- Industrie touristique
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Tourisme
Le tourisme est le fait de quitter son domicile, pour des raisons personnelles, pour une durée supérieure à 24 heures. Ce qui implique la consommation d'une nuitée auprès d'un hôtelier et éventuellement la réservation de titre de transport.
Initialement uniquement rattaché aux loisirs et à la santé, le tourisme englobe désormais également l'ensemble des activités économiques auxquelles la personne fait appel lors d'un déplacement inhabituel (transports, hôtels, restaurants, etc.).
Il peut s'agir, par exemple, d'un voyage d'affaires (on parle alors de « tourisme d'affaires ») ou d'un pèlerinage religieux (« tourisme culturel »). On peut également se faire soigner dans un autre pays que celui dans lequel on réside, on parle alors de tourisme médical.
Pratiquer le tourisme permet en outre de marquer des pauses dans son emploi du temps utilitaire imposé par la nécessité de gagner sa vie.
Le touriste s'intéresse généralement à la culture ou aux paysages qu'il visite. Cette pratique a été longtemps l'apanage de gens fortunés qui pouvaient se permettre de voyager, pour voir des constructions remarquables, des œuvres d'art ou goûter d'autres cuisines.
Le tourisme a donné naissance à une véritable industrie lorsque les classes moyennes des pays occidentaux (Europe et d'Amérique du Nord) ont pu commencer à voyager. C'est l'amélioration générale du niveau de vie qui a permis aux gens de se consacrer davantage à leurs loisirs, et notamment au tourisme, sans oublier les progrès considérables en matière de transports (transport maritime, ferroviaire mais surtout aérien).
Sommaire
Histoire
Les fondateurs britanniques
Les termes tourisme et touriste furent utilisés officiellement pour la première fois par la Société des Nations pour dénommer les gens qui voyageaient à l'étranger pour des périodes de plus de 24 heures. Mais l'industrie du tourisme est bien plus ancienne que cela.
Pour qu'il y ait tourisme, quatre paramètres essentiels doivent être réunis[réf. nécessaire] :
- le goût de l'exotisme, de la découverte d'autres cultures ;
- de l'argent disponible pour des activités non-essentielles ;
- du temps libre ;
- des infrastructures et moyens de communication sécurisants et facilitant le voyage et le séjour.
Le terme de tour devint populaire en Grande-Bretagne au XVIIIe siècle quand le « Grand Tour of Europe » (Grand Tour de l'Europe) devint une part de l'éducation des jeunes et riches gentilshommes britanniques. Pour parachever leur éducation et fuir le mauvais temps de leur île natale, nombre de jeunes gens allaient partout en Europe, mais surtout en des lieux d'intérêt culturel et esthétique comme Rome, la Toscane ou les Alpes, et les capitales européennes.
Nombre d'artistes britanniques et européens dès le XVIe siècle faisaient le « voyage en Italie » comme par exemple Claude Lorrain. Si Rome, Naples et Florence attiraient depuis longtemps les visiteurs étrangers, c'est l'influence des poètes romantiques comme Lord Byron et William Blake qui rendirent la campagne, les Alpes, les torrents et les gorges de montagnes, populaires.
Les aristocrates britanniques du XVIIIe siècle raffolaient particulièrement du « Grand Tour », profitant de l'occasion pour découvrir les richesses artistiques et archéologiques de l'Italie en particulier, et accumuler des trésors artistiques de toute l'Europe. Ils jouèrent un rôle prépondérant dans la naissance de l'archéologie, avec la découverte de Pompéi et Herculanum, notamment. Ils ont ramené ainsi des œuvres d'art dans des quantités jamais égalées ailleurs en Europe, c'est ce qui explique la richesse actuelle de nombreuses collections tant publiques que privées britanniques. Le tourisme de cette époque était fondamentalement élitiste, voyage d'agrément et de formation qui permettait de rencontrer ses homologues dans toute l'Europe.
Le tourisme au sens moderne ne s'est pas développé avant le XIXe siècle ; il représente de nos jours la majeure partie de l'industrie touristique.
