Collectivité d'outre-mer de Saint-Barthélemy

Collectivité d'outre-mer de Saint-Barthélemy

Saint-Barthélemy (Antilles françaises)

17° 54′ 15″ N 62° 49′ 56″ W / 17.904262, -62.83227

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Saint-Barthélemy
Flag of Saint Barthelemy (local).svg Armoiries de Saint-Barthélemy
Drapeau local[1] Armoiries
Carte de Saint-Barthélemy
Administration
Statut politique Collectivité d'outre-mer de la République Française
Chef-lieu Gustavia
Gouvernement
- Préfet délégué
 -Président du Conseil Territorial
 - Député
 - Sénateur

Jacques Simonnet
Bruno Magras (UMP)

Victorin Lurel (PS)
Michel Magras (Siège au Groupe UMP, au Sénat)
Géographie
Superficie 25 km²
Démographie
Population  (2006) 8 398 hab.
Densité 335 hab./km²
Langue(s) Français (officielle), Anglais, Portugais, Espagnol, Patois St Barth, Créole St Barth, Anglais de Gustavia
Économie
Monnaie Euro (officielle) et Dollar
Autres
Fuseau horaire UTC -4
Domaine internet .fr, .eu ou .bl
Indicatif téléphonique +590-590

Saint-Barthélemy est une île des Petites Antilles et une collectivité d'outre-mer depuis le 15 juillet 2007[2]. Avant cette date, elle était une commune française du DOM-ROM de la Guadeloupe, date à laquelle le changement de statut a pris effet lors la première réunion du conseil territorial nouvellement élu.

Elle est familièrement appelée Saint-Barth. Ses habitants sont communément appelés Saint-Barths. Son code postal est le 97133.

Sommaire

Géographie

Vue satellitaire de l'île

Saint-Barthélemy se situe à 230 km au nord-ouest de la Guadeloupe "continentale", et à 25 km au sud-est de Saint-Martin.

C’est une île morneuse d’environ 21 km2 (25 km2 avec ses îlets). Elle possède 32 km de côtes.

Sa population totale millésimée 2006 en vigueur à compter du 1er janvier 2009 s’élève à 8 398 habitants.

Le point culminant de l’île est le morne Vitet, à 286 m.

L’île est entourée de nombreux îlets parmi lesquels l’île Chevreau, Coco, île Fourchue (important mouillage de plaisance), île Frégate, La Tortue, île Le Boulanger, Les Grenadins, Pain de Sucre, île Pelé, île Petit Jean, Toc Vers…

L’île dispose d’une zone économique exclusive (ZEE) de 4 000 m2.

Le milieu naturel

Saint-Barthélemy est une île dite « sèche » ; la nature de son socle rocheux, son relief et la déforestation ancienne et les faibles précipitations font que l'eau n'est pas assez retenue pour fournir les habitants en eau potable. Celle-ci est importée (bouteilles) ou est fournie au robinet à partir d'eau de mer dessalée par osmose inverse, ce qui explique un prix au mètre cube le plus élevé de France. L'île a en 2007 une capacité de 3 500 m³/j qui devrait atteindre 4 300 m³/j début 2008. Pour supprimer les pollutions et nuisances dues aux décharges et se mettre en règle avec les directives européenne et la loi, un incinérateur d'ordures ménagères a été construit, dont la vapeur alimente une unité de dessalement d'eau de mer (ce double processus industriel est une première mondiale selon la collectivité).

Le milieu naturel est le principal atout de développement de l'île.

Milieu naturel terrestre

Le milieu naturel terrestre s'est dégradé avec l'arrivée des premiers colons, pratiquement toutes les forêts d’origines ont été détruites pour l’élevage des caprins et ont été remplacées par une végétation secondaire. La plupart des arbres visibles sont jeunes, mais il reste encore quelques-uns centenaires. La beauté de ces paysages rustiques et de ses plages de sables blancs sont appréciés des touristes.

