Valérian et laureline

Valérian et laureline

Valérian et Laureline

Valérian et Laureline
Série
alias Valérian, agent spatio-temporel
Genre(s) Science-fiction
Scénario Pierre Christin
Dessin Jean-Claude Mézières
Coloriste Évelyne Tranlé

Personnages principaux Valérian
Laureline

Pays Drapeau de la France France
Éditeur Dargaud
Première publication 1967 dans Pilote
Nombre d’albums 22 parus

Adaptation Anime

Valérian, agent spatio-temporel est une série de bandes dessinées de science-fiction réalisée par le scénariste Pierre Christin, le dessinateur Jean-Claude Mézières et la coloriste Évelyne Tranlé. Elle est publiée pour la première fois en 1967 dans Pilote et éditée en album chez Dargaud à partir de 1970. Pour le quarantième anniversaire de sa création, en 2007, la série est rebaptisée Valérian et Laureline.

Valérian et sa compagne Laureline sont des agents du Service Spatio-Temporel (SST) de Galaxity, une mégapole terrienne et la capitale au XXVIIIe siècle d'un empire galactique. La Terre est devenue, à la suite d'un âge noir, l'une des grandes puissances cosmiques. Les agents du SST se déplacent dans le temps et dans l'espace pour préserver les intérêts de Galaxity. Les règles du SST leur interdisent de modifier les évènements du passé. Valérian et Laureline explorent de nouvelles planètes (Les Oiseaux du Maître), participent à des expériences historiques (Sur les terres truquées), aident des peuples inconnus (Bienvenue sur Alflolol), règlent des conflits planétaires (Le Pays sans étoile), représentent Galaxity (L'Ambassadeur des Ombres), etc. Ils n'interviennent pas pour prévenir l’explosion nucléaire de 1986 qui transforme l’aspect et l’organisation de la Terre. Mais c’est l'avenir de Galaxity qu’ils réécrivent en aidant le superintendant du SST à empêcher ultérieurement ce cataclysme. Hélas, dans cette manipulation temporelle à hauts risques, ils annulent aussi le futur de leur planète. Dans la dernière quadrilogie de la série, Valérian et Laureline partent en quête de la Terre pour lui assurer un nouvel avenir.

La série Valérian et Laureline est « à la fois un classique du 9e art et un chef d'œuvre de la science-fiction[1] » vendu à plus de 2 500 000 exemplaires. Elle ajoute une dimension particulière au genre codifié du space opera, ouvrant ainsi la porte à toutes les séries actuelles de science-fiction, d'anticipation et d’heroic fantasy. Comme l'indique Stan Barets en introduction de l’Intégrale n°1, Valérian et Laureline « c'est l'archétype originel d'où tout procède[1] ».

Après plusieurs essais personnels de Mézières et Christin, Valérian et Laureline existe maintenant en tant que dessin animé, indépendamment de ses créateurs. C'est une coproduction franco-japonaise qui est à l'origine d'une série d'animes librement inspirée de la bande dessinée. En France, elle est présentée pour la première fois le 7 novembre 2007 sur la chaîne thématique Canal+ Family, puis rediffusée à partir de septembre 2009 sur la chaîne Game One.

Sommaire

Origine

Lors de la création en 1959 du journal Pilote, sa rédaction essaye de couvrir l’ensemble des genres de la bande dessinée. Elle compte ainsi faire face aux magazines concurrents : principalement (par ordre alphabétique et non d’importance) Le Journal de Mickey, Spirou, Le Journal de Tintin et Vaillant[2]. Ainsi avec un sommaire très éclectique, le numéro 1 du 29 octobre 1959 comporte entre autres : Astérix le Gaulois ; Les Aventures de Michel Tanguy ; Le Démon des Caraïbes ; Le Scout Jacques Le Gall ; sans oublier Le Petit Nicolas[N 1] ; puis plus tard : Bob Morane (1962) ou Fort Navajo (1963)[3]. Alors que René Goscinny, rédacteur en chef[4], recherche du sang neuf pour Pilote[5], Greg, rédacteur en chef de Tintin[6] mais aussi collaborateur à Pilote, scénarise et fait paraître en janvier 1967 une histoire de science-fiction, Luc Orient, dessinée par Eddy Paape[7].

Après leurs premières collaborations à Pilote[N 2], Jean-Claude Mézières et Pierre Christin cherchent le sujet d'une histoire à suivre. Mézières était attiré par le genre western, après avoir lui-même mené la vie d'un cow-boy aux États-Unis[8]. Mais ce genre était déjà représenté[9],[10] dans Pilote par Jean Giraud avec Blueberry, dans Spirou par Morris avec Lucky Luke et par Jijé avec Jerry Spring et dans Tintin par Tibet avec Chick Bill. Après avoir pensé à une histoire médiévale, puis se déroulant au XIXe siècle dans la veine d'Arsène Lupin[11] ou « un peu fantastique genre Sherlock Holmes[9] », les deux auteurs se décident pour une série de science-fiction[10], un genre littéraire qu'ils apprécient[9], étant tous deux lecteurs de revues comme Fiction ou Galaxy Science Fiction[12],[13].

Christin est un bon connaisseur de John Wyndham, Alfred E. van Vogt, Isaac Asimov, Poul Anderson, Jack Vance, Dan Simmons[13], Ray Bradbury, René Barjavel ou Theodore Sturgeon[11]. Dans « science-fiction », il préfère le mot fiction à celui de science et déclare ne pas aimer la science-fiction scientifique en provenance de l'Est, mais apprécier plutôt la notion de « logique-fiction »[14]. Mézières est un lecteur moins assidu du genre, mais il en a lu tous les grands classiques, comme Isaac Asimov, Alfred E. van Vogt[11], Philip K. Dick ou Jack Vance[12].

À la fin des années soixante, époque de la première publication de Valérian et Laureline, les séries de science-fiction sont encore peu nombreuses. Y figurent de rares précurseurs d'avant-guerre :

Viennent ensuite à partir de 1945 en France :

« La science-fiction n'était pas le domaine favori [de Goscinny], mais il avait un désir d'innover, de proposer dans son journal des travaux originaux. Il a vu [...] ce que Valérian pourrait apporter[24]. » Linus (Pierre Christin) et Mézi (Jean-Claude Mézières), afin de s'acclimater au genre et, pour le second, à un nouveau style de dessin, choisissent des histoires qui se déroulent au XIe siècle (Les Mauvais Rêves[N 6]) et au XXe siècle (La Cité des eaux mouvantes et Terres en flammes), imposant ainsi d’office le thème du voyage dans le temps[11]. C’est à partir de la quatrième aventure, L'Empire des mille planètes, que la série devient pleinement une série de science-fiction avec le thème du voyage dans l'espace.

Les planches de Valérian ne sont pas les premières pages de science-fiction dessinées par Mézières. En fait, celles-ci remontent à l'époque où, en même temps qu'il suit ses études à l'école des Arts appliqués, il place des planches à Cœurs Vaillants et à Fripounet et Marisette. Dans un numéro « spécial An 2000 » de ce dernier illustré, daté du 30 décembre 1956, il signe une page sur un scénario de Guy Hempay, en fait Jean-Marie Pélaprat, d'une histoire d'anticipation, Expédition Noachis, où déjà les déplacements se font à 3 000 kilomètres par seconde[25].

Histoire

La série, d'abord sur-titrée Valérian, agent spatio-temporel, a pour héros central Valérian. Laureline était au départ un personnage de circonstance qui ne devait apparaître que dans la première histoire, mais, sauvée par le courrier des lecteurs du journal Pilote[26],[12], elle prend de plus en plus de place et devient progressivement héroïne à part entière. Depuis L'Ordre des Pierres, la série s'appelle Valérian et Laureline, officialisant ainsi, pour ses 40 ans, la place prise par Laureline mais aussi la perte par les deux héros de leur statut d'agents spatio-temporels.

Héros

Valérian est originaire de Galaxity, la mégapole terrienne du XXVIIIe siècle, capitale de l'empire galactique terrien. Il est depuis 2713 l'un des agents et sans doute le meilleur élément du Service Spatio-Temporel (SST). Sa mission est de maintenir l’ordre terrien dans l’Univers. Il peut, à l'aide de son vaisseau spatial, parcourir l'immensité de l'espace et effectuer des voyages dans le temps, dans le passé comme dans le futur.

Valérian a un caractère peu trempé. Plutôt dilettante, ce n'est pas vraiment un gagneur et il a l’art de se mettre dans des situations difficiles. Il est présenté un peu comme l'opposé des bons boy-scouts des bandes dessinées franco-belges ou l'antithèse des superhéros des comics américains[27] — auxquels il est d'ailleurs confronté jusqu'à la caricature dans Les Héros de l'équinoxe. Ce profil d'antihéros, qui rend le personnage sympathique[28], est souvent considéré comme une caractéristique particulièrement attirante de la série[26].

Laureline apparaît initialement comme une sauvageonne vivant dans la forêt d'Arelaune, sur la Terre du XIe siècle. Ramenée par Valérian à Galaxity, elle intègre à titre exceptionnel le Service Spatio-Temporel en 2721 et devient sa coéquipière, avant d'être sa compagne. Valérian et Laureline forment rapidement un vrai couple. Des scènes de jalousie dans Brooklyn station terminus cosmos font suite à leur premier baiser dans L'Empire des mille planètes[29] et leur vie commune est officialisée à la première case des Foudres d'Hypsis.

Laureline est une jeune femme de tête, particulièrement décidée, un garçon manqué, au moins égale au héros[30]. Elle sort bien souvent Valérian des guêpiers où, homme d'action plus que de réflexion, il ne manque pas de tomber. Laureline est le contre-poids exact de Valérian, l'un dessine en creux l'autre[31].

« Laureline dès le début n'est pas un faire-valoir de Valérian. Il nous a semblé important que notre héroïne ait ce coté positif, tête claire, décidée et en même temps des jolies petites fesses », dixit Mézières[28]. Au fil des albums, elle devient l'héroïne centrale de la série[32] à tel point qu'après les Héros de l'équinoxe, Christin cherche, par touches successives, à revaloriser son héros[27]. Mais dans la quadrilogie finale, Laureline laisse passer Valérian pour son employé.

Dans leur quête, Valérian et Laureline ont des alliés fidèles comme Monsieur Albert, les Shingouz, le Schniarfeur, le Transmuteur Grognon de Bluxte et Ky-Gaï ; et des ennemis plus ou moins dangereux comme Xombul, la Trinité d’Hypsis, le Triumvirat de Rubanis, le Quatuor Mortis ou les Wolochs.

Synopsis

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

Dans les trois premières histoires de la série, Valérian pourchasse un dissident, Xombul, superintendant des rêves, qui cherche à prendre le pouvoir à Galaxity. Dans Les Mauvais Rêves, Xombul retourne sur Terre au XIe siècle pour s'approprier les pouvoirs du magicien Albéric le Vieil. Avec l'aide d'une sauvageonne de rencontre, Laureline, Valérian parvient à faire échouer cette tentative[33]. Dans La Cité des eaux mouvantes et dans la suite Terres en flammes, Xombul parvient à s'échapper de nouveau sur la Terre du XXe siècle. Il pense pouvoir profiter d'un cataclysme nucléaire pour s'approprier des connaissances scientifiques qui feraient de lui un nouveau maître de l’Univers. Sun Rae, un pillard new-yorkais, et Schroeder, un jeune savant, aident Valérian et Laureline à poursuivre Xombul. Finalement ce dernier disparaît dans la dématérialisation d'une machine à remonter le temps qui ne pouvait pas encore être fonctionnelle[33].

