Jean-François Jacqueminot

Jean-François Jacqueminot
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Jean-François Jacqueminot
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Naissance 23 mai 1787
Nancy
Décès 3 mars 1865 (à 77 ans)
Meudon
Origine Drapeau de France France
Allégeance Drapeau de l'Empire français Empire français
Drapeau français Empire français (Cent-Jours)
Drapeau français Royaume des Français
Arme Cavalerie
État-major
Garde nationale (1831)
Grade Lieutenant général
Années de service 1803 - 1848
Conflits Guerres napoléoniennes
Trois Glorieuses
Commandement 1815)
Brigade Wathiez (1815)
Garde nationale de la Seine (1834)
Faits d'armes Austerlitz,
Wagram,
Quatre-Bras
Distinctions Légion d'honneur
(Grand officier)
Ordre de Léopold
(Commandeur)
Hommages Baron de l'Empire
Vicomte
Autres fonctions Député des Vosges
(Restauration)
Député de la Seine
(Monarchie de Juillet)
Pair de France
(Monarchie de Juillet)
Famille Jacqueminot

Jean-François Jacqueminot, vicomte de Ham (23 mai 1787 - Nancy3 mars 1865 - Meudon), était un général et homme politique français du XIXe siècle.

Sommaire

Biographie

Fils de Jean-Ignace Jacqueminot et de « dame Marie-Claire Dumaire, son épouse », Jean-François Jacqueminot entra à l'École militaire en 1803. Il en sorti sous-lieutenant au 16e dragons.

Dans la campagne d'Ulm et d'Austerlitz, étant encore au 16e dragons, il monta à poil sur le cheval d'un soldat et à la tête de quelques hommes réunis à la hâte, il fit une charge qui mit en déroute un escadron de uhlans. Dans cette affaire, il reçut deux blessures et son cheval fut atteint de plus de vingt coups de sabre ou de lance.

Successivement lieutenant et capitaine de dragons, et chevalier de la Légion d'honneur à Iéna, il passa ensuite à l'état-major du maréchal-duc de Reggio, dont il devint promptement le premier aide de camp, avec le grade de colonel. Il fit, auprès du maréchal, toutes les glorieuses campagnes du Nord.

Atteint à Essling de deux balles dont une qui traversa la jambe, il se fit poser un mollet de fer blanc pour assister à la bataille de Wagram, et il ne quitta le champ de bataille que lorsque la gangrène eut envahi sa blessure.

La victoire fit payer cher ses faveurs au général Jacqueminot : sept blessures attestent une valeur qu'aucun péril n'a jamais fait reculer.

Dans la campagne de Russie (1812), lors de la funeste retraite de Russie, au passage de la Bérézina, l'Empereur le désigna pour passer le fleuve avec 50 cavaliers et pareil nombre de fantassins. Il soutint le choc de l'arrière-garde de Tchitchagov pendant que l'on construisait les ponts pour le passage de l'armée, et se maintint dans sa position malgré les charges réitérées de l'ennemi. Il repassa ensuite le fleuve pour rendre compte de sa mission à l'Empereur qui lui témoigna le désir d'avoir un prisonnier, afin de connaître les forces que l'armée française avait en présence. Le brave Jacqueminot fit une observation basée sur le petit nombre d'hommes dont il pouvait disposer ; que, cependant, si l'Empereur lui en donnait l'ordre, il le ferait. Napoléon hésita, déclarant qu'il ne voulait pas compromettre la vie de tant de braves gens. « Permettez-moi, au moins, sire, lui dit Jacqueminot, d'exposer la mienne, » et sans attendre une réponse, il se jeta à la nage dans la Bérésina, qu'il traversa pour la troisième fois. Parvenu à l'autre rive où l'attendait son détachement, il prit avec lui quelques hommes déterminés, fit prisonnier un poste russe, choisit parmi les captifs un sous-officier, le chargea sur son cheval et l'apporta à l'Empereur en lui disant : « Sire, voilà un prisonnier. » L'Empereur, se retournant vers son état-major, prononça ces mots, auxquels le plus pompeux panégyrique ne saurait rien ajouter : « Voilà un fier gaillard ! » Il ajouta ensuite : « M. Jacqueminot, on n'est pas plus brave que vous. »

Après la bataille de Bautzen, il fut nommé officier de la Légion d'honneur.

La première Restauration le mit en non-activité. Alors, au retour de l'île d'Elbe, il fut nommé par l'Empereur au commandement du aux Quatre-Bras. Le maréchal Ney, à l'occasion de ce fait d'armes, le proposa pour la croix de commandeur de la Légion d'honneur. Ce n'est qu'en 1831 que le roi Louis-Philippe Ier, en le nommant commandeur, acquitta la dette contractée par la patrie en 1815.

