Liste des députés du duché de Savoie

L'article présente la liste des députés représentants le duché de Savoie à l' Assemblée de Turin de 1848 à 1860.

Représentation

Les députés du duché de Savoie, élus de 1848 à 1860, siègent au Parlement de Turin, capitale du royaume de Piémont-Sardaigne. La chambre se situe dans le Palais Carignan de 1848 à 1865.

Le duché compte 22 collèges, comptant chacune entre 20 000 à 25 000 habitants, élisant chacun un député^[1].

La Savoie, avec ses 583 812 habitants (2,48% de la population totale du royaume) en 1848, envoie 22 députés pour 51 000^[1],[2]. Se seront en tout 79 députés qui iront à Turin au cours de la période.

La Savoie semble plutôt bien lotie possédant une surreprésentation à la chambre au vu de son poids démographique. Ainsi, en 1848, les Savoyards sont 22 sur 200 députés (soit 11%)^[3]. Par ailleurs, les électeurs savoyards doivent avoir plus de 30 ans et payer un cens de plus de 20 francs, alors qu'il est fixé à 40 dans le reste du royaume. Un statut spécial que l'on retrouve pour le comté de Nice, la Ligurie et la Sicile^[4].

Bien qu'étants partagés entre les courants conservateurs ou libéraux, les députés savoyards ont toujours formés un bloc d'opposition aux différents gouvernements piémontais. Ils veulent ainsi marquer la spécificité du duché dans cet ensemble tourné de plus en plus vers l'Italie, notamment à cette période du Risorgimento et le retard pris dans le développement de leur province^[5].

Les différences par contre seront plus lisibles lors des débats portant sur la question de Savoie et son annexion en 1860, opposants les pro-français et les anti-annexionnistes voulant rester fidèles à la maison de Savoie.

Élections

Les élections législatives ont lieu le 27 avril 1848, le ... janvier 1849, le ... juillet 1849, le 8 décembre 1849, le ... décembre 1953, le 15 novembre 1857.

Collèges et élus

Les députés suivis du signe * possèdent un descriptif ci-après lorsqu'ils ne possèdent pas un article consacré.

Note : La présence d'un ou de plusieurs candidats correspond aux annulations ou aux démissions. Cons. : conservateurs. Lib. : libéraux-démocrates.

Députés

• Le baron Georges-Marie Allamand, né le 7 septembre 1788 à Sixt et mort en ? , est un avocat fiscal à Saint-Julien. Il fut successivement vice-intendant de Saint-Julien, Nice, Chambéry, Thônon, puis intendant de la province d'Aoste (1832) de Mondovi (183?) et de celle d'Ivrée (1841). Il fut aussi intendant général de la province de Novare. Il est créé baron ; premier officier au ministère de l'intérieur (1847), puis à celui des travaux publics^[6].

• François-Marie Bastian est un député libéral. Élu en avril 1848 à Bonneville, c'est son neveu Claude-Marie Bastian qui lui succédera en alternance avec le député Joseph Jacquier-Châtrier. François Bastian devient lors des 3 élections de 1849 et jusqu'en 1853, député du collège de Taninges^[7].

• Claude-Marie Bastian est notaire et syndic de Frangy, est le neveu du précédent, qui devient député du collège de Taninges, partisan de l'extension de la Zone franche ( Traité de Turin de 1816) au Chablais et au Faucigny. Il est le fils de Claude-François Bastian (1764-1838), notaire à Frangy, qui s'est enrichi sous l'occupation du duché par les troupes révolutionnaires et sera député du Mont-Blanc lors des Cent-Jours ainsi qu'à la « Chambre introuvable »^[8]. Favorable à l'annexion de la Savoie à la France, il fait partie de la délégation de 41 savoisiens menée par le comte Amédée Greyfié de Bellecombe et envoyée auprès de l'Empereur Napoléon III^[9].

• Le baron Alexandre Bianchi est un avocat Piémontais. Ancien député du collège de Novi (Piémont) en 1849, il n'est pas réélu en 1853. Il échoue à l'élection du collège de Tortone en 1854. Il se présente l'année suivante au collège d'Albertville, alors que Pierre Blanc est démissionnaire.

• Maurice Blanc (1804-1865) est syndic de Faverges et cousin du baron Jules Blanc.

• Le baron Joseph-Emmanuel-René de Blonay, né le 30 avril 1777 et mort le 31 décembre 1852 en 1852 à Evian, est un colonel de cavalerie de l'armée sarde. Il épouse en 1822 Anne-Claudine-Gabrielle Lasthénie Berthoton^[10].

• Le capitaine Jean-François Borson, né le 9 août 1825 à Chambéry et mort le 16 décembre 1917, est un homme militaire, responsable entre 1860-1861 de l'établissement de la carte d'état-major au 1/80 000^e pour les départements savoyards, nouvellement intégrés à la France^[11]. Il fut président de l'Académie de Savoie de 1895 à 1900.

