- Charles Swart
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Charles Swart C.R. SwartMandats 1e président de la République d'Afrique du Sud 31 mai 1961 – 1er juin 1967 Prédécesseur Fonction créée
Lui-même
(gouverneur général)Successeur Theophilus Donges Gouverneur général d'Afrique du Sud 12 janvier 1960 – 30 avril 1961 Monarque Élisabeth II Premier ministre Hendrik Frensch Verwoerd Prédécesseur Lucas Cornelius Steyn Successeur Fonction abolie
Lui-même
(président de la République)Ministre de la Justice 1948 – 1959 Premier ministre Daniel François Malan
Johannes Gerhardus Strijdom
Hendrik Frensch VerwoerdPrédécesseur Harry Gordon Lawrence Successeur F.C. Erasmus Ministre de l'Éducation, des Arts et des Sciences 1949 – 1950 Premier ministre Daniel François Malan Prédécesseur Albert Jacobus Stals Successeur Johannes Hendrikus Viljoen Biographie Date de naissance 5 décembre 1894 Lieu de naissance Winburg,
État libre d'OrangeDate de décès 16 juillet 1980 (à 85 ans) Nationalité sud-africaine Parti politique Parti national Conjoint Cornelia Wilhelmina (Nellie) de Klerk Enfants 3 Diplômé de Collège universitaire Grey
Université de CambridgeProfession Avocat Résidence Brandfort,
État libre d'Orange
Gouverneurs généraux d'Afrique du Sud
Présidents de la République d'Afrique du Sudmodifier Charles Robberts Swart (1894 - 1982) était un avocat et un homme politique afrikaner d'Afrique du Sud, membre du parti national, député, ministre de l'éducation, des arts et des sciences (1949-1950), ministre de la justice de 1948 à 1959, dernier gouverneur général de l'Union de l'Afrique du Sud de 1959 à 1961 et premier président de la République d'Afrique du Sud de 1961 à 1967.
Sommaire
Origines et études
Né le 5 décembre 1894 à Morgenzon dans le district de Winburg au sein de l'État libre d'Orange, Charles Swart est le 3ème des six enfants de Hermanus Bernardus Swart (1866-1949) et de Aletta Catharina née Robberts (1870-1929)[1]. Il a 5 ans quand commence la seconde Guerre des Boers (1899-1902). En 1900, il est interné avec sa mère et sa fratie dans le camp de concentration britannique bâti à Winburg, où deux de ses frères décèdent. Son père est quant à lui blessé et fait prisonnier par les Britanniques à la Bataille de Paardeberg.
Après la guerre, la famille Swart continue de vivre à Winburg où Charles est scolarisé à l'école publique. Comme suite à la politique d'anglicisation forcée de l'enseignement public décrété par Lord Alfred Milner, ses parents l'inscrivent dans une école privée chrétienne de langue afrikaans. Elèvre brillant, il obtient son diplôme de l'enseignement secondaire alors qu'il n'a que 13 ans. Trop jeune pour l'université, celui qui fait figure de géant puisqu'il mesure plus de 2 mètres devient juriste stagaire à Winburg puis en 1910, commence des études supérieures au collège universitaire de Grey (future université de l'état libre d'Orange). Diplômé en 1912, Swart est chargé l'année suivante de l'organisation du Taalfees (festival de la langue afrikaans) à Bloemfontein dans le cadre national des festivités pour la protection des droits linguistiques. Il est ensuite instituteur à Ficksburg (1914-1915). En 1914, jeune nationaliste afrikaner, il s'enrôle au parti national tout juste fondé par James Barry Hertzog et participe à la rébellion Maritz pour protester contre l'entrée de l'Union Sud-Africaine dans la Première Guerre mondiale aux côtés des Britanniques. Swart est arrêté et brièvement mis en prison. Il continue néanmoins sa carrière dans l'enseignement notamment comme secrétaire du burreau des examens du ministère de l'éducation de l'état libre d'Orange. Il continue parallèlement des études de droit et devient avocat. En 1918, il est conseiller juridique adjoint de la municipalité de Bloemfontein puis avocat auprès de la cour suprême de Bloemfontein (1919-1948) et maître de conférence à temps partiel au collège universitaire Grey. Parallèlement, Charles Swart est un joueur et un arbitre de rugby, capitaine de l'équipe de l'Oranje club à Bloemfontein et, de 1919 à 1921, secrétaire de l'association des arbitres de l'état libre d'Orange. En 1920, il tente sans succès de se faire élire député de Bloemfontein-Ouest.
