- François-Séverin Marceau
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François Séverin Marceau
Pour les articles homonymes, voir Marceau.François Séverin Marceau Naissance 1er mars 1769
ChartresMort au combat 19 septembre 1796 (à 27 ans)
forêt d'Hoechstenbach à AltenkirchenOrigine Français Allégeance Royaume de France
Royaume de France
République françaiseArme infanterie Grade général de division Service 1785 - 1796 Conflits Guerres de la Révolution,
Guerre de VendéeCommandement commandant en chef des deux armées
de l'Ouest, commandant de MayenceFaits d’armes Bataille de Cholet
Bataille du Mans
Bataille de Savenay
Bataille de Fleurus
Blocus de MayenceHommage Panthéon de Paris, Invalides,
statue place des Épars, à Chartres,
arc de triomphe de l'ÉtoileImage : François Séverin Marceau-Desgraviers, eau forte de Antoine Sergent, 1798. François-Séverin Desgraviers-Marceau, né le 1er mars 1769 à Chartres et mort le 21 septembre 1796 à Altenkirchen (Rhénanie-Palatinat), est un général français de la Révolution.
Sommaire
Biographie
Fils d'un procureur au bailliage de Chartres, il est destiné au barreau ; mais sa vocation l'emportant, il s'engage à 16 ans dans l'infanterie, en 1785, au régiment d'Angoulême. À la Révolution, il s'engage dans la Garde nationale de sa ville, le 14 juillet 1789, et accède en octobre au grade de capitaine. En 1791, il s'engage au 1er bataillon des volontaires d'Eure-et-Loir où il est promu lieutenant-colonel en mars 1792. Suite à l'ouverture de la guerre le 10 avril, son bataillon rejoint l'armée des Ardennes, y montre son patriotisme en dissuadant plusieurs de ses collègues d'émigrer à la suite de La Fayette. En effet, lorsque le jeune commandant arriva à l'armée des Ardennes, La Fayette venait d'abandonner son poste et la discipline était fort relâchée dans cette armée. La parole entraînante de Marceau contribua puissamment à faire rentrer les troupes dans l'obéissance ; un certain nombre d'officiers paraissaient disposés à aller rejoindre La Fayette, Marceau les réunit autour de lui et les décida à rester au camp par une chaleureuse et patriotique harangue, qu'il termina par ces mots : « La patrie avant nos généraux : notre place est à la frontière, vous tournez le dos à l'ennemi ! » Il vit avec chagrin la capitulation de Verdun qu'il dut, quoique les plus jeune officier de cette armée, négocier avec les Prussiens: son chef, Beaurepaire, l'en avait chargé avant de se suicider, suivant le serment qu'il avait fait. En 1793, il passe à l'armée du Nord, et demande à entrer dans la Légion germanique, où il est admis avec le grade de lieutenant-colonel. Il est alors envoyé à l'armée de l'Ouest, où il se trouve mis en état d'arrestation avec son chef Westermann, par ordre du représentant Pierre Bourbotte. Mis en liberté peu de temps après, il a l'occasion de sauver la vie à ce même Bourbotte, à la bataille de Saumur. En effet, Pierre Bourbotte, entouré d'ennemis, allait succomber, lorsque Marceau, alors simple officier, arriva à temps et parvint à le délivrer. La Convention mise au courant de cet épisode le 13 juin 1793, recommanda Marceau au Ministre de la guerre pour qu'il l'éleve à un rang supérieur. Cette conduite généreuse lui vaut le grade de général de brigade. Les représentants en mission, tel Bourbotte, restent cependant toujours méfiants à l'égard des généraux Westermann et Kléber; devant la nécessité de réunir les deux armées de l'Ouest, ils en confient à Marceau, sur la proposition de Kléber, le commandement en chef avec le grade de général de division, mais à titre transitoire, en attendant l'arrivée de Tureau, aussi sinistre qu'incompétent.
Les 12 et 13 décembre 1793, il gagne la sanglante bataille du Mans, où périssent 10 000 Républicains et 20 000 Vendéens. Accusé d'avoir sauvé une jeune royaliste, Angélique des Mesliers, il est de nouveau mis en accusation, défendu et justifié par Bourbotte.