Dans L'Empire des mille planètes, Valérian et Laureline aident la Guilde menée par Elmir le marchand à rétablir l'ordre sur Syrte-la-Magnifique. Ils découvrent à cette occasion que les Connaisseurs sont les rescapés d'une expédition spatiale terrienne lancée à la recherche d'une planète d'accueil pour sauver l'humanité, à la suite du cataclysme nucléaire de 1986[34]. Alerté par une série de phénomènes inexplicables, le Superintendant de Galaxity tente, dans Les Spectres d'Inverloch, d'empêcher le déclenchement de l'âge noir de la Terre[35]. Avec l'aide de Valérian et Laureline, de Monsieur Albert, de Ralph le Glapum'tien et des Shingouz, il déjoue les plans de la Trinité d'Hypsis. Une négociation avec ces faux Dieux permet de changer le passé de la planète : l'explosion nucléaire (Les Foudres d'Hypsis[36]) qui l'a dévastée au XXe siècle n'aura pas lieu. Cette modification de l'histoire a pour conséquence la disparition de Galaxity, qui était née de l'âge noir.

C'est alors qu'un ex-membre du Service spatio-temporel, Jal, s'approprie les pouvoirs de Kistna pour répliquer une explosion nucléaire qui doit corriger les altérations de la trame du temps. Sur les frontières, Valérian et Laureline, avec l'aide de Monsieur Albert, font échouer toutes ses tentatives[37]. Ayant perdu la Terre de Galaxity, devenus mercenaires à la solde du colonel Tlocq dans Les Cercles du pouvoir, tous deux se confrontent au futur Triumvirat de Rubanis[38]. C'est en réunissant des données sur des événements épars qu'ils se heurtent à LCF Sat et de nouveau à la Trinité d'Hypsis. Ils en obtiennent des informations sur l'existence de leur planète, perdue quelque part dans l'Univers, Par des temps incertains[39].

Dans l'antépénultième et la pénultième histoire de la série (respectivement Au bord du Grand Rien[40] et L'Ordre des Pierres[41]), Valérian et Laureline se lancent à la recherche de la Terre de Galaxity, aux confins de l'Univers, en se joignant à une expédition d'exploration dirigée par la commandante Singh'a Rough'a. Ils découvrent alors la puissance des Wolochs qui sont à l'origine de tous les malheurs de la Terre. C'est dans le dernier album, L'OuvreTemps, qui doit sortir fin 2009 ou début 2010, que les héros devraient affronter les Wolochs et mettre fin à leur quête.

Chronologie sommaire

Le point de départ de la série se situe sur Terre, à Galaxity, au XXVIIIe siècle après J.-C., dans les années 2720.

1000 – Première rencontre de Valérian avec Laureline, qui le sauve des pièges de la forêt d’Arelaune (0. Les Mauvais Rêves).
1881 – Valérian et Laureline prennent des vacances sur les bords de Seine à Chatou et s'offrent un déjeuner des canotiers (7. Sur les terres truquées).
1980 – Manipulations en France et à Brooklyn, menées par des affairistes de Rubanis et la Trinité d’Hypsis pour déstabiliser la Terre (9. Métro Châtelet direction Cassiopée et 10. Brooklyn station terminus cosmos).
1985 – Neutralisation, près du pôle Nord, d’un faux bateau mais vrai astronef chargé de bombes à hydrogène et négociation sur Hypsis avec ses « faux dieux » (12. Les Foudres d'Hypsis).
1986 – Premières tentatives terriennes de colonisation spatiale (2. L'Empire des mille planètes). Explosion d’un dépôt de bombes à hydrogène près du pôle Nord, créant un cataclysme qui désorganise la société terrienne. Début de l’âge noir, période interdite au Service Spatio-Temporel (1. La Cité des eaux mouvantes et 1. Terres en flammes).
1988Jal tente de répliquer le cataclysme de 1986, mais Valérian et Laureline déjouent ses plans (13. Sur les frontières).
2001 – Intervention des faux dieux d’Hypsis pour interdire le développement des techniques reproductives génétiques et nouvelle négociation à Paris (18. Par des temps incertains).
2314 – Fin de l’âge noir et invention de la machine spatio-temporelle, basée sur le principe de « télétransportation instantanée de la matière ».
2713 – Valérian intègre le Service Spatio-Temporel à la sortie de la Mégacadémie.
2720 – Troubles à Galaxity provoqués par Xombul. Valérian entraîne Laureline à Galaxity (0. Les Mauvais Rêves).
2721 – Laureline est exceptionnellement intégrée au Service Spatio-Temporel.
3005 – La terre de Galaxity est exclue pour un siècle de Point Central, pour son impérialisme spatial et sa tentative d'hégémonie (6. L'Ambassadeur des Ombres).
3152 – Disparition de la Terre de Galaxity (11. Les Spectres d'Inverloch).
xxxx – Prise du pouvoir par le Triumvirat sur Rubanis (15. Les Cercles du pouvoir).
3412 – Quête de la Terre de Galaxity (19. Au bord du Grand Rien ; 20. L'Ordre des Pierres et 21. L'OuvreTemps).
Fin des révélations.

Thématique

« Valérian (et Laureline, bien sûr), c'est la surprise permanente, la diversité, la richesse thématique et visuelle[42]. » La bande dessinée se voulait simple, un héros voyageant dans le temps, mais assez rapidement, elle se développe et parcourt des thèmes qui par leur nombre et leur variété en font une série originale et en continuel renouvellement. De l'aveu de ses auteurs, « chaque nouvel album peut nous conduire absolument où nous voulons[43] », la science-fiction étant conçue par eux comme « un moyen formidable de « surchauffer » le réel[44]. » Le thème qui traverse toute la série, avec celui des voyages spatio-temporels, est la manipulation du temps. Une autre de ses caractéristiques est la référence subtile à des situations sociales, économiques, politiques et même écologiques avant l'heure, « sans pour autant transformer les histoires en discours militants[45]. » Dans la préface du catalogue de l'exposition qui a suivi à Angoulême la remise du Grand Prix de la Ville, Jack Lang, alors ministre de la culture, écrit : « Valérian et Laureline, transportés dans un futur technologique qui assure confort et progrès, s'affrontent toujours dans leurs pérégrinations à des tyrans ou des dictateurs, à des sociétés où règnent conflits et injustice qui sont l'image de notre propre réalité. Et ce faisant, on peut découvrir à travers l'itinéraire de nos deux héros une lecture avisée de nos sociétés contemporaines [...] Mézières et Christin réussissent la gageure de ne pas inventer un univers de pure fiction, mais de nous entretenir sur un mode réellement divertissant des problèmes socio-politiques les plus critiques de notre temps[46]. »

Voyage spatio-temporel

À l'origine de la série, une distinction forte existe entre voyages dans l'espace et voyages dans le temps. Les premiers se font grâce à des vaisseaux spatiaux de type XB 27 et les seconds, les sauts temporels, passent par l'intermédiaire de portes temporelles prépositionnées en différents lieux terrestres (auberge d'Aurelaune, New York, Brasilia, Inverloch, etc.).

Mais cela interdit par définition les voyages dans le temps dans des univers inconnus des Terriens de Galaxity, du fait de l'inexistence de portes temporelles. Dans la première histoire courte, Le Grand Collectionneur, les auteurs simplifient les voyages spatio-temporels en dotant le SST - Service Spatio-Temporel - de vaisseaux de type XB 982 autorisant les voyages spatiaux et les sauts temporels combinés. Cela permet de développer des aventures sur des planètes autres que la Terre et d'ouvrir aux auteurs les univers sans limite de leur imagination.

Manipulation de la flèche du temps

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

Jusqu'au diptyque Châtelet/Brooklyn, les différents albums montrent Valérian et Laureline sillonnant l'Univers d'aventure en aventure. Mais les auteurs se laissent prendre au piège de leur imagination. Dès la 2e planche de la 2e aventure, La Cité des eaux mouvantes, publiée en 1968, ils inventent une situation qui leur posera plus tard un vrai problème de cohérence[47] : un dépôt de bombes à hydrogène explose en 1986 près du pôle Nord, transformant radicalement l’aspect et l’organisation de la Terre. C’est sur ces ruines, pendant l'âge noir, que naîtra Galaxity après l'invention de la machine spatio-temporelle en 2314. Les auteurs ne s’imaginaient pas en 1968 faire vivre la série pendant encore 18 ans. Mais en 1980/1981, après la parution du diptyque Châtelet/Brooklyn, un des sommets de la série, il faut bien se rendre à l’évidence : Valérian agent spatio-temporel a un succès tel qu’il n’est pas question de mettre fin à la série ou de la continuer dans l’incohérence. Aucune explosion nucléaire, malgré la catastrophe de Tchernobyl, ne va ravager la Terre en 1986[48]. Pierre Christin, fin connaisseur de science-fiction, s’attache alors dans le diptyque suivant, publié en 1983/1985, Inverloch/Hypsis, à surmonter l’incohérence. Il n'ignore pas que c'est malheureusement au prix d’un autre problème bien connu en science-fiction, le paradoxe du grand-père[N 7]. Si, en remontant dans le passé, on tue son grand-père avant qu’il n'ait procréé, on n’a donc pas de père. Si on n'a pas de père on ne peut donc pas exister et si on n’existe pas, on ne peut pas tuer son grand-père. Autrement dit, en changeant le passé, on détruit le présent et rend impossible le futur : c'est le principe de causalité du paradoxe temporel.

Dans Les Foudres d'Hypsis, venant de 3152, le Superintendant du Service Spatio-Temporel, aidé de Valérian et Laureline, empêche, en 1985, l’explosion nucléaire qui devait désorganiser la Terre l'année suivante. Ils détruisent le futur de la planète, donc rendent impossible l'émergence de Galaxity qui s’est construite sur les ruines de la période noire de celle-ci. Si Galaxity n'a pu se construire pendant l'âge noir, la machine spatio-temporelle n'a pu être inventée en 2314 et Galaxity n'existe pas en 3152. Valérian ne peut donc exister dans ce siècle, ni dans aucun autre d’ailleurs, à la différence de Laureline qui, elle, vient du XIe siècle, donc bien avant la période noire. Si Valérian ne peut exister dans aucun siècle, comment justifier la série ? Heureusement, les Shingouz négocient avec le Fils de la Trinité d’Hypsis le retour de Valérian et Laureline au XXe siècle avec leur astronef, autorisant ainsi la poursuite des voyages spatio-temporels et permettant aussi à la saga de renouer avec le parti pris du départ et la continuation de la série.

Mais le paradoxe du grand-père n'est pas résolu. Une première possibilité de solution est représentée par l'entreprise de Jal, autre agent spatio-temporel rescapé de Galaxity, qui cherche à répliquer en 1988 la catastrophe évitée en 1985. Toutefois Valérian et Laureline, avec l'aide de Monsieur Albert, font échouer cette tentative Sur les frontières. Pierre Christin n'adopte donc pas la théorie de l'autocorrection, qui veut que le temps répare le temps[N 8].

Avec la parution en 2001 de Par des temps incertains, une nouvelle négociation apporte la réponse à deux questions : il existe bien deux histoires parallèles de la Terre post-XXe siècle ; la Terre de Galaxity du XXXIIe siècle se trouverait quelque part dans un trou noir. Ainsi par des temps incertains, Schroeder et Sun Rae n'ont pas la mémoire de leurs aventures de La Cité des eaux mouvantes et de Terres en flammes, qui se sont passées dans une autre trame de temps.

Christin fait donc le choix de la théorie d'un Univers multiple ou d'univers parallèles, dits encore multivers d'Everett[48],[49]. C’est le thème des derniers épisodes, Au bord du Grand Rien paru en 2004, L'Ordre des Pierres en 2006 et L'OuvreTemps, à paraître en 2009 ou 2010. Ce dernier album devrait clôturer la saga de Valérian et Laureline.

Fin des révélations.

