- République d'Afrique du Sud (1961-1994)
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République d'Afrique du Sud
Republiek van Suid-Afrika afRepublic of South Africa en
1961 – 1994
Drapeau et armoiries
Devise : Ex unitate vires
Hymne : Die Stem van Suid Afrika
Informations générales Statut République Capitale Le Cap (législative)
Pretoria (administrative)Langue Afrikaans, Anglais Monnaie Rand sud-africain Fuseau horaire UTC+2 Démographie Population 18 216 000 (est. 1961)
40 600 000 (1991)Superficie Superficie ~ 1 221 000 km² Histoire et évènements 31 mai 1961 Indépendance 27 avril 1994 Première élections multiraciales Entités précédentes :
Entités suivantes :
La République d'Afrique du Sud est un État d'Afrique australe qui a succédé à l'Union d'Afrique du Sud le 31 mai 1961 suite au changement constitutionnel du Dominion en République.
L'Afrique du Sud connaissait durant cette période un régime de séparation raciale institutionnalisé depuis 1948, renforçant la domination politique, économique et sociale des populations blanches sur la majorité noire du pays et connue sous le nom d'Apartheid. C'est sous l'impulsion du président F. W. de Klerk que le parlement sud-africain a aboli les lois ségrégationnistes en 1991 et adopté une constitution intérimaire en 1993, entrée en vigueur le 27 avril 1994 lors des premières élections nationales non raciales de l'Histoire du pays. Contrairement aux précédents du Sud-Ouest africain et de la Rhodésie du Sud, le pays a alors gardé son nom consensuel de République d'Afrique du Sud et non adopté celui d'Azanie, proposé par plusieurs organisations anti-apartheid comme l'AZAPO ou le Pan Africanist Congress of Azania.
Sommaire
Histoire
Article détaillé : Histoire de l'Afrique du Sud (1948-1994).Article détaillé : Apartheid.Politique
Article détaillé : Politique en Afrique du Sud.Article détaillé : Élections en Afrique du Sud (1910-1994).La République d'Afrique du Sud était une démocratie parlementaire qui était néanmoins réservée aux seuls blancs. Le système judiciaire était calqué sur le système britannique et était dominé par la Suprême Court, compétente en droit commun uniquement. Les noirs étaient exemptés du droit de vote et n'avaient de représentation que dans leur Bantoustans (Homelands) et par l'élection de leur conseillers municipaux. Jusqu'en 1984, le chef de l'exécutif était le premier ministre mais Pieter Willem Botha instaura une réforme constitutionnelle qui dota le président, jusque-là sans réels pouvoirs, comme le chef de l'exécutif élu par 88 grands électeurs. Le poste de premier ministre fut à l'occasion supprimé. Cette réforme institua également 2 chambres métisse (coloured) et indienne au côté de celle blanche. Chacune de ces trois chambres légiférait à la seule intention du groupe racial dont elle était l'émanation mais pour les questions d'intérêt national, les décisions étaient prises en commun et à la majorité. En pratique, c'était toujours les députés blancs qui avaient le dernier mot. Le but de cette réforme était moins d'offrir aux métis et aux indiens une représentation que de tenir les noirs hors du pouvoir.
Tout au long de son histoire, le Parti national (National Party - Nasionale Party) domina la vie politique et tous les dirigeants sud-africains en furent issus. Instigateurs de l'apartheid en 1948, ils en furent également les artisans de son abolition sous l'impulsion de Frederik de Klerk.
Si le NP domina la vie politique, il connut des scissions des éléments les plus extrémistes. Il en subit une première en 1969 avec la fondation du HNP (Parti National reconstitué), quand le premier ministre John Vorster autorisa la venue de joueurs et de spectateurs Maoris lors de la tournée de l'équipe de Nouvelle-Zélande de rugby à XV en Afrique du Sud en 1970. Mais la scission la plus importante fut celle qui conduit à la création en 1982 du Parti conservateur (Konserwatiewe Party - KP) qui draina une part importante des cadres conservateurs (verkramptes ou crispés). Ces derniers, hostiles aux réformes "libéralisant" l'apartheid, recueillirent à leur apogée 1/3 des voix blanches.
L'opposition interne à l'apartheid fut celle des progressistes issus du Parti uni, qui ne comptèrent longtemps qu'un seule élu : Helen Suzman. Principalement anglophone, cette opposition ne prit de l'ampleur que dans les années 1970 avant de se faire concurrencer par un NP plus réformiste sous P. W. Botha et surtout sous F. W. de Klerk.
