Jean-Pierre Peugeot

Jean-Pierre Peugeot

Famille Peugeot

La famille Peugeot est une famille historique d'industriels français, surnommée « le clan des Sochaliens » et connue depuis le XVe siècle, fondatrice et propriétaire de l'empire industriel et automobile Peugeot (actuellement PSA Peugeot Citroën).

Localisation Sochaux.jpg

Sommaire

Peugeot au XVe siècle

La famille Peugeot de Vandoncourt près de Sochaux du pays de Montbéliard en Franche-Comté (alors comté de Montbéliard, vassal de l’Empire Germanique) est connue depuis le XVe siècle. Les Peugeot sont agriculteurs, meuniers et notables, de religion protestante luthérienne, engagés.

Jean-Pierre Peugeot, meunier teinturier

Jean-Pierre Peugeot (1734-1814) fonda la société Peugeot, entreprise de teinturerie, tannerie et de meunerie d'huile et de céréales, avec la construction de plusieurs moulins, dans une région riche en cours d'eau.

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Jean-Pierre et Jean-Frédéric Peugeot, fonderie d'acier, métallurgie

En 1810, Jean-Pierre (1768-1852) et Jean-Frédéric Peugeot, les deux fils aînés de Jean-Pierre, s'associèrent avec Jacques Maillard-Salins, d'une grande famille d'industriels horlogers du Haut-Doubs, et la famille Japy. Ils fondèrent «Peugeot-Frères et J. Maillard-Salins», et s'orientèrent vers la métallurgie; les moulins à grains furent transformés en fonderie et forges d'acier.

Charles-Christophe et Jean-Jacques Peugeot s'orientèrent, de leur côté, vers l'industrie du textile.

Fin 1814, la fonderie n'est pas rentable et est abandonnée. L'entreprise se reconvertit alors dans la production de scies et de ressorts pour mécanismes d'horlogerie.

En 1819, la société changea son nom en «Peugeot Frères Aînés et Cie». Les Peugeot déposèrent et exploitèrent un brevet de laminage à froid, exploitèrent les domaines forestiers familiaux de hêtre, fabriquant toutes sortes d'outillage à main pour l'artisanat, l'industrie et l'agriculture, des lames de ressort pour l'horlogerie et des baleines de corsets, pour l'habillement féminin.

Jules et Émile Peugeot

Jules (1815-1874, École Centrale de Paris) et Émile Peugeot (1811-1889) succèdent à la tête de la société à leur père Jean-Pierre (1768-1852).

En 1825, une nouvelle usine de laminage à chaud est construite à Valentigney à coté de Sochaux Montbéliard au bord du Doubs.

En 1832, la société devient « Peugeot frères aînés » et trois nouvelles usines sont construites dans les environs de Sochaux : Terre-Blanche à Hérimoncourt, Valentigney et Beaulieu/Mandeure en bordure du Doubs.

Émile Peugeot puis sa fille Lucy, protestants pratiquants fervents par culture religieuse familiale sont des pionniers en matière sociale. Ils créent et financent diverses institutions de secours, une caisse de pensions pour les veuves en 1811, une assurance mutuelle sociale créée en 1853 près de 100 ans avant la sécurité sociale créée en 1945, des logements à bas prix pour leurs salariés, un système de caisse de retraite ouvrière, un hôpital à Valentigney où les ouvriers et leurs familles sont soignés gratuitement… Ils appliquent la journée de 10 heures avec trente ans d'avance sur les lois sociales.

En 1865, Jules et Émile commencent à passer la main à leurs fils respectifs, Eugène (1844-1907, HEC) et Armand (1849-1915, ingénieur de l'École centrale Paris).

Eugène et Armand Peugeot, automobile, moto, tricycle

Armand Peugeot (1849-1915)


Grand-bi de 1882 - Modele " Le Français n°1 "
Peugeot Type 3 à moteur Daimler de 1891.

