières nécessaires pour les armer.
Cela permet aux Britanniques de porter leurs efforts de guerre sur le sol européen.
Outre-mer, ils peuvent conquérir, une à une, les colonies convoitées sans risque de voir celles-ci suffisamment renforcées pour pouvoir résister[39].
Sur la marine royale
Les premières conséquences sont une réduction importante des budgets alloués à la marine. En 1760, sur les 50 millions de livres demandés, on lui en accorde 30 et 23,7 seulement sont versés dont la moitié pour solder des dettes antérieures.
En 1760, aucune escadre n'est armée. Seules, des divisions de quelques navires effectuent des missions ponctuelles.
Cette défaite a cependant, à terme, des effets bénéfiques pour la marine. En 1761, le duc de Choiseul reprend le portefeuille de la marine et s'attache à la reconstruire. Cette défaite majeure stimule aussi la réflexion théorique sur la conduite des opérations et, en particulier, sur les moyens propres à assurer un commandement efficace.
L'analyse de la défaite conduit à reconnaître que Conflans n'a pas été obéi de ses capitaines, volontairement ou par inaptitude ; qu'il y a nécessité de codifier les évolutions afin d'avoir des ordres stricts favorisant la victoire ; que tout repose sur un système efficace de signalisation[40].
Parmi ceux qui alimentent cette réflexion on trouve plusieurs combattants de la bataille du 20 novembre 1759 : Sébastien-François Bigot de Morogues, commandant Le Magnifique; le vicomte de Grenier, garde-marine sur Le Dragon; et le chevalier du Pavillon, enseigne sur le vaisseau L'Orient. Le premier publie dès 1763 un ouvrage qui devient vite célèbre[note 32], la Tactique navale ou Traité des Évolutions et des Signaux[41]. Le troisième imagine un système remarquable pour l'époque et qui est mis en œuvre, entre autres, à la bataille d'Ouessant (1778)[42].
Ces réformes permettent à la marine royale de jouer un rôle de premier plan dans le conflit suivant, celui qui mène les colonies britanniques d'Amérique du nord à gagner leur indépendance.
Article connexe : Histoire de la marine française.« Le 20 novembre 1759 eût lieu le combat entre la flotte française, composée de 21 vaisseaux de ligne et 5 frégates, et la flotte anglaise, composée de 45 vaisseaux de ligne. La première était commandée par le maréchal de Conflans, vice-amiral de France, la seconde par l'amiral Howe [...] un de nos vaisseaux le Formidable a été pris par les Anglais ; deux autres ont été brûlés, le Héros par les Anglais, et le Soleil royal par ordre de M. de Conflans ; et cela après qu'ils ont été échoués sur la côte du Croizic. Deux autres ont coulé à fond, grâce à la quantité d'eau qui est entrée par les sabords de la batterie basse, et desquels il ne s'est sauvé personne. Un autre vaisseau est allé se perdre dans la rivière de Loire, après avoir été criblé de coups de canon, et duquel il ne s'est sauvé qu'environ 150 hommes". D'autres vaisseaux se sont réfugié dans la Vilaine : le Glorieux ; le Robuste ; le Brillant ; l'Eveillé ; le Sphinx ; le Dragon ; le Bizarre ; l'Inflexible, ainsi que les frégates la Vestale ; l'Aigrette ; le Calypso ; le Prince Noir »[43].
Vestiges
Aujourd'hui un canon du Soleil Royal est visible au Croisic, un second venant de l'Inflexible, est visible à La Roche-Bernard (face à la maison du canon), un troisième dans cette même cité et visible sur le site du rocher, provient du vaisseau le Juste.
Quant aux rochers des Cardinaux, ils sont aujourd'hui flanqués d'un phare du même nom qui remplace celui Hoëdic. Une tourelle éponyme est implantée sur les lieux du naufrage du Soleil Royal.
