- Chêne
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Pour les articles homonymes, voir Chêne (homonymie).
Chêne Les chênes Classification classique Règne Plantae Sous-règne Tracheobionta Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Sous-classe Hamamelidae Ordre Fagales Famille Fagaceae Genre Quercus
L., 1753Classification phylogénétique Ordre Fagales Famille Fagaceae Retrouvez ce taxon sur Wikispecies
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sont disponibles sur CommonsLe chêne est le nom vernaculaire de nombreuses espèces d'arbres et d'arbustes appartenant au genre Quercus, et à certains genres apparentés, notamment Cyclobalanopsis et Lithocarpus de la famille des Fagacées. Le genre est présent dans tout l'hémisphère nord, et comprend à la fois des espèces à feuilles caduques et d'autres à feuilles persistantes et dont l'aire de répartition s'étend depuis les froides latitudes jusqu'aux zones tropicales de l'Asie et des Amériques.
Sommaire
Généralités
Les chênes possèdent des feuilles disposées de manière spiralée, comportant un bord lobé dans de nombreuses espèces ; certaines ont des feuilles entières avec un bord lisse ou denté. Les fleurs sont des chatons qui apparaissent au printemps. Le fruit est un akène, appelé gland, fixé dans une structure appelée cupule ; chaque gland contient une graine (rarement deux ou trois) et met pour murir 6 à 18 mois selon l'espèce. Certaines espèces sont des arbres atteignant plusieurs dizaines de mètres de haut (chêne sessile), des grands arbustes (chêne vert), ou des arbrisseaux (chêne kermès).
Une forêt de chênes est une chênaie. Le chêne forme souvent des forêts mixtes en association avec d'autres feuillus.
Le chêne est l'arbre le plus répandu en France, avant le pin[1]. Il représente 40 % des essences, feuillus et conifères confondus[1]. Ils sont très utilisés en ébénisterie et menuiserie. Les chênes tricentenaires de la forêt de Tronçais (dans l'Allier) sont classés et interdits d'exploitation depuis 1899.
Le nom « chêne » peut également renvoyer à divers arbres de Nouvelle-Calédonie. Ceux-ci n'ont du chêne que le nom vernaculaire puisqu'ils n'appartiennent pas à la famille des Fagacées. En voici quelques exemples :
- Arillastrum gummiferum Panch. ex Baill. (Chêne gomme)
- Flindersia fournieri Panch. & Sebert (Chêne blanc)
- Elattostachys apetala (Labill.) Radlk. (faux Chêne blanc)
- Dysoxylum bijugum (Labill.) Seemann (Chêne tigré)
- Diospyros yaouhensis (Schltr.) Kosterm. (Chêne à glands)
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Classification
Article détaillé : Classification des chênes.Le genre est divisé en plusieurs sections :
- Section Quercus (synonymes Lepidobalanus et Leucobalanus), les chênes blancs d'Europe, d'Asie et d'Amérique. Styles courts;les glands mûrissent en 6 mois, doux ou légèrement amers, endocarpe glabre.
- Section Mesobalanus, les chênes de Hongrie et apparentés d'Europe et d'Asie. Styles longs;les glands mûrissent en 6 mois, amers, endocarpe glabre. (assez proches de la section Quercus et parfois incluse dans celle-ci).
- Section Cerris, les chênes de Turquie et apparentés d'Europe et d'Asie. Styles longs;les glands mûrissent en 18 mois, très amers, endocarpe glabre ou légèrement duveteux.
- Section Protobalanus, les chênes intermédiaires entre les chênes rouges et les chênes blancs, originaires du Sud-Est des États-Unis et du Nord-Ouest du Mexique. Styles courts, les glands mûrissent en 18 mois, très amers, endocarpe duveteux. Toutes les espèces de ce groupe sont sempervirentes, avec une persistance des feuilles supérieure à 1 an, et souvent 3 ans.
- Section Lobatae (synonymes Erythrobalanus), les chênes rouges ou noirs d'Amérique du Nord et d'Amérique centrale et de Colombie. Style long,les glands longs mûrissent en 18 mois, très amers, endocarpes duveteux.