Critiques sociales

Christin et Mézières conforment les aventures de Valérian et Laureline à leurs inclinations politiques[50], plutôt situées à gauche[14],[51],[52]. « À l'époque, en 1967, la bande dessinée était foncièrement de droite, avec des grands chefs, des grands héros [...], et nous on ne savait pas ce qu'on allait faire, mais on savait qu'on n'allait pas faire ça[53]. » Ils ne souhaitaient pas pour autant faire des histoires aussi ouvertement politiques que celles de Charlie-Hebdo[14]. Sans être « engagée dans le sens où les écrivains de la génération précédente, par exemple Aragon ou Sartre, ont pu s'engager [...] cette série est par contre profondément engagée dans son temps, c'est-à-dire que Valérian parle et a toujours voulu parler de problèmes très contemporains[54] » et ne s'est pas fait faute, précise Gérard Klein, de « dénoncer la concentration du pouvoir, les oripeaux idéologiques dont elle se pare et l'illusion d'utopie qu'elle se donne pour horizon[55]. »

La première prise de position de Christin et Mézières est peut-être leur défense du féminisme. Laureline est une héroïne féminine qui n'a rien à envier aux héros masculins. Elle forme avec Valérian un vrai couple dans lequel l'homme ne domine pas la femme[56],[57]. Au moment de la création de Laureline, les vraies héroïnes de bandes dessinées étaient inexistantes ; c'est sans doute grâce à elle que des héroïnes comme Yoko Tsuno ou Natacha ont existé ensuite[58]. Toutefois, dans Le Pays sans étoile, les auteurs présentent « une belle fable renvoyant dos à dos le machisme et le féminisme dans une ridicule guerre des sexes[59]. » Dans Les Armes vivantes, c'est la guerre elle-même qui est tournée en ridicule sur « une planète de féodaux mal embouchés qui se livrent des guerres aussi archaïques qu'inexpiables[60]. »

Très tôt, Christin et Mézières font preuve d'une conscience écologique. En 1971 et 1972, Bienvenue sur Alflolol est une des premières bandes dessinées traitant d'écologie, terme assez peu connu à l'époque[56],[57]. Ils y posent « quelques questions essentielles à mi-chemin de la fable et de l'aventure. Jusqu'où l'industrie peut-elle mettre en péril une planète[61] ? » Ce sont les intérêts économiques qui sont dénoncés en 1980/81 dans le diptyque Chatelet/Brooklin, ou « la nature proprement diabolique du capitalisme contemporain[62] », et cela dès 2001, dans Par des temps incertains.

Les scénarios de Christin ont très souvent pour cadre des civilisations très hiérarchisées, mettant généralement en scène toutes les injustices de nos sociétés modernes[63] comme dans l'Empire des mille planètes et Otages de l'Ultralum. En nous présentant les astéroïdes de Shimbalil à l'image d'une Californie des astres, dans L'Orphelin des astres, les auteurs[N 9] se lancent dans une « critique sociale hilarante[64]. » « Sous la plume de Christin, chaque humanité stellaire connaît ses classes opprimées et ses luttes[65]. » S'y opposent souvent nature et technologie, hiérarchie et anarchie, oppression et révolution[65]. Avec Les Oiseaux du Maître, une histoire « résolument placée sous le signe de la lutte contre l'oppression, Christin signe un de ses scénarios les plus politiques » : il y montre comment la domination des esprits permet la dictature mais aussi comment la volonté commune des dominés peut mettre fin à la domination[61]. Dans L'Ambassadeur des Ombres, les auteurs mettent en scène, au sein d'une ONU intergalactique, l'impérialisme de Galaxity que Laureline saura déjouer en plaidant la libre détermination des peuples[66]. Dans Les Héros de l'équinoxe, Christin profite « d'un malicieux pastiche des histoires de super héros [...] pour renvoyer dos à dos les trois grandes idéologies que sont le fascisme, le communisme et le spiritualisme[67]. »

Christin ne considère pas Galaxity comme une cité idéale, puisque c'est la capitale d'un empire[68]. « On n'y prêche pas que la bonne parole » et les hommes qu'il y met en scène, s'inspirant du modèle de « l'homme blanc américain » du XXe siècle, sont des personnages « pas tout blancs [qui] ont tous en réalité des motivations très sombres. »[69] « Les extra-terrestres sont plutôt les Bantous, bref toute cette population pas toute noire qui fait peur à l'Occidental[68]. »

Influence

Il est difficile pour Jean-Claude Mézières de parler de l'influence qu'il a pu avoir sur son art ou le cinéma, lui qui est parmi les dessinateurs de bandes dessinées régulièrement pillés.

Influence sur le cinéma

Le Faucon Millenium de Han Solo paraît sortir des mêmes ateliers que le XB 982 de Valérian et Laureline.

Stan Barets raconte[70] qu'en 1977, lors du Festival international de la science-fiction à Metz, où était projeté pour la première fois en France La Guerre des étoiles, Mézières déclara à la fin de la projection : « On dirait une adaptation de Valérian au cinéma[71]. »

La célèbre tenue de Leia esclave rappelle celle de Laureline dans Le Pays sans étoile.

Cela faisait déjà dix ans que la série paraissait dans Pilote et le Faucon Millenium de Han Solo semblait sortir tout droit des mêmes ateliers que le vaisseau XB 982 de Valérian et Laureline. Au fil des épisodes, les ressemblances se font de plus en plus précises : dans L'Empire contre-attaque de 1980, Han Solo est prisonnier d'un bloc de carbonite qui retenait déjà Valérian en 1971, dans L'Empire des mille planètes. En 1983, dans Le Retour du Jedi, la princesse Leia Organa est habillée par Jabba le Hutt d'une tenue de harem semblable à celle qu'avait revêtue Laureline pour Alzafar, le gros poussah d'empereur du Pays sans étoile, publié en 1972. Dans La Menace fantôme de 1999, le ferrailleur Watto pourrait bien venir, tant l'apparence est similaire, de la même planète que les Shingouz[72] apparus en 1975 dans L'Ambassadeur des Ombres. Les Connaisseurs de l'Empire des mille planètes de 1971 cachent sous leur casque la même figure décharnée que Valérian découvre à la fin de l'histoire comme Luke Skywalker va découvrir celle de Dark Vador à la fin de La Guerre des étoiles, en 1983, avec Le Retour du Jedi[70],[73]. Il serait facile aussi de relever des ressemblances entre la faune galactique de La Guerre des étoiles et les inventions graphiques du bestiaire de Mézières. Un ami américain du dessinateur lui a rapporté que Doug Chiang, le chef-décorateur de George Lucas sur La Menace fantôme, possédait en bonne place dans les rayons de sa bibliothèque les albums de Valérian[72].

« Les designs de planètes, de créatures ou d'objets de Mézières participeront tellement à l'établissement des codes du genre que Will Eisner (auteur et théoricien de la bande dessinée) dira [que Mézières et Christin] sont l'une des plus grandes influences qu'ait subie le cinéma américain en matière de science-fiction[74]. » En 1983 paraît dans Pilote un article sur le Retour du Jedi et les emprunts du cinéma à la bande dessinée, illustré par Mézières qui fait se rencontrer, dans un bar de l'espace, Valérian et Laureline et Luke Skywalker accompagné de la princesse Leia[75]. À cette dernière qui déclare : « Comme c'est amusant de nous rencontrer ici ! », Laureline répond, non sans sous-entendus : « Oh, nous sommes des habitués de cette boîte depuis longtemps ! »

Il serait injuste de ne citer que Star Wars puisqu'on peut relever que la planche 4 de l'Ambassadeur des Ombres représentant Point central a souvent été source d'inspiration, comme le making-off d'Independence Day en fait état[72]. Ou encore la similitude frappante entre la tanière de Thulsa Doom, dans le film de 1981 Conan le Barbare, et les cuisines du Maître des oiseaux dans l'album de 1973[72],[73]. Le film Dark City d'Alex Proyas, en 1998, met en scène un inspecteur de police, Franck Bumstead, qui pour échapper à une bagarre tombe dans l'espace, découvrant une ville, Shell City, flottant dans le vide. C'est la même aventure que vit Valérian en 1976/1977 dans Sur les terres truquées : rattrapé par ses poursuivants, il tombe de la jetée d'un port non pas dans l'eau mais dans l'espace[76].

Le cinéaste danois Søren Kragh-Jacobsen (lui-même amateur de Valérian et Linda, le nom de Laureline en danois) fait une citation de la série et de Linda/Laureline dans Mifunes sidste sang (La dernière chanson de Mifune[77]). Dans ce film de 1999, sorti en France sous le titre de Mifune, un personnage, Rud, est lecteur assidu des albums de Valérian[N 10] qu'il cache sous son lit. Il croit reconnaître dans un autre personnage, Liva Psilander, Linda, son héroïne préférée.

Le cas du Cinquième Élément

Le travail de Jean-Claude Mézières sur le film Le Cinquième Élément représente un magistral clin d’œil à Valérian et Laureline. La bande dessinée va influer de façon significative sur le film de Luc Besson.

C’est à Noël 1991 que le réalisateur demande à Jean Giraud/Moebius et à Jean-Claude Mézières de travailler avec son chef décorateur Dan Weil aux décors du film qu’il a en projet : Zaltman Bléros. Pendant toute l’année 92, Mézières met de coté l’histoire sur laquelle il avait commencé à travailler, Les Cercles du pouvoir, pour se consacrer au projet. Il introduit dans les croquis de décors[N 11] qu'il réalise des éléments qu'il emprunte à son travail interrompu. Pour une scène qui doit se passer à la bibliothèque publique, les personnages se déplacent en métro aérien et Mézières agrémente la scène de ses taxis volants et des « limouzingues » des Cercles du pouvoir.

Mais le projet est arrêté début 1993. Mézières reprend donc le dessin des Cercles du pouvoir et lors de la sortie de l'album en 1994, il en dédicace un exemplaire à Besson, ainsi qu'un dessin de ses taxis. Après le succès de Léon, celui-ci reprend son projet et réalise ce qui s'appelle désormais Le Cinquième Élément en utilisant dans une large mesure les dessins de Mézières pour ses décors. Mais surtout il modifie son scénario en s'inspirant fortement de l'album ; le héros n'est plus Zaltman Bléros mais Korben Dallas, il n'est plus travailleur dans une usine d'assemblage de fusées mais chauffeur de taxi, comme S'Traks, l'un des personnages des Cercles du pouvoir, plus pourri que tous les taxis du Bronx. Surtout, les taxis volants et les « limouzingues » tiennent maintenant un rôle central dans le film[78].

Il est toujours difficile de savoir dans la bande dessinée qui influence qui. Mézières et Giraud ont travaillé ensemble sur le Cinquième Élément et il est intéressant, à ce sujet, de rapprocher une aventure dessinée en 1976 par Giraud/Moebius sur un scénario de Dan O'Bannon, The Long Tomorrow[79], avec sa ville organisée en niveaux et parcourue par des voitures volantes, de l'atmosphère des Cercles du pouvoir, du Cinquième Élément, ou encore du Blade Runner de Ridley Scott.

Lors de ses visites aux studios de Pinewood en 1996, Jean-Claude Mézières déclare que c'est une « émotion rare pour un artiste graphique, que de voir son travail à la fois scrupuleusement respecté et magnifié par la magie toujours intacte du cinéma à grand spectacle[80]. »

Influence sur la bande dessinée

Pour ce qui est de la bande dessinée, il est difficile de ne pas remarquer les similitudes entre les personnages de Valérian et Laureline et ceux de Bruno Castorp et Mireia dans la série Gigantik, de Victor Mora (scénario) et Josep-Maria Cardona[81], ou encore l'allure de loser commune à Valérian et à Comic Roger, de Julien et Mo-CDM. Dans l'histoire de Goldorak intitulée Le Vaisseau errant, dessinée par Jorgue Domenech et publiée dans Téléjunior, ledit vaisseau errant est la copie presque conforme de l'astronef de Valérian et Laureline[82]. Mézières reconnaît lui-même qu'une bonne culture graphique fait que des souvenirs s'imposent quelquefois malgré soi sous le crayon, la plume ou le pinceau.