Sous le second empire de Napoléon III du XIXe siècle l'industrie Peugeot est importante et prospère.

En 1882, fabrication en série avec succès du grand-bi, puis celle des tricycles et en 1885 les bicyclettes à roues égales et transmission par chaîne avec 16 000 unités en 1897 et 20 000 en 1900.

En 1889, Peugeot emploie 700 personnes à Valentigney, 300 à Beaulieu / Mandeure et 900 à Terre blanche / Hérimoncourt. Armand Peugeot, jeune ingénieur diplômé des Arts et Manufactures de Paris (École centrale Paris), féru de moteurs, technologie alors en plein essor, décide de motoriser ce qui peut rouler. Il expose quatre prototypes de Peugeot type 1, des tricycles équipés de chaudière à vapeur de Léon Serpollet sur le stand Peugeot de la galerie des « machines et des progrès techniques » de l'Exposition universelle de Paris.

Armand découvre durant cette exposition le nouveau moteur à explosion à essence de l'inventeur allemand Gottlieb Daimler qui fait fabriquer son moteur par Panhard et Levassor à Paris dès la fin de l'exposition et s'associe avec Armand Peugeot pour la construction du châssis d'un quatricycle, la Peugeot type 2 suivi un an plus tard de la Peugeot type 3. C'est le début de l'empire de l'automobile Peugeot amorcé par Armand.

En 1892, « Peugeot frères » devient « Les Fils de Peugeot frères » et Armand Peugeot veut développer la construction automobile alors que son cousin Eugène reste hostile à cette invention à laquelle il ne croit pas.

Le 2 avril 1896, Armand Peugeot se sépare des activités de « Peugeot Frères » et fonde la nouvelle société « automobile Peugeot » alors qu'Eugène continue à fabriquer des bicyclettes, motos, tricycles et quatricycles avec ou sans moteur avec « Peugeot Frères » et également des outils, des articles ménagers, des moulins à café etc.

En 1897, Armand Peugeot vend avec succès 54 voitures, 156 en 1898 et 500 en 1900.

Pierre, Robert et Jules Peugeot

En 1905, Pierre (1871-1927), Robert (1873-1945) et Jules Peugeot (1882-1959), les trois fils d'Eugène sortent une voiturette de marque « Lion-Peugeot » et « Peugeot frères » fusionnent bientôt à nouveau avec succès à « Automobile Peugeot » de leur oncle Armand Peugeot en février 1910 après que leur père soit décédé en 1907. Robert Peugeot devient chef de famille et prend la tête du groupe Peugeot.

En 1912, ouverture du nouveau important site industriel Peugeot de Sochaux.

En 1914, la Première Guerre mondiale met un coup d'arrêt à l'évolution et à la prospérité de Peugeot. Les usines sont occupées ou mobilisés pour l'effort de guerre et fabriquent des vélos, des voitures, des camions, des moteurs, des chars, des moteurs d'avions, des bombes et des obus en imposant définitivement la nouvelle ère de la grande série. En 1919, Peugeot est techniquement dépassé par la nouvelle concurrence anglaise et américaine des surplus militaires et s'endette lourdement.

En 1926, la partie rentable de fabrication de cycles est séparée de l'automobile déficitaire.

Jean-Pierre Peugeot, le club de football de Peugeot Sochaux et la guerre

En 1928, Jean-Pierre Peugeot (1896-1966), fils de Robert prend la direction de Peugeot et invente le sponsoring en devenant président du club de football qu'il vient de créer : le Football Club Sochaux-Montbéliard (FC Sochaux).

En 1940-1945, durant la Seconde Guerre mondiale, les usines Peugeot sont occupées ou sabotées.

En 1948, le lion des armes de Franche-Comté est adopté pour représenter la marque.

En 1953, Peugeot réintègre toutes ses différentes entités sous le nom unique Peugeot.

Roland Peugeot

En 1960, disparition de Jean-Pierre Peugeot. Son fils Roland Peugeot (1926) lui succède à la tête de la société.

