13e demi-brigade de Légion étrangère

13e demi-brigade de Légion étrangère
13e demi-brigade de Légion étrangère
Emblème de la 13e demi-brigade de Légion étrangère

Insigne régimentaire

Période 1940
Pays Drapeau de France France
Branche armée de Terre
Légion étrangère
Type régiment interarmes
Rôle préparation des unités au combat interarmes en milieu désertique
Effectif 800 personnes
Garnison Émirats arabes unis
Surnom Phalange magnifique
Couleurs vert et rouge
Devise More Majorum
Marche Sous le soleil brûlant d'Afrique
Inscriptions sur l’emblème CAMERONE 1863
BJERVIK-NARVIK 1940
KEREN-MASSAOUAH 1941
BIR-HAKEIM 1942
EL-ALAMEIN 1942
ROME 1944
COLMAR 1945
AUTHION 1945
INDOCHINE 1946-1954
AFN 1952-1962
Anniversaire Camerone (30 avril)
Équipement VAB
ERC-90 Sagaie
MPG
Guerres Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Indochine
Algérie
Batailles Narvik
Bir-Hakeim
Điện Biên Phủ
Fourragères Aux couleurs du ruban de la Médaille militaire puis de la croix de la Libération
Décorations Croix de la Libération
Croix de Guerre 1939-1945
TOE
Commandant lieutenant-colonel Maffeis
Commandant historique Raoul Magrin-Vernerey
Dimitri Amilakvari
Gabriel Brunet de Sairigné
Jules Gaucher

La 13e demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE) est la seule unité interarmes de la Légion étrangère. Créée en 1940, elle est le seul régiment en unités constituées à rallier les Forces françaises libres (FFL). Des côtes de Norvège aux sables de Bir Hakeim, de l'Érythrée à l'Alsace, en passant par la Syrie et l'Italie, elle fut de toutes les campagnes de la Seconde Guerre mondiale.

Stationnée entre 1962 et 2011 au quartier général Monclar à Djibouti en vertu des accords de défense qui unissent la France à la République de Djibouti, indépendante depuis 1977, la structure du régiment a été profondément remaniée au cours de l'été 2011, lors de son déménagement aux Émirats arabes unis.

Comme toutes les unités outre-mer, la 13e DBLE est composée en partie de permanents et en partie d'unités en missions de courte durée (MCD de 4 mois). La particularité de la Phalange Magnifique, est que ses personnels en MCD sont presque tous issus de la Légion étrangère. Les grands espaces désertiques et les facilités de la coopération interarmées permettent un entraînement de qualité aux unités sur place. Elle peuvent ainsi s'aguerrir au combat en zone désertique.

Sommaire

Création et différentes dénominations

Cette unité de Légion est créée le 1er mars 1940 dans le cadre du corps expéditionnaire franco-anglais destiné à intervenir initialement en Finlande. Sa première dénomination est 13e demi-brigade de marche de la Légion étrangère (13e DBMLE).

Le 1er juillet 1940, le 1er bataillon, 900 hommes, constitue en Angleterre au sein des FFL la 14e DBMLE tandis que le reste de la demi-brigade, 800 hommes issus principalement du 2e bataillon, rentre au Maroc et conserve le nom de 13e DBMLE.

Le 4 novembre 1940, la demi-brigade du Maroc est dissoute ce qui permet aux troupes restées en Angleterre de reprendre le nom de 13e DBLE.

Historique des campagnes, des batailles et garnisons

Seconde Guerre mondiale

L'unité est constituée en Afrique du Nord à partir de volontaires des autres unités étrangère stationnées sur places. Elle est alors commandée par le lieutenant-colonel Raoul Magrin-Vernerey et comprend au départ deux bataillons :

À partir du 13 mai 1940, elle livre ses premiers combats en Norvège au sein des troupes du général Béthouart où elle s'empare de Bjervik puis de Narvik. L'opération est un succès mais les évènements en France l'oblige à être rapatriée sur la France. Les pertes en Norvège sont de 8 officiers et 93 légionnaires dont le CBA Guéninchault.

