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Pierre Viénot
Pierre Viénot Parlementaire français Naissance 4 août 1897 Décès 20 juillet 1944 Mandat Député 1932-1940 Début du mandat Fin du mandat {{{fin du mandat}}} Circonscription Ardennes Groupe parlementaire PSF (1932-1936)
USR (1936-1940)IIIe république Pierre Viénot est un homme politique et un résistant français né le 4 août 1897 à Clermont (Oise) et décédé à Londres le 20 juillet 1944.
Biographie
Il fait ses études secondaires au lycée Janson-de-Sailly à Paris et s'engage pendant la Première Guerre mondiale, avant même ses dix-huit ans. Sa participation au conflit n'est interrompue que par une permission pour passer son second baccalauréat. Même la blessure par balle qu'il reçoit le 2 juillet 1916 lors de la bataille de la Somme n'entame pas sa détermination, puisqu'il refuse l'évacuation à l'arrière. Il est de nouveau blessé, plus grièvement, à Villers-Cotterêts, en juillet 1918.
Après des études de droit, il entre au cabinet du maréchal Lyautey, résident général français au Maroc. Si le conservatisme du maréchal ne plaît guère à Pierre Viénot, homme de gauche, il très influencé par le libéralisme que manifeste le résident général vis-à-vis des Marocains, son grand respect des individus et des coutumes locales.
De 1925 à 1930, Pierre Viénot s'attache à promouvoir un rapprochement entre la France et l'Allemagne. Il rencontre Andrée Mayrisch, qu'il épouse.
En 1932, il devient député de Rocroi, avec l'étiquette du Parti républicain-socialiste. Réélu en 1936, il devient sous-secrétaire d'État chargé des protectorats du Maghreb et des mandats du Proche-Orient. Il négocie, à l'automne 1936, les traités accordant l'indépendance au Liban et à la Syrie. Ces traités ne sont pas ratifiés, en raison de l'hostilité du Sénat, mais ils servent de base pour l'indépendance effective de ces pays, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sa politique visant à renforcer les droits des Tunisiens lui vaut d'être considéré par les plus influents colons comme « l'Antéchrist » (Charles-André Julien). Il a pour chef de cabinet Pierre Bertaux.
En juin 1937, suite au renversement du gouvernement Léon Blum, il adhère à la SFIO. L'année suivante, il critique les accords de Munich et dirige, avec Pierre Brossolette et Daniel Mayer, le groupe Agir, principale organisation socialiste prônant la fermeté face à l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste.
En 1939, il s'engage de nouveau, mais sa santé et son âge le contraignent à rester à l'arrière. En juin 1940, il s'embarque sur le paquebot Massilia avec vingt-sept autres parlementaires. Arrivé à Rabat, il est placé en résidence surveillée par l'administration. Renvoyé en Métropole, il est condamné par le tribunal militaire de Clermont, en décembre 1940, à huit ans de prison avec sursis pour « désertion devant l'ennemi ». Ensuite, délivrés de ses ennuis avec la justice du régime de Vichy, il s'engage dans la Résistance, aux côtés, notamment, de Daniel Mayer et André Philip.
En 1942, il est arrêté puis incarcéré, mais parvient à s'évader l'année suivante. Il rejoint alors le général de Gaulle à Londres, et lui porte une lettre d'Édouard Herriot. Dès lors, et jusqu'à son décès, il est l'ambassadeur de la France libre auprès du gouvernement britannique. À ce titre, il fait partie des officiels français qui obtienne que la France ne soit pas administrée par un Allied Military Government of Occupied Territories (AMGOT), mais par le Gouvernement provisoire de la République française, créé à Alger le 3 juin 1944. Il accompagne le général de Gaulle dans son voyage en Normandie libérée.
Mais ces efforts ont été trop lourds à supporter pour son organisme devenu fragile, et il est emporté par une crise cardiaque un mois plus tard.
Décorations
- Chevalier de la Légion d'honneur (pour sa participation à la Première Guerre mondiale)
- Croix de guerre 1914-1918 (deux citations)
- Compagnon de la Libération à titre posthume (décret du 23 octobre 1944)
Bibliographie
- Pierre Renouvin et René Rémond, Léon Blum, chef de gouvernement, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1981 (1re éd., 1967)
- Marc Sadoun, Les Socialistes sous l'Occupation, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1982
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