Union du Myanmar

Union du Myanmar
Birmanie - Wikipédia

Birmanie

Pyidaungzu Myanma Naingngandaw (my)
ပြည်ထောင်စုမြန်မာနိုင်ငံတော်‌ (my)
Pyidaungzu Myanma Naingngandaw (my)
Union du Myanmar (fr)
Drapeau du Myanmar Armoiries de la Birmanie
(Détails) (Détails)
Devise nationale : Le bonheur se trouve dans une vie harmonieusement disciplinée
carte
Langues officielles Birman
Capitale Naypyidaw
19°45′N, 96°6′E
Plus grande ville Rangoon
Forme de l’État
 - Président
 - Premier ministre
Dictature militaire
Than Shwe
Thein Sein
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 39e
678 500 km²
20 760 km² (3,06 %)
Population
 - Totale (2008)
 - Densité
Classé 24e
47 758 180 hab.
69 hab./km²
Indépendance
 - Date
Du Royaume-Uni
4 janvier 1948


Gentilé birman, birmane ou plus rarement myanmarais, myanmaraise
PIB (nominal) (2008) $27 milliards[1] ( 86e)
IDH (2008) Augmentation 0,583 (moyen) ( 132e)
Monnaie Kyat (MKK)
Fuseau horaire UTC +6h30
Hymne national Gba Majay Bma
(Nous aimerons la Birmanie)
Domaine internet .mm
(anciennement .bu)
Indicatif
téléphonique
+95


La Birmanie, officiellement Union du Myanmar, est un pays d'Asie du Sud-Est continentale ayant une frontière commune avec l'Inde, le Bangladesh, le Laos, la Chine et la Thaïlande. Elle est bordée par la mer d'Andaman au sud et par le golfe du Bengale au sud-ouest, avec environ 2 000 kilomètres de côtes au total.

Sommaire

Dénomination

Le pays a acquis son indépendance au Royaume-Uni le 4 janvier 1948 avec pour nom officiel en anglais Burma, en forme longue Union of Burma. Le nom officiel en birman est Myanmar, Myanmah (ြမန်မာ) ou Bama (ဗမာ), suivant le registre utilisé. En birman, Myanmar est le nom littéraire du pays, tandis que Bama ou Bamar ne font référence qu'à l'ethnie des Birmans, d'où vient l'anglais Burma et le français Birmanie.

Myanmar fait référence aux anciens habitants mythiques du pays et non plus seulement au groupe ethnique birman (littéralement, Myanmar signifie en birman « fort et rapide », qualités de ces fameux ancêtres mythiques). Plus exactement, Myan Ma signifie le pays merveilleux créé par ces « esprits-habitants mythiques » (Bya Ma). Avec cette dénomination et l'usage du mot « Union », le caractère multi-ethnique de l'État est souligné.

Le pays est devenu la République socialiste de l'Union de Birmanie le 4 janvier 1974, avant de redevenir l'Union de Birmanie le 23 septembre 1988. Le 18 juin 1989, le nom officiel en anglais a été changé en Myanmar par le pouvoir dictatorial des généraux, mais ce changement controversé n'est pas reconnu par l'opposition politique et plusieurs pays anglophones, ni par un voisin comme la Thailande.

En français, l'usage oral du mot Birmanie reste majoritaire, et on utilise presque toujours les adjectifs dérivés de ce mot : birman, birmane. L'usage oral et écrit des adjectifs myanmarais et myanmaraise est rarissime. Le nom officiellement utilisé par l'Organisation des Nations unies ou la Suisse est Myanmar, tandis que la France ainsi que le Canada utilisent le nom Birmanie (néanmoins, les médias canadiens, belges et français utilisent indifféremment Birmanie et Myanmar)[2].

Géographie

Divisions administratives

Burma en.png
Article détaillé : Subdivisions de la Birmanie.

La Birmanie est partagée en sept « divisions » (hunkhu ou Tain.png) et sept États (chiu ou Pyinè.png). Chaque État ou division se subdivise en communes, districts et villages. Les principales villes : Rangoon, Mandalay et Pagan sont divisées en communes.

Divisions

Les sept divisions forment ce que les Birmans appellent la « Birmanie proprement dite » (Burma proper en anglais), c'est-à-dire le pays des Birmans. Ce sont :

États

Les sept États correspondent chacun à un des autres grands groupes ethniques qui peuplent la Birmanie et sont :

Géographie physique

Article détaillé : Géographie de la Birmanie.