La 13e DBLE débarque en Bretagne le 4 juin en vue de constituer l'ossature d'un réduit breton à la mi-juin. Toutefois, devant la progression allemande, elle est prise dans la tourmente de la débâcle. Le 21 juin les rescapés de la demi-brigade réussissent à embarquer et rejoindre l'Écosse. Ces troupes qui n'ont pas entendues l'appel du 18 juin retrouvent d'autres unités du Corps expéditionnaire de Norvège dans la région de Trentham (en). Les plus avertis n'entendent parler de l'appel du 18 juin que les jours suivants, dans la presse britannique ou par ouï-dire.

Adhérant à cet appel, le capitaine Pierre Kœnig[1] adjoint du lieutenant-colonel Raoul Magrin-Vernerey, convainc celui-ci de se rendre à Londres, où ils ont un entretien avec le général De Gaulle. Magrin-Vernerey y rencontre le général Antoine Béthouart, chef du Corps expéditionnaire de Norvège qui lui permet de rencontrer ses hommes au camp de Trentham Park (en) le soir du 30 juin. Sur 1 619 légionnaires présent le 28 juin, un peu moins de 900 rallient la France libre, les autres rejoignent le Maroc sous le commandement du général Béthouard.
Rejoignant ensuite le camp d'Aldershot, où sont regroupées les Forces françaises libres, la 13e DBLE participe au défilé du 14 juillet à Londres.

L'unité des Forces françaises libres prend temporairement, entre le 1er juillet et le 2 novembre 1940, le nom de 14e demi-brigade de Légion étrangère[2], elle se compose :

  • d'un état-major (avec une compagnie de commandement et une compagnie régimentaire d'engins) commandé par le CBA Cazaud
  • 3 unités de combat
  • 1 unité d'accompagnement

Elle est alors forte de 25 officiers, 102 sous-officiers et 702 militaires du rang[3].

Légionnaire - 1942

Fin septembre 1940, l'unité participe à l'opération Menace contre Dakar. Suite à l'échec de débarquement au Sénégal, elle finit par débarquer, sous le commandement du lieutenant-colonel Cazaud, en Afrique équatoriale française pour participer, en novembre 1940, à la campagne du Gabon et au ralliement de la région à la France libre[2], sous le commandement du général de Larminat[4].

Elle reprend alors sa dénomination d'origine et, au sein de la Brigade française d'Orient, contourne l'Afrique et débarque à Port Soudan le 12 février 1941[4] pour participer aux combats en Érythrée contre l'armée italienne. La brigade se distingue lors de la bataille de Keren, le 27 mars 1941, puis de Massaoua le 8 avril 1941).

Au cours du mois de mai suivant, l'unité rejoint la Palestine et le camp de Qastina (en) en vue de participer à la Campagne de Syrie. La demi-brigade entre en Syrie le 8 juin et après de durs combats, elle entre à Damas le 21 juin.
Le 6 septembre 1941, le lieutenant-colonel prince Amilakvari prend le commandement de l'unité.
En décembre, les 2e et 3e bataillons partent pour l'Afrique du Nord où l'unité, au sein de la Brigade Koenig, fait face aux forces de l'Afrika Korps[4].

Lieutenant - 1942

De mai à juin 1942, une partie de l'unité se couvre de gloire à la bataille de Bir-Hakeim. Ce sera l'occasion pour Pierre Messmer, capitaine commandant de compagnie d'écrire plus tard, un livre : La patrouille perdue. Puis la "13" prend part à la seconde bataille d'El Alamein, où son chef est tué.

Lors de la mise sur pied de la 1re DFL, début 1943, la DBLE disparaît en tant que corps de troupe et ses trois unités (le 1er BLE, 2e BLE et la 13e compagnie antichars) sont incorporées dans la 1re brigade de la division.

Elle combat ensuite au sein du Italie puis débarque en Provence dans le cadre de l'opération Dragoon mi-août 1944. La demi-brigade prend part à la libération de la France au sein de la 1re Armée française, notamment au cours de la Bataille des Vosges.

Le 6 avril 1945, l'unité se voit attribuer la Croix de la Libération.

Guerre d'Indochine[5]

Désignée pour faire partie du corps expéditionnaire français en Extrême-Orient, elle débarque du SS Ormonde le 6 février 1946 à Saigon et s’installe au nord de la ville, dans le triangle Gia Dinh -Thu Duc - Hoc Mon.

Les opérations de nettoyage commencent, puis, le 19 juin 1946, le premier combat a lieu à Mat Cat. La 13e DBLE rayonne des frontières du Siam jusqu’à Tourane, en passant par la Plaine des Joncs. Ses bataillons sont éparpillés.