Économie[1]
L'Afrique du sud est demeurée de 1961 jusqu'à nos jours comme la première puissance du continent africain. Première richesse du pays, l'or représente la moitié des exportations en valeur mais sur le marché mondial, l'offre excède la demande et de nombreuses mines sont déficitaires. L'extraction aurifère emploie 180 000 personnes et en fait vivre près d'un million. L'ensemble des industries minières entre dans 14% du PIB. Dépourvue d'hydrocarbures, l'Afrique du Sud a perfectionné le procédé de liquéfaction de la houille (procédé Sasol), s'apprête à mettre en place le projet de Mossel Bay (traitement de gaz naturel offshore de la région du Cap) et joue la carte de l'électricité nucléaire (centrale de Koeberg) mais la production plafonne à 11 milliards de kWh (moins de 10 % de la production électrique nationale).
Depuis 1975, l'Afrique du Sud enregistre une croissance économique relativement faible (2 % en moyenne) avec un tendance au ralentissement (moins de 1 % en 1990), alors que la croissance démographique globale dépasse 2,5 % par an (dont 3 % pour les noirs contre 0,8 % pour les blancs). En termes de revenu par habitant l'Afrique du sud se place au troisième rang en Afrique avec près de 2 500 dollars, mais le revenu d'un noir représente le quart de celui d'un blanc et le tiers de celui d'un asiatique.
L'Afrique du Sud doit faire face au problème du chômage qui touche 20 % de la population active, mais 40% des salariés noirs. Compte tenu du rythme d'entrée des jeunes sur le marché du travail (350 000 par an), il faudrait une croissance de l'économie de 5 % par an pour envisager une réduction significative du nombre de chômeurs. Pour lutter contre une inflation qui dépasse 14 % par an, le gouvernement a mis en place un "plan d'austérité" destiné à ramener la confiance dans les milieux d'affaires et à freiner la fuite des capitaux, indispensables à la modernisation du pays.
Le pays a payé les frais de la politique d'apartheid et des sanctions économiques et commerciales ont été imposées par les Occidentaux pour manifester leur opposition. Toutefois ces sanctions ont été diversement appliquées : l'Allemagne et le Japon sont les premier et deuxième partenaires commerciaux de l'Afrique du Sud.
Les inégalités sociales entre noirs et blancs[2]
Blancs Noirs Population active 18 % 70 % Part du revenu 64 % 26% Salaire d'un mineur blanc six fois celui d'un noir mortalité infantile 12 pour mille 282 pour mille élève de l'enseignement secondaire par rapport à la classe d'age 95 % 5 % Indicateurs économiques en 1989 :
- Produit intérieur brut global : 93,1 milliard de dollars
- PIB par habitant : 2 400 dollars
- Endettement (1988) : 21,5 milliards de dollars
Principales productions :
- vin : 9,4 Mhl
- ovins : 30 millions de têtes
- houille : 174 Mt
- électricité : 145 milliard kWh
- Acier : 9,6 Mt
- Or : 620 tonnes
Divisions administratives
Provinces Superficie (en km2) Population Chef-lieu Province du Cap 641 000 4 901 000 Le Cap État libre d'Orange 127 000 2 350 000 Bloemfontein Transvaal 262 000 7 532 000 Pretoria Natal 91 000 2 145 000 Pietermaritzburg Démographie
Les noirs constituent 75 % de la population totale du pays, les Blancs 13 %, les métis 9 %, et les Indiens 3 %. Environ la moitié des noirs vit dans les Bantoustans "Indépendants" ou "autonomes"; les autres demeurent pour un tiers sur des exploitations tenues par les blancs et, pour les deux tiers, dans les townships.
Répartition raciale de 1991 (à l'exclusion des Bantoustans indépendants)
Groupe racial Population Pourcentage Noirs 21 105 000 69.9 % Blancs 4 949 000 16.5 % Métis 3 168 000 10.5 % Asiatiques 941 000 3 % Indicateurs démographiques (1991)
- Taux de natalité : 35 pour mille
- Taux de mortalité : 9 pour mille
- Accroissement naturel : 2,6 %
- Moins de 15 ans : 35 %
- 15-65 ans : 60%
- 65 ans et plus : 5 %
- Espérance de vie : 63 ans
Notes et références
- Tous les chiffres et les données économiques sont issus du Actua Larousse (1992) page 10
- Tiré de Géographie du temps présent (1983), classiques Hachette, page 372
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