- Louis Bénisti
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Louis Bénisti est un peintre et sculpteur français né le 15 mai 1903 à El-Biar (Alger) et mort à Évian le 1er mai 1995.
Sommaire
Biographie
Né dans une famille établie en Algérie depuis plusieurs générations, Louis Bénisti fait de 1914 à 1920 ses études secondaires au lycée d'Alger puis, de 1920 à 1928 est artisan en joaillerie. En 1928 il abandonne la bijouterie et fréquente l'académie d'art d'Alfred Figueras, peintre catalan ami de Picasso et réfugié politique à Alger. Il s'y lie avec Jean de Maisonseul qui le présente à Albert Camus. Il devient l'un de ses intimes, à l'occasion d'une soirée organisée par Max-Pol Fouchet. En 1931 il se tourne vers la sculpture. Camus est le premier à commenter, en 1934, les œuvres qu'il expose et s'inspire de lui pour le personnage de Noël dans La Mort heureuse.
Louis Bénisti est en 1934 pensionnaire du gouvernement général de l'Algérie à la Casa Velasquez. En 1935 il devient enseignant en dessin au lycée de Maison Carrée. Il participe simultanément, réalisant des masques et des costumes, à la scénographie des spectacles du « Théâtre du Travail » puis du « Théâtre de l'Équipe » qu'anime Camus qui confiera plus tard à Maisonseul: « Je passe ma vie à voir des gens que je méprise ou qui m'ennuient, alors que je sais que je ne rencontrerai jamais personne comme Bénisti »[1].
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En 1934 Louis Bénisti expose à la librairie-galerie algéroise Les Vraies Richesses d'Edmond Charlot et participe régulièrement au Salon d'automne à Paris. Il part en 1938 étudier à Paris dans diverses académies. De retour à Alger en 1941 il se marie en 1942. Il expose par la suite régulièrement à Alger, Oran (à la galerie « Colline » de Robert Martin) comme à Paris. A partir de 1943 il se consacre entièrement à la peinture. Il fait en 1947 la connaissance du poète Jean Sénac qui lui consacre la même année un article dans « Oran-Républicain ». En accord avec les proches de Camus, il fait ériger en 1961 à Tipasa une stèle à la mémoire de l'écrivain.
Louis Bénisti enseigne le dessin dans des établissements scolaires de 1948 à sa retraite en 1972. Installé ensuite à Aix-en-Provence il continue de peindre, « sensible aux enfants jouant sur les marches des escaliers de l'HLM qu'il habite » et « retrouve les mêmes attitudes d'enfants et d'adolescents qu'il avait observées dans la Casbah d'Alger »[2]. Il réalise alors des dessins et monotypes sur les thèmes de l'enfance et de la danse, recomposant à l'aide d'anciens dessins « une Casbah perdue, les femmes et les enfants des rues de sa jeunesse algéroise, au-delà de toute anecdote »[3].
Jugement
- « Louis Bénisti est un des rares artistes jeunes qui aient compris qu'une œuvre doit être longtemps portée en soi. Son art est à ses débuts, ses conceptions sont presque mûres. Il a compris qu'on ne crée pas avec des interrogations et des inquiétudes, mais qu'une œuvre est une réponse. (...) Cet art plaît par sa soucieuse retenue et son sérieux. Pour débuter, il n'en satisfait pas moins. Il n'est ni fatal, ni résigné. Et lorsqu'il sourit, c'est avec des lèvres de chair. Il est médité dans le silence et se donne pour ce qu'il est : l'œuvre d'un homme ».
