Chemin de fer en suisse

Chemin de fer en suisse

Transport ferroviaire en Suisse

Transport ferroviaire en Suisse
Une rame ICN pendulaire, mise en service dans le projet Rail 2000
Une rame pendulaire ICN, mise en service depuis 2001
Caractéristique du réseau[1]
Genre de réseau Tourmenté[n 1]
Longueur totale 5063 km
dont électrifié 4984 km
Écartements 1435 mm (3681 km)

1000 mm (1312 km)

> de 800 mm (68,5 km)

Système d'électrique 15 kV - 16 2/3 hz
Prestation et trafic
Prestation par personne 16 144 millions de kilomètres[2]
Prestation marchandise 11 677 millions de tonnes kilomètre[3]
Nombre de passagers 364 millions de passagers [n 2],[4]
Tonnes de marchandises 67 9 millions de tonnes [5]
Entreprises principales
CFF 3011 km - 306,7 millions de passagers [6]
BLS 440 km - 42,8 millions de passagers [7]
Carte du réseau ferré Suisse, avec les différents écartements de voies

Le transport ferroviaire en Suisse se caractérise par un réseau de chemin de fer dense et relativement décentralisé de 5063 km de ligne[1] et par une desserte assez fine et cadencée du territoire. La majeure partie du réseau suisse (3681 km)[1] est en voie normale de 1435 mm, viennent ensuite les voies en 1000 mm (1312 km)[n 3], plus 68,5 km de voie de moins de 800 mm. Le réseau est en grande partie (4984 km) électrifié en alternatif, selon les normes allemandes avec du 15 kV 16 hz 2/3, à l'exception de quelques tronçons transfrontaliers.

Les quatre principales entreprises actives sont les Chemins de fer fédéraux suisses (CFF), régie fédérale opérant sur l'ensemble du pays avec 3 011 km de ligne, le Chemin de fer du Lötschberg (BLS), actif principalement dans la région de Berne avec 449 km de ligne, les Chemin de fer rhétique (RhB), basés dans le canton des Grisons avec 366 km de ligne en voie étroite de 1 000 mm et enfin les Matterhorn-Gotthard-Bahn (MGB) entre Brigue et Coire, avec 144 km de ligne dans le même écartement que les RhB.

Le réseau est ouvert aux marchandises et aux passagers ; 67,9 millions de tonnes[5] ont ainsi été transportées, dont un important pourcentage pour le trafic transalpin; en 2005, 364 millions[4] de voyages en trains ont été effectués, en grande partie autour des agglomérations et sur les lignes Est-Ouest[8]; le réseau de grandes lignes est complété par de nombreuses lignes régionales.

Le réseau ferroviaire suisse se distingue par le nombre élevé d'ouvrages d'art, avec d'importants viaducs et tunnels ayant mobilisés des moyens important pour leur construction. Les ouvrages d'art les plus connus sont le tunnel du Simplon et celui du Saint-Gothard, ils font partie des plus grands tunnels construits à la force humaine[n 4]. Pour assuré l'augmentation du trafic transalpin, plusieurs tunnels ont été construits ou sont en construction, telle que le nouveau tunnel du Lötschberg, fini en 2007, et le tunnel de base du Saint-Gothard, prévu pour 2015[9].

Sommaire

Organisation générale

Le réseau ferré suisse est dense et peu centralisé, il est long de 5063 km (2007)[1]. La majorité du réseau est en voie normale de 1435 mm, mais il y a une part non négligeable en voie étroite, surtout sur les lignes régionales (voir la carte) :

  • 1 435 mm (écartement normal) : 3 681 km (3641 km électrifié)[1]
  • 1 200 mm : 1,9 km
  • 1 000 mm : 1 312 km[n 3] (1280 km électrifié)
  • 800 mm : 55,4 km (44,7 km électrifié)
  • 750 mm : 13,1 km (totalement électrifié)

Il y a en plus 51 lignes de funiculaires non décomptées ici.

Structure du réseau

Les grand axes

Un train intercity à deux niveaux des CFF

Le pays est coupé par deux axes, l'un est-ouest et l'autre nord-sud. Ces axes sont considérés comme vitaux pour la Suisse en raison du transit important qu'ils permettent.