  • Le 1er bataillon au Cambodge, poursuit les Khmers issarak, toujours prêts à retourner au Siam lorsqu’ils ne sont pas supérieurs en nombre.
  • Le 2e bataillon au Centre Annam, dans une suite de succès, défend Tourane, dégage Hué et installe une série de postes autour de Quang Nam.
  • Le 3e bataillon affronte les durs combats de Cochinchine, où les embuscades quotidiennes alternées avec des actions de forces tiennent en haleine les unités.

Les rebelles du Viêt-minh emploient toutes les ruses: Le 29 septembre 1946, l’interprète indigène du poste de Trunq Chan mélange du datura aux aliments : 47 légionnaires sont dans le coma, mais huit autres ont heureusement préféré prendre une douche avant le repas. Voyant l’état de leurs camarades, ils demandent des secours et préviennent ainsi l’attaque. Un an plus tard, le 19 août, encore une séance d’empoisonnement collectif au poste de Ben Muong. Nantis de l’expérience précédente, les rebelles coupent les fils du téléphone et mettent le datura dans le café. Mais un sergent et quatre légionnaires n’ont pas eu le temps d’en boire lorsque l’attaque se déclenche. L’un d’eux traverse inaperçu les lignes ennemies tandis que les autres tiennent tête aux 150 assaillants, pas trop mordants, il est vrai, car ils sont convaincus qu’ils n’ont qu’à attendre pour décrocher le gros lot sans pertes. Grave erreur, quelques heures plus tard les renforts arrivent et les attaquants deviennent assiégés. Le 24 avril 1947, la sentinelle du poste « Franchini » voit arriver un groupe de soldats français poussant devant eux un prisonnier ligoté. La sentinelle les laisse pénétrer dans le poste, mais à l’intérieur, sur un signe du soi-disant prisonnier, ils ouvrent le feu, tuant les 7 légionnaires et quatre partisans de la garnison. En avril 1948, on arrête un agent VM qui offre aux légionnaires des briquets. Le prix est très intéressant, et pourtant ce n’est pas une bonne affaire. Le coton est remplacé par du fulmi-coton destiné à exploser à la première étincelle. Mais les briquets sont vendus sans pierre, le vendeur déclare les avoir épuisées et quand un légionnaire en sort une de sa poche pour essayer, le vendeur tente de s’enfuir. Les rebelles ont encore d’autres ressources. Il y a les attaques en bonne et due forme, celle de Ca Mau par 700 rebelles, le 13 juin 1947 en est un exemple. Ou l’assaut de postes isolés, les PK. D’autres fois, ce sont les légionnaires qui paient le prix du sang, comme à Cau Xang où 9 d’entre eux défendent la tour de garde, jusqu’à la mort. Ou encore les embuscades. Le 23 août 1947, la compagnie d’intervention du 3e bataillon est surprise par un ennemi très supérieur en nombre. Les légionnaires forment le carré et repoussent tous les assauts en chantant le « Boudin ». Lorsque la colonne de secours arrive, Le poste déplore 1 tué et 4 blessé, mais l’ennemi se retire avec trois charrettes pleines de morts ou de blessés.

Le 1er mars 1948, un convoi de permissionnaires et de civiles, escortés emprunte la route de Saigon à Dalat et tombe dans une embuscade. Le lieutenant-colonel de Sairigné, chef de corps de la 13e DBLE est tué parmi les premiers. Les rebelles s’emparent de 134 civils pour servir de bouclier. La poursuite n’aboutit qu’à la récupération d’une partie des otages que l’ennemi est contraint d’abandonner.

La « 13 » participe aux opérations « Vega », « Dragon II et III », « Geneviève », « Jonquille », « Canigou »… Souvent les rebelles y laissent de nombreux combattants, comme à Largauze le 26 mars 1949.En 1950, la 13e DBLE, rassemblée en Cochinchine, reçoit en renfort un 4e bataillon. Elle est désignée pour se joindre aux unités ayant pour mission de nettoyer la Plaine des Joncs, la « plaine maudite ». Le rythme des opérations s’accentue dès le début de la saison sèche : « Potager », « Normandie », « Ramadan », « Trois Provinces », « Tulipes », « Ulysse 3 », « Neptune », « Revanche ». Après cette opération, la « 13 » se scinde à nouveau. Trois bataillons restent en Cochinchine où il participent à différentes opérations « Araba », « Mandarine », « Pamplemousse », « Caïman ».