• Le capitaine comte Hippolyte de Rivérieulx de Chambost, né le 25 avril 1801 à Chambéry et mort de 3 mai 1873 à Saint-Jean-de-la-Porte, est le propriétaire des châteaux de Saint-Philippe et de la Palud à Saint-Jean-de-la-Porte et de Chuet (Saint-Pierre-en-Faucigny). Il fut officier de la garde du Roi d'Espagne et aide major général d'infanterie. Il est chevalier des Saints-Maurice-et-Lazare^[12].

• Le chanoine Jacques-Marie Chevray, né à la Côte-d"Aime le 9 avril 1794 et mort à Chambéry est un religieux savoyard. Ordonné prêtre en 1818, il est chancelier de l'archevêque de Chambéry (avril 1828), puis chanoine honoraire de Chambéry (juin 1828) et enfin chanoine titulaire (1829). Il est l'auteur de La vie de Saint-Pierre II : archevêque de Tarentaise (1842).

• François Crettin, né à Termignon et mort le 21 octobre 1857 à Turin, est un juriste. Docteur en droit, il fut conseiller à la Cour de cassation, député, puis premier président de la Cour d'appel de Chambéry (1851).

• Joseph-Marie-Ambroise Delachenal (1809-1894) est un avocat à la Cour d'appel de Chambéry, syndic de Chambéry en 1850, favorable à Cavour et hostile à l'annexion de la Savoie. Son petit-fils est le député Joseph Delachenal^[13].

• Ernest Jean Marie Dubouloz, né le 24 janvier 1807 à Thonon, est syndic de Thonon. Il épouse la fille du général Pierre Louis Dupas.

• Le baron Charles Duverger de Saint-Thomas est un officier de cavalerie.

• Le baron Jacques-Laurent-Frédéric Favrat de Bellevaux, né le 1^er juillet 1783 à Chambéry et mort le ??? , est le fils d'un sénateur de Savoie et procureur à la Chambre de Turin. Il est le gendre du général Dessaix.

• Le comte et général Joseph-Marie de Foras, né le 2 décembre 1791 au Château de Thuyset (Thonon) et mort le 24 octobre 1854 au château familial, est un militaire sarde qui en raison de sa santé quitte le service à la fin de la campagne de 1848. Il est le père de Amédée de Foras.

• Jacques-François Frézier, né en 1798 et mort en 1858 à Vailly, est un magistrat. Il est le descendant d'une famille de notaires installée sur la commune depuis le XVII^e siècle. Il est le cousin du député de Frangy, Claude Bastian^[14].

• François Gillet dévient conseiller à la Cour d'appel de Chambéry à la fin de son mandat.

• Joseph Ginet est un avocat originaire de Rumilly et syndic de Sales. Il fut élu député du collège de Rumilly en 1848, puis de 1853 à 1860. Favorable à l'annexion de la Savoie à la France, il fait partie de la délégation de 41 savoisiens menée par le comte Amédée Greyfié de Bellecombe et envoyée auprès de l'Empereur Napoléon III^[9].

• Le baron Louis Girod de Montfalcon, né le 27 avril 1813 à Ruffieux et mort en ?, est un magistrat et un homme politique issu d'une vielle famille noble savoyarde. Il est le fils de Claude Girod, marié à Fanny Montfalcon de Carouge. Il a été par trois fois représentant à l'assemblée de Turin, pour trois collège différents : avril 1848 : Député du collège de Rumilly ; 1853 - 1857 : Député de La Motte-Servolex, en remplacement de Jean-Baptiste Dupraz, à partir du 6 mars 1853 ; 1857 - 1860 : Député du collège d'Evian. Il a été par ailleurs syndic de Ruffieux. Favorable à l'annexion de la Savoie à la France, il fait partie de la délégation de 41 savoisiens menée par le comte Amédée Greyfié de Bellecombe et envoyée auprès de l'Empereur Napoléon III^[9].

• Claude Jean Gonnet, né le 15 mars 1795 à Moûtiers et mort en 1866, est un général de l'armée sarde. Il est le fils de Louis Gonnet et de Josephe Branche. En 1853, il entre au Sénat.

• Alexandre Alexis Guillet, né en 1802 à Annecy , est un avocat, président du tribunal provincial Saint-Jean-de Maurienne puis de Thônon.

• Louis Jacquemoud, né à Chambéry, est un avocat et auditeur des guerres. Il est élu député pour le collège de Saint-Pierre d'Albigny le 8 décembre 1 853 avant d'être remplacé dès la fin de 1854. Il est le frère du baron Joseph Jacquemoud.

