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Lanvénégen
Lanvénégen Administration Pays France Région Bretagne Département Morbihan Arrondissement Pontivy Canton Le Faouët Code Insee abr. 56105 Code postal 56320 Maire
Mandat en coursMarie-Louise Mounier
2008-2014Intercommunalité Communauté de Communes du pays du roi Morvan Site internet Site de la commune Démographie Population 1 184 hab. (2006[1]) Densité 40 hab./km² Aire urbaine 25 412 hab. Gentilé Lanvénégenois, Lanvénégenoise Géographie Coordonnées Altitudes mini. 52 m — maxi. 188 m Superficie 29,42 km² Lanvénégen est une commune française, située dans le département du Morbihan et la région Bretagne.
Le nom breton de la commune est Lannejenn.
Sommaire
Étymologie
Lanvénégen vient du breton lan, lieu consacré associé à un saint dont il est difficile de déterminer le nom. Cela ne peut être ni saint Conogan, ni même saint Monocan, pour cause d'évolution linguistique du breton. Un Lanconogan n'aurait pu donner les forme du XVIe siècle Lanmenegan ou Lanmenegean, le c-dur initial ne peut évoluer en m. Et pour ce qui est de Monocan (dérivé du vieux-breton monoc, « personnage éminent ») le c- dur de la dernière syllabe ne peut passer en j- sans la présence d'une voyelle palatale de type i ou é.
Ce pourrait être un saint inconnu du nom de Menegean (? monoc + gen', race, famille, naissance), dont le toponyme est attesté, et porté par Jan (Menegan/Menegant/Menegean), beau-père d'Alain Guégant, seigneur de Saint-Quijeau de 1632 à 1661.
Aux XVe et XVIe siècles le g ne représentait pas forcément un son dur devant le a d'où l'alternance Menegan / Menegean. Les notaires utilisaient rarement le j car il était souvent confondu avec un i.
Dans la Liste des exceptés de l'amnistie de 1676 en Bretagne du 5 février 1676, la graphie est Lennuian [2] .
Géographie
Lanvénégen est une commune bretonne située à mi-distance du littoral et du centre de la péninsule. Elle appartient à la Cornouaille morbihannaise. Elle est délimitée à l’est par la rivière Ellé, au nord et au sud par deux de ses affluents l'Inam ou Ster Laër et le Naïc. La commune est par ailleurs traversée par l'Elise, affluent de l'Inam. Le cours de l'Inam sert de frontière naturelle avec la commune du Faouët, tandis que le cours de l’Ellé sert de frontière avec Meslan et le cours du Naïc avec Querrien. Le point le moins élevé de la commune (52 mètres) correspond au point de confluence de l'Ellé et du Naïc alors que le point le plus élevé se trouve dans la partie Ouest de la commune où se rencontrent les principales hauteurs. La commune, très vallonnée, a su conserver partiellement son bocage et possède plusieurs secteurs boisés. En partie sur son territoire et en partie sur Guiscriff un gisement de kaolin fut exploité pendant une trentaine d'années. L'exploitation a été abandonnée vers 1960 car pas assez rentable. En lieu et place des carrières subsistent des étangs. Une usine de conserves de légumes la Conserverie Morbihannaise est implantée sur le cours de l'Inam à l'emplacement de l'ancien moulin de la Coutume.
Lieux-dits et écarts
La population se disperse dans environ 80 lieux-dit et écarts appelés plus communément villages dont voici une liste abrégée :
- Boutel
- Croix de Keroual
- Le Cleuziou
- Kernégont
- Lanzonnet
- Loge coucou
- Quilloten
- Quinquis
- Vetveur
Histoire
Protohistoire
Une tombe de l' Âge du bronze a été trouvée dans un champ près du village du Quilliou [3] .
Maisons nobles
Sous l'Ancien Régime, Lanvénégen comptait plusieurs maisons nobles[4]. Sur les vitraux de l'église paroissiale figurent les armes des seigneurs de Lanvénégen au début du XVIe siècle.
On peut y voir les armes mi-partie du Chastel et du Chastelier, en mémoire de François du Chastel, seigneur supérieur de Guiscriff et de Lanvénégen par son mariage en 1522 avec Claudine du Chastelier, dame de Gournois. Ces armes sont : Fascé d'or et de gueules de 6 pièces, qui est du Chastel, et d'or à 9 quintefeuilles de gueules posées 3,3,3, qui est du Chastelier, seigneur de Gournois. On peut y voir aussi les armes de Guéguen, seigneur de Saint-Quijeau: d'or à l'arbre de sinople, le tronc chargé d'un sanglier passant de sable; celles de la Teste, seigneur de Lescréant : de gueules au cygne d'argent tenant en son bec une croix dentelée de même; celles de Kervenozaël, seigneur de Rozengat : d'argent à 5 fusées rangées en fasce et accolées de gueules, surmontées de 4 molettes de même; celles du seigneur de Lanzonnet : d'azur au cor d'argent accompagné en chef d'un fer de lance de même, la pointe en haut; et celles des Saint-Pezran qui ont succédé aux Kervenozaël, comme seigneurs de Rozengat : de sable à la croix pattée d'argent[5].
