- Gourin
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Gourin
Manoir de Tronjoly.Administration Pays France Région Bretagne Département Morbihan Arrondissement Arrondissement de Pontivy Canton Canton de Gourin (chef-lieu) Code commune 56066 Code postal 56110 Maire
Mandat en coursDavid Le Solliec
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du pays du roi Morvan Site web http://www.gourin.fr/ Démographie Population 4 193 hab. (2006[1]) Densité 56 hab./km² Aire urbaine 25 412 hab. () Gentilé Gourinois, Gourinoises Géographie Coordonnées Altitudes mini. 83 m — maxi. 301 m Superficie 74,72 km2 Gourin est une commune du département du Morbihan, dans la région Bretagne, en France.
Sommaire
Géographie
Gourin se situe sur le flanc sud des Montagnes Noires, un des principaux reliefs du massif armoricain, dont le point culminant est le Roc-de-Toullaeron à 318 m, sur la commune de Spézet.
Gourin appartient à la Cornouaille morbihannaise : elle faisait partie de l'évêché de Quimper. La langue utilisée était le breton cornouaillais jusqu'au basculement linguistique vers le français qui eut lieu dans les années 1950. Le Cornouaillais était utilisé dans les communes des cantons de Gourin et du Faouët situées sur la rive droite de la rivière Ellé, tandis que le reste du département utilisait le Breton vannetais (sauf la partie est parlant gallo).
Gourin a la particularité de se trouver à 98 kilomètres de Vannes, son chef-lieu de département, et seulement à 43 kilomètres de Quimper, le chef-lieu du Finistère.
Le sous-sol gourinois renferme des roches de nature divers. On trouve notamment sur les flancs des montagnes noires des gisements de schiste d'âge ordovicien qui furent exploités de manière intensive au XIXe siècle et au XXe siècle pour produire des ardoises. Du granite affleure dans le sud-ouest de la commune aux abords du village de Kergus.
Histoire
Ancien Régime
Aux XIe et XIIe siècles Gourin était le siège d'une vicomté qui s'étendait sur les paroisses de Gourin, Guiscriff, Langonnet, Le Faouët et Leuhan et les trèves de Roudouallec, Le Saint, Lanvénégen et La Trinité. Parmi les vicomtes de Gourin citons les noms de Cadoret qui se souleva en 1075 contre le duc Hoël et Tanguy Ier qui participa à la première croisade avec son duc Alain Fergent. La vicomté fut rattachée au domaine ducal dès 1265. Gourin devient alors le siège d'une barre ducale qui après l'acte d'union de la Bretagne à la France en 1532 deviendra le siège d'une sénéchaussée royale jusqu'à sa suppression à la Révolution.
Révolte des bonnets rouges
Des paroissiens participent à l'attaque de Carhaix le 6 et 7 juillet 1675 et au pillage le 11 juillet 1675 du château de Kergoët en Saint-Hernin propriété du sieur Le Moyne de Trévigny. La paroisse et ses trèves doivent verser 5 500 £ de dédommagements au sieur Le Moyne de Trévigny. Charles Morvan, le meneur des révoltés pour Gourin, fut envoyé aux galères pour servir d'exemple.
Emigration vers l'Amérique
À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, Gourin a connu une très forte émigration vers l'Amérique du Nord. Beaucoup des Bretons vivants actuellement aux États-Unis sont originaires de la région de Gourin. Dès 1928, on dénombre environ 3000 habitants de Gourin à New York, 400 d'entre eux étant directement employés par Michelin (créée en 1901 au sud de New-York à Miltown et qui recrutait de façon privilégiée des Bretons). Il y eut une seconde vague d'émigration depuis les cantons de Gourin et Roudouallec dans les années 1950 suite à la visite du consul canadien. Entre les seules années 1946 et 1955, 747 émigrants quittent Gourin (13,4 % de la population) dont une large part vers les États-Unis. Trois agences "Compagnies Générales Transatlantiques" ont d'ailleurs à l'époque leur siège à Gourin et Roudouallec pour organiser les flux à destination des États-Unis.
Les ardoisières
La seconde moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle correspondent à l'âge d'or de l'exploitation des ardoisières à Gourin. Celles-ci étaient déjà exploités aux siècles précédents mais elles vont prospérer par la suite notamment grâce à un accroissement de la demande régionale (les toits en ardoise remplacent alors progressivement les couvertures de chaume à cause des risques d'incendie) et à la construction en 1892 de la ligne de chemin de fer à voie métrique reliant Guingamp à Rosporden. Elles devront fermer en 1962 en raison de la concurrence trop forte des ardoisières de Trélazé.
La seconde guerre mondiale
Dans la soirée du 14 juillet 1941, 200 gourinois narguent les autorités allemandes en place, en défilant dans les rues de la ville, drapeau tricolore en tête. Il s'ensuit une vague d'arrestations. Les cinq auteurs principaux de la manifestation sont arrêtés et purgent une peine de trois à six semaines dans la prison Nazareth à Vannes.