En 1921, il marque une pause dans sa carrière d'avocat pour suivre des études de journalisme à l'université Columbia aux États-Unis. Pour gagner sa vie, il joue ponctuellement des rôles secondaires et de figurants dans des films tournés à Hollywood, participe à la victoire de l'équipe sud-africaine de football lors de sa tournée dans le Wisconsin et suit la conférence sur le désarmement à Washington DC en tant que correspondant de presse pour le journal afrikaans Die Burger. Il voyage à travers tout le pays puis se rend en Europe où Swart visite l'Angleterre, les Pays-Bas et la Belgique.
Le 2 décembre 1924, Swart épouse Cornelia Wilhelmina (Nellie) de Klerk. Ils auront trois enfants dont l'un adopté.
Carrière politique
Revenu en Afrique du Sud, membre du conseil de la Grey University College (1923-1933), il se présente aux élections générales en 1924 et se fait élire au parlement où il représente la circonscription de Ladybrand au nom du parti national. Il représentera cette circonscription pendant 15 ans avant d'être battu en 1938. Jeune espoir du parti national, membre de plusieurs commissions parlementaires, fervent partisan de la république, il se fait remarquer notamment par ses compétences en droit constitutionnel et pour ses discours sur les statuts de l'union, la neutralité de l'Afrique du Sud ou le droit à la sécession.
Membre en 1929 du comité fondateur puis du congrès des associations culturelles afrikaans (Federasie van Afrikaanse Kultuurverenigings - FAK), membre fondateur du mouvement scout des jeunes Voortrekkers (1930), membre du conseil d'administration du musée national de la guerre des républiques boers et du mémorial national aux femmes (1930-1948), il fait partie de la minorité qui refuse la fusion du parti national avec le parti sud-africain dans le Parti uni. En décembre 1934, il fait partie des députés qui suivent Daniel François Malan pour maintenir en activité le parti national désormais rebaptisé parti national purifié (Gesuiwerde Nasionale Party). En 1935, Swart en devient membre du comité fédéral. Il devient à la même époque membre de l'Afrikaner Broederbond, une association secrète dévouée à la promotion politique, économique et culturelle des Afrikaners.
Rédacteur en chef à Die Volksblad (1937), il devient progressivement proche de Eric Louw et de JG Strijdom. Après avoir perdu les élections en 1938, il devient membre en février de l'Ossewa Brandwag (la sentinelle des Chars à bœufs), une association afrikaner favorable à une union afrikaner. Il est brièvement membre du conseil suprême de l'Ossewa Brandwag avant de démissionner, en désaccord avec le programme de plus en plus radical du mouvement dont le refus du parlementarisme.
Après la scission du parti uni entre les partisans (minoritaires) du premier ministre James Barry Hertzog, favorable à la neutralité de l'Afrique du Sud dans la Seconde Guerre mondiale, et les partisans (majoritaires) de Jan Smuts, favorable à l'entrée en guerre de l'Union au côté des Britanniques, Swart s'oppose au côté d Hendrik Verwoerd, de JG Strijdom et de Eric Louw à la réunification du parti national purifié avec les partisans d'Hertzog. Il joue néanmoins un rôle majeur dans les négociations qui aboutissent à la formation du parti national réunifié (Herenigde Nasionale Party) en 1940. Il joue également un rôle dans les dissensions qui rapidement apparaissent au sein du parti avec James Barry Hertzog et ses partisans notamment concernant une rumeur, imputée à Swart, selon laquelle Hertzog proclamerait une république britannique en Afrique du Sud si la Grande-Bretagne était vaincue par l'Allemagne nazie. Lors du congrès du parti national réunifié de l'état libre d'Orange, la résolution d'Hertzog est mise en minorité et Swart est élu président du parti national réunifié de l'état libre d'Orange (fonction qu'il occupera de 1940 à 1959).
Membre fondateur de la Afrikaanse Handelsinstituut (1940), Charles Swart se fait réélire député en 1941, cette fois dans la circonscription de Winburg.
Ministre des gouvernements du parti national
Comme suite à la victoire du parti national aux élections générales du 4 juin 1948, Swart est nommé ministre de l'éducation et ministre de la justice dans le nouveau gouvernement de Daniel François Malan. Sous le mandat de JG Strijdom (1954-1958), il cumulera le portefeuille de la justice avec celui de vice-premier ministre.
