- Robert Hue
-
Pour le mathématicien anglais, voir Robert Hues.
Robert Hue Robert Hue en 1995Mandats Sénateur du Val-d'Oise Actuellement en fonction Depuis le 26 septembre 2004 Prédécesseur Marie-Claude Beaudeau Président du Parti communiste français 28 octobre 2001 – 8 avril 2003 Prédécesseur Maurice Thorez (indirectement)
Poste (re)crééSuccesseur Poste supprimé Député européen 20 juillet 1999 – 1er aout 2000 Député de la 5e circonscription du Val-d'Oise 1er juin 1997 – 18 juin 2002 Successeur Georges Mothron Secrétaire général du Parti communiste français 29 janvier 1994 – 28 octobre 2001 Prédécesseur Georges Marchais Successeur Marie-George Buffet Biographie Nom de naissance Robert Georges Auguste Hue Date de naissance 19 octobre 1946 Lieu de naissance Cormeilles-en-Parisis (Val-d'Oise) Nationalité Française Parti politique PCF modifier Robert Hue[1], né le 19 octobre 1946 à Cormeilles-en-Parisis (Val-d'Oise), est un homme politique français. Il a été le secrétaire général du Parti communiste français de 1994 à 2001 et son président de 2001 à 2003.
Sommaire
Biographie
Jeunesse
Fils de parents ouvriers et communistes, il va souvent vendre L'Humanité avec son père René, ouvrier maçon[2]. Sa mère, ouvrière textile, a pour nom de jeune fille Raymonde Grégorius. Il étudie au collège d'enseignement technique de Cormeilles-en-Parisis et joue dans le groupe de rock « Les Rapaces » sous le nom de Willy Balton[2]. Il est aussi judoka, champion de France académique 1963, ceinture noire deuxième dan[réf. nécessaire].
Dès ses seize ans, en 1962, il adhère à la Jeunesse communiste puis un an plus tard au Parti communiste[2]. Après des études d'infirmier à Paris, il exerce ce métier en psychiatrie au centre de santé d'Argenteuil.
Mandats locaux
Au PCF, fidèle de Georges Marchais, il gravit un à un les échelons et est élu en 1977 maire de Montigny-lès-Cormeilles. Populaire en son fief, il sera constamment réélu par la suite et obtiendra d'autres mandats tels que celui de conseiller régional d'Ile-de-France et conseiller général du Val-d'Oise. En février 1981, il fera brièvement parler de lui à l'échelle nationale en menant un coup d'éclat contre une famille d'immigrés qu'il dénonce à la vindicte populaire comme trafiquants de drogue, sans autre preuve que la lettre de dénonciation d'une voisine de la famille en question[3]. Cette affaire intervient quelques jours avant un meeting de Georges Marchais à Montigny-lès-Cormeilles et avant même que le Front national grappille des voix au Parti communiste et que le thème de l'immigration soit porteur.
Direction du PCF
En 1987, il entre au comité central du Parti communiste, puis en 1990 au bureau politique. En 1994, alors qu'il est quasiment inconnu, Georges Marchais fait de lui son successeur : il devient alors secrétaire national du parti. Quelques heures plus tard, il commet à l'occasion un lapsus fameux en annonçant : « Je ne suis pas l'homme de personne ». Poussé par la chute du mur de Berlin et l'érosion idéologique et politique du Parti communiste, Robert Hue entame une politique de mutation du parti dont il vient de prendre la tête : ouverture vers d'autres mouvements, abandon d'un certain nombre de doctrines, création d'un exécutif à deux têtes (il devient président du parti alors que Marie-George Buffet devient secrétaire nationale)... En 1995, il publie un livre afin d'expliquer les réformes internes, Communisme : la mutation.
En avril 1995, Robert Hue est le candidat du Parti communiste à l'élection présidentielle. Il recueille 8,64 % face à la concurrence d'Arlette Laguiller, faisant mieux que le précédent candidat communiste, André Lajoinie lors de l'élection présidentielle de 1988. En 1997, il soutient l'idée de la gauche plurielle qui voit l'arrivée de la gauche au pouvoir lors de la troisième cohabitation. Il devient député de la 5e circonscription du Val-d'Oise, et quelques élus communistes entrent au gouvernement.
Pendant ce temps le PCF continue de perdre du terrain : le nombre d’adhérents passe de 200 000 en 1998 à 138 000 en 2001. En 2001, le parti perd une grande partie de ses bastions lors des élections municipales (par exemple, perte des villes d'Argenteuil, de Colombes, Dieppe, Drancy). En 2002, Robert Hue se présente de nouveau à l'élection présidentielle et obtient seulement 3,37 % des suffrages[4]. Jean-Marie Le Pen, qui à la surprise générale est présent au second tour, clame que le « Parti communiste a disparu ». Le score est si mauvais que sa campagne n'est pas remboursée totalement : et le parti connaît donc une grave crise financière. Une souscription est lancée alors qu'il quitte la présidence du parti, la laissant aux mains de la secrétaire nationale Marie-George Buffet. Le poste de président du PCF, créé par lui, cesse d'exister avec son départ. Lors des élections législatives de 2002, il perd son mandat de député face au candidat UMP Georges Mothron, et il ne le récupère pas lors d'une élection partielle en 2003. Un an plus tard, Robert Hue est cependant élu sénateur du Val-d'Oise.
