- Mouvement Des Entreprises De France
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Mouvement des entreprises de France
Le Mouvement des entreprises de France, en abrégé MEDEF, est une organisation patronale représentant les dirigeants des entreprises françaises. Il s'agit donc en fait d'un mouvement d' entrepreneurs de France.
Sommaire
Histoire
Il a été créé le 27 octobre 1998, date à laquelle il a remplacé le Conseil national du patronat français (CNPF). Son but est de représenter les entrepreneurs français auprès de l'État et des organisations syndicales. Il s'agit de l'organisation d'entrepreneurs de France la plus importante et la plus influente.
Cette organisation s'exprime au nom de 750 000 entreprises (des plus petites aux plus grandes) et dans des secteurs aussi variés que l'industrie, le commerce, les services et sur l'ensemble du territoire français.
La présidente actuelle du MEDEF est Laurence Parisot, première femme à ce poste, élue le 5 juillet 2005. Elle succède à Ernest-Antoine Seillière. Laurence Parisot a salué l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République française en mai 2007. « Nous nous engageons à contribuer avec responsabilité et enthousiasme à l'écriture de la nouvelle page qui s'ouvre pour la France » a-t-elle écrit dans un télégramme de félicitations au nouvel élu. Elle poursuit ainsi une tradition d'engagement à droite du patronat. En 1981, François Ceyrac, président du CNPF, avait mené bataille contre François Mitterrand, accusé de vouloir « mettre en place une société qui ne peut qu'être la fille du « programme commun », entraînant ainsi notre pays dans la voie du collectivisme ».
En 1988, plus prudent, le CNPF de François Perigot avait refusé de « prendre parti pour tel ou tel candidat », mais, après avoir salué l'action du gouvernement de Jacques Chirac, il avait demandé que les "libertés" de gestion retrouvées puissent « au même titre que les libertés publiques être aujourd'hui garanties par la Constitution ».
En 1995, Jean Gandois avait mis en avant l'« impératif de compétitivité globale qui impose à tous les rouages d'un pays d'être performants ». En 2002, le Medef d'Ernest-Antoine Seillière avait refusé de « labelliser un candidat » mais avait pris le contre-pied des propositions de Lionel Jospin (article de Michel Noblecourt, Le Monde du 8 février 2007).
L’arrivée de Laurence Parisot en 2005 provoque un changement important[1]. Issue du secteur des services, elle s'oppose à la puissante UIMM, organisation patronale de la grande industrie, en utilisant la "découverte" d'une caisse noire et de versements en liquide à des personnes ou organismes non identifiés à ce jour. Elle met en scène ce conflit dans plusieurs interventions télévisées, mais plusieurs intervenants de l'affaire dite de l'UIMM ou Gautier-Sauvagnac, du nom de l'ex-président de l'UIMM, l'accusent d'avoir eu connaissance des versements, de longue date. Cette affaire aux ressorts complexes traduit sans doute un conflit de pouvoir au sein de l'organisation patronale.
Campagne de la présidentielle de 2007
En 2007, le Medef s'est positionné sur l'élection présidentielle, en tant que conseiller des électeurs[2]. Ce positionnement s'est effectué après une réflexion de 14 mois[3]. D'un point de vue politique, le Medef déclare les «prélèvements obligatoires» français trop importants[3], l'endettement de l'Etat trop important[3], le temps nominal travaillé annuellement par salarié trop faible (estimé à 1450 heures par le Medef, pour un salarié français) [3]. Les entrepreneurs du Medef «condamnent une fois de plus les 35 heures»[3], pour le Medef, «Les salariés veulent gagner plus, et les chefs d’entreprise souhaitent pouvoir distribuer plus de salaire net à leurs salariés, pour créer de la croissance donc de l’emploi. D’où l’importance de baisser les charges sociales»[3]. Le Medef dénonce notamment «Les excès de la fiscalité, (et) les excès du code du travail»[3].
En 2007, Laurence Parisot a dit refuser de prendre parti pour un candidat. Toutefois, certains observateurs ont cru distinguer des similarités dans la campagne du Medef et dans la campagne de l'UMP Nicolas Sarkozy, notamment sur les thèmes " Travailler plus pour gagner plus ", moindre fiscalité, moindres charges sur les cotisations salariales.