En 1965, constitution de PSA (Peugeot société anonyme) qui assure une gestion financière unique pour l’ensemble du groupe (automobiles, cycles, aciers et outillages).

En 1966, François Gautier est nommé PDG du groupe par les membres dirigeant de la famille Peugeot. François Gautier est le premier dirigeant du groupe à ne pas être un membre de la famille.

En 1976, Peugeot achète 90 % du capital Citroën à Michelin et devient le groupe PSA Peugeot Citroën, société à directoire (présidé par F. Gautier) et conseil de surveillance (présidé par Roland). PSA rachète aussi les filiales européennes de Chrysler en 1978.

En 1982, PSA Peugeot Citroën connaît alors de très graves difficultés financières et la famille Peugeot fait appel aux services de l'énarque Jacques Calvet qui est nommé président du directoire. Emblématique et médiatisé, il dirige le groupe durant 13 ans, de 1984 à 1997. Il en assure le sauvetage en le restructurant.

Jean-Martin Folz lui succède de 1997 à 2006.

Celui-ci a comme objectif de retrouver une croissance plus forte notamment à l'international.

Il poursuit la rationalisation de PSA (politique des plateformes) qui, alliée à la croissance, permet d'asseoir plus solidement les finances du groupe.

Pierre Peugeot

Pierre est le seul membre de la famille a avoir eu un siège au directoire de PSA de 1972 à 1998.

Il a joué un rôle essentiel pendant cette période dans le développement du groupe PSA Peugeot Citroën, dans la détermination de sa stratégie et dans sa mise en oeuvre.

En 1988, il inaugure le Musée de l'Aventure Peugeot sur le site industriel historique de Sochaux.

En 1998, il remplace Roland à la présidence du Conseil de Surveillance de PSA et de la FFP.

À ces postes, il veille à renforcer Faurecia (filiale de PSA dans les équipements automobiles) par des acquisitions successives.

Il fait en sorte d'augmenter la participation de la famille dans le groupe PSA (laquelle avait été diluée dans les années 80), et commence à diversifier les actifs de FFP.

Thierry Peugeot

En 2002 à la mort de son père Pierre, Thierry Peugeot diplômé de l'ESSEC est élu président du conseil de surveillance du groupe PSA Peugeot Citroën et Jean-Philippe Peugeot en est vice-président. Sa sœur Marie-Hélène Roncoroni siège avec lui au conseil de surveillance de PSA comme représentants de la FFP[1].

Fin 2006, le dirigeant le plus important de la famille nomme Christian Streiff pour succéder à Jean-Martin Folz à la tête de PSA début 2007 avant qu'il ne soit débarqué début 2009. Ses (nombreux) cousins ne lui pardonneront pas ce choix, qu'ils considèrent comme une erreur de casting. L'échec de Streiff choisi face à Robert Peugeot, alors directeur de la direction de l'innovation et de la qualité (DINQ) cristallise des tensions au sein de la famille qui pourraient ressurgir si la famille devait arbitrer une fusion avec un autre constructeur[2].

Le 2 juin 2009, il déclare que les objectifs de la famille Peugeot « croissance, rentabilité et indépendance » et qu'elle « n'est pas du tout opposée à regarder un certain nombre d'alliances ou de rapprochements (...) Ce que nous voulons, c'est une stratégie de croissance et de rentabilité, dans laquelle nous restons indépendants »[3].

Parcours professionnel

  • 1982-1984 : responsable export Moyen-Orient, Afrique anglophone de Marrel (division Air Marrel)
  • 1984-1988 : directeur d'Air Marrel America.
  • 1988-1991 : responsable de la zone Asie du Sud-Est d'Automobiles Peugeot.
  • 1991-1997 : directeur général de Peugeot do Brasil.
  • 1997-2000 : directeur général de Slica, filiale de Peugeot, à Lyon.
  • 1998-2006 : président du comité d'organisation des Salons de l'automobile, du cycle et du motocycle.
  • 2000-2002 : responsable des grands comptes internationaux de Citroën.
  • 2002 : directeur des services et des pièces d'automobiles Citroën.
  • Depuis 2002 : président du conseil de surveillance de Peugeot SA et administrateur de la FFP[4].

