- Renault Fuego
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Renault Fuego
Fuego GTS 1980-1982Constructeur Renault Années de production 1980 - 1992 Production 265 367 exemplaires Classe Coupé Usines d’assemblage Maubeuge 1980 à 1985
Santa Isabel 1982 à 1992Moteur et transmission Moteur(s) Essence atmosphérique :
1 397 cm³
1 647 cm³
1 995 cm³
2 165 cm³
Essence turbo :
1 565 cm³
Diesel turbo :
2 068 cm³Puissance maximale 64 à 132 ch Transmission Traction Boîte de vitesses manuelle 4 ou 5 rapports
automatique à 3 rapportsPoids et performances Poids 1 010 à 1 165 kg Châssis - Carrosserie Carrosseries 3 portes, 4 places Coefficient de traînée 0,34 Dimensions Longueur 4 358 à 4 489 mm Largeur 1 692 mm Hauteur 1 315 mm Empattement 2 438 mm Chronologie des modèles Renault 17 Renault Laguna Coupé modifier La Renault Fuego est un coupé à quatre places présenté lors du Salon de Genève en mars 1980 en remplacement des 15 et 17.
Voiture au style emblématique au début des années 1980 en Europe[1], elle connaîtra une carrière plus longue et relativement plus de succès en Argentine.
Sommaire
Caractéristiques
La Fuego débute son étude dès 1976 au centre Style de Renault dirigé par Robert Opron (père des Citroën SM et CX) sur la base des dessins de Michel Jardin. Elle utilise la plate-forme et de nombreuses pièces mécaniques de la Renault 18 étudiée et produite à la même époque, pour une économie de coût de production.
Ce coupé ne présente pas de différences techniques majeures par rapport à ses prédécesseurs mais introduit des lignes plutôt originales, plus arrondies et aérodynamiques (Cx de 0,34), avec en particulier un hayon bulle entièrement vitré et une bande noire latérale à cannelures, qui affine et dynamise la ligne.
La Fuego reprend les solutions techniques de la Renault 18 (traction, moteur longitudinal, essieu arrière rigide) et la plate-forme de la 18 break, mais le train avant à déport négatif provient de la Renault 20 diesel. Elle récupère donc une bonne partie du comportement routier de la 18. La Fuego abandonne aussi certaines avancées de sa devancière la 17 TS[2] (qui était le haut de gamme de ce modèle), comme l'injection électronique ou les quatre freins à disque, ce qui lui vaudra quelques critiques lors de la présentation des premières versions TL/GTL.
Disposant à l'origine de motorisations peu sportives, la Fuego ne bénéficie pas d'un grand prestige et les ventes, parties très fort, déclinent rapidement notamment du fait des tarifs jugés assez élevés. Ceci a été en France la cause principale du succès de la motorisation de base au détriment des versions plus puissantes. Au lancement, la version GTS et son moteur 1 647 cm³ de 96 ch est la plus puissante, accompagnée des TL et GTL dotées du 1 397 cm³ de 64 ch à boîte de vitesses à quatre rapports (cinq en option sur GTL). Le millésime 1981 voit l'apparition des TX et GTX 1 995 cm³ de 110 ch. Le lancement de la version turbo diesel 2 068 cm³ au millésime 1983 n'inverse pas la tendance. Pourtant, la Fuego Turbo D est le diesel le plus rapide du monde en octobre 1982 avec 175 km/h, mais les ventes ne se rétablissent pas pour autant.
Pour le millésime 1984[3], la Fuego est restylée (phase 2) au niveau de la calandre, des pare-chocs, et reçoit un nouveau tableau de bord style « visière » (sauf pour les versions en conduite à droite). La Fuego GTL reçoit le moteur d'1,6 litre de la GTS dégonflé à 73 ch. Mais la nouveauté la plus marquante est la version turbo essence qui reçoit un 1 565 cm³ de 132 ch. La Fuego peut enfin afficher une réelle sportivité, ce qu'elle ne manque pas de faire, étant équipé de jantes aluminium BBS « nid d'abeille », de quatre freins à disque, d'un intérieur tout velours, d'un ordinateur de bord à huit fonctions, de rétroviseurs électriques, d'une ouverture centralisée à télécommande infrarouge... Cette version est décorée de gros autocollants « TURBO » au bas des flancs et d'une vitrophanie (autocollant collé à l'intérieur) du même motif à la base de la bulle arrière. Mais il est trop tard pour contrer la progression sur le marché des GTI, et comme ses concurrentes, les Ford Capri et Opel Manta, sa production s'arrête à la fin du millésime 1985 et ce coupé n'est pas remplacé.
