Dimitri Amilakvari

Dimitri Amilakvari
Dimitri Amilakvari
Naissance 31 octobre 1906
Bazorkino, Russie[1]
Décès 24 octobre 1942[1] (à 35 ans)
El-Alamein, Égypte[1]
Mort au combat
Origine Géorgie / France[1]
Allégeance Flag of France.svg Armée française - Flag of Free France 1940-1944.svg FFL[1]
Arme Légion étrangère[1]
Grade Lieutenant-colonel français[1]
Années de service 1924[1] - 1942[1]
Conflits Seconde Guerre mondiale[1]
Faits d'armes Forces françaises libres
Bataille de Bir-Hakeim
Bataille d'El-Alamein[1]
Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix de guerre 1939-1945
Croix de Guerre des TOE
Croix de guerre (Norvège)[1]
Hommages la 141e promotion de Saint-Cyr (1954-1956) porte son nom

Dimitri Amilakvari (ou Amilakhvari, დიმიტრი ამილახვარი en géorgien) (31 octobre 1906 à Bazorkino, Russie - 24 octobre 1942 à El-Alamein, Égypte) est un militaire français d'origine géorgienne, ayant combattu dans les Forces françaises libres durant la Seconde Guerre mondiale. Lieutenant-colonel dans la Légion étrangère, il était souvent appelé Bazorka en référence à son village natal[2]. Il s'illustra particulièrement en Norvège, en Syrie, à Bir-Hakeim et à El-Alamein, et est devenu une figure mythique[2] de la Légion étrangère.

Sommaire

Biographie

Enfance

Armes des Amilakvari

Dimitri Amilakvari nait le 31 octobre 1906 dans le village de Bazorkino (aujourd'hui Chermen dans le Caucase du Nord, en Russie[3]), au sein d'une famille princière géorgienne, les Sadguinidzé, titrés Amilakvari, qui avait la charge héréditaire de commander la cavalerie cosaque du Caucase[4]. Son père, le prince Giorgi Amilakhvari, était colonel de l'armée de la République démocratique de Géorgie et son grand-père, Ivane Amilakhvari, général[2]. Après l'invasion de la Géorgie par l'Armée rouge le 25 février 1921, sa famille émigre à Istanbul, puis finalement en France en 1922[2]. Il a alors 16 ans.

Avant-Guerre

En 1924, il entre à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (Promotion du Rif)[1]. Il en sort en 1926 et rejoint le 1er Régiment étranger (1er RE) à Sidi Bel-Abbès (Algérie) avec le grade de sous-lieutenant à titre étranger[1]. En 1929, il est affecté au 4e Régiment étranger d'infanterie (4e REI), près de Marrakech[1]. En 1932, il participe à la campagne du Haut-Atlas durant laquelle il dirige une section[1]. Le 30 mai 1932, il obtient une citation pour sa participation aux combats d'Aït-Atto[1]. Il en obtient une seconde en août 1933 durant les combats dans le Djebel Baddou[1].

En janvier 1937, il est nommé capitaine et deux mois plus tard retourne au 1er régiment étranger (1er RE)[1]. Il est commandant de la compagnie d'instruction de mitrailleuses jusqu'en août 1939[1].

Corps expéditionnaire en Norvège

Le 20 février 1940 un bataillon de marche est constitué à Sidi Bel-Abbès qui, à partir du 27, est réuni avec d'autres unités au sein de la 13e demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE). Amilakvari y est affecté en tant que commandant de la compagnie d'accompagnement du 2e bataillon (CAB 2)[1]. Quelques semaines plus tard, il reçoit la nationalité française[1]. Après plusieurs semaines d'entraînement dans le Larzac, il est envoyé rejoindre le Corps expéditionnaire en Norvège où il débarque le 6 mai. Il y obtient trois nouvelles citations[1] qui lui valent la Légion d'honneur[2].

Réponse à l'appel du 18 juin

Le corps expéditionnaire revient en France le 13 juin 1940. En raison de la progression allemande, celui-ci est envoyé en Bretagne. Pour répondre à l'appel du général de Gaulle, le capitaine Amilkvari s'embarque avec plusieurs hommes de la 13e demi-brigade le 19 juin de Saint-Jacut pour Jersey, puis le 20 juin, quitte Jersey dans un cargo avec son chef de corps et cinq autres officiers, parmi lesquels le capitaine Koenig et arrive en Angleterre le 21 juin[2],[1]. Il choisit alors de s'engager dans les Forces françaises libres[1].