Les hybrides sont courants uniquement entre espèces au sein d'une même section; aucune hybridation vérifiée entre espèces de différentes sections n'est connue, à l'exception de celles entre espèces de la section Quercus et Mesobalanus, où plusieurs ont lieu.
Le genre Cyclobalanopsis, ici considéré comme un genre distinct, selon Flora of China, est souvent inclus dans d'autres classifications dans le genre Quercus comme un sous-genre.
Utilisation du bois
Les chênes sont des arbres à bois dur. Le bois de chêne a une masse volumique comprise entre 0,75 et 0,85 g/cm3. C'est un matériau très résistant et très dur. Sa résistance aux insectes et aux champignons (durabilité naturelle) est très importante grâce à sa forte teneur en tanin. Les grandes planches radiales de chêne sont prisées depuis le Moyen Âge et servent à réaliser des boiseries d'intérieur de bâtiments prestigieux comme la Chambre des communes en Angleterre à Londres, et dans la construction de menuiserie fine. Le bois du chêne pédonculé et du chêne rouvre était utilisé en Europe pour la construction navale jusqu'au XIXe siècle siècle et étaient les principales essences de bois utilisées dans la construction des charpentes en bois des bâtiments en Europe. Aujourd'hui le bois de chêne reste couramment utilisé dans la menuiserie, la parquèterie, et la production de plaquage. Les tonneaux dans lesquels les vins rouges, xérès et d'autres spiritueux tels que le cognac, le scotch ou le bourbon sont vieillis, sont des fûts de chêne. Les tonneaux de chêne contribuent à la saveur vanillée de ces boissons. Les copeaux de bois de chêne sont utilisés pour le fumage du poisson, de la viande, du fromage et d'autres produits alimentaires.
Parmi les chênes nord-américains, le chêne rouge d'Amérique Quercus rubra est le plus prisé pour son bois au sein du groupe Lobatae. Toutes les espèces de ce groupe sont commercialisées en tant que « chêne rouge ». Le bois standard des chênes du groupe Quercus, lesquels sont tous commercialisés en tant que « chêne blanc », est le chêne blanc Quercus alba. Le bois du chêne rouvre et du chêne pédonculé Quercus petraea et Quercus robur, tous deux à feuilles caduques, représente la plus grande partie de la production de chêne en Europe, mais les espèces persistantes, tel que le chêne vert Quercus ilex, et le chêne-liège Quercus suber produisent aussi un bois de valeur.
- Quercus coccifera est parasité par le kermès, ou cochenille, un insecte dont les œufs séchés et traités servaient à confectionner une teinture de couleur écarlate ;
- Quercus pubescens est quant à lui le meilleur chêne truffier, le mycélium de la truffe vivant en association avec ses racines.
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La charpente en bois de cœur de chêne de l'église Saint-Girons, à Monein
Utilisations de l'écorce
L'écorce de Quercus suber, ou chêne-liège, donne le liège qui sert traditionnellement à fabriquer les bouchons en liège. Cette espèce pousse sur le pourtour méditerranéen, ainsi qu'au Portugal. L'Espagne, l'Algérie et le Maroc sont les plus gros producteurs mondiaux. L'écorce de chêne pulvérisée donne le tan, utilisé pour la préparation des cuirs : l'écorce de chêne, riche en tanin, est utilisée par les tanneurs pour le tannage du cuir. L'écorce du chêne blanc est séchée et utilisée dans certaines préparations médicales.
Utilisations des fruits
Les glands peuvent être consommée par les humains (voir purée de glands). Les glands servent pour faire une farine, grillés comme substitut de grains de café ou fermentés pour donner une boisson pétillante (piquette de glands). Les glands sont aussi mangés par les animaux sauvages ou domestiques : les écureuils, les cerfs, les sangliers qui en sont très friands. Toutefois, ils sont nocifs pour les équidés. Au Moyen Age, en octobre, la glandée consistait à emmener les cochons en forêt pour qu'ils se nourrissent des glands tombés à terre. Les glands sont utilisés en Espagne pour l'alimentation des cochons qui vont servir à confectionner le jambon ibérique de bellota.
