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Gallien Empereur romain
Buste en marbre de Gallien.Règne octobre 253 - septembre 268 (~15 ans) Période Les « Trente Tyrans » Prédécesseur(s) Émilien Co-empereur(s) Valérien (253 - 260)
Pce Odénat de Palmyre (de 260)
correcteur de tout l'Orient (à 267)Usurpateur(s) Les Trente Tyrans
dont les empereurs des GaulesSuccesseur(s) Claude II le Gothique Biographie Naissance c.218 Nom originel Publius Licinius Egnatius Gallienus Décès septembre 268 (50 ans)
Mediolanum (Italie)Père Valérien Mère Mariniane Épouse(s) Cornelia Salonina (243 - 268) Descendance (1) Valérien II
(2) Salonin
(3) Egnatius MarinianusListe des empereurs romains Gallien (Publius Licinius Egnatius Gallienus) (218 - 268) est empereur romain d'octobre 253 à septembre 268. Jusqu'en 260, il partage le pouvoir avec son père Valérien. Il est le dernier membre de l'ordre sénatorial à devenir empereur. Après lui, ses successeurs ne sont plus que des militaires. On considère habituellement son règne comme l'une des périodes les plus critiques pour l'Empire romain.
Sommaire
Un empereur à cheval
La tradition d'inspiration sénatoriale donne du règne de Gallien une image très défavorable. Il est en effet accablé de tous les défauts : paresseux et débauché, efféminé et entouré de mignons, tyran implacable, lâche sur le champ de bataille, affirmant que le monde romain serait désintégré si de valeureux provinciaux n'avaient contenu les Barbares de l'Occident et de l'Orient (l'Histoire Auguste lui oppose sans cesse les mérites de Postumus et d'Odénat) tout en passant sous silence ses réformes les plus lucides qui annoncent la tétrarchie.
Il est un « empereur à cheval » contraint de défendre la frontière danubienne seule et l'Italie car des régions entières font sécession, tant en Occident qu'en Orient. Assailli à la fois par des usurpateurs (les « Trente Tyrans ») et confronté à des invasions sur presque toutes les frontières, il dut en plus faire face à des sécessions à l'intérieur de l'Empire.
Les sécessions au sein de l'Empire
Plusieurs régions de l'Empire connaissent des révoltes, des usurpations et de sécessions : elles naissent de la même préoccupation de trouver sur place les moyens d'une défense que l'Empire centralisé n'est plus capable d'assurer à toutes les régions à la fois.
Les deux sécessions les plus importantes éclatent là où la pression est la plus importante (en Gaule face aux Germains et à Palmyre face aux Perses), montrant tout à la fois la faiblesse du pouvoir central et la volonté de résistance des provinciaux.
L'Empire gaulois
Devant l'incapacité de Salonin, fils de l'empereur, l'armée du Rhin, au lendemain de la désastreuse invasion des Alamans de 259-260, proclame l'un de ses chefs d'origine gauloise, Postumus, qui est reconnu par les élites gauloises. Il établit son autorité à la Bretagne et à l' Espagne. Certains historiens ont qualifié cette sécession d' Empire gaulois, donnant à penser qu'il s'agissait d'une dissidence.
Postumus revêt tous les insignes qui sont ceux des empereurs romains et frappe des monnaies en Gaule dont la légende rappelle l'éternité de Rome mais il n'a pas la prétention d'exercer le pouvoir à Rome.
Il obtient des succès notables face aux Francs et réussit à protéger la Gaule mais aussi à repousser les attaques de Gallien en 261 puis en 266. Il doit faire face à la rébellion de l'un des siens, Lélien : il est vainqueur mais est assassiné pour avoir refusé à ses troupes le sac de Mayence.
Le royaume de Palmyre
Le royaume de Palmyre (riche cité caravanière de Syrie) est fondé par un notable plamyrénien, Odénat, qui s'est distingué dans la lutte contre les Perses : il dispose d'excellents archers et d'une forte cavalerie.
Il reçoit de Valérien puis de Gallien des titres honorifiques dont celui de dux Romanorum qui lui permet de commander légalement les forces romaines.
Il se fait ensuite appeler roi des rois. Il met fin à deux usurpations et remporte des succès notables face aux Perses mais il est assassiné en 267 suite à un complot tramé dans sa famille. Le pouvoir passe à son épouse Zénobie et à son fils Vaballath. qui obtiennent dans un premier temps la confiance de Gallien.
Les réformes militaires : la nécessaire adaptation du commandement et de l'armée
Disposant d'une certaine durée dans l'exercice de sa charge, Gallien prend l'initiative d'engager plusieurs réformes d'ordre militaire en vue de faire face aux dangers les plus pressants.
