- Steinberg's
-
Les supermarchés Steinberg était une entreprise québécoise qui, à son apogée, opérait à la fois une chaîne d'épiceries, une chaîne de magasins à rayons et un parc immobilier. Fondée en 1913, elle fit faillite en 1992.
Histoire
Les Supermarchés Steinberg ont débuté par une épicerie, fondée en 1917 à Montréal par une immigrante juive-hongroise, Ida Steinberg. Ses cinq fils, menés par Samuel Steinberg, ont fait évoluer la compagnie d’une minuscule épicerie sur le Boulevard Saint-Laurent, à la plus grande et la plus populaire chaîne d'épiceries du Québec.
Elle fut la première à exploiter le concept du supermarché au Québec, avec des expansions en Ontario (principalement dans la région d’Ottawa) et à certains endroits au Nouveau-Brunswick. Steinberg s'est par la suite intéressé au marché immobilier sous l’appellation Ivanhoe Investments et a été propriétaire de plusieurs centres commerciaux.
Steinberg a également possédé et géré une chaîne de grands magasins à rabais, nommée Miracle Mart (dirigée par la fille de Samuel, Mitzi et plus tard rebaptisée M.
Pendant plusieurs décennies, et jusqu’à la fin des années 1980, Steinberg était la plus grande chaîne d'épiceries au Québec. On trouvait des magasins dans presque tous les quartiers de l’île de Montréal et ses concurrents étaient par exemple Provigo et Métro. Samuel Steinberg fut l’un des premiers employeurs à réclamer le bilinguisme anglais-français de tous ses employés, ce qui a contribué à la suprématie de l'entreprise. La compagnie devint si populaire chez les Québécois , que l’expression « Faire son Steinberg » était devenue synonyme de « faire ses courses », peu importe dans quelle chaîne d'épiceries. La chaîne se développa en Ontario, au-delà de la région d’Ottawa, utilisant généralement les enseignes Miracle Food Mart et Ultra Food & Drug pour ses épiceries ontariennes ailleurs que dans l’est ontarien. En 1961, la chaîne s'associe aux entreprises Woodward pour créer une chaîne de magasins à rayons bon marché. À cause d'un conflit dans les cultures des deux entreprises, Steinberg rompt le partenariat pour créer sa propre chaîne de magasins à rabais, Miracle Mart, qui deviendra « Les Magasins M » en 1985.
Les problèmes commencèrent pour la compagnie après le décès de Samuel en 1978. Le laisser-aller des négociations avec le syndicat et l’absence de plan de succession marquèrent le début du déclin de la compagnie. Les choses s’envenimèrent rapidement quand une lutte de pouvoir s’engagea entre la fille de Samuel, Mitzi, son mari Mel Dobrin, sa fille Marilyn Steinberg Cobrin et son autre fille Evelyn Steinberg.
À la fin des années 1980, l’augmentation des coûts et la concurrence de plus en plus féroce, particulièrement par Provigo et Metro, eurent des conséquences néfastes. En 1988, Steinberg dut se restructurer et fermer un bon nombre de magasins. Face aux faibles rendements de leurs placements, les sœurs Steinberg retirèrent leur capital de l'entreprise et en janvier 1988, Steinberg fut mise aux enchères. La chaîne ontarienne Loblaw's tenta d’abord d’acquérir Steinberg, une tentative bloquée par le Gouvernement du Québec. Le 22 août 1989, la compagnie fut rachetée par la caisse de dépôt et placements du Québec ainsi que par Socanav, une société d’expédition maritime qui n’avait aucune expérience de la grande distribution. Steinberg, dirigée par Socanav, sombra en quelques années, et Loblaw’s tenta d’acheter la chaîne de nouveau. Ils furent déjoués une deuxième fois par le gouvernement québécois qui s’arrangea pour que Steinberg soit rachetée par ses deux principaux concurrents : Métro Richelieu et Provigo. Pour éviter les accusations de monopole, Métro Richelieu et Provigo vendirent quelques anciens magasins Steinberg à IGA. Les magasins ontariens The Miracle Food Mart et Ultra Food & Drug furent vendus à A&P Canada, qui les renomma A&P et Dominion Store comme ses autres magasins. La chaîne Provigo fut rachetée par Loblaw's en 1998.
En mai 1992 la compagnie déclara faillite et en juin 1992 le nom Steinberg (ainsi que ses magasins dérivés, comme Miracle Mart) disparurent et ses magasins furent rachetés et convertis par ses concurrents. Bien qu'aujourd'hui l'empire de Sam Steinberg n'est plus qu'une chose du passé, deux de ses entreprises sont encore en opération aujourd'hui : Ivanhoe, achetée par la Caisse de dépôt et placement du Québec après la faillite et Pik-Nik, chaîne de restaurant crée en 1966.
Liens externes
Wikimedia Foundation. 2010.