Le 31 janvier 1953, le 4e bataillon est dissous et le 3e bataillon se transforme en bataillon « itinérant » : il se retrouve au Tonkin, puis à Hué, à Na Sam, Xoang Xa, à Than Hoa, dans une série de durs combats.

Fin 1953, la 13e DBLE se rassemble au Tonkin, le 2e bataillon dans le Delta, les 1er et 3e sont à la bataille de Điện Biên Phủ, où ils tiennent respectivement « Claudine » et « Béatrice ». Au soir du 13 mars 1954, après cinq assauts, « Béatrice » est submergée. Le 3e bataillon est mort et avec lui le lieutenant-colonel Gaucher, son chef de corps. Les survivants atteignent à peine l’effectif d’une compagnie et à la base arrière on s’efforce de reconstituer le bataillon, mais le temps manquera. Le 7 mai, tout est fini. Le camp de Diên Biên Phu est submergé et le 1er bataillon disparaît à son tour. Les fanions de ses unités sont détruits dans les dernières minutes. Seuls quelques fragments de celui de la 2e compagnie pourront être rapportés à Sidi bel-Abbès par les légionnaires qui l’ont partagés avant de tomber aux mains de l’ennemi. La guerre est finie. La 13e demi-brigade de Légion étrangère déplore 80 officiers, 307 sous-officiers, 2 334 légionnaires hors de combat.

Guerre d'Algérie[6]

En 1955, la 13e DBLE retrouve le continent africain. Engagé dans les opérations de maintien de l’ordre en Algérie, le régiment débarque à Tunis le 28 juin 1955. Basé à Guelma, il ne quittera plus le continent africain, rayonnant dans le Constantinois, du Nord au Sud, dans les Nememcha. Ils trouvent des « caches », mais pas de rebelles. Le fellagha ne se dévoile qu’à coup sûr, lors des embuscades. C’est alors le temps de la pacification.

Pour garantir la sécurité des populations, on construit ou restaure des postes : Khsirane sera le premier d’une longue série. Pour améliorer les communications, on remet en état les postes. La lutte se poursuit dans les djebels, marquée par des combats très durs: Zaouia, Bou Zakadane, Ouindj, djebel Seike… En juillet 1957 la bande locale est enfin détruite.

Laissant alors les Nemenchta, la 13, réduite à deux bataillons s’implante dans les Aurès. Aux pitons arides et désolés succèdent les massifs boisés. Les rebelles dictent leur loi, imposent leur terreur. Mais au début de 1958, 3 combats contre les fellaghas de la bande d’Amrani, oblige ce dernier à refuser le contact et de réagir par la violence sur la population civile. En quinze jours, dix égorgements sont perpétrés. L’effet obtenu est tout autre que le résultat escompté. Devant ce déchaînement de cruauté, la population, soit près de 800 familles viennent, en plein hiver, se masser autour du poste Bou Hamama. Les langues se délient, le « tapis d’ouate » se déchire et le 7 mai 1958, à l’issue d’un accrochage à l’oued Kelaa, le cadavre d’Amrani, entouré par ceux de ses tireurs d’élite sont retrouvés sur le terrain.

En octobre 1958, la 13 devient régiment d’intervention. Sa mission itinérante l’amène à travers toute l’Algérie, dans une série d’opérations : « Emeraude », « Dordogne », « Georgevie », « Isère ». De la Kabylie aux pitons de l’Atlas, d’Alger au barrage est, puis encore dans les Aurès où, le 10 février 1961, elle met 49 rebelles de la Willaya 1 hors de combat, et récupère 29 armes. Elle retourne alors dans le fameux Bec de Canard, sur le barrage est, où les opérations, les patrouilles et les embuscades se succèdent jusqu’au « cessez-le-feu », en mars 1962.

En quittant l’Algérie, le régiment laisse 214 tombes.

La société protectrice des animaux d’Angleterre décerne une médaille à la Harka de la 13e DBLE qui a recueilli l’ânon « Bambi », une photo publiée sur Paris Match a fait la Une de tous les journaux, montrant un légionnaire portant Bambi sur son dos lors d'un déplacement de l'unité.

