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Guide Michelin
Pour les articles homonymes, voir Michelin (homonymie).Le Guide Michelin (le Guide rouge depuis 2003), est un annuaire touristique fondé par la société des pneumatiques Michelin qui répertorie chaque année les hôtels, les restaurants et les sites touristiques sur lesquels il donne des renseignements et des appréciations.
C'est un des plus anciens[1] et des plus célèbres guides gastronomiques du monde. Il a été vendu, selon son éditeur, à quelque 30 millions d'exemplaires entre 1900 et 2004. Chaque année, ses réalisateurs plus ou moins anonymes décernent les étoiles Michelin, qui donnent lieu à annonces parfois prématurées dans la presse et à débats.
Michelin édite aussi des guides à vocation touristique comme le Guide vert.
Sommaire
Histoire
Le premier des guides Michelin a été créé en 1900 par André Michelin et son frère Édouard. Publié à l'occasion de l'exposition universelle, c'était un guide publicitaire, offert avec l’achat de pneumatiques. La France comptait alors 2 400 conducteurs, pionniers de l'automobile à qui le guide fournissait des informations précieuses : liste des rares garagistes, des médecins, plan de quelques villes et liste des curiosités.
Jusqu'en 1908, il comporta des « réclames », les annonces d'hôtels et de mécaniciens. La suppression des publicités fut solennellement annoncée : « […] tout comme la femme de Cesar, Bibendum ne doit pas être soupçonné. Cette année, on ne trouvera dans notre guide aucune réclame payante […] ».
À partir de 1920, le guide n'est plus donné, mais vendu (la légende dit que M. Michelin avait aperçu dans un garage une pile de guides utilisée comme cale pour un essieu). En contrepartie, les restaurants apparaissent, les informations étant fournies par les clients de Michelin et par les premiers inspecteurs anonymes. Cet ajout des restaurants augmente le nombre de pages, donc le prix de revient du guide. Néanmoins les indications « mérite un détour » ou « vaut le voyage » doivent en bonne logique inciter les automobilistes à consommer du pneu.
En revanche, l'accueil est catastrophique, peu de personnes se montrant enclines à payer ce qu'elles ont toujours reçu gratuitement. Se retrouvant avec des milliers d'invendus, Michelin les fait distribuer gratuitement aux écoles afin de récompenser les élèves les plus méritants lors de la distribution des prix. L'opération se révèle excellente en termes d'image en valorisant ainsi le guide, qui dès l'année suivante trouvera des acheteurs.
En 1926, le macaron apparaît pour désigner les meilleurs restaurants, et en 1931, le classement en 1, 2 et 3 macarons. 1926 sera aussi l'année de la création du Guide régional Michelin, le premier guide touristique Michelin, ancêtre du Guide Vert.
Les « étoiles » du guide rouge (Michelin), bien que très évoquées et entrées dans le langage courant, n'existent pas. Le guide attribue aux bonnes tables des macarons, qui n'ont rien à voir avec les étoiles préfectorales utilisées pour le classement des hôtels.
En 1940 lors de la bataille de France les Allemands en première ligne de la Blitzkrieg sont équipés en guide Michelin qui leur facilitent l'invasion française. En 1944 l’État-Major allié craint que la progression des troupes après le débarquement de Normandie ne soit ralentie sur les routes et surtout dans les villes françaises, car toute signalisation y a été détruite ou démontée par l’occupant allemand. Avec l’accord secret de la direction de Michelin à Paris, il choisit de faire imprimer à Washington et distribuer à chaque officier une reproduction de la dernière édition du Guide, celle de 1939, car comportant des centaines de plans de villes, détaillés et actualisés.
En 1997, apparaît le Bib Gourmand, qui récompense un repas soigné à prix modéré.
Avec le temps, le nombre de produits offerts par les guides Michelin s'est étoffé.
Guides gastronomiques
Le « guide rouge »
C'est le guide Michelin « de référence », consacré aux hébergements, hôtels et restaurants. Imprimé dans le plus grand secret, ou presque, il fait l'objet d'un tirage (chiffre non communiqué) semblant dépasser de façon tout à fait considérable celui des ouvrages concurrents (pour la France : le Guide Pudlo, le Champérard, le Gault/Millau, notamment).
Les guides Michelin concernant la table et l'hébergement sont de plus en plus nombreux et divers.
En 2006, douze guides rouges citaient plus de 45 000 hôtels et restaurants dans toute l'Europe et à New York (depuis 2006). Le guide rouge pour la France a été vendu à quelques 30 millions d'exemplaires depuis sa création, et tire à 500 000 copies tous les ans. Le guide rouge existe pour la France, la Belgique, les Pays-Bas, l'Italie, l'Allemagne, l'Espagne et le Portugal, la Suisse, le Royaume-Uni et l'Irlande et les « Principales villes d'Europe ».