Les marchés d'export européens ont au cours de la carrière de la Fuego toujours connu un traitement de faveur : la TL était parfois remplacée par une TS peu équipée mais motorisée par le 1,6 litre, et avec la phase 2 une version 2,2 litres (2 165 cm³) de 116 ch a aussi existé.
Parmi les équipements notables, la Fuego a été la première voiture au monde à recevoir un système de télécommande sans clé avec centralisation, disponible depuis l’année-modèle 1983 (octobre 1982). Ce système a été inventé par le français Paul Lipschutz (d'où le nom de la télécommande PLIP utilisé en Europe) et fut plus tard répandu sur les autres modèles Renault.
La Renault Fuego a été produite à l’usine MCA à Maubeuge (Nord) en France du mois d’octobre 1979 à juin 1985 et à l’usine de Santa Isabel (Argentine) de mars 1982 à 1992. Les stocks ont été écoulés en Europe jusqu'en 1987. La production totale de Renault Fuego est de 265 367 exemplaires[4].
L’image de la Renault Fuego
Dans la fin de la décennie 1970 et le début de la décennie 1980, beaucoup de coupés de constructeurs généralistes (Opel Manta, Ford Capri, Lancia Beta, Volkswagen Scirocco, etc…) étaient vendus entre 50 à 60 % avec des motorisations de 1 300 cm³ à 1 600 cm³ (seulement 6 % pour les cylindrées supérieures à 2 000 cm³ . La Renault Fuego était donc dans le bon segment du marché des coupés mais la sortie de la Volkswagen Golf et autre Peugeot 205 GTI (dessin classique mais moteur très puissant) a mis à mal la vente des coupés avec ces motorisations moyennes. Malgré cela, la Fuego fut le coupé le plus vendu en Europe en 1981 et le coupé Turbo Diesel le plus rapide au monde en 1983 avec 175 km/h en vitesse de pointe (selon la publicité Renault parue dans des journaux automobiles de cette année). Cette motorisation fut décriée à l’époque mais représente la majorité des ventes de coupés aujourd’hui.
Il a fallu attendre le millésime 1981 pour avoir une motorisation de 1 995 cm³ (110 ch) et un équipement cossu, et 1983 pour la version Turbo essence de 132 ch.
La comparaison par certains journaux avec la Porsche 924 (alors 40 % plus cher) suite à la ressemblance esthétique alors qu’il s’agit de deux catégories différentes, a donné à la Fuego une image de « Porsche au rabais ». La mode de la personnalisation avec de gros kits de carrosseries de la fin des années 1980 sur des modèles d’occasion sous-motorisés a ajouté une couche sur l’image de cette auto en France. Aujourd’hui encore, elle apparait dans des films ou clips dans un aspect péjoratif, notamment dans le film Qui a tué Pamela Rose ? de Kad et Olivier. Uniquement en France d’ailleurs, car elle est reconnue dans la catégorie « voiture de sport » en Allemagne (les modèles d’exportation étaient bien mieux équipés et motorisés que dans l’hexagone).
La Renault Fuego dans le monde
Ce coupé a été vendu sur les cinq continents, puisque nous retrouvons aujourd’hui des collectionneurs de pays aussi éloignés que le Japon, la Nouvelle Zélande, l’Australie, l’Afrique du Sud. Il ne faut pas oublier sa présence dans les Antilles et la Réunion, en Europe et sur tout le continent américain.
La Renault Fuego en Amérique du Nord
Fabriquées à l'usine MCA de Maubeuge, les premières Fuego arrivèrent aux États-Unis au printemps 1982. À cette époque, grâce à nouvelle alliance avec le constructeur American Motors Corporation (AMC), les ventes des Renault étaient en progrès constant en utilisant le réseau de distribution d'AMC. Cette augmentation des ventes est surtout due à la Renault 5 appelée Le Car. Renault fabriqua à Kenosha (Wisconsin) des Renault 9 appelée Alliance, des Renault 11 appelée Encore, et exporta aussi des Renault 21 appelée Medallion ainsi que des Renault 25 tricorps appelée Premier. Cette dernière fut vendue sous la marque Eagle lors de la revente d’AMC en 1987.