Contrairement a d’autres îles des Antilles, la faune d’origine est pratiquement intacte et les extinctions en été jusqu’alors minimes. Mais avec l’urbanisation et les troupeaux de caprins devenus sauvages, elle s'est fortement raréfiée. C’est la seule île française à posséder encore des couleuvres (Alsophis rijgersmaei), les iguanes des Petites Antilles (Iguana delicatissima) autrefois communs, deviennent de plus en plus en rares chaque année. Quelques tortues marines viennent encore pondre sur le littoral, où leurs oeufs sont depuis longtemps collectés ou braconnés (une surveillance n'est organisée que sur la réserve). Ce sont surtout la tortue verte (Chelonia mydas) et tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) ; la dernière ponte de tortue Luth daterait de 1982 (sur la plage de Flamands, selon le site de la réserve naturelle). La tortue charbonnière (Chelonoidis carbonaria), espèce terrestre, est très abondante sur toute l’île

Les oiseaux, plus difficiles à chasser, sont eux encore nombreux, avec 13 espèces nicheuses qui font de cette île la plus riche en oiseaux marins nicheurs de Guadeloupe. Hormis l'Herminier (Puffinus lherminieri) et les Paille-en-Queue (Phaeton aethereus et Phaeton lepturus) qui s'alimentent au large, toutes les autres espèces dépendent du littoral. Les îlets Frégate et Toc-Vers abritent la reproduction de la sterne bridée (Sterna anaethetus), la sterne fuligineuse (Sterna fuscata) et le noddi brun (Anous stolidus). Dauphins (Tursiops truncatus) et baleines sont occasionnellement observés. Les poussins d'oiseaux marins tropicaux semblent très sensibles au phénomène dit de pollution lumineuse qui tend à se développer sur les îles habitées.

Milieu naturel marin

Saint Barthelemy-CIA WFB Map.png

Le milieu naturel du littoral et sous-marin est la seconde richesse naturelle de l'île, avec notamment ses coraux (51 espèces, et 31 genres différents) récifs bioconstruits et les herbiers de phanérogames marines. Là aussi, d'importantes dégradations sont constatées, comme sur toutes les îles de l'arc antillais.

Ceci peut amplifier le risque ciguatera[3]. Rien que dans la réserve naturelle, 183 espèces de poissons étaient comptabilisés en 2007, avec une densité moyenne de 238 individus/100 m², taux honorable par rapport à d'autres réserves antillaises. Le SEI (Sustainable Ecosystems Institute) a déjà montré que les populations se reconstituaient nettement depuis 1996 autour de Gros-Ilets et de Pain de Sucre, restauration qui semble liée à la mise en réserve (la pêche n'est pas interdite dans toute la réserve).

Comme sur toutes les îles les espèces introduites sont sources de disparition d'espèces locales et d'appauvrissement de la biodiversité. Et les flux important de touristes venant du monde entier augmentent les risques d'épidémies et de zoonoses, de même que les apports en mer d'eaux usées et de ruissèlement mal épurées.
Une réserve naturelle a été créée en 1996 par un arrêté Préfectoral[4] au sein de laquelle la pêche est interdite dans les zones de protection renforcée et réglementée ailleurs. La gestion de la réserve a été confiée, depuis sa création, à l'association "GRENAT", dont le conseil d'administration est composé d'élus de la collectivité et des représentants de la société civile.

La pollution générale de l'environnement marin est responsable de la bioconcentration de métaux lourds (et probablement de résidus de pesticides) chez les mammifères marins et poissons du sommet de la pyramide alimentaire. Le mercure méthylé atteint en particulier fréquemment des taux préoccupants dans la chair des les espèces prédatrices (thazards, thons, colas, espadons, marlins et voiliers) recherchés par les pêcheurs locaux et les touristes pêcheurs dits « sportifs ». Étant donné la forte augmentation de l'orpaillage sauvage et autorisé dans le nord de l'Amérique du Sud (Surinam, Guyane…) la situation ne devrait pas s'améliorer. Certaines espèces considérées comme de bons indicateurs de naturalité et qualité de l'environnement sont en forte régression, dont le Lambi maintenant totalement protégé (pêche interdite à tous, en tout temps et tout lieu, mort ou vif).

Toutes les dégradations environnementales semblent pouvoir être attribuées aux modes de développement.

Histoire

L'île a été découverte par Christophe Colomb, qui l'a baptisée ainsi en l'honneur de son frère Bartolomé, lors de son deuxième voyage en 1493. Il la revendiqua alors pour l'Espagne.

En 1648 eut lieu la première occupation par les Français, sur décision du commandeur Lonvilliers de Poincy.