La barbarie nazie fera quarante victimes parmi la population de Gourin. La famille la plus touchée sera la famille Bouchard qui perdra trois de ses membres, le père et ses deux fils aînés, dans les camps de déportation, pour avoir abrité sous son toit un résistant mortellement blessé surnommé Job la Mitraille, chef du maquis des Montagnes Noires. Les Allemands découvriront en effet quelque temps plus tard le corps enterré de ce résistant dans un champ suite à une dénonciation.
Monuments et lieux touristiques
- l'église Saint-Pierre et Saint-Paul : sa construction a débuté en 1490, sous le ministère de Payen Daviou, premier recteur connu à Gourin, avec l'appui des seigneurs de Kergoët, de Kerbiguet et de Tronjoly et a été achevée sous le ministère de Christophe Rivoalen.
- une réplique de la statue de la liberté, sur la place centrale, témoigne de l'exode de la population de Gourin vers le continent américain.
Vestiges préhistoriques et antiques
- l'Allée couverte de Minguionnet, Néolithique
- le menhir de Kerbiquet Lann, Néolithique
Chapelles
- la chapelle Saint-Hervé (1518-1536), édifiée par Henry et Vincent de Kergoët (seigneurs de Tronjoly et de Menguionned). Reconstruite de 1518 à 1536 par Yves de Boutteville, abbé de Langonnet et fils de Jean IV de Boutteville, baron du Faouët.
- la chapelle Saint-Nicolas (1507), édifiée par Jacob Le Trancher et Thomine de Bodilleau.
- la chapelle Notre-Dame-des-Victoires ou chapelle de la Vierge (1509). Détruite par un incendie, la chapelle est restaurée et agrandie en 1830 sous le ministère du curé Le Goff, On y trouve la pierre tombale du Tad Mad (Jean Marie Le Gorrec, curé de Gourin de 1758 à 1772).
- la chapelle Saint-Philibert (1668), située à Landevec.
- la chapelle Notre-Dame-de-Consolation (XVIe-XVIIe siècle), située à Moustérien et reconstruite en 1874-1875. Cet édifice (encore surnommé "Mouster Yann") dépendait autrefois de la commanderie des templiers de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem (dont l'autorité local siégeait à Roudouallec).
- la chapelle Saint-Gwénolé (1688), elle semble avoir remplacé un édifice plus ancien qui a été restaurée en 1649.
- la chapelle Saint-Symphorien ou chapelle de Bever ou Besver ou Bezuer (1704), reconstruite en 1878 au fief de Jacques Sébastien de Kerguz. Cette chapelle, non datée, est citée en 1704.
- la chapelle Saint-Diboan ou Saint Diboën ou Saint-Abidon (1885). Cette chapelle est édifiée en 1885 à la place d'un édifice plus ancien, dédié à sainte Julienne, sous le rectorat de M. Le Gand, par le propriétaire de Menguionned, M. de Ruberzo.
- l’ancienne chapelle Saint-Claude (XVIIe siècle). Édifiée dans un lieu isolé et mentionné encore en 1930.
- la chapelle de Bever située entre Gourin et Cudel non loin de la route D1, menant vers Roudouallec. Aujourd'hui à l'abandon, on y célèbre encore un pardon tous les ans au début de l'été.
Châteaux & manoirs
- le manoir de Kerbiguet ou Kerbiquet ou Kerbiged (1564-1580), est édifié par la famille Guegan à qui appartient la seigneurie (de 1445 à 1663). Puis propriété successive des familles du Fresnay, seigneurs du Faouët, et Euzenou de Kersalaün (en 1754).
- le manoir de Kerambris ou Kerbris (XVIe siècle), propriété successive des familles Le Trancher (en 1426 et en 1530), Kervenozaël de Guiscriff (de 1636 à 1773), Dresnay, Le Gorju (en 1795).
- le manoir de Menguionnet ou Menguyonnet, Mengueonet (XVe-XVIe siècle), La seigneurie avait jadis sa chapelle privée dédiée à saint Yves. Propriété successive des familles Kergoët (dès 1300), Le Moyne de Trévigny (en 1542), Michau, sieurs de Ruberzo (en 1695).
- le manoir de Gwel Kaer La première construction date de 1880. Le manoir est agrandi et aménagé dans sa forme actuelle en 1907.
