Je vous demande de vous arrêter

Je vous demande de vous arrêter

Édouard Balladur

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Édouard Balladur
14e Premier ministre français
Édouard Balladur and Raymond Barre (cropped).jpg
Édouard Balladur et Raymond Barre, au Forum économique mondial en 1987.

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Mandat
29 mars 1993 - 16 mai 1995
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Prédécesseur Pierre Bérégovoy
Successeur Alain Juppé

Autres fonctions
Président du Conseil européen
Période
1er janvier 1995 - 16 mai 1995
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Prédécesseur Helmut Kohl
Successeur Jacques Chirac

Ministre d'État, Ministre de l'Économie, des Finances et de la Privatisation
Période
20 mars 1986 - 10 mai 1988
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Président(s) de la République François Mitterrand
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Prédécesseur Pierre Bérégovoy
Successeur Pierre Bérégovoy

Secrétaire général de la
Présidence de la République
Période
5 avril 1973 - 2 avril 1974
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Président(s) de la République Georges Pompidou
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Prédécesseur Michel Jobert
Successeur Bernard Beck

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Biographie
Nom de naissance Édouard Léon Raoul Balladur
Naissance 2 mai 1929 (80 ans)
Flag of Turkey.svg Smyrne (Turquie)
Décès {{{décès}}}
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Nature du décès {{{nature}}}
Nationalité française
Parti politique RPR
UMP
Conjoint Marie-Josèphe (dite Josée) Delacour
Enfants Pierre Balladur
Jérôme Balladur
Henri Balladur
Romain Balladur
Diplômé de Institut d'études politiques de Paris
ENA
Profession Haut fonctionnaire
Résidence
Signature

Premiers ministres français

Édouard Balladur, né le 2 mai 1929 à Smyrne (Turquie), est un homme politique français, Premier ministre de la France du 29 mars 1993 au 11 mai 1995.

Sommaire

Origines

Son nom complet est Édouard Léon Raoul Balladur[réf. nécessaire].

Aux sources de cette famille smyrniote d'origine arménienne, se trouve un certain André Balladur, qui, en compagnie de quelques parents, avait fui son Nakhitchevan natal (alors majoritairement peuplé d'Arméniens). Convertis par des missionnaires dominicains, les Balladur y étaient devenus des catholiques romains, et les persécutions périodiques des Perses, qui disputent alors le Nakhitchevan à la Turquie, expliquent l'arrivée de la famille à Smyrne, où on ne recense plus les communautés européennes étrangères, qui prospèrent le plus souvent dans le négoce.

Tournant décisif dans la famille, en 1795, par édit du sultan Sélim III, les Balladur ont rang de « sujets francs ». La pratique est alors courante : le sultan, suivant son bon vouloir, accorde aux ambassades occidentales un certain nombre de « capitulations » (« bérats » ou « barats »). Commerçant avec Livourne, Manchester, mais surtout Marseille, les Balladur sont des « barataires francs », ce qui facilitera leur demande de naturalisation française en 1926. Entre-temps, la situation en Turquie avait changé et les Jeunes-Turcs voulaient à toute force récupérer le pouvoir économique dont disposaient les Grecs, les Arméniens et les « barataires francs » qu'on a coutume d'appeler les « levantins ». La plupart des ressortissants des communautés étrangères cessent d'être personæ gratæ dans la Turquie d'Atatürk. Après le génocide des Arméniens entre 1915 et 1917, le nouveau régime avait convié en 1922-1923 les Grecs ottomans (« Rûm ») à un prompt et définitif départ (plus d'un million et demi d'expulsés) consacré par le Traité de Lausanne. En 1922, un incendie ravage les quartiers chrétiens de Smyrne (jusque-là préservée des massacres) tandis que les Grecs de la ville se noient par milliers en essayant de fuir par la mer. Entre-temps la famille Balladur a évolué. Par mariages successifs, elle s'est alliée à d'autres Arméniens, comme les Issaverdens, à des Italiens, de préférence Vénitiens, mais plus encore à des Français et en particulier des Provençaux.

