Jean-Pierre Elkabbach

Jean-Pierre Elkabbach
Jean-Pierre Elkabbach
Jean-Pierre Elkabbach01.JPG
Naissance 29 septembre 1937 (1937-09-29) (74 ans)
Oran
Profession
Media
Média principal Télévision, radio
Pays France
Télévision ORTF, Première Chaîne, Antenne 2, France 3, France Télévisions, Public Sénat
Radio France Inter, Europe 1
Fonction Journaliste, président de chaîne et de station

Jean-Pierre Elkabbach, né le 29 septembre 1937 à Oran (département d'Oran, Algérie française), est un journaliste français.

Sommaire

Biographie

Jean-Pierre Elkabbach fait ses études à l'Institut français de presse, à la Faculté des lettres de l'Université de Paris et à l'Institut d'études politiques de Paris.

D'abord journaliste à Oran, Alger et Constantine, il travaille à l'Office de radiodiffusion télévision française jusqu'en 1968, quand, pour avoir fait grève, il est mis au placard et muté à Toulouse, puis envoyé comme correspondant à Bonn[1].

En 1970, il devient présentateur du journal télévisé de la Première Chaîne. En 1972, il rejoint Antenne 2 pour y occuper la même fonction jusqu'en 1974, tout en animant le magazine Actuel 2[2]. En 1974, il présente la tranche d'information de midi de France Inter, puis il est successivement, à partir de 1975, rédacteur en chef de France Inter, rédacteur en chef à la direction de l'information de Radio France, et directeur de l'information d'Antenne 2 en 1977. En octobre 1979, il écarte Claude Sérillon de la présentation de la revue de presse de la chaîne dans laquelle ce dernier avait traité l'affaire des diamants de Bokassa[3]. Il avait été le commentateur du couronnement de Bokassa Ier, empereur de Centrafrique en décembre 1977. De 1977 à 1981, il anime différentes émissions dont Cartes sur table avec Alain Duhamel. Durant l'une de ces émissions, Georges Marchais, secrétaire du Parti communiste, lui aurait lancé « Taisez vous, Elkabbach ! » mais aucune trace de cet incident n'a pu être trouvée dans les archives de l'Institut national de l'audiovisuel[4]. Cette phrase est entrée dans les mémoires par sa répétition systématique par les humoristes, au point de devenir le titre d'un livre écrit par le journaliste et son épouse, Nicole Avril, en 1992. Cette phrase semble être un raccourci d'une phrase - « me coupez pas la parole... » - que Georges Marchais a pour habitude de lancer dans ses interviews quand il était agacé par l'intervention hâtive d'un journaliste.

Jugé proche de l'ancienne majorité, il est évincé de l'antenne suite à l'élection de François Mitterrand en 1981. Il rejoint Europe 1 en 1982[1], où il est successivement animateur de Découvertes jusqu'en 1987, directeur d'antenne et présentateur du 8 h - 9 h de 1987 à 1988, puis directeur général adjoint en 1988.

En novembre 1990, il devient conseiller auprès du président et du directeur général de La Cinq, Yves Sabouret. Il conservera cependant à Europe 1 ses fonctions de directeur général adjoint ainsi que ses émissions. En 1991, pour cette chaîne de télévision, il anime le magazine Pile et Face et coanime avec Pierre Géraud l'émission dominicale Dimanche, 20 h 10, Elkabbach. Il anime ensuite l'émission Repères sur France 3 de 1992 à 1993. Entre avril 1993 et juin 1994, il interviewe François Mitterrand pour le documentaire François Mitterrand : conversations avec un Président, diffusé en cinq volets après la mort du président de la République.

En décembre 1993, il est élu président de France 2 et France 3 qui deviennent France Télévisions. Il est contraint de partir en 1996 à la suite de la polémique sur les contrats qu'il a consentis à certains animateurs-producteurs, notamment Jean-Luc Delarue.