Utilisations des galles
On appelle noix de galle (ou galle du chêne) l'excroissance provoquée sur les feuilles de certains chênes par des piqûres d'un autre insecte, le cynips — la noix de galle est utilisée pour la confection de teintures ;
Les galles de chênes ont longtemps été utilisées comme ingrédient principal pour fabriquer l'encre (encre métallo-gallique), récoltées à une période précise de l'année.
Dans les campagnes, les enfants transperçaient d'une allumette les galles (appelées "imoines" dans le Poitou), pour en faire de petites toupies.
Ravageurs et maladies
La mort subite du chêne (Phytophthora ramorum) est provoquée par un oomycète, qui peut causer la mort des chênes en quelques semaines. Le flétrissement du chêne, provoqué par un champignon Ceratocystis fagacearum (un champignon très proche de la graphiose de l'orme), est aussi une maladie mortelle qui touche certains chênes, particulièrement les chênes rouges (les chênes blancs peuvent être infectés mais ils survivent généralement plus longtemps). Parmi les autres risques, on trouve notamment les insectes foreurs ainsi que les insectes fouisseurs, dont la présence pourrait ne pas être évidente à détecter dans le cas des plus vieux arbres. Ces insectes sont alors souvent découverts lorsque les arbres tombent pendant de fortes rafales. Les pommes de chêne sont des galles qui se développent sur les chênes et sont causées par une espèce d'hyménoptère gallicole (famille des guêpes à galles). La femelle des cochenilles du genre kermes est responsable de la formation de galles sur le chêne kermès. Les chênes servent de plantes nourricières pour les larves de nombreuses espèces de lépidoptères.
- voir aussi Listes des lépidoptères se nourrissant de chênes
Description
Le bord des feuilles est lobé, denté ou entier. Les feuilles sont simples et alternes. Le fruit est un akène, appelé gland, fixé dans sa cupule — le gland du chêne pédonculé possède un long pédoncule alors que le gland du chêne sessile possède un pédoncule court.
On distingue deux grandes catégories de chênes : ceux dont le feuillage est caduc, tombant en automne, parfois au printemps (chênes rouge, chêne chevelu, chêne pubescent, chêne tauzin et chêne rouvre) ; ceux dont les feuilles sont persistantes, arbres poussant surtout sur les rivages méditerranéens (chêne vert, chêne kermès et chêne-liège) ainsi qu'en zones subtropicales et tropicales en Amérique et en Asie. Les premiers, généralement plus grands, ont des feuilles divisées en lobes ou crénelées ; les seconds ont des feuilles entières ou à dents épineuses. Les espèces tropicales ont des feuilles entières, comparables à la forme de certaines Lauracées (camphrier, etc...). le bord de la feuille n'est pas denté. Les nervures sont très visibles.
Histoire du chêne en Europe
Elle est encore mal connue en raison des avancées et reculs des populations, imposées par les trois dernières glaciations. Elle est un peu moins mal connue pour l'antiquité[2].
Antoine Kremer (directeur de recherche, Inra) a montré par l'étude des gènes de chênes et l'étude de pollens fossiles que lors des glaciations précédentes des populations de chênes ont survécu dans certaines zones-refuges aujourd'hui situées en Espagne, Italie et dans les Balkans avant de reconstituer les populations actuelles d'Europe. On cherche maintenant à comprendre comment les insectes et les champignons associés aux chênes ont influencé leur biodiversité et leur adaptativité aux milieux qu'ils (re-)colonisaient. Ces recherches devraient aider à anticiper sur les réponses des arbres et forêts aux changements climatiques.
Les 3 espèces de chênes (pubescent, sessile, pédonculé) trouvés en France, bien qu’apparemment assez proches, se comportent comme des espèces en voie de spéciation : leur hybridation par croisement artificiel donne de mauvais résultats (ex : moins de 1 % de fécondation réussie pour l'hybride Quercus robur x petraea et robur x pubescens) et les hybrides obtenus sont très fragiles [3],[4]. L'hybridation semblent par ailleurs rares dans la nature en raison d'une phénologie différente (dates de floraison différentes) qui permettent aux trois pools génétique d'évoluer séparément, sans pollution génétique croisée (on parle de « séparation botanique »)[5].