La Birmanie partage ses frontières terrestres avec la Chine (2185 km), avec la Thaïlande (1800 km), avec l'Inde (1463 km), avec le Laos (235 km), et enfin avec le Bangladesh (193 km) pour un total de 5876 km.

La Birmanie est le plus vaste État de l’Asie du Sud-Est continentale. Il comprend une longue plaine centrale, où vit la majeure partie de la population, et sa partie la plus large ne dépasse pas 960 km. Cette plaine est bordée d'espaces montagneux, ainsi à l’ouest, la chaîne de l’Arakan.

La région de l’intérieur, qui s’ordonne autour du bassin de Mandalay où convergent Irrawaddy et Chindwin et d’où sort le Sittang, est connue sous le nom de Haute Birmanie, cœur historique du pays. La région côtière (zone alluvionnaire du delta de l’Irrawaddy et plaine du Sittang), bordée de nombreuses îles, est connue sous le nom de Basse Birmanie. Dans les régions périphériques, montagneuses, la forêt domine.

Son point le plus haut est le Hkakabo Razi, qui culmine à 5881 m, et son point le plus bas la mer d'Andaman, avec 0 m.

Histoire

Article détaillé : Histoire de la Birmanie.
Lithographie britannique de 1825 de la pagode de Shwedagon, révélant l'occupation britannique de la Birmanie durant la première guerre anglo-birmane

À l'extrémité occidentale de l'Asie du Sud-Est, la Birmanie n'a pas échappé au sort mouvementé de cette partie du monde. Plusieurs fois au cours de son histoire elle a été envahie : par les Mongols, dans les temps anciens ; par les Britanniques au XIXe siècle, qui l'annexèrent purement et simplement à leur empire des Indes ; par l'empire japonais, pendant la Seconde Guerre mondiale. À cela s'ajoutent d'innombrables révoltes et guerres tribales entre les diverses ethnies qui composent sa population. Aujourd'hui c'est l'une des dictatures les plus dures au monde, gouvernée par une junte de généraux.

Le pays fut dirigé d'une main de fer par le général Ne Win entre 1962 et 1988. En 1988, face à un mouvement de protestation populaire dans tout le pays et à l'avancée de la guérilla karen, un groupe de généraux, la plupart disciples de Ne Win, décidèrent de rétablir l'ordre. Ils renversèrent officiellement le dictateur (il ne fut jamais emprisonné mais assigné à résidence) et prirent le pouvoir en 1989 après une période d'instabilité de plusieurs mois.

En 1990, ils organisèrent des élections libres, remportées à plus de 80 % par la Ligue Nationale pour la Démocratie du prix Nobel Aung San Suu Kyi. Mais la nouvelle junte ne donna jamais le pouvoir à l'opposition. Depuis, le pays est dirigé avec fermeté par un groupe de généraux, officiellement unis, mais en perpétuelle lutte interne pour le pouvoir. Ainsi, tricéphale pendant 15 ans, le pouvoir est aujourd'hui partagé entre les mains de Than Shwe, Président, et de Maung Aye, Chef des armées, qui ont tous deux réussi à évincer leur rival, Khin Nyunt, Chef des services de renseignement des armées (MI).