Après Waterloo, il prit, en remplacement du général Wathiez, qui avait été blessé, le commandement de la brigade dont son régiment faisait partie, et la conduisit à travers tonte la France jusqu'à Muret, près de Toulouse. Là, le général Lyon s'étant présenté pour en opérer le licenciement, le général Jacqueminot brisa son épée devant lui, en lui déclarant qu'il n'assisterait pas au licenciement des braves qui avaient combattu avec tant de dévouement pour l'indépendance de la patrie. Enfermé pendant un mois à la prison de l'Abbaye, en compagnie des généraux Drouot, Belliard et de son camarade et ami le colonel Moncey.

La vie militaire du général Jacqueminot est semée d'actions héroïques et son nom a rarement été prononcé sans l'épithète de brave à une époque même où ce titre se donnait avec d'autant plus de réserve que beaucoup pouvaient y prétendre ; l'opinion de l'armée l'avait consacré pour lui.

Entré dans la vie civile, le général Jacqueminot rendit à son pays des services d'un autre ordre, il est vrai, mais non moins utiles. Il forma dans la Meuse, à Bar-le-Duc notamment, et dans le Bas-Rhin, de vastes établissements manufacturiers (filature) où près de 6 000 ouvriers trouvaient, avec du travail, l'aisance et le bonheur calme qui en sont les fruits, un nouveau champ d'asile des défenseurs du pays, d'où jamais aucun des anciens combattants des armées nationales ne fut repoussé. Il en fut récompensé par sa nomination aux fonctions de juge au tribunal de commerce, comme il était membre de plusieurs sociétés ou commissions formées pour favoriser les progrès de l'industrie, du commerce et de l'agriculture.

Il s'était placé depuis longtemps, dans ces contrées, à la tête de l'opposition constitutionnelle active, lorsqu'il fut élu, le 21 août 1828, au collège de département, député des Vosges[1].

En arrivant à la Chambre des députés, le général Jacqueminot se promit de répondre à la confiance dont il venait d'être l'objet, en soutenant, de tous ses efforts et de l'autorité de son caractère, toutes les propositions qui avaient pour but l'émancipation de la France et l'honneur national. En regardant autour de lui, il vit qu'il y avait encore des troupes d'occupaton étrangères en France et résolut d'en poursuivre l'éloignement avec cette énergie, cette persévérance, ce courage même dont il avait déjà donné tant de preuves, et l'on se souvient encore du discours qu'il prononça pour son début à la tribune : il demandait le renvoi des gardes suisses et la réforme des gardes du corps du roi. L'effet qu'il produisit fut immense. On en pourra juger en se rappelant que cette proposition radicale, présentée de nouveau par lui, l'année suivante, amena un vote de la Chambre, et que la première épreuve fut déclarée douteuse. C'était un grand pas de fait par l'opposition ; c'en fut un non moins grand pour le député dans l'estime de la Chambre, qui le lui prouva en le nommant l'un de ses secrétaires. Du nombre des 221, il fut reélu, le 23 juin 1830[2], demanda le renvoi des gardes suisses.

Accouru de Bar-le-Duc à franc étrier, en 1830, pour se joindre aux combattants des journées de juillet 1830, il organisa et dirigea, de concert avec le général Pajol, cette expédition de Rambouillet qui détermina Charles X et les membres de la branche aînée des Bourbons à abandonner le sol de cette France, dont les étrangers ne devaient plus songer à les rendre maîtres pour la troisième fois.

Partisan de la nouvelle monarchie, il fut, lors de la retraite du général La Fayette, déterminé par de pressantes instances à accepter les fonctions de chef d'état-major-général des gardes nationales de la Seine. Il ne le fit qu'en refusant l'indemnité de 20 000 francs qui lui était allouée pour frais de représentation. Le roi répondit à cet acte de désintéressement en élevant le colonel Jacqueminot au grade de maréchal de camp. Cette promotion avait été considérée d'ailleurs comme la reconnaissance d'un titre déjà acquis à la bataille de Waterloo, époque où il avait, ainsi qu'on l'a vu, exercé les fonctions de ce grade.

Les sentiments des électeurs du département des Vosges se manifestèrent à leur tour par le don d'une épée d'honneur votée à leur digne représentant.

Dans les journées des 5 et 6 juin 1832, le général Jacqueminot ne démenti pas sa belle réputation militaire non plus que son caractère noble et généreux. Tous les journaux annoncèrent qu'il fit l'abandon d'une année de son traitement d'officier de la Légion d'honneur au profit de la famille nombreuse d'un des gardes nationaux tués dans ces déplorables journées.

Un mariage vint à cette époque accroître considérablement sa fortune.

Successivement élu député : dans le 1er collège électoral des Vosges, le 5 juillet 1831, avec 91 voix[3] ; le 21 juin 1834, dans le 1er arrondissement de Paris, par 587 voix[4] contre 188 à M. Dupont de l'Eure ; le 4 novembre 1837, par 673 voix[5], contre 346 au général Bachelu ; le 2 mars 1839, par 827 voix[6] ; le 9 juillet 1842, par 689 voix[7] contre 438 à M. Odilon Barrot.