Trente à quarante pour cent des chênes sessiles et pédonculés européens poussent aujourd'hui en France, ce qui en fait le second producteur mondial[6], après les États-Unis, et devant l’Ukraine qui pourrait bientôt dominer la filière bois de chêne. En 2004, la chênaie (pédonculé et sessile, souvent mélangés à d'autres essences) y couvrait en 2005 environ 5,1 millions d’hectares, pour un volume estimé de 750 millions de mètres cubes de bois, avec une récolte qui a été en 2004, de 2,6 millions de mètres cubes (90 % de sciage, 8 % de merrain, 2 % de tranchage, le tranchage étant en diminution régulière depuis 20 ans).En 2004, la France a aussi exporté quelque 130 000 m3 de grumes et 150 000 m3 de chêne de trituration. (tout en important 93 000 m3 de grumes en 2005). 850 000 m³ ont été sciés, mais le sciage est en recul depuis les années 1970.
Liste des espèces
Le genre Quercus compte 465 espèces. Elles sont principalement présentes dans les régions tempérées à subtropicales de l'hémisphère nord, avec une incursion en Indonésie, mais aussi dans les forêts tropicales d'altitude.
- Liste des espèces et sous-espèces (non complète et excluant les variétés horticoles)
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Nom binominal Nom vernaculaire Quercus acutissima chêne du Japon Quercus agrifolia chêne de Californie ou chêne vert de Californie persistant Quercus alba chêne blanc ou chêne blanc d'Amérique Quercus aliena Quercus alnifolia chêne doré de Chypre Quercus berberidifolia Quercus bicolor chêne bicolore Quercus canariensis chêne zéen ou chêne des Canaries semi-persistant Quercus castaneifolia chêne à feuilles de chataignier Quercus cerris chêne chevelu caduc / marcescent Quercus chrysolepis chêne des canyons ou chêne à cupule dorée ou chêne masse Quercus coccifera chêne kermès ou chêne à cochenilles persistant Quercus coccinea chêne écarlate Quercus crassipes semi-persitant Quercus dalechampii chêne de Dalechamp Quercus dentata chêne Daymio Quercus faginea chêne du Portugal semi-persistant Quercus falcata chêne rouge falciforme Quercus frainetto chêne de Hongrie Quercus gambelii Gambel oak (en) Quercus glauca chêne bleuté Quercus hartwissiana Quercus ilex chêne vert ou yeuse persistant Quercus ilicifolia chêne des ours ou chêne de Banister Quercus imbricaria chêne à lattes Quercus infectoria semi-persistant Quercus ithaburensis ssp.macrolepis chêne vélani semi-persistant Quercus laeta Quercus lamellosa persistant Quercus laurifolia chêne à feuilles de laurier Quercus libani chêne du Liban Quercus lusitanica Quercus macrocarpa chêne à gros fruits Quercus marilandica chêne noir d’Amérique ou jaquier noir Quercus mexicana semi-persistant Quercus michauxii chêne-châtaignier des marais caduc Quercus muehlenbergii chêne jaune caduc Quercus montana chêne châtaignier caduc Quercus myrsinifolia chêne à feuilles de myrsine Quercus nigra chêne noir d'Amérique Quercus palustris chêne des marais Quercus petraea chêne rouvre ou chêne sessile caduc / marcescent Quercus phillyreoides chêne à feuilles de Filaire persistant Quercus pontica Quercus pubescens chêne pubescent caduc / marcescent Quercus pyrenaica chêne tauzin caduc / marcescent Quercus robur = pedunculata chêne pédonculé (et non rouvre) caduc / marcescent Quercus robur ssp.pedunculiflora sous-espèce de robur Quercus rubra chêne rouge d'Amérique caduc / marcescent Quercus rugosa Quercus salicina Quercus semecarpifolia Quercus shumardii chêne du Shumard Quercus suber chêne-liège persistant Quercus texana Quercus trojana chêne de Macédoine Quercus x turneri Quercus variabilis chêne de Chine Quercus velutina chêne quercitron
La densité du bois de chêne est comprise entre 0,61 et 0,98 (cœur : 1,17). C'est un bois lourd, dur et résistant.
Les noms du chêne
Le mot indo-européen *doru (arbre) se retrouve dans le breton derv, le gallois derw, le gaélique dair, qui signifient tous « chêne ». Les langues slaves connaissent des formes comme le russe, le tchèque dub et le polonais dąb.
