- Steampunk
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Le steampunk est au départ un genre littéraire. C'est à l'origine un sous-genre de la science-fiction uchronique, dont l'intitulé a été forgé par allusion au cyberpunk par l'auteur K. W. Jeter à titre de boutade[1]. Pour cette raison, il est parfois plus approprié de parler de "rétrofuturisme" pour désigner le mouvement. L'expression steampunk, qui signifie littéralement punk à vapeur, souvent traduite par futur à vapeur, est un terme inventé pour qualifier un genre de la littérature de science-fiction né à la fin du XIXe siècle, dont l'action se déroule dans l'atmosphère de la société industrielle du XIXe siècle. Le terme fait référence à l'utilisation massive des machines à vapeur au début de la révolution industrielle puis à l'époque victorienne. Mais le style steampunk quitta rapidement la seule sphère de la littérature pour s'étendre à d'autres domaines de création et d'expression et devenir un fandom autonome.
Histoire : les origines du genre
L'origine remonte aux années 1980, par un hommage à l'époque qui suit la Révolution industrielle dans les délires littéraires du trio d'amis K. W. Jeter, Tim Powers et James Blaylock[2]. Jeter écrit Morlock Night[note 1] (1979) et Machines infernales (1987), Powers rédige Les Voies d'Anubis (1983) et Le Poids de son regard (1989) tandis que Blaylock publie Homunculus (1986) et Le Temps fugitif (1992). Hormis Le Poids de son regard qui est un texte plus sombre, ce sont de véritables hommages (lucides et souvent cruels), aussi frénétiques qu'humoristiques, à une époque révolue, qui marquait une révolution non seulement dans l'économie mais aussi dans les mentalités.
Dans les années 1990, le genre fait de nombreux émules. Parmi les écrivains de langue anglaise qui s'illustrent dans le steampunk figurent William Gibson et Bruce Sterling (La Machine à différences, 1990, qui met en scène les lointains pionniers de l'informatique à l'ère victorienne, Charles Babbage et Ada Lovelace), Brian Stableford (trilogie des Loups-garous de Londres, 1990-1994, et, plus tard, L'Extase des vampires, 1996), Kim Newman (Anno Dracula, 1992, et ses suites), Mark Frost (La Liste des sept, 1993), Paul Di Filippo (La Trilogie Steampunk, 1995), Stephen Baxter (Les Vaisseaux du temps, 1995), Christopher Priest (Le Prestige, 1995) ou encore Robert Charles Wilson (Darwinia, 1998). La trilogie À la croisée des mondes de Phillip Pullman a également de nombreux accents steampunk, bien que l'élément « machine à vapeur » n'y soit pas présent.
Même si Jules Verne ou Albert Robida font figures d'ancêtres tutélaires du genre, les auteurs français ne sont venus que plus tardivement au steampunk comme le note l’anthologie Futurs antérieurs (1999) de Daniel Riche. Cette entrée tardive se manifeste par une floraison d'œuvres telles que Les Grandes profondeurs (1991) et Bouvard, Pécuchet et les savants fous (2000) de René Réouven, Les Inhumains (1992) de Serge Brussolo, les deux opus de la Bibliothèque noire (1998-99) d'Hervé Jubert, L'Équilibre des paradoxes (1999) de Michel Pagel, Confessions d'un automate mangeur d'opium (1999) de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit, La Cité entre les mondes (2000) de Francis Valéry, La Lune seule le sait (2000) et Pandemonium (2001) de Johan Heliot, L'Instinct de l'équarisseur (2002) de Thomas Day ou La Ligue des héros (2002) de Xavier Mauméjean. Parmi les œuvres fondatrices françaises « historiques » du genre, on peut sans doute citer aussi, en remontant au début du XXe siècle, les anticipations militaires d'Émile Driant alias « Capitaine Danrit ».
Le genre se raccroche à une longue tradition littéraire qui joue sur les rapports de la fiction et de la machine. Jules Verne, H. G. Wells, Mark Twain et Mary Shelley développaient déjà les thèmes de l'artifice ou de l'automate. Le dispositif littéraire du récit fantastique se reflète dans les ruses et les pièges d'inquiétantes mécaniques échappant au contrôle de leurs inventeurs[3]. C'est sur la scène des théâtres que la machine est entrée en littérature: le dramaturge Pierre Corneille, en 1660, monte au château du Neubourg la première pièce à machines, La Toison d'or. Dès les origines, la machinerie des théâtres fut perçue comme une métaphore de cet autre engin qu'est l'intrigue, comme en témoigne l'expression deus ex machina. Le steampunk systématise et industrialise la puissance littéraire de la machine et de ses représentations[4].