Le 28 novembre 2008, il quitte le conseil national du PCF, déclarant qu'il ne quitte pas le parti mais effectue néanmoins une « rupture » avec lui, ne le jugeant « plus réformable »[5]. Il annonce le 9 décembre 2008 la création d’une association politique, le Nouvel espace progressiste (NEP)[6].
Moins d'un an plus tard, il annonce la création d'une nouvelle formation politique : le Mouvement unitaire progressiste, distinct du PCF mais autorisant la double adhésion[7]. Des candidats du MUP figureront sur les listes du Parti socialiste lors des élections régionales de mars 2010. Robert Hue, s'estimant « à mille lieues du Parti communiste » et lui-même candidat en Île-de-France, justifie sa démarche par un souci de rassembler l'ensemble de la gauche au delà des clivages, alors que le PCF a choisi dans 17 régions de partir en autonomie en alliance avec d'autres organisations situées à la gauche du PS[8].
Divers
Robert Hue est par ailleurs marié à Marie-Edith, et a deux enfants (Charles et Cécilia) et dirige la Fondation Gabriel-Péri.
Parcours
- 21 mars 1977 : élu maire de Montigny-lès-Cormeilles (Val-d'Oise)
- 24 mars 1986 - 1er novembre 1988 : conseiller régional d'Île-de-France
- 2 octobre 1988 - 13 janvier 1998 : conseiller général du Val-d'Oise
- 30 mars 1992 - 1er mai 1993 : conseiller régional d'Île-de-France
- 29 janvier 1994 : élu secrétaire national du PCF au 28e congrès
- 23 avril 1995 : candidat à l'élection présidentielle, il recueille 8,64 % des voix
- 1er juin 1997 : élu député de la 5e circonscription du Val-d'Oise
- 20 juillet 1999 : tête de liste aux élections européennes, il obtient 6,8 % des voix et devient député européen jusqu'au 1er août 2000
- Dans le cadre de la gauche plurielle (Gouvernement Lionel Jospin), vote de la loi no 2001-7 du 4 janvier 2001 relative au contrôle des fonds publics accordés aux entreprises, dite loi « Hue »
- Octobre 2001 : élu président du PCF au 31e congrès
- 21 avril 2002 : candidat à l'élection présidentielle, il ne remporte que 3,37 % des suffrages, et n'obtient pas le remboursement total des frais de campagne
- 16 juin 2002 : candidat aux législatives dans la 5e circonscription du Val-d'Oise, il est battu par Georges Mothron (UMP) et demande l'invalidation de l'élection.
- 2 février 2003 : le Conseil Constitutionnel ayant invalidé l'élection de 2002, il se représente une nouvelle fois et échoue de nouveau face à Georges Mothron.
- 26 septembre 2004 : élu sénateur du Val-d'Oise, succédant à Marie-Claude Beaudeau (CRC) qui ne se représentait pas
- 9 mars 2008 : réélu maire de Montigny-lès-Cormeilles dans le Val-d'Oise avec 69,57 % des suffrages[9].
- 6 mars 2009 : il démissionne de son mandat de maire de Montigny-lès-Cormeilles.
Ouvrages
- Histoire d'un village du Parisis des origines à la Révolution (1981)
- Du village à la ville (1986)
- Montigny pendant la Révolution (1989)
- Communisme : la mutation (1995)
- Il faut qu'on se parle (1997)
- Communisme : un nouveau projet (1999)
Notes et références
- Son nom complet est Robert Georges Auguste Hue.
- Biographie de Robert Hue, sur evene.fr
- disponible sur ina.fr [vidéo] Journal du 20 heures d'Antenne 2, 8 février 1981.
- Résultats au niveau de la France entière, sur le site du ministère de l'Intérieur. Élection présidentielle de 2002 -
- PCF - Robert Hue quitte le Conseil national du parti, LCI.fr
- « Robert Hue fait un "premier pas" vers la création d'un nouveau parti », Le Monde, 9 décembre 2008.
- Robert Hue s'émancipe pour de bon du Parti communiste », Le Monde.fr, 23 octobre 2009. Jean-Michel Normand, «
- Robert Hue : "Je suis à mille lieux du Parti communiste" », Europe 1, 08/01/2010 «
- Résultat à Montigny-lès-Cormeilles, sur le site du ministère de l'Intérieur. Élections municipales de 2008 -
Liens externes
- (fr) Sa fiche sur le site du Sénat
- (fr) Sa fiche sur le site de l'Assemblée nationale
- (fr) Site web du Nouvel espace progressiste (NPE)