- Renault 8 et 10
-
Renault 8 et 10 Constructeur Renault Années de production 1962 - 1973 Classe Polyvalente Moteur et transmission Moteur(s) Arrière, essence à carburateur 956 cm³,
1 108 cm³, 1 255 cm³ et 1 289 cm³Transmission Arrière, BM3, BM4, BM5 et BVA. Poids et performances Poids R8 : 770
R10 : 790 kgChâssis - Carrosserie Carrosseries 4 portes Dimensions Longueur R8 : 3 990 mm
R10 : 4 200 mmLargeur R8 : 1 490 mm
R10 : 1 530 mmHauteur 1 400 mm Chronologie des modèles Renault Dauphine Renault 12 modifier Les Renault 8 et 10 sont les dernières voitures du constructeur Renault avec un moteur placé à l'arrière. La Renault 10 est une version allongée sur l'avant et sur l'arrière de la Renault 8. Les Renault 8 et 10 ont été produites en France à l' usine de Flins (Yvelines).
Sommaire
Histoire
La Renault 8 est lancée en juin 1962. C'est l'une des premières voitures françaises avec quatre freins à disques. Le moteur « Sierra » à cinq paliers est nouveau. Ce moteur connaîtra une longue carrière puisqu'il sera encore utilisé sur les Twingo, Clio et Kangoo dans les années 1990.
Pour les modèles 1964, la planche de bord avec une boîte à gants est nouvelle et il existe une version mieux finie à moteur 1 108 cm³ et à boîte de vitesses à 4 rapports dénommée R8 Major.
Pendant le courant de l'été 1965, elle est remplacée par la Renault 10 Major. Il s'agit d'une version allongée de la Renault 8, avec un coffre et un compartiment moteur plus grands, mais la cellule centrale, et donc l'habitabilité, reste identique. Le moteur 1 108 cm³ provient de la Caravelle 1100.
Pour 1965, Renault commercialise la version sportive Gordini du nom du célèbre préparateur de moteurs.
Pour 1968, le moteur de la Renault 8 passe de 956 cm³ à 1 108 cm³ tandis que l'appellation Major réapparaît. Le tableau de bord comporte des cadrans ronds. Sur la Renault 10, les feux avant débordants sont supprimés et les projecteurs deviennent carrés: elle remporte la toute première édition du Rallye du Liban, avec Jean Bassili et Antoine Slim.
À partir d'août 1968, la Renault 8 S, qui est une version sportive moins chère que la Renault 8 Gordini, possède le moteur de 60 ch à carburateur double corps de la Caravelle 1100 S. La Renault 8 S s'équipe d'un compte-tours, de quatre phares et de jantes larges. La Renault 8 S est supprimée en 1971 a Flins, elle sera définitivement arrêtée en 1976. Elle a été fabriquée de 1968 à 1971 a Flins et de 1968 à 1976 a Fasa (Espagne). Elle est sortie en jaune, blanc et rouge.
Pour 1970, la Renault 10 Major adopte le moteur 1 289 cm³ et devient Renault 10 « 1300 ». Celle-ci est supprimée en 1971.
Courant 1972, la Renault 8 n'est plus disponible en France.
Pendant la dernière année, les Renault 8, qui possèdent désormais des freins arrière à tambours, sont fabriquées par la filiale espagnole Fasa-Renault laquelle continue la fabrication jusqu'en 1977. En mai 1973, les Renault 8 et 8 TS espagnoles sont modernisées : les feux avant passent sous le pare-chocs rehaussé, les quatre projecteurs sont en série et les feux arrière s'agrandissent.
Caractéristiques
Le moteur 4 cylindres en ligne est placé longitudinalement en porte-à-faux à l'arrière. Les conséquences du moteur arrière sont :
- le manque de stabilité dans la tenue de route avec une sensibilité au vent latéral,
- la direction légère et assez précise en ville,
- le bruit mieux filtré (par la banquette arrière) et donc un niveau sonore moins élevé qu'avec le moteur à l'avant.
La Renault 8 est équipée d'une suspension à quatre roues indépendantes et d'une nouvelle boîte à 3 vitesses entièrement synchronisée ou à 4 vitesses avec 1re non synchronisée (elle le sera pour 1965). Pour 1963, une boîte de vitesses automatique[1]électrique Jaeger optionnelle remplace l'embrayage par un coupleur à poudre magnétique.
Le réservoir d'essence contient 38 litres.
Très carrée, la R8 frôle les 130 km/h.
La Renault 8 Gordini
Renault lance la R8 Gordini (type R1134) en octobre 1964. La Renault 8 Gordini doit permettre à toute une clientèle d'enthousiastes et d'amateurs de conduite sportive de satisfaire leur passion pour le prix d'une voiture de grande série[2]. Elle deviendra une icône dans le monde du sport automobile français grâce à son prix abordable et à son comportement sur-vireur (elle dérive de l'arrière) dû au moteur en porte-à-faux arrière qui facilite la conduite sportive.
Elle se distingue par sa couleur bleu France 418, sa double bande blanche qui court sur toute la longueur de la voiture, ses gros projecteurs de diamètre 200 mm et ses quatre amortisseurs à l'arrière.