Chronologie

  • 1044 : Fondation du premier Empire birman (royaume de Pagan) par Anawrahta.
  • 1287 : Prise de Pagan par les Mongols.
  • 1531 : Fondation du deuxième Empire birman (dynastie Taungû) par Tabinshwehti.
  • 1581 : Mort de Bayinnaung qui marque le début du déclin du deuxième Empire birman.
  • 1752-1760 : Règne d'Alaungpaya, fondateur du troisième Empire birman (dynastie Konbaung).
  • 1824-1826 : 1e guerre anglo-birmane : les Anglais annexent l’Arakan, l’Assam, le Manipur et le Tenasserim.
  • 1852 : 2e guerre anglo-birmane : les Anglais annexent la Basse-Birmanie.
  • 1885 : 3e guerre anglo-birmane : les Anglais s'emparent de Mandalay et déposent le roi Thibaw. La Birmanie est officiellement rattachée à l'Inde britannique le 1er janvier 1886.
  • 1937 : La Birmanie est séparée de l’Inde et devient une colonie britannique distincte.
  • 1942-1945 : Occupation japonaise. Destruction du palais royal de Mandalay.
  • 12 février 1947 : Accord de Panglong qui reconnaît le principe de l’autonomie des régions frontalières en matière d’administration centrale.
  • 19 juillet 1947 : Assassinat par ses rivaux du général Aung San, le père de l'indépendance.
  • Le 4 janvier 1948 : Le pays devient indépendant et quitte le Commonwealth, le premier ministre étant U Nu qui instaure une démocratie parlementaire (1948-1958 et 1960-1962).
  • En 1962, le général Ne Win fait un coup d'État militaire et règne durant plus de vingt-six ans, introduisant des réformes socialistes à marche forcée. Malgré la politique socialiste mise en place, Ne Win garde ses distances avec le bloc soviétique et la Chine. Il place la Birmanie dans le camp des non-alignés.
  • En 1974, création de la Constitution birmane, aujourd'hui suspendue et ceci depuis bientôt vingt ans. La rédaction d'un nouveau texte a été amorcée en janvier 1993.
  • En 1988, l'armée réprime violemment un mouvement de protestation contre la situation économique et politique : le 8 août 1988, les militaires ouvrirent le feu sur la foule qui protestait ; ce jour est commémoré comme the 8.8.88 uprising. Néanmoins, la conséquence indirecte de ce mouvement fut qu'il permit la tenue des élections.
  • 1990 : tenue d'élections libres, qui débouchent sur la victoire de la NLD (National League for Democracy) dirigée par Aung San Suu Kyi. Elles sont annulées par la dictature militaire.
  • Janvier 1993, amorce de la rédaction d'une nouvelle Constitution birmane.
  • 7 novembre 2005 : la capitale est transférée du jour au lendemain de Rangoon à Pyinmana, au centre du pays. La ville est renommée Naypyidaw (Ville royale ou Demeure des Rois).
  • septembre 2007 : une augmentation brutale du prix de l'essence en août (200%), des transports et des produits de première nécessité provoque une série de manifestations d'abord des moines, puis de l'opposition et de nombreux habitants des grandes villes. Les arrestations et la répression militaire commencent dès le 26 septembre. Le pays est coupé du monde, les lignes téléphoniques sont inaccessibles (sauf satellite), internet est bloqué. Bien que les sources officielles évoquent seulement une dizaine de morts, et quelques blessés, il semblerait que le nombre de tués se soit élevé à plusieurs centaines.
  • En 2008, le cyclone Nargis frappe la Birmanie le 3 mai ; l'aide humanitaire est compliquée par les mesures administratives imposées par la junte militaire au pouvoir - aucune ONG n'a pu pénétrer sur le territoire. Les pertes humaines sont évalués à plus de 100 000 morts, un million de sinistrés, ainsi que l'apparition d'épidémies dans les zones touchées...

L'un des personnages majeurs du pays au XXe siècle est le général Aung San, le père de l'indépendance, dont la fille, Aung San Suu Kyi, a obtenu le prix Nobel de la paix en 1991, ainsi que le prix Sakharov au Parlement européen en 1990, pour son combat en faveur de la démocratie en Birmanie. Une autre personnalité birmane a connu la notoriété internationale : il s'agit de U Thant, qui fut secrétaire général des Nations unies de 1961 à 1971.

Politique

La Birmanie est membre de l'ASEAN (Association des nations du Sud-Est asiatique) et aurait dû en prendre la présidence en 2006 si la pression de la communauté internationale n'avait réussi à éviter cette embarrassante situation.

Régime autoritaire, l'État du Myanmar est dirigé par une dictature militaire depuis le coup d'État de septembre 1988. Le travail forcé est une pratique courante. Les organisations internationales des droits de l'homme classent la Birmanie parmi les mauvais élèves en matière de libertés publiques : la liberté de la presse et les droits de l'homme ne sont pas respectés, le pouvoir judiciaire n'est pas indépendant de l'exécutif et les partis d'opposition ne sont pas tolérés.

