Frederik de Klerk

Frederik de Klerk
Frederik de Klerk
Frederik Willem de Klerk.jpg
Mandats
7e président de la République d'Afrique du Sud
15 août 198910 mai 1994
Élection 6 septembre 1989
Prédécesseur Pieter Willem Botha
Successeur Nelson Mandela
1er co-vice-président de la
République d'Afrique du Sud
10 mai 199430 juin 1996
Président Nelson Mandela
Prédécesseur Poste créé
Thabo Mbeki
(co-vice-président)
Successeur Thabo Mbeki
(seul vice-président)
Biographie
Date de naissance 18 mars 1936 (1936-03-18) (75 ans)
Lieu de naissance Flag of South Africa 1928-1994.svg Johannesburg (Afrique du Sud)
Nationalité sud-africaine
Parti politique Parti national
Conjoint Marike Willemse
(de 1959 à 1998)
(divorcés)
Elita Georgiades
depuis 1998
Enfants Jan, Willem et Susan
Diplômé de Université de Potchefstroom
Profession Avocat
Résidence Pretoria

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Prix Nobel de la Paix 1993
Vice-présidents de la
République d'Afrique du Sud

Présidents de la République d'Afrique du Sud

Frederik Willem de Klerk (né le 18 mars 1936 à Johannesburg), est un avocat, un homme politique et un ancien chef d'État sud-africain, membre du Parti national, député de Vereeniging de 1972 à 1978, plusieurs fois ministre dans les gouvernements de Pieter Willem Botha de 1978 à 1989, président du Parti national de 1989 à 1997 et président de la République d'Afrique du Sud de 1989 à 1994.

Dernier président blanc de l'Afrique du Sud, il mena les réformes qui mirent fin à la politique d'apartheid en 1991 et les négociations constitutionnelles avec le Congrès national africain de Nelson Mandela qui aboutirent au premier gouvernement multiracial du pays.

En 1993, il reçoit le prix Nobel de la paix conjointement avec Nelson Mandela.

De 1994 à 1996, il est l'un des deux vice-présidents de la République d'Afrique du Sud sous la présidence de Nelson Mandela.

Sommaire

Origine et études

F. W. de Klerk est né à Johannesburg en 1936. Sa famille, d'origine huguenote, est installée dans le pays depuis 1686 et a participé à plusieurs évènements de l'histoire afrikaner[1]. Ses ancêtres ont notamment pris part au grand Trek dans le convoi mené par Piet Retief afin d'échapper à la domination britannique. En 1838, trois membres de la famille de Klerk furent aussi tués avec Retief dans le Kraal du roi zoulou Dingane. Plus tard, durant la seconde guerre des Boers (1899-1902), le grand-père de F. W. de Klerk fut fait prisonnier à deux reprises par les Britanniques avant d'être l'un des membres fondateurs du parti national en 1914 au côté de James Barry Hertzog.

Membre de l’Église réformée hollandaise, F. W. de Klerk est le fils cadet de Jan de Klerk, directeur d'école puis ministre avec divers portefeuilles (1954-1969) et président du Sénat (1969-1976), ainsi que le neveu de JG Strijdom, chef du gouvernement sud-africain de 1954 à 1958. Son frère aîné, Wimpie de Klerk, sera analyste politique et co-fondateur du parti démocratique en 1989.

Lycéen à Krugersdorp, dans la banlieue de Johannesburg, FW de Klerk est diplômé en droit avec mention de l’université de Potchefstroom en 1958. En 1959, il épouse Marike Willemse (1937-2001) avec qui il élevera 3 enfants (adoptés). Le couple FW et Marike de Klerk divorcera en 1998.

C'est durant ses études universitaires qu'il adhère au Parti national et devient membre du Broederbond.

Avocat à Vereeniging dans le sud du Transvaal, il refuse en 1972 la chaire de droit public à l'université de Potchefstroom pour se présenter aux élections générales.

Ascension politique (1972-1989)

Élu député de Vereeniging en novembre 1972, Frederik Willem de Klerk entre au gouvernement dès 1978 pour ne plus le quitter. Il y est successivement :

  • ministre de l'Assurance Maladie et des Pensions (1978) ;
  • ministre des Postes et des Télécommunications (1978-1979) ;
  • ministre des Sports et des Loisirs (1978-1979) ;
  • ministre des Mines et de l'Environnement (1979-1980) ;
  • ministre des Mines et de l'Énergie (1980-1982) ;
  • ministre des Affaire Internes (1982-1985) ;
  • ministre de l'Éducation Nationale et de la Planification (1984-1989).

Parallèlement, en mars 1982, il est élu président de la fédération du parti national dans le Transvaal à la suite de la scission menée par l'ancien président, Andries Treurnicht.

Le 1er juillet 1985, il devient le président du Conseil des ministres au Parlement et chef de la Chambre blanche de du Parlement le 1er décembre 1986.