Fils de Pierre Balladur, banquier, directeur de la Banque Ottomane, et d'Emilie Latour, Édouard Balladur naît à Smyrne, en Turquie, le 2 mai 1929. Ses parents se réfugient en France, à Marseille, en 1935, avec leurs cinq enfants, dans un appartement situé au 227 boulevard Chave.

Carrière civile

La famille vit bourgeoisement, malgré la baisse de niveau de vie, depuis le départ de Smyrne. À 6 ans, Édouard entre à l'institution diocésaine Jean-Baptiste de La Salle, puis en 1942, au lycée Thiers. Il demeura très attaché à la Provence, qui est une partie de ses racines familiales. Son frère Robert sera l'un des notables de la cité phocéenne.

Il voulait être médecin, il fera ses études de droit à l'Institut d'études politiques de Paris, section service public dont il est diplômé en 1950. Une tuberculose l'éloigne des études mais, guéri, il entre à l'École nationale d'administration en 1955 et en sort dans la « botte » en 1957. (Promotion France-Afrique). Il a constitué à l'ENA un petit groupe de travail, avec Jérôme Monod, Pierre Verbrugghe, futur préfet de police de Paris, Jacques Calvet, futur PDG de Peugeot, et Jean Dromer, futur PDG de Louis Vuitton. Après son stage de première année à la préfecture de Charente et son mémoire sur « La loi Barangé et les constructions scolaires », il choisit l'option sociale en 2e année.

Il choisit alors d'entrer au Conseil d'État, aux sections Contentieux et Travaux Publics et épouse à Saint-Amour le 28 août 1957 Marie-Josèphe dite Josée Delacour, d'une famille d'industriels du Jura. Ils ont quatre fils (Pierre, médecin, Jérôme, banquier d'affaires, Henri, co-directeur Euro RSCG Genève, et Romain).

Carrière politique

1964 - 1986 : débuts

Il dirige ensuite le cabinet de la RTF (Radio Télévision Française). En 1964 il entre dans le cabinet du Premier ministre Georges Pompidou et est conseiller lors des accords de Grenelle qui suivent mai 68. Georges Pompidou, élu président, le nomme en 1969 secrétaire général adjoint de l'Élysée puis secrétaire général en 1973. En 1967, il participe au conseil d'administration de l'ORTF. Un an plus tard, il participe au conseil d'administration de l'Office national des forêts et devient Président de la Société pour la construction et l'exploitation du Tunnel du Mont-Blanc.

En 1974, il retourne au Conseil d'État, suite à l'élection de Valéry Giscard d'Estaing. En 1977, il est à la tête d'une filiale de la Compagnie générale d'électricité (CGE, future Alcatel) : la Générale de service informatique (GSI). En 1980, il devient PDG d'une autre filiale : la Compagnie Européenne d'Accumulateurs.

1986 - 1993 : ministre de l'Économie, puis député

Membre de droit du bureau politique et du conseil politique du RPR, il se présente et est élu député de Paris, aux législatives de mars 1986. Jacques Chirac, qui devient Premier ministre de la première cohabitation, le nomme ministre d'État et ministre de l'Économie, des Finances et de la Privatisation. Pendant deux ans il met en place une politique libérale inspirée de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher dans laquelle l'Etat intervient de moins en moins dans le marché. Il met en œuvre un important programme de privatisations, portant sur plusieurs entreprises nationalisées en 1945 et en 1982, telles que la Compagnie financière de Suez, Paribas, la Société générale ou TF1. Il quitte ce poste en mai 1988 avant d'être réélu député.