1962-1977

Un premier détachement rejoint Bougie pour s’embarquer, à la fin d’avril 1962, à destination de la Côte française des Somalis (actuelle République de Djibouti). Progressivement, les autres unités vont suivre. Le drapeau arrive sur le territoire le 15 octobre de la même année. Les compagnies débarquent les unes après les autres sur leur nouveau lieu de séjour. N’ayant jamais connu la paix durant ses vingt-deux premières années d’existence, la « 13 » va enfin pouvoir justifier la réputation de bâtisseur qui existe en tout légionnaire[7].

Elle construit ou améliore des postes déjà existants.

À cette époque, l’effectif du régiment atteint presque celui d’un gros bataillon. Le 1er octobre 1968, le régiment se dote d’un escadron de reconnaissance. La 1re compagnie lui cède son lieu d’implantation et part s’installer à Dikhil. La 2e compagnie quitte Obock, prend la dénomination de 2e compagnie de travaux (2e CT) et rejoint l’état-major et la CCAS à Gabode, quartier de Djibouti.

Le 25 août 1966, le président de la République, le général de Gaulle, visite le territoire. Les unités du régiment en tenue de parade lui rendent les honneurs. A la suite de l'apparition de banderoles réclamant l'indépendance du territoire, des manifestations sont déclenchées et trois sections de la 2e compagnie interviennent en tenue de parade vers 20 et 22 heures. Une dizaine de gradés et légionnaires sont blessés dans les affrontements qui causent officiellement trente-six blessés parmi les forces de l'ordre et dix-neuf chez les manifestants.
Le lendemain, après la mort de deux manifestants le matin, à 14 heures, le chef de corps reçoit l'ordre de faire évacuer la place Lagarde où le général de Gaulle devait prononcer un discours. Les 2e, 3e et 4e compagnies ainsi que deux sections de la CCAS sont désignées. La place est dégagée en vingt-cinq minutes à partir de 16h20. Les affrontements continuent au niveau du «Bender» bloqué par les forces de police renforcées par la Légion. Au total, il y aurait eu un mort et quarante-six blessés dans les forces de l'ordre, trois morts et deux cent trente-huit blessés parmi les manifestants[8].
Les jours suivants, un couvre-feu est instauré sur la «ville indigène», qui est quadrillée et fouillée par les patrouilles. À partir du 14 septembre, la «13» ainsi que le 5e RIAOM installent un barrage qui encercle la ville pour filtrer les entrées et sorties[9]. Composé de rangées de barbelés («ribard») et de miradors sur 14 kilomètres de long, il est maintenu jusqu'à l'indépendance et même au-delà. Le nombre de personnes tuées en essayant de le franchir reste indéterminé.
Le 20 mars 1967, lendemain d'un référendum sur l'autonomie du territoire, des manifestations indépendantistes sont à nouveau réprimées par les hommes de la 3e compagnie. La fin de l'année 1967 et l'année 1968 seront encore l'occasion de nombreuses tensions et d'opérations de maintien de l'ordre.

En 1976 le régiment et notamment l’escadron de reconnaissance intervient lors de l’affaire de Loyada.

1977 à nos jours

Après l'accession à l'indépendance de la République de Djibouti (1977), la 13e DBLE participe régulièrement à des missions militaires ou humanitaire au profit du territoire ou dans la Corne de l'Afrique.

En 1979, la 4e compagnie est dissoute. Son poste de Holl-Holl est cédé à l’AND (Armée nationale djiboutienne). Le régiment ne conserve alors que la 3e compagnie, la 2e CT, la CCAS, l’escadron et la compagnie tournante du 2e REP (compagnie détachée pour 4 mois), basée à Arta.

Les engagements opérationnels se succèdent. En mai 1991, le régiment assure le contrôle des frontières du pays, lesquelles sont submergées par un afflux massif de réfugiés en provenance d’Éthiopie et recueille, accueille et désarme une division éthiopienne (Opération Godoria). En mars 1992, ce sera l’opération Iskoutir. En décembre 1992, c’est l’opération Oryx, en Somalie, puis quelques mois plus tard, l’opération ONUSOM II, où les légionnaires de la 13 servent pour la première fois de leur histoire sous le casque bleu de l’ONU. En juin 1994, la 3e compagnie est dépêchée au Rwanda dans le cadre de l’opération Turquoise et le régiment participe aussi à l'opération Diapason au Yémen. Cette même année, , en mai, la COMPARA (compagnie parachutiste), stationnée à Arta et armée par le 2e REP est dissoute.