Rétrospectivement, la critique s'intéresse à des titres publiés avant 1979 qui répondent aux critères de définition du steampunk et qu'elle a baptisé du terme générique de proto-steampunk. Le proto-steampunk comporte des œuvres marquantes comme Le Voyage de Simon Morley (1970) et sa suite tardive Le Balancier du temps (1995) de Jack Finney ; la trilogie uchronique qui met en scène le personnage d’Oswald Bastable (1971-81) de Michael Moorcock ; Frankenstein délivré (1973) de Brian Aldiss ; les extravagances de Philip José Farmer comme Chacun son tour (1973) ou Le Saigneur de la jungle (1974) ; La Machine à explorer l'espace (1976) de Christopher Priest ; voire Fata Morgana (1977) de William Kotzwinkle, influencé par le polar.
Les amateurs de Bande dessinée, eux, avaient déjà découvert Le Démon des glaces (1974) de Tardi ou le méconnu Captain Hard (1989) de Walter Fahrer.
Les téléspectateurs américains ont quant à eux été confrontés au proto-steampunk dès 1965 avec la série The Wild Wild West (Les Mystères de l'Ouest), mixant western et espionnage et mettant en scène deux agents du United States Secret Service, James T. West et Artemus Gordon, utilisant des gadgets à la James Bond, opposés à des criminels aux projets et aux inventions machiavéliques dans l'Amérique des années 1870.
Le courant steampunk a donné naissance à deux catégories d’œuvres : celles qui créent leur propre univers en obéissant aux contraintes fixées par les pionniers du genre, Powers, Blaylock, Gibson & Sterling et Stableford, et celles qui se veulent systématiquement référentielles.
Ces dernières exploitent l'environnement littéraire et culturel de l'époque victorienne pour mettre en scène des personnalités réelles ou imaginaires (Sherlock Holmes, Frankenstein, Dracula et le Dr Jekyll, mais aussi Jack l'éventreur, Charles Babbage ou Ada Lovelace), ou bien s'inspirent de romans de l'époque de Wells, Verne ou Doyle. Le fameux univers généalogique Wold Newton, rassemblant tous les grands héros de la littérature populaire, inventé par Philip José Farmer, n'est pas étranger à cet engouement. Ce dernier sous-genre est illustré notamment par la BD La Ligue des gentlemen extraordinaires d'Alan Moore, traduite et portée à l'écran depuis, mais aussi par des auteurs comme Kim Newman, Stephen Baxter, René Réouven ou Johan Heliot.
Ces œuvres se caractérisent par un intertexte foisonnant[réf. nécessaire]. Le personnage de M, de la Ligue des gentlemen extraordinaires, évoque d'abord James Bond mais se révèle être le professeur Moriarty, l'ennemi juré de Sherlock Holmes. « Appelez-moi Ishmael », se présente le chauffeur du capitaine Nemo en accueillant l'équipe des gentlemen extraordinaires à bord du Nautilus[note 2]. « Il manque un portrait sur votre mur » fait-on remarquer à Dorian Gray[note 3]. Le personnage de Hyde[note 4] est de son côté retrouvé dans la rue Morgue[note 5].
De nombreux textes steampunk n'ont pas été traduits en français, à commencer par la pièce fondatrice, Morlock Night de K. W. Jeter, Black as the Pit, from Pole to Pole (1977) de Howard Waldrop et Steven Utley, The Hollow Earth (1990) de Rudy Rucker, Anti-Ice (1993) de Stephen Baxter ou l'irrespectueux Zeppelins West (2001) de Joe R. Lansdale.
Caractéristiques et esthétique du steampunk
Caractéristiques
À l'origine, le steampunk est un genre littéraire dont Jules Verne, Albert Robida ou H. G. Wells fournissent les caractéristiques et l'esthétique de l'univers d'expression à travers leurs romans ou les adaptations cinématographiques qui en ont été faites : Vingt mille lieues sous les mers de Richard Fleischer (1954), Aventures extraordinaires de Vynalez Zkazy et Karel Zeman(1957) ou La Machine à explorer le temps de George Pal (1960). L'univers des époques victorienne et édouardienne (Édouard VII ayant été qualifié de last victorian king par l'historien britannique Christopher Hibbert) d'avant la Première Guerre mondiale reste l'un des décors favoris du genre.
Par extension sont assimilés au genre du steampunk les récits qui se déroulent soit dans le futur, soit dans un présent uchronique alternatif — où apparaissent des personnages historiques ayant réellement existé —, quand leur décor rappelle le design de l'environnement industriel du XIXe siècle ou que la société qu'ils décrivent ressemble à celle de l'époque édouardienne, socialement très rigide et cloisonnée, comme dans Les Chemins de l'espace de Colin Greenland (1993).