De 1651 à 1656, l'île est gouvernée par les chevaliers de Malte.

Elle fut ensuite abandonnée jusqu'en 1659, date à laquelle elle redevient colonie française. Dotée d'un sol pauvre et d'un climat très sec, elle n'offre aucun potentiel économique, mais demeure cependant un enjeu stratégique dans le nord des Petites Antilles notamment de par son port naturellement protégé du Carénage. Les habitants y développent surtout la pêche, l'élevage de bestiaux, la récolte de sel, la culture du coton et de l'indigo.

Panneau à l'entrée de Gustavia, écrit en français, suédois et anglais.

En 1784, l'île est cédée par Louis XVI au roi Gustave III de Suède contre un droit d'entrepôt à Göteborg. Les Suédois font de Saint-Barthélemy un port franc en 1785. En hommage au roi de Suède, le principal bourg de l'île (Le Carénage) est renommé Gustavia vers 1787.

Une ordonnance de « Police générale » suédoise légifère l'esclavage à Saint-Barthélemy[5] à partir de 1787 en lieu et place du Code Noir français; l'esclavage y fut définitivement aboli le 9 octobre 1847[6].

L'île est rétrocédée à la France officiellement le 16 mars 1878 et rattachée alors à la Guadeloupe dont elle devient une commune en 1946.

En 1957, David Rockefeller y achète une propriété et l'île amorce sa transformation en une destination touristique haut de gamme.

De 1962 à 2007, les communes de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy ont constitué le 3e arrondissement de la Guadeloupe ("les îles du nord"), étant administrées par un sous-préfet ayant sa résidence principale à Saint-Martin.

Le 7 décembre 2003, les électeurs de Saint-Barthélemy ont approuvé par référendum, avec une participation de 78,71 % et 95,51 % des suffrages exprimés, un projet institutionnel faisant de leur île une collectivité territoriale à assemblée unique détachée du DOM-ROM de la Guadeloupe. Les premières élections territoriales de Saint-Barthélemy sont convoquées en juillet 2007 et l'île devient alors collectivité d'outre-mer : la commune de Saint-Barthélemy est dissoute, de même que l’arrondissement départemental et le canton.

Administration

Gustavia, le plus grand quartier de l'île.

Le statut de Collectivité d’outre-mer (COM) de Saint-Barthélemy est contenu dans les lois du 21 février 2007 portant dispositions statutaires et institutionnelles relatives à l’outre-mer[7],[8].

La Collectivité d'Outre-Mer (COM) de Saint-Barthélemy est administrée par un Conseil territorial de 19 membres, un Conseil exécutif de 7 membres et un président. La loi du 21 février 2007 prévoit la création d'un « Conseil économique, social, et culturel » (CESC), dont le nombre des membres a été fixé à 11 par le décret du 25 mai 2007. Ces conseils font partie d’une seule et même collectivité territoriale. Elle exerce l'ensemble des compétences précédemment dévolues à une commune, à un département, à une région, et, dans les domaines énoncés à l'article L.O. 6214-3 de la loi du 21 février 2007, à celle de l’État.

Le siège de la nouvelle collectivité est « L’hôtel de Collectivité », établi en lieu et place de la Mairie. Il est située à « La Pointe » (Gustavia).

Saint-Barthélemy est représenté au Sénat par un sénateur, Michel Magras depuis 2008. La discussion autour de la représentation à l'Assemblée nationale est en cours, le député de la quatrième circonscription de la Guadeloupe (actuellement Victorin Lurel) représente Saint-Barthélemy à l’Assemblée nationale.

Le représentant de l'État français est le préfet de la Guadeloupe; il est assisté sur place par le préfet délégué des îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy.

Démographie et langues

Évolution démographique
1766 1785 1812 1885 1961 1967 1974 1982 1990 1999 2006
327 950 5,482 2,600 2,176 2,351 2,491 3,059 5,038 6,852 8,398
Selon les recensements suédois et français.

L'île est habitée en majorité par les descendants des colons normands, bretons, poitevins, saintongeais et angevins. Sa population a la particularité d'être à forte majorité d'origine européenne, la grande majorité de la population d'origine africaine ayant émigré dans les années qui suivirent l'abolition de l’esclavage de 1847.

