Politique de la France

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La politique de la France se déroule sous le régime de la Cinquième République depuis le 28 septembre 1958.

Sommaire

Politique française sous la Ve République

Après que Charles de Gaulle eut fait adopter la constitution de la Cinquième République en 1958, la France a été gouvernée par des gouvernements de droite successifs jusqu'en 1981. Durant les années 1960, les partis de gauche avaient des résultats plutôt médiocres aux élections à l'échelle nationale. Les gouvernements successifs appliquaient généralement le programme gaulliste d'indépendance nationale, et de modernisation d'une manière interventionniste. Le gouvernement gaulliste, pourtant, a été critiqué pour sa brutalité[réf. nécessaire] : tandis que les élections étaient libres, l'État avait le monopole de la diffusion de la radio et de la télévision et cherchait à imposer son point de vue[réf. nécessaire] sur l'actualité (cependant ce monopole n'était pas absolu, puisqu'il y avait des radios qui émettaient depuis les pays voisins). La politique sociale de De Gaulle était foncièrement conservatrice.

En mai 1968, une série de grèves de travailleurs et de révoltes d'étudiants agita la France. Mais cette agitation n'eut pas pour effet un changement immédiat de gouvernement, la droite étant triomphalement réélue à l'élection de juin 1968. L'électorat bascula au référendum de 1969 au sujet des réformes du sénat, dans un mouvement généralement considéré[réf. nécessaire] comme une lassitude des Français pour De Gaulle.

En 1981, François Mitterrand candidat du parti socialiste, fut élu président avec un programme de réformes de grande envergure, le Programme commun. Après s'être assuré une majorité au parlement à l'issue des élections législatives de la même année, son gouvernement mena un programme de réformes économiques et sociales.

En 1983, la forte inflation et la crise économique menèrent à un revirement de la politique économique, connue sous le terme de « tournant de la rigueur » – le gouvernement de gauche s'est alors engagé dans des réformes de politique fiscale et de contrôle des dépenses, et de privatisation des principales banques françaises.

Bien que la majorité des nationalisations aient été annulées dès 1984, ou par les gouvernements suivants (de gauche comme de droite), les réformes sociales entreprises ont été maintenues. Depuis lors, le gouvernement alterna entre une coalition de gauche (composée du parti socialiste et du parti communiste, et plus récemment Les Verts), et une coalition de droite (composé par l'Union pour la démocratie française et le Rassemblement pour la République de Jacques Chirac, plus tard remplacé par l'Union pour un mouvement populaire).

Les années 1980 et années 1990 ont vu aussi l'émergence du Front national de Jean-Marie Le Pen, un parti accusant l'immigration, plus particulièrement l'immigration provenant des pays d'Afrique du Nord tels que l'Algérie de l'augmentation du chômage et de la criminalité. Depuis les années 1980, le chômage est resté élevé, à environ 10 % de la population active, quelles que soient les politiques menées pour le combattre[réf. nécessaire]. En outre, la criminalité a changé durant cette période, avec une très forte augmentation de la délinquance juvénile et des actes d'incivilité, bien que la mesure de son augmentation soit sujette à débat. Les problèmes dans les banlieues – un euphémisme décrivant les zones d'habitations périurbaines défavorisées, souvent à forte proportion de population issue de l'immigration – restent préoccupants. La présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle de 2002 a été attribuée[réf. nécessaire], en grande partie, au sentiment d'insécurité.

Institutions politiques

Partis et mouvements politiques

Années 1950 et 1960, l'État-UDR

Le système politique français est marqué par la bipolarisation de ses forces politique sur la base du clivage gauche/droite. Aux débuts de la Cinquième République, la vie politique s'organisait à gauche autour du Parti communiste français (PCF) et de la gauche réformiste de gouvernement, au sein de laquelle le Parti socialiste (PS) deviendra hégémonique dès sa fondation en 1969. À droite, les partis de la mouvance gaulliste, unifiés en 1967 au sein de l'Union démocratique pour la Ve République (UDR) occupèrent longtemps une position largement dominante, mais régulièrement contrebalancée par la droite libérale principalement incarnée par les Républicains indépendants et de petits mouvements du centre-droit, héritiers du Mouvement républicain populaire (MRP), comme le Centre démocrate ou Progrès et démocratie moderne. Les rapports entre ces formations au sein même des deux blocs sont souvent conflictuels, mais le recours au scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour l'élection des députés et la présidentialisation du régime avec, dès 1961, l'élection du Président de la République au suffrage universel direct contribue au maintiens de la bipolarisation. La droite menée par la sensibilité gaulliste dominera assez largement la vie politique jusqu'au début des années 1970, Charles De Gaulle et Georges Pompidou étant successivement largement élus à la présidence de la République, avec le soutien perpétuel de l'Assemblée nationale, où le parti gaulliste reste la première force jusqu'en 1981.