Le début de l'industrialisation du tourisme fut une invention britannique au XIXe siècle, avec notamment la création de la première agence de voyage par Thomas Cook. Cela répondait aux besoins croissants de déplacement, pour toutes sortes de motifs, des Britanniques dont le pays fut le premier pays européen à s'industrialiser. Dans un premier temps, seuls les propriétaires des moyens de production, des usines, les commerçants et la nouvelle classe moyenne bénéficièrent de temps libre, mais aussi d'envies accrues de voyages, par exemple visiter les expositions universelles (la première exposition universelle a lieu à Londres en 1851 et draine plusieurs millions de visiteurs).
Le tourisme se diversifie au cours du XIXe siècle : voyage d'agrément, voyage d'affaire, thermalisme, recherche du soleil à la froide saison, notamment pour soigner la tuberculose, fléau de l'époque.
L'origine britannique de cette nouvelle industrie est attestée par de nombreux noms :
- à Nice, la longue esplanade le long de la mer est encore connue comme la promenade des Anglais ;
- dans de nombreuses stations touristiques de l'Europe continentale, les palaces ont des noms comme l'Hôtel Bristol, lHôtel Carlton ou lHôtel Majestic.
Ce sont également des touristes britanniques qui inventèrent les sports d'hiver en Suisse dans le village de Zermatt. Avant l'arrivée des premiers touristes, les villageois de Zermatt considéraient simplement que leur long hiver enneigé était une période pendant laquelle la meilleure chose à faire était de rester à l'abri du froid et de fabriquer des horloges à coucou ou d'autres objets mécaniques.
Le rôle du chemin de fer dans le développement du tourisme
Le tourisme de masse ne commença à se développer que lorsque les moyens de transport eurent progressé et que le nombre de gens bénéficiant de temps libre eut augmenté. L'invention du chemin de fer et le développement du réseau ferré au XIXe siècle ont abouti à la croissance de villes au bord de la mer facilement accessible pour les citadins britanniques... Blackpool a été créé par la construction d'une ligne en direction de Fleetwood et quelques stations ont été promus par les sociétés de chemin de fer- Morecambe par Midland Railway et Cleethorpes par Great Central Railway. D'autres stations ont inclus Scarborough dans le Yorkshire, entretenant Leeds et Bradford; Weston-super-Mare dans le Somerset, approvisionnant les habitants de Bristol; et Skegness, été fréquenté par les résidants de l'Est industriel de Midlands. Les Cockneys de Londres ont afflué à Southend-on-Sea, principalement par bateau à roues à aubes de la Tamise et les stations de la Côte Sud tel que Broadstairs, Brighton et Eastbourne étaient seulement à un court trajet en train, avec d'autres plus loin comme Bournemouth, Bognor Regis et Weymouth.
Pendant un siècle, le tourisme local était la norme, avec des voyages à l'étranger réservés pour les riches ou les personnes culturellement curieuses. Un certain nombre de destinations à l'intérieur des terres, comme le Parc national du Lake District et Snowdonia ont fait appel à ceux qui aimaient la campagne et les beaux paysages. Le camp de vacances a commencé à apparaître dans les années 1930, mais ce phénomène s'est vraiment étendu dans la période de l'après-guerre. Butlins et Pontins mirent en place cette tendance, mais leur popularité déclina avec la hausse des voyages organisés à l'étranger et le croissant confort auxquels les visiteurs sont devenus habitués à la maison. Vers la fin du 20ème siècle ce marché a été réanimé par les stations locales haut de gamme de la société hollandaise Center Parcs.
Le tourisme colonial
Un exemple de développement d'un tourisme dans les colonies est le cas des Indes néerlandaises. Entre 1890 et 1910, les publications de guides de voyage se multiplient. Le gouvernement colonial comprend le profit qu'il peut tirer de cet intérêt, et construits des relais d'étape à travers l'île de Java, les pasanggrahan. Entre 1900 et 1930, le tourisme par des Européens à Java connaît un essor remarquable. A Batavia, capitale de la colonie, un Travellers' Official Information Bureau publie des guides vantant les charmes des "Indes orientales". Le fabricant de pneumatiques Goodyear publie des cartes. De prestigieux hôtels sont construits à travers l'île. Ce développement est rendu possible par l'amélioration des liaisons maritimes entre Batavia et Singapour, principale colonie britannique dans la région et déjà un port important[1].