Dotée d'un budget représentant environ 50% du PNB, l'armée, forte de 400 000 hommes, n'a pourtant pas d'ennemi extérieur déclaré, malgré des tensions récurrentes avec la Thaïlande, qui conduisirent à des escarmouches à la frontière entre les deux pays. En plus de la protection extérieure, son rôle est de contrôler la population et elle participe à des missions de maintien de l'ordre et de répression au même titre que la police.

Le parti d'opposition mené par Aung San Suu Kyi (la Ligue nationale pour la démocratie ou NLD) a remporté les élections législatives en mai 1990 avec plus de 80% de voix en sa faveur, à la surprise de la junte qui espérait légitimer ainsi son pouvoir. Celle-ci a alors invalidé les élections. Le NLD lutte pour le retour de la démocratie dans le pays.

La junte a une position ambiguë envers l'opposante Aung San Suu Kyi, qui est très populaire dans le monde suite à son prix Nobel de la paix en 1991. Sa popularité et son statut de fille du symbole et héros national Aung San, lui procurent une certaine protection, alors que la junte voudrait pouvoir se débarrasser de cette épine dans le pied. Face à ce dilemme, la junte a donc placé l'opposante en résidence surveillée. Aung San Suu Kyi est entrée dans sa 14ème année de détention le 24 octobre 2008. Le 4 mai 2009, un américain, John Yettaw, gagne la résidence de Aung San Suu Kyi en traversant un lac public à la nage. Il est hébergé pendant deux jour par Aung San Suu Kyi entrainant ainsi leur arrestation et leur jugement. Aung San Suu Kyi est condamnée le 11 août 2009 à 18 mois d'assignation à résidence suite à un décret de Than Shwe réduisant la peine initiale de moitié. Ce jugement très controversé, la rend inéligible pour les élection de 2010 à moins d'une grâce exceptionnelle.

La politique mise en place par les généraux occasionne des migrations massives de certaines minorités, comme les Karens par exemple, vers la Thaïlande.

Le 18 octobre 2004, le Premier ministre, le général Khin Nyunt, a été "autorisé à prendre sa retraite pour raisons de santé" et assigné à résidence. Il a été remplacé par Soe Win, un « dur » tenu pour responsable de l’embuscade contre le convoi d’Aung San Suu Kyi en mai 2003. Khin Nyunt premier ministre depuis août 2003, supervisait les services secrets birmans depuis plus de vingt ans et était considéré comme un modéré. Son opposant au sein de la junte, le général Maung Aye, réputé très dur, qui occupait jusqu'alors les fonctions de vice-président du Conseil d'État pour la paix et le développement, est également chef d'état-major. Il est en concurrence pour le pouvoir avec le général Than Shwe, président de la junte et commandant en chef des forces armées.

Les sanctions économiques prises contre le régime militaire birman par la communauté internationale, dont les États-Unis, la Malaisie et les pays de l'Union européenne (la France y compris), n'ont eu que peu d'effet, ceci étant dû en grande partie à l'inventivité des collaborateurs de la Junte, comme à la volonté de nombreux pays asiatiques soucieux de continuer à promouvoir les échanges économiques avec la Birmanie et notamment en vue des profits générés par les investissements dans l'extraction des ressources naturelles du pays. On peut cependant dire que ces sanctions ont eu pour effet de mettre au chômage plus de 100 000 personnes, du jour au lendemain, qui travaillaient auparavant dans les usines textiles qui commençaient à émerger dans le pays. Beaucoup des jeunes filles qui travaillaient dans ce secteur sont allées grossir les rangs des prostituées de la capitale. Les sanctions semblent donc plus contribuer à un appauvrissement de la population qu'à une démocratisation du pays.

Dans la même logique que les sanctions, de nombreuses voix se sont élevées contre les sociétés comme Total investissant dans le pays et contre les voyageurs qui font fonctionner l'industrie du tourisme. Selon les démocrates, l'entrée de devises étrangères aiderait le gouvernement actuel et contribuerait à la généralisation du travail forcé.

Déplacement de la capitale

La capitale a été déplacée de Rangoon, ville située dans le delta de l'Irrawaddy, à Pyinmana (à 300 km à l'intérieur des terres) au cours de l'année 2005. Les spéculations abondent quant aux raisons de ce déménagement brusque du gouvernement vers une ville pratiquement construite à partir de rien dans une région complètement isolée.