Pastiches et parodies

Ne sont mentionnés que les pastiches et parodies qui traitent de la série Valérian et Laureline.

  • 1973, « Une aventure spatio-temporelle que Linus et Mézi ne vous ont pas racontée mais que nous osons vous présenter en exclusivité schtroumpfienne » de Numa Sadoul dans Schtroumpf, les cahiers de la bande dessinée n°7, éditions Glénat
  • 1980, « Vénérian », 2 planches dans Pastiches t.1 de Roger Brunel, éditions Glénat
  • 1983, « Je ris de me voir si belle », 1 planche de Jean-Claude Mézières dans (À suivre) Spécial Hergé, hors série, éditions Casterman
  • 1984, « Laurélian et Valerine », 1 planche dans Parodies de Al Voss, éditions Humanoïdes Associés
  • 1987, « Laureline Strip BD », 1 illustration de Jean-Claude Mézières dans Playboy
  • 1989, « Rahan pique la copine de Valérian », 2 planches dans Pastiches t.5 de Roger Brunel, éditions Glénat
  • 1993, « Yoko Tsuno rencontre Laureline », 4 planches dans Pastiches t.6 de Roger Brunel, éditions Glénat
  • 2003, « L'Homme aux 1000 histoires », 1/2 planche dans Pilote spécial été 2003, scénario de Pierre Christin, dessin de Philippe Aymond
  • 2007, « L'emploi du saut spatio-temporel », 2 planches par Christin et Mézières dans Rubrique abracadabra, éditions Dargaud

Influence sociale

Il est un autre genre d'influence qui ravit beaucoup plus les auteurs quand ils rencontrent, lors de séances de dédicace, la deuxième génération de « Laureline », c'est la récupération, d'abord par des amoureux de la série puis par tout un chacun, des prénoms des héros. Si celui de Valérian, courant en langue slave avec Waleran, ne peut leur être attribué, en revanche celui de Laureline est de leur création : ils en cherchaient un qui fût doux et fît médiéval. Les statistiques du Répertoire national d'identification des personnes physiques de l'INSEE mettent en évidence le succès de ces prénoms, avec des maxima dans les années 1990/2000.

Analyse critique

L'équipe qui est à l'origine des histoires de Valérian et Laureline est restreinte en nombre : un dessinateur, sa sœur et un ami d'enfance. Quelquefois ils s'adjoignent, en fonction des circonstances, des collaborations extérieures. Leurs inspirations, leurs styles, leur ont permis de produire un travail reconnu et récompensé.

Auteurs

Cette série est née grâce à la rencontre et à la collaboration de deux amis d'enfance.

  • Jean-Claude Mézières : dessinateur et illustrateur, il crée pour Pilote, avec Pierre Christin, la série Valérian et Laureline. Cette série est la seule de ce dessinateur éclectique dont la production est surtout abondante en dehors de la bande dessinée[83].

Collaborateurs

Mise à part la collaboration de Stan Barets pour les Intégrales, Jean-Claude Mézières a fait appel, occasionnellement pour certaines de ses histoires, à des collaborateurs pour l'aider dans la réalisation graphique.

  • Stan Barets : écrivain, spécialiste français de la littérature de science-fiction, il rédige un livret de présentation et d'analyse des auteurs, de la série et de chacun des albums présentés en introduction de chacun des volumes de l'Intégrale.
  • Rózsa Futó : maquettiste hongroise, elle a réalisé la maquette et des illustrations techniques de l’Atlas cosmique de Valérian et Laureline, Les Habitants du ciel.
  • Jeanette Goffard : coloriste. Évelyne Tranlé étant alors surchargée de travail, elle se voit confier par Mézières la mise en couleurs de l’aventure Les Oiseaux du Maître.

Inspiration et références

Toutes les aventures de Valérian et Laureline sont des références constantes à la culture de la science-fiction. Pour le lecteur attentif, il est possible de reconnaître dans l'écriture ou dans le dessin les sources d'inspiration des auteurs de la série. Pourtant Mézières déclare qu'il arrête de lire de la science-fiction dès qu'il commence à produire Valérian : « la science-fiction était devenue mon territoire, je ne voulais pas aller grappiller des idées chez les autres[90]. » Il reste que la machine à voyager dans le temps, c'est H. G. Wells[42], l'idée même d'agents spatio-temporels c'est Poul Anderson et sa Patrouille du temps[91],[92], les pouvoirs des Alflololiens semblent venir des Plus qu'humains de Theodore Sturgeon[92] et l'ambiance du Monde d'Azur de Jack Vance[93], enfin une partie du bestiaire de la série pourrait sortir tout droit de La Faune de l'espace d'Alfred E. van Vogt[94]. Tous ces éléments et d'autres encore, sont le signe d'une inspiration voulue et assumée, venue des auteurs de pulp magazines de science-fiction. « L'œuvre de Jean-Claude Mézières et de Pierre Christin constitue aujourd'hui l'une des deux voies royales vers une initiation à la science-fiction, l'autre étant celle des anthologies[42]. »

La scène du Déjeuner des canotiers de Renoir est reprise dans Sur les terres truquées.

Souvent, plus que d'inspiration, il faudrait parler de références ou encore d'hommages ou de clins d'œil de deux maîtres de la bande dessinée à d'autres artistes maîtres de leur art :

Le Kon-Tiki a inspiré le bateau de Bienvenue sur Alflolol.

Parfois l'inspiration est moins évidente : si Mézières ne l'avait pas révélé, nous ne saurions pas que le physique de Valérian est inspiré d'une série de photos d'Hugues Aufray tirées du magazine Salut les copains[11], ni que Ky-Gaï d'Au bord du Grand Rien ressemble étrangement à l'une de ses petites nièces[100]. Il est plus facile de reconnaître dans le bateau de Bienvenue sur Alflolol une réminiscence du Kon-Tiki qui remonte aux neuf ans de Mézières[101], ou dans Métro Châtelet direction Cassiopée sous les traits de Chatelard un portrait de Gaston Bachelard[102], et il est transparent que le scientifique de l'expédition de L'Ordre des Pierres se nomme Chal' Darouine.

Analyse stylistique et graphique

À la différence de Jean-Claude Mézières[N 17], Pierre Christin et Évelyne Tranlé travaillent très régulièrement pour d'autres créateurs. Ils sont appréciés, entre autres, pour savoir adapter leur style en conséquence. Les styles analysés ici sont ceux qu'ils utilisent dans le cadre de cette série uniquement.

Scénario

Une aventure de Valérian et Laureline prend son origine dans des discussions entre copains. Ensuite Pierre Christin écrit un premier jet de dialogues, pour étalonner l'épisode sur la base de quinze cases par double planche[103]. Jean-Claude Mézières et lui discutent de l'histoire et Christin se lance dans l'écriture du scénario[104], au découpage généralement classique. C'est à Mézières de créer l'effet temporel propre à la scène, parfois au moyen de « plans séquences avec des incrustations d'images instantanées[105]. » Le dessin est généralement commencé avant l'écriture complète du scénario, car Christin n'envisage jamais toute l'histoire. « Plus l'histoire devient sophistiquée plus des éléments imprévus s'ajoutent à cette trame : des trouvailles de dessin et des idées qui démultiplient les possibilités[48]. » Mézières n'intervient jamais sur le scénario global mais il fait des propositions pour certaines scènes[103]. « Nous avons une règle simple, déclare le dessinateur, Christin n'a pas le droit de dessiner des moustaches à mes personnages et je n'ai pas le droit d'enlever ou d'ajouter une virgule à ses textes sans son approbation[106]. » Cela ne l'empêche pas de demander continuellement des retouches du scénario qui font perdre d'autant plus de temps que, selon Christin, en fin de compte ils en reviennent très souvent à sa proposition initiale, même si Mézières a du mal à en convenir[107]. Tous les dessinateurs qui travaillent avec Christin disent que c'est un scénariste qui sait prendre en compte leur univers et leur proposer un scénario qui va les pousser à donner le meilleur d'eux-mêmes[108]. Par ailleurs, Christin est personnellement très perméable à l'actualité et, comme il le fait remarquer, tous les évènements marquants de l'actualité se retrouvent d'une façon ou d'une autre dans la série[109].

Mézières décrit ainsi l'écriture de son ami d'enfance : « Pierre faisait des études brillantes, c'était le bon élève de la bande, mais, s'il était attiré par les études littéraires, c'est sur le fait divers qu'il a basé sa thèse de doctorat. Il a toujours aimé la littérature populaire... c'est donc normal qu'il soit devenu auteur de bandes dessinées[103]. » « Pierre a toujours « reniflé » l'époque un peu en avance. Aucun des modèles utilisés ne sort indemne de son écriture car son texte à l'humour acide est dévastateur[63]. » Cela tient peut-être à l'influence de René Goscinny, l'un des deux scénaristes, avec Jean-Michel Charlier, qui ont montré à Christin les techniques spécifiques du scénario de bande dessinée[110].

Enfin Christin avoue travailler beaucoup les titres, qu'il juge très importants au point d'avoir écrit des livres pour le pur plaisir du titre[111].

Dessin

Les premières aventures dessinées par Jean-Claude Mézières étaient dans le style de Mad, sa seule référence déclarée à la bande dessinée américaine[112],[113], mâtinées de Franquin[114],[N 18] avec des influences de Jijé[115],[N 19], Morris[116] et Jean Giraud[117],[N 20]. À l'origine Mézières « faisait de la ligne claire », actuellement son graphisme « a toujours ce vieux fond, mais en le maîtrisant mieux, le côté comique n'est plus un poids mais un avantage. »[118] « La conception de chaque planche est toujours très claire, la construction est simple ce qui donne un résultat d'une grande lisibilité sans sophistication inutile[119]. » Comme il l'indique lui-même, « je fais toujours des crobards pour quatre ou cinq pages, c'est griffonné sur des petites feuilles, mais c'est primordial, je me fais une mini mise en page en partant du scénario de Christin, pour trouver le rythme qui convient le mieux. Je respecte l'histoire et les dialogues mais pas tout le découpage que mon scénariste me donne [...]. Je me fais donc ma mise en page préparatoire de manière à ce que ça coule, qu'il y ait les grandes images nécessaires, les points forts, que ce soit lisible facilement. Quand je cherche un dessin, c'est moins pour son graphisme que pour sa limpidité à la lecture[119]. » En fait Mézières aime accompagner son lecteur tout au long d'une histoire, avec un dessin permettant une lecture la plus linéaire possible et une mise en page structurée par les exigences du scénario[120]. À partir des crayonnés longtemps travaillés, il réalise ses planches en noir et blanc[87] en utilisant la plume et le pinceau[121]. « Aujourd'hui une planche de Valérian me prend une semaine », déclare Mézières[122] et « plus je noircis mes planches plus mon dessin est réaliste[123] ». Il lui arrive de redessiner complètement une case en découpant celle-ci dans la feuille et en recollant une « rustine » mais jamais il n'utilise la table lumineuse car, selon lui, reproduire un dessin de cette façon c'est avoir la certitude de le déformer et de perdre la spontanéité (même si elle est très travaillée) de son trait[121]. Il n'a pas « un dessin fulgurant [...] par contre, il est toujours cadré dans le sens du récit[124]. »

Et Pierre Christin de préciser sur le mode humoristique : « on peut soutenir que son style se situe plutôt à l'arrière-garde de cette avant-garde qui a révolutionné la bande dessinée dans les années 1960-1970 : des innovations nombreuses, certes, mais dans le strict respect de la tradition [...] on peut même avancer que ce dessin appartient au domaine de l'évidence incontournable : cadrage précis, refus du détail inutile, dépouillement ornemental volontaire, tout concourt à en faire l'archétype du dessin simple, trop simple peut-être au goût de ceux qu'éblouissent toujours les maniérismes passagers. Et pourtant... Que de virtuosité technique dans ce graphisme épuré à mille lieues de toute naïveté[125]. »

Couleur

C'est Évelyne Tranlé qui assure la mise en couleur sur « bleu »[118],[N 21]. Mézières indique l'origine des sources de lumière et les tonalités des ambiances puis lui laisse une grande liberté pour harmoniser les couleurs. « Là, j'ai la chance de travailler avec la meilleure coloriste de la place et, en plus, c'est ma sœur[87] ! » Il arrive de plus en plus à Mézières de réaliser quelques planches à la gouache en couleurs directes comme dans les derniers opus de la série[87]. Il y a pour la mise en couleur de Valérian et Laureline un code graphique, par exemple les arbres ne sont pas verts et les cieux jamais bleus, c'est sur Terre qu'ils sont ainsi, pas dans le reste de l'Univers[126].