XVIIe siècle
Cette commune est connue pour un incident survenu au pardon de Saint-Urlo fin juillet 1675 pendant la révolte des Bonnets Rouges[6],[7] .
XVIIIe siècle
Fin mai 1748, François Mahé et Yves Bulze, deux membres de la bande de Marie Tromel, dite Marion du Faouët, exécutés à Vannes, furent pendus à la branche d'un chêne et laissés pourrir à un carrefour de l'ancienne route royale qui reliait Quimperlé à Gourin, à quelques centaines de mètres au nord du village de Saint-Urlo, en Lanvénégen [8] .
Révolution française
Simple trève de Guiscriff, Lanvénégen devient commune, chef-lieu de canton et paroisse en 1790[9] . Ce canton est supprimé par loi du 8 pluviôse an IX (28 janvier 1801) intitulée « loi portant réduction du nombre de justices de paix »[10]. La commune de Lanvénégen est alors intégrée au Canton du Faouët.
XXe siècle
Première guerre mondiale
145 jeunes Lanvénégenois ont leur nom qui figure sur le monument aux morts communal en tant que victimes de la Première Guerre mondiale.
Seconde guerre mondiale
Cette commune est également réputée pour son rôle dans la Résistance.
Cinq de ses habitants sont morts en déportation; treize ont été fusillés, notamment à Port-Louis.
Le 1er mai 1944, des manifestants portant des drapeaux rouges et des drapeaux tricolores défilent dans le bourg et dans les villages alentour en chantant La Marseillaise et L'Internationale[11] .
Le 8 mai, les Allemands procèdent à une rafle, puis à des arrestations ciblées dans la nuit du 22 au 23 mai et encore dans la nuit du 31 mai au 1er juin[12] .
Le 24 juin, dix-sept résistants, dont six Belges de Blankenberge, condamnés à mort par la cour martiale allemande siégeant à l'École Sainte-Barbe au Faouët, sont fusillés à Rosquéo. Deux des morts n'ont pu être identifiés. L'un des Belges, Jean de Coninck, n'est que blessé: il s'enfuit sous les tirs. Il sera soigné et caché par des habitants et survivra[13] .
Le même jour, dix résistants de Spézet et un de Saint-Goazec sont fusillés à Rozangat.
Un autre fusillé, inconnu, est retrouvé dans une tombe sommaire au Pont-Neuf.
Le 27 juin, c'est Jean Jamet, lieutenant de gendarmerie à Quimperlé, originaire de Lanvénégen, qui est arrêté à Bubry en compagnie de Mathieu Donnart, chef de l'Armée secrète dans le Finistère. Ils sont fusillés à Pluméliau le 29 juillet [14] .
Le 7 juillet, trois maquisards sont tués à Bellevue, près de Boutel. Ce sont Jean Le Bloas, originaire du Vetveur en Lanvénégen, Raymond Denise et Robert Kessler. Les corps sont sommairement enterrés. Deux autres résistants sont faits prisonniers, ils seront fusillés. D'autres résistants parviennent à s'enfuir. Les morts et les prisonniers étaient porteurs de faux papiers, ce qui évite, semble-t-il, des représailles aux villageois des alentours; plusieurs hommes du village de Boutel, arrêtés, sont en effet rapidement relâchés. L'incompétence du chef de ce groupe est soulignée par les témoins de l'époque, ainsi que la probabilité d'un mouchardage[15] .
Certains de ces fait entraînent l'exécution de mouchards par la Résistance[16] .
Période récente
Au début des années 80, Lanvénégen a connu le « choc des cultures » avec l'installation dans la commune de plusieurs familles de réfugiés laotiens, des boat people. Bon nombre de ces familles sont parties depuis pour s'installer notamment dans la région lyonnaise.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité 1977 2001 Louis Le Guern PS mars 2001 Marie-Louise Mounier SE Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Histogramme La population de Lanvénégen après avoir connu son maximum démographique en 1926 avec 2790 hab a fortement décliné pour se stabiliser à environ 1200 hab.
Lieux et monuments
- L'église paroissiale de Saint-Cognogan (ou Conogan) qui est située dans le bourg. Elle a récemment été rénovée.
- La chapelle Saint-Urlo, XVIe siècle. Saint Urlo ou saint Gurloës fut le premier abbé de l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé. Tous les ans, le dernier dimanche de juillet, se tient un grand pardon. Le saint y est invoqué pour soigner les paralytiques, les goutteux et les boîteux.