À cette époque, les électeurs du 1er arrondissement de Paris disputèrent à ceux d'Épinal l'honneur d'être représentés par le général Jacqueminot. Les premiers ont emporté cet avantage et l'ont consacré par cinq élections successives.

Il appuya la proposition de M. de Tracy pour l'abolition de la peine de mort : le général Jacqueminot prononça un discours empreint de sentiments généreux d'humanité ; il se caractérisait lui-même noblement dans ce discours en disant que « le lendemain d'une victoire, il n'aurait pas frappé du plat de son sabre les prisonniers de la veille. » Dans cette session, il fut aussi l'un des orateurs qui prêtèrent le plus efficacement leur appui à la loi sur la garde nationale (1836). Il devint vice-président de la Chambre, défendit la politique ministérielle, combattit la coalition et refusa de soutenir le cabinet Thiers du 1er mars 1840 sur la question d'Orient.

La Chambre l'appela quatre fois à la vice-présidence.

Maréchal-de-camp le 2 mars 1831, chef d'état-major de la garde nationale de Paris, le roi qui le nomma lieutenant-général le 24 août 1837 et grand officier de la Légion d'honneur. Il devint, en 1842, à la retraite du maréchal Gérard, commandant supérieur de la garde nationale de la Seine, grand-croix de la Légion d'honneur le 1er janvier 1845, enfin pair de France le 27 juin 1846. C'est lui qui fit voter la loi qui rendit l'uniforme obligatoire pour tous les gardes nationaux.

Lors des événements de février 1848, il ne sut point tirer parti des gardes nationaux qui, mécontents, empêchèrent l'action des troupes de ligne. Son hôtel fut pillé et une quantité considérable de bons du Trésor lui appartenant dispaut. Mis à la retraite en avril 1848, il fut rétabli, l'année suivante, dans ses droits par un décret de l'Assemblée législative : mais, fidèle à la monarchie déchue, il resta éloigné des affaires publiques.

Déjà baron de l'Empire, Louis-Philippe Ier l'avait créé vicomte.

État de service

Campagnes

Faits d'armes

Blessures

  • À Austerlitz, il reçut deux blessures et son cheval fut atteint de plus de vingt coups de sabre ou de lance ;
  • Il fut atteint, à Essling, de deux balles dont une qui traversa la jambe, il se fit poser un mollet de fer blanc pour assister à la bataille de Wagram, et il ne quitta le champ de bataille que lorsque la gangrène eut envahi sa blessure ;
  • La victoire fit payer cher ses faveurs au général Jacqueminot : sept blessures attestent une valeur qu'aucun péril n'a jamais fait reculer.

Titres

Décorations

Autres fonctions

Hommage, Honneurs, Mentions,...

Vie familiale

Fils cadet de Jean-Ignace Jacqueminot et de Marie Claire Dumaire (1750 - Nancy1820), Jean-François était le frère puîné de Jean Baptiste François Jacqueminot.

Jean-François Jacqueminot épousa, le 3 décembre 1834, Sophie Angélique Vanlerberghe (21 août 1864), fille de Ignace-Joseph Vanlerberghe de Busigny ( ✝ 27 septembre 1819), munitionnaire-vivrier, puis banquier à Paris. Mariage sans postérité.

Armoiries

Figure Blasonnement
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Blason fam fr Jacqueminot.svg
Armes du vicomte de Ham, pair de France

D'or, à la branche d'oranger de sinople, fleurie d'argent, fruitée au naturel.[9],[10]

Annexes

Bibliographie

  • Annuaire historique et biographique des souverains, des chefs et membres des maisons princières, des autres maisons nobles, et des anciennes familles, et principalement des hommes d'État, des membres des chambres législatives, du clergé, des hommes de guerre, des magistrats et ...,, Direction, 1844 [lire en ligne (page consultée le 11 octobre 2009)], p. Parties 1-5  ;
  • William Duckett, Dictionnaire de la conversation et de la lecture : inventaire raisonné des notions générale les plus indispensable à tous, vol. 11, Aux comptoirs de la direction, 1856, 2e éd. [lire en ligne]  ;
  • « Jean-François Jacqueminot » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition] , passage JACOTOT_JANOD ;
  • (en) « Jean-François Jacqueminot », dans New International Encyclopedia [détail de l’édition].

Notes et références

  1. Par 159 voix sur 262 votants et 303 inscrits
  2. Par 180 voix sur 264 votants
  3. 155 votants sur 183 inscrits
  4. 863 votants, 1220 inscrits
  5. 1 074 votants, 1 410 inscrits
  6. 1 334 votants
  7. 1 253 votants
  8. Jean-Francois Jacqueminot Vicomte de Ham (1787 - 1865)
  9. Armorial de J.B. RIETSTAP - et ses Compléments
  10. Sources :www.armorial-general.org, Henri Gourdon de Genouillac

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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