Un nouveau guide rouge est consacré à la ville de Tōkyō depuis 2008. C'est le premier guide rouge en dehors de l’Occident. 90 000 exemplaires en ont été vendus le premier jour de sa sortie, ce qui est une première dans l’histoire de Michelin. Et déjà huit restaurants ont été primés 3 étoiles pour 150 restaurants étoilés. Le premier restaurant chinois primé 3 étoiles du monde entier a été publié dans le guide rouge pour Hong Kong et Macao en décembre 2008[2].
Article détaillé : Liste des restaurants étoilés par le Guide Michelin.Les Coups de cœur
Nouveau concept de guide Michelin (première parution en 2003). Il s'agit d'une sélection d'hôtels et de maisons d'hôtes de charme.
Les Guides Gourmands
Sélection de restaurants « typiques » et de boutiques, ne concernant que les régions de France. Cette collection a été lancée en 2003, avec le titre Rhône-Alpes.
Guides touristiques
Les guides Voyager pratique lancés par Michelin au début de ce millénaire, de format moins allongé, plus épais, plus denses que les Guides verts, semblent devoir les remplacer en ce qui concerne diverses grandes nations, régions et cités importantes (Japon, Italie, Toscane, Bretagne, New York, par exemple, parmi les titres déjà parus).
Article détaillé : Guide vert.Controverses
Aujourd’hui, Le guide rouge Michelin est un des guides gastronomiques les plus fameux, et donc les plus critiqués, notamment à travers les ouvrages L'inspecteur se met à table de Pascal Rémy (2004) et Food Business : la face cachée de la gastronomie française , d'Olivier Morteau (2004).
Il est si influent, en raison de ses ventes, que l’octroi d'un macaron (« étoile ») entraîne une augmentation notable de la clientèle.
Cela va de pair, pour l'établissement mis en valeur, avec une certaine pression (accueil, service, décor, régularité de la cuisine). Elle est surtout sensible au niveau des deux et trois étoiles, où l'on craint particulièrement la rétrogradation – dont la presse parle souvent en abondance. Les chroniqueurs gastronomes prennent parfois parti contre le guide, en commentant inlassablement les rétrogradations. Ils font ainsi savoir de tous ce qui aurait pu être ignoré du grand public.
Certains chefs refusent ostensiblement de jouer le jeu et allèguent ne pas vouloir recevoir de macarons.
Des incidents ont émaillé certaines publications. Ainsi en 2005, le restaurant Ostend Queen, installé dans le Casino Kursaal d'Ostende, reçut deux fourchettes et un Bib Gourmand, alors que le restaurant n'était pas encore ouvert. Après avoir admis s'être basé exclusivement sur la réputation de Pierre Wynants (chef du Comme chez soi, un trois étoiles), parrain du restaurant depuis longtemps apprécié dans l'univers gastronomique, Michelin Belgique retira le guide des librairies.
Plus fondamentalement, on critiqua le conservatisme et le franco-centrisme du guide, longtemps d'un certain immobilisme dans son respect du classicisme. Cela n'est plus de mise depuis le début des années 2000, les responsables de l'ouvrage jouant volontiers sur les « tendances » et valorisant ostensiblement les « saveurs d'ailleurs » (Michelin communique beaucoup aujourd'hui, après avoir joué avec coquetterie une réelle culture du secret).
Des notices rédactionnelles de 2 à 4 lignes suivent les adresses et l'énumération des sigles traditionnels (macarons, couverts).
Le grand public porte de plus en plus attention au Bib gourmand qui signale les établissements facturant sagement la qualité, en proposant souvent un répertoire culinaire de type régional. Les deux et trois macarons sont, à l'opposé, généralement réputés très chers, notamment en raison des dépenses ostentatoires liées au décor, la vaisselle, ainsi que du coût des produits rares et du personnel.
Notes et références
- ↑ Il existe des guides imprimés en français pour les voyageurs depuis le début du XVIIe siècle
- ↑ http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/international/asiepacifique/20081202.FAP1383/le_guide_michelin_lance_son_guide_dedie_a_hong_kong_et_.html
Bibliographie
- La Saga du Guide Michelin, ouvrage "ne pouvant être vendu", publié par Michelin (février 2004).
Filmographie
- 1976 : L'Aile ou la Cuisse de Claude Zidi avec Louis de Funès et Coluche sur le thème du Guide Michelin (rebaptisé "Guide Duchemin").
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
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