Années 1970 : le quadrille bipolaire

Les années 1970 marqueront le premier grand bouleversement du paysage politique français. Les élections législatives de 1973 marquent un net reflux du gaullisme au profit du centre-droit, largement concrétisé lorsque Valéry Giscard d'Estaing, chef des Républicains indépendants, accède à la présidence de la République aux dépens du gaulliste Jacques Chaban-Delmas. C'est la fin de "l'État-UDR". À gauche, le PS s'allie au PCF et au petit Mouvement des radicaux de gauche (MRG) dans le cadre de l'Union de la gauche en 1972. Cette alliance permettra à la gauche de se renforcer, son candidat unique à l'élection présidentielle de 1974, le Premier secrétaire du PS François Mitterrand, manquant de peu la victoire au second tour (49,2 % des voix). À droite, les rapports de force se rééquilibrent avec la fondation par M. Giscard d'Estaing en 1978 de l'Union pour la démocratie française (UDF), parti fédérant les forces de la droite non-gaulliste et du centre-droit. Ce nouveau parti met fin à l'hégémonie gaulliste à droite, l'UDR, transformée en Rassemblement pour la République (RPR) en décembre 1976 sous l'impulsion de Jacques Chirac, restant toutefois légèrement plus forte électoralement parlant. Le système partisan s'organise dès lors sur la base d'une "quadrille bipolaire", avec quatre partis d'importance équivalente : à gauche, le PCF et le PS, à droite, le RPR et l'UDF. Cette nouvelle situation est particulièrement bien illustrée par les résultats des élections législatives de 1978, à l'occasion desquelles la droite conserve de justesse sa majorité à l'Assemblée nationale malgré d'éclatantes victoires de la gauche lors d'élections locales.

Années 1980, effondrement du communisme et apparition de l'extrême-droite

En 1981, l'élection de François Mitterrand à la Présidence de la République bouleverse à nouveau les rapports de forces au sein du système partisan français. Au cours de cette élection et des législatives qui suivront, le Parti communiste perd une grande partie de son audience à gauche au bénéfice du Parti socialiste, qui devient très largement majoritaire seul à l'Assemblée nationale. Les années 1980 marqueront l'avènement d'une nouvelle ère dans la vie politique française. Si à droite les rapports de forces restent inchangés, le PCF amorce de manière brutale un inexorable déclin, le PS devenant progressivement hégémonique dans le camp de la gauche de gouvernement. Les déceptions vis-à-vis des politiques menées par les premiers gouvernements socialistes, qui abandonnent dès 1982 leur plan de relance keynésien au profit d'un plan de rigueur économique nettement moins ambitieux, mécontente une bonne partie de l'électorat qui se réfugie dans le vote protestataire. À l'occasion des Élections européennes de 1984, le Front national (FN), formation populiste classée à l'extrême droite de l'échiquier politique, effectue une percée phénoménale, passant d'un niveau proche de zéro à plus de 10 % des suffrages exprimés. Ce succès est concrétisé en 1986 lorsque le FN envoi 32 députés siéger à l'Assemblée nationale, alors élue à la représentation proportionnelle. Rejeté par la droite traditionnelle, le FN est exclu du jeu des alliances et ne sera jamais en mesure d'obtenir plus d'un siège à l'Assemblée après le rétablissement du scrutin majoritaire dès les législatives de 1988. Cela n'empêchera pas son audience électorale et médiatique de croitre, Jean-Marie Le Pen obtenant plus de 14 % des suffrages exprimés au premier tour de l'élection présidentielle de 1988. Le FN s'impose peu à peu comme une troisième force politique alternative, en dehors de la bipolarisation traditionnelle entre droite et gauche.