Sous-genre de la SF, les œuvres steampunks relèvent aussi de l'aventure et du roman policier - voire du western comme Wild, Wild West. Pour les distinguer du récit où interviennent des éléments relevant du Fantastique, les critiques utilisent le terme de Gaslight Fantasy[5], genre dans lequel s'illustrent notamment Anne Rice et le Français Fabrice Bourland[6]. Le steampunk recoupe fréquemment d'autres genres référentiels de la SF comme le voyage temporel, l'uchronie (décalage temporel et histoire alternative) et les univers parallèles. Cet aspect uchronique canonique a valu aux œuvres de SF steampunks les labels de « chroniques du futur antérieur » ou de « rétrofutur » chez les fans du genre.
Une des principales différences entre le steampunk et la science-fiction des auteurs d'anticipation du XIXe siècle comme Albert Robida — qualifiée de proto-steampunk par les puristes — réside dans la présence d'éléments anachroniques plus tardifs comme les ordinateurs ou les manipulations génétiques qui n'existaient évidemment pas à l'époque[7]. Le steampunk se distingue aussi par son humour, bien des auteurs — K. W. Jeter, qui porta le genre sur ses fonds baptismaux, en tête — considérant le genre comme un jeu littéraire font tout en clins d'œil aux pères de la science-fiction, du roman fantastique et du roman d'aventures extraordinaires — pour reprendre le titre de la fabuleuse collection des œuvres de Jules Verne —.
Esthétique : le design industriel 1900 et l'inspiration Belle Époque
En un raccourci caricatural, on pourrait dire que le steampunk part du postulat que dans un univers où les machines à vapeur auraient progressé au-delà de ce que nous connaissons, les hommes n'auraient pas éprouvé le besoin d'inventer les moteurs à combustion interne. L'esthétique de cette civilisation uchronique est très différente de la nôtre, puisque l'absence de pétrole entraîne celle des matières plastiques ainsi qu'un retard dans le développement de l'électricité et de l'informatique, ou leur absence pure et simple. Le décor s'inspire de l’architecture industrielle de la fin du XIXe siècle. L'industrie du charbon étant très développée, en parallèle avec celle de la métallurgie, le fer puddlé y tient lieu de matière première principale. De même, l'esthétique est souvent associée aux boiseries sombres et au laiton. Les engrenages complexes ou simplement décoratifs sont, eux aussi, souvent employés [note 6]. Au niveau des transports, l'avion et la voiture individuelle sont souvent en retrait, en faveur du dirigeable et du train.
L'allure vestimentaire est un mélange du siècle victorien et d'accessoires divers. Elle incorpore des éléments d'avant et après les deux guerres mondiales. L'esthétique vestimentaire steampunk se rapproche de la mode gothique, elle aussi d'inspiration victorienne.
Tandis que l'ère de l'électronique tend vers la miniaturisation, l'élément esthétique fondamental du steampunk est son gigantisme. Cette technologie, délibérément bloquée au stade de la machine à vapeur, produit des constructions démesurées, complexes extravagants de tuyauteries actionnées par des leviers et des claviers aussi nombreux que compliqués. Les véhicules à vapeur semblent souvent lourds et difficilement maniables, nécessitant une très forte dépense d'énergie pour un rendement mécanique faible. Le héros classique dans ce genre d'univers est le mécanicien de génie.
Toutefois certains[réf. nécessaire] univers steampunks semblent posséder une avancée technologique sur l'époque contemporaine. C'est le cas des « greffes mécaniques » dans l'animé Fullmetal alchemist ou dans des films comme Wild Wild West. La mécanique y est aussi mieux développée (l'araignée mécanique de Wild Wild West), tout comme les automates à vapeur.
Sherlock Holmes et le steampunk
Figure emblématique et icône mondiale de la littérature victorienne, le personnage créé par Sir Arthur Conan Doyle fut récupéré par les auteurs de la littérature steampunk. Au sein du courant référentiel du genre, la SF holmesienne compte actuellement un important corpus d'œuvres dont : Sherlock Holmes' War of the Worlds des Wellman père & fils, Exit Sherlock Holmes de Robert Lee Hall, Le dossier Holmes-Dracula de Fred Saberhagen, le Bestiaire de Sherlock Holmes de René Réouven ou la polymorphe et remarquable anthologie Gaslight Grimoire parmi bien d'autres, essentiellement en langue anglaise, et, pour la plupart, inédites en français[8].