Évolutions récentes
Le touriste n'est plus seulement « toute personne en déplacement hors de son environnement habituel pour une durée d'au moins une nuitée et d'un an au plus» (définition de l'Organisation mondiale du tourisme) ; c'est un ensemble beaucoup plus vaste d'activités, de pratiques extrêmement variées. Si jusqu'en 1936 ils étaient l'apanage de classes sociales aisées, avec l'instauration des congés payés, il a connu un essor tout autre ; la masse des travailleurs et de leurs familles pouvant ainsi enfin se déplacer pour leur agrément. Cependant, à bien des égards, le tourisme (en tant que voyage) reste un luxe seulement accessible aux classes aisées et moyennes de la population des pays développés.
Quelques tendances lourdes émergent ces dernières années. Tout d'abord, on observe un émiettement de la durée des vacances, avec pour corollaire un étalement de la « saison ». Cette tendance à l'émiettement contribue aussi à développer un tourisme de proximité. On observe également un goût plus prononcé pour l'itinérance : la mobilité s'accroît en fonction de la météo, des besoins familiaux, des envies du moment, des fêtes ou événements divers. Cette diversité des goûts et des pratiques contribue également au développement des séjours à thèmes. Ces facteurs impliquent une bonne connaissance des flux touristiques.
Ces dernières années, en raison d'une diminution du temps de travail offrant à chacun plus de temps de loisirs mais aussi en fonction du coût de la vie qui, en augmentation constante, limite les dépenses, s'est créé le « tourisme d'un jour » qui prend de plus en plus d'extension.
Le tourisme est également lié au monde du travail par le biais du tourisme d'affaires et par celui des pratiques appelées en anglais « incentive ». Le premier concerne toute l'offre touristique (divertissement, découverte) qui entoure les voyages d'affaires, les congrès, les séminaires, les salons - et la France est encore pour quelques années la première destination mondiale des salons et congrès. Le second (« incentive ») consiste en des voyages organisés pour le personnel d'une entreprise (en français : voyage de stimulation). Il peut comprendre des épreuves sportives ou ludiques, mais aussi des activités culturelles, en complément de séminaires ou de réunions.
On observe que les pratiques se diversifient, s'entrecroisent, créant autant de niches pour les producteurs du tourisme. Une clientèle ne se définit plus par une pratique unique, une pratique ne définit plus un seul profil de clientèle.
En République populaire de Chine, le tourisme et la consommation touristique ont fortement augmenté : en 2003, on estime que plus de 100 millions de Chinois ont parcouru et visité leur pays, en dehors des voyages pour motif familial[2]. Ce nombre a atteint 130 millions en 2008, alors que 46 millions de Chinois sont allés à l'étranger [3] [4].
Economie
Tourisme récepteur
Statistiques de l'OMT, en millions d'arrivées internationales
L'OMT a deux méthodes de calcul pour analyser l'évolution globale annuelle du tourisme. Il s'agit, d'une part les arrivées de touristes internationaux aux frontières et les recettes du tourisme international.
Arrivées de touristes internationaux, en millions de personnes.
