- Léon Brunier
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Léon Brunier, né en 1811 et mort en 1875, est un avocat et homme politique modéré savoyard favorable à la réunion à la France[1]
Sommaire
Mandats
- 1848 à 1857 : Député à l'assemblée de Turin pour le collège de La Chambre (Basse-Maurienne)
Durant son mandat, il est rapporteur de la commission chargée des traités de commerce avec la Belgique et l'Angleterre[2]. Il est aussi spécialiste des problèmes douaniers.
Malgré le courant pro-français qui parcoure la Savoie et l'implantation des idées libérales dans les mandements du collège de La Chambre, il est battu par le candidat conservateur Ferdinand Grange en 1857.
Annexion de la Savoie
Léon Brunier est souvent présenter comme le chef du parti libéral en Maurienne. Dés 1848, il défend dans une brochure l'idée d'une Savoie plus proche de la France que des territoires italiens des Etats de Savoie :
« ce qui constitue principalement la nationalité d'un peuple, c'est la langue, la position géographique ; ce sont les relations de commerce et d'intérêt, les alliances de famille, les souvenirs historiques, enfin les rapports de tous les jours.
Or tout cela nous l'avons en commun avec la France et nullement avec l'Italie.
Nous ne parlons que la langue française, nous ne connaissons pas d'autre littérature que la littérature française; nous ne lisons que les journaux français ; notre éducation se fait avec les classiques français ; sous le rapport intellectuel nous ne pouvons recevoir nos inspirations que de la France (...) »— Des Sympathies, p.4.
En conclusion de cette brochure, il indique : « 1. La pire des combinaisons pour la Savoie serait l'état indépendant ; 2. Celle qui offrirait un peu moins d’inconvénients serait la réunion à la Suisse ; 3. viendrait ensuite l’union à l’Italie ; 4.et avant tout, la réunion à la France. » (p. 24). Il indique cependant que la situation peut évoluée si le royaume sarde rend au duché les avantages matériels qu'elle obtiendrait avec la France, notamment la suppression des douanes avec la Suisse et la France, ou la baisse des taxes[3]. Il considérait par ailleurs que la Savoie n'était pas totalement déliée de ses obligations lors de sa réunion à la France en 1792.
En 1860, lors de la question de la réunion de la Savoie à la France, il publie une nouvelle autre brochure dans laquelle il maintient ce discours pro-annexionniste, tout en nuançant le désir de 1848 : « Je dirai toute ma pensée sur la réunion de la Savoie à la France. Je la formule ainsi : 1. l'intérêt permanent de la Savoie est d'être réunie à la France ; 2. cet intérêt est moins fort en 1860 qu'en 1848 ; 3 . si les Alpes étaient traversées par un chemin de fer, il y aurait doute que la Savoie eût encore avantage à être réunie à la France, sous le rapport des intérets matériels seulement »[4],[5].
Notes et références
- Jacques Lovie, La Savoie dans la vie française, Paris, Presses universitaires de France, 1963, p. 412.
- Luc Monnier, L'annexion de la Savoie à France et la politique suisse, 1860, A. Jullien, 1932, p. 83.
- Paul Guichonnet, Henri Baud, Histoire de l'annexion de la Savoie à la France, Le Messager : Horvath, 1982, p. 55
- Paul Guichonnet, Henri Baud, Histoire de l'annexion de la Savoie à la France, Le Messager : Horvath, 1982, p. 130.
- Régine Boisier, Adrien : Fils de paysan, appelé l'aristo, La Fontaine de Siloë, 2003 (ISBN 2842062132, 9782842062132), p. 126.
Articles connexes
- Histoire de la Savoie de 1815 à 1860 • Annexion de la Savoie à la France
- Liste des députés du duché de Savoie
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