Steampunk et fiction post-apocalyptique
Le steampunk fait occasionnellement des emprunts esthétiques aux univers de fiction dits post-apocalyptiques, comme dans la série de jeux vidéo Fallout. Notamment à cause de la technologie qui semble être rétrograde, grossière et de récupération, même s'il s'agit dans le cas des Fallout d'un rétro-futurisme ancré dans les années 1950-60 (on parle en anglais d'esthétique RayGun Gothic), avec des armes plasma et laser naïves et des carcasses de voitures nucléaires (ce style se nomme aussi Dieselpunk). Un autre exemple de ce télescopage entre ces deux genres est donné par le roman La Nuit des Triffides de John Wyndham. Citons le cycle Omale (trois romans) du Français Laurent Genefort, décrivant un monde steampunk de guerre interminable entre Humains et extra-terrestres[note 7]. Il y a également Engrenages, le tome six de la bande dessinée Sillage, qui présente un peuple coincé combattant des milliers de robots, à un stade technologique bien plus avancé, le tout dans un monde ravagé par ces batailles incessantes.
Steampunk et exotisme
Le XIXe siècle, siècle de références esthétiques du steampunk, fut riche de très nombreuses explorations géographiques, ethnologiques, scientifiques et archéologiques. La nouvelle vision du monde qui en résulta fut à l'origine de différents courants artistiques d'inspiration exotique comme l'orientalisme. Le steampunk fait quelques clins d'œil à cet exotisme pompier dont les Expositions coloniales marquèrent l'apogée — comme l'illustrent la bande dessinée Les Corsaires d'Alcibiade, d'inspiration vernienne, ou certaines[réf. nécessaire] vignettes de Hauteville House.
Les domaines d'expression du genre steampunk
Dès les années 1990, grâce à la féconde imagination des fans du genre, le steampunk a largement débordé le cadre de la seule création romanesque pour s'étendre à une multitude d'autres domaines artistiques.
Steampunk graphique
L'iconographie est historiquement [réf. nécessaire] une des premières manifestations du genre en dehors de la littérature.
Certains artistes ont exploré cet univers, comme Albert Robida (1848-1926) qui fut un précurseur du dessin fantastique et de l'illustration, un auteur de romans et articles, graveur, aquarelliste et peintre.
Jeux de rôles, reconstitutions historiques et Happenings
La reconstitution historique — le reenactment en anglais — est un hobby extrêmement populaire en Grande-Bretagne et aux États-Unis[9]. Sorte de jeu de rôle grandeur nature, il a pris son essor en France grâce aux passionnés d'uniformologie napoléonienne[10]. Stricto sensu, on peut difficilement parler de reconstitution historique ici puisque le steampunk est en pleine uchronie. Le jeu consiste en un travestissement à la mode victorienne tout en s'équipant d'accessoires (armes, « instruments scientifiques » (sic), etc.) fantaisistes de design 1900.
Dans le domaine du jeu de rôle sur table (forme première du jeu de rôle), citons Space 1889 comme un pionnier du genre (l'action se déroulait à la fin d'un XIXe siècle où l'on aurait maîtrisé le voyage spatial).
Le jeu de rôle "Les Royaumes d'Acier" (Iron Kingdoms en V.O.) est orienté vers l'ambiance steampunk, avec un monde où la technologie à vapeur côtoie la magie dans un univers Med-fan pour le système D20 (éditeur : Privateer Press).
Dans le domaine du jeu de société, citons 221 B. Baker Street (Éd. Gibsons Games 1991 - Habourdin International pour l'édition française), à vocation « policière » dans l'esprit steamy[réf. nécessaire].
Le jeu Dungeon Twister — de conception française, mais existant aussi en version anglophone — mêle les genres fantastique et steampunk. Le but du jeu est de traverser un labyrinthe dont les salles peuvent pivoter grâce à un mécanisme dans chacune d'elles. Les salles sont connectées par paires, ce qui permet au joueur de faire 'twister' une salle depuis sa salle jumelle. Outre les personnages et objets classiques du fantastique (magicien, troll, bâton de boule de feu, etc.), il en est de style "steampunk" : le méchanork (capable de twister les salles dans le sens qu'il désire), la scie à vapeur, le golem (dont la graphie tient plus du robot 'frankensteinien' que du golem de la cabbale).
Le jeu de batailles avec figurines Warmachine édité par Privateer Press place les joueurs à la tête d'armées dans le monde des Royaumes d'Acier.
Jeux de société
Quelques exemples alliant steampunk et univers ludique :
- Industria (2003, de Michael Schacht, Editeur QueenGames)
- Mission : Planète rouge (2005, de Bruno Faidutti et Bruno Cathala, Editeur Asmodée)
- Khronos (2006, Arnaud Urbon et Ludovic Vialla, Editeur Matagot)
- Mad Zeppelin! (2010, Olivier Pauwels, Editeur AEG DustGames)
Musique
L'univers musical a, lui aussi, été influencé par le steampunk. Contrairement à d'autres mouvements tels que le rock punk ou le goth, la musique steampunk n'est pas encore un genre à part entière. On retrouve du steampunk aussi bien chez des groupes de metal, de folk ou de rap.