1993 - 1995 : Premier ministre et candidature présidentielle

Après la victoire « bleu horizon » de la droite en mars 1993, François Mitterrand le nomme le 23 mars Premier ministre, tandis que Jacques Chirac prépare l'élection présidentielle de 1995. C'est le début de la deuxième cohabitation. Édouard Balladur poursuit ce qu'il avait entrepris en 1986, il conduit de nouvelles privatisations (notamment Rhône-Poulenc, Banque nationale de Paris (BNP) et Elf) et en s’attaquant à la réduction du déficit public. Sa popularité connaît une baisse sensible après[réf. nécessaire] l'échec de la révision de la loi Falloux sur l’enseignement et de la mise en place du contrat d’insertion professionnelle (CIP) pour les jeunes diplômés, suite à la mise en oeuvre à partir de 1992 de l'Acte unique européen qui met en place la libre circulation des marchandises, des capitaux et des personnes sur le territoire de l'Union européenne. Il devient alors un européen convaincu en prônant la coopération entre les états membres de l'Union européenne dans plusieurs domaines même si cela restreint la souveraineté des états membres dans ces domaines ; l'Europe apporterait selon Balladur l'accès à la démocratie dans les anciens pays du bloc de l'Est[réf. nécessaire]. De ce fait des centristes pro-européens, comme François Bayrou ou François Léotard, le soutiennent.

Bénéficiant d'une importante popularité[1], Édouard Balladur décide de se présenter face à Jacques Chirac à l'élection présidentielle, soutenu par une partie des dirigeants du RPR, dont Nicolas Sarkozy et Charles Pasqua, et de l'UDF, dont François Léotard et Simone Veil. Il est cependant éliminé au premier tour, ne recueillant que 5 658 796 voix, soit 18,58 % des suffrages exprimés. Au cours de son discours au soir des résultats, il déclare que le second tour opposera MM. Chirac et Jospin. Des sifflements et des huées se font alors entendre dans la salle, empêchant Balladur d'appeler à voter pour Chirac. Visiblement excédé, il s'écrie « Je vous demande de vous arrêter ! » sur un ton sévère, à deux reprises. Cette phrase a depuis été reprise par de nombreux humoristes et chansonniers.

À la suite de sa défaite à la présidentielle, il quitte son poste de Premier ministre et retrouve son siège de député.

Depuis 1995

Conseiller de Paris, Édouard Balladur se retire en cours de procédure des primaires pour l'élection du maire de Paris. Il est à nouveau réélu lors des élections législatives anticipées en 1997. Il est élu député le 16 juin 2002, pour la XIIe législature (2002-2007), dans la 12e circonscription de Paris. Il fait partie du groupe UMP et est le président de la Commission des affaires étrangères après avoir été battu par Jean-Louis Debré lors de l'élection du président de l'Assemblée nationale. Il ne se représente pas aux législatives de 2007 et laisse la place à Philippe Goujon, son suppléant.

En 2006, il publie un livre Laissons de Gaulle en paix dans lequel il révèle son admiration pour De Gaulle mais aussi la justification de sa politique en 1993. En effet, il explique que De Gaulle est mort en 1970 et que le monde a changé depuis (fin de la guerre froide au début des années 1990), de ce fait personne ne peut imaginer ce qu'aurait fait De Gaulle à la place de Balladur : selon Balladur il aurait pu faire aussi une politique libérale et pro-européenne.

Libéral, bien que son gouvernement de cohabitation sous la présidence de François Mitterrand ait fait adopter une loi sur le durcissement des conditions d'accès à la retraite pour les salariés du secteur privé, il est proche des réformateurs et il a soutenu activement Nicolas Sarkozy au sein de l'UMP et les projets européens.

Comité de réflexion sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions

Le 18 juillet 2007 il est nommé à la présidence du Comité de réflexion sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions par le président de la République, Nicolas Sarkozy. Ce comité réunit des hommes politiques et des constitutionnalistes d'horizons divers. Il aura trois mois pour élaborer des propositions, dans la ligne du discours que le président de la République a prononcé le 12 juillet 2007 à Épinal. Il remet son rapport à Nicolas Sarkozy le 29 octobre 2007. Le 21 juillet 2008 une loi constitutionnelle qui reprend certaines réflexions du « Comité Balladur » est votée par le Congrès du Parlement français.

Comité pour la réforme des collectivités locales

Par décret[2] du 22 octobre 2008, il est nommé président du Comité pour la réforme des collectivités locales, chargé de remettre un rapport sur le sujet avant le 1er mars 2009.