Ministre de l'éducation, des arts et des sciences (1949-1950)
En tant que ministre de l'éducation, des arts et des sciences, Charkes Swart a procédé à la mise en place des lois sur l'autonomie des universités de l'état libre d'orange, de Rhodes, du Natal et de Potchefstroom.
Ministre de la justice d'Afrique du Sud (1948-1959)
En tant que ministre de la justice, Swart fait supprimer la possibilité d'appel devant le Privy Council et réinstaure le droit romano-néerlandais pour les legs par testament. Il fait également octroyer plus de pouvoirs à la police en matière de crimes et délits tout en finalisant l'extension des compétences des tribunaux ainsi que les textes relatifs aux procédures judiciaires (création notamment des juridictions régionales). Auteur des lois introductives relatives au mariage et aux droits des femmes, il est responsable de la traduction des textes gouvernementaux en afrikaans ou en anglais et réintroduit le terme de "landdros" à la place de celui de magistrat.
En tant que ministre de la justice, Swart est également responsable de la mise en œuvre des lois résultant de la mise en place de l'apartheid comme l'Immorality Act et les lois régulant la séparation raciale dans les lieux publics. En 1953, il fait rédiger la loi contre le communisme, interdisant le parti communiste d'Afrique du Sud (SACP) et restreignant la liberté des mouvements dits subversifs. C'est dans ce cadre qu'il fera prononcer le banissement d'Albert Luthuli et de plus dirigeants du congrès national africain. C'est pendant ses fonctions qu'un procès marathon fut organisé contre les dirigeants de l'ANC en 1955 avant de se terminer par un acquittement général.
Vice-premier ministre (1954-1959)
En tant que vice-premier ministre, Swart représente notamment l'Afrique du Sud lors de la conférence des premiers ministres du Commonwealth (1955) et lors de l'inauguration de la cour d'appel de la fédération de Rhodésie et du Nyassaland. En 1958, il fait fonction de premier ministre par interim lors de la maladie de Strijdom et après le décès de ce dernier.
De la fonction de gouverneur-général à celle de président d'Afrique du Sud (1959-1967)
Reconduit tout d'abord à ses fonctions ministérielles par le nouveau chef de gouvernement, Hendrik Verwoerd, Charles Swart est nommé en tant que 9ème gouverneur-général de l'Union Sud-Africaine en 1959.
Comme son prédécesseur, Ernest George Jansen, ce républicain convaincue refuse de prêter serment et allégeance à la Reine Elizabeth II ou de porter le costume cérémonial lors de son inauguration le 12 janvier 1960.
À la suite du référendum de 1960 par lequel les électeurs blancs décidèrent de rompre leurs derniers liens avec la monarchie britannique, Swart devient le premier président de la république d'Afrique du Sud le 31 mai 1961.
Swart s'acquitta de cette fonction purement honorifique jusqu'en 1967, date à laquelle lui succède Jozua François Naudé assurant l'intérim de Theophilus Donges, malade.
Chancelier de l'université de l'état libre d'Orange (1950-1976), Charles Swart est mort le 16 juillet 1982 à Bloemfontein à l'âge de 88 ans. Il est enterré dans le carré présidentiel du cimetière de Bloemfontein (Presidents' Acre).
Divers
Parmi les hommages qui lui furent rendus durant son vivant et après sa mort, principalement par les Afrikaners, on dénombre 6 écoles baptisées en son honneur et la citoyenneté d'honneur de nombreuses villes. Il fut également docteur honoris causa des universités de Rhodes, de Potchefstroom et de l'état libre d'Orange. Il fut décoré de la médaille du mérite par le gouvernement.
Swart fut également directeur de deux organes de presse, la Nasionale Pers et la Voortrekkerpers. Auteur de poèmes et de nombreux articles en afrikaans et en anglais dans des publications sud-africaines, il fut aussi l'auteur de deux livres pour enfants.
Notes et références
- Jannie Kruger, President C.R. Swart, Nasionale Boekhandel, Le Cap-Bloemfontein-Johannesburg, 1961, p 1
Ouvrages
- Kinders van Suid-Afrika (1933)
- Die agterryer (1939)
Bibliographie
- Peter Schirmer, Charles Robberts Swart, Die Beknopte Geiilustreerde Ensiklopedie van Suid-Afrikca (encyclopédie), Central News Agency, Johannesburg, 1981, 382 p
- E. J. Verwey, New Dictionary of South African Biography, v.1 , Pretoria: HSRC, 1995.
Liens externes
- (en) Biographie
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