L'album A Posteriori de Enigma (EMI) participe de cette ambiance vapeur/acier/voix instrumentales.
Ces musiques sont caractérisées par un ou plusieurs points :
- l'esthétisme et la tenue vestimentaire des membres du groupe ;
- les sonorités employées (bruit de pistons, d'engrenages, de mécaniques, etc.) ;
- les thèmes des paroles (univers uchronique).
Il est à noter qu'une majeure partie de la musique est issue du milieu de la musique industrielle[réf. nécessaire].
La première vague de musique de ce style est partie des États-Unis avec des groupes/artistes tels que[11] :
- Abney Park ;
- Vernian Process ;
- Dr Steel.
Puis sont venus d'autres groupes/artistes influencés (ou non) par les premiers :
- The Cog Is Dead ;
- Victor Sierra ;
- Spiky ;
- Professor Elemental ;
- Clockwork Quartet ;
- Escape The Clouds ;
- Unwoman ;
- Caravan Palace ;
- Lag I Run ;
Un des labels de musique connus est Gilded Age Records[12], qui regroupe de nombreux artistes plus ou moins influencés par cet univers.
Clips musicaux
- Désenchantée (1991) de Mylène Farmer, clip à l'esthétique « post-apocalyptique » sombre, l'atmosphère ne manquant pas de rappeler Charles Dickens et les bas-fonds londoniens, décors de la vie d'Oliver Twist.
- By The Sword (2010) du guitariste américain Slash, accompagné par le chanteur de Wolfmother Andrew Stockdale, largement inspiré de cette esthétique et du design industriel du début du XXe siècle.
- Tonight, Tonight de The Smashing Pumpkins, clip qui fait référence à l'œuvre de Georges Méliès et aux débuts du cinéma.
- The Islander de Nightwish, où l'on peut voir des dirigeables, un des symboles du steampunk.
- The Ballad of Mona Lisa (2011) du groupe Panic! At The Disco.
- Redemption du chanteur japonais Gackt Camui.
- Sometimes the Stars (2011) de The Audreys, clip musical en 2D animé où l'on retrouve l'ensemble des thèmes steampunks avec une touche de poésie.
- The Eye of the Storm de Lovett, clip dirigé par Chris Alender et produit par Kris Eber pour Soapbox Films.
Environnement et design
Quelques attractions des parcs d'attraction Disney peuvent sans conteste se classer dans la « mouvance » du Steampunk. Space Mountain de la Terre à la Lune (1995-2005) à Disneyland Paris tiré du roman éponyme de Jules Verne, proposait un voyage vers la Lune en recréant une atmosphère "victorienne/vernienne" très particulière empruntant de nombreuses caractéristiques au style Steampunk. L'attraction Discovery Arcade [note 8] a elle aussi été conçue dans le même esprit.
Communauté et état d'esprit
À l'instar du mouvement gothique, il s'est créé un "mouvement" Steampunk, communauté de créateurs, d'exégètes et de fans du genre. Défilés de mode, happenings, expositions d'objets, et sites internet en sont les principaux moyens d'expression - à l'initiative principalement des Anglo-saxons, particulièrement actif dans ce domaine.
Le steampunk peut être résumé approximativement en un mot : « bricoleur »[réf. nécessaire]. C'est un état d'esprit visant à créer, expérimenter, et construire des objets ou des œuvres soi-même (c'est en quelque sorte l'incarnation du D.I.Y. (Do It Yourself) ou D.O.Y. du mouvement punk), comme l'illustre le cliché du savant fou ou de l'ingénieur de génie. C'est aussi la recherche d'une « esthétique de vie » définie par les canons steampunk. Par ailleurs, la devise de Steampunk magazine résume l'éthique du mouvement : « Love the machine, hate the factory » (« aime la machine, déteste l'usine »)[13].
Autres médias
Le genre steampunk s’applique aussi à d’autres médias, par des œuvres qui s’en réclament directement ou que les critiques ont classées rétrospectivement dans ce genre.