Il convient d’ajouter à toutes ces opérations les aides ponctuelles apportées par le régiment à la jeune République lors des catastrophes naturelles qui la secouent régulièrement. Les légionnaires interviendront ainsi dans le cadre des mesures prises face aux inondations mais aussi face à la sécheresse, pour venir en aide à une population à chaque fois durement touchée. La 2e CT est régulièrement mise à contribution pour effectuer divers travaux et diverses constructions sur le territoire. Les stèles commémoratives de la Légion marquent les efforts d’une section ayant œuvré au profit de la collectivité sur les routes du territoire.

Outre cette dernière spécificité, la 2e CT prendra la dénomination de 2e CAT (compagnie d'appuis et de travaux) en se dotant de deux sections d’appui, l'une composée de 6 mortiers de 120 mm et l'autre de 8 postes de tir Milan.

Cette compagnie est dissoute en 1998 pour laisser place à une compagnie de génie tournante armée par des légionnaires du 1er REG puis du 2e REG.

En 2000, c'est au tour de la 3e compagnie d'infanterie de disparaître, remplacée elle-aussi par une unité "tournante" armée quant à elle alternativement par les unités des 2e REI et 2e REP. Cette dernière unité d'infanterie de la 13 avait pourtant un caractère unique. En effet, à l'instar des compagnies du 2e REP, chacune de ses sections avait une spécialité. La section de commandement disposait d’un groupe de mortiers de 81 mm. La 1re section perfectionnait ses savoir-faire dans le domaine du sabotage et de la manipulation des explosifs. La 2e section regroupait les nageurs de reconnaissance qui étaient chargés de missions d’infiltration par voie maritime utilisant le bateau pneumatique ou la palme. La 3e section regroupait les tireurs d’élites du régiment et disposait de Barret et de FRF2. Enfin, la 4e section, disposait de 5 VAB dont deux équipés de canons de 20 m/m.

En 2001, la compagnie de maintenance des FFDj est rattachée à la Demi-brigade.

En 2002, des éléments du régiment sont projetés en République de Côte d'Ivoire dans le cadre de l'opération Licorne.

Après une intervention à caractère humanitaire, où une section du génie est projetée en Indonésie en 2005 (Opération Béryx), pour apporter assistance et aide aux victimes du tsunami, la 13 renoue avec l'opérationnel en mars 2007. L'état major tactique, la compagnie d'infanterie et un détachement du génie sont envoyés d'urgence au nord de la République centrafricaine pour sécuriser et endiguer la propagation de la violence dans la zone des trois frontières (Tchad, RCA, Soudan) à Birao.

En outre, les légionnaires de l'unité sont, depuis le début des années 2000, régulièrement engagés sous forme de DIO (détachements d'instruction opérationnels) au profit de pays voisins (Éthiopie, Ouganda, Émirats arabes unis, Qatar, Koweït, etc.)

Traditions

Devise

More Majorum (Selon la mémoire des Anciens)

Insigne

Insigne régimentaire de la Phalange magnifique

Drapeau

Dans les plis du drapeau, sont inscrits les noms de batailles suivants[10]:

13e demi-brigade de légion étrangère-drapeau.svg

Chant

Décorations

Le drapeau fait l'objet des citations et des décorations suivantes :

Ses hommes sont autorisés à porter :

Chefs de corps

Faits d'armes faisant particulièrement honneur au régiment

Organisation en juin 2001

Avant de changer de format et de s'implanter aux EAU, la 13e Demi-brigade de Légion étrangère était une unité combattante à vocation interarmes composée d'environ 800 hommes dont 320 permanents.