2007[5] 2006[6] 1. France 81,9 M
2. Espagne 59,2 M
3. États-Unis 56,0 M
4. Chine 54,7 M
5. Italie 43,7 M
6. Royaume-Uni 30,7 M
7. Allemagne 24,4 M
8. Ukraine 23,1 M
9. Turquie 22,2 M
10. Mexique 21,4 M
1. France 79,1 M
2. Espagne 58,5 M
3. États-Unis 51,1 M
4. Chine 49,6 M
5. Italie 41,1 M
6. Royaume-Uni 30,7 M
7. Allemagne 23,6 M
8. Mexique 21,4 M
9. Ukraine 18,9 M
10. Turquie 18,9 M
Recettes du tourisme international, en milliards de dollars U.S.2007[5] 2006[6] 1. États-Unis 96,7 M
2. Espagne 57,8 M
3. France 54,2 M
4. Italie 42,7 M
5. Chine 41,9 M
6. Royaume-Uni 37,6 M
7. Allemagne 36,0 M
8. Australie 22,2 M
9. Autriche 18,9 M
10. Turquie 18,5 M
1. États-Unis 85,7 M
2. Espagne 51,1 M
3. France 46,3 M
4. Italie 38,1 M
5. Chine 33,9 M
6. Royaume-Uni 33,7 M
7. Allemagne 32,8 M
8. Australie 17,8 M
9. Turquie 16,9 M
10. Autriche 16,6 M
Le rapport inverse entre France et États-Unis au niveau des arrivées et des recettes (1re place ou 3e place), s'explique par le fait que les séjours en France sont généralement du fait d'un tourisme de courte durée, les touristes se déplaçant souvent dans les pays voisins de l'Europe, eux-mêmes très attractifs, tandis qu'aux États-Unis, ce sont souvent des voyages de longue durée (en moyenne 3 semaines). De plus, la nature des touristes n'est pas la même (tourisme familial au lieu de tourisme d'affaire), ce qui fait que les dépenses sont bien moins grandes en France.
Tourisme émetteur
Dépenses de tourisme international, en milliards de dollars U.S.
2007[5] 2006[6] 1. Allemagne 82,9 Md
2. États-Unis 76,2 Md
3. Royaume-Uni 72,3 Md
4. France 36,7 Md
5. Chine 29,8 Md
6. Italie 27,3 Md
7. Japon 26,5 Md
8. Canada 24,8 Md
9. Russie 22,3 Md
10. Corée du Sud 20,9 Md
1. Allemagne 73,9 Md
2. États-Unis 72,1 Md
3. Royaume-Uni 63,1 Md
4. France 31,2 Md
5. Chine 24,3 Md
6. Italie 23,1 Md
7. Japon 26,9 Md
8. Canada 20,5 Md
9. Corée du Sud 18,9 Md
10. Russie 18,2 Md
Note : les dépenses entre les deux premiers pays, l'Allemagne et les États-Unis, doivent être nuancées du fait qu'elles sont très influencées par le taux de change euro / dollar très favorable à l'Allemagne.
Impact social et écologique
Le tourisme est souvent une ressource économique locale mais qui parfois ne profite que peu aux populations autochtones et qui ne génère pas que des impacts positifs.
Impact social et culturel
Le tourisme peut générer des impacts "collatéraux"[7] sociaux-culturels (perte d'identité, acculturation, prostitution, folklorisation des sociétés traditionnelles, « consommation des mœurs »...)
Impact écologique
On distingue généralement trois types d'impacts environnementaux
La dégradation des milieux naturels
Ces impacts concernent surtout les dégâts environnementaux non compensés des routes, aménagements hôteliers, urbanisme touristique, ports, marinas, golfs, pistes de ski, parkings, pollution lumineuse, etc. et sont liés à la consommation de ressources naturelles pas ou peu renouvelables et à la surfréquentation ou destruction d'habitats et milieux naturels ou terres cultivables.
Par exemple :
- la pollution et nuisances (déchets laissés par les touristes, bruit et dérangement),
- la consommation d'espaces,
- la surexploitation des ressources (tourisme de chasse et pêche, récolte d'espèces rares, coquillages, animaux empaillés, etc.), consommation de viande de brousse,
- dégradation ou destruction d'écosystèmes et de paysages, en particulier littoraux, par surfréquentation ou suite aux aménagements et constructions touristiques.
- privatisation du patrimoine.
"Empreinte écologique" liée aux transports
L'empreinte écologique individuelle des touristes croît rapidement, de même que le nombre de touristes circulant dans le monde (Exemple : doublement en France de 1964 à 2004, passant de 200 à plus de 400 millions de touristes/an).
Certaines formes de tourisme ont une empreinte énergétique particulièrement élevée (transports aériens, grandes croisières..).