Il bouleverse fondamentalement le système de commandement au sein de l'armée : il retire aux sénateurs le commandement des légions pour le confier à des chevaliers qui sont souvent des officiers illyriens ou pannoniens sortis du rang. Cela est dû au rapport démographique entre ces deux ordres, très en faveur de l'ordre équestre. Les sénateurs n'ont jamais pardonné à Gallien cette mesure d'autant que ce dernier est issu de leur ordre.
Il repense le mode de combat de l'armée romaine et accorde une place plus importante à la cavalerie, mieux adaptée à la mobilité des troupes germaniques. Dans le même temps, il recourt à des mercenaires barbares qui sont soit des prisonniers soit des volontaires et qui combattent avec les troupes sans en faire partie. Pour cela, il effectue des "vexillations", la division en deux des légions déjà existantes.
Il crée aussi ce que l'on appelle les "protectores", les troupes d'élites protégeant l'empereur que l'on appelle par la suite garde prétorienne. Elles seront surnommées "faiseuses d'empereur".
Il réaménage le limes rhéno-danubien en abandonnant les Champs Décumates (qui ont servi de no man's land jusque vers 300) et se retire sur la rive gauche du Rhin et sur le Danube supérieur.
Gallien semble s'en être honorablement tiré. Il remporta des victoires militaires et il prit sa part dans le redressement que connut la fin du siècle, notamment en réformant l'armée, ce qui permit aux empereurs illyriens de repousser les invasions. Malgré un règne très troublé, il réussit à se maintenir au pouvoir quinze années durant, longévité exceptionnelle au IIIe siècle.
Un empereur humaniste
Gallien est, tout comme Auguste et Hadrien, un amoureux de la Grèce et d'Athènes dont il est un des archontes éponymes. Il semble avoir cherché à revenir vers l'Empire humaniste des Antonins : il tient à maintenir la balance égale entre les deux parties de l'Empire.
Ses convictions intimes ne sont pas évidentes à percer : Démeter est sa divinité préférée et il se fait initier aux mystères d'Éleusis, renouant avec une tradition qui avait cours sous les Sévères.
Il est un adepte de la philosophie néoplatonicienne. Il s'entoure d'un cercle néo-platonicien des plus brillants dont le philosophe Plotin est le chef. Ce dernier est le compagnon et le conseiller de l'empereur ainsi que de sa femme Salonine et des milieux de la Cour. Par ses tendances personnelles et par le choix de cet entourage, il ne fait aucun doute que Gallien s'attire à la fois le mépris des militaires pannoniens de son état-major et la haine du Sénat, qu'Hadrien a déjà connue pour les mêmes raisons. En ce siècle brutal où le sort de l'Empire est plus que jamais entre les mains des soldats, la figure de cet empereur humaniste prend un singulier relief.
Contrairement à son père, il tolére les Chrétiens : il leur accorde la liberté de pratiquer leur culte par un rescrit de Milan de 260 adressé à des évêques d'Égypte et fait restituer aux églises les biens confisqués, notamment les cimetières. Ceci ouvre une période de tolérance de quarante ans dit petite paix de l'Église au cours de laquelle se développera l'implantation du christianisme[1].
Sa fin
Gallien est assassiné alors qu'il assiége l'usurpateur Auréolus, retranché dans Milan. Proclamé empereur, son successeur, Claude le Gothique, paraït s'en offusquer et punit les coupables, bien qu'il ait sans doute appartenu à la conspiration qui a éliminé Gallien.
Noms successifs
- 218, Naît Publius Licinius Egnatius Gallienus
- 253, fait Auguste par Valérien : Imperator Caesar Publius Licinius Valerianus Pius Felix Invictus Augustus
- gagne les surnoms Germanicus Maximus Persicus Maximus
- 268, titulature à sa mort : Imperator Caesar Publius Licinius Valerianus Egnatius Gallienus Pius Felix Invictus Augustus Germanicus Maximus Persicus Maximus, Pontifex Maximus, Tribuniciae Potestatis XVI, Imperator I, Consul VII, Pater Patriae.
Portraits de Gallien
- Un buste de Gallien est conservé au sein de l'Atles Muséum de Berlin.
- Il semble qu'il faille considérer le "portrait d'un flamine" conservé au Musée du Louvre (inventaire MR 622 / n°usuel Ma 341) comme étant celui d'un buste de l'empereur Gallien. En effet, la ressemblance avec le buste de Berlin est flagrante.
Évocations artistiques
- Le Gladiateur Magnifique, péplum italien de 1964 d'Alfonso Brescia
Notes et références
- Paul Petit, Histoire générale de l’Empire romain, Seuil, 1974, (ISBN 2020026775), p. 520
Catégories :- Empereur romain
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