  • La CCS ou Compagnie de Commandement et de Soutien, est mixte, composée de légionnaires en MCD et de permanents. Elle regroupe tous les services projetables, nécessaire au commandement du régiment (transmissions, bureau opération, infirmiers, section transport, etc.). Elle arme aussi le CECAP (Centre d'entraînement au combat d'Arta Plage) qui organise les stages d'aguerrissement au milieu désertique et enseigne les savoir-faire tactiques propres au combat en zone désertique. Il forme les unités des FFDJ (Forces Françaises Stationnées à Djibouti), mais aussi les officiers de l'école d'application de l'infanterie ainsi que des unités étrangères.
Station radio dans un oued
  • La CM ou Compagnie de Maintenance. Cette compagnie est doublement mixte puisqu'elle compte en son sein à la fois des légionnaires et des soldats de l'arme du matériel, en MCD ou en poste permanent. Elle assure la maintenance de toutes les unités de l'armée de Terre présentes sur le territoire.
  • L'ER ou Escadron de Reconnaissance (unité élémentaire permanente). L'escadron, formé essentiellement de légionnaires en provenance du 1er REC est stationné en poste isolé, au poste Brunet de Sairigné, à Oueah, à 40 km de Djibouti depuis 1968. Il est équipé de blindés légers à roues de type ERC-90 Sagaie et de véhicules légers tout-terrains P4. Il est autonome sur le plan de la vie courante, de l’entretien de ses matériels et de son infrastructure.
  • La Compagnie d'Infanterie. Armée alternativement par une compagnie du 2e REI ou du 2e REP, elle est équipée de VAB (véhicules de l'avant blindé) et de VLRA (véhicules légers de reconnaissance et d'appui). Elle est constituée d'une section commandement, d'une section d'appui (un groupe de mortier de 81 mm et un groupe de missiles Milan) et de trois sections de combat.
  • La Compagnie de Génie. Provenant du 1er ou du 2e REG elle est composée d'une section de commandement, de trois sections de génie combat, d'une section appui et d'une section travaux. Cette dernière est en général chargée de le remise en état des routes ou pistes d'aérodromes sur le territoire. Il arrive qu'une de ces sections passe toute sa MCD dans le désert, sous tente, à tracer une piste, dans la plus pure tradition des légionnaires bâtisseurs.

Organisation depuis 2011

en cours

Personnalités ayant servi au sein de l'unité

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Sources et bibliographie

  • André-Paul Comor, L'Épopée de la 13e demi-brigade de Légion étrangère, 1940-1945 (préface de Pierre Messmer), Nouvelles Éditions Latines, Paris, 1988 ;
  • (présentation et annotations par André-Paul Comor) Les Carnets du lieutenant-colonel Brunet de Sérigné, Nouvelles Éditions Latines, Paris, 1990.
  • La France et son empire dans la guerre, collectif, Éditions Littéraires de France, 1946.
  • Histoire de la Légion, de Narvik à Kolwesi, Henri Le Mire, Éditions Albin Michel, 1978 - (ISBN 978-2-226-00694-3)
  • L'Armée d'Afrique 1930-1962, collectif, Éditions Lavauzelle, 1980.
  • Jean-Louis Crémieux-Brilhac, La France libre. De l'appel du 18 juin à la Libération, Editions Gallimard, 1996
  • Tibor Szecsko, "LA 13e D.B.L.E." préface de Pierre Messmer, ancien Premier ministre et de général d'armée Jean Simon, chancelier de l'Ordre de la Libération- Editions EFM - Paris 1989

Notes et références

  1. Pierre Kœnig était à ce moment là capitaine
  2. a et b Site de l'Ordre de la Libération
  3. in Képi blanc magazine no 723 - juillet 2010
  4. a, b et c Page de la 13 sur le site de la France libre
  5. JMO 13e DBLE - Centre de documentation de la Légion étrangère
  6. JMO de la 13e DBLE - Centre de documentation de la Légion étrangère
  7. Texte d’après KB no  198 févr. 1972 et JMO de la 13e DBLE - Centre de documentation de la Légion étrangère
  8. Imbert-Vier (Simon), Tracer des frontières à Djibouti. Des territoires et des hommes aux XIXe et XXe siècles, Karthala, 2011, pp. 344-349, site de l'éditeur
  9. Dubois (Colette) [2002], «Jacques Foccard et la politique française dans le T.F.A.I.», Cahiers du Centre de recherches historiques, n° 30, octobre, pp. 35-49, site des Cahiers
  10. Décision n°12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, n°27, 9 novembre 2007
  11. Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
  12. Képi blanc n°735 - août-septembre 2011
  13. Arrêté du 23 février 1996 portant création de la fourragère de l'Ordre de la Libération

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article 13e demi-brigade de Légion étrangère de Wikipédia en français (auteurs)

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