Selon les explications officielles de la junte, l'ancienne capitale de Rangoon était devenue trop étriquée ; de plus, la nouvelle capitale occupe un emplacement plus central, ce qui permettrait des liaisons plus faciles avec les différents endroits du pays. Certains observateurs ont fait le rapprochement avec l'ancienne coutume qu'avaient les nouveaux rois de construire une nouvelle capitale. Le déplacement exprimerait une volonté de la junte d'asseoir sa légitimité par ce geste symbolique, d'où le nom de la nouvelle capitale, Nay Pyi Daw, qui signifie « Siège des Rois ».

D'autres estiment que le déplacement reflète la volonté du gouvernement de se protéger à la fois d'une invasion de l'extérieur et de mouvements populaires intérieurs, qui avaient ébranlé le pouvoir en 1988. En particulier, un journaliste indien, en:Siddharth Varadarajan, après une visite de Nay Pyi Daw, décrit l'étendue de la nouvelle capitale comme « l'assurance ultime contre le changement de régime, un chef-d'œuvre d'urbanisme dessiné pour contrer toute tentative de révolution colorée — non par les tanks et les canons à eau, mais par la géométrie et la cartographie[3]. » Le gouvernement semble en effet vouloir s'isoler, au point de limiter les moyens de communication[4].

Enfin, des raisons ésotériques semblent rentrer en ligne de compte. Depuis toujours, l'astrologie et le pouvoir ont été liés en Birmanie. Le mécontentement de 1988 était notamment lié au fait que Ne Win, écoutant son astrologue, avait décidé de remplacer tous les billets de banque par d'autres dont les valeurs seraient des multiples de 9, son chiffre porte-bonheur. Le déménagement vers Nay Pyi Daw s'étant fait à une heure précise déterminée par le calendrier lunaire, il est probable que la décision de changer de capitale ait été influencée par les astrologues de la junte.

Événements de 2007

Un mouvement national de protestation a eu lieu en août et septembre 2007. Les manifestations ont commencé le 19 août 2007 à Rangoon pour dénoncer l'augmentation massive des prix des carburants et des transports en commun. Elles ont pris de l'ampleur à partir du 5 septembre 2007, où des moines bouddhistes ont été frappés par des miliciens de la junte, ce qui a suscité l'indignation générale. Des membres de la Ligue Nationale pour la Démocratie d'Aung San Suu Kyi, des étudiants et d'autres personnes ont rejoint les manifestations pacifiques des moines dans toutes les grandes villes du pays. Le mouvement a été brutalement réprimé à partir du 26 septembre 2007.

Événements de 2008

En février, les autorités militaires annoncent la tenue d'un référendum pour valider des réformes constitutionnelles[5].

D'après la Ligue nationale pour la démocratie, la nouvelle Constitution ne ferait que renforcer le pouvoir des autorités militaires[6]. Le gouvernement militaire affirme, pour sa part, que la nouvelle Constitution établirait « une démocratie où fleurit la discipline ».[5]

Le 2 mai 2008, un cyclone de catégorie 4, Nargis, frappe très durement la Birmanie, en particulier la région de Rangoon. Le bilan officiel fait état de plus de 130 000 morts ou personnes portées disparues. Les ONG sur place parlent de 2,5 millions de sans abris. Dans le chaos le plus total, l'aide humanitaire peine à arriver sur place, les visas n'étant pas délivrés suffisamment vite par la junte au pouvoir, qui rechigne à accepter l'aide internationale. Quarante-huit heures avant le passage du cyclone, les services météo indiens ont informé les autorités de son arrivée mais l'information aurait été mal relayée dans le pays.

Le référendum eut cependant lieu le 10 mai, avec un taux de participation officiellement supérieur à 98 %.

Le peuple et sa culture

Démographie

Article détaillé : Démographie de la Birmanie.

Données synthétiques

Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.