- l'ancien manoir de Conveau (XVIe siècle). En 1426, Conveau (ou Convoye) dépendait de l'abbaye de Langonnet. Un manoir en ruines datant du XVIe siècle existait là en 1684
- l'ancien manoir de Crondal ou Cromear (XVe siècle). Propriété successive des familles Maitret (en 1426), Le Gentil, dame de Kerorchant (en 1542). L'édifice actuel est daté de 1735 ;
- l'ancien manoir de Droloré ou Lanzent (XVe siècle). Propriété successive des sires du Faouët (de 1447 à 1644), puis des familles Bannier et Le Sech (en 1695), Gallic de Kergonan (en 1774) ;
- l'ancien manoir de Kerandraon (XVIe siècle). La seigneurie était à la famille Kergus (en 1426), puis à la famille Kergoët (en 1542) et Kerstang. Le manoir appartient à la famille Hamon des Roches, seigneurs du Diarnelez en Le Faouët (de 1778 à 1781) ;
- l'ancien manoir de Kerblézec ou Kervleizec (XVIe siècle). La seigneurie appartient successivement aux familles Corre (en 1447), Kerblézec (en 1540), Coëdic (en 1637 et en 1743) ;
- l'ancien manoir de Kerstang (XVe siècle), ruiné dès 1848. Propriété successive des familles Kergoët, Kergus (en 1500). Il avait haute, moyenne et basse justice et les seigneurs possédaient des prééminences dans l'église ;
- l'ancien manoir de Lanvoellan ou Langoelan ou Lanvolez (XVe siècle). Propriété de la famille Le Trancher (en 1426 et en 1452), puis de la famille Hémery (au XVIe siècle) ;
- l'ancien château de Launay ou "le Guern" (XVIIIe siècle). Propriété successive des familles Guern-Herpin (en 1426 et en 1447), Allano (en 1500), Le Téoff (en 1662), Mascle (en 1774 et en 1795). Il possédait jadis un colombier ;
- Manoir de Tronjoly : Propriété successive des familles Kergoët (de 1426 à 1669), Lollivier (jusqu'à la fin du XVIIIe siècle), Rouxel (à la Révolution) et Lescoët (jusqu'en 1900). Hermine de Lescoët épouse le baron Joseph de Salvaing de Boissieu, qui décède en 1955 et laisse la demeure à sa fille Madeleine. C'est un Rouxel de Lescoët qui le restaure à la fin du XIXe siècle, suite à un incendie. La demeure possédait autrefois une chapelle privée, un parc et un colombier. Le domaine est racheté par la commune de Gourin en 1984, édifié en 1768 à l'emplacement d’un ancien manoir.
Blasonnement
Les armoiries de Gourin se blasonnent ainsi :
Écartelé : aux un et quatre d’argent à cinq fusées de gueules accolées en fasce et accompagnées en chef de quatre roses du même ; aux deux et trois d’azur à la croix pattée alésée d’or ; au chef d’hermine.
(Fusées et roses sont les armes de Kergoët)
Conc. M. van Berten.Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 mars 2008 David Le Solliec UMP mars 2008 2014 David Le Solliec UMP Conseiller régional Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique de 1793 à 2006
Langue bretonne
- A la rentrée 2007, 16,3% des enfants de la commune étaient inscrits dans le primaire bilingue[3].
Personnalités liées à la commune
- Alan Stivell
- Emile Le Gall maire de Gourin. 3 mandats ; ancien champion cycliste . Stade Emile Le Gall
- Xavier Le Floch, triathlète international
- Florian Guillou, coureur cycliste
- Roselyne Bachelot-Narquin, plusieurs fois Ministres, petite fille de François et Corentine Le Dû, étude primaire au Couvent Bleu.
- Claude Besson
Et les autres ...
Les associations de la ville
- L'association du cinéma Jeanne d'Arc de Gourin, créée en 1925.
- Club triathlon duathlon des "Chasseurs de Gourin"
- Club Cycliste des Chasseurs de Gourin
Évènements
- Chaque année, le premier dimanche de septembre, sont organisés, dans le parc du château de Tronjolly, les championnats de Bretagne de musique traditionnelle.
- La commune est également réputée pour sa Festy Gay, manifestation festive en forme de gay pride, organisée chaque année le premier week-end d'août. L'organisation d'un tel évènement dans cette petite commune (le cortège ne se déplacant que sur 600 mètres[4]) a surpris de nombreux observateurs, avant que la Festy Gay ne gagne en notoriété, d'année en année[5],[6].
Voir aussi
Liens externes
Bibliographie
ARLAUX (C.), Gourin, Roudouallec, Le Saint, Edition Keltia Graphic, Spézet, 1998, 179 p.
BERNARD (L.). L'émigration américaine de la région de Gourin et ses conséquences géographiques, Norois, n°34, avril-juin 1962, p. 185-195.
CARMARD (M.), Gourin et son canton, Alan Sutton, Joué-les-Tours, 2000, 128 p.
JOUAS (J.). L'émigration des Bretons du Centre-Bretagne vers les États-Unis, Les Cahiers de l'Iroise, n°177, 1998, p. 3-20.
LIGAON (A.). Gourin au XIXe siècle, Rue des scribes éditions, Rennes, 1992, 272 p.
Références
- données officielles 2006 sur le site de l’INSEE
- http://cassini.ehess.fr/ Population avant le recensement de 1962
- (fr) Ofis ar Brezhoneg: Enseignement bilingue
- J'irai Danser chez Vous - La Gay Pride de Gourin sur brain-magazine.com du 7 septembre 2011
- La Gay pride de Gourin en passe de devenir une institution ! sur morbihan.lemensuel.com du 8 septembre 2011
- Une gay pride dans un village breton? C'est samedi à Gourin sur tetu.fr du 5 août 2011
Catégorie :- Commune du Morbihan
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