- Galle (botanique)
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On appelle galle (ou cécidie) une excroissance tumorale produite sur les tiges, feuilles ou fruits de certains végétaux, suite à des piqûres d'animaux parasites (différence avec la domatie); ils sont dits cécidogènes. Ces derniers sont principalement des arthropodes, représentés par 15 % d'acariens et de 74 % d'insectes (appartenant notamment au genre Cynips). Certaines galles peuvent aussi être le fait de champignons, de nématodes ou de bactéries (Agrobacterium sur les rhizomes).
La galle n'est pas toujours occupée par l'arthropode qui la crée. On peut dénombrer sur une cécidie de Biorhiza pallida jusqu'à 75 espèces différentes : des commensaux, prédateurs et parasites.
On dénombre actuellement près de 13 000 espèces génératrices de galles.
La galle est une tumeur produite par le végétal, mais généralement induite par l'œuf pondu sous la cuticule d'une feuille ou tige, et qui va s'y développer. Chez les tenthrèdes, c'est la femelle qui déclenche sa formation.
Il a fallu attendre le XVIIe siècle pour que l'on comprenne le lien entre parasite et galle[1].
Sommaire
Galles du chêne
Dans l'hémisphère nord, et en zone tempérée, les galles les plus connues sont les galles du chêne (ou « noix de galle », « galle du Levant »), généralement produites par des Cynips, Cynips quercusfolii, Biorhiza pallida, ou Andricus kollari. Sur les divers chênes d'Europe moyenne on dénombre environ 250 variétés de galles, dont 200 sont de la famille des Cynips. Elles poussent sur les feuilles ou à leur aisselle, et sont sphériques, évoquant la forme d'une petite pomme de 1 à 5 cm. Une autre galle très fréquente en région Méditerranéenne provient du parasitage du chêne par Andricus dentimitratus. Les excroissances, rougeâtres et collantes, en forme de dents qui enveloppent le gland sont à l'origine de l'étymologie du nom de cet insecte.
On a longtemps réservé le terme de « galles » aux seules excroissances produites sur les chênes par les Cynipidés, mais on l'utilise aujourd'hui comme synonyme de « cécidies », autrement dit des excroissances dues à des arthropodes (dits « gallicoles ») ou autres invertébrés très différents les uns des autres, s'attaquant à de nombreuses plantes et produisant des tumeurs aux formes variées. Ces tumeurs sont dues à la réaction de la plante à la présence du parasite.
Diverses galles du chêne, très riches en tanins, ont autrefois été utilisées comme colorants dans le tannage des cuirs ou pour réaliser de l'encre noire. Associées à du sulfate de fer, cela créé une réaction chimique qui donne la couleur noire de l'encre. Lorsque la galle est percée d'un petit trou, cela signifie que les œufs ont donné naissance à des insectes adultes ayant déjà quitté leur « nid ».
Galles créées par des arthropodes
Outre celles du chêne, très différentes les unes des autres, l'une des galles les plus connues apparaît sur les rosiers et les églantiers ; c'est le bédégar (produit par Diplolepis rosae), qui se présente sous l'aspect d'une touffe hirsute formée de nombreux filaments.
La cécidomye du hêtre est une petite galle pointue en forme de pépin sur la feuille du hêtre provoquée par un insecte, Mikiola fagi.
La galle-ananas sur les rameaux de l'épicéa commun est provoquée par un puceron: Sacchiphantes viridis.
La feuille de l'aulne compte neuf galles différentes dont Eriophyes inangulis (ériofie des nervures), Eriophyes laevis (ériofie lisse) et Aceria brevitarsa (galle des plaques feutrées de l'Aulne), provoquées par des acariens. Il en est de même pour la feuille du tilleul.
Galles créées par d'autres êtres vivants
Les nématodes à galles (genre Meloidogyne) sont à l'origine de galles situées sur les racines de plantes herbacées.
La galle du collet ou crown-gall est causée par la bactérie Agrobacterium tumefaciens. La maladie se traduit par l'apparition d'une tumeur au site d'infection, qui est le plus souvent le système racinaire ou le collet (jonction tige - racines) de la plante.
Notes et références
- Dabonneville C. Les galles des végétaux. Forêt Wallonne n°89 : p 11 à 19.
- Pierre Déom. "La Hulotte" n°36/37 page 20; n°52 pages 22-24; n°22 encart; n°16 pages 12-19; n°52 pages 25 à 27.
- Christelle Moussu, Forêts de France, N°526, Septembre 2009, p.33.
Annexes
Articles connexes
- Broussin (loupe)
Liens externes
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