L'axe est-ouest reliant Genève (à l'ouest) à Saint-Gall (à l'est) en passant par les principales agglomérations du pays tel que Zurich, Berne, Lausanne, Olten, etc. Il sert surtout au trafic voyageur et au transit de marchandises nationales, contrairement à l'axe nord-sud basé sur le transit international principalement. De nombreux travaux d'amélioration ont été entrepris ou programmés sur cet axe comprenant la création de lignes nouvelles (ligne Mattstetten-Rothrist) et de contournements (Contournement de Baden). L'acquisition de matériel performant a également contribué à baisser les temps de parcours et augmenter les cadences sur cet axe.

L'axe nord-sud est composé de deux lignes, l'une transitant par le tunnel de base du Lötschberg et l'autre par le tunnel du Saint-Gothard. Pour répondre aux prévisions d'augmentation du trafic des tunnels de base ont été construits. Leur cahier des charges prévoit une vitesse de 250 km/h et des rampes maximales inférieures à 1 %.Parmi eux il y a le tunnel de base du Lötschberg sur l'axe éponyme de 34 km de long, le premier des tunnels du programme mis en service. Sur l'axe du Saint-Gothard, trois tunnels sont en construction: le Tunnel de base du Saint-Gothard, celui du Ceneri et celui du Zimmerberg[n 5]. Leur longueur sont respectivement 55, 22[n 5] et 15 km; ils sont programmés par ordre pour 2016, 2018[n 5] et 2016.[10],[11]

Les lignes principales

Les principales lignes en suisse (en noir).
Une rame Inter-city à Olten

Les lignes sont dites principales pour le trafic voyageur lorsqu'elles sont fréquentées par des trains d'une certaine importance, ceux-ci sont : les intercitys[n 6], les inter-régios[n 7],[n 6], les ICE[n 8], les Cisalpino[n 8], les TGV[n 8] et les EuroCity[n 8]. Pour le fret, une ligne importante se dit selon le nombre de tonnes transportées, celles ci se situent aux environs de 2 millions de tonnes/année.

Les lignes à grande vitesse telles que la ligne Mattstetten-Rothrist ou les tunnels ferroviaires construits ou en construction sous les Alpes[n 9], sont ou seront ouverts aux marchandises et aux passagers; les tunnels sous les Alpes sont eux construits surtout pour les marchandises, alors que les lignes comme celle citée plus haut pour les passagers. Ces lignes ne font pas comme en France ou au Japon des nouvelles dessertes directes, mais des raccourcis à la ligne de base et/ou des augmentations de vitesses, qui conduisent en tout cas à une baisse du temps de trajet.

En Suisse, les lignes principales sont toutes à voie normale de 1435 mm et sont toutes électrifiées en 15 000 V et 16 Hz 2/3, à l'exception de 17 km de voie vers la France depuis Genève électrifié en 1500 V continu[12]. Cependant, les lignes principales ne sont pas forcément des lignes rapides; par exemple sur la ligne Berne-Lausanne les trains dépassent rarement les 115 km/h.

La plupart des lignes principales appartiennent aux CFF, à l'exception des tronçons ou des lignes de la région de Berne, appartenant pour la plupart au BLS, dont l'important axe des deux tunnel du Lötschberg.

Sur ces lignes circulent presque tout le temps des trains moins importants tels que les S-Bahn, régionaux, etc.

Les lignes principales sont tracées selon les axes est-ouest et nord-sud.

Liste des lignes importantes est-ouest

Train de marchandise en gare de Bâle Badischer Bahnhof

Liste des lignes importantes nord-sud

Lignes régionales

Une rame régionale sur une ligne régionale vers Beinwil am See dans le canton d'Argovie.

Ces lignes sont généralement desservies par des Régio-express (RE).

La plupart des lignes régionales se trouvent dans le nord de la Suisse et sur le Plateau.

Une rame régionale des BLS à Konolfingen

Certaines lignes sont parfois entre la classification de ligne régionale ou touristique, comme le réseau RhB dans les Grisons, qui assure une desserte d'importance régionale mais est très prisé par les touristes.

Les lignes régionales sont en voie normale et en voie étroite. Elles sont toutes électrifiées en 15 000 V et 16 Hz 2/3.