Récompenses

La série Valérian et Laureline, comme ses auteurs, ont été plusieurs fois récompensés dans des salons ou des manifestations françaises et étrangères. C'est la bande dessinée de science-fiction la plus distinguée (quatre fois honorés à Angoulême).

1970, prix Phénix, catégorie science-fiction pour Valérian Agent spatio-temporel ;
1972, Grand prix du syndicat des dessinateurs de presse pour Valérian Agent spatio-temporel ;
1976, 3e Salon international de la Bande Dessinée du Festival d'Angoulême, Alfred du meilleur scénariste français à Pierre Christin ;
1984, 11e Salon International de la Bande Dessinée du Festival d'Angoulême, Grand Prix de la Ville à Jean-Claude Mézières ;
1987, European Science Fiction Society, Special Award pour Valérian Agent spatio-temporel ;
1992, 19e Salon International de la Bande Dessinée du Festival d'Angoulême, Alph'Art jeunesse mention spéciale du jury pour Les Habitants du ciel ;
1995, Salón Internacional del Cómic del Principado de Asturias, Premios Haxtur pour El Circulo del Poder (Les Cercles du pouvoir) ;
1997, 24e Salon international de la Bande Dessinée du Festival d'Angoulême, prix Tournesol pour Otages de l'Ultralum ;
2005, Harvey Award, nominé pour Special Award for Excellence in Presentation pour Valerian, New Future Trilogy ;
2006, The Inkpot Award for Outstanding Achievement in Comic Arts, Comic-Con International ;
2007, Salon de la bande dessinée de Vaison-la-Romaine, les Lauriers d'Hadrien d'or à Pierre Christin, Jean-Claude Mézières et Évelyne Tranlé.

Cette liste est loin d'être exhaustive.

Organisation et diffusion de la série

Pour expliquer l'organisation de la série et l'enchaînement des histoires de Valérian et Laureline, les auteurs parlent dans Les Habitants du ciel 2 de deux trames historiques[127]. Les amateurs ont plus l'habitude de partager la série en deux cycles.

Trames ou cycles

Les auteurs expliquent que les différentes histoires se partagent entre deux trames de temps, mais ce découpage ne s'applique pas à toutes les aventures. C'est pourquoi les amateurs de Valérian et Laureline partagent la série en deux cycles : celles soumises aux trames historiques et rattachées à l'histoire de Galaxity et les autres qui sont des voyages uniquement spatiaux ou spatio-temporels.

Le cycle temporel comprend les 15 aventures rattachées à l’histoire de Galaxity (14 aventures publiées à ce jour en 13 albums) : Les Mauvais Rêves ; La Cité des eaux mouvantes et Terres en flammes ; L'Empire des mille planètes ; L'Ambassadeur des Ombres ; Métro Châtelet direction Cassiopée ; Brooklyn station terminus cosmos ; Les Spectres d'Inverloch ; Les Foudres d'Hypsis ; Sur les frontières ; Les Cercles du pouvoir ; Par des temps incertains ; Au bord du Grand Rien ; L'Ordre des Pierres ; L'OuvreTemps.

Le cycle spatial comprend les 15 autres aventures (y compris les sept publiées dans Super Pocket Pilote) éditées en huit albums et un hors série : Par les chemins de l'espace avec Le Grand Collectionneur, Les Engrenages d’Uxgloa, Tsirillitis l’astéroïde, La Planète triste, Drôles de spécimens, Le Fflumgluff de l’amitié, Triomphe de la technique[N 22] ; Le Pays sans étoile ; Bienvenue sur Alflolol ; Les Oiseaux du Maître ; Sur les terres truquées ; Les Héros de l'équinoxe ; Les Armes vivantes ; Otages de l'Ultralum ; L'Orphelin des astres.

Trois autres hors série s'ajoutent aux 23 albums de la série (dont 22 déjà publiés) :

Publication des aventures

Valérian paraît pour la première fois dans le numéro 420 de Pilote du 9 novembre 1967[128]. L'histoire est publiée à raison de deux planches par semaine. La série ne quittera jamais les pages de Pilote tant qu'il paraîtra et quel que soit son rythme de publication. Quand le journal adopte une périodicité mensuelle en 1974, Valérian est publié au rythme de 12 planches par mois (y compris les planches de résumé), sauf pour celles du diptyque Inverloch-Hypsis qui le seront sur un rythme de 6 planches par mois. Sur les frontières n'est pas publié dans Pilote & Charlie mais prépublié dans France Soir. Les opus suivants sont directement édités en albums à l'exception de L'Orphelin des astres, qui est pré-publié par Télé Poche en 1998, de Par des temps incertains, en pré-publication dans Okapi à partir de février 2001 et Au bord du Grand Rien entre juin et septembre 2004 dans L'Hebdo, le Monde des ados.

Les sept histoires courtes, qui viennent s'intercaler avant et après L'Empire des mille planètes, permettent aux auteurs d'affirmer leur style. Elles sont publiées dans Super Pocket Pilote entre 1969 et 1970 à raison d'une histoire complète par numéro et éditées en album hors série par Dargaud en 1997.

Édition des albums

Publiée à l’origine en 1967 dans les pages du journal Pilote, la première aventure ne sera éditée en album par Dargaud qu’en 1970[129],[N 24]. Ce premier album ne reprend pas la première histoire Les Mauvais Rêves, le nombre de planches - 30 - est inférieur aux normes de l'époque[N 25]. C'est la repagination[N 26] des deux histoires suivantes La cité des eaux mouvantes et Terres en flammes qui est éditée sous le numéro 1. Ce n'est qu'en 1983 que la première histoire est éditée dans le hors série Mézières et Christin avec… et en 2000, 23 ans après sa publication, qu'elle est éditée en album dans la série normale avec le numéro 0 pour replacer l'histoire dans l'ordre de publication.

La série Valérian et Laureline comprend à ce jour 29 aventures publiées en 22 albums. Les auteurs ont prévu une trentième aventure dont l’album est attendu en 2009/10. Les amoureux de la série redoutent que cela ne soit la fin d’une belle aventure, mais Jean-Claude Mézières et Pierre Christin auront alors 72 ans et la série 43 ans. Quand à Valérian et Laureline, ils sont toujours aussi jeunes, le temps n’a pas de prise sur eux. C’est la série de bande dessinée qui aura duré le plus longtemps avec les mêmes auteurs[130]. Astérix le Gaulois par René Goscinny et Albert Uderzo ou Blueberry par Jean-Michel Charlier et Jean Giraud, ami d’études de Mézières[131],[85] créées toutes deux 4 ans avant Valérian sont toujours éditées mais ces deux séries ont malheureusement perdu leur scénariste.

Après une tentative avortée dans la collection Omnibus de Dargaud, en 1986 et 1988, des aventures de Valérian et Laureline dans une édition complète[N 27], une nouvelle édition intégrale est publiée à partir de 2007 à raison d'un volume par an[N 28].

Tirage des éditions

Il n'existe pas de chiffres officiels des tirages des différents albums de Valérian et Laureline. La série fait partie des cinq plus grosses ventes d'albums de bandes dessinées dites franco-belges de son éditeur Dargaud[132]. Stan Barets cite le chiffre de plus de 2 500 000 exemplaires pour l'ensemble de la série[133]. Mézières estime le tirage d'une première édition à 100 000 exemplaires auxquels s'ajoutent ensuite les rééditions[87], l'album La Cité des eaux mouvantes , toutes éditions confondues, aurait été tiré entre 300 000 et 400 000 exemplaires[134]. Il donne aussi le chiffre de 25 000 exemplaires pour le tirage de la première édition des Habitants du ciel et comme il restait en stock quelques milliers d'exemplaires, un rhabillage et un supplément Les Habitants du ciel 2 sont venus à bout des invendus[135].

L'ensemble des 27 albums, tous confondus y compris les hors séries, totalisent 63 éditions et rééditions[136] auxquelles il faut rajouter les 3 éditions de l'intégrale et la réédition du volume 1, soit 67 éditions et rééditions pour 30 albums. Le diptyque Inverloch-Hypsis est le seul album de Valérian et Laureline édité en tirage de tête à 1 350 exemplaires.

Éditions étrangères

Les aventures de Valérian et Laureline ont été traduites et publiées dans tous les pays[87] en 16 langues (allemand, anglais, brésilien, danois, espagnol, finlandais, islandais, italien, japonais, lituanien, néerlandais, norvégien, polonais, portugais, suédois, turc)[N 29], occasionnant quelquefois des changements de noms.

Valérian et Laureline s’appellent :

  • Valerian et Veronique en allemand ;
  • Valentin et Linda en danois, norvégien et suédois ;
  • Varerian et Rōrurinnu (ヴァレリアンロールリンヌ) en japonais ;
  • Valeriano et Laurelinos en lituanien ;
  • Ravian et Laureline en néerlandais ;
  • Walerian et Laurelina en polonais.

Univers de la série

Les histoires publiées et ensuite éditées en album ont, au fil du temps, créé un univers particulier propre à la série et aux talents inventifs conjugués de Pierre Christin, Jean-Claude Mézières et Évelyne Tranlé.

Personnages

Christin et Mézières ont créé des personnages aussi « exotiques  » les uns que les autres pour donner la réplique à leurs héros. Certains reviennent régulièrement d'histoire en histoire, qu'ils soient principaux ou secondaires.

Personnages principaux

  • Monsieur Albert : habitant le Paris du XXe siècle, il y est le correspondant de Galaxity. Homme délicieux, ayant de l’entregent et rempli de bon sens pratique, il sait organiser des rencontres utiles. Il aide Valérian et Laureline dans toutes leurs aventures terrestres et les accompagne aussi dans quelques négociations planétaires ou cosmiques.
  • Les Shingouz : originaire d’une planète aux ressources nulles, hormis le glingue – unique source d’énergie vitale – ils ont émigré, toujours par trois, de par tout le cosmos. L’art de se trouver toujours au bon endroit au bon moment et leur vénalité, alliés à leur manque de sens moral, font d’eux les meilleurs espions du cosmos[137]. Plus ou moins amoureux de Laureline, ils n’hésitent pas à apporter leur aide à nos héros.
  • Le Schniarfeur : originaire de la planète Bromn, connue pour son environnement particulièrement concurrentiel, où l’adaptation au milieu en a fait un infect homoncule haineux obligé d’assurer sans relâche sa survie en projetant son crachat destructeur sur tout ce qui passe à sa portée. Cette arme vivante, contrôlée par Valérian grâce à la ligature de sa glande chabounale, qui en fait le plus délicat des amis, est un précieux allié dans les espaces hostiles[137].
  • La Trinité d’Hypsis : un ancien flic véreux, un baba-cool défoncé et un juke-box détraqué sont les maîtres intéressés du système solaire ,où la Terre ne leur procure que déconvenues. Ils sont un sujet de railleries pour les autres faux dieux, maîtres de l’Univers qui ont leur Olympe sur Hypsis. Mais leur puissance est réelle depuis la disparition de la terre de Galaxity.
  • Les Wolochs : ces blocs de pierre conscients, originaires du Chaos, sont maîtres du Grand Rien. Ils sont leur propre source d’énergie, leur propre véhicule spatial, leur propre arme de destruction massive. Les Wolochs sont l’avenir de l’Univers, ils ne créent pas de civilisation mais toutes les grandes civilisations qui les ont précédés doivent disparaître pour leur laisser place. Ces entités font respecter l’ordre des Pierres.