D'autres canons du Juste sont visibles à Paimboeuf, La Bernerie, Préfailles, Pornic et à la Pointe St-Gildas[note 33].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Planned French Invasion of Britain (1759) » (voir la liste des auteurs)
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Robert Duff (governor) » (voir la liste des auteurs)
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Annus Mirabilis of 1759 » (voir la liste des auteurs)
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Battle of Quiberon Bay » (voir la liste des auteurs)
Notes
- Il s'agit du corps des sous-officiers de la marine.
- Région jugée plus propice au ravitaillement d'une armée en campagne que la région de Brest qui aurait semblée plus judicieuse. Et plus sûre sur le plan sanitaire, la région brestoise ayant été victime d'épidémies l'année précédente.
- Officiellement, ce sont 18 700 hommes, mais le 1er novembre, on ne décompte que 16 305 hommes sous les armes.
- Ce sont les régiments de Bourbon, Penthièvre, Royal-Marine, Eu, Limousin, Nice, Bricqueville, Bourbonnais, Brie Guyenne, Quercy, Royal Corse, Berry et Lorraine; ainsi que cinq régiments étrangers, de recrutement irlandais : Bulkeley, Berwick, Clare, Dillon et Rothe.
- Les dragons, quatre escadrons, partaient sans leurs chevaux. Ils devaient s'en procurer une fois arrivés en Écosse.
- canon de 36 livres, calibre habituel de la batterie basse d'un vaisseau de 74 canons ou plus, pèse ainsi 7200 livres (livres de Paris, ce qui complique la comparaison avec les autres marines, la livre de référence ayant, très généralement, un poids différent, se doit-on de préciser en passant) soit 3,5 tonnes (cf. M. Acerra & J. Meyer, La Grande Époque de la marine à voile, 1987, Ouest-France, (ISBN 2-7373-0038-X), page 24). Un vaisseau de 74 canons aligne 14 de ces canons de chaque bord (J. Boudriot, op. cit., page 98). Le poids d'un canon de marine de l'époque correspond environ à 220 fois le poids du boulet qu'il envoie. Un
- C'est-à-dire ce qui correspond à ce que l'on appellerait de nos jours le « cadre de réserve ».
- Par exemple, pour le système de ravitaillement à la mer en produits frais de la flotte, pour éviter de trop fréquents retours au port et le maintien de l'état sanitaire des équipages.
- Appellation courante de l'époque.
- Le nombre de canons, donné dans ces tableaux, est un nombre théorique. Il ne correspond pas, en général, au nombre de pièces d'artillerie réellement portées par le navire, mais est une caractéristique de la classe dont il fait partie. On parle ainsi d'un « 74 » ou d'un « 50 ».
- Les dates de mise en service sont tirées du "Répertoire des navires de guerre français" de Jacques Vichot, 1967, édité par l'AAMM.
- océan Indien. Mais, en cas d'urgence, on n'hésite pas à les inclure dans une ligne de bataille. C'est le cas, par exemple, dans l'
- Royal Navy sont, à cette époque, classés selon trois escadres fictives. On trouve l'escadre Bleue, puis la Blanche et enfin la Rouge. Un officier général commence comme contre-amiral de la Bleue ; il passe plus tard dans la « Blanche » puis dans la « Rouge ». Sa carrière continue, si tout va bien pour lui, avec les trois échelons du grade de vice-amiral, pour arriver aux trois échelons du grade d'amiral. Nelson a ainsi terminé, prématurément, sa carrière comme vice-amiral de la Blanche. Il existe aussi une « escadre jaune » qui ne sert qu'à désigner ceux qui sont mis à la retraite ; être nommé « dans l'escadre jaune » c'est être nommé dans le cadre de réserve. Les officiers généraux de la
- ex-HMS Vanguard, construit en 1678. Coulé en 1704, relevé et remis en service en 1710 ; renommé HMS Duke en 1739.
- ex-HMS Neptune, lancé en 1683 comme 90 canons ; reconstruit en 1703, et transformé en 74 en 1747. renommé HMS Torbay en 1750.
- ex-Le Magnanime, français capturé en 1748.
- Ex-HMS Swiftsure, reconstruit en 1696 et 1708 ; renommé HMS Revenge en 1710.
- Ex-L'Intrépide, français capturé en 1747.