Il y a parfois confusion avec les lignes de S-Bahn, qui sont généralement très fréquentées et qui relient la périphérie des villes à leur centre-ville; cependant, certaines lignes de S-Bahn commencent sur des lignes dit régionales et finissent sur des lignes dit urbaines. Il peut même y avoir en certains cas des lignes appelées S-Bahn, malgré le fait qu'elle ne soit pas en environnement urbain, dans ces cas là, c'est généralement en raison de leur complémentarité au réseaux de S-Bahn.

Lignes urbaines

S-Bahn

S-Bahn Logo Berne
Une rame de S-Bahn à Zurich

En Suisse, les trains de banlieues ou d'agglomérations sont appelés S-Bahn, ceux-ci sont entre le concept du RER[n 14] et de TER[n 15]. Mais bien que proche, il s'en écarte aussi par différents points :

  • Des horaires cadencés et denses
  • Des stations plus proches que les TER mais moins rapprochées que les RER
  • Une tarification particulière (et unifiée avec les autres moyens de transport[n 16])
  • Une bonne interconnexion avec les autres moyens de transport (bus, tramways,etc…)
  • La traversée du centre-ville en tunnel (présente dans beaucoup de réseaux).

Dans les régions francophones, ce réseaux est parfois appelés RER. À noter que même dans les régions francophones la ligne d'un RER est appelée S#, # étant le numéro de la ligne. (On dira donc Voie 2, arrivée en gare du S3 à destination de... et non pas Voie 2, arrivée en gare du RER ligne 3 à destination de...)

Carte des différents réseaux de S-Bahn en Suisse

Il y a des réseaux de S-Bahn autour des agglomérations de :

Le premier réseau de S-Bahn créé est celui de Zurich, commencé en 1981 et ouvert en 1990, depuis des réseaux ont été créé dans la plupart des agglomérations. La plupart des réseaux sont toujours en extension, ils sont parfois intégrés à des projets d'urbanisme comme à Lausanne, ou tout simplement en prévoyance du futur comme à Zurich.

Ces réseaux sont généralement financés par le(les) canton(s) concerné(s), la confédération, et les CFF[n 17].

Tramways

Une rame de tram à Zurich
Article détaillé : Tramways suisses.

Apparu pour la première fois à Genève en 1862, le tramway s'est rapidement installé dans les principales agglomérations[n 18] entre 1870 et 1890. Comme en France, les années 50 - 60 virent la disparitions du tram dans les villes de Suisse francophone et italophone, alors que la Suisse alémanique conserva ses lignes, à l'exception de la ville de Winterthour et de Schaffhouse. Actuellement, la tendance est à la reconstruction, comme à Genève, Lausanne, Bienne. Les villes alémaniques continuent quant à elles de développer leur réseau.

Les tramways urbains en Suisse
Ville (+ nom allemand) Canton Mise en service Long. max. du réseau Rampe max.
Bâle (Basel) BS 06.05.1895 en service 51,66 km (1958)     73 ‰
Berne (Bern) BE 01.10.1890 en service 18,20 km (1932-1935)     65 ‰
Genève GE 19.06.1862 en service 119,71 km (1923-1924)     74 ‰
Zurich (Zürich) ZH 05.09.1882 en service 68,74 km (1931-1933)     77 ‰
Tram des VBZ à Zurich
Zurich [13]

Le plus grand réseau est actuellement à Zurich, où les Verkehrsbetriebe Zürich (VBZ) exploitent 13 lignes de trams différentes, 68,45 km de voies et 109,3 km de lignes.

Avec l'entrée en vigueur du nouvel horaire le 10 décembre 2006, les VBZ ont ouvert à l'exploitation la première partie du réseau de tramways de la Vallée de la Glatt au nord de la ville. La ligne 11 est ainsi prolongée de Messe/Hallenstadion à Auzelg, soit trois kilomètres et cinq stations supplémentaires. À terme, les tramways circuleront jusqu'à l'aéroport[14],[15].

Bâle[16],[17]

Bâle dispose d'un dense réseau de tramways urbains et suburbains. Les premiers, de couleur verte, sont exploités par la compagnie BVB (Basler Verkehrsbetriebe : transports publics bâlois) ; les seconds, jaunes à bande rouge, appartiennent aux BLT (Baselland-Transport : transport de Bâle-Campagne. Actuellement, les 8 lignes urbaines des BVB totalisent 65,9 km et les véhicules circulent sur 46,58 km de voies[18].