Renault eu un succès d’estime plus précisément au Québec, mais le climat local était très dur pour tous ces modèles, cédant rapidement à la corrosion due au salage des routes. L'exportation de la Fuego s'arrêta à la fin du millésime 1985.
La Fuego modèle américain se reconnait grâce aux pare-chocs plus imposants avec amortisseurs intégrés absorbant un choc de moins de 8 km/h, des phares et des clignotants avant spécifiques ainsi qu'aux feux de position latéraux, selon les normes américaines. Toutes les versions sont catalysées d'où une puissance plus faible que les modèles européens.
La version Turbo reçoit de série des jantes alliage de type TRX, la climatisation et des décalcomanies « Turbo » latéraux. Le toit ouvrant électrique en toile, le verrouillage centralisé, les vitres avant électriques ainsi que l'intérieur cuir présentant un losange sur les sièges avant étaient en option.
En 1982 et 1983, était disponible la version 1,6 litre (1 647 cm³ à injection de 81 ch, cinq vitesses en boîte manuelle ou trois vitesses en boîte automatique) ainsi que la version Turbo (1 565 cm³ turbo à injection de 107 ch, cinq vitesses en boîte manuelle).
En 1984 et 1985, était disponible avec la phase 2 la version 2,2 litres (2 165 cm³ à injection, cinq vitesses en boîte manuelle ou trois vitesses en boîte automatique) ainsi que la version Turbo (1 565 cm³ turbo à injection de 107 ch, cinq vitesses en boîte manuelle).
La Renault Fuego en Amérique du Sud
Renault Argentina SA a commencé la production de la Renault Fuego GTX en mars 1982, uniquement à l’usine Renault de Córdoba (Santa Isabel). La Fuego est considérée comme un modèle de « standing » en Argentine grâce à son équipement et aux courses de TC2000 dont elle fut victorieuse huit années consécutives de 1986 à 1993, pilotée par Juan Maria Traverso. Sa concurrente était la Ford Sierra XR4 Coupé, aussi bien sur les pistes que sur les routes.
De 1982 à 1985, on trouve la version GTX 2 litres avec un moteur de 1 995 cm³ de 103 ch, au début fabriquée en France. Puis le millésime 1986 introduit la GTX 2 litres II avec un intérieur de type phase 2, et avec la même motorisation que la version précédente. En 1987 et 1988, le moteur de 2 165 cm³ de 116 ch équipe la version GTX 2,2 litres, dotée de quatre freins à disques, de jantes aluminium et d'un ordinateur de bord huit fonctions.
Pour les millésimes 1989-1990, une nouvelle ligne apparait avec la version GTA redessinée par le designer Renault Alain Clenet. Il avait travaillé sur le style extérieur (pare-chocs avant et arrière, becquet arrière, disparition des baguettes latérales noires, moulures de protections le long de l'auto, nouveaux rétroviseurs, nouvelles jantes 14 pouces, custodes arrière gravées « FUEGO », feux arrière noirs et clignotants blancs) et intérieur (nouveaux sièges, commande de la radio au volant) pour reprendre le nouveau style de la Régie. Le moteur est toujours le 2,2 litres de 116 ch. C'est en 1991 et 1992 que Renault Argentina produit la version GTA MAX équipée d'un nouveau moteur 2,2 litres de 123 ch, de sièges en velours (cuir en option), de la climatisation, d'un nouveau volant et d'un troisième feu stop intégré au becquet arrière.
À l’arrêt de la fabrication, en 1992, 19 352 Fuego auront été produites à l’usine de Santa Isabel[5].
Les versions spéciales
Les versions cabriolets
Heuliez créa un prototype de Fuego Cabriolet[6] sur la base de la version Turbo pour le marché américain, mais cette version n'eût pas de suite. Elle fut présentée en octobre 1982 au Salon de Paris.
Quelques particuliers ont aussi modifié des Fuego :
- Axel Einfeldt, en Allemagne, a créé douze Fuego Cabriolet[7] à l’époque (capote en toile, châssis et montants de pare-brise renforcé).