Synthèse des fonctions politiques

Gouvernementales

Électives

Décorations

Bibliographie

Ouvrages d'Édouard Balladur

  • L’Arbre de mai, Paris, Atelier Marcel Jullian, 1979 (ISBN 225918930X)
  • Je crois en l'homme plus qu'en l'État, Paris, Flammarion, 1987
  • Passion et longueur de temps, Paris, Fayard, 1989, séries de dialogues avec Jean-Pierre Elkabbach
  • Douze lettres aux Français trop tranquilles, Paris, Fayard, 1990 (ISBN 2213025975)
  • Des Modes et des convictions, Paris, Fayard, 1992 (ISBN 2213028680)
  • Dictionnaire de la réforme, Paris, Fayard, 1992 (ISBN 2213030189)
  • Deux ans à Matignon, Paris, Plon, 1995
  • Caractère de la France, Paris, Plon, 1997
  • L’Avenir de la différence, Paris, Plon, 1999
  • Renaissance de la droite, Paris, Plon, 2000
  • Les Aventuriers de l'histoire, Paris, Plon, 2001
  • Jeanne d'Arc et la France, le mythe du sauveur, Paris, Fayard, 2003
  • La fin de l'illusion jacobine, Paris, Fayard, 2005 (ISBN 9 78213 623337)
  • Machiavel en démocratie. Mécanique du pouvoir, Paris, Fayard, 2006 (dans le style de Baltasar Gracián)
  • L'Europe autrement, Paris, Fayard, 2006
  • Laissons de Gaulle en paix !, Paris, Fayard, 2006
  • Pour une union occidentale entre l'Europe et les États-Unis, Paris, Fayard, 2007
  • Le pouvoir ne se partage pas, Fayard, 2009 (ISBN 978-2213651361)

Ouvrages sur Édouard Balladur

  • Balladur. Claire Chazal. Flammarion (1993) (ISBN 2080667599)
  • Balladur, immobile à grands pas. Éric Zemmour. Grasset (1995) (ISBN 2246489717)

Voir aussi

Lien interne

Notes et références

  1. Popularité d'Édouard Balladur (1987-2002), sur le site de TNS Sofres
  2. Décret portant création du comité pour la réforme des collectivités locales
  3. Depuis le décret du 21 novembre 2008 (Décret n° 2008-1202 du 21 novembre 2008 modifiant le code de la Légion d'honneur et de la médaille militaire, paru au Journal officiel du 22 novembre 2008 (texte 1) « la dignité de grand officier appartient de plein droit aux anciens Premiers ministres qui ont exercé leurs fonctions durant deux années au moins ».

Lien externe


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  • heure — [ ɶr ] n. f. • 1080 ore, eure; lat. hora 1 ♦ Espace de temps égal à la vingt quatrième partie du jour (pratiquement, aujourd hui, du jour solaire moyen). Heure sidérale, heure solaire vraie, heure solaire moyenne. L heure est subdivisée en 60… …   Encyclopédie Universelle

  • vouloir — 1. vouloir [ vulwar ] v. tr. <conjug. : 31> • XIIe; voleir Xe; lat. pop. °volere, sur le rad. de certaines formes du lat. class. velle I ♦ Avoir une volonté, une intention, un désir. A ♦ (Suivi de l inf., d une complétive ou d un pron.) 1 ♦ …   Encyclopédie Universelle

  • Mohandas Karamchand Gandhi — Pour les articles homonymes, voir Mohandas, Gandhi (homonymie), MKG et Bapu. Mahatma Gandhi …   Wikipédia en Français

  • prévenir — [ prev(ə)nir ] v. tr. <conjug. : 22; auxil. avoir> • 1467 « citer en justice »; lat. prævenire « venir devant, en avant » I ♦ Précéder, devancer. 1 ♦ Vx Devancer (qqn) dans l accomplissement d une chose, agir avant (un autre). « Celui ci l… …   Encyclopédie Universelle

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