- Pagode
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La pagode (mot d'origine indienne transmis par l'intermédiaire du portugais) est un lieu de culte pour les croyants de la religion bouddhiste. C'est la forme qu'a pris le stûpa ou zedi dans le monde chinois.
Sommaire
Historique
Venue d'Inde, la pagode s'est propagée avec le bouddhisme à partir du IIe siècle en Chine, puis en Corée ainsi qu'au Japon. La pagode moderne est une évolution du stûpa indien, c'est-à-dire une sorte de sépulture où les reliques sacrées pouvaient être protégées et vénérées.
La forme du stûpa indien – bol à aumône retourné, qui évolue plus tard en demi-sphère – s'est énormément diversifiée lors de sa propagation en Asie, jusqu'à présenter, comme c'est le cas de la pagode, une architecture qui ne possède plus du tout les caractéristiques des stûpas d'origine.
En Chine, la pagode, au centre des grands temples bouddhiques, présentait, en outre, d'autres avantages et utilités. Elle servait par exemple de tour d'observation, voir loin étant une motivation suffisante. La possibilité que la construction offrait de surveiller les mouvements des ennemis constitue également un atout indéniable. Enfin par sa grande taille, en navigation maritime et fluviale, la pagode servait de point de repère : embarcadères ou ponts se trouvant à proximité.
Composées de plusieurs étages, construites en maçonnerie, pierre et brique, dépourvues de shinbashira (voir plus bas), les pagodes ont un espace intérieur vaste avec accès aux étages par des escaliers. De l'époque des Han (25-220) jusqu'à la dynastie des Qing (1644-1911), elles ont une fonction hautement religieuse, servant de lieu de culte et de lieu de conservation de reliques pour l'Empire du Milieu, d'orphelinat, d'écoles, de lieux de rencontre entre villageois, ce qui n'empêchait pas les Chinois de s'en servir comme observatoire, comme par exemple dans le cas de la pagode octogonale Liaodi.
La Corée comprend des monuments en pierre imitant les pagodes chinoises, témoignant de l'époque des invasions chinoises en Corée.
Au Japon, contrairement à la Chine, la pagode est construite en bois et accompagnée d'un shinbashira, et ce dès le VIIe siècle[1]. Comportant également plusieurs étages, elle se présente comme un objet d'art et est principalement destinée à être admirée. Les pagodes sont constituées d'un socle, d'un corps et d'une flèche ou d'un épi, mais sans escalier. Certaines de ces constructions en bois sont toujours visibles à l'heure actuelle.
Matériaux
Le bois
Sous les Han, les pagodes étaient en bois, comme la plupart des constructions de l'époque. Malheureusement, le bois prend feu assez facilement, pourrit et peut être ravagé par les insectes. Ce sont les raisons pour lesquelles, seules un certain nombre d'entre elles ont subsisté. Par contre lors d'un séisme, ce sont les pagodes en bois, plus souples, qui résistent le mieux, alors que celles en maçonnerie se montrent peu stables. L'usage du bois a donc été favorisé au Japon, pays frappé chaque année par des séismes ou des typhons.
Les pagodes en bois ne sont présentes qu'au Japon à une exception près : la pagode Sakyamuni du temple Fogong, du XIe siècle et de 67 mètres de haut, la seule structure entièrement en bois encore présente en Chine [Où ?].
La pierre et la brique
Remplacer le bois par de la brique et de la pierre a rendu les pagodes plus résistantes au feu. L'utilisation de ces matériaux a contribué à réduire la taille des avant-toits étant donné que la brique a une assez faible résistance flexionnelle et de cisaillement.
En 2009, la Chine compte encore quelques pagodes en bronze, fer céramique ou composées de briques et tuiles vernissées.
La pagode octogonale Liaodi (terme signifiant « Observation de l'ennemi ») de 1055 du temple Kaiyuan à Dingzhou (nord de la Chine), haute de 84 mètres et totalisant 11 étages, est construite en maçonnerie. Typiquement chinoise, elle est la plus haute des pagodes anciennes existant encore. Les avant-toits, constitués de couches de briques, sont courts. Un escalier est logé dans la partie centrale et la pagode est dotée de portes et fenêtres réelles.
Notes et références
- (en) Personnel de rédaction, « Shake, rattle and roll », dans The Economist, 31 juillet 2009 [texte intégral (page consultée le 31 juillet 2009)]
Voir aussi
- Le temple de Surya (Indonésie), dit aussi « Pagode noire »
- Le temple de Jagannâtha (Inde), dit aussi « Pagode blanche »
- Le Rocher d'Or (Birmanie), dit aussi « pagode de Kyaiktiyo »
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