Jeux vidéo
- La série de jeux vidéo Myst
- La quasi-totalité des jeux de Infocom et plus particulièrement Zork: Grand Inquisitor (Activision, 1997) ;
- Kotetsu Teikoku (Empire of Steel) : (Megadrive et Game Boy Advance, 1992 et 2005) ;
- The Chaos Engine (Amiga 500 et Atari ST, 1993) ;
- Final Fantasy VI, Square Enix (Super Nintendo, 1994) ;
- La série Sakura Taisen (Sakura Wars, 1997 et plus), déclinée sur plusieurs consoles ;
- Les ingénieurs gnomes et gobelins de World of Warcraft sont inspirés du Steampunk ;
- Dark Project : La Guilde des voleurs (Thief: the Dark Project), un jeu d'infiltration mêlant le médiéval et les machines à vapeur de l'ère industrielle (PC, 1998) ;
- Wachenröder (Sega Saturn, 1998) ;
- Progear (CP System II, 2001) ;
- Arcanum : Engrenages et Sortilèges (PC, 2001) ;
- Dark Chronicle (2003) et son ancêtre Dark Cloud (2001) ;
- Syberia (PC, 2002) ;
- Steambot Chronicles (PS2, 2005)
- Rise of Legends met en scène les Vinci qui maîtrisent la vapeur (2006) ;
- Timeshift (PS3, Xbox 360 et PC, 2007) ;
- Damnation (PS3, Xbox 360 et PC, 2008) ;
- TimeSplitters: Future Perfect Game cube, Xbox, PS2, principalement les chapitres se déroulant en 1924, mais rappelant le steampunk ;
- Baten Kaitos (Game cube), sur l'île de l'Empire ;
- Bioshock (PS3, Xbox 360 et PC, 2007-2008), BioShock 2 (PS3, Xbox 360 et PC, 2010) ;
- Lost Odyssey (Xbox 360, 2007-2008) ;
- Hidden & Dangerous (PC, 1999), les passages dans les industries, et l'utilisation du jetpack inspiré des inventions de De Vinci) ;
- Dirk Valentine and the fortress of steam (jeu en ligne (nitrome.com), 2008) ;
- Resonance of Fate (Xbox 360, PS3, 2010) ;
- Edge of Twillight (Xbox 360, PS3, PC, sortie indéterminée) situe l'histoire dans un monde entièrement inspiré par la culture steampunk.
- Allods (PC, type MMORPG) ;
- Fable III (Xbox 360,2010) ;
- Silverfall (PC, Monte Cristo Multimedia, 2006) où le système d'alignement repose sur une opposition nature tribale et civilisation technologique steampunk.
- Guild wars 2 (PC,MMORPG)
Les développeurs Nitrome ont conçus plusieurs mini-jeu dans l'univers Steampunk tels que Dirk Valentine ou Steamlands.
( Il est à remarquer que la saga de jeux vidéo "Fallout" est souvent à tort prise pour du Steampunk. Son aspect esthétique fait de rouille et l'univers fonctionnant grâce à l'énergie nucléaire, Fallout est un jeu Post-apocalyptique, et non pas dans le mouvement Steampunk. De plus, l'hiver atomique précédant ces jeux achève cette possibilité. )
Séries télévisées
- Brisco County (The Adventures of Brisco County, Jr., 1993-1994) ;
- Les Mystères de l'Ouest (The Wild Wild West, 1965-1969) ;
- La Poupée sanglante (feuilleton télévisé) (1976) ;
- Sherlock Holmes (anime) de Hayao Miyazaki (1984-1985) ;
- Nadia, le secret de l'eau bleue (anime) (1990-1991) ;
- Read or die (2001) ;
- Last Exile (2002) ;
- Fullmetal Alchemist (anime) (2004) ;
- D-gray man (anime) (2007) ;
- Tin Man (2007) ;
- Doctor Who ;
- Warehouse 13 : série contemporaine dans laquelle apparaissent de nombreux objets et artéfacts d'inspiration steampunk ;
- Détective Murdoch (The Murdoch Mysteries) ;
- TRIGUN.
Films
- L'Invention diabolique (1958) de Karel Zeman ;
- Chitty Chitty Bang Bang (1965) de Ian Fleming & Ken Hughes ;
- Dune (1984) de David Lynch ;
- Brazil (1985) de Terry Gilliam ;
- Le Château dans le ciel (1986) de Hayao Miyazaki ;
- Retour vers le futur 3 (Back to the Future Part III) (1990) de Robert Zemeckis ;
- Delicatessen (1991) de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet ;
- The Rocketeer (1991) de Joe Johnston ;
- La Cité des enfants perdus (1995) de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet ;
- Richard III (1995) de Richard Loncraine ;
- Wild Wild West (1998) de Barry Sonnenfeld ;
- La Planète au trésor, un nouvel univers (Treasure Planet) (2002), version sci-fi steampunk en dessin animé de L'Île au Trésor par les studios Walt Disney Pictures ;
- Metropolis (2001) de Rintarō ;
- La Ligue des gentlemen extraordinaires (2003) de Stephen Norrington ;
- Arsène Lupin (2004) de Jean-Paul Salomé ;
- Capitaine Sky et le monde de demain (Sky Captain and the World of Tomorrow) (2004) de Kerry Conran ;
- Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire (2004) de Brad Silberling ;
- Steamboy (2004) de Katsuhiro Ōtomo ;
- Casshern (2004) de Kazuaki Kiriya ;
- Le Château ambulant (2005) de Hayao Miyazaki ;
- Robots (2005) film d'animation 3D de Chris Wedge ;
- Le Prestige (2006) de Christopher Nolan ;
- La Fraternité (Perfect Creature) (2006) de Glenn Standring ;
- À la croisée des mondes : La Boussole d'or (The Golden Compass) (2007) de Chris Weitz ;
- La Cité de l'ombre (2007), de Gil Kenan ;
- Hellboy 2 (2008) de Guillermo del Toro ;
- The Sky Crawlers (2008), film d'animation 3D de Mamoru Oshii ;
- The Mutant Chronicles (2008), de Simon Hunter ;
- Sucker Punch (2011), de Zack Snyder.