Tram des TPG à Genève
Genève[19]

Genève fut la première ville de Suisse en 1862 à posséder un tram. Le réseau s'agrandit ensuite progressivement et devint pendant les années 1920 le plus important d'Europe avec 120 km; cependant en raison de l'augmentation du trafic automobile lors des années 1960 et du désintérêt général pour les transports en commun, le réseau faillit disparaître totalement, sans la sauvegarde de la ligne 12 (Carouge - Moillesulaz). D'abord exploité par la Compagnie genevoise des tramways électriques, la gestion fut confiée en 1977 au Transports publics genevois, A partir de 1995, de nouvelles lignes de trams furent ouvertes; il y a maintenant six lignes en services. Quelques lignes sont actuellement en projet[20].

Berne

Le réseau de tram bernois arriva à son apogée lors des années et ne dépassa depuis 13.7 km, parcourut par trois lignes; un prolongement vers Bümpliz a été accepté le 26 novembre 2006 par le peuple bernois. Il est géré par BernMobil[21].

Gestionnaires d'infrastructure et exploitants

Les Chemins de fer fédéraux

Logo des CFF

Les Chemins de fer fédéraux (CFF)[n 19] sont une société anonyme (SA) appartenant à 100 % à la Confédération Suisse. Ils furent fondés en 1902 de la fusion de plusieurs entreprises ferroviaires, principalement pour harmoniser le réseau existant ou futur[22]; d'autres compagnies y furent intégrées par la suite. Transformé en 1999 en SA, les CFF sont actuellement la principale entreprise ferroviaire, par la longueur du réseau (3 011 km de lignes sur un total de 5 063) et la fréquentation voyageur (306,7 millions de voyageurs en 2007) et marchandise (13 370 tonnes/kilomètre en 2007). Basé à Berne les CFF sont actuellement dirigés par Andreas Meyer et emploient 27 438 collaborateurs en 2007[23].

Un convoi de fret de SBB Cargo la division marchandises des CFF

Les CFF sont divisés en quatre divisions :

  • Voyageurs pour tous les transports de personnes.
  • Marchandises pour tous les transports de conteneurs, lettres, produits chimiques, etc.
  • Infrastructures pour l'entretien des voies, de la signalisations, etc.
  • Immobilier pour la gestion des bâtiments telles que les gares, dépôts, bureaux, centre commerciaux.
Une rame de S-Bahn de la filiales Thurbo dans le canton de Saint-Gall

Les CFF possèdent plusieurs filiales:

  • Filiales à 100 %
  • Filiales "partagées"
    • Cisalpino (Transport de passagers entre l'Allemagne, la Suisse et l'Italie. 50 % CFF - 50 % Trenitalia
    • Tilo (Transport de passagers vers le Tessin et l'Italie environnante. 50 % CFF - 50 % Trenitalia)
    • Lyria (Transport de passagers par TGV entre la Suisse et la France. 74 % SNCF - 26 % CFF)
    • RailEurope (Transport de passagers en Europe. 85 % SNCF - 15 % CFF)

Le Bern-Lötschberg-Simplon

Logo du BLS

Le Bern-Lötschberg-Simplon (BLS) est une société anonyme (SA) appartenant en majorité au canton de Berne. Il fut fondé en 2006 de la fusion du BLS Chemin de fer du Lötschberg avec les Transports régionaux du Mittelland, pour former le BLS sous sa forme actuelle. Le BLS est actuellement la deuxième compagnie ferroviaire du pays; il est principalement présent dans le canton de Berne, surtout dans le trafic S-Bahn et régional, où il exploite un réseau de 434 km. En 2007, le BLS a transporté 46,2 millions de passagers et 3 350 millions de tonnes/km. Basé à Berne le BLS est actuellement dirigé par Bernard Guillelmon et emploie 2 632 collaborateurs en 2008[24].[25],[26]

Une locomotive BLS Re 485 pour le fret, appartenant à BLS Cargo

Le BLS possède plusieurs filiales:

  • Filliale
  • Filiales partagées
    • BLS Cargo (Transport de marchandises. 52 % BLS - 48 % autres)
    • Busland AG Transport de passagers par bus. 84.5 % BLS - 15.5 % autres)
    • Emmental Tours AG (Transport de passagers pour excursions touristiques 99 % BLS - 1 % autres)

