- Roger Madec
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Roger Madec Parlementaire français Date de naissance 27 octobre 1950 Mandat Sénateur Début du mandat 26 septembre 2004 Circonscription Paris Groupe parlementaire PS Ve République modifier
Roger Madec (né le 27 octobre 1950) est sénateur et maire socialiste du XIXe arrondissement de Paris.Sommaire
Un militant parisien du CERES
Roger Madec a commencé sa carrière politique comme secrétaire de section socialiste (19e section Eugène Pottier) à la fin des années 1970, dans le sillage de Manuel Escutia leader local de ce Parti (courant CERES) à l’époque. En juin 1981, lorsque Manuel Escutia est élu député du XIXe arrondissement, celui-ci choisit Roger Madec comme assistant parlementaire.
En 1986, Manuel Escutia est écarté de son mandat parlementaire par la fédération de Paris, qui ne l'investit pas sur la liste pour des élections législatives qui se tiennent, cette fois, à la proportionnelle départementale. Manuel Escutia le reproche à Georges Sarre, leader parisien du courant Socialisme et République, et rompt avec ce courant. Roger Madec, devenu assistant parlementaire de Georges Sarre, s'oppose alors violemment à Manuel Escutia.
L'émergence d'un leader local
Chef d'un courant très minoritaire, Roger Madec pratique un habile jeu d'alliances variées qui lui permet de devenir incontournable et de renforcer rapidement son influence[1].
En juin 1988, lors des investitures pour de nouvelles élections législatives, de nouveau convoquées en scrutin d'arrondissement, Roger Madec s'allie avec un nouveau venu chez les socialistes et dans le XIXe arrondissement: Jean-Christophe Cambadélis, troskiste historique et, pour cette raison, proche depuis longtemps de Lionel Jospin. Le député sortant, Alain Billon, fabiusien, fait les frais de cette alliance et perd son siège. Roger Madec, après la victoire nationale du PS, est nommé chef de cabinet de Georges Sarre nouveau Secrétaire d'Etat aux transports dans le gouvernement Rocard[2].
En 1989, lors de la composition des listes socialistes aux élections municipales, Roger Madec rompt son alliance avec Jean-Christophe Cambadélis, s'allie avec A. Billon et les rocardiens, s'oppose au "parachutage" de Claude Estier[3] et arrache la tête d'une liste municipale socialiste homogène. Celle-ci est largement battue par la liste chiraquienne de Jacques Féron (CNI)[4]
Pour les observateurs, cet échec semble scellé d'une marque définitive[5]. En fait, il n'en est rien: dès le Congrès de Rennes du PS, R. Madec renforce son courant au sein des sections du XIXe[6]. En fait, s'étant placé au centre de l'échiquier politique local, Roger Madec va pouvoir, bien que très discret et peu connu au sein de la fédération de Paris, s'affirmer désormais comme le leader du PS XIXe.
La rupture avec Georges Sarre et l’insertion dans la majorité du PS
La guerre du Golfe, et la crise que celle-ci provoque au sein du PS, lui permet un astucieux retournement politique. Officiellement aligné sur les positions anti-guerre de Jean-Pierre Chevènement et Georges Sarre, Roger Madec laisse ses militants se mobiliser contre la guerre. Lorsque Jean-Pierre Chevènement démissionne du gouvernement, la crise éclate dans son courant parisien: certains leaders (Michel Charzat, Patrick Bloche) prennent clairement le parti de François Mitterrand; Georges Sarre hésite, critique d'abord Jean-Pierre Chevènement à qui il reproche d'avoir « mal choisi son moment » pour démissionner, puis finalement choisit de lui rester fidèle. Roger Madec feint habilement d'adopter la même posture ; il parvient ainsi à préserver sa désignation comme candidat éligible aux élections régionales. Une fois celle-ci acquise, il annonce par voie de presse sa rupture avec le courant chevènementiste et son ralliement à la majorité mitterrandiste du PS[7].
La construction d’un bastion local
Ainsi introduit dans le courant majoritaire du PS, Roger Madec obtient facilement l'investiture aux municipales de 1995. Profitant du premier recul des listes RPR[8], et du maintien au second tour de la liste du Front National, la liste conduite par Roger Madec l'emporte de justesse au second tour[9] et son leader est élu maire du XIXe.
Il est réélu aux municipales de 2001[10], qui permettent à Bertrand Delanoé de devenir maire de Paris. Roger Madec est désigné quelques heures comme adjoint au maire de la Mairie centrale. Mais il préfère son fief du XIXe et cède sa place parisienne à son bras droit, François Dagnaud[11].
Élu sénateur de Paris en 2004, Roger Madec tient d'une majorité forte, la section du PS XIXe, ne laissant à Jean-Christophe Cambadélis, son opposant local, que le bénéfice de son mandat de député. Dans la composition de la liste socialiste aux Municipales - qui reste sa grande affaire - Roger Madec place ses proches et choisit ses alliés.