Statistiques du CIA World Factbook, pour 2008 [7]:

Mortalité
Taux brut de mortalité 9,23 
Taux de mortalité infantile (population totale)
- Hommes
- Femmes
47,61 
53,78 
41,07 
Espérance de vie à la naissance (population totale)
 - Hommes
 - Femmes
63,39 ans
61,17 ans
65,74 ans
Source: The World Factbook, CIA[7]


Population : 48,1 millions, 0-14 ans: 25,3 % ; 15-64 ans : 59,3 % ; + 65 ans : 5,4 %
Indice de développement humain : 0,585 - Classé 135ème (2006)
Taux de croissance de la population : 0,783 % (en 2009)
Taux de natalité : 17,23
Taux de fécondité : 1,89 enfants/femme (en 2009)
Taux de migration : - 1,84 (en 2001) (Non renseigné en 2009)

Groupes et cultures ethniques

La Birmanie regroupe, en sus de la majorité birmane de souche, plus de 130 minorités ethniques avec leurs langues et leurs cultures propres. Sept « races nationales » sont reconnues par le gouvernement : Shans, Môns, Karens, Karenni, Chins, Kachin (Jingpo), Rakhine (Arakan). L’hétérogénéité de cette population est à l’origine des nombreux problèmes intercommunautaires qu’a connus le pays.

Société

Fêtes et jours fériés

Fêtes et jours fériés
Date Nom français Nom local Remarques
4 Janvier Fête de l'Indépendance Lut Lat Yae Naih
12 Février Fête de l'Union Pyi Daung Su Naih Célébration de Bogyoke Aung San, qui a réussi à unifier les différents groupes ethniques de Birmanie. Pendant les deux semaines précédant la Fête de l'Union, le drapeau birman va de ville en ville.
2 Mars Jour des Paysans Taung thu lai tha mah Naih "En honneur à la ressource humaine majeure"
27 Mars Jour des Forces Armées et le Jour de la Résistance Taw Hlan Yae Naih Célébré avec des parades et des feux d'artifice.
13 -18 Avril* Nouvel Ans de Birman Thingyan Songkran de birman. Célébré avec jeté de l'eau aux gens.
1 Mai Fête du Travail A lote tha mah Naih
Mai* Vesak Ka-sone Larh Pyae Naih Vesak - Anniversaire de Bouddha.
Juin-Juillet* Fête du Commencement de Vassa Waso Lar Pyae Naih Vassa - Célébration du commencement de la Carême bouddhique.
19 Juillet Jour des Martyrs Ar Zar Ni Naih Souvenir des sept martyrs - qui compris de Bogyoke Aung San et ses collègues.
Octobre-Novembre* Fête de la fin de Vassa ou La Plein Lune de Thadingyut Thadingyut Larh-Pyae Naih Célébration de la fin de la Câreme bouddhique. Célébré avec allumé des bougies et de la libération des ballons lumineux.
Octobre-Novembre* La Pleine Lune de Tazaungmone Tazaungmone Larh-Pyae Naih Kathina
14 Novembre* Fête nationale A-Myo-Thar Naih Dix jours après Kathina. En souvenir de l'exil du dernier roi, et des protestations estudiantines contre les Britanniques à 1928.
23 Décembre Nouvel Ans de Karens Kayin Hnit-Thit-Koo
25 Décembre Noël Kha-Rit-Sa-Mut Naih

(*) - pas de date fixe.

Éducation

La plupart des universités fermées et/ou déplacées en banlieue en décembre 1996 pour des raisons de sécurité ont rouvert leurs portes. Mais la qualité de l'enseignement reste médiocre, notamment du fait de la corruption endémique. Selon l'UNICEF, seulement 28% des enfants du primaire terminent leur scolarité.

Arts

Musique

Article détaillé : Musique birmane.

La musique traditionnelle birmane est un métissage entre la musique chinoise, indienne et thaïlandaise étant donnée la situation enclavée de la Birmanie.

Dans ces dernières années, la musique moderne s'est très fortement rapprochée des styles occidentaux.

Littérature

Article détaillé : Littérature birmane.

La littérature birmane commence à se développer au XIIe siècle, au contact des cultures Pāli, Môn et Thaï, puis occidentale après le rattachement du pays à l'Empire britannique.