Les langues maternelles de la population de souche sont le patois st-barth dans la partie sous le vent de l'île, le créole st-barth dans la partie au vent et l'anglais de Gustavia. Le patois est un parent proche du français québécois et des autres variétés du français populaire des Amériques tandis que le créole parlé est une variété archaïque du créole martiniquais; ces deux langues de l'île étant parlées par la population de descendance européenne.

Gustavia est la principale agglomération, les autres sont : Anse des Cayes, Grand Fond, Grand Cul-de-Sac, Petit Cul-de-Sac, Quartier de Colombier, Quartier de la Grande Saline, Quartier de la petite Saline, Quartier de Public, Quartier de Toiny, Quartier des Flamands et Merlette, Quartier du Corossol, Quartier du Marigot, Quartier du Roy, Quartier de Vitet, Quartier de Devé, Quartier de Lurin, Quartier de Gouverneur, Quartier Lorient et Quartier Saint-Jean.

L'île abrite depuis mai 2008 la doyenne des Français, Eugénie Blanchard, née sur l'île le 16 février 1896.

Économie et société

L'économie de l'île est essentiellement basée sur le tourisme de luxe; la collectivité a acquis la compétence en matière fiscale.

L'île bénéficie peu des services qu'offre la métropole, ni des services publics habituellement mis en œuvre par une commune de métropole : les voiries ont longtemps été en très mauvais état, les services de santé se résument à un dispensaire et à un hôpital local sans bloc opératoire, l'éducation nationale assure la scolarité jusqu'à la classe de seconde, ce qui implique par la suite des coûts financiers important pour la continuité des études. Elle bénéficie toutefois de la péréquation des tarifs de l'électricité, ce qui lui permet de bénéficier d'une énergie à un prix (hors taxes) identique à celui pratiqué en métropole.

Les produits de consommation courante, tous importés par avion ou bateau, sont sur-tarifés (avec un surcoût d'environ 25% pour les produits de construction, voire 400% pour certaines denrées alimentaires). Le coût de la vie est donc très élevé, notamment les loyers.

Monuments historiques inscrits et autres sites touristiques

  • Maison Dinzey (Brigantin) à Gustavia
  • Église catholique de Gustavia
  • Ancien presbytère de l'église catholique de Gustavia
  • Batterie Gustave III (fort) à Gustavia
  • Clocher suédois à Gustavia, en pierre et en bois, abritant une cloche fondue en 1799 à Stockholm.
  • Le phare
  • Maison du Gouverneur (ancienne mairie) à Gustavia
  • Clocher de l'église catholique de Lorient
  • Wall House (musée - bibliothèque) à Gustavia
  • Fort Karl à Gustavia
  • Sous-préfecture (ancienne prison suédoise) à Gustavia
  • Cimetière suédois dans le quartier de Public
  • Musée international du coquillage (Inter-Oceans Museum) à Corossol répertorie plus de 9 000 spécimens du monde entier
  • Musée « Le p’tit Collectionneur » à Gustavia

Codes

Saint-Barthélemy a pour codes :

  • BL, selon la norme ISO 3166-1, code alpha-2 (liste des codets de pays et territoires),
  • BLM, selon la norme ISO 3166-1, code alpha-3,

Voir aussi

Notes et références

  1. adopté officiellement en 2007, instauré par la commune en 1977. Cf. PHILIPPE, Lucien (1989). "Le pavillon de l'île de Saint-Barthélémy", in: Emblèmes et pavillons, numéro 20, septembre 1989; catalogue Pavoifêtes 2000, p.13.
  2. Suite à la promulgation des lois n° 2007-223 et 2007-224 du 21 février 2007 au J.O. du 22 février
  3. VERNOUX, Jean-Paul. « La ciguatera dans l'île de Saint-Barthélemy : aspects épidémiologiques, toxicologiques et préventifs » dans Oceanologica Acta, Paris, vol. 11, no 1, 1988, p. 37-46.
  4. Accueil/Réserve
  5. L'esclavage à Saint-Barthélemy
  6. L'abolition de l’esclavage à Saint-Barthélemy
  7. LOI organique n° 2007-223 du 21 février 2007 portant dispositions statutaires et institutionnelles relatives à l'outre-mer
  8. LOI n° 2007-224 du 21 février 2007 portant dispositions statutaires et institutionnelles relatives à l'outre-mer

Bibliographie

Liens externes

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