- Albert Camus (1934)[4]
Expositions
- Alger, 1934, Les Vraies richesses (Edmond Charlot)
- Alger, 1934, Salon des Orientalistes
- Paris, 1935, Exposition Artistique de l'Afrique Française
- Alger, 1937
- Oran, galerie Colline, 1942
- Alger, Art de France, 1944
- Paris, 1947
- Monte Carlo, 1951, Exposition Artistique de l'Afrique Française
- Alger, Centre culturel français (rétrospective), 1970
- Paris, La Galerie, 1976
- Évian, Palais des congrès, 1990 (préface de Jean de Maisonseul)
- Toulon, Espace Interrogation, 1993
- Lourmarin, 1994 Les peintres amis d'Albert Camus
- Lourmarin, 1998, Rencontres méditerranéennes
- Paris, La Petite Galerie, 2000
- Hyères, Rotonde du Parc Hôtel et Tour des Templiers, 2004
Musées
- Musée national des beaux-arts d'Alger (La Fête orientale, Le Port d'Alger, Paysage du Sahel, Buste de René-Jean Clot)
- Musée Zabana, Oran
Association
- Les Amis de Louis Bénisti, 163 rue Lantrua, 83220 LE PRADET
Bibliographie
: source utilisée pour la rédaction de cet article
- Albert Camus, dans « Alger Étudiant », Alger, 1934.
- Claude de Fréminville, « Louis Benisti », dans La Revue algérienne, décembre 1938.
- Max-Pol Fouchet, Mémoires parlés, Un jour je m'en souviens, Mercure de France, 1968.
- Jean de Maisonseul, Louis Bénisti, Espace Interrogation, Toulon, 1993.
- Louis Bénisti, textes de Jean-Pierre Bénisti, Jean de Maisonseul, Jean-Claude Villain, Suzanne Pilicani-Varnier, Guillaume Pigeard de Gurbert, Olivier Todd, Albert Camus, Jean Sénac,Jean Pélégri et Louis Bénisti, La Petite Galerie, Paris, 2000.
- Elizabeth Cazenave, Les artistes de l'Algérie, Dictionnaire des peintres, sculpteurs graveurs 1830-1962 en Algérie, Bernard Giovanangeli Éditeur-Association Abd-El-Tif, 2001, (ISBN 2-909034-27-5).
- Jean Sénac, Visages d'Algérie, Regards sur l'art, documents réunis par Hamid Nacer-Khodja, préface de Guy Dugas, Paris, Paris-Méditerranée et Alger, EDIF 2000, 2002, (ISBN 284272156X).
- Marion Vidal-Bué, L'Algérie des peintres, 1830-1960, Paris, Éditions Paris-Méditerranée, et Alger, Edif 2000, 2002 (ISBN 2842721438).
- Louis Bénisti, textes de Bénisti (On choisit pas sa mère, souvenirs sur Albert Camus), Albert Camus, Claude de Fréminville, Lucien Lusinchi, Jean Sénac, Louis-Eugène Angeli, Jean de Maisonseul, Serge Volle, Jean-Claude Villain, Raymond Jean, Suzanne Pulicani-Varnier, Guillaume Pigeard de Gurbert, Olivier Todd et Jean Pélégri), Algérie Littérature/Action, n° 67-68, Paris, janvier-février 2003.
- Elizabeth Cazenave, Albert Camus et le monde de l'Art, Éditions Fol'Fer-Association Abd-el-Tif, avril 2009, (ISBN 978-2-35791-003-4)
Notes et références
- Jean Sénac, Visages d'Algérie, Regards sur l'art, Paris, Paris-Méditerranée et Alger, EDIF 2000, 2002, p. 226 « Loess », n° 20, Pont-de-Salars, juillet 1985, p.6. Cité par Jean de Maisonseul dans Louis Bénisti, La Petite Galerie, Paris, 2000, et par Hamid Nacer-Khodja dans
- Jean-Pierre Bénisti dans Louis Bénisti, La Petite Galerie, Paris, 2000
- Jean de Maisonseul, La lumière de Bénisti, dans « Le Nouvel Observateur », Paris, 29 juin 1995
- dans Alger Étudiant, 1934. Repris dans Louis Bénisti, textes de Jean-Pierre Bénisti, Jean de Maisonseul, Jean-Claude Villain, Suzanne Pilicani-Varnier, Guillaume Pigeard de Gurbert, Olivier Todd, Albert Camus, Jean Sénac,Jean Pélégri et Louis Bénisti, La Petite Galerie, Paris, 2000.
Liens externes
Catégories :- Peintre français du XXe siècle
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- Naissance à Alger
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