Religion

Les membres de la Sangha bouddhiste sont vénérés à travers l'ensemble de la Birmanie

Le bouddhisme en Birmanie est d'une manière prédominante de la tradition Theravada mêlé avec les convictions locales. Selon le gouvernement militaire, il est pratiqué par 89 % de la population, surtout parmi les Bamar, Rakhine, Shan, Mon, et Chinois. Le bouddhisme Theravada fut introduit en Birmanie par des envoyés du roi Ashoka, au IIIe siècle avant notre ère. Le Mahayana, lui, n'apparut que dix siècles plus tard, dans les régions proches de la frontière chinoise, bientôt suivi par le Vajrayana. Les trois écoles coexistèrent jusque sous le règne du roi Anawrahta (XIe siècle), qui opta pour le Theravada et essaya de la restaurer dans sa pureté originelle. Il voulut, par exemple, interdire le culte des nats mais se rendant compte que les Birmans n'étaient pas prêts à abandonner cette croyance et risquaient dès lors de se détourner du bouddhisme, il autorisa la présence des nats dans les sanctuaires - pour autant que la prééminence du Bouddha soit maintenue. L'originalité du bouddhisme birman réside justement dans la manière dont il a assimilé les croyances populaires relatives aux esprits. Aujourd'hui, 85 % de la population pratiquent un bouddhisme theravada dans lequel les influences animiste, tantrique, hindouiste et mahayaniste se font toujours fortement sentir.

Le christianisme est pratiqué par 4 % de la population[8], principalement parmi les Kachin, Menton et Kayin, et Eurasiens grâce au travail des missionnaires dans leurs secteurs respectifs. Environ quatre-cinquième des chrétiens du pays sont protestants, en particulier les adeptes de l'Église baptiste de la Convention Baptiste du Myanmar ; les catholiques romains forment le reste.

L’islam, principalement sunnite, est pratiqué par 4 % de la population selon le recensement du gouvernement. Cependant, selon le rapport des libertés religieuses internationales de 2006 du Secrétariat d'état des États-Unis, les populations non-bouddhistes dans le recensement ont été sous-estimées[9]. Les dirigeants musulmans estiment que 20 % de la population peut être musulmane[10]. Les musulmans sont divisés en Indiens, Indo-Birmans, Persans, Arabes, Panthays[11] et Rohingyas.

L’hindouisme est principalement pratiqué par les Indiens birmans.

Les populations musulmanes et chrétiennes font face à la persécution religieuse. Le gouvernement militaire a révoqué la citoyenneté des musulmans Rohingya de Rakhine Septentrional et des populations de minorité ethniques chrétiennes ont été attaquées. De telles persécutions ciblant des civils est particulièrement notable en Birmanie de l’est, où plus de 3 000 villages ont été détruits ces dix dernières années[12],[13].

Depuis le 5 septembre 2007, où des moines bouddhistes ont été frappés par des miliciens de la junte birmane lors d'une manifestation à Pakokku, à 500 kilomètres au nord de Rangoon, un mouvement de protestation des bonzes s’est développé à travers toute la Birmanie. Ce mouvement fait suite à des manifestations organisées depuis le 19 août 2007 à Rangoon pour protester contre l'augmentation massive des prix des carburants et des transports en commun. Lancé par des membres de l'opposition de la Ligue Nationale pour la Démocratie, il est dirigé par Aung San Suu Kyi, en résidence surveillée depuis 10 ans[14],[15].

Économie

Article détaillé : Économie de la Birmanie.

Le pays est très peu industrialisé, la population est essentiellement rurale. L'Organisation internationale du travail (OIT), dans son rapport de juillet 1998, décrit l'utilisation systématique par les militaires du travail forcé de la population civile.

La production d'opium est abondante et favorisée par le régime. Le pavot rapporte au pays davantage de devises que toutes les autres exportations réunies. Madeleine Allbright, secrétaire d'État américaine sous le mandat Clinton, déclarait, en 1997, que « L'argent de la drogue pollue toute l'activité économique de la Birmanie ».

La Birmanie a une petite production pétrolière à terre. C'est un vieux pays pétrolier. La Burmah Oil Company a été créée en 1896 pour l'exploration et la production pétrolières en Inde britannique. Principal actionnaire de la British Petroleum, qui n'avait pas d'activité aux Indes, la Burmah a limité ses activités à ce territoire. En mer, Total exploite le champ gazier de Yadana, dont la production alimente une centrale électrique à Rangoon, mais surtout va à la Thaïlande. Le marché birman étant limité, un accord de vente de gaz à la Thaïlande a été signé en 1995 : 80 % de la production sont acheminés vers le centrale électrique de Ratchaburi, située à l'ouest de Bangkok et les 20 % restants servent à la consommation intérieure birmane. Le gisement de gaz de Yadana (plus de 140 milliards de m) est situé dans le golfe de Martaban, en mer d'Andaman, à plus de 300 km au large des côtes birmanes.