- La chapelle Saint-Georges
- La chapelle de Saint-Melaine, située sur un terrain privé;
- La chapelle de la Trinité, en partie ruinée. XVIIe siècle
- Le château de Saint Quijeau. XVIIe siècle. Le château de Saint Quijeau a appartenu successivement aux Guégant, aux Kervenozaël et aux Ploeuc. Le dernier seigneur du lieu, Antoine Jean Baptiste Victor Du Botdéru n'a pas laissé de bons souvenirs dans la mémoire des Lanvénégenois. C'était un homme violent et coléreux, toujours habillé en noir. Son visage était marqué par la petite vérole. Sa passion était la chasse à laquelle il consacrait la majeure partie de son temps. De nombreuses histoires circulent à son sujet. On l'accuse d'être responsable de la mort d'un de ses vassaux à qui il reprochait de braconner. Pendant la révolution il aurait pris la fuite en se cachant dans une charrette.
- Les manoirs de Lanzonnet, de Lescréant et de La Villeneuve
- Les moulins de La Trinité, de Lescréant, de Toulbren.
Personnalités liées à la commune
- Erwan Evenou, auteur d'une thèse de doctorat sur le breton (langue) de Lanvénégen.
- Jean René Maurice Le Souef de Montalembert, né en 1757, membre d'une famille noble de Lanvénégen, homme de loi. Avant la Révolution française, il est avocat, bailli et juge au siège royal de Gourin, Morbihan. En 1790, il est élu au tribunal de district du Faouët (Morbihan). En septembre 1794, il est mis provisoirement en arrestation par le comité de surveillance du Faouët et est très vite libéré. En 1807, il est greffier de justice de paix et proposé comme juge[18] .
- Allain Maillard, prêtre mêlé à l'incident qui se produit au pardon de Saint-Urlo fin juillet 1675 pendant la révolte des Bonnets Rouges.
Notes
- ↑ données officielles 2006 sur le site de l’INSEE
- ↑ Arthur Le Moyne de La Borderie , La Révolte du Papier Timbré advenue en Bretagne en 1675, réédité dans Les Bonnets Rouges, Union Générale d'Éditions (collection 10/18), Paris, 1975.
- ↑ Ouest-France
- ↑ Jean Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la Province de Bretagne, dédié à la Nation Bretonne, chez Vatar, Nantes, 1779.
- ↑ Joseph-Marie Le Mené , Histoire archéologique, féodale et religieuse des Paroisses du Diocèse de Vannes, Éditions Gallès, Vannes, 1891-1894, deux volumes, Reprint Slatkine/Coop Breizh, 1994
- ↑ Boris Porchnev , Les buts et les revendications des paysans lors de la révolte bretonne de 1675, paru dans Les Bonnets Rouges, Union Générale d'Éditions (collection 10/18), Paris, 1975.
- ↑ Arthur Le Moyne de La Borderie , La Révolte du Papier Timbré advenue en Bretagne en 1675, réédité dans Les Bonnets Rouges, Union Générale d'Éditions (collection 10/18), Paris, 1975.
- ↑ Lice Nédellec et Jean Rieux, Marion Du Faouet et ses brigands, Éditions Artra, 1976.
- ↑ Jean-Louis Debauve, La Justice révolutionnaire dans le Morbihan, chez l'auteur, Paris, 1965.
- ↑ Canton français, article de Wikipedia, partie "Histoire"
- ↑ Association Mémoire du canton du Faouët, 39-45 en Centre-Bretagne , Éditions Liv éditions , Le Faouët , ISBN 2844970966 ISBN 978-2844970961 .
- ↑ Association Mémoire du canton du Faouët, 39-45 en Centre-Bretagne , Éditions Liv éditions , Le Faouët , ISBN 2844970966 ISBN 978-2844970961 .
- ↑ René Le Guénic, Les Maquisards chez nous en 1944; Gourin, Le Faouët, Guémené, Éditions BP 10, 1998
- ↑ Gilbert Charles, préface de Robert Schuman, Soldats bleus dans l'ombre - Le commandant Guillaudot et ses gendarmes dans la Résistance, Éditions du Cercle d'or, Paris, 1978.
- ↑ René Le Guénic, Les Maquisards chez nous en 1944; Gourin, Le Faouët, Guémené, Éditions BP 10, 1998
- ↑ Association Mémoire du canton du Faouët, 39-45 en Centre-Bretagne , Éditions Liv éditions , Le Faouët , ISBN 2844970966 ISBN 978-2844970961 .
- ↑ http://cassini.ehess.fr/ Population avant le recensement de 1962
- ↑ Jean-Louis Debauve, La Justice révolutionnaire dans le Morbihan, chez l'auteur, Paris, 1965.
Voir aussi
Liens externes
- Site de la commune
- Lanvénégen sur le site de l’Institut géographique national
- Lanvénégen sur le site de l'Insee
- Portail de la Bretagne
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