Années 1990, l'émiettement partisan

Les années 1990 débutent sous le signe de l'alternance. Alors que le second mandat du président Mitterrand touche à sa fin, la gauche est laminée par l'alliance RPR-UDF lors des élections législatives de 1993. Cette période est marquée par une consolidation du FN et par la percée significative des mouvements écologistes, en particuliers Les Verts et Génération écologie, qui font leur entrée dans plusieurs conseils régionaux à l'issue des élections régionales de 1992 et obtiennent d'excellents scores aux législatives de 1993. Ce succès sera de courte durée, et seuls Les verts parviendront à s'imposer durablement dans le paysage politique avec des scores tournant autour des 4 %. La classe politique traditionnelle perd encore du terrain lors de l'élection présidentielle de 1995, au cours de laquelle Jean-Marie Le Pen atteint les 15 %, tandis que l'extrême gauche, représentée par la candidate de Lutte ouvrière Arlette Laguiller, effectue une percée avec plus de 5 % des voix. Cette nouvelle recomposition des forces politiques oblige le Parti socialiste à composer avec des formations concurrentes à gauche, notamment sa petite scission du Mouvement des citoyens (MDC) mené par Jean-Pierre Chevènement. Lors des élections législatives de 1997, la Gauche plurielle menée par le socialiste Lionel Jospin, rassemblant PS, PCF, verts, MDC et radicaux-socialistes, investit une étroite majorité de 55 % des sièges. Le PS, doté d'une majorité relative, doit composer avec les autres forces de la majorité plurielle et Jospin forme dans cet esprit un gouvernement de coalition intégrant toutes ses composantes. Malgré des résultats plutôt satisfaisants, l'alliance volera en éclat, en 2002, à la fin de la législature.

A droite, l'UDF doit faire face dès 1998 à une scission orchestrée par une quarantaine de députés de sa tendance libérale, qui partent fonder Démocratie libérale (DL). Malgré son groupe parlementaire conséquent, ce parti restera marginal, dépendant de ses alliances avec le RPR et une UDF recentrée. Le Mouvement pour la France (MPF), autre scission de l'UDF intervenue en 1994 à l'initiative du député Philippe de Villiers, restera dans l'ombre jusqu'à sa fusion, en 1999, avec le Rassemblement pour la France (RPF) de l'ex RPR Charles Pasqua, à l'occasion des élections européennes, au cours desquelles leur liste obtient 13 % des voix, devant la liste RPR-DL de Nicolas Sarkozy. Ce sera un succès sans lendemain, le mouvement éclatant dès 2000 lorsque M. De Villiers décide de faire scission pour refonder le MPF, qui retrouve son audience antérieure, tandis que ce qui reste du RPF sombre dans la marginalisation. Un autre petit parti fondé par d'anciens membres des partis de droite traditionnels, Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT), connaitra à la fin des années 1990 un succès éphémère, en obtenant 6 élus lors des européennes de 1999 avec près de 7 % des voix et faisant son entrée dans plusieurs conseils régionaux lors des régionales de 1992 et de 1998. Malgré le score honorable de son chef Jean Saint-Josse à l'élection présidentielle de 2002 (4,2 %), CPNT connaitra un brutal reflux lors des scrutins qui suivront, au cours desquels le parti perdra tous ses élus régionaux et européens.

Années 2000, évolutions incertaines

Les années 2000 seront le théâtre de profonds bouleversements. L'élection présidentielle de 2002 sera marquée par une fragmentation du paysage politique tenant du jamais vu. Au premier tour, Jean-Marie Le Pen, bénéficiant d'un nouvel apport de voix (près de 17 % des voix) devance ainsi Lionel Jospin, victime de l'éparpillement des voix de gauche. L'extrême-gauche, dont les candidats Arlette Laguiller et Olivier Besancenot capitalisent 10 % des voix, monte en puissance. Le PCF, qui s'était jusqu'ici maintenu aux alentours de 9 %, s'effondre à 3,3 % avec la candidature de Robert Hue. Avec les candidatures de Jean-Pierre Chevènement pour le MDC et de Christiane Taubira pour le Parti radical de gauche, l'électorat socialiste s'éparpille aux dépens du candidat Jospin. Au second tour, Jacques Chirac, bénéficiant du rejet de l'extrême-droite, écrase Jean-Marie Le Pen avec 82 % des voix. Forte de ce nouveau souffle inattendu, la droite se réorganise, avec le lancement entre les deux tours de l'Union pour la majorité présidentielle (UMP) à l'initiative de Jacques Chirac. L'UMP, fusion du RPR et de Démocratie libérale (scission de l'UDF intervenue en 1998 à l'initiative d'une quarantaine de députés) et ayant reçu le renfort d'une majorité de cadres et d'élus de l'UDF devient le premier grand parti de la droite gouvernementale française. Lors des élections législatives de 2002, l'UMP, largement victorieuse, prend l'hégémonie à droite, la "Nouvelle UDF" de François Bayrou se sauvant qu'une vingtaine de sièges. Les scrutins locaux qui suivront verront le retour de la domination du Parti socialiste sur l'ensemble de la gauche, contribuant à faire converger peu à peu le système partisan vers une situation de bipartisme, bien que l'audience conservée par les petits partis (le PCF, les verts et le PRG à gauche, l'UDF à droite), oblige les deux grandes formations à continuer d'évoluer dans le cadre de la bipolarisation.

