- Bagan
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Bagan (birman : ပုဂံ), jadis orthographié Pagan, est une ville du nord-ouest de la Birmanie, dans la Région de Mandalay. Fondée en 849 par la réunion de 19 villages, c'est l'ancienne capitale du royaume de Pagan, détruit par les mongols en 1287. Des centaines de pagodes et stûpas de brique stuquée s'étendent à perte de vue dans la plaine, sur la rive orientale de l'Irrawaddy. La ville comptait autrefois 13 000 pagodes remontant jusqu'au IIe siècle après J.-C., dont beaucoup étaient construites en briques recouvertes d'enduit et peintes. Les tremblements de terre et le fleuve Ayeyarwady en ont détruit plus de 10 000[1].
Ce site d'ampleur comparable à Angkor a été plusieurs fois dévasté par des tremblements de terre. Des aménagements touristiques inappropriés (autoroute, terrain de golf, tour d'observation) n'ont pas permis son inscription au patrimoine mondial de l'humanité.
À l'époque de sa splendeur (1044-1287), la capitale du premier empire birman comptait au moins un demi-million d'habitants, de religion bouddhiste. Toutes les constructions civiles, qui étaient en bois, ont disparu. Mais Pagan a laissé, au bord de l'Irrawaddy, un site archéologique extraordinaire, témoin d'un bouddhisme très vivant. Il y a encore d'innombrables statues de Bouddha sur le site.
Sommaire
Histoire
Article détaillé : Royaume de Pagan.Monuments
Construits pour l'essentiel entre les Xe et XIIIe siècles, ils présentent des types et des styles très variés, qui ne se succèdent pas toujours dans l'ordre chronologique. L'indianiste Louis Frédéric distingue trois périodes principales :
- avant 1047 : influences diverses (Sri Lankaises, indiennes, tibétaines arakanaises, mônes, pyu, etc.)
- entre 1047 et 1160 : influences mônes prépondérantes, développement d'un style birman
- à partir de 1160 : style proprement birman
- Principaux monuments, par ordre de construction
- avant 1047 :
- Sharabhâ, porte de l'Est, reste de l'enceinte du roi Pyinbya (règne de 846 à 878).
- Bupaya, stûpa du IXe siècle, démoli par le tremblement de terre de 1975, reconstruit depuis.
- Nat Hlaung Kyaung, seul temple hindouiste de Pagan, construit par Nyaung-U Sawrahan (†964).
- à partir de 1047 :
- Temple de Manuha, élevé à ses frais par le roi môn captif Manuha à partir de 1057.
- Temple de Nanpaya, peut-être une autre construction de Manuha, et peut-être son premier lieu de résidence à Pagan.
- Pagode Shwesandaw, de style môn, construite par Anawrahta à partir de 1057.
- Lawkananda, stûpa construit par Anawrahta en 1059.
- Pagode Shwezigon, commencée par Anawrahta en 1059, achevée par son fils Kyanzittha.
- Temple du Nagayon, construit par Kyanzittha à partir de 1084.
- Temple de l'Ananda, construit par Kyanzittha en 1091.
- Shwegûgyi, temple construit par Alaungsithu en 1131, et où il mourut.
- Thatbyinnyu, le plus haut sanctuaire, construit par Alaungsithu en 1144.
- après 1160 :
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- Dhammayangyi, énorme temple commencé vers 1167, soit par Alaungsithu soit par son fils Narathu, resté inachevé.
- Sulamani, temple construit par Narapatisithu en 1183.
- Dhammayanzika, stûpa circulaire construit en 1196-98 par Narapatisithu.
- triple sanctuaire du Payathonzu, vers 1200, ou plus tardif.
- Gawdawpalin, temple commencé par Narapatisithu († 1211) et achevé par son fils Htilominlo, très endommagé en 1975 et restauré.
- Temple de Htilominlo, construit par celui-ci en 1218.
- Temple de la Mahabodhi, une petite réplique du temple de la Mahabodhi de Bodh-Gaya, construite vers 1218.
- Mingalazedi, stûpa construit par Narathihapati entre 1268 et 1284.
L'inscription de Myazedi, datée de 1113 environ, est décrite comme la Pierre de Rosette de la Birmanie : elle porte des textes en 4 langues : Pyu, Môn, Birman ancien et Pâli. Elle est dédiée au temple du Gubyaukgyi par le prince Rajakumar, fils du roi Kyanzittha.Bagan aujourd'hui
Tôt le matin, des fidèles déposent de la nourriture pour les bonzes dans des vases noirs placés à cet effet devant les statues du Bouddha, nichées dans les murailles du vieux Pagan. D'autres préfèrent que les moines viennent chercher les offrandes chez eux.
Très jeunes, les garçons suivent les rites d'initiation des bonzes. Mais le shinpyu, ou accession à l'état de moine bouddhiste, n'est assorti d'aucun voeu. Ils peuvent, à tout moment, renoncer à la vie religieuse. C'est ce qu'ils font pour la plupart, une fois acquis un certain degré de connaissance.
Dans la zone archéologique, l'ancienne capitale de Birmanie n'est plus qu'une calme bourgade. Le haut lieu de l'art bouddhiste se consacre avant tout aux activités traditionnelles.
Le bouddhisme faisant bon ménage avec l'animisme qui le précéda, on retrouve en Birmanie cette symbiose dans les fêtes populaires. Ainsi on peut voir sur la place de Pagan un danseur déguisé en Nat, génie bénéfique, conjurer les esprits maléfiques qui viennent troubler les mortels. De même, les montreurs de marionnettes parcourent le pays en racontant des légendes fantastiques d'un très lointain passé.
Voir aussi
Références
- National Geographic N° d'août 2011 p.58
- Louis Frédéric, L'Art de l'Inde et de l'Asie du Sud-Est, Flammarion, 1994.
Liens externes
Catégories :- Ville de Birmanie
- Ancienne capitale de pays
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