En 1989, Frederik Willem de Klerk est alors ministre de l'Éducation Nationale dans le gouvernement de Pieter Botha. Il se présente au poste de nouveau président du Parti national. Opposé à Chris Heunis, Barend du Plessis et Pik Botha, il est élu le 2 février 1989 au troisième tour de scrutin par 69 voix contre 61 à Barend du Plessis. Il succède alors à Pieter Botha qui se maintient encore à la tête de l'état.

Soutenu par le parti et le cabinet, il entre pour plusieurs mois en crise ouverte avec le président Pieter Willem Botha, qui finalement, démissionne de la présidence le 14 août 1989.

Président de la République (1989-1994)

Apartheid

Évènements

Massacre de Sharpeville
Émeutes de Soweto · Procès de la trahison · Procès de Rivonia · Attentat de Church Street (Pretoria) · Négociations sur le démantèlement de l'apartheid en Afrique du Sud · Massacre de Boipatong · Massacre de Bisho · St James Church massacre · Attentat d'Amanzimtoti

Organisations

ANC · IFP · AWB · Black Sash · Parti conservateur · Parti uni · Parti Progressiste · Parti Afrikaner · PFP · HNP · MK · PAC · Mouvement de Conscience noire · SACP · UDF · Broederbond ·
Parti national · COSATU · Vlakplaas

Personnes

P. W. Botha · Oupa Gqozo · Daniel François Malan
Nelson Mandela · Desmond Tutu
F. W. de Klerk · Walter Sisulu
Helen Suzman · Harry Schwarz
Andries Treurnicht · H. F. Verwoerd
Oliver Tambo · John Vorster
Kaiser Matanzima · Robert Sobukwe
Steve Biko · Mangosuthu Buthelezi
Joe Slovo · Lucas Mangope

Lieux

Bantoustan · District Six · Robben Island
Sophiatown · Sud-Ouest africain
Soweto · Transkei · Township · Ciskei · Venda · Bophuthatswana

Autres aspects

Afrikaners
Lois de l'Apartheid · Charte de la liberté
Principes de Sullivan · Kairos Document · Supplice du pneu · Test du crayon
Campagne de désinvestissement
ECC · Commission Goldstone · Commission vérité et réconciliation · CCB · SADF · SAP

Cette boîte : voir • 15 août 1989 et organise des élections générales anticipées le 6 septembre 1989. Le Parti national remporte ces élections sur un programme réformiste mais est sérieusement accroché sur sa droite par le Parti conservateur d'Andries Treurnicht.

Connu pour son goût de la négociation, « la rigidité est mauvaise ... je crois à la persuasion », il va assurer en douceur la fin du régime de l'apartheid. Dès le 28 août 1989, il se rend en Zambie pour discuter avec le président Kenneth Kaunda, dont le pays abritait l'état-major et plusieurs camps de l'ANC (Congrès national africain). Il y rencontre en secret les représentants de l'ANC, mais aussi des diplomates soviétiques.

Après de multiples négociations confidentielles, et l'intervention des représentants des pays africains dits, de la « ligne de front », il annonce en février 1990, la légalisation du Congrès national africain (African National Congress, ANC) ainsi que la libération de son chef historique, Nelson Mandela.

Il entame également une tournée internationale qui le conduit, entre autres, en France où il rencontre le président François Mitterrand, lequel n'avait pas reçu en 1986 le président Pieter Botha qui était venu commémorer les soldats sud-africains morts pendant la Première Guerre mondiale en France[2].

Ses négociations suivies avec Nelson Mandela leur valent conjointement, en 1993, l'obtention du Prix Nobel de la Paix.

Il met en place, en 1991, la Commission Goldstone, officiellement d'enquête concernant la prévention des violences publiques et de l'intimidation, afin d'examiner d'éventuels cas de violences émanant de groupes opposés aux négociations sur le démantèlement de l'apartheid et, si possible, à les prévenir.

En mars 1992, suite aux coups de boutoir de l'extrême-droite et à une succession de défaites lors d'élections partielles, il fait entériner par référendum la poursuite des négociations constitutionnelles par la population blanche (68% d'approbation).

Les négociations aboutissent à l'établissement d'une constitution provisoire et aux premières élections multiraciales en avril 1994, à la suite desquelles le nouveau Parlement élit Nelson Mandela à la Présidence de la République.

Vice-président de la République (1994-1996)

En 1994, à la suite des élections générales remportées par l'ANC, Frederik Willem de Klerk assure avec Thabo Mbeki l'un des deux nouveaux postes de vice-président.

Lors de ces élections, le Parti national de De Klerk recueille 20% des suffrages au niveau national, la majorité des voix et la direction de la nouvelle province du Cap-Occidental.

En 1996, de Klerk démissionne de la vice-présidence et met fin à la participation du Parti national aux fonctions gouvernementales.

Retraite active de la vie politique (1997-2006)

Le 9 septembre 1997, Frederik Willem de Klerk quitte la direction du Parti national (National Party) et se retire définitivement de la vie politique. L'ancien parti de l'apartheid, rebaptisé Nouveau Parti national (New National Party - NNP), s'effondre aux élections de 1999, concurrencé par un parti d'opposition plus pugnace, le Parti démocratique.

Frederik Willem de Klerk s'est, entretemps, retiré dans sa ferme près de Paarl avec sa nouvelle épouse Elita, épousée en 1998.