A titre d'exemple, une étude[8] a montré qu'en 2006, rien que le transport généré par les touristes français a généré 6% des émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays. 5% des touristes ont émis 50% du total des émissions liées au tourisme (rien qu'en se transportant sur leur lieu de vacances), et 10% des touristes ont émis près des 2/3 des GES ». (environ 3 millions de personnes qui ont émis 15 millions de tonnes de gaz à effet de serre). Toujours selon cette étude, en 40 ans, le touriste français moyen a beaucoup évolué. Ses séjours sont plus courts(passant de 20 à 12 jours), mais plus nombreux (de 1,5 en 1968 à 2,2 en 2008) et plus lointains (+ 12% à 19% de séjours à l'étranger).L'avion est le premier contributeur aux émissions de GES des touristes, bien qu'étant encore le moins utilisé pour se rendre sur le lieux de vacances. En 2006, 7% des touristes ont pris l'avion, contre 75% qui ont utilisé leur voiture[réf. nécessaire]; pourtant ces avions ont produit 62% des émissions de GES, soit 18,5 millions de tonnes, contre « une dizaine de millions de tonnes » pour la voiture (36% des émissions totales)[réf. nécessaire]. Les voyages de France vers des pays lointains (hors Europe et Maghreb) n'ont représenté qu'environ 2% de la totalité des séjours de 2006, mais ont émis 43% des émissions du tourisme, soit 13 millions de tonnes de GES[réf. nécessaire]. Les séjours en France métropolitaine ont représenté 36% des émissions de GES (10,7 millions de t). Les trajets vers le Maghreb et l'Europe ont comptés pour 21 % des émissions (6 millions de t de CO2). Ce bilan ne tient pas compte des impacts liés à la construction des routes, parkings et aménagements touristiques ni du tourisme d'affaire qui s'il avait été intégré dans cette étude aurait porté la part du transport touristique non pas à 6 % du total des émissions françaises, mais à 8%[réf. nécessaire].
La visite de grands sites naturels (4ème place dans les activités liées aux déplacements les plus émetteurs) a en 2006 généré en moyenne 457 kg de GES par séjour, ce qui est le triple d'un séjour moyen[réf. nécessaire]. En France, les transports vers les zones de sports d'hiver génèreraient de moindres émissions de GES, grâce au TGV et à des destinations plus proches (limitées au territoire français)[réf. nécessaire].
"Empreinte écologique" liée aux activités sur place
Le nautisme à voile ou motorisé, la chasse, le quad, la motoneige, la pêche au gros, les safaris, la plongée sous-marine, ou même le surf ainsi que certains modes de logements (hôtels de luxe, climatisation, etc.) peuvent encore fortement augmenter l'impact écologique et énergétique du tourisme, ainsi que sa contribution à l'effet de serre. L'étude a ainsi montré que la minorité de touristes séjournant dans des hôtels trois étoiles et plus ou dans des clubs de vacances sont aussi ceux dont le déplacement a été (en 2006) le plus producteur de GES (36% du total des émissions générées par le transport touristique). Au contraire, les vacances dites "familiales" ont générés proportionnellement beaucoup moins de carbone (moins de 100 kg par séjour pour une famille résidant chez des amis ou dans la famille, mais ces derniers types de touristes font des séjours plus fréquents notent les auteurs de l'étude). Selon une autre étude[9], en France et en 2006, les déplacements automobiles de proximité ou moyenne distance, des week-end et vacances ont représenté 16% des émissions annuelles de CO2 des véhicules particuliers.
Des formes de tourisme durable ou de tourisme solidaire tentent de limiter ces impacts et/ou les compenser (compensation carbone, tourisme éthique, etc.), voire souhaitent avoir davantage d'impacts positifs que négatifs écotourisme.
Guides et presse touristiques
Deux types de produits éditoriaux concernent le tourisme : les guides de tourisme et les nombreuses revues spécialisées.
Ce panorama de l'édition touristique ne serait pas complet si on omettait l'offre gratuite qui a deux sources principales :
- les collectivités territoriales qui font la promotion de leurs infrastructures touristiques par des brochures (office de tourisme, comité départemental du tourisme, comité régional du tourisme).
- Maison de la France
- les tours opérateurs (ou voyagistes) qui produisent chaque année le catalogue des destinations mises en vente.