Il revient alors à Europe 1 pour animer l'émission L'invité du matin à 8 h 20 et le Club de la presse jusqu'en juillet 2000. Nommé conseiller spécial pour la stratégie des médias du groupe en 1990 par Jean-Luc Lagardère, il devient en avril 2005 directeur général de l'antenne d’Europe 1 et administrateur de Lagardère Active Broadcast, tout en conservant son émission matinale. En 2005, il est nommé président d'Europe 1 par Arnaud Lagardère, président de Lagardère Media. Il est contesté au sein de sa rédaction, d'abord en février 2006, pour avoir demandé conseil à Nicolas Sarkozy avant de choisir un journaliste politique suivant le ministre de l'intérieur[5], puis, durant la campagne présidentielle de 2007, où il est accusé d'être partial en faveur du candidat de l'UMP. Après l'annonce erronée de la mort de Pascal Sevran, dans le journal de 19 heures d'Europe 1 du 21 avril 2008, qu'il considère d'abord comme « une erreur collective », il doit confirmer qu'il est l'auteur de l'information, et qu'il s'agit là d'une faute individuelle[6]. En mai 2008, il doit s'expliquer devant le Conseil supérieur de l'audiovisuel, qui adresse une mise en demeure à la station[7]. Un mois plus tard, début juin 2008, il est remplacé à la présidence d'Europe 1 par Alexandre Bompard, dirigeant jusqu'alors le pôle sport de Canal+. Tout en restant à l'antenne pour son interview matinale, Jean-Pierre Elkabbach est nommé à la tête de Lagardère News, une structure rassemblant les médias d'information du groupe Lagardère.

À partir de décembre 1999, parallèlement à ses activités sur Europe 1 et pendant trois mandats, il préside la chaîne parlementaire Public Sénat, où il anime l'émission littéraire Bibliothèque Médicis[8]. En avril 2009, Gilles Leclerc lui succède à la présidence de la chaîne mais Jean-Pierre Elkabach poursuit toutefois son émission littéraire Bibliothèque Médicis[9].

Vie privée

Marié à Nicole Avril, il est le père de l'actrice Emmanuelle Bach.

Décoration

En mai 2009, l'ancien président français Jacques Chirac lui remet la médaille d'officier de la Légion d'honneur[10],[11].

Critiques

Jean-Pierre Elkabbach est accusé d'être trop proche du pouvoir, par exemple par l'émission satirique Les Guignols de l'info ou par Vincent Quivy[12]. Dans son essai intitulé Profession : Elkabbach et paru en 2009[13], l'auteur dépeint un journaliste prêt à toutes les familiarités et à toutes les concessions pour s'attirer les grâces du pouvoir en place, signe de sa longévité dans le PAF[14]. Pour ses confrères Éric Zemmour et Christophe Barbier, Jean-Pierre Elkabbach pratique un journalisme propre à une génération, où l'« allégeance » est de mise[15].

Ouvrages

Notes et références

  1. a et b (fr) Le CV de Jean-Pierre Elkabbach sur Challenges.fr, 3 juin 2008
  2. (fr) Noël Blandin, « Biographie : Qui est Jean-Pierre Elkabbach ? » sur La République des Lettres, juin 2008
  3. (fr) L’homme du jour : Claude Sérillon sur L'Humanité, 10 août 2001
  4. (fr) « Georges le cathodique, de Yves Jeuland, de France 5 / France 2 / Lobster Films / INA, 2007 [présentation en ligne]
  5. (fr) Europe 1 prête pour 2007 sur L'Humanité, 10 mars 2006
  6. (fr) Comment Elkabbach a tué Pascal Sevran sur Libération, 22 avril 2008
  7. (fr) Affaire Sevran : Europe1 écope d'un carton jaune sur Le Figaro, 6 mai 2008
  8. (fr) Julien Lalande, « Gilles Leclerc nouveau PDG de Public Sénat » sur Ozap.com, 29 avril 2009
  9. (fr) La chaîne Public Sénat proposera à la rentrée une grille "plus dynamique" avec moins d'émissions sur telesatellite.com, 8 juillet 2009
  10. (fr) Décoré par Chirac, Elkabbach fait un tabac sur Le Parisien, 13 mai 2009
  11. (fr) Jean-Pierre Elkabbach décoré par Jacques Chirac sur Leblogtvnews.com, 13 mai 2009
  12. (fr) F. Dumas, « Toulon - Un Toulonnais s'attaque à Elkabbach » sur Var-Matin, 22 mars 2009
  13. Vincent Quivy, Profession : Elkabbach, Paris, éditions du Moment, février 2009, 219 p. (ISBN 978-2-35417-039-4) (LCCN 2009402837) 
  14. (fr) Profession Elkabbach : une biographie à charge contre le journaliste politique sur politique.net, 8 avril 2009
  15. (fr) Sarkozy, conseiller en recrutement d’Elkabbach : de quoi enflammer les rédactions ? sur Acrimed, 27 février 2006
Précédé par Jean-Pierre Elkabbach Suivi par
Création de Public Sénat en 2000
Président de Public Sénat
2000 - 2009
Gilles Leclerc (journaliste)

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Jean-Pierre Elkabbach de Wikipédia en français (auteurs)

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