Muté en 1794 dans les Ardennes, puis dans l'armée de Sambre-et-Meuse, comme général de division, il commande l'aile droite à la bataille de Fleurus, où il a deux chevaux tués sous lui. On le vit combattre à pied à la tête de ses bataillons et achever le succès de cette journée.
Forcé de lever le blocus de Mayence qu'il commandait en 1796, il est chargé de couvrir la retraite de l'armée. Il repousse l'archiduc Charles qui avait battu Jourdan ; mais le 19 août, tandis que pour donner le temps à l'armée de passer le défilé d'Altenkirchen le 19 septembre 1796, il arrête la marche du corps ennemi, commandé par le général Hotze, et reçoit d'un chasseur tyrolien un coup mortel dans la forêt d'Hoechstenbach, et est laissé entre les mains de l'ennemi. Il n'avait que 27 ans.
Postérité
L'archiduc Charles fit en vain prodiguer au jeune général tous les secours de l'art, Marceau succomba. Il fut inhumé dans le camp retranché de Coblence au bruit de l'artillerie des deux armées. Kléber dessina lui-même le monument funèbre qui fut élevé à la mémoire de son émule et de son ami, vis-à-vis Ehrenbreitstein. Une inscription gravée sur la pyramide invitait « les amis et les ennemis du brave à respecter son tombeau. »
Un magistrat de Coblence, prononçant l'oraison funèbre du général ennemi, dit ces paroles : « Au sein de la guerre, il soulagea les peuples, préserva les propriétés et protégea le commerce et l'industrie des provinces conquises. »
Lord Byron écrivit des vers sur son tombeau :
"Près de Coblentz, sur un coteau en pente douce, est une pyramide petite et simple, qui couronne le sommet de la colline verdoyante. À sa base sont les cendres d'un héros, notre ennemi ; mais que cela ne nous détourne pas d'honorer Marceau ! Sur sa jeune tombe, plus d'un rude soldat versa des larmes, de grosses larmes, déplorant et enviant aussi un semblable trépas; il est tombé pour la France, en combattant pour reconquérir ses droits.
Courte, brave et glorieuse fut sa jeune carrière. Ses pleureurs furent deux armées, ses amis et ses ennemis ; et tout étranger qui, aujourd'hui, s'arrête en ce lieu doit prier pour le repos serein de son âme chevaleresque. C'est qu'il a été le champion de la liberté, et l'un de ceux-là, peu nombreux, qui n'ont jamais outre-passé la mission du châtiment qu'elle impose à ceux qui portent son glaive, a préservé la blancheur de son âme, et pour cela les hommes ont pleuré sur lui"
Quand le gouvernement prussien fit construire les nombreuses forteresses pour défendre la ville, on voulut élever des batteries à la place même où s'élevait la pyramide ; mais on obéit à l'inscription : la pyramide fut respectée, et on descendit le monument dans le milieu de la plaine, au-dessous du nouveau fort.
Ses cendres sont à la fois au Panthéon de Paris, aux Invalides et sous sa statue place des Épars, à Chartres. Son cercueil fut transféré au Panthéon de Paris le 4 août 1889, lors des cérémonies du centenaire de la Révolution française.
L'un des deux grands bas-reliefs de l'arc de triomphe de l'Étoile représente les Honneurs rendus au général Marceau. Ce bas-relief est de M. Lemaire.
Par ailleurs, il est l'oncle du capitaine de frégate et missionnaire Auguste Marceau.
A Chartres, sa ville natale, on élèvera un obélisque sur une place baptisée de nom du jeune héros républicain dès 1801, soit seulement 5 ans après sa mort. Plus tard en 1851, un autre monument viendra à Chartres lui rendre hommage, une statue de 3m30, en bronze, effectué par Préault. C'est cette statue qui lancera véritablement la carrière de l'artiste. On peut la voir sur la place des Epars. À Chartres également un lycée portera son nom à partir de 1889.
Lien externe
Marceau, extrait du Grand dictionnaire universel du XIXe siècle
Sources
Dossier Marceau conservé au Service historique de l' Armée de Terre (S.H.A.T.), Vincennes.
Lemoine, Thierry, Le général Marceau et la prise de Thuin le 21 floréal an II (10 mai 1794), dans Sambre & Heure. Publication trimestrielle du Centre d'histoire et d'art de la Thudinie, n°78, juin 2003, 36 p.
« François Séverin Marceau », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)
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