Outre leur gratuité, elles présentent l'inconvénient d'être limitées géographiquement dans le premier cas ou d'être limitées à une offre constituée et peu informative pour d'autres usages que ce à quoi la destine le tour opérateur dans le second cas. En définitive, elle ne sont pas concurrentielles avec la production éditoriale marchande.
Les guides de tourisme
Article détaillé : Guide touristique.Livre Hebdo, revue hebdomadaire du Syndicat national de l'édition consacre traditionnellement un numéro spécial au tourisme et aux voyages en mars, chaque année.
L'édition touristique : ce sont 1 150 ouvrages publiés en 2000 par l'édition francophone, principalement des guides de voyages. Les objets principaux des guides de voyage sont :
- Le repérage : itinéraire, hôtellerie, restauration (ex. : Guide du routard)
- L'offre culturelle : monuments, sites, curiosités, musées, (ex. : Guides Michelin "verts" et assimilés, Guides bleus)
Le marché est très concentré, dominé largement par le trio Hachette - Michelin - Gallimard qui à eux seuls représentent environ 80 % du marché - mais des éditeurs de taille plus modeste se taillent des parts considérables, par exemple Le Petit Futé, avec en 2000 une production de 300 titres. Certains guides accueillent de la publicité, présentée clairement en tant que telle.
L'édition touristique se caractérise également par une production de niche :
- Rivages : avec les destinations de charme (un profil de clientèle),
- Autrement : approche littéraire des destinations, à travers le regard d'écrivains, (un profil d'écriture),
- Parigramme : plus de 100 titres consacrés exclusivement à Paris, notamment avec la collection Le Guide du promeneur (une destination unique),
- Editions du Plaisancier : consacré exclusivement à la navigation de plaisance, (une activité unique pour une clientèle très ciblée),
- Guides CitySpeaker : une collection de guides culturels et pratiques à télécharger sous la forme de fichiers audio, lisibles sur un baladeur numérique,
- Rando Editions : spécialisé sur les ouvrages de randonnées dans les Pyrénées, (une destination unique et une activité unique).
- ou encore Solilang dont Repères de vie quotidienne proposent aux voyageur de faire des expériences de voyage, en partageant leur vie de tous les jours.
De plus, contrairement à d'autres domaines éditoriaux, les éditeurs provinciaux, parfois liés à des groupes de presse importants, ce qui favorise leur diffusion locale, sont très bien représentés : par exemple, Ouest France ou Rando Editions.
Contenu éditorial
L'approche dominante des ouvrages produits par l'édition touristique est une approche par destination géographique.
Ces dernières années émerge un nouveau type de guide, par clientèle-cible : par exemple, la Collection Petits Voyageurs des Editions Milan, ou encore Ado-guide lancé par les Editions de La Martinière.
Une autre approche est possible : l'approche thématique.
La plus ancienne et la plus fortement établie est celle consacrée à la restauration et à l'hôtellerie (guide Michelin "rouge", Gault-Millau, le Bottin Gourmand). L'approche thématique s'élargit à d'autres domaines : écologie, sports, religion, qui correspondent à des pratiques des touristes, ou à des domaines de l'offre :
- Guide des vacances écologiques des Editions du Fraysse,
- Jardins de France des Editions Actes Sud,
- ou encore Séjours équestres édité par la Fédération nationale des Gîtes ruraux,
- et aussi des guides de campings
- etc.
Une des conditions de la réussite de l'édition touristique est de coller au plus près aux évolutions du tourisme, aussi les niches thématiques sont-elles particulièrement adaptées.
Distribution
Le Syndicat national de l'édition évalue la vente d'ouvrages de tourisme à plus de 11 millions d'exemplaires, soit un peu plus de 75 millions d'€. de chiffre d'affaires. Ces ouvrages sont vendus majoritairement sur support papier dans les librairies qui sont nombreuses à avoir un rayon spécialisé « Tourisme, voyages ». Par exemple, pour les FNAC, le rayon tourisme représente 15% de l'activité librairie, (et occupe environ 45% du linéaire sciences humaines) ou encore, chez Ombres Blanches, libraire toulousain, le tourisme fait l'objet d'un magasin à part, fortement identifié. De nombreuses grandes villes ont au moins une librairie spécialisée : Paris, Lyon, Montréal, Bruxelles, Lille, etc. (cf. annexe 2c : liste des librairies spécialisées).