Personnages récurrents

  • Xombul : superintendant des rêves à Galaxity. À force d’organiser les rêves des autres, il imagine pour lui-même un grand destin, Xombul Ier empereur de Galaxity. Responsable de graves troubles à Galaxity et emprisonné, il s’évadera afin de profiter du cataclysme du XXe siècle pour s’approprier des connaissances scientifiques susceptibles de faire de lui un nouveau maître de l’Univers.
  • Sun Rae : jazzman américain dans une première trame de temps, chef d’une bande de pillards dans le New York et le Brasilia du cataclysme du XXe siècle. Dans une deuxième trame de temps, chef de la sécurité d’un centre de recherche en Afrique du Sud en 2001.
  • Schroeder : Allemand de Transylvanie, dans une première trame de temps, chercheur dans un super laboratoire souterrain de l’armée américaine au Wyoming, réquisitionné par Xombul avant de se retrouver à l’université de Brasilia lors du cataclysme du XXe siècle. Dans une deuxième trame de temps, chercheur dans un laboratoire souterrain en Roumanie en 2001, il travaille sur la fabrication de clones humains.
  • Les Super-Héros : Irmgaal de Krahan la planète des grands guerriers noirs, Ortzog de la planète Bournouf l’industrieuse et Blimflim de Malamum la chatoyante planète nature ; ces super-héros doivent affronter les forces de la matière, les monstres du règne animal et les pièges de l’esprit pour espérer devenir le procréateur des enfants de Filène. En 2001, dans une autre trame de temps, ils doivent inculquer le courage, la solidarité et le respect de la nature aux clones fabriqués par Schroeder.
  • Kistna : d’une espèce particulièrement rare dans le cosmos, elle croit avoir trouvé un alter ego en la personne de Jal qui ne veut s’unir à elle que pour prendre possession de ses pouvoirs. Elle en meurt mais revit grâce à la métempsycose. Elle rencontre Valérian à la recherche de Laureline. Il mène Kistna, qui cherche son astronef, sur Point Central. C’est là qu’elle retrouve Jal et lui pardonne.
  • Jal : membre rescapé du SST – Service Spatio-Temporel – lors de la disparition de la Terre de Galaxity. Il s’approprie les pouvoirs de Kistna pour tenter de provoquer une explosion nucléaire permettant de répliquer le cataclysme de 1986. Après son échec, il deviend le gardien à Point Central de la cellule abandonnée par Galaxity, et il y entretiend l’astronef de Valérian et Laureline. Il y est rejoint par Elmir le marchand, inquiet du manque de nouvelles de Valérian et Laureline.
  • Le Tchoung-Traceur : cet animal volant familier a la particularité d’avoir un sens parfait et une mémoire exacte de la trajectoire permettant, après restitution de ses données de vol, de reconstituer un itinéraire et de retrouver le point de départ de celui-ci[137]. Il est souvent utilisé, même sous forme déshydratée, et d’une grande utilité pour Valérian ou Laureline dans nombre de situations critiques.
  • Le Quatuor Mortis : hommes de main sans foi ni loi, experts en tous trafics, contrebandes, armes, extorsions, attentats, commandos, infiltrations et enlèvements, mercenaires du crime, ils louent leurs services à qui les paye. Ils enlèvent le Califon pour le compte des Extralums.
  • Frankie et Harry : à l’origine doubles-détectives (siamois) d’un palace de luxe sur l’un des paradis touristiques du cosmos, ils se mettent rapidement au service du Grand Calife d’Iksaladam, alléchés par la forte prime promise à qui retrouvera le Califon. En 2001, ils enquêtent sur Terre, à Paris, au profit de LCF Sat, archange déchu d’Hypsis, qui convoite la société Vivaxis en même temps que la Trinité d’Hypsis. Ils finissent comme agents doubles sur Point Central.
  • Ky-Gaï : originaire de la lune de Phnom-Nam, c’est une jeune fille délurée, ingénieuse et curieuse. Au chômage après la faillite de l’usine de scaphandres où elle travaillait comme couturière, elle devient une aide puis une alliée sûre pour Laureline et accessoirement pour Valérian qui lui a transmis le Schniarfeur.

Personnages secondaires

Lieux

Même si la série se déroule dans l'immensité de l'Univers, il est des planètes ou autres lieux qui reviennent régulièrement dans les histoires ou albums de la série et qui participent de l'univers de Valérian et Laureline.

  • Galaxity : mégapole terrienne du XXVIIIe siècle et capitale de l'empire galactique terrien d'après la période noire de l'histoire de la Terre[138].
  • Point Central : ville-monde artificielle de l'Univers, constituée de l'assemblage de cellules micro-planétaires reliées de façon quasi fœtale mais que tout sépare de manière souvent létale, autour du ConSec - Conseil de la Salle des écrans - où se retrouvent tous les conflits de l'espace-temps galactique[139]

Planètes principales

  • Terre : notre Terre, celle de Galaxity au XXVIIIe siècle après J.-C., dans les années 2720. Mais c'est aussi celle du XIe siècle, celle de l'an mil, du XXe siècle finissant entre 1980 et 1988, du début du XXIe siècle en 2001 ou encore celle du XXXe en 3005 ou du XXXIIe siècle en 3152[140].
  • Syrte-la-Magnifique : empire aux mille planètes, anciennement aux mains des Connaisseurs, rescapés de la première tentative de colonisation de l'Univers par les terriens de Galaxity, qui avaient imposé leur loi aux marchands de la Guilde. Ensuite la Guilde fait de Syrte-la-Magnifique le système planétaire des plus puissants investisseurs à l'ouest de Cassiopé[141].
  • Rubanis : planète où se retrouve tous les mauvais penchants de l'Univers, corruption, concussion, prébendes, manipulations, trafics sur lesquels le Triumvirat règne en maître [142]
  • Hypsis : planète où résident tous les maîtres de l'Univers. C'est du haut de leur tour que la Trinité veille sur un système solaire où la Terre ne leur procure que désillusion[143].

Lieux principaux

  • Service Spatio-Temporel : la notion de travail a pratiquement disparue sur Terre. Seuls les technocrates du Service de l'Espace-Temps, dit aussi SST - Service Spatio-Temporel - et ses agents, dont Valérian, ont encore une activité. Ils patrouillent dans l'espace et dans le temps pour assurer le passé, le présent et le futur de la Terre de Galaxity.
  • Forêt d’Arelaune : gigantesque forêt ensorcelée à l'ouest de la porte temporelle de l'an mil qui protège, avec le marais dormeur, le château d'Albéric le Vieil. Prisonnier d'un feuille séchée, Valérian y est libéré par la sauvageonne Laureline lors de leur première rencontre.
  • Le Grand Rien : « Là où il n'y a plus d'étoiles, où le monde connu s'arrête et où commence l'Univers en formation[144]. » C'est le dernier lieu où aller mais c'est aussi le seul endroit où il est possible de retrouver la Terre de Galaxity.

Planètes secondaires et autres lieux

Lexique

Pierre Christin avoue que d'imaginer les histoires de Valérian et Laureline en des lieux qui n'existent pas, lui impose un gros travail d'invention lexicale pour nommer tout ce que sa créativité engendre de personnages, d'animaux, de choses et de lieux extra-terrestres[105].

Article détaillé : Lexique de Valérian et Laureline.

Autour de la série

La notoriété de la bande dessinée, va permettre à Valérian et Laureline de sortir de leurs albums pour se présenter d'une autre façon au public.

Expositions

Valérian et Laureline comme leurs auteurs ont fait l'objet d'expositions (liste non exhaustive).

1985, dans le cadre du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, la reconstitution grandeur nature de l'astronef de Valérian et Laureline accueille une exposition du travail de Mézières et Christin, création de l'affiche du festival ;
1996, au musée Destré de Charleroi, capitale de la bande dessinée franco-belge, rétrospective pour les trente ans de la série ;
1998, première apparition publique des taxis volants des Cercles du pouvoir, grandeur nature, au festival de Colomiers ;
1999, exposition Mézières au Musée d’art contemporain de Lyon avec création de l'affiche du festival La Bande dessinée de science-fiction - cent millions d'étoiles qui regroupait les œuvres des plus grands dessinateurs de science-fiction[N 30] ;
2001, à coté d'une exposition sur la science et les savants fous, une exposition Valérian-Mézières avec des sculptures céramiques dans le cadre du 18e Festival BD de Sierre en Suisse animée par un Valérian et une Laureline en chair et en os ;
2002, exposition Mézières avec création d'une sérigraphie dans le cadre du festival international de science-fiction Utopiales à Nantes ;
2005, 23e fête de la BD du Pays de Montbéliard à Audincourt, rétrospective Valérian et Mézières ;
2008, XXVe salon de printemps de Ozoir-la-Ferrière, exposition rétrospective Jean-Claude Mézières ;
2009, rencontres du 9e art d'Aix-en-Provence, exposition Dans l'univers de Mézières.

Manifestations artistiques

Jean-Claude Mézières a réalisé des scénarisations dans le cadre de manifestations artistiques.

1985, la ville d'Angoulême demande, en plus de l'affiche du salon, à Jean-Claude Mézières, qui a été Grand Prix de la Ville l'année précédente, un décor pour la ville. Il s'agira d'un mur peint représentant un atterrissage raté de l'astronef de Valérian et Laureline dans le pignon d'une maison. Ce mur peint sera réalisé par les établissements Dauphin[145].
2004, la ville de Lille a été élue capitale européenne de la culture pour l’année 2004. La municipalité de la ville confie à Jean-Claude Mézières une mise en décor. Celui-ci propose de transformer une rue du centre ville en astroport. La rue Faidherbe est choisie pour devenir Le Chemin des étoiles, constitué de 14 piliers constitués de 5 éléments courbes qui forment au-dessus de la rue 7 arches de 10 mètres de haut. L’inauguration du premier astroport français a lieu le 6 décembre 2003[146].
Jean-Claude Mézières reprendra son idée pour dessiner le Port-du-Gouffre au bord du Grand Rien.