Forces françaises libres

Dimitri Amilakvari quitte Londres le 31 août 1940 pour Dakar afin de participer à l'Opération Menace[1]. L'AOF refuse de se rallier à la France libre. Il prend part à la prise du Gabon puis est envoyé en Érythrée en passant par le Cameroun[1]. Il combat au sein de la Brigade d'Orient où il commande la compagnie d'accompagnement (CAB 1) du victoire de Keren en mars 1941, ainsi qu'à la prise de Massaoua le 8 avril suivant[1].

En juin 1941, il s'illustre lors de la campagne de Syrie[2] et est nommé chef de bataillon le 25 juin[1]. Le 16 septembre 1941, il prend le commandement de la 13e DBLE et est promu lieutenant-colonel le 25 septembre[1]. Sa conduite, l'entraînement qu'il donne à ses troupes et la réorganisation qu'il effectue conduisent le général Catroux à lui remettre lui-même le drapeau de la 13e le 19 octobre 1941[2].

À partir de mars 1942, il est engagé dans la campagne de Libye, commande[2] une Jock column (groupement tactique motorisé[5]) et combat dans le désert de Libye[1].

Entre le 26 mai et le 11 juin 1942, il est l'adjoint du général Koenig qui commande la 1re Brigade Française Libre lors de la bataille de Bir-Hakeim[1]. Il s'y illustre en étant systématiquement volontaire pour les missions les plus dangereuses (combat et renseignement)[1]. Le 31 mai, il dirige l'attaque lors de laquelle une Jock column détruit 5 chars allemands[1]. Dans la nuit du 10 au 11 juin, il quitte Bir-Hakeim dans la propre voiture du général Koenig[1]. Le Général de Gaulle appellera les troupes qui y combattirent "l’orgueil de la France". Le 11 août 1942, au camp de El Tahag (Égypte), il reçoit de ses mains la Croix de la Libération[1]. C'est durant les combats de Bir-Hakeim qu'il écrit : "Nous étrangers, n'avons qu'une seule façon de prouver à la France notre gratitude pour l'accueil qu'elle nous a réservé : nous faire tuer pour elle."

En octobre 1942, il commande sa demi-brigade, alors composée de deux bataillons, lors de la bataille d'El-Alamein[1]. Ses troupes sont chargées de mener l'attaque principale contre le piton de l'Himeimat (80 mètres)[1]. Le 24 octobre 1942, son unité occupe une partie du plateau[1]. Une attaque de chars allemands force cependant ses troupes à se retirer de cette position[1]. Durant cette retraite à travers des champs de mines, le lieutenant-colonel Amilakvari est tué, mitrailleuse en mains, par un éclat d'obus qui l'atteint à la tête[1],[2].

En son honneur, la 141e promotion de Saint-Cyr (1954-1956) est nommée "Lieutenant-colonel Amilakvari"

Il est enterré sur les pentes du Quart el Himeimat. Son képi taché de sang et l’éclat d’obus qui le blessa mortellement sont gardés au musée de la Légion à Aubagne.

Il avait épousé la princesse Irène Dadiani, membre de la famille régnante de Mingrélie, et en eut trois enfants[4].


Distinctions

Legion Honneur Chevalier ribbon.svg Ordre de la Liberation 2nd ribbon.svg Croix de Guerre 1939-1945 ribbon.svg
Croix de Guerre des Theatres d'Operations Exterieurs ribbon.svg Medaille des Evades ribbon.svg Medaille d'Outre-Mer (Coloniale) ribbon.svg
Krigskorset med sverd stripe.svg MAR Order of the Ouissam Alaouite - Officer (1913-1956) BAR.png

Hommages

  • La 141e promotion de Saint-Cyr (1954-1956) prend le nom « Lieutenant-Colonel Amilakvari ».
  • Célébration franco-géorgienne le 19 novembre 2006 du centenaire de sa naissance[2] :
    • Inauguration de la rue Amilakvari à Gori.
    • Inauguration d'une salle du musée ethnographique de Gori.

Annexes

Articles connexes

Lien externe

Sources

Notes et références

  1. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v, w, x, y, z, aa, ab, ac, ad, ae, af, ag, ah, ai, aj, ak, al, am, an, ao et ap Biographie de Dimitri Amilakvari sur le site de l'Ordre de la Libération, ordredelaliberation.fr
  2. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j et k Voir sa biographie sur le site Chemins de mémoire des ministères de la Défense, du Tourisme, et de la Culture.
  3. Situation de Chermen en Russie (ancien nom : Bazorkino)
  4. a et b Voir les souvenirs du général Bernard Saint Hillier sur Amilakvari
  5. Constitué d'éléments d'infanterie motorisée, d'une batterie d'artillerie tractée, d'un peloton d'automitrailleuses, d'une section de canons antichars de 75 mm et d'éléments légers de DCA, du génie et de transmissions radio.


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