- En réalité, c'est un trentaine de vaisseaux dont dispose l'amiral anglais, ce qui lui en assure constamment une vingtaine à la mer.
- système de la presse, comme pratiquée par les Britanniques, mais le versement d'une prime qui permet cette récupération de marins et surtout, de quartier-maîtres, expérimentés par rapport aux novices qui composent la majorité de ses équipages. Il a 7 090 marins et 1 411 soldats de marine, mais aussi de 2 735 membres de compagnies de garde-côtes et 1 715 hommes du régiment d'infanterie de Saintonge et du régiment des grenadiers royaux d'Ailly (La Condamine, page 51). De son côté, sur L'Orient, le chevalier de Guébriant estime que sur les 750 hommes de l'équipage, pas plus de 20 ou 30 sont des marins confirmés (cité par Jenkins, page 158). Ce n'est pas le
- Les navires de l'époque, à voilure carrée, peuvent difficilement remonter au vent. Les allures les meilleures vont du largue au vent arrière. Voir J. Harland & M. Myers, Seamanship in the age of sail, 1984, Conway Maritime Press Ltd, chapitre 4, pages 49-68.
- fasseyer les voiles de perroquets, action anormale qui peut être vue de loin, plus facilement qu'un pavillon dans la tempête. Le signal convenu est de laisser
- L'ordre est transmis au moyen d'un pavillon blanc à croix rouge envoyée en tête du grand-mât. Ce pavillon s'adresse alors aux navires d'avant-garde sans référence à l'ordre de marche. Il s'adresse aux cinq ou sept premiers navires. Pour sept, le code des signaux est d'accompagner l'envoi du pavillon par trois coups de canons. Incidemment, l'exécution correcte d'un tel ordre pendant une tempête est une manifestation de la compétence des marins anglais.
- Transmettre des changements d'ordres n'est pas chose simple à l'époque. Pour ce faire, le maréchal doit faire envoyer les pavillons signifiant « abandonner la chasse » ; quand il estime que cela a été vu et compris, envoi des pavillons signifiant « resserrer la formation », puis « formation en ligne de file », puis « être attentifs aux signaux de combat », enfin « se préparer au combat ». Chaque vaisseau doit, en réponse, envoyer le pavillon signifiant qu'il a aperçu le signal de l'amiral. Et la ligne française s'étale sur près de huit milles nautiques (quinze kilomètres environ).
- En général, l'effectif ne permet pas de servir en même temps les canons des deux bords d'un vaisseau. L'équipage d'un canon sert alternativement d'un côté ou de l'autre.
- Le signal consiste en deux coups de canons, ce qui n'est pas le plus compréhensible au cours d'une bataille.
- Ils bénéficient de marées importantes pour ce faire (nouvelle lune le 19 novembre), portant la profondeur de l'estuaire à près de cinq mètres alors que les navires en calent environ sept.
- Jean-François de Lapérouse. Parmi ceux-ci, un garde-marine blessé sur Le Formidable. Il s'agit de
- galiote. Mais sans gros dégâts, par trois frégates et une
- p. 173). L'argument en est le suivant : Harlequin, un Français, veut envahir le royaume du Parnasse ; après diverses péripéties, il est vaincu et expulsé (cf. Marcus,
- bataille de Trafalgar (cf. Le Moing, p. 103, ou Marcus, p. 173-174). Pour chercher une équivalence dans les hymnes militaires célèbres, on peut penser au "ça ira !", John Brown's Body, voire le "Chant des partisans"; cet air a été joué sur le HMS Victory, lors du branle-bas à l'ouverture de la
- Son livre paraît en 1763 et est déjà traduit en anglais en 1767.
- 26 canons en tout ont été remontés de cette épave.
Références
- Jenkins, page 148.
- T.J.A. Le Goff, « Problèmes de recrutement de la marine française pendant la guerre de Sept Ans », in Revue historique, n° 574, 1990, page 231.
- Bordeaux et la marine de guerre : XVIIe-XXe siècles par Silvia Marzagalli aperçu disponible sur Google Livres
- Le Goff, op. cit., page 223.
- Le Goff, op. cit., page 230.