Bande dessinée
Dans la bande dessinée, de Métropolis des époux Lofficier et Ted McKeever à la Ligue des gentlemen extraordinaires d'Alan Moore, en passant par le Tarzan revisité par Stan et Vince, ou par tous les scénarii d'histoires de détectives ou aventuriers cédant à la mode rétro (Adèle Blanc-Sec de Tardi, toute l'œuvre de Winninger, Professeur Motus de Counaye, Alceister Crowley de Cossu), le steampunk est également fortement représenté.
- Le Réseau Bombyce, T1 : Papillons de nuit, T2 : Monsieur Lune, scénario : Éric Corbeyran, dessins et coscénario : Cécil., éd. Les Humanoïdes associés ;
- Girl Genius, scénario et dessins : Phil et Kaja Foglio, publiée par leur société, le Studio Foglio ;
- Steampunk (Chris Bachalo, Joe Kelly (scénariste), Wildstorm 2000) ;
- Louis la Lune, scénario, dessins et couleurs : Alban Guillemois, éd. Albin Michel ;
- Le Régulateur, T1 : Ambrosia, T2 : Hestia, T3 : Ophidia, T4 : 666 I.A., scénario : Éric Corbeyran, dessins et couleurs : Marc Moreno, éd. Delcourt ;
- Hauteville house, T1 : Zelda, T2 : Destination Tulum, scénario : Fred Duval, dessins : Thierry Gioux, couleurs : Carole Beau, éd. Delcourt [14];
- Empire, T1 : Le général fantôme, T2 : Lady Shelley, T3 : Opération suzerain, période : 1er Empire, scénario : Pécau, dessins : Igor Kordey, éd. Delcourt ;
- Tanatôs, T1 : L'Année sanglante, T2 : Le Jour du chaos, T3 : Le Mystère du Lusitania, période : Belle Époque, scénario : Didier Convard, dessins : Jean-Yves Delitte, éd. Glénat ;
- Les Corsaires d'Alcibiade, T1 : Élites secrètes, T2 : Le rival, scénario : Denis-Pierre Filippi, dessins et Couleurs : Eric Liberge ,éd. Dupuis ;
- PEST, T1 : Le Défosseur, scénario : Éric Corbeyran, dessins et couleurs : Bouillez, éd. Delcourt ;
- Les Arcanes du Midi-Minuit ;
- Robur, 3 tomes, dessins et couleurs : Gil Formosa, scénario : JM Lofficier, éd. Vent des Savanes, anciennement Albin Michel ;
- Rork, scénario et dessins : Andreas ;
- Fullmetal Alchemist de Hiromu Arakawa ;
- Edison Fantasy Science, manga en 3 tomes de Tetsuroh Kasahara, aux éditions Kami ;
- L'Escadrille des Nuages (Graduale of the clouds), manga en 4 tomes de Aki Shimizu (dessinatrice) et Hirokatsu Kihara (scénariste), aux éditions Soleil Manga ;
- Roco Vargas, scénario, dessins et couleurs : Daniel Torres, éd. Casterman ;
- Le Démon des glaces et Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, par Jacques Tardi, éd. Casterman ;
- Little Nemo, par Marchand et Moebius, dévoile un engouement pour les machineries improbables et les costumes de l'entre-deux-guerres ;
- Waterloo 1911, de Thierry Gloris et Emiliano Zarcone ;
- Les mondes et cités, art déco et art nouveau, du Belge François Schuiten ;
- Clockwerx, par Henderson et J. Hostache ;
- La Ligue des gentlemen extraordinaires (The League of Extraordinary Gentlemen), scénario : Alan Moore, dessins : Kevin O'Neill, couleurs : Benedict Dimagmaliw ;
- La Nef des fous, scénario, dessins et couleurs : Turf, éd. Delcourt (collection Terres de Légendes) ;
- La brigade chimérique, scénario de Fabrice Colin et Serge Lehman, dessins de Gess ;
- L'île aux mille mystères, scénario, dessins et couleurs : Alban Guillemois, éd. Desinge & Hugo.