Histoire

Les débuts (1847-1880)

Réplique de la Limmat, première locomotive à avoir circulé entre Zurich et Baden

La première ligne

La première ligne ferroviaire suisse fut construite entre Zurich et Baden et fut inaugurée le 8 août 1847[22]. L'inauguration fut fêtée en grande pompe, avec les rues du centre-ville fleuries, des coups de canons etc... Vers midi le premier train partit de Zurich sur la nouvelle ligne, construite par la compagnie Nordbahn; le train transportait 144 passagers réparti dans quatre voitures, il arriva à Baden en 33 minutes parcourant les 22 km du parcours avec une moyenne d'environ 40 km/h; vers 13 heures un autre train partit en sens inverse[27].

Les premiers projets

Lors des débuts du chemin de fer en Suisse, le pays ne connaissait pas l'unité politique actuelle, chaque canton était libre de concevoir ses propres normes et de financer des lignes ou d'offrir des concessions sans l'aval des autorités nationales. Cette division importante du territoire ne permettait pas une expansion contrôlée du réseau, c'est en partie pour ces raisons que la diète (nom du parlement d'époque) accepta la constitution de 1848, qui permit à la confédération d'« ordonner à ses frais ou encourager par des subsides les travaux publics qui intéressent la Suisse ou une partie considérable du pays. À cette fin, elle peut ordonner l'expropriation moyennant une juste indemnité »[28]. Avec ceci le conseil fédéral reçut en 1849 le mandat de faire une plan de réseau général des chemin de fer suisse, dessiné par des experts impartiaux, ainsi que l'autorisation d'octroyer des concessions lorsque que la construction se ferait en mains privées. Un comité d'étude fut nommé pour étudier un futur plan de construction général bénéficiant à l'ensemble du pays; en 1851 fut alors présenté un projet, celui-ci mentionnait alors la construction d'une ligne partant de Genève jusqu'à Romanshorn, passant par Yverdon-les-Bains, Soleure, Zurich et Winterthour, avec des embranchements pour Berne, Bâle, Lucerne et Schaffhouse, et un tronçon Biasca - Locarno. Ce plan de développement ne fut pas accepté par le conseil national, qui décida finalement de laisser aux cantons le droit d'octroyer les permis de construire à partir de 1852.[22]

Carte du développement ferroviaire suisse entre 1847 et 1908

C'est à partir de là que l'expansion du réseau commença vraiment. N'étant finalement pas régi par un plan d'ensemble, le réseau se développa de façon désordonnée et incohérente, en une petite dizaine d'année, plus de 1 000 km de lignes furent construits. Lors des années 1860, trois "grandes" compagnies ferroviaires dominait le paysage ferroviaire suisse, le chemin de fer du Nord-Est d'Aarau à Zurich, le Central Suisse, à partir de Bâle[n 20] et le Ouest Suisse en Suisse romande autour du lac Léman. Ces trois compagnies ainsi que les dizaines plus petites dépensèrent lors de ces années près de 340 millions de francs suisses; ce fut aussi dans le cadre de cet engouement que la compagnie du Nord-Est créa en 1856 la Kreditanstalt à Zurich, banque ouvrant trois millions de francs au publics, les souscriptions monteront jusqu'à 21,78 millions en trois jours à peine[29]; cette banque deviendra par la suite Credit Suisse Group[n 21],[30],[22]. Malgré les importants investissements, la crise économique des années 1860 frappa aussi durement les lignes à profil difficile, demandant d'importants moyens financiers; la crise rapprocha par conséquent les compagnies entre elles, qui souvent, pour échapper à la faillite fusionnaient. En 1863, fut présenté un projet de nationalisation du réseau, celui-ci poussa alors les principales compagnies à fonder en 1867 la Société pour l'exploitation des chemins de fer suisses, parallèlement, les trois plus grandes entreprises ferroviaires romandes fusionnèrent en 1873, pour fonder la Chemin de fer de la Suisse occidentale[31].