Lectorat
Les utilisateurs de guides n'hésitent pas à acheter plusieurs guides : environ 2,5 guides pour un voyage, soit au moins un guide généraliste avec hôtellerie restauration et un guide plus culturel. Environ 68 % des 40 millions de Français qui partent en vacances au moins une fois par an achètent des guides de tourisme. De plus, il faut noter l'usage qui se développe d'acheter plusieurs guides pour la région où l'on habite, ce qui est le pendant du développement du tourisme de proximité.
Les guides de tourisme sont utilisés traditionnellement pendant le voyage, d'où pour beaucoup une taille adaptable à la boîte à gants de l'automobile. Un certain nombre de guides (les mêmes que les précédents ou d'autres) ont une fonction préparatoire au voyage, ou encore une fonction de souvenir.
Dans le premier cas (préparation du voyage), on trouve notamment les ouvrages précis et rigoureux avec des informations factuelles à jour : ils servent à déterminer l'itinéraire, les visites projetées et servent aussi à budgétiser le voyage. Dans le deuxième cas (souvenir), on trouve des ouvrages comportant plus de rédactionnel destiné à compléter la connaissance du territoire découvert lors du voyage, une iconographie plus riche qui les range dans la catégorie des beaux livres illustrés.
Nouveaux supports
La plupart des éditeurs de guides touristiques amorce en ce moment un virage vers les supports électroniques en ligne, tout en n'abandonnant pas le papier qui a pour lui d'être itinérant, quoique pesant, et qui présente de plus l'inconvénient majeur d'être obsolète quasiment dès sa parution, notamment pour les renseignements pratiques.
Le guide sur support électronique, notamment en ligne, a pour lui d'être mis à jour instantanément. Il est particulièrement adapté à un public de niche, qui prépare activement son voyage, qui recherche des informations fiables et qui dispose d'outils informatiques et télématiques. L'édition de guides touristiques s'intéresse de plus en plus aux nouveaux supports, notamment mobiles.
Un bel exemple sur support électronique est proposé par l'éditeur australien Lonely Planet (qui édite encore principalement sur support papier) dont le site francophone reçoit 80 000 visiteurs par mois en 2001, (il faut préciser que son site anglophone reçoit près de 3 millions de visiteurs par mois). Ce site n'est pas encore marchand, la fonction portail est privilégiée, mais Lonely Planet travaille à un projet de guide vendu directement en ligne. Des guides créés par LP sont déjà disponibles sur PSP pour certaines grandes villes européennes.
Le Guide du Routard est l'éditeur de guides dont le site est le plus visité (en 2007, le site comptabiliserait plus de 700 000 pages vues par jour[10]), et son offre s'est désormais élargie à des guides audio, en partenariat avec Nouvelles Frontières, et des guides sur GPS, en partenariat avec le constructeur Navigon. Quant à Michelin, certaines bonnes adresses issues des Guides Rouges ou des Guides Verts sont désormais disponibles sur les GPS développés par la marque.
Mais les guides francophones sont globalement en retard par rapport à l'offre sur support électronique des guides anglophones : le site lonelyplanet.com propose des extraits de chapitres à télécharger ; Rough Guides propose plusieurs solutions comme la consultation intégrale de guides en ligne, des podcasts, des guides sous forme de ebooks, des cartes interactives et des bonnes adresses à télécharger sur un iPod ; DK a lancé a lancé un nouveau site interactif consacré au voyage, basé sur les informations des collections Eyewitness [1]...
Les revues spécialisées
Dans le tourisme, les magazines sont nombreux. Chaque éditeur choisit un axe éditorial spécifique. Il peut s'agir des voyages et de la photographie, de la nature ou encore de la culture et de l'histoire. Depuis quelques années, l'axe régional a été également exploré avec des magazines dédiés à certaines régions françaises.