Il n'y a pas de mot indoeuropéen spécifique au chêne, un arbre qui puise ses noms dans des couches linguistiques plus anciennes. Malgré la charmante étymologie populaire par le breton kàer gwez (celtique *kadro *uidhu) « bel arbre », le latin quercus, est issu d'une vieille racine *kwar-k- (cf. finnois vaara « colline boisée »). Ce mot, dont on précisera qu'il était féminin comme tous les noms d'arbres en latin, survit en italien quercia et en corse querciu.
La racine *karr est à l'origine de mots latin cerrus, ibériques arte, karraska, carballo, occitan garric, garrolha, limousin jarri, berbère akarruš, slovène hrast.
La racine *aik, *aig explique les termes allemand Eiche, anglais oak et les mots grecs aigilops, krataigos.
En basque, langue pré-indo-européenne, le chêne se dit haritz. Les racines *karr et *aik pourraient avoir la même origine.[réf. nécessaire]
Le chêne vert, le plus répandu en pays méditerranéens, est appelé en catalan alzina, occitan auzina, espagnol encina, d'un dérivé *ilicina du latin ilex. Ce dernier donne les termes français yeuse, italien leccio, corse leccia.
Le mot « chêne » (d'abord chasne en ancien français) est attesté anciennement en latin médiéval sous une forme casnus (886), correspondant à un plus ancien *CASSINU du celtique (gaulois) *cassăno-, éventuellement *cassĭno- qui aurait évolué comme le gallo-roman *FRAXINU > frêne. Le terme gaulois n'a pas de correspondance en celtique insulaire, peut être derivé de cassi- cf. irlandais cas « enchevêtré »[7]. Autrement dit, ce terme n'a pas été supplanté par le latin quercus, sans doute du fait de l'importance qu'avait cet arbre pour les constructions et surtout comme arbre saint du druidisme[8]. On distingue des formes régionales : aire normande et picarde : quesne, queyne, francoprovençal et nord-occitan : chasne, quart nord-est chesne, chêne, sud-ouest cassou, casse (la cassagne). En Gascogne, ce nom s'applique aux grands chênes à feuilles caduques qu'on distingue du tauzin (Quercus pyrenaica), exactement comme les Basques distinguent l'haritz pédonculé de l'ametz (tauzin) et de l'arte (yeuse). Les Bretons, eux, distinguent le tann (rouvre), du taouz (tauzin). Le mot tan (voir ci-dessus) est d'origine celtique *tanno- comme le breton, il a survécu assez longtemps au sens de « chêne » Cf. toponyme Tanis, Thenney, Tanay, etc. de *TANNETU « tannaie ».
Le latin robur (attribué en taxinomie au chêne pédonculé), donne en français rouvre (rivoire) et explique aussi les termes catalan roure et espagnol roble (noms génériques des chênes à feuilles caduques).
Les chênes-lièges s'appelaient en latin suber, à rapprocher du basque zuhar « orme », de zu(r)- « bois ». On le retrouve dans les termes corse suvera, catalan alzina surera, portugais sobreiro et français sûrier.
Il existe au moins 221 toponymes en France évoquant le chêne[9]. C'est le cas, par exemple, du Chesnay dans les Yvelines ou du Quesnoy dans le Nord.
Arbres remarquables
Le plus vieux chêne de France daterait de l'époque de Charlemagne. Il est situé à Allouville-Bellefosse (Seine-Maritime). En Belgique, le plus vieux chêne se situe à Liernu. le plus vieux chêne d'Europe est en Suisse, dans le Jura à Chatillon.
Certains chênes pédonculés ont un port fastigié, s'ouvrant progressivement avec l'âge (chênes pyramidaux).
Certaines variétés, comme le chêne pédonculé, peuvent vivre 1 100 ans.
- A Cheillé, près d'Azay-le-Rideau, (Indre-et-Loire), un chêne plusieurs fois centenaire, pousse dans le mur de l'église Saint-Didier. Le tronc et les racines de ce beau chêne pédonculé s'enfoncent à l'intérieur du mur.
- A Saint-Pardoux (Deux-Sèvres), au lieu-dit La Cigogne, un chêne multiséculaire aurait servi d'abri à Robert le Chouan pour échapper à la maréchaussée.