Produits dérivés

Ne sont mentionnés que les produits dérivés en rapport avec la série Valérian et Laureline :

  • 1974, par la Seita, 3 boîtes d'allumettes Valérian, Laureline et Vaisseau spatial (tirage inconnu) ;
  • 1984, par les éditions Gentiane, 4 cartes postales (tirage inconnu) ;
  • 1994, par les éditions Stamp, série de 6 timbres sur Les Cercles du pouvoir, ainsi que la couverture de l'album, en pochette-timbre isolée, tirés à 750 ex. ;
  • 1994, ex-libris Les Cercles du pouvoir :
    • pour le club bédéphile de Colmar ALBD 12 non signé (tirage inconnu),
    • pour Durango à 250 ex. non signé,
    • pour Espace BD à 300 ex. non signé,
    • pour Fantasmagories à 250 ex. non signé,
    • pour Forbiden World à 110 ex. non signé ;
    • pour la galerie J.A. Schoofs à 45 ex. non signé ;
  • 1994, timbre Les Cercles du pouvoir pour Nation à 200 ex. non signé ;
  • 1996, ex-libris Otages de l'Ultralum :
    • pour Alpha BD à 100 ex. non signé,
    • pour Bulle en Stock à 230 ex. non signé,
    • pour Dargaud non signé (tirage inconnu),
    • pour Durango à 250 ex. non signé,
    • pour Espace BD à 300 ex. non signé,
    • pour Fantasmagories à 250 ex. non signé,
    • pour Nation à 100 ex. signé des 3 auteurs ;
  • 1997, par le sculpteur Stephan Saint-Emett, statuettes en résine peintes à la main de Valérian et de Laureline, tirées à 250 ex. ;
  • 1998, ex-libris L'Orphelin des astres :
    • pour Espace BD à 300 ex. non signé,
    • pour Fantasmagories à 300 ex. non signé,
    • pour Raspoutine 2 modèles à 50 ex. chaque non signé,
    • pour Super Héros non signé (tirage inconnu) ;
  • 1999, par les créations Attakus, statuette en résine porcelaine sculptée par l'atelier Bombyx et peinte à la main de Laureline, tirée à 888 ex. ;
  • 2000, ex-libris Les Habitants du ciel 2 pour Espace BD signé non numéroté (tirage inconnu) ;
  • 2000, par les créations Attakus, statuette en résine porcelaine sculptée par l'atelier Bombyx et peinte à la main du Goumoun, tirée à 888 ex. ;
  • 2001, par les créations Attakus, statuette en résine porcelaine sculptée par l'atelier Bombyx et peinte à la main du Schniarfeur, tirée à 888 ex. ;
  • 2002, par les créations Attakus, statuette en résine porcelaine sculptée par l'atelier Bombyx et peinte à la main des 3 Shingouzs, tirée à 888 ex. ;
  • 2003, par les créations Attakus, statuette en résine porcelaine sculptée par l'atelier Bombyx et peinte à la main de Valérian, tirée à 888 ex. ;
  • 2004, Chemin des étoiles, sérigraphie éditée a 100 exemplaires, signée par l'artiste ;
  • 2007, par BFB éditions, maquette du vaisseau spatial en résine peinte à la main (tirage inconnu).

Séries de télévision

Jean-Claude Mézières, dont le style donne la prépondérance à la narration graphique, toujours à la recherche de la mise en page la plus efficace, ne pouvait qu'être attiré par le média télévisuel. Avec Pierre Christin, ils font plusieurs expériences et tentatives de transposition pour ce média de la série Valérian et Laureline. Finalement ils cèdent leurs droits pour une série télévisuelle d'animes franco-japonais dessinée dans le style manga.

1976, Jean-Claude Mézières fait ses premiers essais de dessin animé en Suisse et au centre Pompidou, mais sans suite.
1982, deuxième essai avec l’aide de la société Dargaud. Jean-Claude Mézières fait des dessins en couleurs directes pour réaliser une animation au banc-titres. Quelques minutes réalisées en six mois de travail mais il en reste Les Astéroïdes de Shimballil[48].
1992, Jean-Claude Mézières et Pierre Christin réalisent un pilote sans suite[147].
2005, lancement d'une coproduction franco-japonaise dirigée par Philippe Vidal et Eiichi Sato pour la réalisation d'un anime Valérian et Laureline (ヴァレリアン&ロールリンヌ Varerian ando Rōrurinnu). Cette coproduction regroupe les studios japonais Satelight, les éditions Dargaud et la société de production de Luc Besson, EuropaCorp.
2007, l'anime comporte dans la version française 40 épisodes de 23 minutes et dans la version japonaise 80 épisodes de 12 minutes. La programmation sur la chaîne thématique Canal+ Family commence le 7 novembre 2007, à raison de deux épisodes par semaine.
Valérian et Laureline, sur un scénario de Peter Berts, avec comme co-scénaristes JC & Agnès Bartoll, Jean Helpert, Jean-François Henry, Julien Magnat, Éric Rondeaux et Henri Steimensont[148], est dessinée dans le style manga de Osamu Tezuka par le Français Charles Vaucelles en tant qu'original character-designer et le Japonais Makoto Uno comme character-désigner. Les directeurs d’animation sont Toru Yoshida et Toshiyuki Kubooka. La musique est du Français Alexandre Azzaria[149].
2008, en février des épisodes de l'anime sont mis en ligne sur le site de France 3[148].
2009, la chaîne Game One rediffuse la série à partir de septembre[150].


Article détaillé : Anime Valérian et Laureline.

Novellisation

En octobre 2009 paraît, dans la collection « Autres Mondes » des éditions Mango Jeunesse, un roman annoncé comme le premier tome des aventures de Valérian et Laureline : Lininil a disparu est écrit par Pierre Christin et sa couverture illustrée par Jean-Claude Mézières [151].

Référencement

Notes

  1. Le premier numéro de Pilote a à son sommaire Astérix le Gaulois, Les Aventures de Michel Tanguy, Le Démon des Caraïbes, Le Scout Jacques Le Gall ; trois aventures d'après des émissions ou des feuilletons de Radio-Luxembourg, sponsor du journal, Dix millions d'auditeurs/Guy Lebleu reporter, Bison Noir et Zappy Max ; une aventure (il y en aura quatre au total) aujourd'hui totalement oubliée, P'tit Pat, gamin de Paris de Rémo Forlani et Jacques Dagues (qui réalise la couverture du journal) ; sans oublier Le Petit Nicolas, Jacquot le Mousse, Mark Trent et Pistolin (P. Gaumer (2004), p. 631).
  2. Les premières histoires de Linus (Pierre Christin) et Mézi (Mézières) sont deux aventures réalisées aux États-Unis, Le Rhum du Punch et Comment réussir en affaires en se donnant un mal fou, puis après leur retour en France Le chemin de l'enfer est pavé de bonnes intentions (J.-C. Mézières, Mézi (1981), p. 64).
  3. Mézières, fidèle lecteur d' OK Magazine dans sa jeunesse, déclare avoir gardé un vif souvenir de cette bande dessinée totalement inspirée de Flash Gordon. Mais le héros d'OK qui marque le plus le jeune Mézières est Arys Buck, d'Uderzo, au point qu'un des premiers essais aboutis de bande dessinée est une histoire de Tintin au physique avantageux d'Arys Buck (O. Maltret, DBD (2001), p. 10).
  4. « Mézières aime évoquer Barbarella, « cette grand-mère spirituelle de Laureline » » (S. Barets, Intégrale 1 (2007), p. 8).
  5. Mézières déclare avoir été impressionné par Les Naufragés du temps, dont il avait découvert des extraits ainsi que de Barbarella dans Les Chefs-d'œuvre de la bande dessinée, une anthologie réunie par Jacques Sternberg, Michel Caen et Jacques Lob et éditée par la revue Planète (C. Quillien, Pilote (2004), p. 121).
  6. Mézières considère que Les Mauvais Rêves est plutôt une histoire de « fantaisie épique » que de science-fiction (J. Glénat, Schtroumpf (1973), p. 4).
  7. C'est René Barjavel, dans un feuilleton de 1943, Le Voyageur imprudent, 1e édition 1944, qui expose le paradoxe du grand-père. Mais c'est dans l'édition révisée de 1958 qu'il théorise ce paradoxe qui démontrerait l'impossibilité des voyages dans le temps : dans le passé vous risquez de tuer l'avenir et dans le futur d'annihiler le passé.
  8. C'est la solution adoptée par Poul Anderson dans La Patrouille du temps, 1e édition française, Marabout (1965).
  9. Jean-Claude Mézières profite de l'occasion pour caricaturer Pierre Christin en scénariste de cyberkinomax.
  10. Il faut savoir que Søren Kragh-Jacobsen a inscrit son film dans le mouvement cinématographique danois Dogme 95, dont la règle 1 édicte : « Les accessoires et décors ne doivent pas être amenés et si on a besoin d'un accessoire particulier pour l'histoire, choisir un endroit où cet accessoire est présent. » On peut donc se poser la question de savoir si la ferme, lieu du tournage, disposait des albums de Valérian et Linda ou si Kragh-Jacobsen les y a apportés, en contradiction avec le dogme.
  11. Mézières après avoir dessiné New York sous les eaux dans La Cité des eaux mouvantes, imagine cette fois-ci un New York au milieu des terres par l'assèchement de l'Hudson River.
  12. Jean-Claude Mézières et Pierre Christin habitaient la même rue de Saint-Mandé et ils se sont connus, dès leur enfance, dans la cave qui les abritait pendant les alertes aériennes de 1943/44. Quelque temps plus tard, Christin envoyait des lettres d'amour avec de beaux dessins à la sœur de Mézières, Évelyne, qui est devenue la coloriste de la série. Ils se sont retrouvés adolescents quand l'un et l'autre faisaient leurs études à Paris, Mézières avec Jean Giraud aux Arts Appliqués et Christin à la faculté de Lettres. Ils se sont ensuite retrouvés aux États-Unis, là où a commencé leur collaboration dans les années 1965/66, pour ensuite ne plus se quitter.
  13. Planche 37A cases 1, 2 et 3.
  14. Planches 1C, 2B, 2D et 31D.
  15. Planches 52C et 53A.
  16. Planches 32C cases 1 et 2, 33B case 1, 34A case 2 et 54B.
  17. Toutefois à son arrivée à Pilote, Jean-Claude Mézières a dessiné sur des scénarios autres que ceux de Pierre Christin. Il déclare ne pas avoir beaucoup aimé travailler avec Fred car celui-ci avait trop tendance à dessiner ses scénarios, ce qui laissait peu de liberté au dessinateur.
  18. Mézières raconte qu'encore jeune étudiant à l'école des Arts appliqués, il a fait le voyage de Bruxelles accompagné de Pat Mallet pour rencontrer Franquin.
  19. C'est avec Jean Giraud et Pat Mallet qu'il fait le déplacement de Champrosay (près de Draveil) pour rencontrer Jijé. Au retour de son service militaire, Mézières devait travailler dans le studio de publicité de Benoit Gillain, fils de Jijé. (P. Wurm et J.-P. Willems (2006), p. 4).
  20. C'est à l'école des Arts appliqués que Jean-Claude Mézières rencontre Jean Giraud et Pat Mallet (O. Maltret, DBD (2001), p. 4-8).
  21. La mise en couleur sur « bleu » consiste à réduire au format en reportant sur un papier dessin en bleu léger (ou plus récemment en gris clair) le dessin des planches originales en noir. C'est sur ce papier à dessin que se fait la mise en couleur à la gouache. Le coloriste dispose d'un film transparent sur lequel est reporté le dessin en noir pour juger de l'effet final par superposition.
  22. Ces sept aventures sont publiées dans Super Pocket Pilote, supplément trimestriel de 268 pages en format de poche du journal Pilote. Comme le disent les auteurs de Valérian dans l'introduction de Par les chemins de l'espace, l'album hors série qui regroupe ces sept histoires, c'était « le manga d'avant les mangas », du moins en Europe.
  23. L'histoire Les Mauvais Rêves n'a été publiée en album dans la série courante qu'en 2000 avec la numérotation 0. Entre-temps elle est publiée dans un album hors série Mézières et Christin avec… en 1983 pour répondre à la demande des amateurs de Valérian et Laureline. Déjà en 1981, une édition pirate est éditée en nuances de gris à partir des pages de Pilote.
  24. Valérian est la cinquième série de Pilote à être éditée par Dargaud après Michel Tanguy et Barbe-Rouge en 1961, Fort Navajo (Blueberry) en 1965 et Bob Morane en 1967. Les aventures d'Astérix le Gaulois sont éditées en 1961 par Hachette.
  25. Les albums du début des années 1970 font généralement entre 44 et 48 pages réparties en 4 cahiers.
  26. Les deux aventures de 28 planches chacune La Cité des eaux mouvantes et Terres en flammes sont éditées en un seul album La Cité des eaux mouvantes de 47 planches (P. Wurm et J.-P. Willems (2006), p. 11). Pour La Cité des eaux mouvantes les planches 16A, 17A, 18A, 18B, 27A, 27B sont supprimées et les planches 17B, 19A, 26B sont redessinées et pour Terres en flammes les planches 12A, 12B, 13A, 13B, 14A, 14B, 15A, 15B, 16A, 16B, 19A sont supprimées et les planches 11B, 18B, 19B, 21B sont redessinées pour revenir au format de 47 planches. Ces deux aventures sont éditées dans leurs paginations originelles dans le premier volume des hors séries Omnibus et Intégrale.
  27. La collection Omnibus comprend deux albums, regroupant cinq aventures dans le premier volume de 1986 : Les Mauvais Rêves ; La Cité des eaux mouvantes et Terres en flammes ; Le Grand Collectionneur et Drôles de spécimens. Dans le second volume de 1988 on retrouve : L'Empire des mille planètes ; Le Pays sans étoile et Bienvenue sur Alflolol. La collection Omnibus s'est arrêtée sans permettre la parution de l'ensemble des albums déjà publiés.
  28. En 2007, le volume 1 regroupe : Les Mauvais Rêves ; La Cité des eaux mouvantes et Terres en flammes ainsi que L'Empire des mille planètes. Le volume 2 de 2008 comprend : Le Pays sans étoile, Bienvenue sur Alflolol et Les Oiseaux du Maître. Le volume 3 de 2009 rassemble : L'Ambassadeur des Ombres ; Sur les terres truquées et Les Héros de l'équinoxe. Le volume 4 qui sortira fin 2009 se composera des deux diptyques Métro Châtelet direction Cassiopée/Brooklyn station terminus cosmos et Les Spectres d'Inverloch/Les Foudres d'Hypsis.
  29. Les aventures de Valérian sont aussi parues en bengali dans un journal et en arabe pour un journal saoudien. Une édition pirate des Héros de l'équinoxe, assez fidèlement redessinée, existe en chinois (O. Maltret, DBD (2001), p. 20).
  30. C'est lors de cette exposition que les gardiens de l'ordre moral de l'association lyonnaise Action pour la dignité humaine, ont porté plainte contre 6 planches accrochées sur 400 pour « atteinte à l'ordre public et incitation à la débauche ». Les organisateurs ayant refusé de décrocher les planches visées, le musée a été condamné en référé (article de Marianne). Les planches visées étaient celles d'Ailleurs (Robert Gigi), Port Nawak (David Prudhomme), The Pact (un fanzine de Reedman et Brun), L'Imploseur (Stan, Vince et Benoît Delépine) et Urban Games (Christophe Raufflet) (La Censure en BD).