On ne peut négliger les revues thématiques qui consacrent des rubriques entières aux voyages comme cela est le cas pour des magazines traitant d'équitation, de randonnée, de golf, de plongée, de pêche... mais également des grands quotidiens ou hebdomadaires pour lesquels la rubrique voyages est un incontournable qui fait rêver leurs lecteurs.
Les guides de tourisme ont aussi des périodiques, comme Michelin avec Etoiles ou Le Petit Futé. D'autres guides fournissent du contenu rédactionnel via des partenariats avec les médias.
Enfin, la presse professionnelle est également présente dans le domaine des voyages d'affaires, des congrès, des transports ou du tourisme et de l'hébergement.
Notes et références
- ↑ Source : Bertrand, Romain, Etat colonial, noblesse et nationalisme à Java, Karthala, 2005
- ↑ Le Point, 11/05/2006, n°1756, page 99
- ↑ China tourism heats up despite global economic cooldown China Daily 01/02/2009
- ↑ Slowdown forecast for China's tourism industry China daily 8/01/2009
- ↑ a , b et c http://www.tourismroi.com/Content_Attachments/27670/File_633513750035785076.pdf
- ↑ a , b et c http://www.unwto.org/facts/eng/pdf/highlights/highlights_07_eng_hr.pdf
- ↑ RISAL, « Expansion du tourisme international : gagnants et perdants »
- ↑ Étude de la D4E Direction des études économiques et de l'évaluation environnementale du Ministère français en charge de l'écologie (programme Gestion et Impacts du Changement climatique de la D4E)
- ↑ étude de l'Institut français de l'environnement (IFEN) publiée en août 2007
- ↑ Interview vidéo de Philippe Gloaguen, créateur du Routard, pour le blog www.be-noot.com, 24 mai 2007,
Voir aussi
Bibliographie
- M. Boyer, Le Tourisme, Le Seuil, coll. "Peuples et société", 1re édition 1972
- Georges Cazes, Fondements pour une géographie du tourisme et des loisirs, Bréal, Coll. "Amphi géo", 1992
- Pearce Douglas, Géographie du Tourisme, Nathan université, 1993
- Rémy Knafou, Atlas de France : tourisme et loisirs: Volume 7, Relus-La Documentation Française, 1997
- Jean-Michel Dewailly, Emile Flament, Le tourisme, Paris, SEDES, 2000 (ISBN 2-7181-9071-X)
- Équipe Mit (Mobilité, Itinéraire et Territoires) de l'université Paris VII-Denis-Diderot, dirigé par Rémy Knafou
- Tourismes 1, Lieux communs, Belin, coll. Mappemonde, 2002.
- Tourismes 2. Moments de lieux, Belin, coll. Mappemonde, 2005.
- Mathis Stock (coord.), Tourisme, lieux, acteurs, enjeux, Belin, 2003.
Filmographie
- Et puis les touristes (Am Ende kommen Touristen) est une fiction allemande réalisée par Robert Thalheim en 2007. Ce film interroge la possibilité de l'activité touristique sur le site de Auschwitz.
Articles connexes
- Voyage, vacances, congés,
- Les Tourismes : de masse, balnéaire, rural, voyage d'affaires, Séjour linguistique, religieux, médical, naturiste, équestre, spatial, de découverte économique, responsable, équitable, expérimental, écologique, de la drogue, sexuel, de croisière, thermalisme.
- Étude du tourisme : Flux touristiques, Économie du tourisme, Géographie du tourisme.
- Hébergement touristique, Résidence secondaire.
- Station touristique, Centre de villégiature.
- Presse : presse chr, presse tourisme et voyages
- Transport : transport aérien, croisière, croisière fluviale, transport ferroviaire, transport automobile ou par autocar.
- Institutions (monde) : Organisation mondiale du tourisme
- Institutions (France) : Tourisme en France, Comité régional de tourisme | Comité départemental du tourisme | Office de tourisme
- Liste des destinations touristiques mondiales
Liens externes
- (fr) Site officiel de l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT)
- (fr) Tous les Offices de Tourisme en France
- (en) World Travel and Tourism Council
- (fr) Portail collaboratif de l'État français consacré au tourisme)
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Catégorie : Tourisme
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