Robert Peugeot

Après être passé chez Citroën, puis avoir été directeur de la direction de l'innovation et de la qualité (DINQ) sous l'ère Folz (où il a fondé notamment le centre de style de Vélizy), Robert Peugeot (ingénieur de l'École centrale) en a brigué la succession.

Renommé diletante [1], il est supplanté par Christian Streiff.

Robert Peugeot est nommé au conseil de surveillance de PSA et au conseil d'administration de Faurecia.

Il reste PDG depuis 2002 de la société FFP, holding cotée qui détient la plus grande partie de la participation de la famille dans le groupe PSA ainsi que des actifs de diversification.

Arbre généalogique sommaire

  • Jean-Pierre (1734-1814)
    • Jean-Pierre (1768-1852)
      • Jules (1811-1899)
        • Eugène (1844-1907)
          • Pierre (1871-1927)
          • Robert (1873-1945)
            • Jean-Pierre (1896-1966)
              • Roland (1926-)
                • Jean-Philippe (1953-)
                • Éric (1955-) épouse Laurence née Migne (1963-)
                  • Romain (1989 -)
                  • Julie (1991 -)
                  • Marie et Aurélie (1994 -)
              • Alain (1934-1994)
                • Marc (1961-)
                  • Eléonore (1991-)
                  • Ambroise (1992-)
                  • Armand (1994-)
              • Gisèle (1929 -)
                • Frédéric (1958-)
                  • Sophie ( 1986-)
                  • Charles (1988 -)
                  • Pol ( 1993 -)
            • Eugène (1899-1975)
              • Bertrand (1923-2009)
                • Christian (1953-)
                • Robert (1950-)
              • Christiane (1927-)
                • Corine (1950-)
                  • Ondine (1985-)
                • David (1953-)
                  • Thibault (1980-)
                  • Baptiste (1983-)
                  • Ophélie (1988-)
                • May (1955-)
                  • Benjamin (1981-)
                  • Albin (1983-)
                  • Stuart (1993-)
              • Jean-François (1930-)
            • Rodolphe (1902-1979) : résistant pendant l'occupation allemande
          • Jules (1882-1959)
            • Antoine (1910-)
      • Émile (1815-1874)
    • Jean-Frédéric (1770-1822)

Faits divers

Le 12 avril 1960, Éric Peugeot, quatre ans et demi, fils de Roland et Colette Peugeot, est enlevé dans le parc à enfants du golf de Saint-Cloud. Une demande de rançon ponctuée de menaces de mort est retrouvée près du toboggan où jouait le petit garçon. L'opinion publique est en émoi. Les parents cèdent au chantage et le petit Éric retrouve la liberté 48 heures seulement après son enlèvement, en échange de 50 millions de francs. Il faudra onze mois d'enquête pour que les preneurs d'otage, Pierre-Marie Larcher et Robert Rolland, soient arrêtés et traduits en justice.

Devise de la famille Peugeot

  • « Pour vivre heureux, vivons cachés. »[réf. nécessaire]

Notes et références

  1. a  et b Peugeot, la famille en première ligne
  2. Thierry Peugeot joue gros avec le nouveau patron de Peugeot-Citroën, 1er juin 2009, Performance Bourse. Consulté le 1er juin 2009
  3. « La famille Peugeot n'est pas opposée à des rapprochements », 2 juin 2009, Les Echos. Consulté le 3 juin 2009
  4. « La famille Peugeot n'est pas opposée à des rapprochements », 2 juin 2009, Les Echos. Consulté le 3 juin 2009

Voir aussi

Article détaillé : Peugeot.

Liens externes

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