- Brest est une affirmation que l'on rencontre dans la plupart des sources. Cependant, d'autres auteurs estiment que l'escadre de La Clue ne devait pas gagner Brest, mais gagner les Antilles pour y faire diversion (par exemple : Rodger, page 274, ou Le Moing, page 21, ou encore Costet, dans un article très précis paru dans la Revue maritime de novembre 1929, pages 635 à 643). D'autres enfin, évitent de lier les deux événements autrement que par la chronologie (par exemple : Jenkins, 155-156). . La réunion des deux flottes à
- La Condamine, page 72.
- La Condamine, page 45.
- La Condamine, page 46.
- La Condamine, page 73.
- L'escadre cuirassée dans la baie de Quiberon, par Amédée de Francheville Revue de Bretagne et de Vendée (1867) sur Google Livres
- The Universal magazine, Volume 25 sur Google Livres
- Géomorphologie - Morbihan, IFREMER Environnement
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- Études sur le littoral de la France, par Édouard Charton Magasin pittoresque, volume 13 sur Google Livres
- (en) The Gentleman's magazine, Volume 29 et (fr) Histoire_maritime_de_France T IV sur Google Livres
- Le Moing, avant-propos, page VII
- A. T. Mahan, Types of naval officers, 1902, Londres, Sampson Low, Marston & Cie Ltd, chapitre 2, page 85.
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- Le Moing, avant-propos, page XI.
- Le Moing, pages 127-128.
- France : une épave de 1759 localisée, article du Figaro le 18/06/2009
- Musée de la Marine - Archéologie subaquatique
- XVIIe et XVIIIe siècles, PUPS, pages 91 et suivantes. Les données de ce paragraphe sont issus de l'article de Jean Boudriot, « Artillerie et vaisseaux royaux », in Les Marines de guerre européennes aux
- G. Fremont-Barnes, The Royal Navy 1793-1815, 2007, Osprey, page 28.
- - Google Livres Robert Beatson, Naval and military memoirs of Great Britain, from 1727 to 1783, Volume 3, pages 244-245.
- Dupont & Taillemite, page 92.
- Dull, page 205.
- Palmer, page 114.
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- Palmer, page 118.
- Corbett, II, page 60.
- Jack Sweetman, The great admirals: command at sea, 1587-1945, page 161.
- Sweetman, op. cit., page 163.
- Le Moing page 73.
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- Le Moing, pages 98-99.
- Marcus, page 177.
- Marcus, page 178.
- Depeyre, page 110.
- Depeyre, page106.
- Depeyre, page 128.
- Marzan). Société archéologique du Morbihan, 1857, page 37, deux pages.disponible sur Gallica Bataille navale de Conflans, extrait d'un mémoire de M. l'abbé Piéderrière (1857) [d'après un manuscrit trouvé dans la sacristie de
Voir aussi
Bibliographie
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article
- Pour en savoir plus
- l'ouvrage le plus récent et le plus complet est celui de Guy Le Moing.
- Pour avoir une version britannique, l'ouvrage le plus complet est celui de Geoffrey Marcus, bien que plus ancien.
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- P de La Condamine, Le combat des cardinaux, Réédition Alizés - L'Esprit large, 2004, (ISBN 2911835034).
- Pierre Raffin-Caboisse, La bataille des cardinaux 1759, cinquante vaisseaux de ligne dans la baie de Quiberon, 2008, Cheminements, (ISBN 9782844787033) 24 aquarelles détaillant les péripéties de la bataille.
- (en) Geoffrey J. Marcus, Quiberon Bay: The campaign in home waters, 1759, 1960, Hollis & Carter
- Guy Le Moing, Les 600 plus grandes batailles navales de l'Histoire, Marines Editions, 2011.
- Sur le conflit et ses aspects navals
- (en) Julian S. Corbett, England in the Seven Year's War, vol. 2, 1907, chapitre 1, pages 1-70, Full text of "England in the seven years' war;"
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Multimédia
Il existe un DVD racontant cette bataille.
- DVD La Bataille des Cardinaux, 2008, ACPPE Maison de Patrimoine
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