À partir du bloc d'origine, Amédée Gordini a porté la cylindrée à 1 108 cm³ et la puissance à 77,5 ch DIN (95 SAE) grâce à une culasse hémisphérique (soupapes en V et bougies centrales) et à deux carburateurs double corps horizontaux Solex. Ainsi, la vitesse de pointe atteint 170 km/h, ce qui fait de la Renault 8 Gordini l'une des voitures françaises les plus rapides de l'époque. La boîte de vitesses mécanique est à quatre rapports.
En septembre 1965, apparaît la Renault 8 Gordini 1300 (175 km/h) dotée d'un moteur de 1 255 cm³ développant 88 ch DIN (103 SAE) et d'une boîte à cinq vitesses. La version 1300 (type R1135), qui est reconnaissable à ses quatre projecteurs et à ses ouïes de refroidissement de chaque côté derrière le pare-chocs avant, ajoute un volant à trois branches et un réservoir supplémentaire de 25 litres dans le coffre avant.
En 1966, la revue Moteurs, avec le soutien de Renault et de Dunlop, créé une coupe spécifique, la Coupe Nationale Renault 8 Gordini, qui permettra aux possesseurs de R8 Gordini de s'affronter sur les rallyes et les courses de côte, puis à partir de 1967 sur les circuits où se feront remarquer de jeunes talents : Andruet, Cudini, Darniche, Jabouille, Jarier, Leclère, Malcher, Ragnotti et Thérier.
Un mois seulement après la présentation de la Renault 8 Gordini, Jean Vinatier remporte à son volant le rallye du Tour de Corse 1964, puis Pierrot Orsini et Jean-François Piot récidivent respectivement en 1965 et 1966 devant les Alfa Romeo GTA et autres Porsche 911. En 1968, Jean-Pierre Nicolas, sur Renault 8 Gordini, s'impose au Rallye du Maroc (voir palmarès détaillé dans l'article Gordini).
Au total, 11 607 Renault 8 Gordini ont été produites dont 8 981 versions 1300[3].
En mai 1970, la dernière Renault 8 Gordini est fabriquée. En 1970, la Renault 12 Gordini à traction avant la remplacera sans autant de succès. Dans le cœur des coureurs automobiles amateurs, ce sera la Simca 1000 Rallye qui reprendra le flambeau de la Gord.
Les Bulgarrenault 8 et 10
De 1966 à 1970, les 8 et 10 ont été produite en Bulgarie à Plovdiv sous la marque Bulgarrenault.
La Dacia 1100
En Roumanie, d'août 1967 jusqu'en 1970, l'usine de Pitesti à 120 kilomètres au nord-ouest de Bucarest fabrique sous licence la Renault 8 appelée Dacia 1100[4]. Les lettres UAP sur les ailes signifient usine automobile de Pitesti[4].
La Manic GT
Un Montréalais employé de Renault Canada, Jacques About, effectue une recherche pour son employeur afin de voir le potentiel pour l'importation de l'Alpine au Canada. Malgré des résultats encourageants, Renault décide de ne pas poursuivre. About quitte l'entreprise pour fonder sa propre firme de construction automobile Automobiles Manic Ltée en 1968 avec l'aide de Bombardier, la chaîne de supermarchés Steinberg's, le gouvernement du Québec et quelques autres investisseurs.
Il construit une voiture de sport à deux places qu'il nomme la Manic GT. Le nom de celle-ci provient du projet hydro-électrique Manicouagan-Outardes dont le plus grand barrage à voûtes et à contreforts au monde Manic 5 est de renommée mondiale à cette époque. L'auto, qui reprend la base mécanique d'une Renault 10, possède une carrosserie sportive en fibre de verre. Jacques About espère conquérir le marché avec sa voiture de faible coût et économe en carburant mais performante.
La Manic GT est construite dans une usine à Terrebonne (Québec) en 1969 puis à Granby (Québec). Elle sera vendue chez des concessionnaires Renault, surtout au Québec qui est le plus important marché de Renault en Amérique du Nord. La demande n'ayant jamais atteint les niveaux désirés, la production cesse à la fin de 1971[5].
Notes et références de l'article
- Renault magazine du centenaire, octobre 1998.
- dossier de presse diffusé à l'automne 1964
- RENAULT 8 GORDINI (1964-1970)
- Renault Global n°3, 6 avril 2001.
- (fr) Les automobiles MANIC (1970) Ltée, Granby, Québec, Véhicules anciens du Québec. Consulté le 2007-09-02
Bibliographie
- Les Renault Gordini, formule magique, par Frédérick Lhospied, Éditions Automobiles Centre France, 2001. (ISBN 2-9516481-0-3)
- R8 Gordini, l'école des champions, par Dominique Pascal, Éditions E.T.A.I., 1996. (ISBN 2-7268-8248-X)
- Le guide la Renault 8, Major, R8 S et Gordini, par Philippe Berthonnet, Éditions E.T.A.I., 2009. (ISBN 978-2-7268-8792-9)
Lien externe
Catégories :- Automobile Renault
- Automobile des années 1960
Wikimedia Foundation. 2010.