En 2008, la liste Roger Madec (PS - PC, mais sans les Verts qui font liste à part[12]) est reconduite aux municipales dès le 1er tour de scrutin[13]. Parti de 23% aux Municipales de 1989, Roger Madec remporte vingt ans plus tard 52 % des suffrages exprimés.
Roger Madec est réélu sénateur de Paris lors du renouvellement de septembre 2011, qui a vu le Sénat basculer à Gauche.
De subtiles évolutions dans la préparation de l'après-Delanoé
En septembre 2008, lorsque se prépare le congrès socialiste de Reims, Roger Madec se range sur la motion du maire de Paris, Bertrand Delanoé[14]. Il s'en distancie, à l'été 2011, en annonçant son soutien à François Hollande[15]. Son arrondissement ne le suit toutefois pas, Martine Aubry emportant au second tour 54,14 % des suffrages exprimés dans le XIXe[16].
Cette prise de distance à l'égard de Bertrand Delanoé est marquée d'autres signaux discrets, qui indiquent simultanément le rapprochement de Roger Madec avec Jean-Marie Le Guen, député du XIIIe et rival socialiste du Maire: soutien tardif[17] mais appuyé[18] à Dominique Strauss-Kahn - dont JM. Le Guen se proclame le défenseur inconditionnel au fur et à mesure que JC. Cambadélis s'en éloigne -, et, surtout, soutien à la position de Jean-Marie Le Guen de trancher la succession du Maire de Paris par des primaires ouvertes à toute la Gauche, Parti Communiste et Europe Ecologie les Verts compris[19].
Lien externe
Notes et références
- Cf. le récit donné dans Le Monde du 10 novembre 1988 - P. Jarreau - "Municipales : la désignation des têtes de liste socialistes à Paris M. Estier victime de la " guerre du dix-neuvième".
- Cf. Le Monde du 28 juillet 1988
- Cf. Le Monde du 10 novembre 1988 - P. Jarreau - "Municipales : la désignation des têtes de liste socialistes à Paris M. Estier victime de la " guerre du dix-neuvième".
- 1er tour: 23,1 % - second tour: - 41,78 % après fusion avec les listes PCF et Verts - source base Elections du Monde
- Cf. Le Monde du 18 février 1989 - P. Jarreau - "La gauche dans le "trou noir" de La Villette"
- Cf. Le Monde du 10 mars 1990 "le jeu de go Les partisans de Georges Sarre disputent le terrain à ceux de Lionel Jospin"
- Jean-Pierre Chevènement aux Assises de son courant le 22 juin Le Monde du 30/06/1991, qui cite une lettre de M. Madec indiquant que c'est « à contre-cœur » qu'il avait approuvé le texte de
- l'essouflement de la majorité RPR sortante est évoquée dans Le Monde du 21/03/1995 - "L'urbanisme au coeur de la campagne municipale dans le 19 arrondissement" - F. Chirot
- 1er tour: 35,06 % - 2e tour 45,35% contre 44,41 % à la liste M. Bulté (RPR-UDF) et 10,22% à la liste X. Voute (FN) - source Le Monde Base Elections
- 1er tour: 38,6% (avec le PC mais sans les Verts); 2e tour: 60,08 % contre 24,13% au RPR M. Bulté (RPR officiel) et 15,77% à F. Asselineau (liste Tibéri - Pasqua)- source Le Monde Base Elections
- Le Monde du 1er avril 2001 - C. Garin - M. Madec préfère sa mairie du 19e arrondissement à un poste d'adjoint
- et la dissidence au Modem d'une adjointe "verte" au Maire du XIXe
- 52,13% au 1er tour - Le Monde Base Elections
- Cf. liste des signataires de la motion A, publiée en tête de la motion, sur le site officiel du PS
- http://www.rogermadec.fr/page/3/ Blog de Roger Madec 30/06/2011
- lemonde.fr/politique/article/2011/10/17/a-paris-aubry-a-battu-hollande_1588885_823448.html Le Monde du 17 octobre 2011
- http://www.rogermadec.fr/page/8/ - article du 20 mai: "Quant à nous socialistes, nous devons être lucides et surtout pas précipités. Nous allons tourner la page du DSK candidat et nous remettre au travail" et enfin le 8 juin: "je ne me permettrai pas des déclarations inopportunes sur l’affaire DSK" Le Blog de Roger Madec: article du 16 mai 2011 "J’attends, comme l’ensemble des français, de connaître l’évolution de cette arrestation[...] Je reste donc en retrait afin d’éviter de prononcer un jugement trop prématuré sur un dossier abondant d’hypothèses"
- http://www.rogermadec.fr/page/4/ Trois articles de soutien à D. Strauss-Kahn entre le 1er et le 16 juillet 2011, allant jusqu'à demander au PS de "se prononcer sur la possibilité de le laisser concourir [DSK] et [...] sur la nécessité de déplacer les dates de dépôt des candidatures aux primaires"
- http://www.rogermadec.fr/ Le Blog de Roger Madec - 18/10/2011
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