Notes et références

  • Notes:
  1. Lignes sinueuses et dénivellations allant jusqu'à 27 pour mille sur certaines grandes lignes
  2. Nombre très relatif,ne comptant pas les trains intégrés aux transports urbains comme certaines lignes de S-Bahn
  3. a  et b y compris trams urbains
  4. Le tunnel du Simplon a été finalisé en 1906 et celui du Saint-Gothard en 1881
  5. a , b  et c La première partie du tunnel financée par Rail 2000 est terminée, l'autre partie qui est encore en construction est quant à elle construite par Alptransit
  6. a  et b Trafic national
  7. Voir sous l'article IR
  8. a , b , c  et d Trafic international
  9. axes du Saint-Gothard et du Lötschberg
  10. a  et b appelée aussi Ligne du Plateau
  11. appelée ligne du Simplon
  12. a  et b Axe du Saint-Gothard
  13. Axe du Lötschberg
  14. ligne en aire urbaine
  15. Ligne en région urbanisée et en campagne
  16. ou aussi titre de transport interchangeable
  17. Dans la majeure partie des cas, parfois avec d'autres exploitants et gestionnaire d'infrastructures
  18. surtout en Suisse occidentale
  19. En allemand : Schweizerische Bundesbahnen (SBB), en italien Ferrovie federali svizzere (FFS) et en romanche Viafers federalas svizras (VFF)
  20. Le Central Suisse était bien sûr soutenu par les cantons de Bâle ville et de Bâle-Campagne, mais aussi par ceux de Berne, Soleure, Lucerne et Argovie
  21. le Crédit Suisse donnera par la suite naissance à la Rentenanstalt, à la Swiss Re et indirectement à la Zurich Financial Services
  • Références :
  1. a , b , c , d  et e Site de l'Office fédéral des transports
  2. 2005 sur le site de l'Office fédéral de la statistique
  3. 2004 sur le site de l'Office fédéral de la statistique
  4. a  et b 2005, sur le site de l'office fédéral de la statistique
  5. a  et b 2005 sur le site de l'Office fédéral de la statistique
  6. 2007 sur le site des CFF
  7. 2007 sur le site TSR.ch
  8. Ernst Spiess, Atlas mondial Suisse, Conférence Suisse des directeurs cantonaux de l'instruction publique, Zürich, 2005, 240 p. (ISBN 3-292-00232-X) 
  9. Clive Lamming, Au cœur des locomotives, Hachette, Paris, 2004, 239 p. (ISBN 2-84634-351-9) 
  10. Site d'Alptransit
  11. La nouvelle ligne du Saint-Gothard, AlpTransit Gotthard, Lausanne, 2004, 47 p. 
  12. Site avec explication
  13. Site des VBZ
  14. Lien sur le Glattalbahn
  15. Carte du réseau en commun zurichois
  16. Site des BVB
  17. Site des BLT
  18. Carte du réseau de transport en commun
  19. http://www.way-tram.ch/reseauTram/ Site sur le tram genevois
  20. Carte du réseau en commun genevois
  21. Carte du réseau en commun bernois
  22. a , b , c  et d William Wenger, Les chemins de fer dans le monde, Mondo, Lausanne, 1969, 167 p. 
  23. Page sur le site des CFF
  24. Page sur le site du BLS
  25. Page sur le site du BLS
  26. Page sur le site du BLS
  27. Page sur le 150 ans de l'inauguration dans les archives de la Tribune de Genève
  28. Page de la constitution ou figure cet article, voir article 23
  29. Page sur l'expansion économique suisse
  30. Page sur les travaux de Alfred Escher
  31. Roland Ruffieux, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses, 1982 

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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  • Offices gouvernementaux

Site de l'office fédéral des transportsSite du Detec

  • Sociétés de construction

Site de Alptransit GothardSite de Alptransit BLS

  • Exploitants

Site des CFFSite des BLSSite des MGB

Bibliographie

  • Ernst Spiess, Atlas mondial Suisse, Conférence Suisse des directeurs cantonaux de l'instruction publique, Zürich, 2005, 240 p. (ISBN 3-292-00232-X) 
  • William Wenger, Les Chemins de fer dans le monde, Mondo, Lausanne, 1969, 167 p. 
  • Clive Lamming, Au cœur des locomotives, Hachette, Paris, 2004, 239 p. (ISBN 2-84634-351-9) 
  • Portail du chemin de fer en Suisse Portail du chemin de fer en Suisse
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