En 2000, la fondation FW de Klerk est fondée par l'ancien président avec pour objectif de promouvoir la paix dans les états multi-communautaires, que ce soit en Afrique du Sud ou dans le monde entier.

Le 4 décembre 2001, Marike de Klerk, l'ancienne épouse de Frederik Willem de Klerk, est assassinée à son domicile au Cap. Elle devient l'un des symboles de la criminalité galopante dans le pays.

En 2004, de Klerk participe à la Global Leadership Foundation dont l'objectif est de venir en aide aux chefs d'états et de gouvernement afin de promouvoir la paix, la démocratie et le développement. En politique intérieure sud-africaine, il dénonce le sabordage du New National Party résiduel et sa fusion dans l'ANC.

En 2005, il dénonce l'activisme révisionniste et la trahison de ses promesses par l'ANC concernant le respect des minorités. Pour lui, la procédure visant à débaptiser Pretoria pour l'appeler Tshwane, sans consultation préalable des habitants de la ville, est un abus de majorité d'autant plus que ses habitants, majoritairement blancs, y sont hostiles.

En mars 2006, à l'occasion de ses soixante-dix ans, Nelson Mandela lui rendit hommage pour avoir évité un bain de sang à l'Afrique du Sud en acceptant la négociation et le principe d'une Afrique du Sud multiraciale.

Le 30 avril 2006, de Klerk fait sensation dans un article du Sunday Independant en réponse à Desmond Tutu qui regrettait que la « communauté blanche sud-africaine n'était pas assez reconnaissante envers les Noirs sud-africains pour la générosité que ceux-ci ont eue à leur égard ». Pour Fréderik Willem de Klerk, « les citoyens noirs devraient être reconnaissants envers les Blancs pour leur avoir laissé le pouvoir et avoir ainsi surmonté leurs peurs » [1]. Il répéta que le système d'apartheid était moralement indéfendable mais refusa de qualifier le régime blanc de « criminel ». Les Blancs eux aussi avaient fait des sacrifices : « Ne serait-il pas aussi judicieux pour les Sud-Africains noirs de reconnaître la contribution que les Blancs ont apporté à l'Afrique du Sud nouvelle (...) Car ça demande du courage de surmonter ses peurs et mettre sa confiance dans les mains de ses ex-ennemis ». Il invoqua particulièrement l'histoire mouvementée des Afrikaners qui ont, à ses yeux, sacrifié plusieurs siècles de révoltes et de quêtes de liberté pour construire une Afrique du Sud non raciale.

En juin 2006, de Klerk était opéré, dans une clinique du Cap, de deux métastases cancéreuses malignes situées dans son dos. Suite à des bulletins de santé évasifs ou contradictoires, des rumeurs sur son décès circulèrent provoquant cependant l'hospitalisation de sa jeune épouse.

Distinctions

  • Décoration sud-africaine de l'ordre du mérite (1981) ;
  • Prix du Courage International (1992) ;
  • Prix Houphouët-Boigny (1992) ;
  • Prix Prince des Asturies (1992) ;
  • Prix de la paix remis par la ville de Philadelphie (1993) ;
  • Prix Nobel de la paix (1993) avec Nelson Mandela ;
  • Place en Or dans l'Ordre de Mapungubwe remis par le président Thabo Mbeki.

Frederik Willem de Klerk est également président d'honneur de la société praguoise pour la coopération internationale, membre de l'assemblée des parlements de la culture d'Istambul et membre de Forum 2000, un "think thank" fondé par le président tchèque Vaclav Havel et le prix nobel Elie Wiesel.

Il est membre du conseil du centre Peres pour la paix en Israël.

Il est membre honoraire du Club de Rome[3].

Mémoires

  • The Last Trek - a New Beginning, Macmillan, janvier 1999

Références

Liens externes

Précédé par Frederik de Klerk Suivi par
Ferdinand Hartzenberg
Coat of arms of the Parliament of South Africa 1932-2000.jpg Chef de l'opposition parlementaire Transparent.gif
1996-1997
Marthinus van Schalkwyk
Gerrit Viljoen
Flag of South Africa 1928-1994.svg Ministre de l'éducation nationale Transparent.gif
1984-1989
Gerrit Viljoen
Chris Heunis
Flag of South Africa 1928-1994.svg Ministre de l'intérieur Transparent.gif
1982-1985
Stoffel Botha
Fanie Botha
Flag of South Africa 1928-1994.svg Ministre des mines Transparent.gif
1979-1982
Pietie du Plessis
Chris Heunis
Flag of South Africa 1928-1994.svg Ministre de l'environnement et de l'énergie Transparent.gif
1979-1980
Abraham Raubenheimer
(forêt, eau et environnement)
Piet Koornhof
Flag of South Africa 1928-1994.svg Ministre des sports et des loisirs Transparent.gif
1978-1979
Punt Janson
Johannes Petrus van der Spuy
Flag of South Africa 1928-1994.svg Ministre des affaires sociales et des pensions Transparent.gif
1978
Schalk van der Merwe

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