Bibliographie
Littérature proto-steampunk
- Paris au XXe siècle et La Journée d'un journaliste américain en 2889 de Jules Verne
- Le Vingtième Siècle (1883), La Guerre au Vingtième Siècle (1887) et Le Vingtième Siècle - La Vie électrique d'Albert Robida
- L'Évolution du militarisme aérien et la dissolution des infanteries, forteresses et flottes européennes de Paul Scheerbart
Bibliographie contemporaine
- Steampunk d'Ann & Jeff VanderMeer, Tachyon Publications San Francisco (2008)
- Extraordinary Engines : The Definitive Steampunk Anthology de Nick Gevers (2008)
Études et généralités
- Un numero de Cycnos - Steampunk : une machine littéraire à recycler le passé [1].
- Bibliographie, non exhaustive.
- Steampunk ! L'esthétique rétro-futur (Étienne Barillier membre de l'association French Steampunk), Les moutons électriques, 2010.
Bases historiques du steampunk : les sources du genre
Le travail et les œuvres des inventeurs et des auteurs de romans d'anticipation de la fin du XIXe siècle ne peuvent pas être qualifiés de steampunk mais de proto-steampunk. Ce sont les amateurs modernes de steampunk[réf. nécessaire] qui s'inspirent de leurs créations :
- L'Aérostation à vapeur : Henri Giffard ;
- Le Plongeur de Bourgois et Brun, premier sous-marin propulsé par moteur (1863) ;
- Le premier scaphandre autonome de Benoît Rouquayrol et Auguste Denayrouze (1864) ;
- L'Arsenal steampunk : Thorsten Nordenfelt (en), le Char du Tsar, le Steam tank (en) de l'armée américaine, des projets improbables[15], et les tenues expérimentales de l'Armée française[16] ;
- L'Aviation à vapeur : Clément Ader ;
- Les œuvres de José Moselli : La Guerre des Océans et La Fin d'Illa
- La Motocyclette à vapeur[17], Louis-Guillaume Perreaux et ses brevets[18] ;
- Albert Robida ;
- Les revues américaines[19] : Popular Science, Popular Mechanics, Modern Mechanics et Science and Mechanics ;
- Les Uchronies militaires d'Émile Driant alias Capitaine Danrit.
Notes et références
Notes
- Inédit en français
- incipit de Moby Dick Citation de l'
- Le Portrait de Dorian Gray, d'Oscar Wilde Voir
- L'Étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde de Robert Louis Stevenson Voir
- Double Assassinat dans la rue Morgue d’ Edgar Poe) Voir
- une illustration du style steampunk
- le cycle d'Omale
- galerie photographique
Références
- article Fantaisie à vapeur au Cafard Cosmique
- anecdote rapportée par Le Fantastique.net
- Brian Stableford, Space, Time, and Infinity: Essays on Fantastic Literature : http://books.google.fr/books?id=ap_IN0EWi4kC&source=gbs_navlinks_s cf.
- http://www.neovictorianstudies.com/issues/NVS%201-1%20M-Llewellyn.pdf cf. Mark Llewellyn, "What is Neo-Victorian Studies?"
- John Grant. voir Encyclopédie de la Fantasy de John Clute et
- Howard P. Lovecraft. Deux des œuvres les plus représentatives de ce genre sont le Gaslight Grimoire, une anthologie holmesienne où se mêlent fantastique, SF et intrigue policière dans le Londres victorien et Shadows over Baker Street autre anthologie qui fait notamment des emprunts à l'univers apocalyptique de
- José Moselli Sauf dans La Guerre des océans anticipation plus tardive (1928) de
- (en) voir la liste des auteurs de fiction holmesienne in EN-WIKIPEDIA
- (en) voir l'article Historical reenactment in EN-WIKIPEDIA
- Voir les revues d'uniformologie Tradition, Militaria et La Gazette des Uniformes.
- Référencement des artistes à influence steampunk
- Site officiel du label
- Cory Doctorow : http://www.boingboing.net/2009/02/25/steampunk-love-the-m.html Voir l'article du célèbre bloggeur canadien
- editions delcourt
- (en) sur le site strangevehicles.greyfalcon
- Tenue de Paul Déchamps 1902 1915
- La Motocyclette à vapeur
- Brevets de Louis-Guillaume Perreaux
- Les revues américaines : voir les couvertures sur blog.modernmechanix.com
Voir aussi
Liens externes
- (fr) Fantaisie à vapeur chez le Cafard cosmique
- (fr) le site Le Fantastique.net
- (en) How to draw Steampunk machines (Comment dessiner des machines Steampunk)
- Une vidéo montrant un modèle réduit de char à vapeur au design très steampunk
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