Lors de l'élection présidentielle de 2007, l'UMP et le PS se renforcent et leurs candidats s'affrontent au second tour dans un schéma plus traditionnel qu'en 2002. Les petits candidats à la gauche du PS sont laminés, obtenant des scores très inférieurs à ceux qu'ils avaient obtenu en 2002. Jean-Marie Le Pen, concurrencé par la campagne très marquée à droite du candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy, s'effondre à 10,4 %, tandis que François Bayrou, en axant son discours sur une volonté de former une formation centriste indépendante de la droite, atteint plus de 18 % des voix. La transformation de l'UDF en Mouvement démocrate (MoDem) ne permettra toutefois pas de concrétiser ce succès, le nouveau parti obtenant un score nettement plus faible lors des législatives qui suivront (7,6 %). En revanche le FN s'effondre à nouveau et, avec 4,3 %, n'est définitivement plus en mesure de peser sur le débat politique. Les scrutins locaux qui suivront confirmeront cette tendance. Le paysage politique français s'organise actuellement sur la base d'une opposition gauche/droite très marquée, avec deux grands partis forts, l'UMP et le PS, qui composent avec plusieurs petits partis proches de leur sensibilité. Les dernières élections municipales ont été le théâtre d'une marginalisation du FN, de l'obtention de bons scores pour des listes menées par des partis de gauche autre que le PS (PCF, verts et surtout Ligue communiste révolutionnaire (LCR) dans plusieurs grandes villes) ainsi que de l'échec de la stratégie d'autonomie du MoDem, contraint de composer avec le PS ou l'UMP lorsque c'est possible, battu lorsqu'il présente des listes autonomes.

Les élections européennes de 2009, marquées par un taux de participation historiquement faible de 40,6 %, ont été l'occasion de plusieurs reclassements sur l'échiquier politique français. L'UMP s'est imposée avec près de 28 % des voix, loin devant le PS qui, à 16,5 %, subit la concurrence d'Europe écologie, rassemblement écologiste initié par les verts (16,3 %). Ce scrutin fut également l'occasion d'une nouvelle déconvenue pour le MoDem qui n'obtient qu'un piètre score de 8,5 %, très en dessous de la performance réalisée par l'UDF en 2004. À gauche, le Front de gauche initié par le Parti communiste et le nouveau Parti de gauche fondé par d'anciens membres de la minorité du PS obtient 6,5 % des voix, tandis que l'extrême-gauche se renforce considérablement, avec la percée du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), successeur de la LCR, qui obtient 5 % des voix (Lutte ouvrière est à 1,2 %). Le FN, à qui profite normalement ce type d'élection, demeure faible à seulement 6,3 % des voix, devant les listes Libertas alliant le Mouvement pour la France et CPNT, à 4,8 %, là aussi en net reflux par rapport aux scores obtenus par le seul MPF lors des scrutins précédents. Des courants minoritaires, en particulier l'Alliance écologiste indépendante et la formation gaulliste « Debout la République », obtiennent en outre des scores significatifs (respectivement 3,6 et 1,8 %). Ces nouvelles tendances sont à l'origine de nombreuses spéculations à l'approche des élections régionales de 2010.

Le système politique français voit sa légitimité de plus en plus mise à l'épreuve par les faibles taux de participation aux différents scrutins, particulièrement depuis les dernières élections législatives de 2007, municipales de 2008 ou européennes de 2009, où l'abstention a connu des chiffres jamais atteints sous la Ve République.

Chefs d'État et hommes politiques

Les pouvoirs exécutif et législatifs de la Ve République (schéma simplifié)

Classements chronologique et alphabétique des hommes politiques français.

Événements politiques

Histoire politique

Régimes politiques

Ancien Régime

Sous l'Ancien Régime, c'est-à-dire avant la Révolution française, la France était une monarchie.

Dynasties royales :

Régimes post-révolutionnaires

Régimes politiques en France depuis la chute de la monarchie absolue :

Article détaillé : Constitutions françaises.

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