- Dans la Forêt de Gralas en Vendée, le Chêne Chevreux, au refuge de Grasla, était environné de mystère et de légendes.
- A La Chapelle-Montlinard il existe un chêne multi-centenaire dont la circonférence du tronc mesure près de 10m.
- Le chêne des Crapauds (Dervenn an tousegi), dans une propriété privée à Fouesnant arbre de 9,60m de circonférence.
Symboles
- De nombreux arbres de cette espèce sont chargés dans la tradition populaire (vu la réputation de dureté du bois) d'une grande valeur symbolique en Europe, souvent liée à un contexte de justice :
- En France, le roi Saint Louis rendait justice sous un chêne majestueux.
- En Grande-Bretagne, Robin des Bois avait son quartier général dans un chêne de la Forêt de Sherwood.
- Le chêne symbolise dans plusieurs cultures européennes la pérennité. Les noces de chêne se célèbrent après 80 ans de mariage dans le folklore français.
- Arbre sacré chez les Romains, les Celtes, les Germains et les Slaves de l'est, le chêne symbolise la virilité, la force, l'endurance et la longévité.
- Plusieurs pays se servent de la branche de chêne comme symbole de la stabilité de leur régime politique :
- La feuille de chêne orne également en France le képi des officiers généraux et certaines décorations telles que la Légion d'honneur et la médaille de l'Ordre national du Mérite.
- Charles de Gaulle fut représenté, le lendemain de sa mort, sous la forme d'un chêne abattu, dans un dessin de Jacques Faizant à la une du Figaro. C'est pourquoi, Michèle Alliot-Marie nomma son parti Le Chêne, car celui-ci incarne aux yeux de tous le symbole du gaullisme. L'UMP, principal parti de la droite française, dont l'idéologie est teintée de gaullisme, a aussi pour emblème le chêne aux couleurs de la France.
- On constate une récurrence, dans la symbolique nazi, de l'apparition de la feuile de chêne.[10]
Vertus médicales
L'écorce, les glands et les feuilles, riches en tanins, possèdent un pouvoir astringent très puissant.
Références
- Site de l'ONF
- Coutance, Amédée., Histoire du chêne dans l'antiquité & dans la nature : ses applications à l'industrie, aux constructions navales, aux sciences et aux arts, etc ; 1873 ; Ed : Paris : J. B. Baillière, 558 p.
- Jovanovic (M.) et al. - Kontrolisana unutarvrsna i medurvrsna hibridizacija hrastova. - Sumarstvo n°9-10, 1973, p 3-14
- Rushton (B.S.). - Artificial hybridization between Ouercus robur L. and Quercus petraea Liebl - Watsonia, n° 11, 1977, pp. 229-236.
- "Ne parlons plus du chêne mais des chênes", 1986 P. Sigaud,
- TOPPAN E. [2007]. « L’économie des chênaies : du local à l’international ». in Forêt-entreprise 173 : 13-16 (4 p., 3 fig., 6 tab.,1 réf.)
- Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise, edition errance 1994.
- Oscar Bloch,Walther von Wartburg, Dictionnaire étymologique de la langue française, PUF éd. 1960.
- Henriette Walter, l'aventure des mots français venus d'ailleurs, page 44.
- Nouvelordremondial.cc
2. A.le Hardÿ de Beaulieu & T.Lamant[2006]. Le guide illustré des chênes. Editions du Huitième.
Voir aussi
Articles connexes
Références taxonomiques
- Référence Flora of North America : Quercus (en)
- Référence Flora of China : Quercus (en)
- Référence Flora of Pakistan : Quercus (en)
- Référence Tela Botanica (France métro) : Quercus (fr)
- Référence Tela Botanica (La Réunion): Quercus (fr)
- Référence The Paleobiology database : Quercus Linnaeus (en)
- Référence ITIS : Quercus L. (fr) ( (en))
- Référence NCBI : Quercus (en)
Liens externes
- Référence UICN : taxon Quercus (en)
- Référence GRIN : genre Quercus L. (en)
- Référence CITES : genre Quercus (sur le site de l’UNEP-WCMC) (fr+en)
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