Malgré la persistance de violations répétées des droits de l'homme par la junte au pouvoir, la Birmanie reste une destination touristique appréciée. Le nombre annuel de touristes ne dépasse cependant jamais 200 000 voyageurs, en majorité des Chinois et des Japonais.

L'opposition désapprouve le tourisme (et l'aide humanitaire) sous le prétexte qu'il représente un soutien financier très important de la dictature (ce qui est discutable comme cela est expliqué plus haut). Les grandes structures de ce secteur, tout comme le secteur bancaire, sont détenues par la junte et ses sympathisants. Mais il reste toujours possible pour les visiteurs de voyager de manière éthique et de faire en sorte que leur argent parvienne à la population locale (petits taxis, guesthouses, restaurants locaux, petits magasins, guides locaux, trajets en voiture, etc).

Myanmar est également un pavillon de complaisance.

Codes

Le Myanmar a pour codes :

Divers

  • La presse au Myanmar :
    • (en) The New Light of Myanmar, Journal officiel de la junte militaire, quotidien
    • (en) The Myanmar Times, Journal hebdomadaire
  • La Birmanie en bd :
    • de Guy Delisle, Chroniques birmanes, éd. Delcourt, 10/2007
    • de Olivier Ferra, Karennis, comme des ombres sur la terre, éd. La Fourmilière BD, 09/2008.
  • La Birmanie en livre photos et texte :
    • de Manon Ott & Grégory Cohen, "Birmanie, rêves sous surveillance", éd. Autrement, 2008. >> http://www.projet-birmanie.com/
    • de Michel Huteau et Stephen Mansfield, "Birmanie, le temps suspendu", éd.Anako, 1996.
  • La Birmanie en roman :
    • de Christophe Ono-dit-Biot, "Birmane", éd.Plon, 2007. Prix Interallié 2007.
    • de Joseph Kessel, "La vallée des rubis", éd.Gallimard, 1955.
  • La Birmanie au cinéma :
    • Beyong Rangoon de John Boorman en 1995 avec Patricia Arquette
    • L'action du film John Rambo, quatrième et dernier opus de la populaire série, se déroule principalement en Birmanie. Entre autres, les violations des droits de l'homme par la dictature militaire y sont explicitement exposées.
  • La Birmanie dans les séries:
    • "The Philanthropist" saison 1 épisode 2, 2009. Dont l'action se déroule en Birmanie et expose elle aussi le caractère dictatorial du pouvoir et les violations des droits de l'homme.

Notes et références

  1. PIB nominal, d'après le Fonds Monétaire International (FMI).
  2. (en) Gustaaf Houtman, Mental culture in Burmese crisis politics, Institute for the Study of Languages and Cultures of Asia and Africa, 1999 (ISBN 978-4872977486), p. 43–47 
  3. Naypyitaw - Dictatorship by Cartography, Himal Southasian (février 2007). Consulté le 2007-08-29.
  4. Myanmar’s new capital offers small luxuries in total isolation, Agence France Presse (2007-02-23).
  5. a  et b (en) "Burma's military issues warning before poll", ABC Radio Australia, 9 avril 2008
  6. (en) "Main Burmese Opposition Party Calls for Defeat of Draft Constitution", Voice of America, 2 avril 2008
  7. a  et b La Birmanie sur le CIA World Factbook
  8. CIA - The World Factbook -- Burma
  9. On parle officiellement de 3,78% mais de 16% selon certaines sources (source : Karim Bouakline Al Gharnati)
  10. Burma
  11. Musulmans chinois originaires du Yunnan (source : Karim Bouakline Al Gharnati)
  12. Thailand Burma Border Consortium, « Internal Displacement in Eastern Burma 2006 Survey », 2007. Consulté le 2207-02-04
  13. Samuel Ngun Ling, « The Encounter of Missionary Christianity and Resurgent Buddhism in Post-colonial Myanmar », 2003, Payap University. Consulté le 2006-07-14
  14. Un groupe bouddhiste affirme que les manifestations continueront en Birmanie
  15. Site d'Info-Birmanie

Liens externes

  • Portail de la Birmanie Portail de la Birmanie

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