- J3C, en France, a aussi créé un modèle cabriolet à deux places[8] en 1994 avec hard-top, sellerie et carrosserie spécifique ainsi qu’un moteur V6 Turbo
Il existe aussi des versions préparées, certaines avec des moteurs de 2 litres turbo.
Les versions de compétition
- les courses de Supertourisme :
- 1981, piloté par Philippe Haezebrouck
- 1982, piloté par Jacky Haran, Marc Carnevalé et Pierre de Thoisy
- 1983, piloté par Pierre de Thoisy (Il remporta l’épreuve de Croix en Ternois)
- la Fuego 4x4 du Paris-Dakar :
- 1983, n° 171, piloté par Georges Houel
- 1984, n° 198, piloté par Georges Houel et co-piloté par Jean-Loup Chrétien dans une Renault Fuego 4x4 Turbo[9].
- 1984, rallye de l’atlas piloté par Georges Houel en Renault Fuego 4x4 Turbo
- les courses de Supertourisme, piloté par Pierre de Thoisy
- les courses de TC2000, en Argentine, dont elle fut victorieuse huit années consécutives de 1986 à 1993, piloté par Juan Maria Traverso
- les courses de côtes et rallyes-cross par des particuliers
La Renault Fuego dans les médias
Il existe plus de 250 articles[10] publiés dans les magazines et journaux français et étrangers, d’hier et aujourd’hui qui expliquent généralement que la Fuego était une auto confortable et pratique, assez bien équipé (exception pour la version TL).
Au cinéma, nous l’apercevons dans plusieurs James Bond (Dangereusement Vôtre, Golden Eye, Tomorrow Never Dies), et dans quelques films français (La Boum, La Balance, Recto-Verso, Peau Neuve, Le Gendarme et les Gendarmettes...) et surtout dans Mais qui a tué Pamela Rose de Kad et Olivier ; dans ce film, l’inspecteur Bullit joué par Kad Merad est l’heureux propriétaire d’une Fuego GTL bleue qu’il qualifie de « voiture de collection de prestige » ; la Fuego a toujours fait partie des sketchs de Kad et Olivier puisque dans La Grosse Émission, sur Comédie, il y avait une scénette nommée le « fuego-go » où l’invité du jour devait soit répondre à des questions soit chanter à l’intérieur de la Fuego.
Dans la série K 2000, épisode 18 de la saison 1 L’or des Aztèques, Michaël Knight arrêta une Fuego Turbo rouge pour pouvoir récupérer KITT car celui-ci lui avait été volé ; c’est donc grâce à une Fuego que Michaël a pu retrouver les voleurs.
Dans la série Magnum épisode 9 de la saison 4 Vision, l’animatrice de radio roule en Fuego ; il y a donc eu au moins une Renault Fuego présente à Hawaii.
Les clubs
Malgré un marché de vente de coupés de constructeurs généralistes qui se réduisait rapidement à cause de l’effet GTI, la Renault Fuego eu un succès d’estime, surtout pour les versions haut de gamme. Aujourd’hui encore, cette auto ne laisse personne indifférent. Il existe désormais des clubs de Renault Fuego, dans plusieurs pays, qui s’occupent d’organiser des manifestations et de tenir des stands lors de salons rétro-mobiles.
- France : Club Fuego France
- Allemagne : Club Fuego Freunde[11]
- Espagne : Renault Fuego Club[12]
- Argentine : Club Renault Fuego Argentina[13]
Notes et références
- 80's, les années de rupture - Vidéo officielle Renault , YouTube [vidéo]
- Renault 15 & 17 : La victoire du style - Renault France
- L'Automobile Magazine no 448, octobre 1983
- Fuego : un fort capital sympathie - Renault France
- (es) 1981.Apareció el Fuego, síntesis de maestria - Renault Argentina
- Site présentant tous les prototypes Heuliez
- Site Fuego-Freunde.de
- préparation de la Fuego J3C
- Fiche de participation au Dakar 1984
- Site de Cyrille, membre du Club Fuego France
- Club Fuego Freunde
- Renault Fuego Club
- Club Renault Fuego
Bibliographie
- Revue Technique Automobile n°406, « Renault Fuego TL, GTL, 1 397 cm³ »
- Revue Technique Automobile n°412, « Renault Fuego GTS, TX, GTX, Automatic, GTL 1 647 cm³ »
Annexes
Liens externes
Catégories :- Automobile Renault
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