- Catacombes
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Les catacombes sont des excavations souterraines où les anciens plaçaient dans des tombes les corps qu'ils ne brûlaient pas. La plupart de ces catacombes n'étaient à l'origine que d'anciennes carrières abandonnées. Le mot catacombes vient du latin ecclésiastique catacumbæ, par métathèse et par attraction de -cumbere (reposer), de l’expression cata tumbas (parmi les tombes), du grec κατα (en bas) et τυμβος (tombe) (1).
Les plus fameuses sont celles de Rome, principalement celles de Saint-Sébastien, et celle de Saint-Calixte ; celles de Naples, qui, d'abord employées à la sépulture des païens, furent au IVe siècle uniquement réservées aux chrétiens (on y a construit un grand nombre d'églises et de chapelles); celles de Syracuse, les célèbres latomies de Denys le Tyran ; celles de Catane, d'Agrigente et de Païenne. Souvent les catacombes servirent de refuge aux chrétiens des premiers siècles : dans les temps de persécution, ils s'y réunissaient en secret pour prier ainsi que célébrer l'Eucharistie.
Sommaire
Catacombes de Rome
Les catacombes de Rome furent les lieux de sépultures souterraines dans lesquelles les chrétiens de Rome, notamment, enterraient leurs morts lors des premiers siècles après Jésus-Christ.
Le nom original de ces lieux était « cœmeteria » (dortoirs). Le terme « catacombe » pourrait venir d'une expression hybride gréco-latine, mais ce n'est qu'à partir de Xe siècle que l'expression devint un nom générique pour ce genre de cimetière chrétien souterrain.
Les catacombes les plus importantes étaient chrétiennes, mais il en existait aussi pour les juifs et les païens.
Catacombes de Paris
Article détaillé : Catacombes de Paris.Par extension, c'est aussi le nom que l'on a donné à la partie des Carrières souterraines de Paris dans laquelle ont été entreposés les ossements de millions de personnes lorsque l'on a décidé de vider les cimetières parisiens à partir de 1786, ainsi que les restes que renfermaient les églises, et on en a formé d'immenses ossuaires. Les catacombes de Paris sont une partie des anciennes carrières s'étendant sous une grande partie de la ville de Paris. L'appellation de catacombes, dans le cas de la ville de Paris, est abusive. Il s'agit en réalité d'un ossuaire, les os ayant été déplacés depuis des cimetières.
Les carrières de Paris se composent aujourd'hui, d'un réseau de galeries d'inspections dont l'accès est strictement interdit depuis 1955, et de l'ossuaire municipal situé 1 avenue du colonel Rol-Tanguy, où sont entreposés les restes de 6 millions de Parisiens.
Comme cadre de fictions littéraires et cinématographique
Au cinéma plusieurs films furent tournés dans les « catacombes » : Cartouche (avec Jean-Paul Belmondo), mais surtout Les Gaspards avec entre autres les acteurs Michel Serrault, Philippe Noiret, Michel Galabru, Chantal Goya.
C'est aussi en grande partie dans ce cadre que se déroule L'Affaire du collier de Blake et Mortimer, qui parle de la conjuration de la cagoule (1934).
C'est aussi le titre d'un manga créé par des auteurs français dont le cadre sont les catacombes de Paris
Visiter les catacombes de Paris
- Les catacombes peuvent être visitées pendant la journée. Une partie est ouverte au public, et bien entretenue. Le parcours se fait pendant un temps au milieu des ossements dont certains sont disposés en motifs de cœur ou de croix. De plus, on trouvera tout au long du chemin des poèmes et autres épitaphes traitant de la mort.
- Sous l'hôpital Cochin, la Carrières des Capucins est transformée en écomusée. Elle présente une concentration de consolidations de diverses époques ainsi que de curiosités comme il n'en existe nulle part ailleurs dans les anciennes carrières. Le musée n'est malheureusement visitable que pour des groupes, sur rendez-vous auprès de l'association (SEADACC) à laquelle la mairie de Paris a confié la gestion du site.
- De nombreuses personnes visitent également le reste du réseau de carrières souterraines. Ceci reste néanmoins une infraction qu'un officier de police peut sanctionner d'une amende. On appelle ces explorateurs des sous sols parisiens les « cataphiles », et nombre de néologismes sont formés sur cette base (cataguide, etc.). Il est bien entendu très dangereux de s'aventurer dans ce dédale de galeries sans être accompagné par quelqu'un connaissant les lieux : le réseau s'étendant sur environ 250 km, il est facile de se perdre.
Catacombes de Lyon
Il existe aussi des catacombes à Lyon mais elles sont fermées au public du fait des risques élevés d'éboulement. Comme à Paris, ces « catacombes » n'en portent que le nom, n'étant ni des ossuaires ni des cryptes.
Elles s'étendent sous Fourvière, et aussi sous la Croix-Rousse et dans le vieux Lyon. De rares privilégiés ont réussi à les voir. La localisation des différentes entrées des catacombes lyonnaises n'est pas divulguée du fait que ces catacombes ne sont pas ouvertes au public. À la Croix-Rousse, les entrées des catacombes se situent principalement dans des caves profondes ; celles qui ont été découvertes, ont été condamnées. À Fourvière, les entrées connues sont toutes condamnées (même s'il est probable que certaines demeurent accessibles).
Dans le vieux Lyon, les entrées se trouvent dans les caves et dans les égouts (elles sont toutes soit condamnées, soit surveillées). Aucune découverte marquante n'y a été effectuée, mis à part 4 à 5 mètres cubes d'ossements humains en 1952, et des poteries et autres objets d'époque romaine... Les rumeurs sur des trésors dissimulés par des résistants au cours de la Seconde Guerre mondiale sont donc, jusqu'à ce jour, sans fondement.
Les galeries lyonnaises sont le plus souvent des galeries de drainage creusées au cours des époques soit pour capter, soit pour évacuer l'eau afin d'éviter tout effondrement des collines telle la catastrophe de 1930 où un pan de la colline de Fourvière s'effondra.
Des galeries militaires ont été bâties en même temps que la ceinture de forts autour de Lyon. Enfin certaines galeries gardent leur mystère quant à leur fonction, telles les « Arêtes de poisson »[1], qui portent ce nom à cause de leur forme faisant penser à un squelette de poisson.
En revanche les « réseaux » lyonnais sont multiples de divers tailles, roche, époque et même si quelques uns communiquent entre eux, ces derniers sont relativement éparpillés entre les deux collines lyonnaises.
Bibliographie
Les catacombes de Rome ont été décrites par Antonio Bosio, par Giovanni Gaetano Bottari et par Louis Perret, Paris, 1853-1857.
- André Grabar, Le Premier Art chrétien
- Frédérick Tristan, Les premières images chrétiennes. Du symbole à l'icône (II°-VI° s.), 1996.
Notes et références
Sources
- « Chambers Dictionary of Etymology », Chambers (New York), 1988, Isbn 0-550-14230-4, articles catacomb et tomb
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Catacombes » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 (Wikisource)
Voir aussi
Articles connexes
- Antiquité tardive
- Catacombes de Rome
- Catacombe de Saint-Calixte
- Catacombes capucines de Palerme
- Catacombe de Priscille
- Catacombes de Sousse
- Cataphile
- Dessous de Paris
Liens externes
Catégories :- Cimetière
- Souterrain artificiel
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