Références

Cliquez sur le nom de l'auteur pour obtenir la source bibliographique

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  9. a , b  et c O. Maltret, DBD (2001), p. 11.
  10. a  et b N. Anspach, Auracan (1998), p. 23.
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  14. a , b  et c Boris, Schtroumpf (1973), p. 15.
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  22. P. Gaumer (2004), p. 580.
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  24. O. Maltret, DBD (2001), p. 12.
  25. C. Quillien, Pilote (2004), p. 120.
  26. a  et b N. Anspach, Auracan (1998), p. 34.
  27. a  et b L. Pomerleau, Comics Journal(1989).
  28. a  et b D. Poncet, PLGPPUR (1984), p. 33.
  29. L'Empire des mille planètes, planche 27B.
  30. N. Anspach, Auracan (1998), p. 25.
  31. P. Wurm et J.-P. Willems (2006), p. 15-16.
  32. P. Wurm et J.-P. Willems (2006), p. 53.
  33. a  et b S. Barets, Intégrale 1 (2007), p.12.
  34. S. Barets, Intégrale 1 (2007), p. 13.
  35. 4e de couverture de l'album Les Spectres d'Inverloch.
  36. 4e de couverture de l'album Les Foudres d'Hypsis.
  37. 4e de couverture de l'album Sur les frontières.
  38. 4e de couverture de l'album Les Cercles du pouvoir.
  39. 4e de couverture de l'album Par des temps incertains.
  40. 4e de couverture de l'album Au bord du Grand Rien.
  41. 4e de couverture de l'album L'Ordre des Pierres.
  42. a , b  et c G. Klein, Avec... (1983), p. 5 et en ligne sur le site de J.-C. Mézières.
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  65. a  et b S. Barets, Intégrale 2 (2008), p. 8.
  66. S. Barets, Intégrale 3 (2009), p. 14.
  67. S. Barets, Intégrale 3, (2009) p. 15.
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  108. N. Ampach, Auracan (1998), p. 23, 26.
  109. P. Wurm et J.-P. Willems (2006), p. 41.
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  112. O. Maltret, DBD (2001), p. 10.
  113. P. Wurm et J.-P. Willems (2006), p. 12-13.
  114. J. Fenech, BoDoï (2004), n°78, p. 38
  115. P. Wurm et J.-P. Willems (2006), p. 5.
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  121. a  et b P. Wurm et J.-P. Willems (2006), p. 22.
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  140. P. Christin, J.-C. Mézières, Les Habitants 2 (2000), p. 8-9.
  141. P. Christin, J.-C. Mézières, Les Habitants (1991), p. 62.
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  143. P. Christin, J.-C. Mézières, Les Habitants (1991), p. 56.
  144. 4e de couverture des albums Au bord du Grand Rien et L'Ordre des Pierres.
  145. J.-C. Mézières, Les Extras (1995), p. 10-11.
  146. BoDoï n°69 (décembre 2003).
  147. O. Maltret, DBD (2001), p. 25-26.
  148. a  et b Site officiel de l'anime Valérian et Laureline consulté le 9 mars 2009.
  149. Blog de l'anime le 18 mai 2006, consulté le 9 mars 2009.
  150. Grille de Game One sur le site de la chaîne, consulté le 8 octobre 2009.
  151. Fantasy.fr consulté le 17 juillet 2009.

Sources bibliographiques

Toutes les références ci-dessus sont tirées des sources ci-dessous.

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  • Pierre Christin, Jean-Claude Mézières, Stan Barets, « Comment tout à commencé » dans Valérian et Laureline, l'intégrale volume 1, Dargaud, Paris, 2007
  • Pierre Christin, Jean-Claude Mézières, Stan Barets, « C'est la Lune final » dans Valérian et Laureline, l'intégrale volume 2, Dargaud, Paris, 2008
  • Pierre Christin, Jean-Claude Mézières, Stan Barets, « Mézières ou l'art de la bande dessinée » dans Valérian et Laureline, l'intégrale volume 3, Dargaud, Paris, 2009
  • Pierre Christin, Jean-Claude Mézières, Gérard Klein, Mézières et Christin avec..., Dargaud, Paris, 1983
  • Pierre Christin, Jean-Claude Mézières, Les Habitants du ciel, Atlas cosmique de Valérian et Laureline, Dargaud, 1991
  • Pierre Christin, Jean-Claude Mézières, Les Habitants du ciel 2, Atlas cosmique de Valérian et Laureline, Dargaud, 2000
  • Collectif BoDoï, « Lille au trésors » dans BoDoï, n°69, décembre 2003
  • Jorgue Domenech, Sacha, Le Vaisseau errant, Goldorak dans Téléjunior, n°26, 20 juin 1979
  • Jacques Fenech, BoDoï, « Repasse-moi le ciel ! » dans BoDoï, spécial n°11, sept/oct/nov 2004
  • Jacques Fenech, BoDoï, « Mézières, là où va Valérian » dans BoDoï, n°78, septembre 2004
  • Henri Filippini, Histoire du journal Pilote et des publications des éditions Dargaud, éditions Jacques Glénat, Grenoble, 1977
  • Patrick Gaumer, Larousse de la BD, Larousse, Paris, 2004
  • Jacques Glénat et al. Schtroumpf, « Linus-Mézières » dans Les cahiers de la bande dessinée - Schtroumpf, n°7, éditions Jacques Glénat, Grenoble, 1973, 1e édition 1970
  • (en) Gil Kane, Gary Groth, « Recognition: A Conversation with Jean-Claude Mézières » in The Comics Journal, Fantagraphics Books, May/June 2004
  • Yannick Lejeune, Bédéka, « Le guide du routard SF » dans Bédéka, le magazine de ceux qui aiment la BD, n°19, octobre 2005
  • Arnaud Malherbe, « Tu enfanteras dans la couleur » dans L'Express, n° 2586 du 25/1/2001
  • Olivier Maltret, DBD, « Mézières » dans Les dossiers de DBD, BFB éditions, Paris, 2001
  • Jean-Claude Mézières, Mézi avant Mézières, Pepperland, Bruxelles, 1981
  • Jean-Claude Mézières, Les Extras de Mézières, Dargaud, Paris, 1995
  • Jean-Claude Mézières, Les Extras de Mézières, mon cinquième élément, Dargaud, Paris, 1998
  • Dan O'Bannon, Mœbius, « The Long Tomorrow » dans Métal Hurlant, Les Humanoïdes associés, n°7, mai 1976
  • (en) Luc Pomerleau, « Pierre Christin and Enki Bilal, Called to Comics » in The Comics Journal, Fantagraphics Books, May 1989
  • Dominique Poncet, PLGPPUR, « Mézières, plein la page » dans PLGPPUR, n°15, hiver 1984
  • Christophe Quillien, Pilote, « Le Passé du futur » dans Pilote , numéro spécial Noël, Dargaud, Paris, 2004
  • Olivier Thierry, Kamil Plejwaltzsky, « L'odyssée spatio-temporelle de Valérian et Laureline » dans Zoo, n° 19, Arcadia, Paris, mai-juin 2009
  • François Vie (direction) Étoiles, « Mézières, de l'autre coté des étoiles » dans le catalogne de l'exposition du Festival d'Angoulême, Dargaud, Paris, 1985
  • Philippe Wurm, Jean-Pierre Willems, À Propos de Valérian, éditions À Propos, Incourt (Belgique), 2006

Documentation

Magazines et fanzines

Ne sont mentionnés que les magazines et fanzines qui traitent de la série Valérian et Laureline

Dossiers

  • Schtroumpf n° 7 , 1970 (réédition 1973)- dossier + couverture et illustrations
  • Documents BD n° 9, 1983 - dossier + couverture et illustrations
  • PLGPPUR n° 15, 1983 - dossier + couverture et illustrations
  • Sapristi n° 18, 1988 - dossier + couverture et illustrations
  • On a marché sur la bulle n° 6, 1995 - dossier et illustrations
  • Les dossiers de DBD, 2001 - dossier + couverture et illustrations

Articles

  • Nyarlathop n° 3, 1970 - article + couverture
  • Phénix n° 26, 1973 - table ronde sur la science-fiction avec Druillet
  • Ran Tan Plan n° 30, 1974 - article + couverture
  • Phylactères, 1997 - article

Interviews

  • Horizons fantastiques n° 30, 1974 - interview
  • Horizons fantastiques n° 32 et 33, 1975 - interview
  • Tresadenn n° 9, 1977 - interview + illustration
  • Neutron n° 3, 1980 - interview
  • Solaris n° 47 et 48, 1982 - interview
  • Auracan n° 11, 1995 - interview

Documentaires télévisés

  • Valérian et Laureline, entretiens avec Jean-Claude Mézières et Pierre Christin, réalisateur Jean-Loup Martin (26'), le vendredi 14 avril 1995 à 14h40, sur la chaîne de télévision Planète. Producteurs : Cendrane Films / 8 Mont Blanc Télévision / Les Films Grain de Sable
  • Trente ans d'espace-temps, entretiens avec Jean-Claude Mézières et Pierre Christin (23'), réalisation Jean-François Dars et Anne Papillault, production CNRS Images / media FEMIS, 1996
  • Documentaire Jean-Claude Mézières, L'Ambassadeur des étoiles de Julien Perrin (21'), 2004
  • Interview de Jean-Claude Mézières par Jean-Philippe Lefèvre le vendredi 19 janvier 2007 à 23 h 00 dans l'émission Un monde de bulles (30') sur la chaîne de télévision Public Sénat
  • Interview de Jean-Claude Mézières et Pierre Christin par Geneviève de Cazaux et Jean-Michel Chappes (1'40) pour le 13 heures de TF1 le jeudi 27 janvier 2007

Articles connexes

Liens externes


Valérian et Laureline

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