Laurence Parisot s'est opposée à Ségolène Royal (PS), notamment sur les 35 heures et les réductions fiscales dont bénéficient certaines entreprises en contrepartie de ce temps nominal de 35 heures, notamment lors d'un débat télévisé dans l'émission France Europe Express diffusé sur France 3 le 17 mars 2007[4].
Au total, l'intervention du MEDEF, dans la campagne 2007, se situe dans la continuité des positions de M. Seillière en 1995 : neutralité affichée, mais soutien de fait au candidat de droite.
Organisation
Au niveau européen, le MEDEF est membre de BusinessEurope (anciennement l'Union des industries de la communauté européenne (UNICE)). Sur le plan international il est membre du conseil d’administration de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Le MEDEF a une organisation sur plusieurs niveaux :
- MEDEF national
- MEDEF international, avec plusieurs organisations par zones, intelligence économique, soutien des entreprises à l'exportation...
- MEDEF territorial : réseau de proximité composé de 155 MEDEF territoriaux répartis dans les départements, régions, DOM-TOM,...
- Réseau métier : 85 fédérations professionnelles adhérentes.
Présidents successifs
Actuellement, selon les statuts du syndicat, le président est élu pour cinq ans; son mandat sera renouvelable une fois, pour trois ans.
- Georges Villiers : président de 1946 à 1966
- Paul Huvelin : président du CNPF de 1966 à 1972
- François Ceyrac : président du CNPF de 1972 à 1981
- Yvon Gattaz : président du CNPF de 1981 à 1986
- François Perigot : président du CNPF de 1986 à 1994
- Jean Gandois : président du CNPF de 1994 à 1997. Il démissionne après que le gouvernement de gauche de Lionel Jospin a adopté la loi sur les 35 heures.
- Ernest-Antoine Seillière : président du CNPF du 16 décembre 1997 au 5 juin 2005. Il a été élu à la tête du CNPF avec 82% des voix. Sous sa présidence, le CNPF devient le MEDEF.
- Laurence Parisot : élue le 5 juillet 2005 à la majorité relative au premier tour avec 271 voix des 550 délégués du Medef (la majorité absolue se situant à 276 voix), contre 150 à Yvon Jacob, 85 à Hugues-Arnaud Mayer et 2 abstentions.
Voir aussi
- Keidanren, patronat japonais
- CEOE, patronat espagnol
- Confindustria, patronat italien
- CBI, patronat britannique
- CGEM, patronat marocain
- CGPME, patronat des petites et moyennes entreprises françaises
- UNAPL, patronat des professions libérales
- UPA, patronat de l'artisanat français
- UIMM, patronat de la métallurgie française
Liens externes
- (fr) Site officiel du MEDEF.
Références
- ↑ (fr) MEDEF l'effet Parisot (video), site de France Television
- ↑ «Notre pratique quotidienne de chefs d’entreprise nous donne sur les décisions politiques un regard pertinent et juste : pour discerner ce qui est démagogique et ce qui ne l’est pas ; ce qui est vrai et ce qui est faux dans les propositions économiques que les candidats font aux Français. Nous sommes bien placés pour savoir quelles sont les mesures qui coûtent plus cher qu’elles ne rapporteront jamais, pour repérer les propositions qui procèdent d’une méconnaissance totale du terrain et qui relève d’une vue de l’esprit» http://www.medef.fr/main/core.php?pag_id=105186
- ↑ a , b , c , d , e , f et g MEDEF | Le Medef 2007 : Bougeons les lignes
- ↑ « Chaque fois que je vous vois, madame Parisot, vous parlez des 35 heures, il faut que vous sortiez de ce dogme ! Ce que je ressens après avoir rencontré les partenaires sociaux, c'est que les représentants de la CGT et de la CFDT sont bien plus en avance que vous, ils sont prêts à discuter de tout » http://elysee2007.unblog.fr/2007/03/19/rien-ne-va-plus-entre-segolene-royal-et-laurence-parisot/
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