• Le comte Marie-Humbert Jaillet de Saint-Cergues, né le 25 juin 1803 à Lancy (Suisse) et mort le 18 juillet 1880 dans son château de Veigy (Veigy-Foncenex), est un major général commandant la brigade de Savoie. Partisan de l'Annexion, il rejoint les rang de l'armée française où il termine sa carrière en tant que général de division. Il fut député des collèges de La Motte de décembre 1848 à décembre 1853, puis réélu en 1857 jusqu'en 1860 au collège d'Albertville^[15].

• L'ingénieur François Justin (1796-1860) est un architecte, formé à l'Académie de Turin. Il se lance dans la politique en remplaçant Pantaléon Costa de Beauregard, mais il renoncera de poursuivre à la fin de son mandat, en raison des frais occasionnés à Turin^[16]. Il est à l'origine de la reconstruction des villes de Sallanches et de Cluses, détruites par des incendies, et l'édification des hôtels de ville de Sallanches et d'Annecy^[17].

• Charles Laurent, né le 15 avril 1804 à Evian, est un juriste savoyard. Il fut président du tribunal de Moûtiers (1854). Elu en 1857 jusqu'en 1860 pour le collège d'Evian.

• Le baron Joseph-Melchior de Livet de Monthoux, né le 14 mars 1806 au château de la Cour (Annecy-le-Vieux) et mort le 5 mars 1862 au château de Monthoux (Pringy), a été secrétaire d'ambassade à Berne, puis à Paris, avant d'être conseiller provincial, puis divisionnaire du Genevois, avant de représenter le collège d'Annecy jusqu'en 1852. Il fut syndic d’Annecy-le-Vieux de 1853 à 1858. Il est le fils de Paul-Alexis de Livet, baron de Monthoux, militaire sarde, syndic d'Annecy-le-Vieux et de Fanchette de Menthon^[18].

• Antoine Mathieu est un conseiller d'État, fonctionnaire au ministère de l'Intérieur. Il a été député du collège d'Ugine en janvier 1849, puis la même année pour Annecy. Réélu au collège d'Annecy en juillet, il est remplacé par le baron Livet. En décembre 1849, il est de nouveau député mais cette fois-ci pour le collège d'Evian, puis réélu en décembre 1853^[19].

• Benoît Mollard, né le 23 janvier 1800 à Yenne et mort en ?, est un avocat, conseiller à la Cour d'appel de Chambéry.

• Le docteur Joseph Pelloux est syndic, puis maire de La Roche. Il est le père de Louis Jérôme Pelloux (1839-1924), futur Président du Conseil (1898-1900).

• François Perravex, né vers 1780 à Arbusigny et mort le 30 mars 1852 à Mornex, est syndic de Mornex, propriétaire d'une verrerie à Alex^[20].

• Henri Ract (?-1883) est propriétaire de la grange de Montmeillerat (Sainte-Hélène-du-Lac)^[21].

• Le comte Eugène-Francois-Félix-Joseph de Roussy de Sales, né en 1822 à Annecy et mort en 1915 au château de Candie (Chambéry-le-Vieux), est un capitaine d'artillerie de l'armée sarde. Il démissionne en 1856. Il est le fils du marquis Léonard de Roussy et de dame Pauline-Alexandrine de Sales. Il a épousé Renée de Brosses (1836-1868), sujet d'une épreuve sur papier de Joseph Emery-Dufour (Musée d'Orsay). Il est chevalier des Saints-Maurice-et-Lazare.

• Michel Roux-Vollon (1808-1878), marchand de fromages, qu'il profitait de vendre à Turin lors des sessions. Il est aussi syndic de Saint-Jean-de-Belleville.

• Raymond d'Humilly de Serraval, né le 8 février 1795 et mort le 7 mars 1851 à Viry.

• Le comte Charles de Viry, né en 1804 et mort le 5 février 1888 à Chambéry, est un magistrat issu d'une vielle famille noble savoyarde, conseiller à la Cour de Chambéry, puis conseiller honoraire à la cour d'appel de Caen, chevalier de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare et fait chevalier de la Légion d'honneur.

Sources

• Notes

• Références

Bibliographie

• Sylvain Milbach, L'éveil politique de la Savoie, 1848-1853. Conflits ordinaires et rivalités nouvelles, Presses Universitaires de Rennes, 2008 (ISBN 2-75350-697-3, 9782753506978) .
• André Palluel-Guillard & al., La Savoie de Révolution française à nos jours, XIX^e-XX^e siècle, Ouest France Université, 1986 (ISBN 2-85882-536-X), p. 106 à 126 .

Articles connexes

• Histoire de la Savoie de 1815 à 1860
• Annexion de la Savoie
• Liste des députés de la Savoie • Liste des députés de la Haute-Savoie

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